La revue N°206 - Fédération Nationale des Joinvillais

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La revue N°206 - Fédération Nationale des Joinvillais
Le Joinvillais
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FÉDÉRATION
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© PHOTONEWS/DPPI
NATIONALE
DES
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JOINVILLAIS
n° 206
1er-2e TRIMESTRE 2007
LE PALMARÈS EN PHOTOS
Champions du Monde
Champions d’Europe
Laure Barczynski, Cyrielle Delamare, Bérengère
Schuh obtiennent le titre de championnes du monde
par équipe d'arc classique devant l'Allemagne (2e) et
l'Ukraine (3e) à Izmir (Turquie) du 13 au 17 mars 2007,
discipline non olympique.
Stéphanie Bouvier devient championne d'Europe du
1500 m dames en short track, le 19 janvier à Sheffield
(Angleterre), le 21 janvier 2007. Médaillée de bronze au
1000 m, elle est 2e au classement général.
Mathieu Crepel est champion du monde de half-pipe
(olympique) et champion du monde de big air (non
olympique) à Arosa (Suisse) en janvier 2007 en
snowboard.
Ophélie David est championne du monde de ski cross
dames le 6 mars 2007 à Madonna di Campiglio (Italie),
Méryl Boulangeat obtient la médaille d’argent (doublé
français).
Virginie Dedieu devient pour la 3e fois championne du
monde 2007 de solo en natation synchronisée à
Melbourne du 18/03 au 01/04/07, après 4 mois de
reprise d’entrainement.
Xavier De Le Rue devient champion du monde de
snowboard cross à Arosa (Suisse) en janvier 2007.
Brian Joubert est sacré le 22 mars, champion du
monde de patinage artistique à Tokyo devant le japonais
Daisuke Takahashi et le suisse Stéphane Lambiel, 42
ans après Alain Calmat.
Laure Manaudou obtient cinq médailles dont 2 d'or et
bat le record du monde du 200 m nage libre en 1'55''52
devant l'allemande Annika Liebs-Lurz et l'italienne
Frederica Pellegrini aux championnats du monde qui se
sont déroulés à Melbourne du 18 mars au 1er avril
dernier. Elle décroche la médaille d'or du 400 m, celle
d'argent au 100 m dos et 800 m nage libre records
d’Europe à la clé sur ces deux distances, et celle de
bronze au 4 X 200 m nage libre avec Alena
Popchanka, Sophie Huber et Aurore Mongel,
nouveau record de France.
Jean-Marc Mormeck, récupère les deux ceintures de
champion du monde, WBA et WBC des lourds-légers en
boxe anglaise, face au jamaïcain O'Neil Bell le 17 mars
2007 à Levallois-Perret.
Raphaël Poirée a été sacré une nouvelle fois champion
du monde du 20 km individuel de biathlon à Anterselva
(Italie) du 2 au 11 février 2007.
Maryline Salvetat est championne du monde de
cyclo cross le 28 janvier 2007 à Hooglede Gits
(Belgique), discipline non olympique.
Arnaud Tournant, Grégory Baugé, Mickaël
Bourgain sont champions du monde de vitesse par
équipe à Palma de Mallorca (ESP) du 29 / 03 au 01 /
04. Ils conservent leur titre acquis en 2006 à Bordeaux.
2
Vencelas
Dabaya
est
champion
d'Europe
d’haltérophilie en 69 kg au total olympique à Strasbourg
le 19 avril 2007.
Lucie Decosse est championne d’Europe de judo, en 63
kg, du 6 au 8 avril 2007 à Belgrade.
Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder sont sacrés
champions d'Europe de danse sur glace à Varsovie le
26 janvier 2007.
Gevrise Emane est championne d’Europe de judo - 70 kg
et conserve ainsi son titre 2006, à Belgrade en avril 2007.
Thibault Fauconnet est champion d'Europe du 500 m
hommes en short track le 20 janvier 2007 à Sheffield (GB).
Brian Joubert est devenu pour la 2e fois consécutive
champion d'Europe de patinage artistique le 25 janvier
2007 à Varsovie.
Amélie Mauresmo a réalisé en 2006 une saison
exemplaire en restant 35 semaines au 1er rang mondial,
inscrivant son nom à 2 tournois du Grand Chelem
(Wimbledon et l'Open d'Australie) et elle accède pour la
2e fois consécutive à la finale des Masters.
Anne-Sophie Mondière est championne d'Europe de
judo à Belgrade du 6 au 8 avril, en + 78 kg. Elle conserve
ainsi son titre 2006.
Michel Platini, est élu, à 52 ans, Président de l'UEFA le
26 janvier 2007 à Düsseldorf (Allemagne).
Stéphanie Possamaï est championne d’Europe de
judo en - 78 kg à Belgrade.
Teddy Riner décroche à 19 ans le titre de champion
d’Europe senior de judo en + 100 kg
(il est champion du Monde et d'Europe Junior en 2006).
1ère de couverture : Laure Manaudou, Brian Joubert, Daisuke Takahashi,
Stéphane Lambiel, Amélie Mauresmo, Isabelle Delobel & Olivier
Schoenfelder, Mickaël Bourgain, Grégory Baugé, Arnaud Tournant,
Raphaël Poirée.
4e de couverture : Laure Manaudou, Virginie Dedieu, Isabelle Delobel
& Olivier Schoenfelder, Ophélie David, Lucie Decosse, Vencelas Dabaya,
Gévrise Emane, Cyrielle Delamarre, Stéphanie Bouvier.
Porte des Etoiles, p.24 : Tony Parker, Jean-Marc Mormeck, Stéphanie
Possamaï, Annika Liebs-Lupz, Laure Manaudou, Frederica Pellegrini,
Brian Joubert, Teddy Riner, Grégory Baugé, Arnaud Tournant, Mickaël
Bourgain, Michel Platini.
Porte des Etoiles, p.25 : Laure Barczynski, Bérengère Schuh, Cyrielle
Delamare, Sandra Laoura, Méryl Boulangeat, Ophélie David, Virginie
Dedieu, Anne-Sophie Mondière, Stéphanie Bouvier, Lucie Decosse,
Thibault Fauconnet, Xavier De Le Rue, Mathieu Crepel, Gévrise Emane,
Raphaël Poirée, Maryline Salvetat, Vencelas Dabaya.
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SOMMAIRE
FÉDÉRATION NATIONALE
DES JOINVILLAIS
Maison du Sport Français
1, avenue Pierre de Coubertin
75640 Paris Cedex 13
Site : www.fnj.asso.fr
Directeur de la publication :
Jean-Michel OPRENDEK
Comité de rédaction :
Christian BLAREAU,
Jean DONGUES,
Jean-Michel OPRENDEK
Maquette et Impression :
FEG - 9, rue Auber
92120 Montrouge
Tirage : 2000 exemplaires
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40-41
42-45
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47
e
4 de couv
Le palmarès en photos
Sommaire
Le mot du président
Cérémonies et A.G. du 11 mars 2007, sur le site de Fontainebleau
Le mot du secrétaire général
Extraits de l’Assemblée Générale
Cérémonie de remise des insignes à la promotion Hardy
Cinq questions à monsieur Jean-François Lamour
Discours de madame Roselyne Bachelot
Les nominations : monsieur Bernard Laporte, madame Sophie Dion
La parole aux présidents : Francis Luyce, F.F. de natation
Pleins feux sur le Comité Bretagne - Pays de la Loire
Assemblée Générale du Comité d’Ile-de-France
Le Comité du Languedoc-Roussillon
Le Comité du Limousin / Communication - André Pierre-Goubert
Le Comité d’Aquitaine
L’invitée : Maryline Salvetat
Le patron : Raphaël Poirée
La Porte des Etoiles
Le coup de chapeau : Tony Parker
Le département de la formation de l’INSEP
La FNJ au Mémorial de Verdun - Colloque national
Un Joinvillais, Maurice Genevoix
Les précurseurs
Vient de paraître
Mots croisés / Le coin du poète
Attribution des médailles fédérales / Le Vélo-Club de Levallois
Le sport n’est-il qu’un mot ? - par Gilbert Andrieu
Ravivage de la flamme à l’Arc de Triomphe
Ils nous ont quittés : René Lavergne - Georges Ladevie
Itinéraire d’un passionné : Gérard Dupont - par André Cazenave-Vergez
Le kaléidoscope
Liste des membres du Comité Directeur Fédéral FNJ
Photos
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LE MOT DU PRÉSIDENT
Jean-Michel OPRENDEK
Chers amis Joinvillais,
Chers adhérents,
«
Notre fédération est en deuil :
Le 22 avril 2006, le président d'honneur Georges
Ladevie, s'est éteint à l'âge de 86 ans.
Il a conduit notre association pendant 17 ans, de 1975
à 1992, la portant à un niveau de reconnaissance
incontesté auprès des institutions, grâce à son charisme
et sa pugnacité. 5e dan de judo, c’était un sportif, et un
combattant dans tous les sens du terme. Chacun
s’accorde à reconnaître qu’il aura marqué ce
rassemblement joinvillais d’une empreinte profonde et
durable, l’empreinte d’un homme qui a vécu aux confins
du territoire français et qui connaissait la mosaïque des
valeurs humaines.
A sa famille, à ses proches, les Joinvillais présentent
leurs sincères condoléances.
La vie des comités est toujours au cœur de nos
préoccupations et nous saluons l’arrivée des deux
nouveaux présidents que sont Guy Auger, adjoint au
maire de Brive, chargé des affaires sociales, et le sprinter
que fut en son temps Jean-Claude Dauriac, qui prend
une lourde succession en Midi-Pyrénées.
En prolongement de chaque politique régionale, une
dynamique s'est instaurée autour de projets communs.
C'est ainsi que les 12 et 13 mai le colloque réalisé à
Verdun et les manifestations dédiées à la mémoire des
sportifs français tombés au champ d'honneur, ont été
d'une grande intensité. Nous étions 95 joinvillais à leur
rendre ce devoir de mémoire, et ce n’est pas sans
émotion que nous les avons rejoints par la pensée.
