Les drones envahissent le ciel

VENDREDI 6 MARS 2015
SUDPRESSE
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ENGIN VOLANT SANS PILOTE
Les drones
envahissent le ciel belge
Ils sont toujours interdits de vol
mais se vendent comme des petits pains !
Alors que les Français ne
savent plus où donner de la
tête avec des drones qui survolent des lieux sensibles de la
capitale, la Belgique assiste, impuissante, au succès commercial
de ces engins. Bientôt l’anarchie
aussi dans le ciel belge ? La ministre Galant promet une réglementation. Mais les drones vont
beaucoup plus vite qu’elle.
Ouverture d’une école de pilotage de drone à Liernu, salon du
drone les 7 et 8 mars prochain à
Bruxelles, création de boîtes de
production d’images par drone,
razzia sur les drones dans les
commerces : le drone décolle en
Belgique ! Aussi bien le petit jouet
à 99 euros que le drone pour professionnel qui peut dépasser les
15.000 euros, ou encore le drone
intermédiaire (« jouet pour papa »)
à 1.000 euros.
3 MÈTRES DE DIAMÈTRE !
Chez Dreamland, on pense vendre
en 2015 trois fois plus de drones
que l’année passée. « C’est bien
simple, » indique Gunther Desmet.
« En ces mois de janvier et février,
habituellement calmes, nous avons
déjà égalisé nos ventes de novembre
et décembre, période faste de fêtes ».
De 1.000 pièces vendues en 2014,
l’enseigne mise sur un minimum
de 3.000 pièces cette année.
Chez RC TakeOff, un constructeur d’Overijse, qui a la particularité de construire du matériel
pro, sur mesure et en anticipant
les règles qui seront de mise demain, les commandes affluent.
La société va d’ailleurs devoir
agrandir ses locaux. « J’ai vendu
près de 100 drones pro en 2015 et je
tourne avec 2 à 3 commandes par
semaine actuellement,» nous confie
Michaël Daris, le responsable.
«Dans la catégorie jouets et jouets
pour papa, je dois avoir vendu plus
de 1.000 articles ».
Parmi les réalisations de RC
TakeOff, un drone industriel de
3 mètres de diamètre, destiné à
surveiller les chantiers au port
d’Anvers. Son prix de vente ?
30.000 euros ! « Il est toujours
en test », précise M. Daris
Parrot Bebopdrone
499 euros (Mediamarkt)
Pour loisirs, pilotage par smartphone
ou tablette, Batterie 2 X 10 minutes,
450 g, vole à 1 km.
qui exige de ces machines qu’elles
rentrent à l’usine pour un entretien après 100 heures de vol.
Ouf ! Quand on entend ça, on préfère que ces machines volantes
téléguidées ne tombent pas entreles mains de n’importe qui.
CINQ PLAINTES À L’EXAMEN
Actuellement en Belgique, les
drones sont interdits de vol,
sauf dérogation spéciale à fins
professionnelles. Quant aux
jouets, ils ne peuvent en principe voler que sur piste d’aéromodélisme. Mais la réalité est
tout autre : tout le monde fait
voler son drone un peu partout et sans que personne ne
bronche. Enfin presque. Le
SPF Mobilité nous apprend que
5 plaintes sont à l’examen à la
Direction générale du transport
aérien. En revanche, on n’a pas
pu nous dire là-bas combien
d’autorisations de voler avaient
été délivrées en 2014. l
1.900 EUROS LA FORMATION
Une école
de pilotage à Liernu
Quelques opérateurs n’ont
pas attendu la ministre
Galant et sa future réglementation, pour prendre
les devants et organsier
dès à présent des cours,
théoriques et pratiques,
en vue de l’obtention
d’une licence de vol.
EspaceDrone, à Liernu
(Namur) est le premier en
Wallonie à avoir ouvert
ses portes, en septembre
dernier, grâce à son terrain homologué. Son antenne flamande étant en
cours d’ouverture, l’organisme sera le premier, au
niveau belge, a pouvoir
former les futurs pros
du drone. D’autres
centres, en Wallonie et
en Flandre, attendent
l’homologation
de
leur terrain pour
se lancer, officiellement, dans la course
à la formation.
À ce jour, sur le site
de l’ULModrome de
Liernu, ils sont près
de 90 élèves à avoir
suivi les cours: 24
heures de théorie et
15 heures de pratique.
e.
faut au moins 15h de pratiqu
Pour piloter comme un pro, il
Parrot Rolling Spider
99 euros (Dreamland)
FRANÇOISE DE HALLEUX
jouet multimedia, il vole,
fait des acrobaties et roule
au plafond, portée de 20 m.
