Utilisation du BOVIMALT dans l`alimentation des vaches laitières

Transcription

Utilisation du BOVIMALT dans l`alimentation des vaches laitières
Octobre 2014
Compte-rendu 00 14 302 046
Département Techniques d’Élevage et Environnement
Service Productions Laitières
Benoît Rouillé
collection résultats
Utilisation du BOVIMALT dans l'alimentation
des vaches laitières
Résultats d'un essai à la ferme expérimentale
des Trinottières
Octobre 2014
Compte-rendu N° 0014302046
Département Techniques d'Elevage et Environnement
Service Productions Laitières
Benoît ROUILLE
Utilisation du BOVIMALT
dans l’alimentation des vaches laitières
Résultats d’un essai
à la ferme expérimentale des Trinottières
Collection Résultats
1
Résumé
La ferme expérimentale des Trinottières (CA49), en partenariat avec l’Institut de l’Elevage et
le groupe SOUFFLET a mis en place une expérimentation permettant d’étudier l’effet de
BOVIMALT sur les performances zootechniques de vaches laitières en lactation. Deux
régimes alimentaires de base respectant les besoins des animaux ont été utilisés.
Cette expérimentation ne permet pas de mettre en évidence de différence au niveau des
performances zootechniques des vaches laitières. En effet, cela est vrai pour toutes les
variables suivantes : l’ingestion totale individuelle, le lait brut, le lait standard, le taux
butyreux, le taux protéique, le poids vif, la note d’état corporel, les cellules somatiques, l’urée
du lait.
De futures investigations demeurent cependant utiles sur des rations différentes afin
d’évaluer les effets du Bovimalt dans d’autres conditions pour les vaches laitières.
2
SOMMAIRE
Résumé ................................................................................................................................... 2
1. Objectifs de l’essai ............................................................................................................. 4
2. Matériel et méthodes.......................................................................................................... 5
1. Matériel expérimental ....................................................................................................... 5 2. Contrôles et analyses ....................................................................................................... 7 3. Calendrier de l’essai ......................................................................................................... 9 4. Traitement des données ................................................................................................... 9
3. Difficultés rencontrées et moyens de répondre mis en œuvre ..................................... 9
4. Résultats et discussion ................................................................................................... 10
5. Conclusion et principaux enseignements ..................................................................... 14 3
1. Objectifs de l’essai
Le groupe SOUFFLET produit un aliment complémentaire pour animaux, à base de blé et
son de blé fermenté, dénommé BOVIMALT, qui a un statut réglementaire de matière
première en alimentation animale. Cet aliment complémentaire est inscrit au catalogue
européen des matières premières pour l’alimentation animale.
Des essais récents ont été conduits en production de viande, montrant des effets positifs sur
les performances zootechniques (Utilisation d’un complément malté et fermenté du groupe
SOUFFLET pour améliorer les performances des jeunes bovins, IDELE-Maison de l’Elevage
de Vendée, Mars 2014). Le groupe SOUFFLET a donc souhaité poursuivre les
expérimentations en étudiant l’effet de BOVIMALT sur les performances zootechniques de
vaches laitières en lactation. Cet essai a été réalisé à la ferme des Trinottières (CA 49), avec
l’appui méthodologique et statistique important de l’Institut de l’Elevage.
L’objectif de cette étude est donc d’évaluer l’impact de l’utilisation de BOVIMALT sur les
performances zootechniques de vaches laitières en lactation.
4
2. Matériel et méthodes
1. Matériel expérimental
Les animaux
Les vaches, de race Prim’Holstein, en essai sont alimentées individuellement au portillon
automatique : 63 places sont disponibles pour l'étude. Les animaux font partie de deux lots
expérimentaux : les lots « ration simple » (SIM) et « ration complexe » (COM) qui ne sont
pas physiquement séparés. Les rations distribuées SIM et COM font l’objet d’un autre essai
sur trois années. La distribution du complément Bovimalt du groupe Soufflet est venue se
greffer à l’essai en cours. Ainsi, la répartition suivante est initialement prévue :
• 15 vaches = ration simple sans Bovimalt
• 15 vaches = ration simple avec Bovimalt
• 15 vaches = ration complexe sans Bovimalt
• 15 vaches = ration complexe avec Bovimalt
L'allotement a été réalisé à partir des critères suivants :
• le numéro de lactation : primipare, 2è vêlage, ≥ 3è vêlage
• le stade de lactation
• les données de production d’une période définie (6 au 19 janvier 2014)
Les modalités de mise en lots ont conduit à un allotement présentant les données moyennes
suivantes.
