ETUDE DIACHRONIQUE SUR LA TIDJANNYA

Transcription

ETUDE DIACHRONIQUE SUR LA TIDJANNYA
ETUDE DIACHRONIQUE SUR LA TIDJANNYA : TRAJECTOIRES ET MOYENS
D’EXPANSION
Le patrimoine est défini comme l’ensemble des éléments aliénables et transmissibles
qui sont la propriété, à un moment donné, d’une personne, d’une famille, d’une
entreprise ou d’une collectivité publique. Il est considéré comme l’héritage commun
d’une collectivité humaine. En partant de ce postulat, le patrimoine n’a de sens que
s’il est mis en rapport avec les notions de propriété – les biens – et de temporalité.
Religion monothéiste apparue au VIIe siècle en Arabie sous la conduite du Prophète
Muhammad (PSL), l’Islam ne cesse de se répandre d’une manière exponentielle, à
l’échelle planétaire pour devenir actuellement la religion de 1,5 milliards d’hommes.
C’est la seconde religion en nombre de fidèles après le christianisme et devant
l’hindouisme.
C’est parce que la gestion de ce patrimoine, confiée à des figures légendaires, a été
satisfaisante que ce dynamisme a eu lieu du VII e siècle à nos jours, dépassant ainsi
les frontières de l’Arabie qui l’a vu naitre et celles de la tribu des Khouraich, le groupe
social d’appartenance du Prophète Muhammad (Psl), pour se répandre
progressivement dans les zones les plus reculées du monde toutes catégories
sociales confondues. S’il en est ainsi de la pensée islamique, qu’en est-il de l’une de
ses composantes essentielles, la confrérie Tidjane ? A travers quels réseaux, ce
mouvement de réactivation de l’Islam, apparu au siècle des Lumières, a pu se
répandre à travers le monde et s’adapter à la pluralité culturelle et aux mutations
contemporaines sans pour autant se départir des préceptes du Coran et de la Sunna
? Comment s’est déroulée l’expansion de la Tijânyya sous la tutelle dudit fondateur
Cheikh Ahmet Tidiane (1797-1815 après J.C) et après sa disparition ? Quel a été
l’état des rapports entre la Tijânyya et le colonialisme ? Quelles sont les grandes
figures de la Tijânyya au Sénégal et en Afrique noire ? Cette réflexion sur la
trajectoire socio-historique de la Tijânyya et les moyens de son expansion essaie
d’apporter quelques éléments de réponse à ces grandes questions.
Après un aperçu biographique sur le fondateur, l’étude tente de cerner la manière
par laquelle la Tijânyya a pu se répandre, sous l’ère des premiers disciples, de
l’Algérie au Maroc d’abord, du Maghreb arabe aux autres aires géographiques
ensuite, et enfin en Afrique au Sud du Sahara où elle a particulièrement connu ses
lettres de noblesse. Aperçu sur la biographie de Cheikh : une vie de dévotion à la
quête de connaissances . . . Sid Ahmed Ben Muhammad ben El Mokhtar ben Salem
at – Tidjani est né à Ainoumady, petite ville située au Sud de l’Algérie, à 70 km de
Laghouart, en 1150 de l’Hégire, 1737 après J.C. Ses parents Sidi Mahammad ben el
Mokhtar at Tidjani et Aichatou, fille de As-Seydi Djabil Abi Abdallahi vécurent à
Ainoumady dans la crainte de Dieu et le respect strict des préceptes du Coran et de
la Sunna.
Tout le prédisposait, en effet, à devenir un érudit d’autant plus qu’à l’âge de 7 ans, il
avait déjà mémorisé le Saint Coran sous la conduite de son illustre maitre
Muhammad Ibn Hawmi at Tidjani. A la disparition de ses parents, survenue le même
jour en 1752, Cheikh Ahmet Tidiane alors âgé de 16 ans seulement, était assez
instruit pour pouvoir continuer ses études tout seul. De là, débuta une période
particulièrement marquée par des déplacements entre le Maroc, la Tunisie, l’Algérie
à la quête de connaissances approfondies. Jillali El Adnani nous apprend en ce sens
que le personnage du fondateur de la Tijânyya incarnait à la fois les figures du
juriste, de l’homme de lettres et du soufi, mais aussi celle du thaumaturge, de
l’alchimiste…
Et Al Arbi al Mashrafi d’ajouter qu’Ahmad at Tidjani avait une connaissance de la
science de Jâbir ( Ibn Hayyân, grand alchimiste arabe) et c’est grâce à cette science
qu’il eut une grande audience chez les gens qui venaient souvent lui rendre visite
pour prendre le Wird alors que leur intention était de pouvoir accéder à cette science.
