La revue N°206 - Fédération Nationale des Joinvillais
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La revue N°206 - Fédération Nationale des Joinvillais
Le Joinvillais © DPPI © DPPI FÉDÉRATION © DPPI © PHOTONEWS/DPPI NATIONALE DES © DPPI JOINVILLAIS n° 206 1er-2e TRIMESTRE 2007 LE PALMARÈS EN PHOTOS Champions du Monde Champions d’Europe Laure Barczynski, Cyrielle Delamare, Bérengère Schuh obtiennent le titre de championnes du monde par équipe d'arc classique devant l'Allemagne (2e) et l'Ukraine (3e) à Izmir (Turquie) du 13 au 17 mars 2007, discipline non olympique. Stéphanie Bouvier devient championne d'Europe du 1500 m dames en short track, le 19 janvier à Sheffield (Angleterre), le 21 janvier 2007. Médaillée de bronze au 1000 m, elle est 2e au classement général. Mathieu Crepel est champion du monde de half-pipe (olympique) et champion du monde de big air (non olympique) à Arosa (Suisse) en janvier 2007 en snowboard. Ophélie David est championne du monde de ski cross dames le 6 mars 2007 à Madonna di Campiglio (Italie), Méryl Boulangeat obtient la médaille d’argent (doublé français). Virginie Dedieu devient pour la 3e fois championne du monde 2007 de solo en natation synchronisée à Melbourne du 18/03 au 01/04/07, après 4 mois de reprise d’entrainement. Xavier De Le Rue devient champion du monde de snowboard cross à Arosa (Suisse) en janvier 2007. Brian Joubert est sacré le 22 mars, champion du monde de patinage artistique à Tokyo devant le japonais Daisuke Takahashi et le suisse Stéphane Lambiel, 42 ans après Alain Calmat. Laure Manaudou obtient cinq médailles dont 2 d'or et bat le record du monde du 200 m nage libre en 1'55''52 devant l'allemande Annika Liebs-Lurz et l'italienne Frederica Pellegrini aux championnats du monde qui se sont déroulés à Melbourne du 18 mars au 1er avril dernier. Elle décroche la médaille d'or du 400 m, celle d'argent au 100 m dos et 800 m nage libre records d’Europe à la clé sur ces deux distances, et celle de bronze au 4 X 200 m nage libre avec Alena Popchanka, Sophie Huber et Aurore Mongel, nouveau record de France. Jean-Marc Mormeck, récupère les deux ceintures de champion du monde, WBA et WBC des lourds-légers en boxe anglaise, face au jamaïcain O'Neil Bell le 17 mars 2007 à Levallois-Perret. Raphaël Poirée a été sacré une nouvelle fois champion du monde du 20 km individuel de biathlon à Anterselva (Italie) du 2 au 11 février 2007. Maryline Salvetat est championne du monde de cyclo cross le 28 janvier 2007 à Hooglede Gits (Belgique), discipline non olympique. Arnaud Tournant, Grégory Baugé, Mickaël Bourgain sont champions du monde de vitesse par équipe à Palma de Mallorca (ESP) du 29 / 03 au 01 / 04. Ils conservent leur titre acquis en 2006 à Bordeaux. 2 Vencelas Dabaya est champion d'Europe d’haltérophilie en 69 kg au total olympique à Strasbourg le 19 avril 2007. Lucie Decosse est championne d’Europe de judo, en 63 kg, du 6 au 8 avril 2007 à Belgrade. Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder sont sacrés champions d'Europe de danse sur glace à Varsovie le 26 janvier 2007. Gevrise Emane est championne d’Europe de judo - 70 kg et conserve ainsi son titre 2006, à Belgrade en avril 2007. Thibault Fauconnet est champion d'Europe du 500 m hommes en short track le 20 janvier 2007 à Sheffield (GB). Brian Joubert est devenu pour la 2e fois consécutive champion d'Europe de patinage artistique le 25 janvier 2007 à Varsovie. Amélie Mauresmo a réalisé en 2006 une saison exemplaire en restant 35 semaines au 1er rang mondial, inscrivant son nom à 2 tournois du Grand Chelem (Wimbledon et l'Open d'Australie) et elle accède pour la 2e fois consécutive à la finale des Masters. Anne-Sophie Mondière est championne d'Europe de judo à Belgrade du 6 au 8 avril, en + 78 kg. Elle conserve ainsi son titre 2006. Michel Platini, est élu, à 52 ans, Président de l'UEFA le 26 janvier 2007 à Düsseldorf (Allemagne). Stéphanie Possamaï est championne d’Europe de judo en - 78 kg à Belgrade. Teddy Riner décroche à 19 ans le titre de champion d’Europe senior de judo en + 100 kg (il est champion du Monde et d'Europe Junior en 2006). 1ère de couverture : Laure Manaudou, Brian Joubert, Daisuke Takahashi, Stéphane Lambiel, Amélie Mauresmo, Isabelle Delobel & Olivier Schoenfelder, Mickaël Bourgain, Grégory Baugé, Arnaud Tournant, Raphaël Poirée. 4e de couverture : Laure Manaudou, Virginie Dedieu, Isabelle Delobel & Olivier Schoenfelder, Ophélie David, Lucie Decosse, Vencelas Dabaya, Gévrise Emane, Cyrielle Delamarre, Stéphanie Bouvier. Porte des Etoiles, p.24 : Tony Parker, Jean-Marc Mormeck, Stéphanie Possamaï, Annika Liebs-Lupz, Laure Manaudou, Frederica Pellegrini, Brian Joubert, Teddy Riner, Grégory Baugé, Arnaud Tournant, Mickaël Bourgain, Michel Platini. Porte des Etoiles, p.25 : Laure Barczynski, Bérengère Schuh, Cyrielle Delamare, Sandra Laoura, Méryl Boulangeat, Ophélie David, Virginie Dedieu, Anne-Sophie Mondière, Stéphanie Bouvier, Lucie Decosse, Thibault Fauconnet, Xavier De Le Rue, Mathieu Crepel, Gévrise Emane, Raphaël Poirée, Maryline Salvetat, Vencelas Dabaya. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 SOMMAIRE FÉDÉRATION NATIONALE DES JOINVILLAIS Maison du Sport Français 1, avenue Pierre de Coubertin 75640 Paris Cedex 13 Site : www.fnj.asso.fr Directeur de la publication : Jean-Michel OPRENDEK Comité de rédaction : Christian BLAREAU, Jean DONGUES, Jean-Michel OPRENDEK Maquette et Impression : FEG - 9, rue Auber 92120 Montrouge Tirage : 2000 exemplaires 2 3 4-5 6 7 8-9 9 10-11 12-13 14 15 16-17 18 19 20 21 22 23 24-25 26 27-28 29 30-31 32-34 35 36 37 38 39 40-41 42-45 46 47 e 4 de couv Le palmarès en photos Sommaire Le mot du président Cérémonies et A.G. du 11 mars 2007, sur le site de Fontainebleau Le mot du secrétaire général Extraits de l’Assemblée Générale Cérémonie de remise des insignes à la promotion Hardy Cinq questions à monsieur Jean-François Lamour Discours de madame Roselyne Bachelot Les nominations : monsieur Bernard Laporte, madame Sophie Dion La parole aux présidents : Francis Luyce, F.F. de natation Pleins feux sur le Comité Bretagne - Pays de la Loire Assemblée Générale du Comité d’Ile-de-France Le Comité du Languedoc-Roussillon Le Comité du Limousin / Communication - André Pierre-Goubert Le Comité d’Aquitaine L’invitée : Maryline Salvetat Le patron : Raphaël Poirée La Porte des Etoiles Le coup de chapeau : Tony Parker Le département de la formation de l’INSEP La FNJ au Mémorial de Verdun - Colloque national Un Joinvillais, Maurice Genevoix Les précurseurs Vient de paraître Mots croisés / Le coin du poète Attribution des médailles fédérales / Le Vélo-Club de Levallois Le sport n’est-il qu’un mot ? - par Gilbert Andrieu Ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe Ils nous ont quittés : René Lavergne - Georges Ladevie Itinéraire d’un passionné : Gérard Dupont - par André Cazenave-Vergez Le kaléidoscope Liste des membres du Comité Directeur Fédéral FNJ Photos F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 3 LE MOT DU PRÉSIDENT Jean-Michel OPRENDEK Chers amis Joinvillais, Chers adhérents, « Notre fédération est en deuil : Le 22 avril 2006, le président d'honneur Georges Ladevie, s'est éteint à l'âge de 86 ans. Il a conduit notre association pendant 17 ans, de 1975 à 1992, la portant à un niveau de reconnaissance incontesté auprès des institutions, grâce à son charisme et sa pugnacité. 5e dan de judo, c’était un sportif, et un combattant dans tous les sens du terme. Chacun s’accorde à reconnaître qu’il aura marqué ce rassemblement joinvillais d’une empreinte profonde et durable, l’empreinte d’un homme qui a vécu aux confins du territoire français et qui connaissait la mosaïque des valeurs humaines. A sa famille, à ses proches, les Joinvillais présentent leurs sincères condoléances. La vie des comités est toujours au cœur de nos préoccupations et nous saluons l’arrivée des deux nouveaux présidents que sont Guy Auger, adjoint au maire de Brive, chargé des affaires sociales, et le sprinter que fut en son temps Jean-Claude Dauriac, qui prend une lourde succession en Midi-Pyrénées. En prolongement de chaque politique régionale, une dynamique s'est instaurée autour de projets communs. C'est ainsi que les 12 et 13 mai le colloque réalisé à Verdun et les manifestations dédiées à la mémoire des sportifs français tombés au champ d'honneur, ont été d'une grande intensité. Nous étions 95 joinvillais à leur rendre ce devoir de mémoire, et ce n’est pas sans émotion que nous les avons rejoints par la pensée. Un numéro spécial Verdun sera réalisé, qui inscrira ces temps forts dans nos mémoires et nos annales . Georges Ladevie, René Lavergne, le regretté président du Comité de Midi-Pyrénées qui nous a malheureusement quitté lui aussi en début d’année, ont été des pionniers, des hommes modestes et efficaces au service des autres. Nantie de l’héritage qu’ils nous ont légué, la vie de la fédération nationale des joinvillais continue et se développe en cette année 2007 qui aura été riche en événements qu’il était nécessaire d’attendre, compte tenu de leur importance. Notre Assemblée Générale tout d’abord, s'est tenue le 11 mars au centre national des sports de la Défense à l'EIS de Fontainebleau dont c'était le 40e anniversaire. Je renouvelle ici mes remerciements au général Michel, commissaire aux sports militaires, et au colonel Lavergne, chef de corps de l'EIS, pour le week-end fructueux que nous avons passé sur ce site historique où la fusion du BJ et du Bataillon d'Antibes s'est opérée en 1967. La cérémonie du 40e anniversaire, la remise des insignes à la 161e promotion des moniteurs et la soirée de gala, ont été bien organisées, dans une atmosphère de camaraderie et de convivialité très appréciées. Notre AG par ailleurs, s'est déroulée dans la cohérence qui sied à une association structurée et créative. Les rapports, bilans et perspectives présentés par le bureau fédéral ont reçu la totale approbation de l’Assemblée; ainsi, entre autres décisions, ont été élus aux postes de trésorier et trésorier adjoint, Denis Chartier, des Ardennes, et Patrick Tugault, de l’Ile de France. Au terme de son mandat, notre ancien Ministre, nous avons fait le choix de poser nos 5 questions à notre ancien Ministre, Jean-François Lamour, et nous tenons à lui exprimer ici nos sincères remerciements pour l’attention qu’il a toujours manifestée à l’égard de notre fédération, avant et pendant son mandat. Bien entendu, l'événement majeur de cette année 2007 aura été en France les élections présidentielles. Il ne nous appartient pas de nous positionner dans une orientation politique ou confessionnelle quelconque à titre individuel ou collectif dans le cadre de notre représentation joinvillaise*. Aussi c’est dans une attitude authentique qui est celle du respect de nos valeurs républicaines et de notre attachement à la démocratie que nous saluons l'élection du nouveau Président de la République, monsieur Nicolas Sarkozy, la nomination de madame Roselyne Bachelot-Narquin au poste de Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, celle de notre ami Bernard Laporte, que nous avions interviewé dans la précédente revue, à celui de Secrétaire d’Etat aux Sports et l’arrivée de madame Sophie Dion qui vient du monde du ski, au poste de Conseillère Sport du Président de la République. Légalistes, fort de notre tradition et de notre esprit d’ouverture, nous sommes des citoyens attentifs, des missionnaires du sport au service de notre pays. 4 F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Le Mot du Président En ce début d'année 2007 le sport de haut niveau français est globalement bien positionné pour les fédérations qui ont été conduites à honorer des grands rendez-vous. C'est la course aux quotas pour celles engagées dans les J.O. d'été. Le 8 août 2008, demain, débuteront les J.O. de Pékin, l’ultime saison qualificative va ouvrir ses portes. Mais, soulignons qu’olympiques et non olympiques, nos athlètes ont réalisé de belles performances et elles sont exceptionnelles en bien des sports. Relevons par ailleurs que notre pays a été classé en 2006 au 3e rang des Nations, tous sports confondus, par la presse spécialisée. C’est un indicateur intéressant. Nous aborderons dans ce numéro, la formation des athlètes de haut niveau. A cet égard, le corps enseignant attaché aux études réalise un travail remarquable. Compétents, dévoués, exerçant une pédagogie dans des horaires adaptés, ils concourent à la réussite du double projet des sportifs qui leur sont confiés, à leur conversion, tant à l’INSEP, que dans les CREPS, les pôles ainsi que les établissements scolaires et universitaires conventionnés. Il convient de le souligner. Conversion,... réussite,... toutes choses égales, nous adressons nos chaleureuses félicitations à Michel Platini pour son élection à la présidence de l'UEFA le 26 janvier. Nous lui souhaitons bonne chance pour ce nouveau challenge et surtout pour cette prise de responsabilités qui l'honore et honore la France. Performance, challenge mais aussi exploit, nous n'omettrons pas de relever celui réalisé par Maud Fontenoy pour son périple dans l'hémisphère sud bouclé le 14 mars après 151 jours de mer contre les vents dominants. “C’est très sincèrement que les Joinvillais vous adressent un grand coup de chapeau, Maud, pour votre courage et votre opiniâtreté”. Quant au temps fort sportif de cette année 2007, ce sera, en France, bien entendu, la Coupe du monde de rugby et de fait, elle aura lieu pour la première fois dans un pays qui n’est pas anglo-saxon. C’est déjà un challenge. L’équipe de France, qui a remporté en Février le tournoi des six nations malgré une défaite contre l’Angleterre à Twickenham, est positionnée au 2e rang mondial confirmé par la présentation officielle réalisée le 30 mai dernier à 100 jours de l’évènement, au musée des Arts premiers à Paris. Depuis le 14 juin, nous connaissons désormais le nom des 30 joueurs français sélectionnés. Les néo-zélandais sont aujourd’hui la meilleure équipe du monde et c’est sans la ressource des 29 internationaux des clubs du Stade Français, ClermontAuvergne, Toulouse et Biarritz, engagés dans les phases finales du Top 14, aujourd’hui titulaires (23) ou réservistes (6), que l’équipe de France constituée pour cette tournée est allée essuyer de sévères défaites à Auckland, 42-11 et surtout à Wellington, 61-10. L’entraîneur des All black nous reprochera l’absence d’une bonne partie de notre élite. Cet hommage implicite et une observation lucide nous autorisent à considérer avec mesure la portée de ces scores. En sport de haut niveau rien n’est écrit. Nos joueurs ont maintes fois prouvé qu’ils étaient vaillants, talentueux et capables de tout. Intuition, génie, nous croyons au potentiel et au potentiel intime de notre équipe. L’histoire en atteste, dans tout évènement de cette ampleur, que ce soit les Jeux Olympiques, les Coupes du Monde de football, de rugby, ou autre pic majeur, toujours s’invite le lot de surprises qui sont l’essence et le piment de la compétition à taille humaine. Au-delà des indispensables qualités intrinsèques des sportifs de haut niveau, préparation, stratégies, réglages et organisation qui sont le socle des formations côtées, surgissent alors des exploits fondés sur la capacité des grandes équipes à se dépasser dans la bravoure et cette infinitésimale chose qui s’appelle l’instinct. Avec eux, les hommes du 15 de France, avec Bernard Laporte, Jo Maso, leurs staffs technique et médical, avec Bernard Lapasset, la D.T.N. de Jean-Claude Skrela, la FFR, ses comités et la générosité de ses clubs, l’adhésion de la Ligue Nationale de rugby présidée par Serge Blanco, avec les gloires du rugby français, avec notre public de connaisseurs et de passionnés, nous serons là, solidaires de leur quête, match après match, dans cette fête planétaire du rugby qui sera joyeuse, qui sera belle, et où ils ont rendez-vous avec l’histoire. Nous ne saurions enfin, famille du sport, observer le monde par le petit bout de la lorgnette fut-ce le nôtre: engagés dans un mouvement humaniste, nous vivons dans un ensemble et celui-ci est fait d'événements, de lumières qui clignotent, ou qui passent laissant leur marque. Il en va ainsi de l’abbé Pierre, pétri de charité, qui nous a quitté en ce début d'année, plus près de nous, du charismatique juge Kéba M'Baye, orateur brillant, humaniste entièrement dévoué au mouvement sportif, qui fut vice-président du CIO, et nous aurons une pensée particulière pour le divin violoncelliste que fut le grand Mstislav Rostropovich, ardent et courageux défenseur de la liberté. Ils ont été, chacun à son niveau, des serviteurs de la cause de l'homme dans ce qu'il a de plus précieux et dont les noms s'écrivent DIGNITÉ et LIBERTÉ. “Pour défendre la cité, ce n'est pas tant de vaisseaux, ni de remparts qui sont nécessaires, ce sont des hommes.” Thucydide, général, historien, philosophe athénien A toutes et à tous, mes plus amicales pensées. * Un de nos adhérent, identifié comme tel, s’est “égaré” sur le net. Ce n’est pas acceptable et c’est la raison de cette mise au point. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 5 A.G. DU 11 MARS 2007, FONTAINEBLEAU Les autorités se dirigeant vers l’emplacement de remise des insignes de moniteur de la promotion Hardy. De gauche à droite : le lieutenant-colonel Djamel Benamar, attaché de Défense près l’Ambassade d’Algérie, le parrain Charly Hardy, le président Jean-Michel Oprendek, le capitaine Dominique Cortiula, le général Jean-Paul Michel, commissaire aux sports militaires, le colonel Roger Martin, adjoint au commissaire aux sports militaires, le lieutenant-colonel Philippe Lavergne, chef de corps de l’E.I.S. Les membres de l’A.G. au travail. Au milieu, chemise blanche, le nouveau trésorier, Denis Chartier. Remise de la distinction d’Officier dans l’Ordre National du Mérite à monsieur André Catelin par le colonel Gérard Dupont. Discours d’André Catelin en réponse à celui du colonel, promu en la circonstance, par deux fois, général, sous le coup de l’émotion du récipiendaire. Exposé du lieutenant-colonel Philippe Lavergne sur la structure et les nouvelles missions du C.N.S.D., sur le site de Fontainebleau. 