Tableau 1 : caractéristiques de production des lots de l’essai lors de l’allotement
Rang lactation Ration simple sans Bovimalt Date Poids Lait brut TB TP vêlage Vif (kg) (kg) (g/kg) (g/kg)
Rang lactation Ration simple avec Bovimalt Date Poids Lait brut TB TP vêlage Vif (kg) (kg) (g/kg) (g/kg)
Primipares 1.0 30/09/2013 558 28.4 38.2 32.5 1.0 10/10/2013
559 28.8 40.6 32.0 Multipares 3.1 07/10/2013 632 36.4 40.9 32.6 3.4 07/10/2013
678 36.4 39.3 32.9 Lot 2.3 04/10/2013 601 33.1 39.7 32.5 2.4 08/10/2013
628 33.2 39.8 32.5 Ration complexe sans Bovimalt Rang Poids Lait brut TB TP lactation Date vêlage vif (kg) (g/kg) (g/kg)
Ration complexe avec Bovimalt Rang Poids Lait brut TB TP lactation Date vêlage vif (kg) (g/kg) (g/kg)
Primipares 1.0 05/10/2013 578 28.1 36.0 30.4 1.0 05/10/2013
583 27.3 34.9 30.7 Multipares 3.1 11/10/2013 661 37.3 39.5 30.1 3.3 14/10/2013
653 37.1 39.9 30.6 Lot 2.3 09/10/2013 627 33.5 38.0 30.2 2.3 10/10/2013
624 33.0 37.8 30.7 L’allotement est de bonne qualité. Le traitement statistique appliqué aux résultats en fin
d’essai permet de tenir compte des écarts éventuels naturels entre lots grâce à l’utilisation
d’une période de covariable.
L'alimentation
Les fourrages expérimentaux
Le même ensilage de maïs, récolté en 2013, est utilisé simultanément pour les deux lots.
Toute transition éventuelle sera notifiée. L’enrubannage de luzerne a été réalisé en 2012 et
2013.
5
Les concentrés
Le concentré est présenté sous forme de tourteaux de soja et de colza industriel. De l'urée
peut être utilisée pour assurer l'équilibre protéique dans les rations. Du blé sera aussi utilisé
pour couvrir les apports énergétiques.
Les rations
La composition des rations expérimentales est présentée au tableau 2. A titre d'information,
le rationnement des vaches multipares (650 kg de poids vif) sur l'essai est présenté au
tableau 3.
Les rations sont établies à partir des résultats d'analyses à la récolte sur le maïs et sur
l’enrubannage de luzerne. Les valeurs nutritives des aliments concentrés proviennent de
valeurs moyennes observées sur la ferme des Trinottières. L’apport de Bovimalt se fera
manuellement chaque jour à raison de 50 g/VL/jour pour les animaux qui doivent en recevoir
(25 g le matin avant l’ouverture des cornadis et 25 g avant la traite du soir).
Tableau 2 : composition des rations complètes des deux lots SIM et COM
Composition (en % de la MS)
SIM
COM
Ensilage de maïs
71.696
63.304
Enrubannage de luzerne
8.696
Paille
1.957
4.348
Blé
7.826
T. Colza
25.652
7.000
T. soja
7.000
Carburée
0.522
AMV 5/24/4
0.870
Carbonate de calcium
0.478
0.217
Sel
0.217
0.217
concentrés/fourr. + conc. (%)
25.7
21.8
La ration complète est constituée en deux temps : pesée des fourrages introduits dans la
remorque mélangeuse distributrice puis apport des concentrés et minéraux
proportionnellement aux fourrages. La distribution des rations complètes est effectuée une
fois par jour, le matin, après que les refus ont été enlevés et pesés individuellement.
