Programme complet de la manifestation

Brouillon d’un rêve
Tous ceux qui, comme moi, ont eu la chance de faire partie du
jury de « Brouillon d’un rêve », n’oublieront pas l’expérience. Le bouillonnement, l’originalité, le courage qui émanent des synopsis proposés
à chaque nouvelle commission prouvent que le talent est partout autour
de nous, qu’il suffit d’y aller voir. Conçus en général par de très jeunes
gens, qui viennent de tous les horizons, appartiennent à toutes les cultures, à toutes les familles de cinéma, les projets qui sont présentés ici
se situent à un haut niveau d’ambition. Qu’ils s’inscrivent dans une histoire autobiographique, relatent une aventure lointaine, au Liban, en
Chine ou en Afrique du Sud, qu’ils relèvent du récit d’initiation ou
cherchent à comprendre le monde, ils témoignent toujours de la personnalité d’un véritable auteur. Et quand l’érudition, la sensibilité, la
prise de risques, l’audace formelle, déjà sensibles à la lecture du scénario se retrouvent dans le film terminé, le pari est totalement gagné.
Cette sélection en atteste. A une époque où la création audiovisuelle est de plus en plus menacée, où les diffuseurs imposent leurs
lois, « Brouillon d’un rêve » donne sa chance à ceux qui résistent au
nivellement généralisé. C’est pourquoi cette bourse est une marque de
reconnaissance de plus en plus importante. Si elle participe au financement du documentaire, elle est vécue aussi par les auteurs comme un
soutien moral et une manifestation d’amitié de la part des autres.
Anne Andreu
2
10 films rêvés
Née en 1992 – la même année que Documentaire sur Grand
Ecran -, la bourse d’aide à l’écriture de la Scam, Brouillon d’un rêve,
participe de cet élan qui a voulu aider et révéler une création documentaire en pleine effervescence. Dix-sept ans plus tard la Scam, tout
comme DSGE, continuent d’accompagner cette bouillonnante vague
cinématographique. Dans ce même mouvement, DSGE présente en
salle de cinéma une dizaine de ces films qui ont bénéficié de l’aide de
Brouillon d’un rêve ces dernières années. A raison d’une session tous
les deux mois, plus d’une cinquantaine de projets bénéficient chaque
année de ce soutien moral et financier. Des projets personnels, ambitieux, des projets d’auteurs sélectionnés par des auteurs.
Dans ce vivier documentaire, notre choix est allé vers des films
aux sujets forts, aux écritures singulières, aux engagements radicaux.
Vers ces films qui sont les signes d’une nouvelle et vitale cinématographie documentaire.
La programmation « 10 films rêvés » se tiendra du 10 au 16
février 2010 au Nouveau Latina avant d’être présentée dans différents
lieux de diffusion en région. Chaque séance sera suivie d’une rencontre
avec les réalisateurs et parrainée par un cinéaste du jury de Brouillon
d’un rêve.
Annick Peigné-Giuly
Présidente de Documentaire sur Grand Ecran
3
mercredi 10 février
jeudi 11 février
Soirée d’ouverture
19h
19h
Le marcheur
Un film de Jean-Noël Cristiani
Souvent je marche, en compagnie d’une caméra.
Des paysages que je rencontre me donnent envie
de raconter des histoires à mes enfants.
Des histoires de cinéma.
« L’art du sommeil », disait Langlois.
Comme la marche ?
France, 2009, Beta SP, couleur, 28’
LOVE
Un film de Sylvain Bouttet
« Il est dans sa cuisine. La quarantaine, il peut faire
peur, mais un peu rire aussi. Ses enfants lui manquent. En quarantaine, il se bat contre les murs, il doit
les casser parfois. Tout m'éloigne de lui. Cependant, il
me ressemble (manque, culpabilité ?). Sur sa main
gauche, un tatouage : love. »
Sylvain Bouttet
France, 2009, Beta SP, couleur, 50’
AVANT PREMIERE :
film parrainé par Agnès Bert
Le plein pays
Un film d’Antoine Boutet
Un homme vit reclus depuis trente ans dans une forêt
en France. Il creuse en solitaire de profondes galeries
souterraines qu’il orne de gravures archaïques. Elles
doivent résister à la catastrophe planétaire annoncée et
éclairer, par leurs messages clairvoyants, les futurs
habitants. Le film raconte cette expérience en marge de
la société moderne, affectée par la misère humaine et
la perte définitive d’un monde parfait.