6 Le président Jean-Michel Oprendek remet la médaille d’or et le diplôme afférent à monsieur Bruno Cortiula, ancien boxeur et maire de la municipalité de la Chapelle Thimer (85). F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 LE MOT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL Christian BLAREAU « VOUS AVEZ DIT CRÉATIF ? » Le monde sportif moderne est devenu un univers dynamique et complexe-dynamique, car les institutions et leurs missions changent de plus en plus rapidement ; complexe car il faut beaucoup d'informations pour l'appréhender dans l'ensemble de ses dimensions. Pour continuer à apporter sa contribution au milieu sportif, la F.N.J se doit d'utiliser son potentiel créatif et stimuler son imagination afin de faire valoir sa place originale au carrefour des pratiques et des organisations existantes. Inscrit dans cet esprit d'anticipation, le Président JeanMichel Oprendek encourageait dans son dernier éditorial “chaque comité régional a à monter dans les trois ans à venir, un projet d'intérêt général à sa mesure”. Cette exhortation à se lancer dans des opérations novatrices va indubitablement tester le degré de créativité des 14 Comités répertoriés. Non, la créativité n'est pas, dans le domaine associatif, réservée exclusivement aux chercheurs, managers et autres “artistes” de la prospective. C'est l'affaire de tous les dirigeants, dans les fédérations comme dans la vie, sans qu'il soit besoin de compliquer les choses. Car, c'est bien connu, les idées les plus simples sont les meilleures. Si, dès le départ une idée est “tarabiscotée”, elle aura d'autant plus de mal à s'adapter aux réalités du terrain. Seulement la volonté d'imagination et surtout celle d'innovation ne se décrètent pas. Elles peuvent être cultivées, sous réserve de respecter les trois conditions suivantes : - être passionné par sa mission fédérale quelle que soit sa fonction, - arrêter de s'autocensurer en permanence, - garder l'esprit ouvert, en éveil constant. La créativité est donc à la portée de tous, à condition de s'en donner les moyens et d'adopter des techniques simples d'évolution, pleines de bon sens. Le premier principe à respecter est bien de rompre avec la routine, de susciter de nouvelles manières de réfléchir en “dérégulant” les mentalités. Créer un projet quel que soit son niveau et son importance, c'est sortir de ses habitudes mentales et prendre les chemins de traverse de l'originalité. C'est souvent en prenant en compte ses propres besoins qu'on trouve “l'idée du siècle”. Le second réflexe à avoir est de se poser la question : comment peut-on s'inspirer des projets des voisins qui réussissent ? Adapter la version initiale en ce qu'elle a de bon, en se donnant le challenge de dépasser l'originelle, est une stratégie respectable et respectée. Enfin, une association doit disposer de groupes de créativité opérationnels qui soient capables de créer, là où elle en a besoin. Ces groupes de réflexion-production obéissent à la règle incontournable du respect des idées de chacun. La clé : écouter chaque suggestion et donner à son auteur les moyens de la concrétiser. Donc, en acceptant de penser “autrement”, les Joinvillais vont remettre en cause bien des positions, au risque de passer parfois pour des originaux. En procédant ainsi, nous avons eu le mérite de sortir des sentiers battus tout en faisant progresser nos identités régionales ce qui rejaillit sur la strate nationale. Alors dirigeants régionaux et nationaux, piochez des projets dans vos têtes et dîtes “et pourquoi pas”… ? La fédération nationale veut progresser, aussi doit-elle constamment inventer, innover de la base au sommet. Et bien sûr, généraliser les idées efficientes. Les responsables nationaux qui souhaitent prendre les bonnes décisions ne peuvent le faire que s'ils disposent d'une large palette de solutions possibles. Tout cela est également affaire d'imagination. Or, les techniques de créativité appartiennent à des processus intellectuels et psychologiques d'où les influences sociétales ne sont pas exclues mais qui appartiennent avant tout à ceux qui font les choix les plus efficaces. En dirigeants avisés, donnons-nous la capacité de prise en compte des évolutions politiques, économiques, technologiques et environnementales afin d'évaluer en permanence le potentiel d'innovation et de réactivité de la Fédération. Dirigeants Joinvillais, faisons nôtre l'adage britannique “No guts, no glory” que l'on peut traduire par : “la fortune sourit aux audacieux “ ! F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 7 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 11 MARS 2007 - EXTRAITS PRÉSENTATION SUCCINTE Quelques extraits du rapport moral vous seront présentés ci-après mais, vous pourrez relever l'intégralité de cette journée sur notre site Internet réaménagé. Sans satisfecit particulier, nous respectons notre tableau de bord pluriannuel. Il a été conçu pour consolider nos acquis, rendre fonctionnel et opérationnel notre appareil administratif en suivant une ligne de conduite. Il nous permet enfin d'assurer notre mission au travers des actions des comités régionaux et des réalisations d'envergure nationale et internationale définies dans un calendrier élaboré de 2006 à 2009. C'est ainsi que nous avons positionné 8 projets qui ont pour nom : Lausanne, projet national 2006 (réalisé) ; Verdun projet national, mai 2007, (en cours) ; Antibes, projet du comité PACA (octobre 2007) ; trophée Janus, projet national (printemps 2008) ; Olympie, projet national en partenariat avec l'Académie Olympique du CNOSF, (souhaité juillet 2008) ; Chambord, projet du comité du centre, (automne 2008); Verdun, colloque international en hommage à TOUS les sportifs des pays engagés dans la grande guerre, projet national en association avec les institutions nationales et internationales concernées, avec le concours d' historiens de renom (2009) ; Pau, projet du comité d'Aquitaine (2009). Nous sommes dans l'action, dans la créativité et c'est une dynamique fédérale actée et adoptée par les comités régionaux efficients, capables de monter des équipes et d' oeuvrer en synergie avec les entités locales et régionales, qu'elles soient institutionnelles ou privées, partenaires de toutes façons. EXTRAITS DU RAPPORT MORAL DU PRÉSIDENT : “A l'issue de cette deuxième année de fonctionnement dans le droit fil de notre lucidité et de notre ambition, nous avons adopté 4 axes de travail : Premièrement, il s'est agit tout d'abord de combattre énergiquement les étiquettes dont nous étions et sommes toujours sans doute quelque peu affublés. Au delà des explications de textes, joutes verbales et autres pédagogies, c'est ainsi que nous avons fait un gros effort de communication avec la revue, pour modifier cette image. Deuxièmement, nous nous sommes lancés dans des projets fédérateurs d'envergure nationale ou 8 internationale. Le foisonnement d'idées nécessaire à l'expression de la créativité et de la réflexion commune n'a sa raison d'être que dans la réalisation. Nous transformons l'essai tel le voyage à Lausanne au CIO, qui fut une réussite et le colloque de Verdun. Troisièmement, nous nous sommes attachés à structurer la fédération administrativement et fonctionnellement avec les moyens humains, financiers et matériels que notre nouvelle équipe, votre Comité Directeur, est allé chercher en nous positionnant au carrefour des institutions portées par notre appartenance et nos relations. Quatrièmement, enfin, il nous a paru que notre fédération qui bénéficie de 14 Comités implantés dans 14 régions, devait consolider cette assise quelque peu disparate et que l'union, la solidarité, le soutien, la loyauté et le respect de nos valeurs joinvillaises, le respect de nos statuts, devaient être un lien très fort, arrimé à notre identité de FEDERATION NATIONALE. Cohésion, oui ! Cohérence, oui ! Et pouvoir fédéral, le pouvoir démocratique et collégial de l'association des capacités, de l'énergie, des intelligences et des moyens, oui ! Et je sais que vous souscrivez à cette posture fédérale authentique. J'ai émis au Comité directeur de Lausanne, le souhait que chaque comité réalise dans les 2 ou 3 ans à venir, une opération utile d'envergure. Les idées surgissent, les effets sont là. Au-delà d'une liste, nous pourrons bientôt dresser une carte de France des initiatives qui se dessinent et pour lesquelles la Fédération, c'est bien là que le mot prend tout son sens, sera mobilisée en soutien des organisateurs si nécessaire. Ce qui est donc reçu, mes amis, chers adhérents, c'est une nouvelle image des Joinvillais, la vôtre, la nôtre et qui nous permet en repoussant les qualificatifs réducteurs, de concevoir notre mouvement dans la famille organique du sport français avec notre esprit. L'esprit de Joinville, c'est l'esprit France, sans exclusive. Et si celui-ci a démarré un jour de 1852 à la Redoute de la Faisanderie, n'oublions pas que cet univers lui aussi, est en pleine expansion et que c'est ça qu'il faut retenir : le train de l'histoire du sport avance et nous avec lui, sans rien renier d'aucune époque. Nous bâtissons, nous avançons, sans précipitation, sans effervescence, mais avec ténacité, les conditions de notre rayonnement. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Assemblée Générale du 11 mars 2007 - Extraits Tous ces projets sont appelés à être réalisés. Ils s'inscrivent comme autant d'actions d'envergure d'une Fédération qui est au carrefour de tous les sports, de toutes les institutions et à ce titre là, il ne vous aura point échappé que l'olympisme, la mémoire, celle tragique de la grande guerre, les jeunes sportifs de notre pays à Olympie, la rencontre avec Pierre de Coubertin à Lausanne et la relation engagée avec le CIO, l'hommage aux grandes écoles filles de celles de Joinville, Antibes, Pau et la rencontre avec cette perle de l'histoire de notre France à l'initiative du Comité Centre, à Chambord, tout cela, mes amis, participe de notre capacité à mettre en lumière le sport, civil et militaire, nos pédagogues, nos champions, nos professeurs, nos maîtres, nos élèves, nos soldats, nos douaniers, officiers et sous officiers, unis sous la même bannière, celle de l'excellence, mais aussi celle de ce cœur sportif qui bat dans notre pays . N'oublions pas que nous sommes, gens du sport de France, une même famille. Ne nous égarons pas avec les origines de nos écoles, celle de nos institutions, les militaires, les civils, sachons et nous nous y attachons très fort à la FNJ, opérer les connexions nécessaires avec tous les autres organismes. Sachons être actifs, coordonnés, uniques, mais sachons être aussi en toute humilité, des liens, des cartilages de conjugaisons pour participer au bon maillage du sport français. Nous ne saurions vivre sans challenge, sans motivation et sans servir. “C'est notre engagement, celui de notre charte.” Jean-Michel OPRENDEK Président FNJ CÉRÉMONIE DE REMISE DES DIPLÔMES ET INSIGNES À LA PROMOTION MAJOR HARDY Dans le cadre du 40e anniversaire de la création de l'Ecole interarmées des sports de Fontainebleau, sous un soleil radieux, les participants à l'assemblée générale de la fédération nationale des Joinvillais ont assisté à la remise des diplômes et insignes aux stagiaires de la promotion Major Hardy. Cette cérémonie, présidée par le général Michel, commissaire aux sports militaires et commandant le CNSD, s'est déroulée le samedi 10 mars 2007 sur la place Jean Seitz du camp Guynemer. Les Joinvillais présents ont remis les insignes de moniteur d'EPMS aux jeunes diplômés. Le président des Joinvillais, Jean-Michel Oprendek, accompagné du général CSM, a déposé une gerbe devant la stèle érigée en l'honneur des sportifs militaires morts pour la France. Les jeunes et les anciens se sont retrouvés en fin de matinée autour du pot de l'amitié avant que les premiers ne quittent définitivement l'EIS pour rejoindre leurs affectations. En préambule à ce moment solennel de remise des diplômes et insignes, l'assistance a regardé avec beaucoup de plaisir, les démonstrations sportives dans le gymnase Coubertin et ses abords exécutées par la 161e promotion du Bataillon d'Antibes (escalade, escrime, boxe précombat, activités gymniques, TIOR, parcours d'audace, méthode naturelle). La veille, quatre conférenciers, Gilbert Andrieu, Bernard Vere, Christian Blareau et Jean-Pierre Morato sont intervenus auprès des stagiaires et de leurs cadres de contact, pour leur dire comment se sont installées les origines du sport en France à l'avènement de l'Ecole de Joinville en 1852 et comment à l'heure actuelle la fédération nationale des Joinvillais perpétue les valeurs qui ont trait aux pratiques sportives et qui font la trame de la charte des Joinvillais. Le président Jean-Michel Oprendek clôturera ces interventions par une courte allocution motivante pour les stagiaires. Les Joinvillais félicitent les jeunes diplômés, leurs souhaitent une belle et longue carrière et remercient les autorités militaires pour cette journée passée en commun. Bernard VERE Le major Charly Hardy, parrain de la 161e promotion des moniteurs du Bataillon d’Antibes. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 9 ? 5 QUESTIONS Monsieur Jean-François LAMOUR Ancien Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative. A l'heure où notre pays s'engage dans les choix majeurs qui guideront son avenir pour les cinq prochaines années, il nous a paru important de poser nos questions à JeanFrançois Lamour qui aura été notre Ministre des sports à compter du 07.05.2002 puis celui de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative à partir du 08.04.2004. Deux fois champion olympique de sabre (84 et 88), médaille de bronze (92) pour les titres individuels, médaille d'argent par équipe (84) et de bronze (92) en cinq participations olympiques, champion du monde individuel (87), il aura été 5 années pleines durant à la tête du sport français. Après Maurice Herzog qui fut Haut commissaire puis Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux sports de 1958 à 1966 (7 ans et 3 mois), ce sera la plus grande longévité à cette responsabilité, talonné de près par son prédécesseur, madame Marie-Georges Buffet. C'est un sportif de haut niveau qui sera passé par tous les échelons, ceux du démarrage en petit club et les études aménagées à l'INSEP, qui quitte le bord. Nous lui rendons hommage pour cette incontestable réussite à laquelle, pour sa carrière sportive, nous associerons totalement celui qui l'a initié à l'escrime et préparé par un enseignement et une éducation exemplaires, à gravir les plus hautes marches du podium : le maître Augustin Parent, major de la promotion 1933 de l'école de Joinville. Ce sera ensuite, au plastron du maître hongrois Laslö Szepési, qu’il réalisera son rêve. L’association des qualités de l’athlète et de la compétence de ces maîtres d’exception, aura été, par les succès et la personnalité de Jean-François, le moteur qui permit au sabre français d’atteindre et de conserver le plus haut niveau de résultats internationaux individuels et par équipe, suscitant l’émergence de nombreux talents qui devinrent eux aussi des champions du monde et olympiques. La voie était ouverte. Mais place au Ministre avec Jean Dongues. 10 “Jean DONGUES" : Par rapport à quelques-uns de vos prédécesseurs n'ayant pas eu une carrière de champion de haut niveau, considérez-vous la vôtre comme un indéniable atout lorsqu'il s'agit de mener à bien une tâche de Ministre des Sports ? 1 2 "JEAN-FRANCOIS LAMOUR" : Ce n'est certes pas un pré-requis. Mais en ce qui me concerne, j'ai vécu le parcours d'un jeune qui se construit aux côtés d'un éducateur bénévole, qui découvre le haut niveau avec le fonctionnement d'une fédération, l'investissement de l'Etat, etc. Cela aide forcément, en terme d'expérience et de savoir-faire, pour exercer les fonctions qui m'ont été confiées. Cela explique aussi mon attachement au modèle français d'organisation du sport, et en particulier la solidarité et l'unité entre les différentes formes de pratique sportive. J.D. : Si les français, ces trente dernières années ont été acquis, et de plus en plus à la cause du sport, qu'il soit de compétition - les 35 000 inscrits au départ du marathon de Paris en sont la preuve - ou simplement de loisirs, font-ils pour autant suffisamment la liaison avec la prévention si nécessaire en matière de santé ? J.F.L. : Même s'il ne peut être réduit à cette seule dimension, le sport est une réponse adaptée et efficace pour maintenir et promouvoir le capital santé et le bien-être de la population. C'est la raison pour laquelle j'ai lancé en septembre dernier une campagne de promotion de la pratique sportive, en particulier en direction des femmes et des seniors. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 5 Questions J.D. : En matière de lutte anti-dopage, la France s'est efforcée, et de longue date, de montrer l'exemple, s'attirant, jusqu'à un passé récent, l'opprobre à peine déguisée, de quelques nations et notamment en matière de cyclisme. Avec vous, monsieur le Ministre qui êtes devenu récemment le N° 2 de l'Agence mondiale antidopage, un plus grand pas encore a été franchi. Cela ne dénote-t-il pas que nous atteignons là un stade prometteur dans cette lutte, et surtout à démontrer, côté français, que nous n'avions pas tout à fait tort d'agir comme nous l'avons fait ? ? J.D. : Nous ne saurions, monsieur le Ministre, terminer cet entretien, sans évoquer… l'escrime. Vu les résultats comptabilisés par la FFE, elle se porte plutôt bien, et sans doute cela ne peut que vous satisfaire. 5 3 4 J.F.L. : Vous avez raison, la France a souvent été à la pointe en matière de lutte anti-dopage, et il faut s'en féliciter. Toutefois, les nouveaux enjeux de cette lutte, en particulier la lutte contre les trafics et la coopération entre instances judiciaires et sportives, nécessitent plus que jamais des réponses coordonnées au niveau international. C'est pourquoi, après avoir adopté le code mondial antidopage, la France a été à l'initiative de la convention internationale contre le dopage, ratifiée par plus de 40 pays. Cette coordination des politiques nationales, qui doit permettre aux sportifs d'évoluer dans un environnement juridique cohérent et équitable, quel que soit le lieu de la compétition, sera une de mes priorités au sein de l'AMA. J.D. : Demeurer en poste cinq années pleines, est-ce que cela permettra au final, à l'homme d'action que vous êtes, d'avoir pu aller au bout des tâches qu'il s'était fixées ? J.F.L. : Cinq ans, ce n'est pas trop pour mener de A à Z les actions prioritaires que l'on a définies avec le mouvement sportif lors des états généraux du sport que le Président de la République m'avait demandé d'organiser à ma prise de fonction en 2002 : faire évoluer la gouvernance des fédérations pour tenir compte des évolutions de la société, défendre l'éthique du sport ou encore favoriser la compétitivité et le rayonnement du sport français. J.F.L. : Effectivement, même si je suis le Ministre de tous les sports et de tous les sportifs, je dois reconnaître que je suis avec une attention toute particulière cette discipline. Le Président de la Fédération, Frédéric Pietruszka, mène une politique volontariste pour le développement de l'escrime, notamment en milieu scolaire, avec pour ambition d'atteindre les 100 000 licenciés en 2012, contre 60 000 aujourd'hui. Pour le haut niveau, l'objectif est de rester au 1er rang des nations, ce qui serait déjà un exploit dans un contexte de forte concurrence internationale. La bonne gestion du changement de génération au niveau de l'encadrement après Athènes et la rénovation de l'INSEP, qui offrira aux escrimeurs des installations de qualité et permettra de regrouper hommes et femmes sur le même site d'entraînement, me rendent optimistes. C’est très opportunément que nous citerons ici les paroles édifiantes de Jean-François Lamour à la fin de sa présentation du bilan des Etats Généraux le 2 décembre 2002 : “Il y a quarante ans, entrant pour la première fois dans une salle d’escrime, mon maître d’armes m’avait fait lire la charte de l’escrimeur. Cette charte exprimait cette conception éthique du sport fondée sur le respect des autres. L’adversaire n’est jamais un ennemi, sans lui, pas de jeu, sans lui, pas de sport ! Permettez-moi de rappeler ce superbe témoignage d’Albert Camus : “Après beaucoup d’années où le monde m’a offert beaucoup de spectacles, ce que finalement je sais de plus sûr sur la morale et les obligations des hommes, c’est au sport que je le dois.” F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 11 DISCOURS DE MADAME ROSELYNE BACHELOT Madame Roselyne BACHELOT Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports à l'Assemblée générale du CNOSF, le 23 mai 2007 Le monde du sport s'interroge sur son devenir avec cette nouvelle configuration : le rattachement du sport à la santé. Aussi, compte tenu de cette attente, il nous a paru intéressant de passer ici quelques extraits de la première intervention de Madame Bachelot à la Maison du Sport français. “Je vous remercie, Monsieur le Président, cher Henri Serandour, de cet accueil chaleureux devant la famille du sport ici rassemblée. Je tiens à saluer la force de votre engagement au service du sport et des valeurs de l'olympisme. Je mesure la chance qui nous est donnée de commencer à travailler ensemble à un moment tout à fait privilégié que je n'hésiterai pas à qualifier de “tournant historique”, puisque à l'occasion de la campagne présidentielle, le sport a enfin pris toute la place qu'il mérite dans le débat national. Je sais la part que vous y avez prise. Le Comité national olympique et sportif français a su interpeller directement les candidats sur le caractère essentiel des enjeux sportifs pour la société française du début du XXIe siècle. Je me souviens aussi qu'il y a presque un an jour pour jour, la famille politique à laquelle j'appartiens organisait une convention nationale consacrée au sport, à laquelle nous donnions la même importance que nos conventions sur l'économie, la justice ou l'éducation. Ceci n'a pas manqué de susciter la surprise, le dédain voire la raillerie de certains “beaux esprits”. Mais, avec Nicolas Sarkozy, nous sentions que le sport pouvait apporter une contribution forte à cette France, plus ambitieuse, plus dynamique et plus humaine que nous voulons construire. Nous sentions que les temps étaient mûrs pour faire du sport un élément à part entière de notre projet de société dans un pays en quête de valeurs. En effet, avant d'être un secteur économique, un phénomène culturel ou même un loisir, le sport c'est d'abord un ensemble de valeurs, exprimées depuis plus d'un siècle par l'esprit olympique moderne dont vous êtes les dépositaires. 