Des abaques établis en fonction du taux de matière sèche des ensilages permettent d'ajuster
quotidiennement le mélange aux proportions de fourrages et concentrés retenues. Les
vaches primipares reçoivent les mêmes rations que les multipares.
6
Tableau 3 : Rationnement prévisionnel des vaches multipares (650 kg poids vif)
SIM
COM
Quantités consommées (kg MS)1
Ensilage de maïs
16.490 14.560
Enrubannage de luzerne
2.000
Paille
0.450
1.000
Blé
1.800
T. Colza
5.900
1.610
T. soja
1.610
Carburée
0.120
AMV 5/24/4
0.200
Carbonate de calcium
0.110
0.050
Sel
0.050
0.050
total 23.000 23.000
Bilan quotidien
UFL (/j)
20.81
20.46
PDIN (g/j)
2047
2033
PDIE (g/j)
1961
1954
Densité protéique de la ration
PDIN / UFL (g)
98
99
PDIE / UFL (g)
94
95
Lait couvert par la ration (kg)
UFL
35.3
34.5
PDIN
33.8
33.5
PDIE
32.0
31.8
P absorbé
57.9
37.7
Ca absorbé
29.4
38.3
(1) = + 30 g de sel par jour environ sous forme de pierre à sel en libre service à l'auge des laitières
2. Contrôles et analyses
Caractéristiques des aliments
L’ensilage de maïs
En vert à la récolte
Une prévision de la valeur du maïs à la mise en silo a été réalisée à partir d’analyses de
composition chimique simple sur le fourrage vert prélevé à la récolte : matière sèche (MS),
matières minérales (MM), matières azotées totales (MAT), cellulose brute (CB), matières
grasses (MG), Amidon (méthode Ewers), phosphore total (P), calcium total (Ca), digestibilité
enzymatique de la MO (dMO). Les prélèvements ont été effectués par les Trinottières et les
analyses réalisées par le Laboratoire de Mayenne (53).
Au silo, en cours d'expérimentation
a) mesure du taux de MS par étuvage 24 h à 105 °C, 5 jours par semaine,
b) constituer 1 échantillon par mois par silo par précaution, pour éventuelle analyse de la
composition chimique et pour analyse de conservation. Les échantillons prélevés par les
Trinottières sont conservés au congélateur. Pour la conservation mesurer MS, pH, N-NH3,
acides acétique, propionique, butyrique, lactique et alcools. Les analyses sont réalisées par
le Laboratoire de Mayenne (53).
L’enrubannage de luzerne
Même protocole que pour le maïs :
a) teneur en MS quotidienne,
b) dans l'objectif d'analyses de conservation sur ce produit peu connu.
7
Les surplus de la ration complète
Mesure du taux de MS des surplus chaque jour par étuvage 24 h à 105 °C (1 échantillon par
jour sur l'ensemble des refus des vaches de chaque lot en essai et en pré-expérimentation).
Les aliments concentrés
Un prélèvement par livraison est effectué à la ferme sur chaque matière première. Pour tout
aliment les critères basiques suivants sont mesurés : MS, MM, MAT, CB, P et Ca. Le
nombre d'analyses et les critères complémentaires mesurés dépendent de l'aliment
concentré :
• tourteau de colza : 3 analyses avec mesure des critères basiques (matière sèche,
matière minérale, matière azotée totale, cellulose brute, amidon, digestibilité matière
organique, UFL, PDIN, PDIE, PDIA, phosphore, calcium, lysine digestible, méthionine
digestible).
• tourteau de soja : 3 analyses avec mesure des critères basiques (idem).
Les échantillons prélevés par les Trinottières sont conservés au sec à température
ambiante ; les analyses sont réalisées par le Laboratoire de Mayenne (53).
Les quantités d'aliments consommées
Pesée quotidienne :
• des quantités d'ensilage de maïs désilées par lot ou remorque ; ajout à partir
d'abaque et pesée des quantités du fourrage complémentaire en ration mixte et de la
paille ; ajustement par abaque et pesée de la quantité de chaque concentré de façon
à respecter les proportions de fourrage et concentré,
• de la quantité de minéraux,
• de la quantité de mélange distribuée à chaque vache,
• de la quantité de ration totale refusée par chaque vache.