En 1757, il quitta sa ville natale Ainoumady pour se rendre à Fez, plus précisément à
Dar-el-Alem auprès des docteurs les plus renommés de cette université dans le but
d’approfondir davantage ses connaissances scientifiques. C’est ainsi qu’il a pu
obtenir les diplômes lui permettant de pouvoir enseigner toutes les sciences connues
des musulmans, aussi bien à Ainoumady qu’à Tlemcen, en Algérie en 1768. En
1772-73 (l’an 1186 de l’Hégire), Cheikh Ahmet Tidjane, alors âgé de 36 ans
seulement, accomplit le pèlerinage à la Mecque et impressionna tous les docteurs de
la ville sainte par l’étendue de ses connaissances. Lorsqu’on lui demanda qui était
son maitre, il répondit : « tout ce que je sais, je l’ai recueilli, non pas d’un seul
homme, mais de tous les savants que j’ai rencontrés ». … et de Voie spirituelle Avec
l’étendue de ses connaissances, Cheikh Ahmet Tidiane s’en alla à la quête d’une
voie spirituelle, sa préoccupation fondamentale. Avant de fonder la Tijânyya, il a pu
effectuer de nombreux voyages à la recherche des hommes de Dieu. Parmi ceux-ci,
l’on peut retenir :
Sidi at Tayyib Ibn Muhammad al Yamlâhi qui a pu apprendre le « Hadith » au Cheikh.
Ce dernier a adhéré à sa confrérie pendant quelques temps sans la propager.
Muhammad Ibn al Hassan al Wanjâli qui fut le premier mystique à dire au Cheikh « tu
auras le grade du Maitre ach-Châdili », avant que Sidi Mahmûd al Kurdî le lui répète
plus tard. En effet, Cheikh Ahmet Tidiane s’est d’abord inscrit à la confrérie Nâsiriyya
pour l’abandonner après. Il s’affilia ensuite à la Khâdiriyya auprès de son maitre Sid
Ahmed ben Hassen de Fez. Il l’abandonna après pour la confrérie de Sidi Abû al
Abbâs Ahmad al Habib ibn Muhammad surnommé al Gumâri. Puis, il prit le Wird du
Maitre Abû al Abbâs Ahmad at Tuwâch, c'est-à-dire le Malâmatiyya.
Il l’abandonna peu de temps après pour la confrérie Halwatiyya auprès du maitre Abû
Abdallah Muhamda Ibn Abdar Rahmâni al Azhâri. Le peu de satisfaction que Cheikh
Ahmet Tidiane a obtenu dans la recherche d’une voie spirituelle et la prise en compte
de la recommandation de son maitre, Muhammad Ibn al Hassan al Wanjâli qui lui dît
que c’est dans le désert, terroir de ses aieux, qu’il aura l’ « Ouverture », le conduisent
à regagner le désert. Après avoir séjourné à la Mecque et à Médine, en Tunisie, en
Egypte à la recherche des grands érudits, Cheikh Ahmet Tidiane se rendit finalement
dans la ville algérienne de Qasr Abû Samghûn. Il y fonda ainsi la Tijânyya en 17811782 à la suite d’une vision du Prophète à l’état de veille qui lui dit : « Demeure sur
cette Voie sans retraite spirituelle ni isolement ». Il lui communiqua le « wird », alors
composé de deux de ses trois éléments suivants : la formule du repentir (Istikhfâr)
cent fois et la prière sur le Prophète P.S .L (Salâtou alânn nabi) cent fois.
Quatre ans plus tard, en l’an 1786, il lui compléta le « wird » en lui dictant la formule
de l’unicité divine (Haylala) cent fois. Le Cheikh se mit alors à enseigner et à
propager sa voie de l’Algérie au Maroc. II) L’expansion de la Tijânyya sous la tutelle
de Cheikh : l’ère des premiers disciples Les nombreux voyages que Cheikh Ahmet
Tidjane a effectués dans la région maghrébine laissent envisager une propagation de
sa voie au niveau de cette région. Entre 1781 et 1799, il fut le missionnaire actif de
sa doctrine avec la construction de « Zawiya » et la nomination de « Muqaddam » ou
érudits .
Deux moments décisifs sont à retenir dans cette phase de vulgarisation de la
Tijânyya : le séjour en Algérie, plus précisément à Abû Samghun où fut fondée la
Tarikha en 1782, et l’installation à Fez, sous l’ère du Sultan Moulay Sulaymân, roi du
Maroc à partir de 1792, et ancêtre du Roi Hassan II. L’étude des origines de la
Tijânyya en Algérie et les moyens de sa diffusion supposent que l’on prenne en
compte le cadre socio-culturel et politique qui l’a vu naitre. Sous le sceau de « la
nouvelle sainteté », cette confrérie allait rapidement s’imposer en Algérie, se
considérant ainsi comme supérieure à toutes les autres tout en exigeant à leurs
adeptes qu’ils abandonnent leurs affiliations d’antan.