12 Valeurs individuelles de courage et de dépassement de soi, qui contribuent à forger les caractères, conjuguant à la fois respect des règles et épanouissement personnel. Valeurs collectives de cohésion, de solidarité de partenariat et de respect de l'autre, indispensables à notre “vivre ensemble”, ce bien commun si précieux: le sport crée du lien. Comment oublier que le premier olympisme a, au travers des Jeux, assuré l'unité du monde grec par-delà les conflits qui l'ont traversé ? Si l'on veut, pour la France, un projet d'élévation collective partagé et exigeant, il doit notamment passer par le sport. Je sais que ce sont ces valeurs qui vous portent, et je suis heureuse de pouvoir y rendre hommage en prenant mes fonctions de ministre chargée de la Jeunesse et des Sports. Ce grand ministère, souhaité par le Président de la République, constitue un signal fort. Il a un sens. Ce nouveau périmètre ministériel va nous permettre d'avancer sur les nombreux sujets qui sont à la confluence du sport et de la santé. On pense spontanément, bien sûr, à la lutte contre le dopage, dossier sur lequel mon prédécesseur, Jean-François Lamour, a fait tant de choses. Mais il y a aussi le dossier la médecine sportive, et ses prolongements dans la recherche où les talents sont nombreux et doivent être accompagnés. Il y a également le vaste chantier de la prise en compte des bienfaits du sport sur la santé. Le sport joue un rôle déterminant dans la prévention de nombreuses maladies, à commencer par les troubles cardio-vasculaires. Mais concrètement, le cloisonnement entre le monde sportif et le monde médical dont je viens- ne permet pas à ce dernier de jouer pleinement son rôle d'information. Les médecins disent très souvent à leurs patients qu'il faut faire du sport, mais bien souvent sans leur dire quand, comment et combien de temps. Sur ces synergies sports-santé, la France est malheureusement encore très en retard sur certains pays comme par exemple la Suède. Je refuse de m'y résigner. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Discours de madame Roselyne Bachelot Il y a aussi des risques plus particuliers qui menacent les jeunes tels que l'obésité, la tendance au suicide ou les pratiques addictives. Ici les dimensions jeunesse, sport et santé sont indissociables, et, vous l'avez compris, ces sujets communs figurent dores et déjà dans mon programme de travail. Ils s'inscrivent dans le prolongement naturel des politiques spécifiques que je compte engager pour chacun des secteurs dont j'ai la charge, à commencer par la politique sportive. Conformément aux engagements pris par Nicolas Sarkozy pendant la campagne et qui seront tous scrupuleusement tenus, il me l'a rappelé hier, notamment et surtout sur le plan budgétaire, je puis vous assurer que la politique sportive du gouvernement sera forte et marquée par l'ambition réformatrice exceptionnelle qui le porte… …Concernant le sport de haut niveau, le quinquennat qui s'achève aura permis à la France de demeurer parmi les plus grandes nations en se plaçant au 7e rang pour les médailles obtenues aux Jeux Olympiques d'Athènes de 2004 et au 4e rang pour ce qui concerne les 25 sports les plus médiatisés en France, avec cette particularité française d'atteindre l'excellence dans des disciplines très diverses: de l'aviron à l'escrime, du canoë-kayak au handball, du judo à la natation. Au-delà des moyens financiers supplémentaires accordés aux fédérations pour des actions spécifiques en faveur du haut niveau dans le cadre du PNDS, je voudrais saluer le soutien actif mené depuis 2006 au double projet sportif et professionnel de nos athlètes de haut niveau. A ceci s'est ajoutée une politique générale visant à l'amélioration de la compétitivité internationale des clubs sportifs français grâce à l'extension de leur droit à l'image, à la sécurisation de leurs ressources externes et aussi à la levée de l'interdiction d'accès aux financements de marché. Je pense aussi à l'engagement fort qui a été celui de l'Etat en faveur de l'accueil et de l'organisation de grandes manifestations internationales. Par-delà la déception que nous avons tous éprouvée au sujet des JO de 2012, n'oublions pas que la France sera cette année l'hôte de la coupe du monde de rugby et du championnat du monde de handball féminin. Tout cela s'est accompagné d'une politique active de construction et de rénovation d'équipements pour le sport de haut niveau, à commencer par ceux de l'INSEP… …Je tiens à marquer devant vous aujourd'hui mon attachement aux valeurs, comme fondement commun de toutes les activités sportives, quelles que soient les disciplines, quel que soit le niveau de leur pratique, et quel que soit le cadre au sein duquel elles s'exercent. D'aucun pourrait en effet penser que le sport serait aujourd'hui devenu une activité mature, ne conservant l'esprit olympique originel que comme le témoignage désuet de la Belle Epoque, empreint d'idéalisme et de la grandeur d'âme des premiers sportifs. Je crois au contraire que l'exigence des valeurs sportives est devant nous et qu'elle est d'une actualité toute particulière dans une société de plus en plus individualiste, parfois de plus en plus brutale et dans un monde où il peut arriver que, faute de garde-fous, les enjeux financiers l'emportent sur tous les autres. Vous ne serez donc pas étonnés de mon souhait de suivre, dans l'avenir, un chemin ambitieux en m'inspirant de la devise olympique a l t i u s , c i t i u s , f o r t i u s ! Je souhaite d'ailleurs évoquer dés aujourd'hui avec vous, dans le sillage de ce qu'a annoncé Nicolas Sarkozy, quatre axes de travail, essentiels à mes yeux, pour aller plus loin en faveur du développement du sport en France… • Le premier axe est le renforcement des structures du sport français. • Le second axe concerne la politique du sport pour tous et je m'inscrirai là dans une démarche volontariste de démocratisation du sport en France. • Le troisième axe ira vers le développement du sport à l'école. • Le quatrième axe est de faire jouer à plein les synergies entre le monde de la santé et celui du sport… …Tels sont donc les quatre axes sur lesquels je compte m'engager dés aujourd'hui. Je suis heureuse d'avoir pu les présenter devant les représentants de cette belle et grande famille, du sport français, que je sais diverse et que je souhaite unie. A nous de saisir ensemble l'occasion historique qui s'offre, de donner au sport toute la place qu'il mérite dans la cité, dans l'école ou dans la politique de santé. La période que nous venons de vivre nous a montré que la société française y était prête. Quant à moi j'y suis résolue. Vous pouvez compter sur moi ! » Ces 4 axes ont été développés par Madame Bachelot, lors de sa lecture. Les lecteurs peuvent en consulter l'intégralité sur le site Internet du Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 13 LES NOMINATIONS Bernard LAPORTE Nos félicitations à Bernard Laporte notre nouveau Secrétaire d’Etat aux Sports, qui prendra effectivement ses fonctions le 21 octobre 2007. Du Haut Commissariat à la Jeunesse et aux Sports créé en 1958, au Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports aujourd’hui (un demi-siècle après), avec l’arrivée de Bernard Laporte auprès de madame Bachelot, c’est le 7e homme issu du sport de haut niveau qui arrive à ce degré de responsabilité politique. En effet, dans les charismatiques prédécesseurs de madame Bachelot et de Bernard Laporte, on comptera les alpinistes réputés que furent Maurice Herzog et Pierre Mazeaud, le talentueux champion du monde de patinage artistique Alain Calmat, les athlètes Roger Bambuck, recordman de la vitesse pure et le superbe champion olympique du 110 m haies que fut Guy Drut en 1976 à Montréal, et Jean-François Lamour l’escrimeur qui a tout gagné dans sa spécialité, le sabre. Nous ne saurions omettre de relever aussi qu’avec madame Bachelot, c’est la 5e femme Ministre en charge de la Jeunesse et des Sports qui aura été nommée à ce poste, aprés mesdames Edwige Avice, Frédérique Bredin, Michèle Alliot-Marie et Marie Georges Buffet. Le rugby est à l’honneur. Nous mesurons à quel point les 5 mois à venir sont, pour la famille de l’ovalie, un énorme challenge et nous sommes de tout cœur avec eux. Sophie DION Nommée Conseillère Sport auprès du Président de la République, monsieur Nicolas Sarkozy, madame Sophie Dion est issue du monde du ski. Haute savoyarde, née à Morzine, Sophie Dion est monitrice de ski côté sport, et, côté “cour”, avocate et maître de conférence à Paris-Sorbonne où elle a mis en place un diplôme de droit de Sport. 14 Elle succède à Jean-François Lamour et Marie-Claire Restoux-Gasset. Nul doute que cette heureuse bivalence soit du meilleur effet à ce poste essentiel pour le monde du sport. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 LA PAROLE AUX PRÉSIDENTS FRANCIS LUYCE Francis Luyce, président de la FFN fut un des grands champions de la natation française, recordman du monde du 800 m nage libre, plusieurs fois recordman d'Europe avec ses coéquipiers du 4 X 200 m nage libre, champion de France des 100, 200, 400 et 1 500 m nage libre, il sera aussi de fait, capitaine de l'équipe de France. Avant les championnats du monde de Melbourne, nous lui avions passé la parole. Confiante, elle s'avèrera prémonitoire : l’équipe de France de natation ramènera 6 médailles en natation course, se classant 3e nation derrière les USA et l’Australie avec 2 médailles d’or, 2 d’argent et 2 de bronze. En natation synchronisée solo, Virginie Dedieu remportera son 3e titre. La natation française en ébullition Depuis les Jeux Olympiques d'Athènes en 2004, la natation française connaît l'une des périodes sportives les plus fastes de son histoire. Aujourd'hui, nous tutoyons les États-Unis, l'Australie, l'Italie et l'Allemagne : les ténors de notre discipline. Une envergure internationale que les nageurs tricolores ont confirmée au cours de la saison 2005, à l'occasion des championnats du monde de Montréal. La saison dernière, lors des Euros 2006 de Budapest (grand bassin) et d'Helsinki (petit bassin), Laure Manaudou, Malia Metella, Esther Baron, Alena Popchanka, Amaury Leveaux, Hugues Duboscq, Frédérick Bousquet et leurs partenaires du groupe national ont entériné notre nouvelle stature mondiale en décrochant la bagatelle de quinze médailles continentales. Mais réduire nos performances à la seule natation course serait une erreur. Avec le retour de notre double championne du monde Virginie Dedieu, la natation synchronisée française retrouve le sourire et une soif de conquête qui pourrait bouleverser la hiérarchie mondiale. En natation en eau libre, dont l'épreuve du 10 km est une discipline olympique depuis novembre 2005, nous disposons d'arguments de premier ordre. Le brestois Gilles Rondy, champion d'Europe du 25 km aux Euros de Budapest, le saint-africain Stéphane Gomez, médaillé de bronze dans la même course, et l'alsacienne Cathy Dietrich, vice-championne d'Europe 2006 du 5 km, forment le fer de lance d'une équipe de France de natation longue distance en plein essor. Soyez-en certain, l'avenir leur appartient ! Avec la saison 2006 - 2007, la natation française se lance dans l'ultime ligne droite qui doit la mener aux Jeux Olympiques de Pékin. 2008 c'est demain : l'objectif se rapproche à grand pas. Tâchons de ne pas manquer ce rendez-vous historique ! Jusqu'à cette échéance déterminante, la natation tricolore, la fédération française de natation, les comités régionaux et départementaux ainsi que les clubs vont de nouveau s'allier, se structurer et se mobiliser pour accueillir les pratiquants, favoriser l'accès des bassins tout en garantissant des prestations de qualité aux aspirations de ceux pour qui l'eau doit demeurer une source de plaisir et de bonheur. Ces ambitions, nombre d'entre vous les partage ! C'est ce qui nous pousse à nous lever tôt le matin, à nous coucher tard le soir, à parcourir des kilomètres, à discuter, à confronter nos idées… Bref, à nous mettre simplement au service de la passion qui nous anime. Cette démarche fait de chacun de nous, du président au bénévole, un membre de la grande famille de la natation française. Une famille ambitieuse, mobilisée et conquérante qui, d'un simple regard, se reconnaît et se respecte. Car de l'investissement de chacun dépend notre vitalité et les performances de nos disciplines. Le projet fédéral souhaite mettre en ?uvre des dynamiques profitables à la natation : celles de performance, du service, de la formation et de la cohésion. Le projet fédéral a pour ambition de donner du sens, de la cohérence, de la visibilité à tous ces engagements. Bien à vous et sportivement Francis Luyce Président de la Fédération Française de Natation F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 15 PLEINS FEUX SUR LE COMITÉ BRETAGNE - PAYS DE LA LOIRE Le Comité Bretagne – Pays de la Loire recouvre 9 départements : 4 en Bretagne : Côtes d’Armor –Finistère – Ille et Vilaine - Morbihan 5 en Pays de Loire : Loire Atlantique – Maine et Loire – Mayenne – Sarthe – Vendée Le siège social se situe : 26, rue du Verger 56340 CARNAC Composition du Comité Directeur : • • • • • • • • • • Président d’Honneur : Eric TABARLY Trésorier général : Jean Yves LE FLOHIC Président : Francis THOMAS Secrétaire adjointe : Geneviève MAZE Vice-Présidente : Eliane VISCART – JACQ Déléguée Morbihan : Annie GOURIOT Vice-Président : Daniel QUINQUIS Délégué Finistère : Jean HIBERTY Secrétaire général : Paul VISCART Délégué Ille et Vilaine : Pierre BAUDET Portrait du Président Distinctions : • Colonel honoraire d’Infanterie • Officier de la Légion d’Honneur • Commandeur de l’Ordre National du Mérite • Médaille d’Or de la Jeunesse et des Sports • Médaille d’Or de la Fédération française de tennis de table Egalement : • Maire honoraire de Carnac (3 mandats d’adjoint délégué au Maire 1983 à 2001) • Membre d’honneur de la fédération française de tennis de table • Président d’honneur de la ligue de Bretagne de tennis de table d’honneur de l’Union Nationale • Président des Combattants de Carnac • Président d’honneur de l’association “Art et Culture” à Carnac • Membre du Conseil d’émulation civique du Morbihan (interventions citoyennes dans les établissements scolaires en liaison avec l’Inspection Académique) • Membre du Conseil d’administration de l’association départementale des Palmes Académiques A été trésorier de la francophonie sportive internationale (1988-1992) 16 Les principales actions menées par le Comité : Les membres participent régulièrement aux manifestations sportives, culturelles et patriotiques. Plusieurs s’investissent pleinement dans la vie d’associations assurant ainsi la présence Joinvillaise : Anciens Combattants, Médaillés sportifs, Conseil d’émulation civique du Morbihan, Palmes Académiques, Société d’Entraide de la Légion d’Honneur, associations caritatives et culturelles, mairie, adjoint ou Conseiller municipal dans certaines communes. Parmi les actions récentes les plus marquantes : Lutte contre le dopage (10 décembre 2005) Conférence débat au Palais des Arts de Vannes avec la participation de Jean-François Kahn exerçant à la Salpêtrière à Paris, membre de la commission médicale du Comité International Olympique et Sportif. Une brillante conférence organisée avec “Sport Santé Morbihan” vivement recommandée car très convaincante. La présence des femmes dans les associations (6 mai 2006) Conférence débat à Lorient à l’université de Bretagne Sud. Interventions remarquées d’Eliane Viscart-Jacq et de Muriel Tabaries, ingénieur de recherche à l’université de Paris 1. Il en ressort que le Pays de Lorient est beaucoup plus féministe que le reste de la France, au moins en ce qui concerne la vie associative (manifestation organisée avec l’Office Municipal des Sports de Lorient). Conférence débat à Brest (20 novembre 2006) “Y a t-il un avenir pour une culture sportive ?” Jean Hiberty était parmi les intervenants de renommée nationale qui ont tenté de prouver que « la qualité d’une pratique ne se mesure, ni à la performance, ni aux résultats d’une compétition, mais aux effets qu’elle à sur une personne ». En effet, certaines dérives dont le dopage ou la recherche systématique de résultats, occultent quelques fondamentaux du sport. D’autres actions envisagées Le sport est CREATION, CULTURE, HUMANISME. Telle est l’idée maîtresse qui pourrait orienter votre choix dans l’organisation de futures manifestations. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Pleins feux sur le comité Bretagne - Pays de la Loire Citons en particulier : Portrait d’un Joinvillais (définition Eliane Viscart-Jacq) - Le poids de l’économie du sport ; Le Joinvillais se doit d’être : A ACTIF (sur le terrain et dans ses projets pour que la Fédération soit réellement “vivante”) B BENEVOLE (une évidence) C CREDIBLE (par un comportement clair, précis, continu et constant dans le temps) D DEVOUE (disponible pour assurer la fonction pour laquelle il a postulé mais aussi par son attitude) E EFFICACE (tendant à l’excellence dans toutes ses actions) F FIER (de représenter une fédération qui a un devoir de mémoire mais qui se tourne aussi vers l’avenir ) G GENEREUX (celle du c?ur n’est-elle pas la plus noble des qualités ?) H HONNETE (sans l’honnêteté rien n’est envisageable) I IDEALISTE (c’est le sel de la vie) J JOINVILLAIS (être Joinvillais c’est avoir l’honneur d’appartenir à une grande famille depuis la création de l’École de Joinville à ce jour, qui continue et surtout continuera de perpétuer les valeurs de l’Ecole de Joinville qui constituent l’esprit de Joinville) - Si l’Olympisme m’était conté ; - La francophonie française ; - Le dirigeant de demain ; - L’histoire de la course cycliste PARIS – ROUBAIX ; - La lutte anti dopage ; - Actions au profit du handisport… - Conférences et débats étant menés par des intervenants de haut niveau. Le Trait d’Union C’est le bulletin trimestriel du Comité Bretagne-Pays de la Loire des Joinvillais, paraissant de façon périodique et donnant les informations utiles, en complément de la revue nationale « LE JOINVILLAIS. Il est très largement diffusé auprès des autorités politiques et sportives de nos régions ainsi qu’à tous nos adhérents. MEDAILLE D’HONNEUR DE LA FNJ OR CORTIULA Bruno, membre actif BAUDET Pierre, membre à vie ARGENT BRIDE Jack, membre d’Honneur GOURSIN Robert, membre à vie JOUIN Jacquy, membre à vie LABBE Alain, membre actif BRONZE DEBOVE Christophe, membre à vie DUMONT Marcel, membre actif MAZE Geneviève, membre actif MIROUZE Elisabeth, membre actif QUINQUIS Daniel, membre actif TABARLY Patrick, membre actif THOMAS Francis, membre actif VINCENT Paul, membre actif Nous adressons nos plus vives félicitations aux heureux promus. Sportifs talentueux ou encore dirigeants et entraîneurs d’exception, profondément marqués par l’ESPRIT DE JOINVILLE, ils méritent notre profonde reconnaissance. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Eliane Jacq, pas encore Viscart Recordwoman du Monde sur 4 fois 400 mètres en compagnie de Colette Besson, Nicole Duclos, et Michèle Mombet (Juillet 1969 - 3’34’’2). Un grand exploit également signé FRANCE. 17 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU COMITE D’ILE DE FRANCE L’ouverture de l’Assemblée Générale du comité Ile-de-France de la Fédération Nationale des Joinvillais, le samedi 27 janvier à l’INSEP fut faites par le président Jean-Marie Wagnon en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires : Madame Eliane Jacq-Viscart, vice-présidente de la FNJ, représentant le président Jean-Michel Oprendek Le commandant du Bataillon d’Antibes Thierry Sallerin, monsieur Richard Monnereau, directeur régional et départemental de la Jeunesse et des Sports, monsieur Bernard Torfou représentant le président du CROSIF, Francis Tissot, le colonel Robert Taurand viceprésident de la FNJ. Le président expose : • Les évènements : actions et participations du comité • La communication : le bulletin, le blog • Les finances : les cotisations difficiles à obtenir • L’avenir : continuer l’action entreprise sur le devoir de mémoire, et mener une réflexion sur la réinsertion des sportifs avec organisation d’un séminaire. • Le rapport d’activité de la secrétaire générale détaillait les actions effectuées durant l’année 2006. • La continuation du projet sur le devoir de mémoire avec la remise de la bourse à Romain Deschesne. • La participation de notre porte drapeau Gérard Trecult à 23 occasions pour représenter le comité. • La participation des membres du comité à différentes manifestations : cérémonie du 90e anniversaire de la bataille de Verdun, la passation de commandement entre le colonel Roger Martin quittant le commandement et le lieutenant-colonel Philippe Lavergne, la participation à la manifestation du CROSIF 8e édition de sport en filles, la cérémonie de départ à la retraite de Jean-Paul Grandiere, la 161e promotion des moniteurs EPMS promotion HARDY… • Les trois parutions de notre bulletin régional « LE JOINVILLAIS » envoyé par la poste et par Internet, nécessitant la contribution des membres du comité directeur pour son élaboration. • Le blog alimenté aux fils des évènements et ayant des liens avec d’autres comités. Les relations avec les membres du comité dans la difficulté ou dans la peine. Le rapport du trésorier général Jean Bienaimé pour l’exercice 2006, notait que les comptes étaient de même nature que l’an passé et le budget prévisionnel demandait à tous un effort pour innover, convaincre et recruter. Les vérificateurs aux comptes Maurice Dupin et Jean Percebois donnent quitus. Le rapport du trésorier général est approuvé à l’unanimité des présents. MÉDAILLÉS DE LA RECONNAISSANCE DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DES JOINVILLAIS Á L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 27 JANVIER 2007 Les récipiendaires et les personnalités 18 Le colonel Taurand, monsieur Richard Monnereau, le président Jean-Marie Wagnon et le commandant Thierry Sallerin F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 LA VIE DES RÉGIONS LANGUEDOC – ROUSSILLON 40 ANS DE PARACHUTISME SPORTIF MILITAIRE C’est dans le cadre magnifique du VVF de la Grande Motte Gap (Alpes du sud). (34), que les Anciens Joinvillais de l’équipe de France mili- Depuis sa création, les équipes de France de parachutisme taire de parachutisme sportif ont fêté leur 40e anniversaire du Bataillon de Joinville ont accumulé de nombreux titres nationaux, internationaux, civils et militaires, dans toutes les La création de cette équipe de France eut lieu en 1967, à spécialités : précision d’atterrissage, voltige, vol relatif et la faveur du regroupement de l’Ecole Militaire d’Education voile contact. Physique et Sportive stationnée au Fort Carré d’Antibes, et A l’occasion de cet anniversaire, l’équipe de France actuelle du Bataillon de Joinville sis à la Redoute de Gravelle à Vincennes pour s’installer sur le site du camp Guynemer à Fontainebleau resté vacant à la suite du départ de l’OTAN. Le Général Leborgne directeur du Conseil International du Sport Militaire (CISM), nomme le Commandant Bore pour effectuer le regroupement de l’élite du parachutisme sportif des trois armées au sein du Bataillon de Joinville. - En 1968, le Lt-colonel Douceur, fidèle lieutenant du Général Bigeard durant la guerre d’Indochine et d’Algérie, prendra la fonction de directeur de cette équipe, assurant la mise en place des moyens logistiques : Infrastructure, entraînement, contrôle physique etc. 40 ans après, l’équipe de France de parachutisme du BJ - En1975, Le Lt-colonel Douceur a fait valoir ses droits à la est venue effectuer un saut de démonstration dans l’en- retraite et est remplacé par le Commandant Christian ceinte du VVF sous les regards ébahis des touristes ravis de Bernachot (ancien du 2e REP et de l’Ecole des Troupes cette aubaine. Aéroportées). Jeunes et moins jeunes se sont retrouvés avec plaisir pour partager cet Esprit de Joinville fait d’amitié, de camarade- A cette même époque le Général Bresson ouvre des postes d’athlètes de haut niveau au personnel féminin des trois armées. rie, de joie et de bonne humeur. Remerciements au Lt-colonel Douceur du Comité Languedoc Roussillon entouré de son équipe , Michel Félix, - En1985, le soutien logistique de cette équipe est confié à Joseph R. Bigouin sans oublier l’aide précieuse et la colla- l’Armée de l’Air qui place Lt-colonel Jean Dermine, ancien boration de Pierre-Alain Bocquillon secrétaire perpétuel de membre de cette équipe prestigieuse, en qualité de l’Association pour la réussite de cette manifestation. directeur. Rendez-vous est fixé pour l’édition 2007 au Canet en Pour des raisons liées aux conditions climatiques, le haut Rousssillon (66) le 22 septembre, l’organisation étant commandement décide de délocaliser l’équipe de France à confiée à Hugues Boisot. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 19 La vie des Régions ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU COMITÉ DU LIMOUSIN De gauche à droite : le trésorier du comité Marc Pradel, Jean-Michel Oprendek, le nouveau président du comité, Guy Auger, Christian Blareau, et le secrétaire général du comité, Jean-Marie Prépoint. Le Comité du Limousin a tenu son assemblée générale samedi 24 février à la salle d'honneur de la Mairie de Brive en présence de Jean-Michel Oprendek, Président de la fédération nationale et de Christian Blareau Secrétaire national. Le président excusa le Sénateur maire, Bernard Murat, par ailleurs président d'honneur, pour son absence due à un petit problème de santé. Une minute de silence fut observée à la mémoire de deux Joinvillais disparus cette année Jean-Paul Mouly et Francis Mazeyrie ; Après avoir remercié les représentants nationaux de leur présence, le Président du comité Guy Auger a présenté les grandes lignes du projet 2007, rappelant au passage les valeurs défendues par les Joinvillais. Résolument tournés vers l'avenir, le président a souhaité que des actions précises en direction des jeunes des quartiers et des anciens sportifs laissés sur le bord du chemin soient mises en place avec le partenariat des collectivités et institutionnels. 4 commissions de travail vont voir le jour afin d'améliorer l'efficacité du comité. Rappelant également que les Joinvillais ont un rôle à jouer dans le cadre de l'intégration, " la vie sportive pouvant être un tremplin vers la vie sociale ", le président a souligné que le comité venait d'être reconnu par le DDJS et le CDOS permettant ainsi d'être éligible au financement CNDS. La première action étant le colloque sur le dopage dans le sport qui se déroulera vendredi 2 mars à la CCI de Brive avec la participation exceptionnelle du Professeur Escande. Puis, les rapports d'activité du secrétaire Jean-Marie Prepoint, et financier du trésorier Marc Pradel furent approuvés à l'unanimité. L'assemblée générale se clôtura par un pot de l'amitié offert par la municipalité de Brive. Les membres et leurs amis se sont retrouvés à la salle polyvalente de Cosnac gracieusement mise à disposition par la municipalité où les attendait une soirée spectacle dans la pure tradition et l'esprit JOINVILLAIS. Le Président Guy Auger COMMUNICATION André-Pierre GOUBERT La Fédération Nationale des Joinvillais est heureuse de vous faire part du renouvellement de son site internet depuis le 1er mai : www.fnj.asso.fr Je remercie particulièrement André-Pierre Goubert, ancien commandant du Bataillon de Joinville, et lieutenant-colonel de l’Armée de Terre, actuellement adjoint au chef du département de la mission olympique du CNOSF, d’avoir accepté d’être le chef de projet et le réalisateur de ce site qui recueille la satisfaction de tous les joinvillais et internautes qui l’ont visité. Outil d'information et de promotion, vous y trouverez toute l'actualité de la fédération et des comités régionaux. Ce site Internet est à la disposition de tous mais vous devez le faire vivre. Je compte sur vous pour faire remonter au siège fédéral toutes informations contribuant au rayonnement de notre association. Sa fonctionnalité permettra à terme aux comités de gérer en ligne et donc en temps réel, leurs adhérents. C'est pourquoi il est indispensable que ceux qui ne possèdent pas encore l'outil informatique, pensent à s’équiper sérieusement. N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques. le Président, Jean-Michel OPRENDEK 20 F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 LE COMITÉ D’AQUITAINE Fort de 89 adhérents, le comité d’Aquitaine, comité du sudouest voit ses effectifs se positionner à la 5e place sur les 14 comités que comporte la fédération. Son recrutement doit beaucoup à l’existence du Hameau de PAU autour des années 50… Nous évoquerons en détail cette période, tout particulièrement à l’occasion d’une manifestation fédérale en 2009. Présidents d’Honneur : Jacques Bouillot, Louis Wingert, Serge Legeay Président et siège social : Michel Benabid, 4, rue du Clos Saint-Yves 64230 Lescar téléphone : 05 59 81 36 33 Dimanche, la pluie et le froid ont accompagné le dépôt de gerbe organisé par Jacques Bouillot au monument aux morts de Bergerac, dans le plus grand recueillement. Nous n’étions qu’une trentaine pour assister à l’assemblée générale. Sans doute devrons-nous mieux tenir compte de la distance pour les prochaines A G et ne pas nous éloigner trop de Pau où résident la plupart des adhérents du comité (une mention toute particulière pour Ali Bouchou et Jacques Sérou qui ont tenu à être présents malgré des difficultés évidentes). Vice-présidents : Maurice Mandavit, Pierre-Alain Bocquillon Trésorier : François Ventaja Commission décorations et récompenses : Pierre Cérézal-Callizo Vérificateurs aux comptes : Célestin Bienvenu, Michel Willaime Délégués départementaux : Gironde : Pierre Lavignolle ; Landes : Gérard Picavet ; Dordogne : Marc Bonnefond ; Béarn : Charles Sevrette ; Pays-Basque : Jean Lapeyre. Autres membres du conseil d’administration : Marius Basso, Fernand Clément, Robert Jaunier, Gérard Morère, Daniel Petitjean, Jean Sixto, Georges Vidal. Accordant une grande place à la cohésion entre ses membres par l’organisation de réunions conviviales, la multiplication des contacts et des gestes d’entraide, le comité conduit aussi des actions en direction des clubs, établissements scolaires et associations, dans le but de promouvoir l’esprit de Joinville. Il attribue régulièrement des trophées de l’esprit sportif aux clubs les moins sanctionnés. Il récompense les bénévoles les plus méritants qui ne sont pas forcément les plus en vue. Assemblée Générale à Bergerac Les 24 et 25 mars 2007, le président d’honneur Jacques Bouillot accueillait à Bergerac l’assemblée générale annuelle du comité avec (pouvait-on en douter ?) une organisation remarquable. Bravo et merci Jacques ! Samedi, la visite du prestigieux club nautique de la ville précédait la réunion technique du conseil d’administration dans sa salle d’honneur, pavoisée de tous les fanions et trophées montrant les brillants succès obtenus dans des compétitions de haut niveau. Arrivant d’une AG le jour même à Orléans, le président fédéral Jean-Michel Oprendek, le secrétaire général Christian Blareau et le porte-drapeau Jean Daigneau ont participé à nos travaux avant de partager un dîner détente… Jean-Michel Oprendek, Michel Benabid, Christian Blareau à l’A.G. d’Aquitaine C’est donc devant une assistance limitée que le président fédéral a de nouveau clairement exprimé ses souhaits de faire vivre les Joinvillais dans une action contemporaine, ne reniant rien du passé mais le faisant revivre dans des projets fédérateurs, dynamisant l’action des comités et les échanges auxquels ils doivent recourir pour échapper à l’isolement et renforcer leur cohésion avec le soutien de la fédération. Programme ambitieux certes, mais n’est-il pas à la mesure de l’esprit qui doit nous animer ? Avant le déjeuner de clôture, des décorations et récompenses ont été décernées. Jean-Michel Oprendek et Jacques Bouillot ont respectivement agrafé la médaille d’or de la jeunesse et des sports sur la poitrine de Michel Benabid et René Bernard. Nous avons appris avec autant de plaisir l’attribution de la médaille d’argent à Gérard Picavet et Daniel Petitjean. Des médailles fédérales ont ensuite récompensé Ali Bouchou, Henri Courade, Marius Basso, René Tristan, médailles d’or ; Gérard Morère, médaille d’argent ; Daniel Petitjean et Raymond Bellocq, médailles de bronze. Bravo et félicitations à tous. Debout : Michel Benabid, René Bernard, Louis Wingert, Jean Daigneau Assis : Ali Bouchou, Jean-Michel Oprendek, Jacques Bouillot. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 21 L’INVITÉ : MARYLINE SALVETAT Un petit bonjour aux Joinvillais ! Dans le débat électoral actuel, on parle bien sûr des 35 heures. Pour ma part, je me laisserai bien tenter pour des journées de 35 et non de 24 h ! Ainsi aurai-je enfin le temps de répondre aux multiples sollicitations d'amis ou de supporters, connus ou anonymes, qui veulent me féliciter pour mon titre de Championne du Monde de cyclo-cross, titre acquis le 28 janvier dernier à Hooglede Gits (Belgique). J'aimerais répondre à leurs mails, textos ou messages vocaux laissés sur mon répondeur. Oui, mais voilà, je ne suis pas une cycliste professionnelle qui, après son entraînement, a du temps libre. Eh non ! Le cyclisme féminin français, en effet, ne fait pas vivre son monde ! Il faut bien travailler pour gagner sa croûte ! Et la vie de médecin en pleine épidémie grippale, c'est 35 heures de boulot, mais… en 3 jours ! Pour vous tous, Joinvillais de France, dont je garde un si bon souvenir grâce à votre rassemblement toulousain tenu en 2005, je sais combien l'éthique du sport a été et reste votre préoccupation majeure ; et vous n'êtes pas sans savoir que si la vie de sportive de haut niveau est riche en évènements, moi, ma vie, c'est blouse blanche et cuissard noirci de boue. Et pour des journées de 35 heures, je vote haut et fort… Maryline SALVETAT Ce titre n'est pas le nôtre mais bien celui du journal “L'Equipe " en date du lundi 29 janvier dernier. Sans doute une " première " pour le cyclo-cross conjugué au féminin. Car ce patronyme, Salvetat, se doit d'être précédé du prénom de Maryline, au total une championne du sport français pas - comme - les - autres. Déjà, il faut bien l'admettre, pouvoir enfourcher une bicyclette de compétition, c'est-à-dire accepter de pratiquer le sport qu'on a choisi quel que soit le temps, quelle que soit la rudesse du terrain, n'est pas donné à toute femme. Compléter cet aspect déjà suffisamment sévère par toutes les difficultés-terrain propres au cyclo-cross, la boue, la multiplication du risque de chutes, ça fait beaucoup ! Et ça n'est pas tout, car cette Maryline-là est médecin, et de ce fait, au soir de son championnat du monde victorieux, 22 tout là haut sur les terres flamandes, elle n'avait qu'une idée : être présente à temps le lendemain à 8 heures, du côté de Cahors, à Mercuès très précisément, pour assurer pleinement son rôle auprès des dizaines de patients. Et elle y fut ! Mais me direz-vous, cette championne doit être construite dans du granit, tous muscles dehors, féminité exit ? Quelle erreur ! Maryline Salvetat assume aussi côté grâce, côté charme, à mille pour cent, intelligence en sus. Allez ! Disons-le : nous sommes fiers de notre ambassadrice. Quant à sa garde robe, la voilà désormais nantie à côté des maillots tricolores, d'un beau maillot irisé, comme quoi, le raffinement ne le cède en rien au talent, voilà une harmonie qui demande une suite. En attendant la suite… J.Dongues F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 LE PATRON Raphaël POIRÉE Le 6 avril 2007, Raphaël Poirée est sacré champion du monde du 20 km individuel à Antersalva en Italie et crée la surprise en annonçant qu'il prendra sa retraite sportive à la fin de la saison, renonçant à ses rêves olympiques. C'est un des plus grands biathlètes de l'histoire qui arrête sa carrière à l'issue d'une mass start qu'il terminera 2e, à la photo-finish, derrière son rival de toujours, l'idole de la Norvège, le grand Ole Einar Bjorndalen. C'était le 11 mars 2007 à Oslo-Holmenkallen, haut lieu du ski nordique, en Norvège, seconde patrie de Raphaël, celle de son épouse, la championne et biathlète Liv Grete Poirée avec laquelle ils formeront un couple mythique sur tous les circuits, grands événements olympiques et mondiaux de la discipline. Dans un pays nordique, les performances de Raphaël Poirée l'auraient hissé au rang de star. Les joinvillais n'auraient su manquer de lui rendre hommage à la hauteur de son talent, de sa ténacité et de son parcours ascendant que nous pouvons relever dans le palmarès ci-après. Coupes du Monde • 4 fois vainqueur du classement général de la Coupe du monde (4 gros globes de cristal) en 2000, 2001, 2002 et 2004 • 10 “petits” globes de cristal • Individuel : 2 en 2004 et 2007 • Sprint : 1 en 2004 • Poursuite : 4 en 1999, 2001, 2002 et 2004 • Mass start : 3 en 2000, 2004 et 2005 • 2e du classement général en 2006, 