Enregistrement de ces données par les responsables du suivi des essais et le personnel de
la ferme.
La production laitière et la composition du lait
La quantité de lait brut est mesurée à chaque traite (14 traites par semaine) ; les mesures
sont transformées en données hebdomadaires par le logiciel IFEL de l'Institut de l'Elevage.
Deux prélèvements de lait pour déterminer le TB, le TP et le taux de leucocytes du lait sont
effectués par préleveur (Packo-Fullwood) sur 4 traites : le lundi soir et mardi matin puis le
jeudi soir et vendredi matin. Le taux d'urée du lait est mesuré une fois par semaine sur 2
traites consécutives lors d'un des 2 contrôles précédents.
Les prélèvements sont constitués dans une proportion de 50 % de lait de la traite du soir et
de 50 % de lait de la traite du lendemain matin, avec conservateur au bronopol (protocole du
Contrôle Laitier).
Les prélèvements sont réalisés par les Trinottières, les déterminations sont effectuées par le
laboratoire de Laval (53).
Des prélèvements de lait de lot destinés à une analyse du profil en acides gras vont être
réalisés à raison de 3 périodes x 4 lots. Les échantillons de lait seront réalisés pour les 4 lots
en utilisant le lait provenant des culots de prélèvements pour l’analyse des taux. Ils seront
congelés sans conservateur en vue d'analyse des acides gras de la MG du lait (profils en AG
de la MG du lait).
Poids vif - Etat d'engraissement
Les pesées seront réalisées chaque jour sur la bascule automatique pour l’ensemble des
vaches en expérimentations.
Les NEC sont à réaliser tous les 15 jours en même temps que les pesées par deux
intervenants de la ferme. Une harmonisation des notes sur l’instant est réalisée.
8
Evénements sanitaires et de reproduction
Tous les événements sanitaires et de reproduction concernant les vaches seront
régulièrement enregistrés (cahier d'élevage : une fiche par vache). Ils doivent permettre de
corriger d’éventuelles modifications de performances non liées aux traitements alimentaires.
3. Calendrier de l’essai
L'essai s’est déroulé selon le calendrier suivant :
• données de base de l’allotement = 6 au 19 janvier 2014
• covariable = 20 janvier au 16 février 2014
• période expérimentale = 17 février au 25 mai 2014
4. Traitement des données
Les résultats de consommation de ration totale, de production (Lait Brut, lait 4%, TB, TP,
MG, MP, urée, comptages cellulaires), de gain de poids vif et d’évolution de note d’état
d’engraissement seront analysés. Les résultats seront traités par analyse de covariance par
procédure MIXED du logiciel de traitement statistique SAS (version 6.12).
3. Difficultés rencontrées et moyens de répondre mis en
œuvre
Les difficultés rencontrées sont principalement de deux ordres : technique et animale.
Pour les difficultés techniques, elles sont le plus souvent liées à un mauvais fonctionnement
des portillons, garant de la mesure des ingestions individuelles. Afin de garantir un accès à
l’auge sélectif (une seule vache par bac), les portillons ont été inspectés chaque jour, comme
pour tous les essais de la ferme expérimentale des Trinottières. Deux types de problème
peuvent être rencontrés :
• portillon ouvert : dans ce cas, toutes les autres vaches peuvent venir consommer une
partie de la ration.
• Portillon fermé : dans ce cas, l’animal n’a pas accès à sa ration.
Tous ces évènements ont fait l’objet d’un suivi rigoureux avec une surveillance, une
détection et une réparation systématique. Ils sont tous notés et enregistrés afin de pouvoir
intégrer des corrections lors des suivis d’essai.
Pour les difficultés liées aux animaux, elles sont le plus souvent liées à des maladies ou à
des accidents. Pour les maladies, elles sont systématiquement repérées et traitées. Les
interventions liées à une pathologie sont enregistrées afin de pouvoir les intégrer lors des
suivis d’essai. Pour les accidents, l’animal ne pouvant pas poursuivre l’essai, il est remplacé
quand cela est possible sur décision du comité de suivi de l’essai. Si cela n’est pas possible,
la paire de vaches associées est éliminée de l’essai.