Un numéro spécial Verdun sera réalisé, qui inscrira ces
temps forts dans nos mémoires et nos annales .
Georges Ladevie, René Lavergne, le regretté président
du Comité de Midi-Pyrénées qui nous a
malheureusement quitté lui aussi en début d’année, ont
été des pionniers, des hommes modestes et efficaces
au service des autres. Nantie de l’héritage qu’ils nous
ont légué, la vie de la fédération nationale des joinvillais
continue et se développe en cette année 2007 qui aura
été riche en événements qu’il était nécessaire
d’attendre, compte tenu de leur importance.
Notre Assemblée Générale tout d’abord, s'est tenue le
11 mars au centre national des sports de la Défense à
l'EIS de Fontainebleau dont c'était le 40e anniversaire. Je
renouvelle ici mes remerciements au général Michel,
commissaire aux sports militaires, et au colonel
Lavergne, chef de corps de l'EIS, pour le week-end
fructueux que nous avons passé sur ce site historique où
la fusion du BJ et du Bataillon d'Antibes s'est opérée en
1967. La cérémonie du 40e anniversaire, la remise des
insignes à la 161e promotion des moniteurs et la soirée
de gala, ont été bien organisées, dans une atmosphère
de camaraderie et de convivialité très appréciées. Notre
AG par ailleurs, s'est déroulée dans la cohérence qui sied
à une association structurée et créative. Les rapports,
bilans et perspectives présentés par le bureau fédéral ont
reçu la totale approbation de l’Assemblée; ainsi, entre
autres décisions, ont été élus aux postes de trésorier et
trésorier adjoint, Denis Chartier, des Ardennes, et Patrick
Tugault, de l’Ile de France.
Au terme de son mandat, notre ancien Ministre, nous
avons fait le choix de poser nos 5 questions à notre
ancien Ministre, Jean-François Lamour, et nous tenons à
lui exprimer ici nos sincères remerciements pour
l’attention qu’il a toujours manifestée à l’égard de notre
fédération, avant et pendant son mandat.
Bien entendu, l'événement majeur de cette année 2007
aura été en France les élections présidentielles.
Il ne nous appartient pas de nous positionner dans une
orientation politique ou confessionnelle quelconque à
titre individuel ou collectif dans le cadre de notre
représentation joinvillaise*. Aussi c’est dans une attitude
authentique qui est celle du respect de nos valeurs
républicaines et de notre attachement à la démocratie
que nous saluons l'élection du nouveau Président de la
République, monsieur Nicolas Sarkozy, la nomination de
madame Roselyne Bachelot-Narquin au poste de
Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, celle
de notre ami Bernard Laporte, que nous avions
interviewé dans la précédente revue, à celui de
Secrétaire d’Etat aux Sports et l’arrivée de madame
Sophie Dion qui vient du monde du ski, au poste de
Conseillère Sport du Président de la République.
Légalistes, fort de notre tradition et de notre esprit
d’ouverture, nous sommes des citoyens attentifs, des
missionnaires du sport au service de notre pays.
4
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Le Mot du Président
En ce début d'année 2007 le sport de haut niveau
français est globalement bien positionné pour les
fédérations qui ont été conduites à honorer des grands
rendez-vous. C'est la course aux quotas pour celles
engagées dans les J.O. d'été. Le 8 août 2008, demain,
débuteront les J.O. de Pékin, l’ultime saison qualificative
va ouvrir ses portes. Mais, soulignons qu’olympiques et
non olympiques, nos athlètes ont réalisé de belles
performances et elles sont exceptionnelles en bien des
sports. Relevons par ailleurs que notre pays a été classé
en 2006 au 3e rang des Nations, tous sports confondus,
par la presse spécialisée. C’est un indicateur intéressant.
Nous aborderons dans ce numéro, la formation des
athlètes de haut niveau. A cet égard, le corps enseignant
attaché aux études réalise un travail remarquable.
Compétents, dévoués, exerçant une pédagogie dans
des horaires adaptés, ils concourent à la réussite du
double projet des sportifs qui leur sont confiés, à leur
conversion, tant à l’INSEP, que dans les CREPS, les
pôles ainsi que les établissements scolaires et
universitaires conventionnés. Il convient de le souligner.
Conversion,... réussite,... toutes choses égales, nous
adressons nos chaleureuses félicitations à Michel Platini
pour son élection à la présidence de l'UEFA le 26 janvier.
Nous lui souhaitons bonne chance pour ce nouveau
challenge et surtout pour cette prise de responsabilités
qui l'honore et honore la France.
Performance, challenge mais aussi exploit, nous
n'omettrons pas de relever celui réalisé par Maud
Fontenoy pour son périple dans l'hémisphère sud
bouclé le 14 mars après 151 jours de mer contre les
vents dominants. “C’est très sincèrement que les
Joinvillais vous adressent un grand coup de chapeau,
Maud, pour votre courage et votre opiniâtreté”.
Quant au temps fort sportif de cette année 2007, ce
sera, en France, bien entendu, la Coupe du monde de
rugby et de fait, elle aura lieu pour la première fois dans
un pays qui n’est pas anglo-saxon. C’est déjà un
challenge. L’équipe de France, qui a remporté en
Février le tournoi des six nations malgré une défaite
contre l’Angleterre à Twickenham, est positionnée au 2e
rang mondial confirmé par la présentation officielle
réalisée le 30 mai dernier à 100 jours de l’évènement, au
musée des Arts premiers à Paris.
Depuis le 14 juin, nous connaissons désormais le nom
des 30 joueurs français sélectionnés.
Les néo-zélandais sont aujourd’hui la meilleure équipe
du monde et c’est sans la ressource des 29
internationaux des clubs du Stade Français, ClermontAuvergne, Toulouse et Biarritz, engagés dans les phases
finales du Top 14, aujourd’hui titulaires (23) ou
réservistes (6), que l’équipe de France constituée pour
cette tournée est allée essuyer de sévères défaites à
Auckland, 42-11 et surtout à Wellington, 61-10.
L’entraîneur des All black nous reprochera l’absence
d’une bonne partie de notre élite. Cet hommage implicite
et une observation lucide nous autorisent à considérer
avec mesure la portée de ces scores.
En sport de haut niveau rien n’est écrit. Nos joueurs ont
maintes fois prouvé qu’ils étaient vaillants, talentueux et
capables de tout. Intuition, génie, nous croyons au
potentiel et au potentiel intime de notre équipe. L’histoire
en atteste, dans tout évènement de cette ampleur, que
ce soit les Jeux Olympiques, les Coupes du Monde de
football, de rugby, ou autre pic majeur, toujours s’invite
le lot de surprises qui sont l’essence et le piment de la
compétition à taille humaine. Au-delà des indispensables
qualités intrinsèques des sportifs de haut niveau,
préparation, stratégies, réglages et organisation qui sont
le socle des formations côtées, surgissent alors des
exploits fondés sur la capacité des grandes équipes à se
dépasser dans la bravoure et cette infinitésimale chose
qui s’appelle l’instinct.
Avec eux, les hommes du 15 de France, avec Bernard
Laporte, Jo Maso, leurs staffs technique et médical,
avec Bernard Lapasset, la D.T.N. de Jean-Claude
Skrela, la FFR, ses comités et la générosité de ses clubs,
l’adhésion de la Ligue Nationale de rugby présidée par
Serge Blanco, avec les gloires du rugby français, avec
notre public de connaisseurs et de passionnés, nous
serons là, solidaires de leur quête, match après match,
dans cette fête planétaire du rugby qui sera joyeuse, qui
sera belle, et où ils ont rendez-vous avec l’histoire.
Nous ne saurions enfin, famille du sport, observer le
monde par le petit bout de la lorgnette fut-ce le nôtre:
engagés dans un mouvement humaniste, nous vivons
dans un ensemble et celui-ci est fait d'événements, de
lumières qui clignotent, ou qui passent laissant leur
marque. Il en va ainsi de l’abbé Pierre, pétri de charité,
qui nous a quitté en ce début d'année, plus près de
nous, du charismatique juge Kéba M'Baye, orateur
brillant, humaniste entièrement dévoué au mouvement
sportif, qui fut vice-président du CIO, et nous aurons une
pensée particulière pour le divin violoncelliste que fut le
grand Mstislav Rostropovich, ardent et courageux
défenseur de la liberté.
Ils ont été, chacun à son niveau, des serviteurs de la
cause de l'homme dans ce qu'il a de plus précieux et
dont les noms s'écrivent DIGNITÉ et LIBERTÉ.
“Pour défendre la cité,
ce n'est pas tant de vaisseaux,
ni de remparts qui sont nécessaires,
ce sont des hommes.”
Thucydide, général, historien, philosophe athénien
A toutes et à tous,
mes plus amicales pensées.
* Un de nos adhérent, identifié comme tel, s’est “égaré” sur le net.
Ce n’est pas acceptable et c’est la raison de cette mise au point.
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A.G. DU 11 MARS 2007, FONTAINEBLEAU
Les autorités se dirigeant vers l’emplacement de remise des insignes
de moniteur de la promotion Hardy.
De gauche à droite : le lieutenant-colonel Djamel Benamar,
attaché de Défense près l’Ambassade d’Algérie, le parrain
Charly Hardy, le président Jean-Michel Oprendek, le capitaine
Dominique Cortiula, le général Jean-Paul Michel, commissaire
aux sports militaires, le colonel Roger Martin, adjoint au commissaire
aux sports militaires, le lieutenant-colonel Philippe Lavergne,
chef de corps de l’E.I.S.
Les membres de l’A.G. au travail.
Au milieu, chemise blanche, le nouveau trésorier, Denis Chartier.
Remise de la distinction d’Officier dans l’Ordre National du
Mérite à monsieur André Catelin par le colonel Gérard Dupont.
Discours d’André Catelin en réponse à celui du colonel, promu
en la circonstance, par deux fois, général, sous le coup de
l’émotion du récipiendaire.
Exposé du lieutenant-colonel Philippe Lavergne sur la structure
et les nouvelles missions du C.N.S.D., sur le site de
Fontainebleau.