3e en 2005 et 2007, 4e en 2003 • 44 victoires dans des épreuves de Coupe du Monde • 2 victoires avec le relais français • 103 podiums individuels en Coupes du Monde “Toutes nos félicitations Raphaël pour ces 12 années de piste glorieuses, et nous te disons : SALUT L’ARTISTE !” Jeux olympiques Championnats du monde F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 23 COUP DE CHAPEAU TONY PARKER A 25 ans, Tony Parker a déjà tout remporté ou presque. Et il a surtout été élu MVP (Most Valuable Player) c'est- En participant activement au “sweep” des Cavaliers de à-dire le joueur jugé comme ayant la plus grande valeur Cleveland lors des finales 2007 et terminant meilleur des finales du championnant NBA. Cet honneur marqueur de la série avec 24,5 points de moyenne et individuel n'a été réservé qu'aux plus grands de la 57% de réussite au shoot, Tony Parker a décroché son prestigieuse ligue nord-américaine et n'avait jamais échu troisième titre NBA. dans la besace d'un Européen. C'est désormais chose faite. Michael Jordan, Shaquille O'Neal, Kareem AbdulJabbar, Isiah Thomas, Magic Johnson, Larry Bird : voici une partie des légendes de la National Basketball Association que Tony Parker rejoint en cette année 2007 bénie. Drapé dans son drapeau bleu-blanc-rouge, le natif de Bruges n'en revenait pas : “Je vais avoir mon nom gravé à côté de légendes comme Michael Jordan, Larry Bird... On n'effacera jamais cela. Quand je regarde ce trophée, je pense que je vais me réveiller demain et je vais toujours croire que c'est un rêve, un rêve très lointain. Et pourtant, son plus grand défi sera peut-être sans les Spurs : avec l'équipe de France. Après avoir conquis les Etats-Unis, le numéro 9 des Texans espère briller avec les Bleus. Une formation qui lui tient tellement à coeur. “J'aimerais bien réaliser de belles choses avec l'équipe de France”, soupire l'ancien pensionnaire de l'INSEP qui s'en veut toujours d'avoir échoué à la troisième place de l'Euro 2005. Sacré champion d'Europe juniors en 2000 aux côtés de Boris Diaw et Mickaël Pietrus, TP rêve de rééditer cette performance chez les “grands”. Et pourquoi pas dès cet été lors de l'Euro espagnol. Avant Tony Parker © BELLENGER/IS/FFBB 26 de briller à Pekin où il sera au sommet de son art ? F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 LE DÉPARTEMENT DE LA FORMATION DE L'INSEP Michel GODARD S'il est une caractéristique de l'organisation du sport de haut niveau français, c'est bien l'attachement au double projet : réussite sportive et réussite scolaire, universitaire ou professionnelle. Il en va de la pertinence de la formation aménagée qui accompagne nos athlètes et c'est bien à l'INSEP que celle-ci offre le plus de garanties et le plus de possibilités. C'est pourquoi, nous avons demandé au chef du département de la formation, notre collègue Michel Godard de bien vouloir actualiser notre information sur le sujet. Elle est on ne peut plus précise. Merci Michel. Carrière de Michel Godard : athlète de haut niveau, CTR de hand ball, chef du département du SHN et des formations au CREPS de Lorraine. Il passe le concours d'inspecteur de la jeunesse et des sports avec succès et devant l’adjoint au chef de bureau de la vie de l'athlète au MJSVA avant d’arriver sur son poste actuel à l’INSEP en septembre 2006. La démarche développée au sein du département de la formation vise à positionner l'INSEP au niveau national et international en tant que “pôle de formation, d'expertise et de conseil” au service de l'élite sportive et des cadres supérieurs du sport. Afin de répondre à cette mission, trois objectifs ont été identifiés. Voici quelques actions significatives développées par le département de la formation de l'INSEP et illustrant ceux-ci. 1. Contribuer à la réussite de la rénovation et de la modernisation de l'INSEP. Le développement de l'ingénierie pédagogique de formation ouverte et à distance (FOAD). Sous la conduite d'Eric Labouchet, chef de projet, la FOAD c'est aujourd'hui : 45 000 connexions, 1 606 personnes connectées, 3 200 grains pédagogiques et 21 790 heures de connexions pour les sportifs (ves) de haut niveau et les cadres supérieurs du sport. C'est aussi un réseau avec l'ENV, le CREPS d'Alsace, le CREPS de Montpellier, le CREPS de Lorraine, prépa sport de PACA, la fédération française de tennis et celle de tennis de Table. C'est enfin l'ouverture de la plateforme en 2006 aux CTS (DTN et entraîneur (e) s nationaux (les)) dans le cadre de leur formation continue. A titre d'exemple, Manuela Montebrun, sportive de haut niveau en athlétisme, médaille de bronze aux championnats du monde en 2003 a beaucoup utilisé la plate-forme pour préparer son professorat de sport qu'elle a réussi en 2006. La contribution au concept d'Information Sportive Partagée (ISP). A la demande de la direction des sports du MJSVA et avec le concours des partenaires institutionnels (la préparation olympique et paralympique, l'As DTN…), l'INSEP participe à “la mise en réseau” du sport de haut niveau, à la capitalisation des connaissances et des savoir-faire, au développement des communautés de pratiques, à la mise en place d'outils collaboratifs et à la valorisation des ressources numériques. 2. Assurer aux sportifs (ves) de haut niveau (SHN) des conditions optimales de formation et de professionnalisation future et mettre en œuvre la formation des cadres supérieurs du sport. La mise en place d'un dispositif d'accompagnement individualisé. 30 sportifs et sportives de haut niveau, en échec de leur premier parcours de formation, sont accompagnés personnellement par Christine Julien et Véronique Leseur, afin de reconstruire avec eux, leurs projets professionnels. L'accompagnement dure, en fonction des sportifs (ves), entre 3 et 6 mois. A titre d'exemple, Jérôme Thomas, double médaillé olympique de boxe anglaise et Anna GOMIS, médaillée olympique à Athènes en lutte, bénéficient de ce dispositif. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 27 Le département de la formation de l'INSEP La formation des conseiller(e)s techniques sportifs(ves) ; des directeurs (trices) techniques nationaux (les) (DTN) et des CTS exerçant des missions d'entraînement. managers d'entreprise et les sportifs de haut niveau qui Les chiffres clés de cette formation montrent concrètement le savoir-faire de Martine Cornillon et de ses collaborateurs : Cette journée a vu la présence de monsieur Jean François Lamour, monsieur Renaud Dutreil et du ministre belge des sports. Elle a été conclue par le Premier Ministre. - la formation d'adaptation à l'emploi : 47 jours de formation pour 16 DTN (promotion Robert Bobin) et 11 jours pour la session suivante, 9 DTN (promotion Honoré Bonnet), Ghany Yalouz (lutte), Robert Durville, Michel Sicard (escrime), Franck Chevalier (athlétisme) et Brigitte Deydier (judo), pour ne citer que ces DTN, ont bénéficié de ce dispositif, -le formation continue des DTN : 9 jours de formation, -des journées d'information (8) pour 330 CTS exerçant des missions d'entraînement, -la formation continue des CTS : 31 jours réalisés, -l'accompagnement des professeurs de sport stagiaires en formation initiale : 25 jours réalisés. La réalisation des référentiels professionnels des entraîneur(e)s nationaux (les). Deux chercheurs du département de la formation de l'INSEP, Philippe Fleurance et Sylvie Perez, ont réalisé, à la demande du MJSVA (direction des sports), un référentiel mettant en exergue les évolutions du métier d'entraîneur (e) national (le) et les réponses adaptées à y apporter. Un référentiel de formation a été élaboré. 3. Participer au rayonnement national et international de l'INSEP autour de nos domaines d'expertise et de conseil. L'organisation du “premier carrefour de la performance”. Le 6 février 2007, l'INSEP a co-organisé, avec la direction des sports du MJSVA, le CNOSF, la POP, la fondation du sport et l'ESSEC, une rencontre entre les 28 a accueilli 1 150 visiteurs, 300 exposants pour 80 entreprises et 150 VIP. Le pilotage de la réalisation d'un ouvrage destiné aux candidats du professorat de sport. Le département de la formation pilote le réseau des centres de formation préparant au professorat de sport. A ce titre, il a largement contribué à la réalisation d'un guide (230 pages) préparant aux épreuves écrites et établi à l'intention des candidat (e) s au professorat de sport. L'implication dans le réseau européen de recherche AEHESIS (Aligning a European Higher Education Structure in Sport Science). Par l'intermédiaire de deux collaborateurs, formateurs à l'INSEP (Gérard Barreau et Gisèle Di Giaccomo), le département de la formation participe à la réflexion sur les formations, les qualifications et les certifications de demain dans un cadre européen constitué d'instituts nationaux (universitaires et non universitaires) des pays de l'Union Européenne. Après 3 années de travaux, l'AEHESIS présentera, en septembre 2007 à Rio Maior au Portugal, les conclusions de cette recherche sur les 4 thématiques suivantes : coaching, management des organisations sportives, éducation physique et sportive et force et fittness. En conclusion et pour ne pas les oublier, la division de la scolarité sous la direction de Pierre Thomas, en charge des sportifs scolaires, obtient chaque année plus de 90 % de réussite au baccalauréat. Emilie Le Pennec a “décroché” une mention assez bien au bac après avoir “accroché” à son cou une médaille d'or aux Jeux olympiques d'Athènes… F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 LA FÉDÉRATION NATIONALE DES JOINVILLAIS AU MÉMORIAL DE VERDUN - COLLOQUE NATIONAL “Les sportifs français dans la Grande Guerre” Les 12 et 13 mai 2007, des Joinvillais issus de toutes les régions de France se sont retrouvés dans la ville de Verdun pour participer au premier Colloque historico- sportif organisé par la FNJ en partenariat avec le Mémorial. Honorer les hommes et les femmes tombés au champ d'honneur, fait partie de l'indispensable devoir de mémoire de toute nation respectueuse de son histoire. Il convenait que ceux de nos compatriotes qui étaient des sportifs et qui ont fait leur devoir, mais aussi que le sport qui a participé de la sauvegarde des soldats en terme de préparation physique, fassent l'objet d'un colloque de réflexion et d'une commémoration adaptés. En collaboration avec le Mémorial de Verdun dirigé par le colonel Pierson, nous avons bénéficié de la présentation d'éminents conférenciers qui passionnèrent les auditeurs par la richesse des sujets délivrés en compétence et avec brio. Nous avons inauguré dans le Mémorial, l'exposition spécifique au sport, riche en éléments représentatifs de l'époque. Elle se tiendra jusqu'au mois de juillet. C'est accompagnés d'une délégation de l'EIS avec son fanion et sa garde, commandée par le lieutenant-colonel Lavergne, entourés de 95 joinvillais émus et recueillis, que nous avons eu l'honneur de dévoiler, dans l'ossuaire de Douaumont, la pierre commémorative du sacrifice de nos camarades sportifs dans la guerre de 14-18. François COCHET, Professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Metz • “Une mission nouvelle au sein de l’Ecole de Joinville pendant la Grande Guerre” Gilbert ANDRIEU, Professeur honoraire de l’Université de Bordeaux II • “Une fédération sportive et la guerre : l’exemple de l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques” Paul DIETSCHY, Maître de conférences de l’Institut d’Etudes politiques de Paris • “Le football dans la guerre de 1914-1918” Arnaud WAQUET, en thèse d’Histoire à l’Université de Lyon 1 • “Les sportifs célèbres dans la presse entre 1914 et 1918 : imageries populaires et propagandes” • “Les Young Men’s Christian Associations, les foyers du soldat franco-américain et la diffusion du sport pendant la première guerre mondiale” Thierry TERRET, Professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Lyon 1 UFR STAPS, Directeur du Centre de Recherche et d’Innovation sur le Sport. Christian Blareau Rappel : un numéro spécial “Verdun” est en cours d’élaboration. Jean-Michel Oprendek Concrètement, pour répondre à quelques questions, le projet s’est développé comme suit : Une réunion au siège parisien de l’association des Gueules cassées (fondateur du loto national) a permis aux initiateurs du colloque de le présenter au comité scientifique du Mémorial de Verdun qui a entièrement validé les thèmes des conférences. Le président Jean-Michel Oprendek et Christian Blareau, le chef de projet, ont été parallèlement accueillis au Mémorial de Verdun, les 20 et 21 février derniers, par le colonel Xavier Pierson, directeur du Mémorial, et son adjoint Antoine Rodriguez afin de finaliser le cahier des charges de la dite organisation. Cette troisième réunion sur sites, entre les concepteurs du projet, a permis de récapituler tous les besoins en terme de logistique et surtout de prévoir l’ordre des principales interventions que vous découvrez ci-dessous. Six conférences ont été validées par le directeur du comité scientifique du Mémorial de Verdun, monsieur Antoine Prost, professeur émérite de l’université Paris 1 – Panthéon Sorbonne, qui a ouvert les travaux suivants : • “La préparation sportive dans l’instruction militaire dans la guerre de 1914-1918” F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 29 UN JOINVILLAIS, MAURICE GENEVOIX MAURICE GENEVOIX Rabelais sous les espèces de l'écoIier limousin “tousseux, rêveux et rassoté”. Si l'on allait, quelques siècles plus tard, qualifier de “cagneux” les bachoteurs prolongés qui préparaient le concours d'entrée à Normale ce n'était pas sans quelque apparence. Mais Dieu merci, même alors et malgré la contrainte de règlements bornés, il nous restait assez d'échappatoires pour conjurer ces dangereux maléfices. Et d'abord notre jeunesse même son admirable vitalité. Un article de feu monsieur Maurice Genevoix. secrétaire perpétuel de l'Académie française, soldat de la grande guerre, joinvillais et comme ces lignes en attestent, fier de l'être. DU LYCEE A JOINVILLE Il ne s'agit pas hier, mais d'avant 1914. On sait la complaisance du grand âge pour les prestiges de la mémoire; je prie d'avance qu'on me la pardonne. En ce lointain temps-là, nul ne parlait encore des “accélérations de l'histoire”. La vie des élèves internes dans les lycées de la troisième république, était restée à très peu près ce qu'elle était sous la férule de Fontanes, confinée, sans sourire, rythmée de l'aube à la nuit par le tambour du tapin. II nous éveillait à six heures, a cinq à partir de Pâques. Pour des bambins de dix à onze ans, c'était dur. J'ai dû atteindre l'âge de la caserne pour rattraper l'arrièré de sommeil accumulé au lycée d'Orléans. Ce régime, de surcroît laborieux, avait toutes les chances de perpétuer un type d'adolescent prolongé, déjà épinglé par 30 Nous avons eu à Orléans un “prof de gym” dit “le père Thom”, qu'un médiocre état de santé n'incitait guère à prodiguer son talent et son exemple. Mais lorsqu'il y consentait, c'était en moi une montée d'admiration et d'enthousiasme dont je retrouve aujourd'hui encore la chaude intégralité. Car j'ai su alors, grâce a lui. ce qu'ètalt le style, l'adéquation parfaite du mouvement à son image surréelle, à sa beauté intemporelle, peu à peu dévoilée, soudain donnée, toute perceptible, et désormais inoubliable. C'est pourquoi j’oserai dire que je suis resté son disciple. Je n'étais pas le seul. Mais presque tous, nous restions en chemin. Presque tous doués à quelque égard, II nous manquait néanmoins l'étincelle. l'Inspiration secrète et décisive qui fait s'ouvrir toutes les portes sur les "grands soleils" à la barre fixe et l'essor des trapèzes volants. L'heure hebdomadaire du père Thom nous laissait sur notre faim. II nous fallait, il me fallait, vers Joinville. un relais. Ce fut, providentielle dans notre “cour des grands”, la barre fixe, point de ralliement quotidien, foyer d'émulation merveilleux. J'y ai parfait assidûment, avec les mordus de ma sorte, les Allemandes et les Françaises, les pompiers, les simults et les grands échappements. C'était préparer de loin l’étonnement des lieutenants de peloton qui allaient découvrir en ma personne, à la caser puis à Joinville, un normalien qui grimpait au portique, départ assis et jambes à l'équerre, corde lisse ou perche au choix, à la seule force des bras. Que tout cela, à soixante-dix ans d'intervalle, reste présent et capiteux. Notre moniteur joinvillais s'appelait Mahieu. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Un Joinvillais, Maurice Genevoix J'entends encore sa voix puissante résonner entre les baraquements, déjà vétustes, de la Faisanderie. Je revois avec lui, aussi souriants et amicaux, Bonnefoy, Robillard, le petit et blond Lacroix, dit La Puce, à qui rien n'était impossible de ce que peut tenter, imaginer et réussir un gymnaste de vingt-cinq ans. Exaltantes journées de Joinville ! Nous nous y entassions quatre cents. Le stage était de dix semaines. Dix semaines de courbatures et de lévitation enchantée : à notre tour de nous envoler. Enfin presque tous. Les culsde-plomb même y étaient heureux, la camaraderie les soulevait. L'une des dernières épreuves nous lançait, en peloton serré, sur les routes de La Boucle de Marne. “Pas gymnastique” sur dix-sept kilomètres. L'entraînement était si allègrement mené, si intelligemment conduit qu'à de très rare exception près tout le contingent ralliait, circuit bouclé, la longue allée du sprint final. Robillard, meneur de course, devait pousser sans marchander sa pointe pour ne point baisser pavillon devant les meilleurs de la troupe. Et le reste suivait, étiré quelque peu sans doute, mais encore homogène, solidaire et joinvillais. Cette solidarité ascendante, ce collectivisme des jambes et des poumons, des biceps et des pectoraux, là était à mon sentiment la vertu singulière de Joinville. Nos moniteurs étaient des maîtres soucieux des hommes pour oublier nos matricules. Lorsque aujourd'hui je les évoque, un à un, fidèlement toujours, !a fierté que J'éprouve, se confond avec ma gratitude. Et si c'est là parler de moi, que ce soit d'un parmi les autres. Me revoici, debout sur le muret qui borde et domine de deux mètres le fond de la fosse sablée. A côté de moi, notre officier de groupe, le lieutenant Garlopeau. Moustache noire, regard vif et voix lente, képi en tête, col du doman dégrafé, il tourne le dos à la fosse. Il me regarde, un vague sourire au fond des prunelles. “Comme ceci”, murmure-t-il. Et déjà il a sauté, lentement, à la renverse. J'ai l'impression qu'il se laisse aller, nonchalant sur quelque divan invisible. Mais au dernier instant il se groupe, pivote prestement sur luimême et se retrouve debout sur le sable, achevant en beauté un saut périlleux arrière parfait. Alors il lève la tète vers moi, franchement rieur à présent. J'entends de nouveau sa voix : “Allez-y...”