France, 2009, Beta SP, couleur, 58’
Projection suivie d’un débat en présence de
Jean-Noël Cristiani, Antoine Boutet, Agnès
Bert, Laurent Vassal, psychiatre et psychanaliste et Guy Seligmann, Président de la Scam
4
Hors saison
Un film de Jean-Claude Cottet
Vendredi 24 mai 1996, dans le hameau de
« Gremey » en Haute-Savoie, la maison dans laquelle
j’ai grandi vient d’être vendue aux enchères. J’avais
vingt ans à l’époque, il fallait quitter cette baraque. Je
me suis enfui, loin, ailleurs, tandis que mes parents
sont restés là à vivoter dans les alentours de ce petit
hameau de moyenne montagne. Après douze années
de relations en pointillé, où l’on ne se voit pratiquement plus, comment revenir ?
France, 2009, Beta SP, couleur, 42’
Projection suivie d’un débat en présence de
Jean-Claude Cottet et Sylvain Bouttet (sous
réserve)
vendredi 12 février
19h
dimanche 14 février
16h30edi 13 février
A la gauche du père
Un film de Nathalie Marcault
« Notre père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre
comme au ciel… ». Avant de m’endormir, à genoux devant
une image de la vierge, je récite les prières apprises au
catéchisme, un « Notre Père », un « Je vous salue Marie ».
Une fois dans le noir, je calme mon angoisse avec d’autres
prières : « Mon Dieu, faites que mon père arrête de boire,
faites que mes parents arrêtent de se disputer, faites qu’ils
ne se séparent pas ».
France, 2009, Beta SP, couleur, 65’
Nathalie Marcault
Projection suivie d’un débat en présence de
Nathalie Marcault
film parrainé par Violaine de Villers
Les racines du brouillard
Un film de Dounia Bovet-Wolteche
Axelle est auprès d’Ali qui meurt, dans un hôpital à
Paris. En 1954, Ali était condamné à mort par la
France à cause de son combat pour l’indépendance
algérienne. En 1962, Axelle, à peine arrivée de France,
faisait sa connaissance à Alger dans l’euphorie de l’indépendance. Après la mort d’Ali, Axelle retourne en
Algérie dans le village où vit encore sa femme. Sur les
traces de leur passé commun, elle écoute l’écho des
promesses qui résonne encore. Les racines du brouillard est un récit à trois voix (Axelle, Ali et Dounia qui
filme) tourné en super huit noir et blanc.
Belgique, 2009 , Beta SP, N&B, 53’
samedi 13 février
20h
Les couleurs lointaines
du bonheur
Un film de Françoise BouardBlanchard et Régis Blanchard
Rodi lutte à travers la photographie et le cinéma documentaire pour parler des siens, préserver et faire vivre sa culture
ancestrale. Deniz, elle, se bat pour en faire tomber les carcans qui emprisonnent les femmes. Elle revient dans sa
famille après une longue absence de six années passées en
Irak dans le camp du PKK, parti indépendantiste kurde.
Alourdis de leur passé, pris dans le tourbillon de la tragique
histoire non écrite du peuple kurde, Rodi et Deniz sont chacun à leur manière en quête d’une identité singulière et
contemporaine. Malgré les chemins différents ils se rejoignent
autour des mêmes questions : c’est quoi être Kurdes ?
Comment se construire individuellement avec le poids des
deux cultures ? Comment exister en se sentant tel un corps
étranger dans la société dans laquelle on vit ?