Cheikh Ahmet Tidjane s’en alla ainsi déclarer caduque les autres voies soufies, ce
qui ne va pas non sans créer des difficultés. Il devait donc faire face à un front
d’opposition mené par les juristes de Ayn-Madi qui bénéficièrent de l’appui des
autorités ottomanes qui administraient l’Algérie depuis que Hayr ad-Dîn Barberousse
s’y installa pour chasser les Espagnols. Dans une lettre adressée au gouverneur
général de l’Algérie, un descendant du Cheikh, portant le même nom que lui,
déclarait en 1893 : « Comme je viens de vous le dire, Excellence, il y a une fraction,
celle des Tijâjna, qui, depuis l’époque de l’installation de mes aïeux, leur a
constamment fait une opposition acharnée en s’alliant à tout ennemi venant de l’est
ou de l’ouest ».
Cette lettre prouve que le groupe social formé par les Tijâjna-s s’opposait
farouchement aux alliés de Cheikh, les Tijânîs. Ainsi, l’expansion de la confrérie en
Algérie, même si elle a été réalisée par Cheikh avec la construction de Zawiya et la
formation de ses premiers Muqaddam, s’est effectuée de manière controversée.
L’installation du Cheikh à Fez à partir de 1798 devint alors un moment important pour
davantage répandre la voie dans plusieurs zones. Dans la ville marocaine, un accueil
chaleureux lui a été réservé par le Roi du Maroc Sultan Moulay Sulaymân (17651822) qui fut un homme de science très attaché à la Tradition du Prophète (Psl).
Ce dernier lui assure une sécurité permettant à Cheikh de pouvoir exercer librement
son prosélytisme et dispenser son enseignement. Deux mois après son installation à
Fez le 16 Septembre 1798, il dicta à ses disciples Muhammad ben al Muchri et Sid El
Hadj Ali Harazim sa biographie et ses recommandations aux disciples. Sidi Abû
Abdallah Muhammad al – Mushrî al Sayhî al Ghwâti al Shinqîti est l’auteur des
premières œuvres sur la Tijânyya avec deux publications : Rawd al-Muhid al-Fâni et
Kitâb al- Jâmi li-durar al-ulûm al-fâ’ida min bihâr al qutb al –maktûm que l’on peut
traduire par « Recueil des perles des sciences immanentes du généreux, le pôle
caché ». Ce tire choisit par Ibn al-Mushri fait référence, à travers la métaphore des
perles, à la pureté et à l’originalité du savoir du fondateur qui ne pouvait être
comparé qu’aux océans. Il se termine par l’adjectif al-maktûm, le caché.
Ces premiers écrits sur la Tijânyya seront détruits sous l’ordre de Cheikh Ahmad
Tidjane vers 1788, c'est-à-dire douze ans avant la rédaction du Jawâhiroul Ma’âni en
mars-avril 1800. Cette œuvre de référence sur la confrérie fut rédigée par Sidi Ali-elHarazim sous l’autorisation du Cheikh qui vit le Prophète lui dire « Je t’ordonne de
faire réaliser le Jawâhiroul maâni que tu as fait détruire par modestie ; j’en fais ma
propriété. Il constituera un excellent guide spirituel pour tes contemporains et pour
les générations futures.
Il procurera sagesse, sécurité et bonheur à tous ceux qui le liront et mettront en
pratique ses enseignements. Il protégera celui qui le garde chez lui par simple amour
de moi parce que j’en fait mon propre ouvrage». Avant sa disparition à la matinée du
jeudi 19 septembre 1815 (17 mois du mois de Chawwâl, en l’an 1230 de l’Hégire)
dans sa Zawiya à Fez, Cheikh Ahmat Tidjane décida de laisser la direction de la
confrérie à son plus habile muqaddam Sid El Hadji Alî Aissa, originaire de Yambo en
Arabie, et grand maitre de l’importante Zawiya de Tamacin. Son testament portait
qu’après la mort de son successeur, les chefs suprêmes de la confrérie seraient
alternativement choisis parmi les membres de sa famille alors composée de ses
deux fils de bas âge, Muhammadoul Kabir né vers 1796 – 1797 et Muhammadoul
Habib né vers 1802, et ceux de la descendance de son calife Sid-El Hadj Alî. De là,
existèrent deux branches principales : l’une agnatique, réprésentée par Ain Madhi
sous la direction des héritiers directs du fondateur ; l’autre spirituelle, représentée par
Tamacin sous la tutelle de son successeur spirituel. III) La trajectoire du patrimoine
spirituel : du Maghreb aux autres aires géographiques.