. Comment n'y pas “aller” en effet ? Me revoici à son côté, mais cette fois au bas du muret les pieds d'aplomb sur le sable. Encore sa voix : “quel dommage, me dit-il, que vous soyez reçu rue d'Ulm ! Je vous aurai gardé ici, comme moniteur.” Quand je parlais, tout à l'heure, de fierté... F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Maurice GENEVOIX 31 LES PRÉCURSEURS “L’incompréhension du présent naît fatalement de l’ignorance du passé. Mais il n’est peut-être pas moins vain de s’épuiser à comprendre le passé si l’on ne sait rien du présent” (Marc Bloch) Gérard Dupont ECOLE D’INSTRUCTION MILITAIRE SPORTIVE DE PAU (EIMS 1941-1942) Introduction Depuis le colonel Amoros jusqu’à la fermeture de l’Ecole Supérieure d’Education Physique de Joinville le 3 septembre 1939, le but de l’enseignement a été de préparer les militaires au combat en formant des moniteurs et des instructeurs d’éducation physique pour les Ecoles militaires et les corps de troupes et en perfectionnant l’enseignement de l’escrime. Ce but de l’Ecole de Joinville est fixé par l’instruction ministérielle du 1er septembre 1912. A la déclaration de guerre le 28 juillet 1914, l’Ecole de Joinville ferme ses portes. Mais voici que des chefs avisés tel le général Gouraud qui considérait que la guerre de tranchées amenait une fatigue nerveuse plus que musculaire, manque de sommeil, tension de l’esprit sous le fracas du canon, décida que lorsque les combattants descendraient au repos, on les soumettrait à un entraînement physique en vertu de cette conviction : “les troupes entraînées ont moins de pertes que les autres. Plus vous aurez d’hommes instruits, moins vous aurez besoin d’hommes”. Ceci eut pour effet la réouverture de l’Ecole de Joinville en 1916 sous les ordres du commandant Labrosse avec le lieutenant Louis Baissac, les adjudants Cauvin, Coulon, Gajan blessés de guerre récupérés dans des dépôts. Elle prit nom de Centre d’Instruction Physique et d’Escrime à la baïonnette. Elle fut aussi chargée de l’organisation de centres régionaux. L’Ecole reprit son assise normale à partir de 1919 avec le succès que l’on connaît. Elle ferma à nouveau ses portes le 3 septembre 1939. 1 – Entrons dans le sujet en reproduisant in extenso un article que le général Albinet avait rédigé à l’intention des Joinvillais en 1972. Il fut le commandant de l’EIMS et son fondateur. Joinvillais indéfectible, il était cadre à l’Ecole de Joinville en 1924 en qualité de lieutenant, chef de la section des gradés indigènes. Athlète de valeur, grand sportif luimême, excellent joueur de rugby, champion de France militaire du relais 4 X 100, il fut sélectionné pour les JO de 1924 au saut en longueur. Comme colonel il devait être à partir de 1962, chef du Service Interarmées de l’Entraînement Physique et des Sports (SIEPS) 32 “La défaite de juin 1940 avait mis en évidence le défaut majeur de nos unités, l’insuffisance de la résistance physique, notamment chez les cadres. Quelques jours d’efforts pénibles, quelques nuits sans sommeil avaient eu raison de l’énergie de beaucoup trop de chefs et de leurs troupse. Aussi, le haut commandement de l’Armée Française réduite à 100 000 hommes, reconstituée en métropole et de 120 000 Outre-Mer, s’efforça - t- il de donner à cette petite armée appelée à encadrer les organisations de résistance que l’on commençait à constituer, un moral élevé et une valeur physique optimum. Chaque grande unité s’y employa, mais les résultats furent variables ; brillants dans la division militaire du général de Lattre de Tassigny, ils se sont avérés à peine moyens dans d’autres. La nécessité d’une méthode commune et de cadres bien préparés à leur tâche devint évidente. L’Etat Major de l’armée arrêta les grandes lignes de cette organisation ; elle comportait notamment le remplacement de l’Ecole de Joinville dont la disparition se faisait cruellement sentir. C’est en septembre 1941 que l’Ecole de Pau ouvrit ses portes. Cette ouverture avait été retardée par la réalisation des travaux d’équipement du site du Hameau qui en était dépourvu. Elle était chargée de l’élaboration d’une méthode d’instruction militaire par des procédés sportifs, de sa diffusion dans l’armée et de la préparation des cadres qui l’enseigneraient à leur tour à leurs camarades des corps de troupes. Les officiers, sous-officiers et caporaux, futurs stagiaires devaient être choisis parmi les meilleurs instructeurs militaires. L’Ecole aurait donc surtout à mettre l’accent sur la partie sportive de son enseignement. Aussi, pour assurer son encadrement, l’un des principaux soucis du commandant désigné pour cette nouvelle Ecole, fut-il de rechercher les anciens Joinvillais. Bien peu hélas étaient disponibles, les tués, les blessés et les prisonniers étaient nombreux. Nombreux aussi étaient ceux qui avaient suivi le colonel Beaupuis au CNMEA d’Antibes, mais ceux qui purent rejoindre Pau y apportèrent leurs solides connaissances militaires et sportives, le magnifique moral et la haute conscience professionnelle qui firent la renommée mondiale de Joinville. L’Ecole comprit quatre sections : entraînement physique général et sports, instruction militaire sportive, contrôle et enseignement médico physiologique, escrime, avec les Maîtres Cléry, Gainet, Gardere, Marty, Chardonneaux, Barbas. Pour bien marquer que “PAU” continuait “JOINVILLE” le stade d’honneur reçu le nom de “Capitaine Lartigue” Joinvillais glorieusement tué en 1940 et sur son socle F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Les précurseurs monumental du mât des couleurs fut apposée une plaque de marbre portant en lettres capitales dorées “A la mémoire des Joinvillais morts pour la France”. L’EIMS fonctionna pendant 13 mois, faisant preuve d’une très grande activité. Durant cette courte période, elle avait notamment organisé 12 stages. • 3 de formation de cadres d’une durée de 5 mois ; le troisième fut interrompu en raison de l’invasion de la zone sud par l’armée allemande, ce qui provoqua un drame pour les stagiaires venus d’Alger « Maison Carrée » qui, bloqués n’eurent que la ressource de rejoindre leur base originelle via l’Espagne ; comportant chacun deux séjours en haute montagne, ces stages réunirent au total 84 officiers, 455 sous-officiers et caporaux. • 6 d’information de 6 à 13 jours qui furent suivis par 9 généraux, 16 colonels , lieutenant colonels, 74 commandants, 560 officiers subalternes et élèves de grandes écoles. Et ceci tout en élaborant la méthode nouvelle d’instruction militaire, en assumant un perfectionnement poussé de ses instructeurs et moniteurs afin que leurs valeurs morales et techniques atteignent le niveau d’une Ecole nationale digne de sa marraine JOINVILLE qui lui servait d’exemple. La dissolution de l’armée entraîna la transformation de l’Ecole en Centre Régional d’Education Physique et Sportive, (CREPS) organisme civil. Elle revécut à la Libération sous l’impulsion du capitaine Francis Pottier (1) stagiaire EIMS en 1941, pour en 1946 donner naissance à l’Ecole Nationale de l’Entraînement Physique Militaire de Pau. 2 – IMS de quoi s’agissait-il ? Dans l’introduction nous avons évoqué ce qui s’est passé lorsqu’en 1916, les soldats au repos étaient soumis à l’entraînement physique. Ils étaient préparés au ramper, au lancer de grenades, au transport d’un camarade blessé, à l’escrime à la baïonnette et au saut d’obstacles. A l’EIMS il s’agissait de reprendre ce qui s’était fait en 1916 en améliorant l’aisance et l’efficacité de ces actes de combat par un apport d’éducatifs sportifs. Les mêmes actes de combat étaient étudiés. Prenons quelques exemples explicatifs : • ramper, alternatif ou simultané, éducatifs de la natation. • bond, départ du 100m, course, crochets du rugby, plaquage au sol, chute sur les poignets de la gymnastique. • lancer de grenades, debout éducatifs du lancer de javelot, à genoux éducatifs du saut de haies, translation sur les cuisses • brancardage, charger un blessé éducatifs de la lutte Gréco-Romaine. • escrime à la baïonnette, éducatifs de l’escrime. A l’exception du franchissement d’obstacles, les séances se déroulaient sur des plateaux Hébert. Cependant, pour donner la leçon d’IMS, il fallait être formé sur le plan sportif ; ainsi les élèves recevaient l’enseignement et la formation à la qualité de Moniteur EPS. Le but du stage était bien fixé. 3 - Encadrement de l’ECOLE Cette liste n’est pas exhaustive. Ce brillant encadrement fort étoffé s’adressait comme l’indique le Général ALBINET à plusieurs catégories de stagiaires, principalement aux stagiaires de longue durée - ceux-ci étaient de cinq catégories - Officiers Subalternes - Capitaines – Lieutenants – Sous-Officiers Supérieurs - AdjudantsChefs et Adjudants - Sous-officiers subalternes, Sergents-chefs, Sergents - Caporaux-Chefs et Caporaux et Médecins Capitaines et Lieutenants. Durant cinq mois ils allaient être soumis à un programme physique, pédagogique, technique que nous allons retracer. Avril 1942, E.I.M.S. PAU Le Hameau - Une partie des moniteurs rang du haut, de gauche à droite : Durand, Guiblin, Desclaux, Cne Larrouy, Charpiat, Desjours, Lamarche, Bonnet, Corroyer. 2e rang : Lavergne, Gourgues, Estival, Leclaire, Poyard, Micheli, Lietar, Storme. 1e rang : Schiltz, Roxach, Varlier, Vilar, Dax, Oczkowiski. Manquent : Dercot, Lux, Courreau, Henry, Capdevielle, Vaillant, Chevassus, Sanche, Famose. Maîtres d’Armes : Clery, Marty, Chardonneaux, Gainet, Barbas, Gardère. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 33 Les précurseurs 4 - MATIERES PRATIQUEES ET ENSEIGNÉES a) Entraînement Physique Généralisé. La méthode Hébert avant été adoptée en tant que méthode nationale de préférence à la méthode dite Française. Le choix s’appuyait sur la courbe d’intensité et l’alternance d’effort et de contre-effort. En outre, elle avait un dosage pertinent – en forts, moyens et faibles. Les séances pratiques étaient quotidiennes par les trois modes de sollicitations : plateau non aménagé, plateau aménagé, parcours naturel non reconnu ou reconnu. Après une période formatrice, peu à peu, la pédagogie pratique apparaissait et chaque élève était invité à diriger la séance. b) IMS Le même enseignement que pour la méthode naturelle était dispensé par des séances sur plateau non aménagé ou aménagé, franchissement d’obstacles exceptés comme il se doit. c) Pratique et enseignement sportif - ATHLETISME : • courses : vitesse (100, 200, 400 mètres), demi-fond (800, 1 500, 5 000 mètres), notions de course de haies sur des haies de 400 m. • sauts : longueur, hauteur, initiation à la perche. • lancers : poids, disque, javelot. - GYMNASTIQUE : barres parallèles, barre fixe, cheval de voltige (tous les sauts lune et sauts périlleux y compris), gymnastique au sol. - SPORT DE COMBAT : Lutte gréco-romaine, boxe, escrime. - SPORTS COLLECTIFS : foot-ball, rugby, basket. Rencontres Intergroupes, notions d’arbitrage. CONCLUSION Le général Albinet, dans son article, précise qu’à la Libération, sous l’impulsion du capitaine F. Pottier, l’Ecole réouvrit ses portes et qu’elle fonctionna jusqu’en 1946 (1). Elle devint alors Ecole Nationale d’Entraînement Physique Militaire. Elle fut transférée à Antibes en 1953. Elle a incontestablement été héritière de l’EIMS donc Joinvillaise et si un doute ou une contestation subsiste, je voudrais appeler l’attention sur le fait du mémento EPM du général de Lattre, EPG – EPS – EPC, est une suite fidèle de l’IMS. Joinville est bien le fil d’Ariane, qui oserait le couper au risque de ne pas sortir du labyrinthe… ! Gérard DUPONT Ex-Stagiaire 1942 de l’EIMS Diplôme de moniteur avec mention “bien” (1) Archives collectives de BCAAM de Pau Jacques Gourgues, champion de France de Gymnastique sportive aux après 1938 : Junior à Grenoble 1953 : Senior à Strasbourg 1946 : Major de la promotion Bouazat, diplôme d’Etat de Maître d’E.P.S. sport à l’Institut National des Sports de Joinville. d) Pédagogie appliquée. Cours théoriques, préparations écrites des leçons et direction pratique des séances e) Enseignements particuliers Cours d’anatomie physiologique, de massages et de soins sportifs donnés sous la direction du médecin chef de l’Ecole et par lui-même. Stage en haute montagne : 10 jours, Cirque de Gavarnie Initiation, courses et ascensions autour et au-delà de 3 000 m pour au final le Vignemale, 3 298 m. Venaient la fin du stage et le moment des examens en vue d’obtenir le diplôme de moniteur EPS et IMS. Il comportait des épreuves physiques athlétiques et de combat, des épreuves écrites et des interrogations orales en anatomie physiologique notamment. Le diplôme était accordé avec mention T. Bien, Bien, Assez Bien ou sans mention. 34 Groupe d’élèves stagiares au grand portique de 10 mètres sur la passerelle d’équilibre. A gauche debout, Maisonneuve, grand athlète de demi-fond. Assis à côté de lui, Gérard Dupont. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 VIENT DE PARAITRE Des Jeux et des crimes. 1936. Le piège blanc olympique de Monique Berlioux aux éditions Atlantica. Des jeux et des Crimes, en brossant un large panorama de l’Allemagne des années trente, démontre l’importance de l’Olympisme et du sport d’élite dans la marche du IIIe Reich vers la plus sanglante des guerres modernes. Pourquoi les IVe Jeux d’Hiver et non la colossale célébration de la XIe Olympiade à Berlin ? Parce que 1936 fut une année charnière de l’histoire mondiale. Les Etats s’étaient faits et défaits depuis la Grande Guerre. Et tout ce qui advint à GarmischPartenkirchen fut la répétition générale en vue de Berlin, cinq mois plus tard. Les Crimes ? Ce sont les forfaitures, les persécutions, les tueries raciales de la dictature nazie alors que se préparait puis se déroulait la fête olympique sous la croix gammée. Lors de sa longue vie sportive et professionnelle, Monique Berlioux a rencontré les plus hautes figures de la politique et les plus grands champions mondiaux. Elle les a fait revivre au cours de 850 pages remplies d’anecdotes et de souvenirs vécus. Savate, Canne et Bâton, au fil des siècles. La véritable histoire de la Boxe française. Mai 2007 éditions - de Pierre Tarravello et Luc Cerutti (secrétaire général du comité Languedoc Roussillon) La volonté des auteurs a été pour chaque époque, de replacer ce sport dans son contexte historique, politique, social, de réaliser ainsi un ouvrage grand public, abondamment illustré, qui plaira au technicien averti comme au lecteur curieux de sport et d’histoire et qui aura sa place chez tous les amoureux de la savate. La rage d’être français de Mahyar Monshipour. Champion de France, champion d’Europe, champion du monde de boxe, c’est l’histoire d’un jeune iranien arrivé en France le 16 août 1986 à l’âge de 11 ans. Au travers de ce livre, c’est un exemple que le parcours de Mahyar. C’est celui d’un sportif talentueux qui a su identifier le sport dans l’ensemble des valeurs essentielles qui construisent une vie, celle d’un homme de cœur à la recherche de ses origines, de sa famille. C’est celle d’un citoyen français, fier de l’être, dans une sincérité et une simplicité touchantes à l’heure des grandes questions de notre société sur l’identité. “Demandez… DARRIGRAND-SPORTS” ! Il ne s'agit pas un instant ici de publicité, tout simplement de reconnaissance à l'endroit d'un éditeur qui fait toujours passer le Sport avant une recherche de profit. Ainsi les auteurs trouvent-ils la plupart du temps un accueil favorable de la part de Jacques Darrigrand, le Président des éditions Atlantica-Seguier (implantées à la fois à Biarritz - la maison mère - et à Paris), s'ils ont choisi de parler du sport en général, d'une discipline en particulier. Et joue également un rôle-clef dans ce domaine, Madame Nicole Pelissard-Darrigrand, cette épouse pour laquelle le Sport est une véritable religion. Naguère, grande championne de natation, dans cette discipline si difficile qu'est le plongeon, n'a-t-elle pas depuis continué de participer à tous les JO autrement que comme compétitrice, soit en tant que juge, soit en temps que journaliste ? On comprend alors comment elle a pu “sortir”, aux éditions Atlantica-Seguier bien sûr, cette admirable “GALAXIE OLYMPIQUE” nous livrant, commentés, tous les palmarès, toutes les biographies de champions. En suivant, Nicole Pelissard-Darrigrand fera également partie de la formidable équipe issue de l'association des écrivains sportifs qui contribuera à élaborer, concrétisant ainsi le souhait de Bernard Destremeau, son ancien Président, une si précieuse ANTHOLOGIE DE LA LITTERATURE SPORTIVE, et ce, sur l’initiative de madame Monique Berlioux, présidente en fonction, et évidemment avec le très actif concours de celle-ci. Si en tant qu'inconditionnel du sport, il vous vient un jour à l'idée de vouloir enrichir, davantage encore votre bibliothèque, vous savez ce qu'il vous reste à faire ! F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 35 LES MOTS CROISES JOINVILLAIS Mots croisés Horizontalement : 1 – Près de Malabry 2 – Change l’air. 3 – Service de renseignements – Participe inversé – Deux de RAB. 4 – Coulent ou dorment – Fit confiance. 5 – Club parisien – Un certain Guillaume suisse. 6 – Nouvelle lune – Calcina. 7 –A l’envers : pas habile. 8 – Il faut en avoir pour braver. Verticalement : 1 – La militaire l’est. 2 – A l’entrée de l’INSEP. 3 – Arrière en avant – Moitié de neuf – Petit saint. 4 – Prix – La vie. 5 – Saison – Sur rails. 6 – Parmi nous – Cria comme un tigre. 7 – Chef-lieu du Cantal. 8 – Près de Châtenay mais à l’envers. 