6
Le président Jean-Michel Oprendek remet la médaille d’or et le
diplôme afférent à monsieur Bruno Cortiula, ancien
boxeur et maire de la municipalité de la Chapelle Thimer (85).
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LE MOT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Christian BLAREAU
« VOUS AVEZ DIT CRÉATIF ? »
Le monde sportif moderne est devenu un univers
dynamique et complexe-dynamique, car les institutions
et leurs missions changent de plus en plus rapidement ;
complexe car il faut beaucoup d'informations pour
l'appréhender dans l'ensemble de ses dimensions. Pour
continuer à apporter sa contribution au milieu sportif, la
F.N.J se doit d'utiliser son potentiel créatif et stimuler son
imagination afin de faire valoir sa place originale au
carrefour des pratiques et des organisations existantes.
Inscrit dans cet esprit d'anticipation, le Président JeanMichel Oprendek encourageait dans son dernier éditorial
“chaque comité régional a à monter dans les trois ans à
venir, un projet d'intérêt général à sa mesure”.
Cette exhortation à se lancer dans des opérations
novatrices va indubitablement tester le degré de
créativité des 14 Comités répertoriés.
Non, la créativité n'est pas, dans le domaine associatif,
réservée exclusivement aux chercheurs, managers et
autres “artistes” de la prospective. C'est l'affaire de tous
les dirigeants, dans les fédérations comme dans la vie,
sans qu'il soit besoin de compliquer les choses. Car,
c'est bien connu, les idées les plus simples sont les
meilleures.
Si, dès le départ une idée est “tarabiscotée”, elle aura
d'autant plus de mal à s'adapter aux réalités du terrain.
Seulement la volonté d'imagination et surtout celle
d'innovation ne se décrètent pas. Elles peuvent être
cultivées, sous réserve de respecter les trois conditions
suivantes :
- être passionné par sa mission fédérale quelle
que soit sa fonction,
- arrêter de s'autocensurer en permanence,
- garder l'esprit ouvert, en éveil constant.
La créativité est donc à la portée de tous, à condition de
s'en donner les moyens et d'adopter des techniques
simples d'évolution, pleines de bon sens.
Le premier principe à respecter est bien de rompre avec
la routine, de susciter de nouvelles manières de réfléchir
en “dérégulant” les mentalités. Créer un projet quel que
soit son niveau et son importance, c'est sortir de ses
habitudes mentales et prendre les chemins de traverse
de l'originalité. C'est souvent en prenant en compte ses
propres besoins qu'on trouve “l'idée du siècle”.
Le second réflexe à avoir est de se poser la question :
comment peut-on s'inspirer des projets des voisins qui
réussissent ? Adapter la version initiale en ce qu'elle a de
bon, en se donnant le challenge de dépasser l'originelle,
est une stratégie respectable et respectée.
Enfin, une association doit disposer de groupes de
créativité opérationnels qui soient capables de créer, là
où elle en a besoin. Ces groupes de réflexion-production
obéissent à la règle incontournable du respect des idées
de chacun. La clé : écouter chaque suggestion et
donner à son auteur les moyens de la concrétiser.
Donc, en acceptant de penser “autrement”, les
Joinvillais vont remettre en cause bien des positions, au
risque de passer parfois pour des originaux.
En procédant ainsi, nous avons eu le mérite de sortir des
sentiers battus tout en faisant progresser nos identités
régionales ce qui rejaillit sur la strate nationale.
Alors dirigeants régionaux et nationaux, piochez des
projets dans vos têtes et dîtes “et pourquoi pas”… ?
La fédération nationale veut progresser, aussi doit-elle
constamment inventer, innover de la base au sommet.
Et bien sûr, généraliser les idées efficientes. Les
responsables nationaux qui souhaitent prendre les
bonnes décisions ne peuvent le faire que s'ils disposent
d'une large palette de solutions possibles.
Tout cela est également affaire d'imagination.
Or, les techniques de créativité appartiennent à des
processus intellectuels et psychologiques d'où les
influences sociétales ne sont pas exclues mais qui
appartiennent avant tout à ceux qui font les choix les
plus efficaces.
En dirigeants avisés, donnons-nous la capacité de prise
en compte des évolutions politiques, économiques,
technologiques et environnementales afin d'évaluer en
permanence le potentiel d'innovation et de réactivité de
la Fédération.
Dirigeants Joinvillais, faisons nôtre l'adage britannique
“No guts, no glory” que l'on peut traduire par :
“la fortune sourit aux audacieux “ !
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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 11 MARS 2007 - EXTRAITS
PRÉSENTATION SUCCINTE
Quelques extraits du rapport moral vous seront
présentés ci-après mais, vous pourrez relever
l'intégralité de cette journée sur notre site Internet
réaménagé.
Sans satisfecit particulier, nous respectons notre tableau
de bord pluriannuel. Il a été conçu pour consolider nos
acquis, rendre fonctionnel et opérationnel notre appareil
administratif en suivant une ligne de conduite. Il nous
permet enfin d'assurer notre mission au travers des
actions des comités régionaux et des réalisations
d'envergure nationale et internationale définies dans un
calendrier élaboré de 2006 à 2009.
C'est ainsi que nous avons positionné 8 projets qui ont
pour nom : Lausanne, projet national 2006 (réalisé) ;
Verdun projet national, mai 2007, (en cours) ; Antibes,
projet du comité PACA (octobre 2007) ; trophée Janus,
projet national (printemps 2008) ; Olympie, projet
national en partenariat avec l'Académie Olympique du
CNOSF, (souhaité juillet 2008) ; Chambord, projet du
comité du centre, (automne 2008); Verdun, colloque
international en hommage à TOUS les sportifs des pays
engagés dans la grande guerre, projet national en
association avec les institutions nationales et
internationales concernées, avec le concours d'
historiens de renom (2009) ; Pau, projet du comité
d'Aquitaine (2009).
Nous sommes dans l'action, dans la créativité et c'est
une dynamique fédérale actée et adoptée par les
comités régionaux efficients, capables de monter des
équipes et d' oeuvrer en synergie avec les entités locales
et régionales, qu'elles soient institutionnelles ou privées,
partenaires de toutes façons.
EXTRAITS DU RAPPORT MORAL DU PRÉSIDENT :
“A l'issue de cette deuxième année de fonctionnement
dans le droit fil de notre lucidité et de notre ambition,
nous avons adopté 4 axes de travail :
Premièrement, il s'est agit tout d'abord de combattre
énergiquement les étiquettes dont nous étions et
sommes toujours sans doute quelque peu affublés. Au
delà des explications de textes, joutes verbales et autres
pédagogies, c'est ainsi que nous avons fait un gros
effort de communication avec la revue, pour modifier
cette image.
Deuxièmement, nous nous sommes lancés dans des
projets fédérateurs d'envergure nationale ou
8
internationale. Le foisonnement d'idées nécessaire à
l'expression de la créativité et de la réflexion commune
n'a sa raison d'être que dans la réalisation. Nous
transformons l'essai tel le voyage à Lausanne au CIO,
qui fut une réussite et le colloque de Verdun.
Troisièmement, nous nous sommes attachés à
structurer la fédération administrativement et
fonctionnellement avec les moyens humains, financiers
et matériels que notre nouvelle équipe, votre Comité
Directeur, est allé chercher en nous positionnant au
carrefour des institutions portées par notre
appartenance et nos relations.
Quatrièmement, enfin, il nous a paru que notre
fédération qui bénéficie de 14 Comités implantés dans
14 régions, devait consolider cette assise quelque peu
disparate et que l'union, la solidarité, le soutien, la
loyauté et le respect de nos valeurs joinvillaises, le
respect de nos statuts, devaient être un lien très fort,
arrimé à notre identité de FEDERATION NATIONALE.
Cohésion, oui ! Cohérence, oui ! Et pouvoir fédéral, le
pouvoir démocratique et collégial de l'association des
capacités, de l'énergie, des intelligences et des moyens,
oui ! Et je sais que vous souscrivez à cette posture
fédérale authentique.
J'ai émis au Comité directeur de Lausanne, le souhait
que chaque comité réalise dans les 2 ou 3 ans à venir,
une opération utile d'envergure. Les idées surgissent, les
effets sont là.
Au-delà d'une liste, nous pourrons bientôt dresser une
carte de France des initiatives qui se dessinent et pour
lesquelles la Fédération, c'est bien là que le mot prend
tout son sens, sera mobilisée en soutien des
organisateurs si nécessaire.
Ce qui est donc reçu, mes amis, chers adhérents, c'est
une nouvelle image des Joinvillais, la vôtre, la nôtre et qui
nous permet en repoussant les qualificatifs réducteurs,
de concevoir notre mouvement dans la famille organique
du sport français avec notre esprit. L'esprit de Joinville,
c'est l'esprit France, sans exclusive. Et si celui-ci a
démarré un jour de 1852 à la Redoute de la Faisanderie,
n'oublions pas que cet univers lui aussi, est en pleine
expansion et que c'est ça qu'il faut retenir : le train de
l'histoire du sport avance et nous avec lui, sans rien
renier d'aucune époque.
Nous bâtissons, nous avançons, sans précipitation,
sans effervescence, mais avec ténacité, les conditions
de notre rayonnement.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
Assemblée Générale du 11 mars 2007 - Extraits
Tous ces projets sont appelés à être réalisés. Ils
s'inscrivent comme autant d'actions d'envergure d'une
Fédération qui est au carrefour de tous les sports, de
toutes les institutions et à ce titre là, il ne vous aura point
échappé que l'olympisme, la mémoire, celle tragique de
la grande guerre, les jeunes sportifs de notre pays à
Olympie, la rencontre avec Pierre de Coubertin à
Lausanne et la relation engagée avec le CIO, l'hommage
aux grandes écoles filles de celles de Joinville, Antibes,
Pau et la rencontre avec cette perle de l'histoire de notre
France à l'initiative du Comité Centre, à Chambord, tout
cela, mes amis, participe de notre capacité à mettre en
lumière le sport, civil et militaire, nos pédagogues, nos
champions, nos professeurs, nos maîtres, nos élèves,
nos soldats, nos douaniers, officiers et sous officiers,
unis sous la même bannière, celle de l'excellence, mais
aussi celle de ce cœur sportif qui bat dans notre pays .