Les nombreux déplacements que Cheikh Ahmet Tidjane a effectués en Tunisie, au
Soudan, en Egypte, dans la région Saharienne, en Arabie ont d’abord facilité la
diffusion de sa voie dans plusieurs zones avec la création de Zawiya un peu partout
et la formation des Muqaddam . A sa disparition, le fondateur avait déjà laissé un
nombre important de disciples estimé à 124.000. Muhammad Ibn Al Mouchri, Ali
Harazim, Sultan Moulaye Suleymane sont ses illustres héritiers ayant détenu le
patrimoine spirituel et ont bien pu le vulgariser à travers le monde. En Europe, dans
des pays tels que la France, la Belgique, l’Espagne ou l’Italie,les adeptes de la
Tijâniyya, malgré leur grande diversité, fruit de la différence des obédiences et des
affiliations, caractéristique de tous les courants soufis, essayent de se retrouver entre
cocitoyens. En France par exemple, Mouhammed Benelmihoub - Président de
Tijâniyya France Afrique Solidarité Paris, nous apprend que les adeptes sont
organisés en « dâ’ira » ou « hadra » et se réunissent régulièrement pour des zikr
(invocations) collectives les vendredis ou à des jours où ils n’ont pas de contraintes
professionnelles. Sans réellement disposer de mosquée ou de zawiya où ils peuvent
pratiquer dignement leur culte, ils essayent de donner corps à leur solidarité
confrérique et de vivre une spiritualité intérieure et paisible loin des préoccupations
militantes ou des considérations politiques et indépendantes de toute tutelle.
C’est dans ce sillage que sont nés depuis les années 1960 et même bien avant, des
regroupements confrériques à travers la France comme dans des pays voisins
(Belgique, Suisse et récemment l’Italie). Les communautés tijânes sont présentes
dans la région parisienne, mais aussi à Bordeaux, Lormont, Lille et Grenoble. En
février 2005, pour la première fois, une Grande Mosquée (celle de Lyon) accepta
qu’y soit organisé le 1er Forum National sur la Tijâniyya, accueillant des délégations
de Marseille, d’Aix-en-Provence, de Grenoble, de Perpignan, de Paris, etc. avec des
travaux publics et ouvert à tous.
Ce fut l’occasion de revisiter l’héritage de cette confrérie et de réfléchir sur les
moyens de partager ses enseignements, son message de paix et d’amour par un
travail de vulgarisation et de publication. Les tidjanes se sont donnés rendez-vous à
Marseille en 2006 pour la seconde édition du Forum qui sera précédé, à la rentrée,
des Assises de la Tijâniyya, en Région parisienne afin de pouvoir échanger avec le
plus grand nombre de concitoyens et de réfléchir sur l’Islam, le dialogue interreligieux et les nouveaux enjeux du soufisme. Dans d’autres espaces géographiques
tels que le Moyen Orient et l’Asie, la confrérie a pu se répandre en Arabie Saoudite,
en Inde, en Indonésie où environ 70 % de la population se réclament de la Tijânyya.
En Chine, il s’y était déjà établi avec le voyage que El Hadji Malick Sy y a effectué et
où il a pu avoir des disciples. Après son pèlerinage à la Mecque, Maodo a également
effectué des voyages en Russie, en Albanie, en Egypte, en France pour répandre la
confrérie dans ces zones éloignées. Grâce à l’œuvre de El Hadji Ibrahima Niasse
poursuivie plus tard par son petit fils Cheikh Assane Cissé, des zâwiya tidjanes sont
aujourd’hui implantées en Angleterre et dans plusieurs Etats d’Amérique tels que
Washington, New York City, Atlanta, Goergia . . .
Aujourd’hui, le nombre d’adeptes est estimé à près de 400 millions à la suite du
Forum International de la Tijânyya qui s’est tenu à Fez du 27 au 30 juin 2007. Cela
démontre la forte capacité d’adaptation de cette confrérie qui a pu rejoindre les
zones les plus reculées du monde en si peu de temps. IV) La Tijânyya en Afrique
noire et au Sénégal Du vivant même de son fondateur, la Tijânya avait déjà traversé
le Sahara. C’est Muhammad Al-Hafiz al-Mukhtar al Habib al- Baddi (1759-1830) qui
fut investi d’une telle mission par Cheikh Ahmet Tidiane. Originaire de la ville de
Shinqît en Mauritanie et appartenant à la tribu des Iddaw-Ali, les descendants de Ali,
il avait rencontré Cheikh Ahmet Tidjani en 1780 qui l’initia à la Tijânyya et lui accorda
de plus son investiture pour le représenter en pays saharien. Il assura cette mission
avec succès car, peu avant sa disparition en 1830, tous les Iddaw - Ali de Mauritanie
étaient devenus Tidjanites. En effet, ce qui est remarquable à travers cette phase
d’expansion de la Tijânyya en Afrique noire c’est la manière à laquelle cette confrérie
est finalement devenue, en si peu de temps, plus subsaharienne que maghrébine.
Certains africanistes parlent même de l’existence d’une Tijânyya ouest-africaine sous
l’impulsion de la geste « Umarienne » et la prolifération de réseaux Tidjanites à
l’instar du mouvement Hamalliste, Hafizziya ou même celui des Niassènes auprès
des Noirs anglophones de l’Afrique du nord et de l ’Amérique du nord. Ainsi, une
histoire générale de la Tidjanyya en Afrique de l’Ouest s’impose aux chercheurs afin
de mettre en évidence la stratégie utilisée par ces illustres acteurs pour répandre
cette voie en dépit des contraintes politico-économiques liées à la colonisation, et
socio-culturelles avec la présence des religions traditionnelles animistes en Afrique.