9
4. Résultats et discussion
Les résultats de l’essai sont présentés dans le tableau 4.
Tableau 4 : Résultats de l’essai Bovimalt
P
Sans
Avec
Ecart
value
Bovimalt Bovimalt
23
23
Effectif (n)
05/10/2013 10/10/2013
+5j
Date de vêlage
0,68
23,0
22,8
-0,2
Ingestion totale (kg MS/j)
0,87
31,0
30,8
-0,2
Lait brut (kg/j)
0,82
31,2
31,0
-0,2
Lait standard (kg/j) (1)
0,96
40,6
40,7
+0,1
Taux butyreux (g/kg)
0,88
33,4
33,5
+0,1
Taux protéique (g/kg)
0,86
277
278
+1
Urée (mg/l)
0,97
4,908
4,911
+0,003
Cellules (log10/ml)
0,89
643
641
-2
Poids vif (kg)
0,55
2,76
2,83
+0,07
Etat corporel (point)
* : différence significative au seuil 10%
(1) : lait standard = lait brut * (0,4 * (0,015 * taux butyreux)) (formule de Gaines)
23 blocs
Les résultats obtenus dans le cadre de cet essai ne montrent aucune différence significative
sur les variables étudiées.
Ainsi l’ingestion se situe autour de 23 kg MS/VL/j pour une production laitière proche de 31
kg lait/VL/j. Ces résultats sont cohérents avec ceux observés sur le site de la ferme
expérimentale des Trinottières depuis trois ans, date de début de l’essai sur les rations de
base.
Les taux butyreux et protéique sont à de bons niveaux, respectivement 40,6 et 40,7 g/kg
pour le TB sans et avec Bovimalt, et 33,4 et 33,5 g/kg pour le TP sans et avec Bovimalt. Ces
taux sont révélateurs du stade de lactation moyen des animaux en essai : ils avaient tous
passé le pic de lactation, permettant ainsi des taux plus élevés en milieu de lactation.
Enfin, les variables de poids vif et d’état corporel ne présentent pas de différence
significative.
Au-delà, de ces résultats moyens, il est intéressant de regarder les résultats en dynamique
sur la durée de l’essai, et en corrigeant les données de la période de covariable.
10
Sur le lait brut, les performances chutent sur les semaines 4 et 5. Cette baisse marquée est
due à un changement de silo d’ensilage de maïs, base de la constitution des rations. Bien
que les recommandations de transition aient été parfaitement respectées, la différence de
qualité de l’ensilage de maïs explique cette chute de production. Elle n’est en aucun cas à
attribuer à l’utilisation de Bovimalt dans les rations. Sur le reste de l’essai, le lait brut varie
peu, entre 30 et 32 kg par jour. Les productions brutes sont donc identiques entre les deux
traitements sans et avec Bovimalt.
Le taux butyreux est un critère très variable dans le lait de vache. Les résultats de l’essai
l’illustrent parfaitement. Durant la phase expérimentale (S5 à S18), le TB a oscillé entre 38 et
43 g/kg. Les variations de taux butyreux sont quasi-similaires entre les deux traitements
alimentaires. De plus, dès la semaine 4, suite au changement de silo d’ensilage de maïs, le
taux butyreux est remonté, en lien avec un fourrage probablement moins lactogène (cf.
baisse lait brut) et davantage favorable aux taux.
11
Le taux protéique est plus stable que le taux butyreux. Il augmente avec l’avancement en
lactation. Les résultats sont cohérents avec ceux de la ferme des Trinottières. Toutefois, les
valeurs des semaines 10 et 11 présentent un fort écart (environ 1 g/kg). Aucune explication
connue ne permet de comprendre ce phénomène. Mais les deux lots se comportant de la
même façon, aucune différence n’est révélée sur le TP.
L’ingestion a été très régulière sur cet essai. Hormis un pic inexpliqué en semaine 4, le reste
de la lactation ne permet pas de mettre en évidence une quelconque différence entre le
traitement témoin et le traitement avec Bovimalt.