N'oublions pas que nous sommes, gens du sport de
France, une même famille. Ne nous égarons pas avec les
origines de nos écoles, celle de nos institutions, les
militaires, les civils, sachons et nous nous y attachons très
fort à la FNJ, opérer les connexions nécessaires avec tous
les autres organismes. Sachons être actifs, coordonnés,
uniques, mais sachons être aussi en toute humilité, des
liens, des cartilages de conjugaisons pour participer au
bon maillage du sport français. Nous ne saurions vivre
sans challenge, sans motivation et sans servir.
“C'est notre engagement, celui de notre charte.”
Jean-Michel OPRENDEK
Président FNJ
CÉRÉMONIE DE REMISE DES DIPLÔMES ET
INSIGNES À LA PROMOTION MAJOR HARDY
Dans le cadre du 40e
anniversaire de la création de
l'Ecole interarmées des sports
de Fontainebleau, sous un soleil
radieux, les participants à
l'assemblée générale de la
fédération
nationale
des
Joinvillais ont assisté à la remise
des diplômes et insignes aux
stagiaires de la promotion Major
Hardy.
Cette
cérémonie,
présidée par le général Michel, commissaire aux sports
militaires et commandant le CNSD, s'est déroulée le
samedi 10 mars 2007 sur la place Jean Seitz du camp
Guynemer. Les Joinvillais présents ont remis les insignes
de moniteur d'EPMS aux jeunes diplômés. Le président
des Joinvillais, Jean-Michel Oprendek, accompagné du
général CSM, a déposé une gerbe devant la stèle érigée
en l'honneur des sportifs militaires morts pour la France.
Les jeunes et les anciens se sont retrouvés en fin de
matinée autour du pot de l'amitié avant que les premiers
ne quittent définitivement l'EIS pour rejoindre leurs
affectations.
En préambule à ce moment solennel de remise des
diplômes et insignes, l'assistance a regardé avec
beaucoup de plaisir, les démonstrations sportives dans
le gymnase Coubertin et ses abords exécutées par la
161e promotion du Bataillon d'Antibes (escalade,
escrime, boxe précombat, activités gymniques, TIOR,
parcours d'audace, méthode naturelle). La veille, quatre
conférenciers, Gilbert Andrieu, Bernard Vere, Christian
Blareau et Jean-Pierre Morato sont intervenus auprès
des stagiaires et de leurs cadres de contact, pour leur
dire comment se sont installées les origines du sport en
France à l'avènement de l'Ecole de Joinville en 1852 et
comment à l'heure actuelle la fédération nationale des
Joinvillais perpétue les valeurs qui ont trait aux pratiques
sportives et qui font la trame de la charte des Joinvillais.
Le président Jean-Michel Oprendek clôturera ces
interventions par une courte allocution motivante pour
les stagiaires.
Les Joinvillais félicitent les jeunes diplômés, leurs
souhaitent une belle et longue carrière et remercient les
autorités militaires pour cette journée passée en
commun.
Bernard VERE
Le major Charly Hardy, parrain de la 161e promotion des moniteurs
du Bataillon d’Antibes.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
9
?
5 QUESTIONS
Monsieur Jean-François LAMOUR
Ancien Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative.
A l'heure où notre pays s'engage dans les choix majeurs
qui guideront son avenir pour les cinq prochaines
années,
il nous a paru important de poser nos questions à JeanFrançois Lamour qui aura été notre Ministre des sports
à compter du 07.05.2002 puis celui de la Jeunesse, des
Sports et de la Vie associative à partir du 08.04.2004.
Deux fois champion olympique de sabre (84 et 88),
médaille de bronze (92) pour les titres individuels,
médaille d'argent par équipe (84) et de bronze (92) en
cinq participations olympiques, champion du monde
individuel (87), il aura été 5 années pleines durant à la
tête du sport français. Après Maurice Herzog qui fut
Haut commissaire puis Secrétaire d’Etat à la Jeunesse
et aux sports de 1958 à 1966 (7 ans et 3 mois), ce sera
la plus grande longévité à cette responsabilité, talonné
de près par son prédécesseur, madame Marie-Georges
Buffet.
C'est un sportif de haut niveau qui sera passé par tous
les échelons, ceux du démarrage en petit club et les
études aménagées à l'INSEP, qui quitte le bord.
Nous lui rendons hommage pour cette incontestable
réussite à laquelle, pour sa carrière sportive, nous
associerons totalement celui qui l'a initié à l'escrime et
préparé par un enseignement et une éducation
exemplaires, à gravir les plus hautes marches du podium :
le maître Augustin Parent, major de la promotion 1933
de l'école de Joinville.
Ce sera ensuite, au plastron du maître hongrois Laslö
Szepési, qu’il réalisera son rêve. L’association des
qualités de l’athlète et de la compétence de ces maîtres
d’exception, aura été, par les succès et la personnalité
de Jean-François, le moteur qui permit au sabre français
d’atteindre et de conserver le plus haut niveau de
résultats internationaux individuels et par équipe,
suscitant l’émergence de nombreux talents qui devinrent
eux aussi des champions du monde et olympiques. La
voie était ouverte.
Mais place au Ministre avec Jean Dongues.
10
“Jean DONGUES" :
Par rapport à quelques-uns de vos prédécesseurs
n'ayant pas eu une carrière de champion de haut niveau,
considérez-vous la vôtre comme un indéniable atout
lorsqu'il s'agit de mener à bien une tâche de Ministre
des Sports ?
1
2
"JEAN-FRANCOIS LAMOUR" :
Ce n'est certes pas un pré-requis. Mais en ce qui
me concerne, j'ai vécu le parcours d'un jeune qui
se construit aux côtés d'un éducateur bénévole,
qui découvre le haut niveau avec le
fonctionnement d'une fédération, l'investissement
de l'Etat, etc. Cela aide forcément, en terme
d'expérience et de savoir-faire, pour exercer les
fonctions qui m'ont été confiées. Cela explique
aussi mon attachement au modèle français
d'organisation du sport, et en particulier la
solidarité et l'unité entre les différentes formes de
pratique sportive.
J.D. :
Si les français, ces trente dernières années ont été
acquis, et de plus en plus à la cause du sport, qu'il soit
de compétition - les 35 000 inscrits au départ du
marathon de Paris en sont la preuve - ou simplement de
loisirs, font-ils pour autant suffisamment la liaison avec la
prévention si nécessaire en matière de santé ?
J.F.L. :
Même s'il ne peut être réduit à cette seule
dimension, le sport est une réponse adaptée et
efficace pour maintenir et promouvoir le capital
santé et le bien-être de la population. C'est la
raison pour laquelle j'ai lancé en septembre
dernier une campagne de promotion de la
pratique sportive, en particulier en direction des
femmes et des seniors.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
5 Questions
J.D. :
En matière de lutte anti-dopage, la France s'est efforcée,
et de longue date, de montrer l'exemple, s'attirant,
jusqu'à un passé récent, l'opprobre à peine déguisée,
de quelques nations et notamment en matière de
cyclisme. Avec vous, monsieur le Ministre qui êtes
devenu récemment le N° 2 de l'Agence mondiale antidopage, un plus grand pas encore a été franchi. Cela ne
dénote-t-il pas que nous atteignons là un stade
prometteur dans cette lutte, et surtout à démontrer, côté
français, que nous n'avions pas tout à fait tort d'agir
comme nous l'avons fait ?
?
J.D. :
Nous ne saurions, monsieur le Ministre, terminer cet
entretien, sans évoquer… l'escrime. Vu les résultats
comptabilisés par la FFE, elle se porte plutôt bien, et
sans doute cela ne peut que vous satisfaire.
5
3
4
J.F.L. :
Vous avez raison, la France a souvent été à la
pointe en matière de lutte anti-dopage, et il faut
s'en féliciter. Toutefois, les nouveaux enjeux de
cette lutte, en particulier la lutte contre les trafics
et la coopération entre instances judiciaires et
sportives, nécessitent plus que jamais des
réponses coordonnées au niveau international.
C'est pourquoi, après avoir adopté le code
mondial antidopage, la France a été à l'initiative
de la convention internationale contre le dopage,
ratifiée par plus de 40 pays.
Cette coordination des politiques nationales, qui
doit permettre aux sportifs d'évoluer dans un
environnement juridique cohérent et équitable,
quel que soit le lieu de la compétition, sera une de
mes priorités au sein de l'AMA.
J.D. :
Demeurer en poste cinq années pleines, est-ce que cela
permettra au final, à l'homme d'action que vous êtes,
d'avoir pu aller au bout des tâches qu'il s'était fixées ?
J.F.L. :
Cinq ans, ce n'est pas trop pour mener de A à Z
les actions prioritaires que l'on a définies avec le
mouvement sportif lors des états généraux du
sport que le Président de la République m'avait
demandé d'organiser à ma prise de fonction en
2002 : faire évoluer la gouvernance des
fédérations pour tenir compte des évolutions de la
société, défendre l'éthique du sport ou encore
favoriser la compétitivité et le rayonnement du
sport français.
J.F.L. :
Effectivement, même si je suis le Ministre de tous
les sports et de tous les sportifs, je dois
reconnaître que je suis avec une attention toute
particulière cette discipline.
Le Président de la Fédération, Frédéric
Pietruszka, mène une politique volontariste pour
le développement de l'escrime, notamment en
milieu scolaire, avec pour ambition d'atteindre les
100 000 licenciés en 2012, contre 60 000
aujourd'hui.
Pour le haut niveau, l'objectif est de rester au 1er
rang des nations, ce qui serait déjà un exploit
dans un contexte de forte concurrence
internationale. La bonne gestion du changement
de génération au niveau de l'encadrement après
Athènes et la rénovation de l'INSEP, qui offrira aux
escrimeurs des installations de qualité et
permettra de regrouper hommes et femmes sur le
même site d'entraînement, me rendent
optimistes.