1°) Cheikh Omar Foutiyou Tall : l’apôtre de la Tijânyya en Afrique noire Sous la
plume du Professeur Joseph Ki-Zerbo, on arrive à comprendre aisément comment
« le caractère religieux apparaît moins, et davantage le projet politique, dans la
conquête fulgurante lancée dans le Soudan Occidental par le Toucouleur El Hadj
Omar ». Né vers 1797 à Alwar en amont de Podor, il eut l’ambition de fonder un très
vaste empire islamique qui allait du Bambouk au Sahel et du Fleuve Sénégal au
Delta du Niger. Après son pélerinage à la Mecque en 1826, il trouva à Médine le
Calife Sidi Muhammad al Ghâli qui le nomma calife de la Tijânyya en Afrique noire en
ces termes : « tu n’es pas un simple muqaddam, mais un des califes de Cheikh
Ahmet Tidjani » ( Rimah). A son retour, il était déjà prêt pour répandre l’Islam et la
Tijânyya dans plusieurs zones en Afrique noire où les religions traditionnelles étaient
encore prédominantes.
En compagnie de son armée Toucouleur, il mena ainsi des conquêtes dans le
Khasso, le Kaarta compris entre le Sahara et la rive gauche du Sénégal, à l’est de
Bakel, le Ségou, le Macina qu’il a pu acquérir à sa portée en Avril 1862 ; ainsi que
Tombouctou qui fut occupé par son général Omar Baila. Même si son action a
quelque part eu des limites notamment avec l’hostilité des marabouts Khadiriyya et la
présence française, l’on peut reconnaître à El Hadj Omar le mérite d’avoir introduit la
Tijânyya au Sénégal et un peu partout en Afrique noire légiférant le bien fondé des
propos de Fernand Dumond : « El Hadji Omar réussit à fonder un très vaste empire
islamique. Si l’œuvre politique, venue trop tard ou trop tôt eu égard à l’évolution des
populations de l’Afrique occidentale, fut sans lendemains, l’œuvre spirituelle s’étendit
irrésistiblement, marquant à jamais cette partie du continent africain de l’empreinte
vigoureuse d’un Islam authentique ». 2°) Maba Diakhou Bâ : un érudit à l’œuvre
encore méconnue Inspiré par l’action d’El Hadji Omar, l’Almamay du Rip de 1861 à
1867 voulut perpétuer l’œuvre du saint homme vers le Djolof, le Sine et le Saloum.
De son vrai nom Ibrahima Hampâté Bâ, Maba naquit à Tawakkaltou en 1809.
Originaire du Fouta, son père l’envoya au Cayor étudier le Coran. C’est ainsi qu’il se
fixa d’abord au Djolof à la fin de ses études où il prit femme. Avec son frère Mamour
Ndary rentré de Mauritanie, il retourna au Rip, alors sous l’aristocratie mandingue. Il
fonda Keur Maba. Sa rencontre avec El Hadji Omar Tall à Kaba-Koto en 1849 fut un
moment important . Celui-ci l’initia à la Tijânya qu’il répandit à son tour dans le Rip.
Maba rebaptisa le village de Paos-Dimar sous le nom de Nioro en souvenir du Nioro
du Sahel conquis par El Hadji Omar. Il abolit les dynasties anciennes de ce pays. Ce
qui inaugura ainsi le début de la Jihad qui aurait pour objectif principal la fondation
d’un Empire théocratique. Au Sine et au Saloum, en passant par le Djolof, Maba, à la
tête d’une grande force militaire musulmane, s’en alla ainsi répandre l’Islam et la
Tijânyya. Dans le courant de l’année 1863, les forces de Maba contrôlaient déjà une
partie du royaume du Saloum après avoir battu le Bour Saloum, Samba Laobé Fall
en Juillet / Septembre 1862. Les villages réfractaires à l’Islam furent brulés et leurs
populations tuées ou réduites à l’esclavage.
En mai 1864, Lat Dior Diop, après avoir été battu par les forces françaises à Loro le
12 Janvier 1864, se réfugia auprès de Maba avec Alboury Ndiaye, sa famille et ses
guerriers. Le marabout accepta de les protéger à condition qu’ils manifestent
publiquement leur appartenance à l’Islam. Avec l’armée de Lat-Dior et celle
d’Alboury, la puissance de Maba avait atteint son paroxysme, et ses ambitions pour
l’expansion de l’Islam élargies.