12
Le poids vif des animaux en essai est strictement identique entre les deux lots. Sur la
période expérimentale (S5 à S18), le gain moyen quotidien pour la reprise d’état a été de
479 g/VL/j pour le lot sans Bovimalt et de 526 g/VL/j pour le lot avec Bovimalt. Cet écart
représente 4,6 kg d’écart de poids vif sur les 14 semaines d’expérimentation, soit moins de
1% du poids vif final.
Pour être complet, les résultats sont cohérents car :
• Un effet de la parité a été retrouvé. Les multipares ont de meilleures performances
que les primipares. En revanche, aucune interaction entre la parité et l’apport de
Bovimalt n’a été mise en évidence.
• L’effet de la base fourragère était connu. En effet, dans chaque traitement (sans et
avec Bovimalt), deux bases fourragères ont été utilisées : une ration dite « simple »
avec quatre ingrédients (SIM) et une ration dite « complexe » avec dix ingrédients
(COM). L’effet de ces rations a été étudié et consolidé depuis trois ans. Les
différences retrouvées sont connues et documentées. Aucune interaction entre la
ration de base et le Bovimalt n’a été mise en évidence.
13
5. Conclusion et principaux enseignements
L’expérimentation qui s’est déroulée à la ferme expérimentale des Trinottières (CA49) sur 2 x
23 vaches laitières permet d’apporter les conclusions suivantes :
• L’ingestion totale individuelle (kg MS/VL/j) n’a pas été significativement modifiée et reste
à un bon niveau (23 kg MS/VL/j).
• Les rations ont été distribuées avec toute l’attention nécessaire. Malgré une transition
pendant les semaines 4 et 5, les résultats de cet essai sont tout à fait exploitables et
cohérents.
• La production laitière n’est pas différente entre les deux lots et se maintient là aussi à un
niveau élevé, environ 31 kg de lait par vache et par jour pour les deux lots.
• Les taux se maintiennent à des niveaux élevés : légèrement inférieur à 41 g/kg pour le
TB et autour de 33,5 g/kg pour le TP. Les différences ne sont pas statistiquement
significatives.
• Le poids vif des animaux est identique pour les deux lots. La conclusion est similaire pour
la reprise d’état.
Les rations proposées dans le cadre de cet essai ont été construites pour satisfaire les
besoins des animaux. L’apport de 50 g de Bovimalt par vache et par jour a donc un impact
léger sur le rationnement. Cet apport limité peut donc expliquer les performances similaires
entre les deux lots.
Enfin, les résultats de cet essai sont valables dans les conditions expérimentales citées et
sur des rations à dominance ensilage de maïs. Peut-être serait-il utile de tester cet aliment
sur des rations diversifiées et/ou à base d’herbe conservée dominante.
14
collection résultats
Utilisation du BOVIMALT dans l'alimentation des vaches laitières
Résultats d'un essai à la ferme expérimentale des Trinottières
La ferme expérimentale des Trinottières (CA49), en partenariat avec l’Institut de l’Elevage et le groupe SOUFFLET a mis en place
une expérimentation permettant d’étudier l’effet de BOVIMALT sur les performances zootechniques de vaches laitières en
lactation. Deux régimes alimentaires de base respectant les besoins des animaux ont été utilisés.
Cette expérimentation ne permet pas de mettre en évidence de différence au niveau des performances zootechniques des
vaches laitières. En effet, cela est vrai pour toutes les variables suivantes : l’ingestion totale individuelle, le lait brut, le lait
standard, le taux butyreux, le taux protéique, le poids vif, la note d’état corporel, les cellules somatiques, l’urée du lait.
De futures investigations demeurent cependant utiles sur des rations différentes afin d’évaluer les effets du Bovimalt dans
d’autres conditions pour les vaches laitières.
Édité par :
l'Institut de l'Élevage
www.idele.fr
Dépôt légal :
4e trimestre 2014
© Tous droits réservés à l'Institut de l'Élevage
Octobre 2014
Réf : 00 14 302 046 - ISSN 1773-4738
ISBN 978-2-36343-559-0
EN COLLABORATION AVEC :
AVEC LE SOUTIEN FINANCIER DE :

Documents pareils