C’est très opportunément que nous citerons ici les
paroles édifiantes de Jean-François Lamour à la fin de
sa présentation du bilan des Etats Généraux le
2 décembre 2002 :
“Il y a quarante ans, entrant pour la première fois dans
une salle d’escrime, mon maître d’armes m’avait fait lire
la charte de l’escrimeur. Cette charte exprimait cette
conception éthique du sport fondée sur le respect des
autres. L’adversaire n’est jamais un ennemi, sans lui, pas
de jeu, sans lui, pas de sport !
Permettez-moi de rappeler ce superbe témoignage
d’Albert Camus : “Après beaucoup d’années où le
monde m’a offert beaucoup de spectacles, ce que
finalement je sais de plus sûr sur la morale et les
obligations des hommes, c’est au sport que je le dois.”
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
11
DISCOURS DE MADAME ROSELYNE BACHELOT
Madame Roselyne BACHELOT
Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports
à l'Assemblée générale du CNOSF, le 23 mai 2007
Le monde du sport s'interroge sur son devenir avec
cette nouvelle configuration : le rattachement du sport
à la santé. Aussi, compte tenu de cette attente, il nous
a paru intéressant de passer ici quelques extraits de la
première intervention de Madame Bachelot à la
Maison du Sport français.
“Je vous remercie, Monsieur le Président, cher Henri
Serandour, de cet accueil chaleureux devant la famille du
sport ici rassemblée. Je tiens à saluer la force de votre
engagement au service du sport et des valeurs de
l'olympisme.
Je mesure la chance qui nous est donnée de
commencer à travailler ensemble à un moment tout à fait
privilégié que je n'hésiterai pas à qualifier de “tournant
historique”, puisque à l'occasion de la campagne
présidentielle, le sport a enfin pris toute la place qu'il
mérite dans le débat national. Je sais la part que vous y
avez prise. Le Comité national olympique et sportif
français a su interpeller directement les candidats sur le
caractère essentiel des enjeux sportifs pour la société
française du début du XXIe siècle. Je me souviens aussi
qu'il y a presque un an jour pour jour, la famille politique
à laquelle j'appartiens organisait une convention
nationale consacrée au sport, à laquelle nous donnions
la même importance que nos conventions sur
l'économie, la justice ou l'éducation. Ceci n'a pas
manqué de susciter la surprise, le dédain voire la raillerie
de certains “beaux esprits”. Mais, avec Nicolas Sarkozy,
nous sentions que le sport pouvait apporter une
contribution forte à cette France, plus ambitieuse, plus
dynamique et plus humaine que nous voulons
construire. Nous sentions que les temps étaient mûrs
pour faire du sport un élément à part entière de notre
projet de société dans un pays en quête de valeurs.
En effet, avant d'être un secteur économique, un
phénomène culturel ou même un loisir, le sport c'est
d'abord un ensemble de valeurs, exprimées depuis plus
d'un siècle par l'esprit olympique moderne dont vous
êtes les dépositaires.
12
Valeurs individuelles de courage et de dépassement de
soi, qui contribuent à forger les caractères, conjuguant à
la fois respect des règles et épanouissement personnel.
Valeurs collectives de cohésion, de solidarité de
partenariat et de respect de l'autre, indispensables à
notre “vivre ensemble”, ce bien commun si précieux: le
sport crée du lien.
Comment oublier que le premier olympisme a, au travers
des Jeux, assuré l'unité du monde grec par-delà les
conflits qui l'ont traversé ?
Si l'on veut, pour la France, un projet d'élévation
collective partagé et exigeant, il doit notamment passer
par le sport.
Je sais que ce sont ces valeurs qui vous portent, et je
suis heureuse de pouvoir y rendre hommage en prenant
mes fonctions de ministre chargée de la Jeunesse et des
Sports.
Ce grand ministère, souhaité par le Président de la
République, constitue un signal fort. Il a un sens. Ce
nouveau périmètre ministériel va nous permettre
d'avancer sur les nombreux sujets qui sont à la
confluence du sport et de la santé. On pense
spontanément, bien sûr, à la lutte contre le dopage,
dossier sur lequel mon prédécesseur, Jean-François
Lamour, a fait tant de choses. Mais il y a aussi le dossier
la médecine sportive, et ses prolongements dans la
recherche où les talents sont nombreux et doivent être
accompagnés. Il y a également le vaste chantier de la
prise en compte des bienfaits du sport sur la santé. Le
sport joue un rôle déterminant dans la prévention de
nombreuses maladies, à commencer par les troubles
cardio-vasculaires. Mais concrètement, le cloisonnement entre le monde sportif et le monde médical dont je viens- ne permet pas à ce dernier de jouer
pleinement son rôle d'information. Les médecins disent
très souvent à leurs patients qu'il faut faire du sport,
mais bien souvent sans leur dire quand, comment et
combien de temps. Sur ces synergies sports-santé, la
France est malheureusement encore très en retard sur
certains pays comme par exemple la Suède. Je refuse
de m'y résigner.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
Discours de madame Roselyne Bachelot
Il y a aussi des risques plus particuliers qui menacent les
jeunes tels que l'obésité, la tendance au suicide ou les
pratiques addictives. Ici les dimensions jeunesse, sport
et santé sont indissociables, et, vous l'avez compris, ces
sujets communs figurent dores et déjà dans mon
programme de travail. Ils s'inscrivent dans le
prolongement naturel des politiques spécifiques que je
compte engager pour chacun des secteurs dont j'ai la
charge, à commencer par la politique sportive.
Conformément aux engagements pris par Nicolas
Sarkozy pendant la campagne et qui seront tous
scrupuleusement tenus, il me l'a rappelé hier,
notamment et surtout sur le plan budgétaire, je puis
vous assurer que la politique sportive du gouvernement
sera forte et marquée par l'ambition réformatrice
exceptionnelle qui le porte…
…Concernant le sport de haut niveau, le quinquennat
qui s'achève aura permis à la France de demeurer parmi
les plus grandes nations en se plaçant au 7e rang pour
les médailles obtenues aux Jeux Olympiques d'Athènes
de 2004 et au 4e rang pour ce qui concerne les 25
sports les plus médiatisés en France, avec cette
particularité française d'atteindre l'excellence dans des
disciplines très diverses: de l'aviron à l'escrime, du
canoë-kayak au handball, du judo à la natation.
Au-delà des moyens financiers supplémentaires
accordés aux fédérations pour des actions spécifiques
en faveur du haut niveau dans le cadre du PNDS, je
voudrais saluer le soutien actif mené depuis 2006 au
double projet sportif et professionnel de nos athlètes de
haut niveau. A ceci s'est ajoutée une politique générale
visant à l'amélioration de la compétitivité internationale
des clubs sportifs français grâce à l'extension de leur
droit à l'image, à la sécurisation de leurs ressources
externes et aussi à la levée de l'interdiction d'accès aux
financements de marché. Je pense aussi à
l'engagement fort qui a été celui de l'Etat en faveur de
l'accueil et de l'organisation de grandes manifestations
internationales. Par-delà la déception que nous avons
tous éprouvée au sujet des JO de 2012, n'oublions pas
que la France sera cette année l'hôte de la coupe du
monde de rugby et du championnat du monde de
handball féminin. Tout cela s'est accompagné d'une
politique active de construction et de rénovation
d'équipements pour le sport de haut niveau, à
commencer par ceux de l'INSEP…
…Je tiens à marquer devant vous aujourd'hui mon
attachement aux valeurs, comme fondement commun
de toutes les activités sportives, quelles que soient les
disciplines, quel que soit le niveau de leur pratique, et
quel que soit le cadre au sein duquel elles s'exercent.
D'aucun pourrait en effet penser que le sport serait
aujourd'hui devenu une activité mature, ne conservant
l'esprit olympique originel que comme le témoignage
désuet de la Belle Epoque, empreint d'idéalisme et de la
grandeur d'âme des premiers sportifs.
Je crois au contraire que l'exigence des valeurs
sportives est devant nous et qu'elle est d'une actualité
toute particulière dans une société de plus en plus
individualiste, parfois de plus en plus brutale et dans un
monde où il peut arriver que, faute de garde-fous, les
enjeux financiers l'emportent sur tous les autres.
Vous ne serez donc pas étonnés de mon souhait de suivre,
dans l'avenir, un chemin ambitieux en m'inspirant de la devise
olympique a l t i u s , c i t i u s , f o r t i u s !
Je souhaite d'ailleurs évoquer dés aujourd'hui avec vous,
dans le sillage de ce qu'a annoncé Nicolas Sarkozy,
quatre axes de travail, essentiels à mes yeux, pour aller
plus loin en faveur du développement du sport en
France…
• Le premier axe est le renforcement des structures du
sport français.
• Le second axe concerne la politique du sport pour tous
et je m'inscrirai là dans une démarche volontariste de
démocratisation du sport en France.
• Le troisième axe ira vers le développement du sport à l'école.
• Le quatrième axe est de faire jouer à plein les synergies
entre le monde de la santé et celui du sport…
…Tels sont donc les quatre axes sur lesquels je compte
m'engager dés aujourd'hui. Je suis heureuse d'avoir pu
les présenter devant les représentants de cette belle et
grande famille, du sport français, que je sais diverse et
que je souhaite unie. A nous de saisir ensemble
l'occasion historique qui s'offre, de donner au sport
toute la place qu'il mérite dans la cité, dans l'école ou
dans la politique de santé. La période que nous venons
de vivre nous a montré que la société française y était
prête. Quant à moi j'y suis résolue.
Vous pouvez compter sur moi ! »
Ces 4 axes ont été développés par Madame Bachelot,
lors de sa lecture. Les lecteurs peuvent en consulter
l'intégralité sur le site Internet du Ministère de la Santé,
de la Jeunesse et des Sports.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
13
LES NOMINATIONS
Bernard LAPORTE
Nos félicitations à Bernard Laporte notre nouveau
Secrétaire d’Etat aux Sports, qui prendra effectivement
ses fonctions le 21 octobre 2007.
