La nouvelle

Evaluation finale
Te xte :
GALERIE EISENSTEIN, S AN FRANCISCO, CALIFORNIE, US A
Le 5 novembre 1933
Herrn Martin Schuls e
c/o°Banque Deuts ch-Voelkis che
und Handels gesells chaft
Munich, ALLE MAGNE
Martin,
Je t’écris de nouveau car j’y suis obligé. Un s ombre pressentiment m’habite. J’ai écrit à
Griselle dès que j’ai su qu’elle était à Berlin et elle m ’a répondu un m ot très bref. Les répétitions
s e pass aient brillamment et la pièce devait être incessamm ent à l’affiche. Ma s econde lettre, qui
contenait plus d’encouragem ents que de m ises en garde, m ’a été retournée, non ouverte, avec la
m ention « Inconnu à cette adresse ». Quelles ténèbres véhiculent ces m ots ... Comment pourraitelle être inconnue au théâtre même où elle joue ? Il s’agit sûrement d’un m ess age signifiant qu’il
lui es t arrivé m alheur. « On sait ce qui s ’est passé, m ais vous , vous n’en s aurez jam ais rien »,
dis ent ces cachets s ur l’enveloppe. Elle es t tombée dans une sorte de vide et il est inutile de la
chercher. Voilà tout ce qu’on me dit par ces deux mots , Adressant Unbek annt.
Martin, dois -je te dem ander de la trouver, de la secourir ? Tu as connu sa grâce, son
charm e, sa beauté. Elle t’as donné ce qu’elle n’a donné à aucun autre homm e : son am our.
N’ess aie pas de m’écrire. Je s ais que je n’ai pas m ême bes oin de te dem ander ton aide.
T’apprendre qu’elle es t sans doute en danger s uffit.
Je la rem ets entre tes mains car je n’ai aucun autre recours .
Max
Questions :
1. Situez cette lettre dans l’ens em ble de la corres pondance des deux amis ?
(1 pt)
2. Depuis la Galerie Eisenstein, Ma x écrit à Martin à la Banque Deutsch-Voelk ische und
Handelsgesellschaft. Comm ent expliquez-vous ces deux faits ?
(1 pt)
3. Où en est l’Allem agne en 1933 ?
(1 pt)
4. Relevez les form ules d’ouverture et de clôture de la lettre. Quels rens eignements apportentelles s ur l’état de l’am itié des deux homm es ?
(1 pt)
5. Relevez les deux phras es interrogatives du texte.
a. Ces interrogations sont-elles totales ou partielles ?
(0,5 pt)
b. Trans formez ces interrogatives directes en interrogatives indirectes en comm ençant vos
deux phras es par « Je m e dem ande… ».
(1 pt)
c. A votre a vis , pourquoi Max utilis e t-il dans ces deux cas la forme interrogative ?
(1 pt)
6. Pour chacune de ces phras es , identifiez leur voix (acti ve ou pass ive) puis faites les
trans formations nécess aires afin de les passer à la voix oppos ée.
(3 pts)
a. Un sombre press entiment m’habite.
b. Ma s econde lettre m’a été retournée.
c. Tu as connu sa grâce.
7. « Inconnu à cette adresse »
a. Quel procédé d’écriture s e cache derrière l’utilisation de cette express ion ?
b. En quoi cons iste t-il ?
c. A quel autre pass age de la nouvelle renvoie t-il ?
(1 pt)
(1 pt)
(1 pt)
8. Dans les phras es s uivants , identifiez le tem ps et le mode du verbe s ouligné et indiquez s a
valeur.
(3 pts)
a. Les répétitions se pass aie nt brillamm ent et la pièce devait être incess amment à
l’affiche.
b. J’ai écrit à Griselle.
c. Je t’écris de nouveau.
9. Relevez dans ce texte un modalis ateur. Quel es t son rôle dans la phras e à laquelle il
appartient ?
(1 pt)
10. A la fin de la lettre, Max dés ire que Martin vienne en aide à Griselle. Rédigez sa formule de
politesse en commençant par :
(1,5 pts)
a. J’ai bon es poir que…
b. Je compte bien que…
c. Si s eulement…
11. « Ma seconde lettre, qui contenait plus d’encouragem ents que de mises en garde… »
Exprim ez les reproches que Max a pu faire à Gris elle face à son attitude audacieus e et
incons ciente par
(2 pts)
a. une tournure exclamative
b. une phras e négative
c. une fauss e interrogation
d. l’em ploi du conditionnel
Séquence : 7 : Inconnu à cette adresse
Correction du contrôle
1. Situez cette lettre dans l’ens em ble de la corres pondance des deux amis ?
Cette lettre se situe à peu près au milieu de la correspondance entre les deux hommes.