1 2 3 4 5 6 7 8 1 2 3 4 5 6 7 8 SOLUTION DES MOTS CROISÉS JOINVILLAIS N°204 Horizontalement : 1 – FUSILIER – 2 – ANIMAL – 3 – II – PIEGE – 4 – ST – OS - TO – 5 – AE – RN – TD – 6 – STEREO – 7 – ESTE – ORN – 8 – SPORTIFS Verticalement : 1 – FAISANES – 2 – UNITE – SP – 3 – SI – STO – 4 – IMPORTER – 5 – LAISNE – 6 – ILE – ROI – 7 – ETTERF – RIGODONS LE COIN DU POETE (proposé par Jean Domard) Rudyard KIPLING, né à BOMBAY le 30 décembre 1865, décédé le 18 janvier 1936 à Londres, romancier, poète anglais, Prix Nobel de Littérature en 1907, auteur entre autres de LE LIVRE DE LA JUNGLE (1896) CAPITAINES COURAGEUX (1897) KIM (1901) et de ce célèbre texte, qui n’est autre qu’une règle de vie, avec le choc des mots et leur valeur : tout un programme ! SI TU PEUX… Si tu peux voir détruire l’ouvrage de ta vie Et, sans dire un seul mot, te mettre à rebâtir Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir, Si tu peux être amant sans être fou d’amour, Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre Et te sentant haï sans haïr à ton tour Pourtant lutter et te défendre. Si tu peux supporter d’entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-même d’un mot, Si tu peux être digne en étant populaire Si tu peux être peuple et conseillant les Rois, Si tu peux aimer tous tes amis en frère Sans qu’aucun d’eux ne soit tout pour toi, Si tu sais méditer, observer et connaître Sans jamais devenir sceptique ou destructeur Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître Penser sans n’être qu’un penseur, Si tu peux être dur sans jamais être en rage Si tu peux être brave et jamais imprudent Si tu sais être bon, si tu sais être sage Sans être moral ni pédant, Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite Et recevoir ces deux menteurs d’un même front Si tu peux conserver ton courage et ta tête Quand les autres la perdront, Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront, à tout jamais, tes esclaves soumis Et ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire TU SERAS UN HOMME, MON FILS ! Rudyard KIPLING 36 F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 ATTRIBUTION DES MÉDAILLES FÉDÉRALES - NOS BUTOIRS Robert TAURAND ÉCHELONS Année 2007 Année 2008 Année 2009 Année 2010 Calcul OR 2643 2683 2723 2763 chaque année + 40 ARGENT 3453 3533 3613 3693 chaque année + 40 BRONZE 4261 4381 4501 4621 chaque année + 40 Rappel : pour tenir compte de l’ancienneté dans l’attribution des médailles FNJ, il a été décidé que tout membre titulaire de l’échelon Bronze ou Argent peut obtenir l’échelon supérieur même s’il ne remplit pas les conditions par rapport aux dates butoirs. La condition obligatoire est de posséder 10 ans d’ancienneté sans aucune interruption de cotisation après l’échelon reçu. L’attribution de la médaille OR peut être délivrée exceptionnellement à des sportifs de haut niveau ou pour des services éminents rendus à la cause de la Fédération Nationale des Joinvillais. Le vice-Président Robert TAURAND Responsable de la commission des récompenses et distinctions LE VÉLO-CLUB DE LEVALLOIS Charles Coste, champion olympique sur piste à Londres en 1948, reçoit des mains des Valente, père et fils, le Trophée Paul Ruinard, créé en souvenir de celui qui, en son temps, fut, camp d'entraînement à la clef, un formidable novateur en matière de préparation des cyclistes. Le temps passe mais le Vélo Club de Levallois, le glorieux VCL aux couleurs blanc-bandes noires, reste celui avec lequel aucun autre Club cycliste ne peut rivaliser au plan de l'Histoire et du Palmarès. Que de titres remportés en effet par ceux qui plus tard, devenus professionnels, s'affirmeront davantage encore, qu'ils se nomment Guy Lapebie, “Milo” Carrara ou Emile Idée ! Chaque année, à l'initiative de son Président actuel, Michel Valente et de son fils Tony, le VCL organise une grande fête du vélo dont le fleuron est un critérium disputé par les meilleurs amateurs mondiaux dans les rues de Levallois. Et ça roule, ça roule, à plus de 50 à l'heure, pour le plus grand plaisir de milliers de spectateurs (près de 15 000 en 2006 !). Evidement, la fête ne s'arrête pas à cette compétition comme en témoigne la présence des grands noms du cyclisme d'hier, de Raphaël Geminiani à Raymond Poulidor en passant par le Belge Freddy Maertens ou par… Marina Coppi, la fille du grand Fausto, marraine pour la circonstance. Mais les anciens ne sont pas simplement là pour faire présence. Chaque année, en effet, ils débattent tous ensemble, et le plus sérieusement du monde. En témoigne, le sujet abordé la dernière fois ; tout simplement : le DOPAGE ! Qui, il n'y a pas si longtemps aurait pu imaginer de leur part un échange aussi “ouvert” ? Car il faut bien le dire, côté dopage, le silence n'a-t-il pas toujours régné ? Seulement voilà, si les anciens “pros” reconnaissent volontiers avoir parfois un peu “dévié” en leur temps, ils n'en remettent pas moins les choses à leur vraie place : par rapport à ce qui se passe de nos jours, la prise, pour certains d'entre eux, de quelques “fortifiants” tenait presque… de la plaisanterie ! Pour tout dire, les risques encourus par leurs successeurs, suite aux m?urs actuelles, les… terrorisent. Et ils se demandent, avec juste raison sans doute, si ces professionnels du début du siècle connaîtront, la retraite venue, un parcours aussi long que le leur, avec de telles réunions toutes de convivialité en prime ! F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Jean Donguès 37 LE SPORT N’EST-IL QU’UN MOT ? Gilbert ANDRIEU Il est plus fréquent, et probablement plus facile, de discuter du sport que des sportifs, des résultats que des actes humains qui les précèdent. Et pourtant ! A l’heure de l’informatique, il semblerait que l’homme en action ne soit plus qu’un produit dérivé de la technique. La technique le forme, fait de lui un champion et l’homme disparaît sous la médaille qui semble lui donner une personnalité que les media s’empressent d’illustrer. Il faut bien que l’athlète retrouve son corps pour qu’un officiel pende à son cou le fruit de la victoire… mais ce corps, à lui tout seul, peut-il représenter l’homme dans son ensemble ? Personnellement je voudrais dire que non et je vais essayer de m’expliquer. L’individu n’est pas une simple machine. Qu’il soit civil ou militaire, homme ou femme, jeune ou vieux, il est un tout complexe qui regroupe à la fois des capacités motrices, des capacités intellectuelles, des racines ethniques, des acquis culturels, une aptitude à s’adapter à son environnement et possède un fond plus personnel et ordinairement caché que les psychanalystes appellent l’inconscient. Jung, pour sa part irait plus loin en parlant d’archétype. Autant dire que depuis les débuts de la physiologie, ou de la fin du 19e siècle, nous avons pris l’habitude de remplacer l’homme par ce que nous en savons. Le savoir scientifique a remplacé l’humain après avoir pénétré sous la peau. La science a progressivement réduit l’individu à une somme d’organes, de fonctions, de capacités, d’attitudes, de comportements… L’homme est devenu un objet défini, délimité, mesurable, quantifiable, et on oublie que les sciences ne sont que le produit de quelques curieux à la recherche d’explications et de normes. Depuis que le pathologique, pour ne pas dire l’anormalité, a pris le dessus sur la normalité, l’être humain est devenu un malade qui s’ignore ou un être doué dont la productivité peut être améliorée. Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on parle de moteur humain, de capital humain et nous avons oublié, un peu vite, ce que Claude Bernard avouait dans son Introduction à la médecine expérimentale à savoir que l’expérience ne nous ferait jamais comprendre le pourquoi des choses ! Nous étions en 1865… 38 Nous nous satisfaisons ordinairement du comment pour la simple raison que seul le comment peut être mesuré, reproduit, amélioré, expliqué et, dans le monde du sport, tous ceux qui interviennent pour améliorer les performances d’un athlète, le conduire à la victoire, peuvent se sentir compétents et responsables, souvent plus que l’athlète lui-même sans qui l’acte glorifié ou discrédité n’existerait pas. Au risque de paraître hors sujet, je dirai que tous ceux qui gravitent autour de la performance ou de la victoire, l’athlète y compris, sont incapables d’expliquer ce qui survient chez l’individu au moment même où il atteint le sommet de son art, tout comme ils seraient incapables d’expliquer ce qui se passe au moment de la mort. Or, il me semble qu’il y a là une sorte de convergence que les mots expliquent mal et qui montrerait, si cela était possible, la véritable nature de l’individu. Au-delà de l’exploit, au-delà de l’acte maîtrisé, souvent inattendu ou inespéré, l’individu découvre un autre ego que ni les cognitivistes, ni les psychanalystes ne peuvent expliquer scientifiquement. Dans l’extase éphémère qui accompagne l’instant, magique en apparence, de la performance ou de la victoire, l’individu découvre ce qu’il a toujours été mais que la carapace culturelle lui cachait. Je crois bien que c’est cette extase que Pierre de Coubertin voulait faire partager aux spectateurs en rénovant les Jeux Olympiques… Ce n’était pas l’exploit mécanique qui pouvait servir de contrefort religieux aux Jeux Olympiques. Nombre de champions me comprendront sans que j’aille plus loin pour aujourd’hui. Toutefois il est possible d’apporter plus de détails pour faire comprendre qu’il serait temps de redonner à l’individu la première place dans l’acte observé et pour faire comprendre également que le sport est peut-être la seule école de vérité où l’homme peut apprendre à comprendre la vie et le sens de sa vie. Gilbert Andrieu *ANDRIEU G. Les jeux olympiques, un mythe moderne. Paris, L’Harmattan, 2004. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 RAVIVAGE DE LA FLAMME À L’ARC DE TRIOMPHE C’est le jeudi 9 mars que la Fédération nationale des joinvillais représentait le mouvement sportif pour le rallumage de la flamme du tombeau du soldat inconnu à l’arc de triomphe, pour l’année 2007. Comme de coutume, auprès du général Combette, c’est le président de la FNJ, qui officiait accompagné des membres du comité directeur, des joinvillaises et des joinvillais présents pour la circonstance, dans la solennité de ce monument prestigieux érigé en témoignage des hauts faits de notre histoire. Face à la flamme, le général Combette entouré des personnalités et accompagné de deux enfants des groupes scolaires invités à participer à cette cérémonie mémorielle. Le général Combette devant la flamme et les drapeaux des associations. Au fond de gauche à droite, le porte-drapeau Jean Daigneau, le président d’honneur Rudolphe Roger, le colonel Taurand, vice président de la FNJ, le président d’honneur Robert Leroy. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 39 ILS NOUS ONT QUITTÉS Alain BERNARDIN - Jacques DURAND - Mme HALTERMEYER - Georges LADEVIE - Roger LAVERGNE - Mario TORBIERO (père d’André) Hommage au Président René LAVERGNE “René Lavergne était un homme comme on en fait peu dans le monde du sport, mais aussi dans la société. Président du Comité des Joinvillais de MidiPyrénées, il avait su faire profiter notre fédération de sa longue expérience et de sa riche personnalité. Décoré des ordres les plus prestigieux de notre pays, il aura été un des fondateurs du sport en milieu rural, et, en toutes circonstances, il avait fait de son action un militantisme ardent. René était un défenseur intraitable des valeurs éducatives, n'hésitant pas à fustiger les dérives et les errements du sport de haut niveau, à dénoncer le laxisme avec courage, dans un style posé, clair et sans ambiguïté dans ses propos et ses éditoriaux. René Lavergne était un battant, un combattant et un homme de projets, sur un musée régional du sport, sur l'éthique avec éthisport. C'était un tenace et un homme en avance sur son temps; bouillonnant, il anticipait. Je témoigne ici, à vous, sa famille, à vous, ses amis, à vous toutes et tous unis dans un même hommage, d'une même pensée pour lui, qu'il a été pour la fédération nationale des Joinvillais un exemple qui faisait autorité morale dans notre mouvement. Membre du Comité Directeur, il était un intervenant majeur, s'exprimant avec force et conviction, réactif, défenseur des régions et de sa région, en homme du terroir, libre, solide, légaliste et intègre. Sa participation au service des actions sociales du sport et de la jeunesse, sa capacité de nouer les relations indispensables avec la DRDJS, CROS, CR, CG, le CREPS, la municipalité et toutes les entités indispensables à la cohésion sociale autour du fait sportif, ont été déterminants dans la construction du Comité Joinvillais de Midi Pyrénées. A bien des égards, celui-ci est à ce jour le plus important en effectif, en cohérence d'actions particulièrement joinvillaises et d'autres d'intérêt général, coordonnées avec les organismes de la société civile et militaire et surtout avec les responsables de tous bords. 40 Pour atteindre à cette efficacité, il a su former des équipes, s'entourer d'hommes et de femmes de qualité, ce qui est l'indispensable touche de l'accompli dans la conduite d'une carrière exceptionnelle menée en conscience. J'en veux pour preuve, cette extraordinaire réussite collective que fut l'AG de notre fédération, le 2 avril 2005 à Toulouse et qui reste sans équivalent dans l'histoire de notre association. Et nous savions, nous, que jusqu'au bout il serait resté à son poste, guide, sentinelle et gardien de la foi en l'autre, le jeune, l'adolescent, l'homme et la femme à éduquer avec et par le sport, mais aussi les retraités et ceux qui souffrent, qu'il n'oubliait jamais, ce qui n'appartenait qu'à lui, dans son indéfectible générosité. Aussi, je ne saurai revendiquer, au nom des joinvillais seulement, l'homme que fut René Lavergne. René Lavergne appartenait et appartient à tous. Il fut un citoyen du monde, un humaniste, un meneur d'homme et un créatif dans une société française qui aura toujours besoin d'exemples pour continuer dans l'harmonie son aventure humaine. “Toujours mieux entre nous, et avec nous, en toute amitié”, ce sont les mots de René, c'est son message. Merci à toi, Président, nous ne l'oublierons pas, nous ne t'oublierons pas.” Prononcé par le président Jean-Michel Oprendek lors de la cérémonie religieuse, samedi 6 janvier 2007 à Auzeville Tolosane. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 ILS NOUS ONT QUITTÉS Hommage à Georges LADEVIE Notre fédération est en deuil. Chacun de ses membres en mesure la réalité de la disparition de Georges Ladevie, notre Président d'honneur, qui nous dirigea pendant 17 ans. Chacun à sa manière se souvient de l'homme, du Président, de l'ami. C'est une grande tristesse que nous ressentons tous et que nous voulons partager avec les siens, avec vous, sa famille, sa fille, son fils, ses petits enfants et sachez que ce sont tous les joinvillais de France qui vous adressent aujourd'hui leurs condoléances attristées et émues. Nous vous exprimons notre authentique émotion et notre affection dans ces moments difficiles qui font ressurgir les profonds liens d'amitié qui nous liaient à votre père. Pour nous tous il fut un grand Président, un guide précieux, sûr et efficace. Né en 1921 au Laos, Georges Ladevie est titulaire du bac et d'un CAPES (EP). Engagé dans les troupes de marine en 1940, il choisit la carrière militaire. En 25 années d'activités, il participe à tous les conflits, particulièrement en Birmanie contre les japonais. Blessé 3 fois, son courage sera honoré par l'attribution de 5 citations dont 2 à l'ordre de l'Armée. Sa brillante conduite au feu, sera récompensée par la croix de chevalier de la Légion d'honneur à titre exceptionnel. Il quitte l'armée en 1966 pour embrasser une nouvelle carrière à l'Education Nationale jusqu'en 1983. Il totalisera 45 années de services civils et militaires. En 1975, appelé à la présidence de l'association des anciens de Joinville qu'il fait très vite légaliser, d'abord Association Nationale des Anciens de Joinville, puis en Association Nationale des Joinvillais pour la transformer en 1988 en Fédération Nationale des Joinvillais. Il dynamise la fédération et suscite la création de 9 nouveaux comités régionaux. En 1977, il fait ériger une stèle à l'emplacement de l'Ecole de Joinville pour le 25e anniversaire et fait baptiser la route qui passait devant “Avenue de l'Ecole de Joinville”. En 1981, pour célébrer le cinquantenaire de l'association, il organise à l'INSEP un grand gala sportif sous la présidence d'honneur de Monsieur le Président de la République. En 1982, il intervient auprès du Ministre de la Jeunesse et des Sports pour une diffusion générale d'une circulaire ministérielle sur la prévention des noyades et les 10 commandements du baigneur, inspirés d'un joinvillais, le médecin-colonel Lartigues. Il obtient pour la fédération le patronage des ministères de l'Education Nationale, de la Défense, de la Jeunesse et des Sports et également celui des Anciens combattants. Il fait inscrire la fédération à la “flamme sous l'Arc de Triomphe”, il crée la médaille fédérale (si prisée par les joinvillais), il met en place une cérémonie particulière pour récompenser les athlètes qui se sont distingués aux jeux olympiques par leur résultat sportif, leur tenue morale ou leur bon esprit de camaraderie. En 1990, il obtient que le nom de Maurice Genevoix soit attribué à un amphithéâtre à l'INSEP. Et tant d'autres actions importantes à mettre à son actif 5e dan de judo, il est l'instigateur de la pratique de cette discipline sportive comme formation physique et morale du militaire alors qu'il avait eu en charge une section du Bataillon de Joinville en 1956. Serviteur du sport comme il a su l'être pour la France en tant que soldat, Georges Ladevie aura été un dirigeant national de grande qualité, respecté de tous aussi bien des civils que des militaires. Cité en exemple pour sa fidélité, son dévouement et sa grande discrétion, il l'est également pour son humilité dans la conscience du devoir accompli. Il aura servi le sport et ses valeurs avec simplicité en mettant en œuvre des qualités d'homme d'honneur, généreux et plein d'humanisme. Sa vie fut celle d'un battant, à l'image du gamin de 16 ans, plus jeune bénévole pilote 2e degré, qui participe au tour de France aérien, en 1937. Bien armé pour la vie, Georges Ladevie n'aura cependant pas été épargné par les drames cruels qui marquent le cœur et l'esprit, ainsi la perte de sa fille victime d'un accident au cours d'une séance d'équitation et celle de son épouse atteinte d'une maladie invalidante durant des années. Lui-même devra subir de nombreuses et graves opérations. Elles auront assombri les 15 dernières années de sa vie, lui apportant souffrances et invalidité. Jusqu'au bout néanmoins, sa force intérieure lui donna le courage de faire face, de tenir avec un cran remarquable comme l'homme distingué qu'il était: - Commandeur de la Légion d'Honneur - Commandeur de l'Ordre National du Mérite - Commandeur des Palmes Académiques - Croix de guerre (39-40) (TŒ) - Croix du combattant volontaire - Croix du combattant - Médaille d'Or de la Jeunesse et des Sports - Médaille Or de la FNJ - Trophée des Joinvillais n°1 - Prix National Emile Borce pour sa carrière de dirigeant, décerné par l'AFSVFP Pour ce long et dernier voyage, dont personne ne connaît la destination, Georges Ladevie, notre ami, emporte avec toi dans ton bagage, l'estime, la reconnaissance et le respect de tous les Joinvillais. Drapeau en tête, comme à la parade, avec le cœur serré d'émotion, ils sont là et forment à ton intention une haie d'honneur. Elle te revient de droit. Bonne route Georges ! Là où tu es, tes amis te souhaitent un repos bien mérité. Prononcé par le colonel Robert Taurand, vice-président de la fédération nationale des Joinvillais, au cimetière du père Lachaise le jeudi 7 juin 2007, à l’invitation du président Jean-Michel Oprendek F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 41 ITINÉRAIRE D’UN PASSIONNÉ Présentation : Je l’avais annoncé dans la précédente revue et fidèle à sa parole, André Cazenave-Vergès, ancien commandant du Bataillon de Joinville, colonel de l’Armée de l’air, international militaire de rugby, nous fait découvrir, pour avoir servi sous ses ordres et donc en connaissance de cause, le parcours du colonel Gérard Dupont. En notre nom à tous, je le remercie pour cet article élaboré avec le style direct et chaleureux qui le caractérise. Jean-Michel Oprendek Lorsque notre Président Jean-Michel Oprendek, m’a demandé de retracer la carrière du colonel Dupont, j’ai hésité car je savais que cette tâche ne serait pas aisée. Mais j’ai finalement accepté car il apparaît que nombre d’entre nous ont gardé un exceptionnel souvenir de leur passage au Bataillon de Joinville, André Cazenave-Vergez sous ses ordres. Mes trois séjours au BJ à divers titres, me donnent une certaine légitimité pour témoigner sans trop de risque de déviationnisme… et mon souci permanent de vérité est un gage d’authenticité. Vous faire donc découvrir le parcours du colonel Dupont n’est pas une sinécure. Il a fallu d’abord se remémorer ses propres souvenirs puis chercher dans les archives, les articles de presse, les publications. Il a fallu surtout s’imprégner de l’esprit de l’impétrant, investir sa personnalité propre, faire renaître des émotions pour pouvoir ensuite témoigner de sa vérité. Répondant à la demande du Directeur de Cabinet Civil et Militaire du Ministre des Armées, le colonel Dupont avait rédigé un “essai de structures du sport dans les armées françaises” en mai 1965. A ce sujet, il déclarait : “On brasse indifféremment les activités destinées à entretenir la condition physique et morale du corps de bataille et la pratique des sports de compétition. Or, si l’une conduit inexorablement vers l’autre, ces activités demandent deux organisations distinctes”. L’école d’Antibes formait les cadres pour l’entraînement de base du combattant, le Bataillon de Joinville s’occupait des sportifs de haut niveau. Le colonel Dupont, dans la première partie de sa carrière, a bien appréhendé ce socle fondamental du sport aux armées. Lors de son passage au BJ, il a fait évoluer notablement la préparation des élites. On sait ce qu’il est advenu de ces structures avec la disparition du Service National. Il n’empêche que le colonel Dupont aura pris une part importante dans l’évolution du sport militaire. C’est ce que nous voulons vous montrer en quelques lignes. Vous faire découvrir le parcours du colonel Dupont c’est aborder un sujet – si je puis dire – sous un triple aspect. Une carrière militaire exceptionnelle, un itinéraire sportif fait de réflexion et d’action et une trajectoire d’homme aux mille facettes. La carrière militaire du colonel Dupont est une longue histoire. 