Du Haut Commissariat à la Jeunesse et aux Sports créé
en 1958, au Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des
Sports aujourd’hui (un demi-siècle après), avec l’arrivée
de Bernard Laporte auprès de madame Bachelot, c’est
le 7e homme issu du sport de haut niveau qui arrive à ce
degré de responsabilité politique.
En effet, dans les charismatiques prédécesseurs de
madame Bachelot et de Bernard Laporte, on comptera
les alpinistes réputés que furent Maurice Herzog et
Pierre Mazeaud, le talentueux champion du monde de
patinage artistique Alain Calmat, les athlètes Roger
Bambuck, recordman de la vitesse pure et le superbe
champion olympique du 110 m haies que fut Guy Drut
en 1976 à Montréal, et Jean-François Lamour
l’escrimeur qui a tout gagné dans sa spécialité, le sabre.
Nous ne saurions omettre de relever aussi qu’avec
madame Bachelot, c’est la 5e femme Ministre en charge
de la Jeunesse et des Sports qui aura été nommée à ce
poste, aprés mesdames Edwige Avice, Frédérique
Bredin, Michèle Alliot-Marie et Marie Georges Buffet.
Le rugby est à l’honneur. Nous mesurons à quel point les
5 mois à venir sont, pour la famille de l’ovalie, un énorme
challenge et nous sommes de tout cœur avec eux.
Sophie DION
Nommée Conseillère Sport auprès du Président de la
République, monsieur Nicolas Sarkozy, madame Sophie
Dion est issue du monde du ski.
Haute savoyarde, née à Morzine, Sophie Dion est
monitrice de ski côté sport, et, côté “cour”, avocate et
maître de conférence à Paris-Sorbonne où elle a mis en
place un diplôme de droit de Sport.
14
Elle succède à Jean-François Lamour et Marie-Claire
Restoux-Gasset.
Nul doute que cette heureuse bivalence soit du meilleur
effet à ce poste essentiel pour le monde du sport.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
LA PAROLE AUX PRÉSIDENTS
FRANCIS LUYCE
Francis Luyce, président de la FFN fut un des grands
champions de la natation française, recordman du
monde du 800 m nage libre, plusieurs fois recordman
d'Europe avec ses coéquipiers du 4 X 200 m nage
libre, champion de France des 100, 200, 400 et 1 500
m nage libre, il sera aussi de fait, capitaine de l'équipe
de France.
Avant les championnats du monde de Melbourne, nous
lui avions passé la parole. Confiante, elle s'avèrera
prémonitoire : l’équipe de France de natation ramènera
6 médailles en natation course, se classant 3e nation
derrière les USA et l’Australie avec 2 médailles d’or, 2
d’argent et 2 de bronze. En natation synchronisée solo,
Virginie Dedieu remportera son 3e titre.
La natation française en ébullition
Depuis les Jeux Olympiques d'Athènes en 2004, la
natation française connaît l'une des périodes sportives
les plus fastes de son histoire. Aujourd'hui, nous
tutoyons les États-Unis, l'Australie, l'Italie et l'Allemagne
: les ténors de notre discipline. Une envergure
internationale que les nageurs tricolores ont confirmée
au cours de la saison 2005, à l'occasion des
championnats du monde de Montréal.
La saison dernière, lors des Euros 2006 de Budapest
(grand bassin) et d'Helsinki (petit bassin), Laure
Manaudou, Malia Metella, Esther Baron, Alena
Popchanka, Amaury Leveaux, Hugues Duboscq,
Frédérick Bousquet et leurs partenaires du groupe
national ont entériné notre nouvelle stature mondiale en
décrochant la bagatelle de quinze médailles
continentales.
Mais réduire nos performances à la seule natation
course serait une erreur. Avec le retour de notre double
championne du monde Virginie Dedieu, la natation
synchronisée française retrouve le sourire et une soif de
conquête qui pourrait bouleverser la hiérarchie mondiale.
En natation en eau libre, dont l'épreuve du 10 km est
une discipline olympique depuis novembre 2005, nous
disposons d'arguments de premier ordre. Le brestois
Gilles Rondy, champion d'Europe du 25 km aux Euros
de Budapest, le saint-africain Stéphane Gomez,
médaillé de bronze dans la même course, et l'alsacienne
Cathy Dietrich, vice-championne d'Europe 2006 du 5
km, forment le fer de lance d'une équipe de France de
natation longue distance en plein essor. Soyez-en
certain, l'avenir leur appartient !
Avec la saison 2006 - 2007, la natation française se
lance dans l'ultime ligne droite qui doit la mener aux Jeux
Olympiques de Pékin. 2008 c'est demain : l'objectif se
rapproche à grand pas. Tâchons de ne pas manquer ce
rendez-vous historique ! Jusqu'à cette échéance
déterminante, la natation tricolore, la fédération française
de natation, les comités régionaux et départementaux
ainsi que les clubs vont de nouveau s'allier, se structurer
et se mobiliser pour accueillir les pratiquants, favoriser
l'accès des bassins tout en garantissant des prestations
de qualité aux aspirations de ceux pour qui l'eau doit
demeurer une source de plaisir et de bonheur.
Ces ambitions, nombre d'entre vous les partage ! C'est
ce qui nous pousse à nous lever tôt le matin, à nous
coucher tard le soir, à parcourir des kilomètres, à
discuter, à confronter nos idées… Bref, à nous mettre
simplement au service de la passion qui nous anime.
Cette démarche fait de chacun de nous, du président au
bénévole, un membre de la grande famille de la natation
française. Une famille ambitieuse, mobilisée et
conquérante qui, d'un simple regard, se reconnaît et se
respecte. Car de l'investissement de chacun dépend
notre vitalité et les performances de nos disciplines. Le
projet fédéral souhaite mettre en ?uvre des dynamiques
profitables à la natation : celles de performance, du
service, de la formation et de la cohésion. Le projet
fédéral a pour ambition de donner du sens, de la
cohérence, de la visibilité à tous ces engagements.
Bien à vous et sportivement
Francis Luyce
Président de la Fédération Française de Natation
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
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PLEINS FEUX SUR LE COMITÉ
BRETAGNE - PAYS DE LA LOIRE
Le Comité Bretagne – Pays de la Loire recouvre
9 départements :
4 en Bretagne : Côtes d’Armor –Finistère – Ille et Vilaine
- Morbihan
5 en Pays de Loire : Loire Atlantique – Maine et Loire –
Mayenne – Sarthe – Vendée
Le siège social se situe :
26, rue du Verger 56340 CARNAC
Composition du Comité Directeur :
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Président d’Honneur : Eric TABARLY
Trésorier général : Jean Yves LE FLOHIC
Président : Francis THOMAS
Secrétaire adjointe : Geneviève MAZE
Vice-Présidente : Eliane VISCART – JACQ
Déléguée Morbihan : Annie GOURIOT
Vice-Président : Daniel QUINQUIS
Délégué Finistère : Jean HIBERTY
Secrétaire général : Paul VISCART
Délégué Ille et Vilaine : Pierre BAUDET
Portrait du Président
Distinctions :
• Colonel honoraire d’Infanterie
• Officier de la Légion d’Honneur
• Commandeur de l’Ordre National du Mérite
• Médaille d’Or de la Jeunesse et des Sports
• Médaille d’Or de la Fédération française de tennis de table
Egalement :
• Maire honoraire de Carnac (3 mandats d’adjoint
délégué au Maire 1983 à 2001)
• Membre d’honneur de la fédération française de tennis
de table
• Président d’honneur de la ligue de Bretagne de tennis
de table
d’honneur
de
l’Union
Nationale
• Président
des Combattants de Carnac
• Président d’honneur de l’association “Art et Culture” à Carnac
• Membre du Conseil d’émulation civique du Morbihan
(interventions citoyennes dans les établissements
scolaires en liaison avec l’Inspection Académique)
• Membre du Conseil d’administration de l’association
départementale des Palmes Académiques
A été trésorier de la francophonie sportive
internationale (1988-1992)
16
Les principales actions menées par le Comité :
Les membres participent régulièrement aux
manifestations sportives, culturelles et patriotiques.
Plusieurs s’investissent pleinement dans la vie
d’associations assurant ainsi la présence Joinvillaise :
Anciens Combattants, Médaillés sportifs, Conseil
d’émulation civique du Morbihan, Palmes Académiques,
Société d’Entraide de la Légion d’Honneur, associations
caritatives et culturelles, mairie, adjoint ou Conseiller
municipal dans certaines communes.
Parmi les actions récentes les plus marquantes :
Lutte contre le dopage (10 décembre 2005)
Conférence débat au Palais des Arts de Vannes avec la
participation de Jean-François Kahn exerçant à la
Salpêtrière à Paris, membre de la commission médicale
du Comité International Olympique et Sportif.
Une brillante conférence organisée avec “Sport Santé
Morbihan”
vivement
recommandée
car
très
convaincante.
La présence des femmes dans les associations (6 mai
2006)
Conférence débat à Lorient à l’université de Bretagne
Sud. Interventions remarquées d’Eliane Viscart-Jacq et
de Muriel Tabaries, ingénieur de recherche à l’université
de Paris 1.
Il en ressort que le Pays de Lorient est beaucoup plus
féministe que le reste de la France, au moins en ce qui
concerne la vie associative (manifestation organisée
avec l’Office Municipal des Sports de Lorient).
Conférence débat à Brest (20 novembre 2006)
“Y a t-il un avenir pour une culture sportive ?”
Jean Hiberty était parmi les intervenants de renommée
nationale qui ont tenté de prouver que « la qualité d’une
pratique ne se mesure, ni à la performance, ni aux
résultats d’une compétition, mais aux effets qu’elle à sur
une personne ».
En effet, certaines dérives dont le dopage ou la
recherche systématique de résultats, occultent quelques
fondamentaux du sport.
D’autres actions envisagées
Le sport est CREATION, CULTURE, HUMANISME.