Envoyé par Maba contre le Djolof au printemps de 1865, Lat Dior pilla le Baol oriental
et se heurta au Bourba Bankantam Khady Dialor. Venu à son secours, Maba battit le
Bourba à trois reprises et entra dans la capitale,Warkhokh en Juillet 1865 et s’allia
avec les Maures Trarza et les Foutankobé, mais une rébellion de certains
musulmans du Rip l’obligea à quitter le Djolof en 1865. L’aventure de Maba devrait
dès lors s’arrêter en 1867 avec la rencontre des armées du Sine et du Rip à Keur
Ngor, puis à Somb-Thiouthone. Mis à part les résistants que sont Lat Dior et Alboury
Ndiaye, d’autres grands acteurs de la diffusion de la religion musulmane ont
également été aux cotés de Maba ; c’est le cas notamment de El Hadji Abdoulaye
Niasse et Momar Anta Saly et plus tard son fils Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké.
Par ailleurs, l’expansion de la Tijânya sous la tutelle de Maba ne peut être étudiée en
dehors des relations fraternelles qu’il entretenait avec Sidi Muhammad Niasse, le
père de El Hadji Abdoulaye Niasse. Appelé par Maba Diakhou Bâ, Sidi Muhammad
quitta le Djolof pour s’installer, avec toute sa famille, au Rip, afin de combattre sous
son commandement contre les rois païens.
Avec l’accord de Maba, il créa son village à l’ouest de Nioro, qui porte le nom de la
famille Niassène. A sa disparition, il appartenait donc au jeune Abdoulaye Niasse de
perpétuer cette œuvre. Longtemps resté aux cotés de Saer Maty, fils et successeur
de Maba Diakhou Bâ, El Hadji Abdoulaye Niasse, après avoir terminé ses études,
créa le village de « Taiba Niassène » qui sera ainsi un pôle important
d’enseignement et de diffusion de la Tijânya. 3°) El Hadji Malick Sy : la pédagogie de
la résistance pacifique La guerre sainte comme moyen de diffusion de la pensée
islamique d’abord, et de la Tijânyya par la suite, a quelque part connu des
insuffisances dans la mesure où les religions traditionnelles animistes étaient encore
vivaces au Sénégal ; mais aussi et surtout le colonialisme apparaissait comme une
entreprise de destruction de nos valeurs socio-culturelles pour l’imposition d’un
modèle de civilisation.
Compte tenu de la crise politique et sociale qui secouait alors le pays, El Hadji Malick
Sy se trouva face à un dilemme : « se hasarder à affronter les forces coloniales et
être perpétuellement persécuté et finalement déporté (à l’instar de Samba Laobé et
de Cheikh Ahmadou Bambé Mbacké) ; ou encore être combattu et contraint à
émigrer (l’exemple de El Hadji Omar Tall, ou des résistants tels que Alboury Ndiaye
ou Lat-Dior Diop) ». Quelle que soit l’issue de cette stratégie, c’est son prosélytisme
qui allait en pâtir et la foi des croyants risquerait également d’en subir un rude coup
dont elle ne se relèverait plus.
La réponse à cette préoccupation conjoncturelle devrait venir d’une longue réflexion.
Mais encore faudrait –il chez Maodo que cette réflexion s’appuie sur les préceptes du
Coran et de la Sunna. Il fallait d’abord comprendre la manière par laquelle l’Islam
prévoit les rapports entre musulmans et non-musulmans – les colonisateurs -, et
ensuite l’exil et la Jihâd. Maodo a du comprendre sans doute que sa place était aux
côtés de ses concitoyens et coreligionnaires et que s’il émigrait, il allait les livrer à
eux-mêmes avec tous les risques que cela comportait. Il opta ainsi pour l’attitude
pacifique ou passive avec les autorités coloniales et les populations autochtones.
D’aucuns ont voulu voir dans ces rapports de bon voisinage avec les colons une
sorte de collaboration avec ces derniers. Cette affirmation peut – elle être tenue
comme scientifiquement valable ? Ravane Mbaye nous apporte des éléments
d’éclaircissements.
« Une telle assertion ne peut être retenue valablement dès lors que, tout compte fait,
les intérêts tant matériels que spirituels du maitre ne pouvaient aucunement
coïncider avec les leurs : le marabout ayant des préoccupations et des desseins
beaucoup plus exaltants que la conquête des biens bassement matériels ou l’alliance
avec des forces contre lesquelles il a toujours sollicité d’ailleurs l’assistance divine
( …) D’autre part, précise t-il, le maitre ne faisait-il pas, à l’instar d’autres marabouts
sénégalais de la même époque, objet de surveillance de la part des autorités
coloniales ? Son école ne faisait-elle pas tout aussi l’objet d’inspections inopinées.
Ses ouvrages, ceux qu’il a achetés comme ceux qu’il a produits, n’étaient-ils pas
soumis à des mesures de contrôle et de censures rigoureuses ? Ses déplacements à
l’intérieur du pays n’étaient-ils pas toujours signalés et soumis à une surveillance
plus que draconienne ? L’idée d’une collaboration entre le marabout et les autorités
coloniales est donc dépourvue de fondements historique et scientifique et, « compte
tenu de la conjoncture politique internationale extrêmement complexe de l’époque,
les marabouts, sans exception, étaient, tous, soumis à une surveillance très
rigoureuse ».