POUR BIENTÔT
Au cabinet de la ministre
de la Mobilité, Jacqueline
Galant (MR), on promet
une
règlementation
« drone » pour très bientôt,
sans être plus précis. Son
prédécesseur,
Melchior
Wathelet (cdH) avait déjà
planché sur un texte,
qui n’est jamais sorti. Et
comme la technologie a
évolué, il faut peaufiner.
Selon nos informations,
voici vers quoi on irait.
Pour les drones professionnels, obligation de voler
à vue (vols de nuit et vols
pré-programmés
interdits), ne pas dépasser 200
pieds (61 m), immatriculer son drone (agréé) à la
DGTA, réussir un examen
théorique
et pratique
de pilote. Il
se peut aussi
qu’on autorise uniquement les drones capables
de se maintenir en vol,
même si une hélice ou un
moteur tombe en panne
(en France, on impose un
parachute aux machines).
UNE LOI DE ... 1937 !
Pour les drones jouet, il ne
faudra pas avoir une formation de pilote mais bien
être affilié à un club et ne
voler qu’en terrain d’aéromodélisme. Entre ces deux
« extrêmes », il pourrait y
avoir un 3e règlement pour
les drones intermédiaires.
En attendant ce règlement, on vit avec une loi
du 27 juin 1937, sur les
engins volants sans pilote
ou téléguidés. 1937, vous
avez bien lu. l
F. DE H.
Sky Hero Little Spyder, 1.299 euros (Mediamarkt)
Pour amateurs avertis, loisirs et prise de vue, 3 axes,
autonomie 10 minutes, châssis carbone pliable.
Le X8 à 3.500 euros (RC Takeoff à Overijse)
Machine professionnelle, vole avec des vents de 100km/h,
20 minutes d’autonomie, peut atteindre 110 km/h.
DJI Phantom 2, 1.199 euros (Mediamarkt)
Pour PME et loisirs, 2 batteries (2 X 20 min),
retour d’image sur smartphone ou tablette, 1,2 kg.
IMPATIENCE
Securitas veut en utiliser, pour surveiller
les sites industriels la nuit
Securitas Belgique, qui occupe 5000 agents de gardiennage sur le pays,
s’impatiente. « Nous aimerions en utiliser plusieurs centaines, surtout pour
la surveillance des sites industriels qui s’étendent sur plusieurs hectares,
explique Gerrit Bellon, porte-parole. Equipées de caméras thermiques, ces
drones pourraient repérer les intrusions même de nuit et aider le gardien
dans son travail. Si une caméra fixe réagit, il peut envoyer le drone plutôt
que se rendre sur place. Ce sera moins dangereux. Hélas, la ministre Galant
F. DE H.
tarde à sortir son texte de loi ». l
PROCHAINE SESSION LE 13/03
L’examen final aura
lieu
en
présence
d’un examinateur de
la DGTA (Direction
générale du transport aérien) ou sera
fait en interne par
EspaceDrone qui se
chargera de la demande d’équivalence
quand l’arrêté sera
signé. Toute modification éventuelle de
l’arrêté sera prise en
Le X200 à 230 euros
compte et intégrée
(RC Takeoff à Overijse)
au cursus par les forPour vols intérieurs et extérieurs,
mateurs. La majorité des
4 bras avec 4 petits moteurs,
candidats pilotes actuels
10 minutes d’autonomie, peut
se destinent à une utiliporter 200 g.
sation des drones dans
le domaine de l’image :
TV, presse écrite, cinéma,
pub... les autres visent
l’agriculture ou à la surveillance industrielle.
La prochaine session, au
prix de 1.900 euros Htva,
se tiendra les 13/03 et
20/03, à Mont-St-Guibert
pour la théorie (aéronautique, technologie, météorologie.) et à Liernu pour la
pratique ( vol avec instructeur en double commande,
vol solo...) et vous donnera
droit aux manuels, mais
aussi à une cotisation au
terrain , valable 1 an. l
VINCENT LORENT
90 candidats pilotes déjà inscrits à Espace-Drone à Liernu .
l D.R., V. LORENT
La ministre
Galant peaufine
un texte de loi
À NOTER : le premier salon
du drone se tiendra les 7 et 8
mars sur le site de Tour&Taxis
à Bruxelles. Pour une formation de pilotage : www.espacedrone.be Renaud Fraiture
0478/25.28.60
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