Telle est l’idée maîtresse qui pourrait orienter votre choix
dans l’organisation de futures manifestations.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
Pleins feux sur le comité
Bretagne - Pays de la Loire
Citons en particulier :
Portrait d’un Joinvillais (définition Eliane Viscart-Jacq)
- Le poids de l’économie du sport ;
Le Joinvillais se doit d’être :
A
ACTIF (sur le terrain et dans ses projets pour que la
Fédération soit réellement “vivante”)
B
BENEVOLE (une évidence)
C
CREDIBLE (par un comportement clair, précis, continu
et constant dans le temps)
D
DEVOUE (disponible pour assurer la fonction pour
laquelle il a postulé mais aussi par son attitude)
E
EFFICACE (tendant à l’excellence dans toutes ses
actions)
F
FIER (de représenter une fédération qui a un devoir de
mémoire mais qui se tourne aussi vers l’avenir )
G
GENEREUX (celle du c?ur n’est-elle pas la plus noble
des qualités ?)
H
HONNETE (sans l’honnêteté rien n’est envisageable)
I
IDEALISTE (c’est le sel de la vie)
J
JOINVILLAIS (être Joinvillais c’est avoir l’honneur
d’appartenir à une grande famille depuis la création de
l’École de Joinville à ce jour, qui continue et surtout
continuera de perpétuer les valeurs de l’Ecole de
Joinville qui constituent l’esprit de Joinville)
- Si l’Olympisme m’était conté ;
- La francophonie française ;
- Le dirigeant de demain ;
- L’histoire de la course cycliste PARIS – ROUBAIX ;
- La lutte anti dopage ;
- Actions au profit du handisport…
- Conférences et débats étant menés par des
intervenants de haut niveau.
Le Trait d’Union
C’est le bulletin trimestriel du Comité Bretagne-Pays de
la Loire des Joinvillais, paraissant de façon périodique et
donnant les informations utiles, en complément de la
revue nationale « LE JOINVILLAIS. Il est très largement
diffusé auprès des autorités politiques et sportives de
nos régions ainsi qu’à tous nos adhérents.
MEDAILLE D’HONNEUR DE LA FNJ
OR
CORTIULA Bruno, membre actif
BAUDET Pierre, membre à vie
ARGENT
BRIDE Jack, membre d’Honneur
GOURSIN Robert, membre à vie
JOUIN Jacquy, membre à vie
LABBE Alain, membre actif
BRONZE
DEBOVE Christophe, membre à vie
DUMONT Marcel, membre actif
MAZE Geneviève, membre actif
MIROUZE Elisabeth, membre actif
QUINQUIS Daniel, membre actif
TABARLY Patrick, membre actif
THOMAS Francis, membre actif
VINCENT Paul, membre actif
Nous adressons nos plus vives félicitations aux heureux
promus. Sportifs talentueux ou encore dirigeants et
entraîneurs d’exception, profondément marqués par
l’ESPRIT DE JOINVILLE, ils méritent notre profonde
reconnaissance.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
Eliane Jacq, pas encore Viscart
Recordwoman du Monde sur 4 fois
400 mètres en compagnie de Colette
Besson, Nicole Duclos, et Michèle
Mombet (Juillet 1969 - 3’34’’2).
Un grand exploit également signé
FRANCE.
17
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU
COMITE D’ILE DE FRANCE
L’ouverture de l’Assemblée Générale du comité Ile-de-France de la
Fédération Nationale des Joinvillais, le samedi 27 janvier à l’INSEP fut
faites par le président Jean-Marie Wagnon en présence de nombreuses
personnalités civiles et militaires :
Madame Eliane Jacq-Viscart, vice-présidente de la FNJ, représentant le
président Jean-Michel Oprendek
Le commandant du Bataillon d’Antibes Thierry Sallerin,
monsieur Richard Monnereau, directeur régional et départemental de la
Jeunesse et des Sports, monsieur Bernard Torfou représentant le
président du CROSIF, Francis Tissot, le colonel Robert Taurand viceprésident de la FNJ.
Le président expose :
• Les évènements : actions et participations du comité
• La communication : le bulletin, le blog
• Les finances : les cotisations difficiles à obtenir
• L’avenir : continuer l’action entreprise sur le devoir de mémoire, et mener une réflexion sur la réinsertion des sportifs
avec organisation d’un séminaire.
• Le rapport d’activité de la secrétaire générale détaillait les actions effectuées durant l’année 2006.
• La continuation du projet sur le devoir de mémoire avec la remise de la bourse à Romain Deschesne.
• La participation de notre porte drapeau Gérard Trecult à 23 occasions pour représenter le comité.
• La participation des membres du comité à différentes manifestations : cérémonie du 90e anniversaire
de la bataille de Verdun, la passation de commandement entre le colonel Roger Martin quittant le
commandement et le lieutenant-colonel Philippe Lavergne, la participation à la manifestation du
CROSIF 8e édition de sport en filles, la cérémonie de départ à la retraite de Jean-Paul Grandiere, la
161e promotion des moniteurs EPMS promotion HARDY…
• Les trois parutions de notre bulletin régional « LE JOINVILLAIS » envoyé par la poste et par Internet, nécessitant la
contribution des membres du comité directeur pour son élaboration.
• Le blog alimenté aux fils des évènements et ayant des liens avec d’autres comités.
Les relations avec les membres du comité dans la difficulté ou dans la peine.
Le rapport du trésorier général Jean Bienaimé pour l’exercice 2006, notait que les comptes étaient
de même nature que l’an passé et le budget prévisionnel demandait à tous un effort pour innover,
convaincre et recruter.
Les vérificateurs aux comptes Maurice Dupin et Jean Percebois donnent quitus.
Le rapport du trésorier général est approuvé à l’unanimité des présents.
MÉDAILLÉS DE LA RECONNAISSANCE DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DES JOINVILLAIS
Á L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 27 JANVIER 2007
Les récipiendaires et les personnalités
18
Le colonel Taurand,
monsieur Richard Monnereau,
le président Jean-Marie Wagnon
et le commandant Thierry Sallerin
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
LA VIE DES RÉGIONS
LANGUEDOC – ROUSSILLON
40 ANS DE PARACHUTISME SPORTIF
MILITAIRE
C’est dans le cadre magnifique du VVF de la Grande Motte
Gap (Alpes du sud).
(34), que les Anciens Joinvillais de l’équipe de France mili-
Depuis sa création, les équipes de France de parachutisme
taire de parachutisme sportif ont fêté leur 40e anniversaire
du Bataillon de Joinville ont accumulé de nombreux titres
nationaux, internationaux, civils et militaires, dans toutes les
La création de cette équipe de France eut lieu en 1967, à
spécialités : précision d’atterrissage, voltige, vol relatif et
la faveur du regroupement de l’Ecole Militaire d’Education
voile contact.
Physique et Sportive stationnée au Fort Carré d’Antibes, et
A l’occasion de cet anniversaire, l’équipe de France actuelle
du Bataillon de Joinville sis à la Redoute de Gravelle à
Vincennes pour s’installer sur le site du camp Guynemer à
Fontainebleau resté vacant à la suite du départ de l’OTAN.
Le Général Leborgne directeur du Conseil International du
Sport Militaire (CISM), nomme le Commandant Bore pour
effectuer le regroupement de l’élite du parachutisme sportif
des trois armées au sein du Bataillon de Joinville.
- En 1968, le Lt-colonel Douceur, fidèle lieutenant du
Général Bigeard durant la guerre d’Indochine et d’Algérie,
prendra la fonction de directeur de cette équipe, assurant
la mise en place des moyens logistiques : Infrastructure,
entraînement, contrôle physique etc.
40 ans après, l’équipe de France de parachutisme du BJ
- En1975, Le Lt-colonel Douceur a fait valoir ses droits à la
est venue effectuer un saut de démonstration dans l’en-
retraite et est remplacé par le Commandant Christian
ceinte du VVF sous les regards ébahis des touristes ravis de
Bernachot (ancien du 2e REP et de l’Ecole des Troupes
cette aubaine.
Aéroportées).
Jeunes et moins jeunes se sont retrouvés avec plaisir pour
partager cet Esprit de Joinville fait d’amitié, de camarade-
A cette même époque le Général Bresson ouvre des postes d’athlètes de haut niveau au personnel féminin des trois
armées.
rie, de joie et de bonne humeur.
Remerciements au Lt-colonel Douceur du Comité
Languedoc Roussillon entouré de son équipe , Michel Félix,
- En1985, le soutien logistique de cette équipe est confié à
Joseph R. Bigouin sans oublier l’aide précieuse et la colla-
l’Armée de l’Air qui place Lt-colonel Jean Dermine, ancien
boration de Pierre-Alain Bocquillon secrétaire perpétuel de
membre de cette équipe prestigieuse, en qualité de
l’Association pour la réussite de cette manifestation.
directeur.
Rendez-vous est fixé pour l’édition 2007 au Canet en
Pour des raisons liées aux conditions climatiques, le haut
Rousssillon (66) le 22 septembre, l’organisation étant
commandement décide de délocaliser l’équipe de France à
confiée à Hugues Boisot.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
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La vie des Régions
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU COMITÉ DU LIMOUSIN
De gauche à droite : le trésorier du comité Marc Pradel, Jean-Michel Oprendek,
le nouveau président du comité, Guy Auger, Christian Blareau,
et le secrétaire général du comité, Jean-Marie Prépoint.
Le Comité du Limousin a tenu son assemblée générale samedi 24 février à
la salle d'honneur de la Mairie de Brive en présence de Jean-Michel
Oprendek, Président de la fédération nationale et de Christian Blareau
Secrétaire national.
Le président excusa le Sénateur maire, Bernard Murat, par ailleurs
président d'honneur, pour son absence due à un petit problème de
santé.
Une minute de silence fut observée à la mémoire de deux Joinvillais
disparus cette année Jean-Paul Mouly et Francis Mazeyrie ;
Après avoir remercié les représentants nationaux de leur présence,
le Président du comité Guy Auger a présenté les grandes lignes du
projet 2007, rappelant au passage les valeurs défendues par les
Joinvillais.