Maodo entendait mener un combat d’un autre ordre : celui de l’esprit. La forme de
lutte qui lui semblait la plus appropriée était de s’atteler à la formation intellectuelle,
morale et spirituelle des populations. Dans le but de contrebalancer l’influence des
croyances locales et celle de la colonisation comme forme d’aliénation culturelle, El
Hadji Malick Sy a du opter pour l’enseignement et la diffusion de l’Islam comme
stratégie appropriée. Il implanta un foyer culturel à Ndiarndé, village situé au cœur du
Cayor, qui devrait servir de centre de formation intellectuelle et spirituelle hors pair.
Ce centre d’enseignement universitaire où s’établit Maodo vers 1895 accueilla des
arabisants, des élèves, des étudiants et même beaucoup de savants ayant déjà fait
leurs preuves tels que El Hadji Rawane Ngom, Maguèye Ndiaré, Abdoulaye Guèye
Fassel, Malick Sarr, Youssoupha Diop. A leur tour, les grands maitres formés à
Ndiarndé ont pu répandre l’enseignement islamique et la Tijânyya dans toute
l’étendue du territoire national.
Par ailleurs, avant de s’installer à Tivaouane, El Hadji Malick Sy a du séjourner à
Ndakaarou (nom originel de Dakar). En effet, ce qui est remarquable dans cette
installation, c’est la manière par laquelle la Tijânyya allait embrasser les villes
modernes et ainsi s’urbaniser. La diffusion du wird Tidjane parmi les Lébou, la
création de la Zawiya de Dakar, l’intensification des mosquées et des écoles
coraniques en ville sous les yeux impuissants de l’administration coloniale ellemême, participent de cet effort d’urbanisation de ladite confrérie et de la pensée
islamique d’une manière générale.
C’est dans cette perspective que Adriana Piga inscrit ses propos : « dans les villes
africaines, laboratoires d’une réinvention continue et plastique de la tradition et où les
groupes sociaux ou ethniques sont soumis à un processus incessant de
restructuration et de déstructuration, l’Islam qui, entre autres, découpe les cartes de
la marginalisation urbaine, se présente toujours davantage comme le référent
premier de tout processus de modernisation et le catalyseur par excellence des
inquiétudes populaires ». Après Ndiarndé et Ndakarou, Tivaouane allait finalement
devenir le centre spirituel et intellectuel par excellence qui accueillit la mise en
application et la vulgarisation des enseignements de Maodo.
La commémoration du Maouloud immortalise à jamais le patrimoine scientifique et
éducatif légué au peuple sénégalais et à toute la Umma Islamique. 4°) El Hadji
Ibrahima Niasse : le vulgarisateur contemporain L’appel de Cheikh Al Islam El Hadji
Ibrahima Niasse (1900-1975) fut un moment très important dans la diffusion de la
pensée islamique et de la Tijânyya à travers le monde. A Médina Baye, il avait lancé
un appel généreux à toute l’humanité dans le but d’exprimer ainsi ce qu’il est
convenu d’appeler « la Faydatoul Tidjane ». « Fayda » qui signifie en Arabe « crue
déferlante » avait été annoncée par le fondateur Cheikh Ahmet Tidjane avant sa
disparition pour dire que la Tarikha Tidjane déferlera dans le monde entier et
atteindra les zones les plus reculées du monde.
Le Cheikh avait également annoncé qu’un des Talibés qui ne sera même pas de la
même époque que lui se chargera de cette mission. Plus d’un siècle après, El Hadji
Ibrahima Niasse dit Baye, se signalera pour dire que c’est lui le Talibé dont parlait
Cheikh Ahmet Tidjane. Dès lors, il se mit à propager la Tarikha un peu partout en
Afrique noire, en Afrique du Nord et dans le monde entier. Au Nigéria, il s’est très vite
fait remarquer par son charisme et sa dimension spirituelle lui permettant de
répandre la Tarikha, même dans les zones les plus reculées.
Le dernier recensement qui a eu lieu dans ce pays dans les années 1990 faisait état
de 70 millions d’adeptes qui se réclament tous de Baye Niasse. Par ailleurs, la
mission de Cheikh Al Islam a dépassé les frontières de l’Afrique noire pour s’étendre
dans des zones où même l’Islam n’avait pas encore pénétré. En Amérique, son petit
fils Cheikh Hassan Cissé a joué un rôle déterminant dans la vulgarisation du
patrimoine spirituel. Après avoir obtenu des diplômes à l’Université Al Azar du Caire,
il a continué ses études dans les grandes écoles britanniques et aux Etats-Unis
d’Amérique où son érudition et sa culture n’ont aucunement fait l’ombre d’un doute.