42 Engagé volontaire pour la durée de la guerre en avril 1940, il sera maintenu dans l’armée d’armistice avec les classes 38, 39 et 40. Le 2e régiment de Hussards l’envoie alors à l’école des moniteurs EPS à Pau. Mais la déferlante allemande envahit le sud. Il sert alors d’agent de liaison d’un réseau de résistance animé par ses parents, gaulistes de la première heure. Menacé d’appel pour le STO, il s’évade de France pour l’Espagne en passant par les Pyrénées. Après cinq mois de prisons espagnoles, il embarque à Malaga sur le Sidi-Brahim, rejoint Casablanca et s’engage au premier groupe des commandos de France. Breveté parachutiste par les américains et à l’issue d’une intense préparation en Algérie, il est du débarquement en Provence en 44, fait toute la campagne de France jusqu’au Rhin et termine sa route au Voralberg en 1945. Dès lors, il prépare et intègre l’E.M.I.A en 1946 et après l’école d’application du Génie à Angers, comme jeune lieutenant, il rejoint les sapeurs à Mézières. Puis c’est l’Indochine en 1949, au génie militaire de la Légion Etrangère. Blessé, il est rapatrié en métropole en 1952. Avec en poche, le certificat technique acquis à l’Ecole supérieure technique du Génie à Versailles, il rejoint le 11e génie de Libourne. Pas pour très longtemps car son régiment fait mouvement sur le Maroc puis sur l’Algérie à Fort Flatters au Sahara puis Arzew et Médéa. Après quatre ans d’opérations diverses en Algérie, il rentre en France à Tarbes. Dès lors, sa carrière prend une nouvelle orientation car il est affecté comme cadre au Bataillon de Joinville le 1er juin 1960, successivement commandant de compagnie puis directeur technique sport, il devient Chef du détachement pré olympique à l’INS pour la préparation des J.O de Tokyo et enfin nommé chef de corps en 1965. L’Ecole Interarmées des Sports est créée à Fontainebleau en 1967, le BJ rejoint la Seine et Marne. Pas le colonel Dupont qui part en mission en Tunisie pour y créer, chose curieuse, l’Ecole Militaire d’Education Sportive.Mission accomplie, il revient comme chef d’Etat Major du service interarmées de l’entraînement physique et sportif de 1970 à 1973. Il est enfin, affecté au Secrétariat général de la Défense Nationale comme Colonel et part en retraite en 1979. J’espère qu’on me pardonnera ce survol en raccourci d’une brillante carrière militaire, longue de 40 ans, consacrée par de nombreuses citations et décorations. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Itinéraire d’un passionné Pendant ces 40 ans, le colonel Dupont, a été de toutes les campagnes pour défendre partout une certaine idée de la patrie, de la France. Mais, il n’a jamais été très loin du sport non plus. Pour tout cela RESPECT mon colonel. L’itinéraire sportif du “soldat” Dupont est lui, très linéaire. Il est passé par tous les stades du sportif militaire. Moniteur EPS, parachutiste, commando puis sportif de compétition à l’EMIA et à l’école d’Angers, rugbyman surtout, il prend rapidement des responsabilités d’officier des sports dans le Génie à Libourne et au Maroc. Avec son retour à Tarbes à la fin des années 50, il retrouve le rugby et l’arbitrage. Ses états de service sportif le font alors désigner pour l’encadrement au Bataillon de Joinville. Il a fait le tour, en 20 ans, des questions du sport de masse et du sport d’élite, du sport militaire et du sport civil. Ces expériences justifient qu’il ait des idées et qu’il veuille les mettre en pratique. Le BJ lui offre ce terrain d’expérience, c’est sa première contribution. Il faut se souvenir que les sportifs qualifiés de la redoute de Gravelle allaient s’entraîner à l’INS avec les cadres fédéraux une demi journée par jour. Gérard Dupont propose à sa hiérarchie d’utiliser la demi journée disponible pour faire de la préparation physique. Entouré d’une équipe de professeurs EPS, une méthodologie se met en place. A partir d’une batterie de tests, des séquences d’entraînement individualisées sont proposées. La méthode progresse avec l’apport du médecin capitaine Desbois, cardiologue et des professeurs de sport coordonnés par le sous-lieutenant Monginet – futur préfet puis directeur des sports au ministère éponyme – Une plaquette officielle voit le jour “L’entraînement à Joinville”. Elle prend en compte toutes les composantes d’un entraînement moderne : préparation physique par la course pour l’acquisition de résistance et d’endurance et par la musculation pour le travail de force et de puissance. Travail de maîtrise corporelle à partir des données de la systématique de Justin Tessier : maîtrise du corps propre, maîtrise de l’engin, maîtrise des déplacements, maîtrise du champ de jeu, maîtrise de l’opposition. S’y ajoute l’entraînement dit invisible, c’est à dire la récupération et l’alimentation. Les bases d’un concept d’entraînement total pour les sportifs de haut niveau étaient clairement formalisées. C’était, il faut s’en souvenir, il y a 45 ans. Avec circonspection puis intérêt, tout le sport français allait harmoniser ses principes disparates de l’entraînement autour d’une méthodologie rationnelle. On venait de rentrer dans une ère nouvelle pour les élites. On ne faisait plus du sport pour se développer et se muscler mais on faisait de l’entraînement à la course et de la musculation pour mieux se préparer à son sport de compétition. Cette publication fut d’un apport inestimable au travail et à la recherche des directions techniques des fédérations et de l’INS. Le commandant Dupont portait beaucoup d’intérêt à de nombreux sports, les sports co bien sûr, le football, le basket, le rugby mais aussi le cyclisme, la boxe, l’athlétisme entre autres. La deuxième contribution du commandant Dupont, fort de son expérience multiforme, fut d’oser dire au Chef d’état major des armées que l’armée française pouvait opposer aux anglais une équipe de rugby de militaires de carrière performante. On sait qu’à l’époque, le général Ailleret CEMA subissait une pression de ses amis britanniques pour qui, la rencontre de l’équipe des “British Combined Services” faite de militaires de carrière avec les soldats du BJ, avait un intérêt sportif limité et aucun intérêt militaire. Feu vert fut donné au commandant Dupont de constituer cette équipe de militaires de carrière des trois armées et de la gendarmerie. Après les sélections d’usage, le match de la réconciliation eut bien lieu le 1er mai 1965 à Paris (NB : j’en étais). Pour la petite histoire, les Combined Services l’emportèrent par 13 à 6 sous le regard intéressé de l’arbitre, Monsieur Bernard Marie – il fut ensuite le 1er arbitre français du tournoi des 5 nations et ultérieurement député – petite victoire sans doute pour les britanniques, grande victoire pour le général Ailleret présent au match et au banquet. Cette expérience fut renouvelée et élargie aux armées roumaines. Ce qui provoqua une réaction des armées russes avec qui les mêmes échanges furent établis. Une manière originale de pénétrer militairement au-delà du rideau de fer. Malheureusement pour les officiers et sous officiers français, cela ne fut poursuivi qu’un certain temps. Pourquoi ? Dieu seul et le président de la FFR le savent. Et c’est regrettable parce que les armées françaises avaient démontré la qualité de leurs cadres en rugby et elles auraient pu la démontrer dans de nombreuses autres disciplines. Elles ont été la base d’équipes nationales de ski, de parachutisme, de tir, d’équitation, de pentathlon moderne, de course d’orientation et j’en passe… Dans la plus grande discrétion, le commandant Dupont pourrait longtemps vous en parler. La troisième contribution de notre commandant du BJ est due aux relations qu’il avait su tisser avec les plus hautes autorités militaires autour de cette expérience rugby. Il y avait de quoi faire avec tous ces militaires. Mais ils étaient très mobiles avec le cycle des affectations successives et les changements de garnison. Les sportifs avaient du mal à s’intégrer aux clubs locaux – s’il en existait dans leur spécialité – et les familles rencontraient les mêmes difficultés pour la pratique de leur sport quotidien quand elles en avaient les moyens. En 1965, le général, directeur de cabinet du ministre des armées, demanda au commandant Dupont de conduire une réflexion sur les futures structures du sport dans les armées. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 43 Itinéraire d’un passionné Ce dernier suggéra que l’on crée au sein des armées des clubs selon la loi 1901, ouverts aux familles et aux personnels civils de la Défense. Un protocole allant dans ce sens fut signé en 1973 entre l’UFCSAA et le ministère de la Défense et en 1992 vit la naissance officielle de la fédération des clubs sportifs et artistiques de la Défense. Le sport et la culture se retrouvaient unis au sein d’une même structure fédérale et militaire. Je n’aurai pas l’outrecuidance d’attribuer toute la paternité de cette naissance au colonel Dupont. Je peux seulement témoigner de son engagement personnel dans cette direction, très tôt dans le temps, pour avoir avec lui beaucoup échangé sur ce thème. Et ultime rebond de cette philosophie, une thèse d’école de guerre en 1978 allait au bout de ce raisonnement : elle proposait de confier la partie préparation physique du combattant aux cadres militaires pendant le temps du service afin de mieux les « ajuster » à leur métier. Cette pratique serait obligatoire, contraignante, encadrée et notée. Par contre, la détente sportive libre, ludique, en “compensation” des contraintes du service, trouvait sa juste place au sein des clubs sportifs de la Défense Nationale, en dehors des heures dites de travail. Cette philosophie, cette thèse, était justement intitulée, “ajustement et compensation”. Elle allait devenir dans les années 1980 la doctrine officielle du sport dans les armées. On comprend donc, que la vision du colonel Dupont, reprise par ses “disciples” dans le droit fil de sa pensée, était en avance sur son temps. Et en cherchant encore un peu, on trouvera d’autres contributions : seules sont présentées ici celles jugées essentielles. Pour toutes ces contributions, fruits de l’expérience et de la réflexion et pour leur influence encore aujourd’hui dans le sport de masse ou d’élite, militaire ou autre chapeau, mon colonel ! La trajectoire humaine du colonel Dupont se découvre au détour d’un chemin de campagne, dans le Gers où il est établi depuis toujours, au point de rencontre de la forêt landaise et des vignobles du Madiran. Du pin, il a la vigueur, la souplesse contre les vents mauvais et la solidité dans la tempête. Et le pin, du fait de sa hauteur voit loin. Lors de la revue des troupes, sa démarche, sa souplesse et sa robustesse en font un personnage bien campé. Il a l’allure droite, sereine et fière d’un Pin. Du vignoble gersois il a hérité des caractéristiques du Madiran : un corps puissant, viril et rustique, une présence franche et un final arrondi, chaleureux. Le colonel Dupont réussit cet amalgame de force et de douceur, de rusticité et de chaleur, qui engendrent la bonne humeur et le poussent avec retenue vers autrui. Il devient alors un compagnon délicieux, un ardent avocat de toutes les causes difficiles mais aussi, un adversaire fair play et résolu le cas échéant. 44 Ce mélange étonnant, agit à la façon d’un mousquetaire ou d’un Cyrano de Bergerac. Bref, Dupont c’est un vrai gascon, c’est-à-dire un personnage complexe mais attachant par sa volonté du contact humain, sa chaleur communicative, un réel désir de relationnel, tempéré par une réserve de bon aloi. C’est à travers ces qualités, que s’explique sa trajectoire. Celle d’un vrai chef, entraînant ses ouailles en confiance avec joie et dynamisme, en les faisant surmonter les obstacles, se surpasser. Tous les anciens du BJ vous le diront, sa manière sereine, entraînante et persuasive, les conduisait vers une belle destinée, souvent vers la gloire. Pas un, ne l’a oublié. Toujours ils le citent, le réclament et s’enquièrent de son devenir. Lui a continué sa route, tour à tour ou tout à la fois : président délégué de la fédération française des courses Landaises, bien sûr, membre d’honneur de l’amicale des internationaux du rugby. Et encore membre du jury des gloires du sport ou président, pendant une décade, de l’association nationale des combattants volontaires de la résistance. Saines et utiles occupations. Il a continué sa route. Successivement, exécutant et éducateur, compétiteur et arbitre, entraîneur et manager, il a su par son sens de l’observation et des contacts, par son expérience et sa réflexion, son tonus aussi, trouver des solutions concrètes aux problèmes des sportifs. Il a continué sa route sereinement... Mais sa vision globale et totale n’a malheureusement pas été suffisamment utilisée par nos armées : on a toujours tort d’avoir raison trop tôt. C’est en définitive, le sport de haut niveau français – via les directeurs techniques fédéraux et les entraîneurs nationaux – qui aura le mieux su faire fructifier cette vision. Alors, chers amis qui avez lu ces pages jusqu’au bout, pour tout ce qu’il a fait et tout ce qu’il a apporté au sport français. MERCI MON COLONEL, MERCI GERARD DUPONT Et pour moi, MERCI GERARD André CAZENAVE-VERGEZ Le 1er mai 1965, à Charléty, le Général de Corps d’Armée Ailleret, Chef d’État-Major des Armées, serre la main du Lieutenant André Cazenave-Vergez, Capitaine de cette équipe de rugby uniquement composée de militaires de carrière pour la première fois. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Itinéraire d’un passionné Le Colonel Gérard Dupont, élevé à la distinction de Grand Officier dans l’Ordre National du Mérite par madame Michèle Alliot-Marie, Ministre de la Défense, le 24 octobre 2004 à l’Hotel de Brienne • Grand Officier de l’Ordre National du Mérite • Commandeur de la Légion d’Honneur • Croix de Guerre 39-45 - Croix de Guerre de TOE • Valeur Militaire AFN • Médaille des Évadés • Croix du Combattant Volontaire 39-45 • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance • Officier de l’Ordre de la République Tunisienne • Commandeur du Mérite Sportif Médailles d’Or • De la Fédération Française de Basket • De la Fédération Française de Boxe • De la Fédération Française de Cyclisme • De la Fédération Française de Football • De la Fédération Française de Rugby • De la Fédération Française de Tennis • Médaille d’Or de la Fédération Française de Course Landaise • Médaille d’Honneur de l’Organisation du Sport Africain En août 1960, le Ministre des Armées, Pierre Mesmer, inspecte le BJ. De gauche à droite : le Capitaine Capeyron, monsieur Jean Lebat, Inspecteur Général de la Jeunesse et des Sports, le Colonel Henri Debrus, chef du Service Central des Sports des Forces Armées (S.C.S.F.A.) et Président du CISM, le Général commandant la 1ère RM, le Ministre des Armées, le Capitaine Gérard Dupont, le Sous-Lieutenant Cottereau (athlète du 110m haies), l’Adjudant-Chef Garnier et le Sergent Darras (spécialiste du 1500m). Le Capitaine Gérard Dupont, en haut à droite, directeur sportif du BJ, accompagne les boxeurs au Championnat du CISM de boxe aux USA en Mai 1961. F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 45 LE KALÉIDOSCOPE... HIER, AUJOURD’HUI, DEMAIN Savez-vous que… • Après ses récents aveux de dopage à l’EPO dans la période concernée, le nom du danois Bjarne Riss vient d’être effacé de la liste officielle des vainqueurs du Tour de France qui paraît chaque année. C’est en 1996 qu’il avait gagné l’épreuve mythique. A ce niveau, c’est un fait sans précédent, mais certainement pas sans suite. La lutte antidopage est un vrai combat. • La 119e session du CIO qui a lieu en ce moment à Ciudad Guatemala du 4 au 7 juillet 2007, est conduite, entre autres, à prendre deux décisions importantes : - la création des Jeux olympiques de la Jeunesse tous les 4 ans pour les jeunes de 14 à 18 ans à partir de 2010 qui est un événement de grande portée pour tous les CNO. - le choix de la ville qui organisera les JO d’hiver de 2014 entre Sotchi (Russie), Salzbourg (Autriche) et Pyeong Chang (Corée du Sud). Cette dernière paraît tenir la corde. • 1872 est la date de création du premier club de rugby en France, le Havre Athlétic Club, à l’initiative des étudiants d’Oxford et de Cambridge. Le second sera le Racing Club de France en 1882 suivi du Stade Français en 1883. • C’est aux JO de 1936 à l’instigation du savant et professeur allemand Carl Diem que, pour la première fois, la flamme sera allumée à Olympie et relayée par des athlètes jusqu’à Berlin. Ce sera l’instauration définitive du rituel d’ouverture des Jeux de l’ère moderne. Dans la capitale de l’Allemagne d’alors, il fut particulièrement grandiose. • C’est le 14 Juillet 1979 que le XV de France composé d’une équipe de débutants et de quelques grognards, réalisera l’exploit de battre les All Blacks chez eux à Auckland 24-19, au 2e test match, en réaction à la sévère défaite qu’ils venaient d’essuyer, 23-9 au premier test match à Chrischurch. Pour cette première victoire en terre néo-zélandaise, nos joueurs étaient conduits par un capitaine courageux, monsieur JeanPierre Rives, et c’est ensemble qu’ils entrent dans la légende du rugby français. • Le premier président du CIO qui était alors composé de 7 membres de nationalités différentes, fut le grec Dimétrius Bikelas de 1895 jusqu’aux JO d’Athènes 1896 organisés dans son pays. A l’issue, il démissionnera en faveur du baron Pierre de Coubertin en vue de l’organisation des JO de 1900 à Paris. Celui-ci en fait, le restera 29 ans, de 1896 à 1925. • Les JO de Pékin débuteront le 8 août 2008. La fin des travaux préparatoires est prévue début décembre 2007, 8 mois avant l’ouverture. 7 millions de spectateurs sont attendus. La flamme olympique arrivera à 20 h dans le stade de la cérémonie d’ouverture après être passée dans 135 villes du monde dont Paris, et avoir franchi le mont Everest à 8 848 mètres. Elle aura parcouru 137 000 km; c’est le plus long parcours jamais réalisé qui sera effectué par des dizaines de milliers de relayeurs. • Une exoplanète de type terrestre, habitable, a été détectée pour la 1ère fois par une équipe d’astronomes de l’observatoire spatial européen de la Silla, à Santiago du Chili, grâce aux performances du télescope Harps. Son nom est Gliese c. Cinq fois plus massive que la Terre, son rayon est 1,5 fois plus grand et la gravité de sa surface est de 2,2 fois celle de notre planète. Compte tenu de sa température comprise entre 0 et 40°C et de sa proximité à 20,5 années lumières de nous, les spécialistes estiment qu’elle va devenir une cible très importante des prochaines missions spatiales. Le monde scientifique est en émoi. Quelle Terre demain certes, mais quel Univers… ? 46 F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6 Juillet 2007 LISTE DES MEMBRES DU COMITÉ DIRECTEUR FÉDÉRAL FNJ