M ax respecte la demande de M artin de ne plus écrire mais il rompt cet accord pour av oir
des nouvelles de sœur qui l’inquiète.
2. Depuis la Galerie Eisenstein, Ma x écrit à Martin à la Banque Deutsch-Voelk ische und
Handelsgesellschaft. Comm ent expliquez-vous ces deux faits ?
Les clients de la galerie sont majoritairement des juifs donc le nom allemand ne le ur
convient pas. Martin préfère que la correspondance arrive à la Banque où pour l’insta nt
leur relation peut passer pour professionnelle.
3. Où en est l’Allem agne en 1933 ?
Au début de l’année, Hitler est devenu chancelier en gagnant les élections par sa promesse
de combattre la pauvreté et la misère dues pour lui au traité de V ersailles.
4. Relevez les form ules d’ouverture et de clôture de la le ttre. Quels rens eignements apportentelles s ur l’état de l’am itié des deux homm es ?
« Martin » ; « M ax ». Il n’y a plus de formule d’amitié entre eux. Leur amitié est rompue.
5. Relevez les deux phras es interrogatives du texte.
« Comment pourrait-elle être inconnue au théâtre même où elle joue ? » (ll.5-6)
« Dois-je te demander de la trouver, de la secourir ? » (l.10)
La première est une interrogation partielle, la deuxième est totale.
Je me demande comment elle peut être inconnnue…
Je me demande si je dois te demander de la trouver…
La forme interrogative insiste sur le doute et l’incertitude de M ax. E lles sont également
ironique.
6. Pour chacune de ces phras es , identifiez leur voix (acti ve ou pass ive) puis faites les
trans formations nécess aires afin de les passer à la voix oppos ée.
(3 pts)
a. Un sombre press entiment m’habite.
Active. Au passif : « Je suis habité par un sombre pressentiment ».
b. Ma s econde lettre m’a été retournée.
Passive. A l’actif : « On m’a retourné ma seconde lettre »
c. Tu as connu sa grâce.
Active. Au passif : « Ta grâce a été connue par toi ».
7. « Inconnu à cette adresse »
Cette formule est une litote. Elle permet de dire le moins en laissant penser le plus. En effet
ici, le fait que la lettre envoyé à Griselle porte cette mention indique à Max qu’il s’est passé
quelque chose. M ais quoi ? Le mystère demeure et donc on peut imaginer les pir es
scénarii. Cette mention renvoie à la fin de la nouvelle et à la dernière lettre que Martin ne
recevra pas et qui sera renvoyée à Max.
8. Dans les phras es s uivants , identifiez le tem ps et le mode du verbe s ouligné et indiquez s a
valeur.
a. Les répétitions se pass aie nt brillamm ent et la pièce devait être incess amment à
l’affiche.
Ces deux verbes sont à l’imparfait de l’indicatif. Ce temps a pour valeur l’expression de la
durée dans le passé.
b. J’ai écrit à Griselle.
Passé composé de l’indicatif. V aleur : action passé délimité dans le temps.
c. Je t’écris de nouveau.
Présent de l’indicatif. Valeur : présent d’énonciation (moment où il écrit la lettre)
9. Relevez dans ce texte un modalis ateur. Quel es t son rôle dans la phras e à laquelle il
appartient ?
On pouvait relever : « sûrement » (l.6) ou « sans doute » (l.13). Les modalisateurs marquent
le degré de certitude ou d’incertitude (de vérité ou de fausseté) que le locuteur accorde à
son propos.
« sûrement » (l.6) = certitude
« sans doute » (l.13) = doute
10. A la fin de la lettre, Max dés ire que Martin vienne en aide à Griselle. Rédigez sa formule de
politesse en commençant par :
a. J’ai bon es poir que tu lui viennes en aide.
b. Je compte bien que tu puisses l’aider.
c. Si s eulement tu pouvais l’aider.
11. « Ma seconde lettre, qui contenait plus d’encouragem ents que de mises en garde… »
Exprim ez les reproches que Max a pu faire à Gris elle face à son attitude audacieus e et
incons ciente par
(2 pts)
a. une tournure exclamative : « Sois plus prudente ! »
b. une phras e négative : « Tu ne fais pas assez attention. »
c. une fauss e interrogation : « Ne devrais-tu pas être plus vigilante ? »
d. l’em ploi du conditionnel : « Tu pourrais prendre des précautions. »