France, 2009 , Beta SP, couleur, 85’
Projection suivie d’un débat en présence de
Françoise Bouard-Blanchard, Régis Blanchard
et Seyhmus Dagtekin, poète et romancier
film parrainé par Michaël Gaumnitz
Creative Chaos :
Round One
Un film de Hassan Zbib
Un réalisateur libanais vivant à Paris revient dans son
village natal du sud Liban au lendemain de la guerre
de 2006. Il trouve une population faisant face à la destruction.
Dans ce film écrit à la première personne, comme un
journal de voyage, il va enregistrer les témoignages
sur la reconstruction, la survie, mais aussi sur les
cycles de la vie, du destin, de la religion, de la guerre,
de la paix… et de la récolte des olives.
Il va opérer une plongée dans une communauté blessée mais bien vivante, celle de sa propre famille.
Liban - Irlande - France, 2008 , Beta SP, N&B, 66’
Projection suivie d’un débat en présence de
Dounia Bovet-Wolteche, Hassan Zbib,
Violaine de Villers et Michaël Gaumnitz
5
lundi 15 février
mardi 16 février
Soirée de clôture
19h
Délaissé
20h30
Un film de Marie Tavernier
La Maltournée à Saint-Denis, est un espace
« délaissé » depuis la construction des routes qui
aujourd'hui l'enserrent.
Sous une apparente disgrâce, ce lieu se révèle à moi
comme une clairière qui accorde la place au hasard,
qui offre le temps de regarder, de réfléchir et de
converser.
Ce lieu sans destination, accessible sans distinction,
permet une socialisation « inventive ».
Les passants occasionnels comme fidèles m'ont tracé
la carte de La Maltournée avant sa disparition.
France, 2009, Beta SP, couleur, 45’
Peau d’ours
- une lecture
Un film de Louise Traon
« C’est comme... pris dans un coup de vent,
Bourrasque Et que l’on cherche une pierre pour poser
sur Les papiers qui déjà s’envolent Les retenir
Affolement Tout s’envole J’ai senti ce coup de vent et
j’ai cherché à Rassembler ces papiers qui risquaient
de S’envoler. À la recherche de Henri Calet, le "je" se
promène et se perd dans Paris. Calet n’est pas le sujet
du documentaire, il est le documentaire, la respiration,
le rythme, l’influence. Le "je" se promène avec Calet.
Trouver Calet c’est adopter son regard. »
Louise Traon
France, 2009, Beta SP, couleur, 43’
Projection suivie d’un débat en présence de
Marie Tavernier, Louise Traon, Gilles
Clément, paysagiste, écrivain, jardinier
6
L’exil et le royaume
Un film d’Andreï Schtakleff et
Jonathan Le Fourn
Aux contreforts de l’empire, on pêche, on drague, on
passe le temps. Cigarette après cigarette, on refait le
monde, on en réanime les ruines encore fumantes.
Lorsqu’en face, il fait beau, on peut voir le Paradis
perdu.
Est-ce un mirage ?
Un ancien cheminot qui s’enfonce dans l’Histoire, une
institutrice qui traverse la nuit à la recherche de la
police, un afghan qui se cache, deux chômeurs quantiques, un hébergeur moustachu et ses femmes érythréennes…
Ils se croisent, se frôlent, s’évitent ; et leurs trajectoires dessinent un espace où le quotidien est à réinventer en permanence dans un monde qui ne cesse
de s’effondrer.
Il est temps d’apprendre à être déraisonnable : la
terre entière est de passage à Calais.
France, 2008, Beta SP, couleur, 127’
Projection suivie d’un débat en présence de
Andreï Schtakleff, Alexandra Mélot,
monteuse et Dominique Villain, maître de
conférence en cinéma à l’université Paris 8
Le nouveau latina
20 rue du temple 75004 Paris
T. 01 43 26 84 65
M° : Hôtel de Ville
www.lenouveaulatina.com
Documentaire sur Grand Ecran
52 avenue de Flandre 75019 Paris
T. 01 40 38 04 00 - F. 01 40 38 04 75
www.doc-grandecran.fr
Plein tarif : 8 €
Tarif réduit : 6,50 € (étudiants, seniors,
moins de 20 ans, chômeurs
et adhérents DSGE)
Tarif groupe - plus de 20 personnes : 4 €
7