Après avoir conquis de nombreuses villes telles que New York, Atlanta, Washington,
Georgie, New Jersey … où des millions d’Américains ont pu se convertir à l’Islam,
Cheikh Hassan Cissé rentra au bercail après le rappel à Dieu de son grand père en
1975. A Médina Baye où il a été désigné Imam de la grande mosquée, il fait de
l’éducation pour tous, la protection des droits de l’enfant, la santé maternelle et
infantile, la lutte contre l’analphabétisme son credo. Il créa l’institut Africain-Américain
qui reçoit des milliers d’enfants et d’adultes de nationalités variées : des fidèles
américains, anglais, sud africains, nigérians, ghanéens, gambiens, maliens et
sénégalais.
De plus, Imam Hassan Cissé a aussi édifié le village de Kossy Atlanta, « donnant
ainsi l’exemple d’un guide religieux qui allie dévotion à Dieu et culte du travail ».
Conclusion : L’universalisation de la Tijânyya, une question de stratégie « Un ordre
soufi dans un monde moderne », tel semble être en résumé la lecture qui découle de
la trajectoire poursuivie par la Tijânyya du Maghreb arabe aux autres aires
géographiques, notamment en Afrique noire où elle a connu ses lettres de noblesse.
Cette trajectoire s’est opérée par stratégies d’une époque à une autre, et a dû
emprunter des destinations aussi diverses que variées à l’échelle planétaire.
Sous l’ère dudit fondateur Cheikh Ahmet Tidiane (1797-1815), la Tijânyya s’est
répandue rapidement en Algérie par le moyen de l’initiation et de l’éducation
spirituelle. En butte à l’hostilité des autorités ottomanes, le Cheikh se réfugia au
Maroc où le monarque chérifien lui fit bon accueil ; il poursuivit ainsi son prosélytisme
jusqu’à sa disparition à Fez en 1815. En Afrique noire, la Tijânyya est apparue
comme un mouvement de réactivation de l’Islam. Son nom est souvent associé à la
Jihad de Cheikh Omar Foutiyou Tall. Cette œuvre sera poursuivie plus tard par
l’Almamy du Rip, Maba Diakhou Bâ. Par le moyen de la Jihad, ces illustres acteurs
de la pensée Islamique ont voulu s’opposer à la colonisation comme forme
d’aliénation culturelle, mais aussi aux croyances traditionnelles africaines qui ont
encore la vie dure. Pour El Hadji Malick Sy, il ne fallait guère faire face à ces
contraintes par le moyen de l’opération militaire, mais par la conquête des cœurs et
des esprits.
La prolifération de figures, de réseaux et de structures démontre la forte vulgarisation
de la Tijânya qui a réussi à s’étendre vers les régions les plus reculées du monde –
l’œuvre de El Hadji Ibrahima Niasse et un peu plus tard celle de son petit-fils Cheikh
Hassan Cissé. Le nombre de ses adeptes est estimé à environ 400 millions lors du
Forum International de la Tarikha Tijânyya du 27 au 30 juin 2007 à Fez. Aujourd’hui,
la Tijânyya offre l’image d’un héritage partagé de lectures et de rites, une référence
identitaire forte, un tissu social fait de réseaux multiples. Cela démontre sa forte
capacité d’adaptation et d’imagination qui, en s’appuyant toujours sur les
recommandations du Coran et de la Tradition prophétique, essaie de régler la
question de l’équilibre entre le spirituel et le temporel en proposant un projet de
société basé sur la foi, la tolérance, la discipline et le respect mutuel.
FIN
Alioune SAKHO
Sociologue /chercheur [email protected]
Bibliographie : Al-TIDJANI, M.Hafaz, 1983, Al-Hadj Omar Tall (1794-1864) Sultan de
l’Etat Tidjanite de l’Afrique occidentale,
Traduit de l’arabe par Fernand DUMOND, Dakar, NEA, 191 pages. Ki-ZERBO, J,
1978, Histoire de l’Afrique noire d’hier à demain, Paris, Hatier, 731 pages. MBAYE,
El H. Ravane, 2003, Le grand savant El Hadji Malick Sy. Pensée et action. Tome
premier Vie et Œuvre, Albouraq, 817 pages. PIGA, A. 2003, « L’idéologie Islamique
dans les villes de l’Afrique subsaharienne entre mysticisme et fondamentalisme » in
Piga (sous la dir.), Islam et villes en Afrique au sud du Sahara.
Entre soufisme et fondamentalisme, Paris, Karthala, pp.7-54. SAGNE M. et M.
CISSE, 2006, « Hassan Cissé, un digne héritier spirituel de Baye Niasse », in Le
soleil, Gamou Tivaouane 2006, Les chapelets du savoir ou l’exemplarité d’un
serviteur d’élite, pp.21-22 TRIAUD, Jean L. et ROBINSON David, 2000, La Tijânyya.
Une confrérie musulmane à la conquête de l’Afrique, Paris, Karthala, 509 pages.

Documents pareils