Résolument tournés vers l'avenir, le président a souhaité
que des actions précises en direction des jeunes des
quartiers et des anciens sportifs laissés sur le bord du
chemin soient mises en place avec le partenariat des collectivités et institutionnels.
4 commissions de travail vont voir le jour afin d'améliorer
l'efficacité du comité.
Rappelant également que les Joinvillais ont un rôle à jouer
dans le cadre de l'intégration, " la vie sportive pouvant être
un tremplin vers la vie sociale ", le président a souligné que
le comité venait d'être reconnu par le DDJS et le CDOS
permettant ainsi d'être éligible au financement CNDS.
La première action étant le colloque sur le dopage dans le
sport qui se déroulera vendredi 2 mars à la CCI de Brive
avec la participation exceptionnelle du Professeur Escande.
Puis, les rapports d'activité du secrétaire Jean-Marie
Prepoint, et financier du trésorier Marc Pradel furent
approuvés à l'unanimité.
L'assemblée générale se clôtura par un pot de l'amitié offert
par la municipalité de Brive.
Les membres et leurs amis se sont retrouvés à la salle polyvalente de Cosnac gracieusement mise à disposition par la
municipalité où les attendait une soirée spectacle dans la
pure tradition et l'esprit JOINVILLAIS.
Le Président
Guy Auger
COMMUNICATION
André-Pierre GOUBERT
La Fédération Nationale des Joinvillais est heureuse de vous faire part du renouvellement de son site internet depuis le 1er mai :
www.fnj.asso.fr
Je remercie particulièrement André-Pierre Goubert, ancien commandant du Bataillon de Joinville, et lieutenant-colonel
de l’Armée de Terre, actuellement adjoint au chef du département de la mission olympique du CNOSF, d’avoir accepté
d’être le chef de projet et le réalisateur de ce site qui recueille la satisfaction de tous les joinvillais et internautes qui l’ont
visité.
Outil d'information et de promotion, vous y trouverez toute l'actualité de la fédération et des comités régionaux. Ce site
Internet est à la disposition de tous mais vous devez le faire vivre. Je compte sur vous pour faire remonter au siège
fédéral toutes informations contribuant au rayonnement de notre association.
Sa fonctionnalité permettra à terme aux comités de gérer en ligne et donc en temps réel, leurs adhérents. C'est pourquoi
il est indispensable que ceux qui ne possèdent pas encore l'outil informatique, pensent à s’équiper sérieusement.
N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques.
le Président,
Jean-Michel OPRENDEK
20
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
LE COMITÉ D’AQUITAINE
Fort de 89 adhérents, le comité d’Aquitaine, comité du sudouest voit ses effectifs se positionner à la 5e place sur les
14 comités que comporte la fédération.
Son recrutement doit beaucoup à l’existence du Hameau
de PAU autour des années 50… Nous évoquerons en détail
cette période, tout particulièrement à l’occasion d’une
manifestation fédérale en 2009.
Présidents d’Honneur :
Jacques Bouillot, Louis Wingert, Serge Legeay
Président et siège social :
Michel Benabid,
4, rue du Clos Saint-Yves
64230 Lescar
téléphone : 05 59 81 36 33
Dimanche, la pluie et le froid ont accompagné le dépôt de
gerbe organisé par Jacques Bouillot au monument aux
morts de Bergerac, dans le plus grand recueillement.
Nous n’étions qu’une trentaine pour assister à l’assemblée
générale. Sans doute devrons-nous mieux tenir compte de
la distance pour les prochaines A G et ne pas nous éloigner
trop de Pau où résident la plupart des adhérents du comité
(une mention toute particulière pour Ali Bouchou et
Jacques Sérou qui ont tenu à être présents malgré des difficultés évidentes).
Vice-présidents :
Maurice Mandavit, Pierre-Alain Bocquillon
Trésorier :
François Ventaja
Commission décorations et récompenses :
Pierre Cérézal-Callizo
Vérificateurs aux comptes :
Célestin Bienvenu, Michel Willaime
Délégués départementaux :
Gironde : Pierre Lavignolle ;
Landes : Gérard Picavet ;
Dordogne : Marc Bonnefond ;
Béarn : Charles Sevrette ;
Pays-Basque : Jean Lapeyre.
Autres membres du conseil d’administration :
Marius Basso, Fernand Clément, Robert Jaunier, Gérard
Morère, Daniel Petitjean, Jean Sixto, Georges Vidal.
Accordant une grande place à la cohésion entre ses membres par l’organisation de réunions conviviales, la multiplication des contacts et des gestes d’entraide, le comité
conduit aussi des actions en direction des clubs, établissements scolaires et associations, dans le but de promouvoir
l’esprit de Joinville.
Il attribue régulièrement des trophées de l’esprit sportif aux
clubs les moins sanctionnés.
Il récompense les bénévoles les plus méritants qui ne sont
pas forcément les plus en vue.
Assemblée Générale à Bergerac
Les 24 et 25 mars 2007, le président d’honneur Jacques
Bouillot accueillait à Bergerac l’assemblée générale
annuelle du comité avec (pouvait-on en douter ?) une organisation remarquable. Bravo et merci Jacques !
Samedi, la visite du prestigieux club nautique de la ville précédait la réunion technique du conseil d’administration
dans sa salle d’honneur, pavoisée de tous les fanions et trophées montrant les brillants succès obtenus dans des
compétitions de haut niveau.
Arrivant d’une AG le jour même à Orléans, le président
fédéral Jean-Michel Oprendek, le secrétaire général
Christian Blareau et le porte-drapeau Jean Daigneau ont
participé à nos travaux avant de partager un dîner
détente…
Jean-Michel Oprendek, Michel Benabid, Christian Blareau à l’A.G. d’Aquitaine
C’est donc devant une assistance limitée que le président
fédéral a de nouveau clairement exprimé ses souhaits de
faire vivre les Joinvillais dans une action contemporaine, ne
reniant rien du passé mais le faisant revivre dans des projets fédérateurs, dynamisant l’action des comités et les
échanges auxquels ils doivent recourir pour échapper à
l’isolement et renforcer leur cohésion avec le soutien de la
fédération.
Programme ambitieux certes, mais n’est-il pas à la
mesure de l’esprit qui doit nous animer ?
Avant le déjeuner de clôture, des décorations et récompenses ont été décernées.
Jean-Michel Oprendek et Jacques Bouillot ont respectivement agrafé la médaille d’or de la jeunesse et des sports
sur la poitrine de Michel Benabid et René Bernard. Nous
avons appris avec autant de plaisir l’attribution de la
médaille d’argent à Gérard Picavet et Daniel Petitjean.
Des médailles fédérales ont ensuite récompensé Ali
Bouchou, Henri Courade, Marius Basso, René Tristan,
médailles d’or ; Gérard Morère, médaille d’argent ; Daniel
Petitjean et Raymond Bellocq, médailles de bronze. Bravo
et félicitations à tous.
Debout : Michel Benabid, René Bernard, Louis Wingert, Jean Daigneau
Assis : Ali Bouchou, Jean-Michel Oprendek, Jacques Bouillot.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
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L’INVITÉ : MARYLINE SALVETAT
Un petit bonjour aux Joinvillais !
Dans le débat électoral actuel, on parle bien sûr des 35
heures. Pour ma part, je me laisserai bien tenter pour des
journées de 35 et non de 24 h ! Ainsi aurai-je enfin le temps
de répondre aux multiples sollicitations d'amis ou de supporters, connus ou anonymes, qui veulent me féliciter pour
mon titre de Championne du Monde de cyclo-cross, titre
acquis le 28 janvier dernier à Hooglede Gits (Belgique).
J'aimerais répondre à leurs mails, textos ou messages
vocaux laissés sur mon répondeur. Oui, mais voilà, je ne
suis pas une cycliste professionnelle qui, après son entraînement, a du temps libre. Eh non ! Le cyclisme féminin français, en effet, ne fait pas vivre son monde !
Il faut bien travailler pour gagner sa croûte ! Et la vie de
médecin en pleine épidémie grippale, c'est 35 heures de
boulot, mais… en 3 jours !
Pour vous tous, Joinvillais de France, dont je garde un si
bon souvenir grâce à votre rassemblement toulousain tenu
en 2005, je sais combien l'éthique du sport a été et reste
votre préoccupation majeure ; et vous n'êtes pas sans
savoir que si la vie de sportive de haut niveau est riche en
évènements, moi, ma vie, c'est blouse blanche et cuissard
noirci de boue. Et pour des journées de 35 heures, je vote
haut et fort…
Maryline SALVETAT
Ce titre n'est pas le nôtre mais bien celui du journal
“L'Equipe " en date du lundi 29 janvier dernier. Sans doute
une " première " pour le cyclo-cross conjugué au féminin.
Car ce patronyme, Salvetat, se doit d'être précédé du prénom de Maryline, au total une championne du sport français pas - comme - les - autres.
Déjà, il faut bien l'admettre, pouvoir enfourcher une bicyclette de compétition, c'est-à-dire accepter de pratiquer le
sport qu'on a choisi quel que soit le temps, quelle que soit
la rudesse du terrain, n'est pas donné à toute femme.
Compléter cet aspect déjà suffisamment sévère par toutes
les difficultés-terrain propres au cyclo-cross, la boue, la
multiplication du risque de chutes, ça fait beaucoup !
Et ça n'est pas tout, car cette Maryline-là est médecin, et
de ce fait, au soir de son championnat du monde victorieux,
22
tout là haut sur les terres flamandes, elle n'avait qu'une idée :
être présente à temps le lendemain à 8 heures, du côté de
Cahors, à Mercuès très précisément, pour assurer pleinement son rôle auprès des dizaines de patients. Et elle y fut !
Mais me direz-vous, cette championne doit être construite
dans du granit, tous muscles dehors, féminité exit ? Quelle
erreur ! Maryline Salvetat assume aussi côté grâce, côté
charme, à mille pour cent, intelligence en sus.
Allez ! Disons-le : nous sommes fiers de notre ambassadrice.
Quant à sa garde robe, la voilà désormais nantie à côté des
maillots tricolores, d'un beau maillot irisé, comme quoi, le
raffinement ne le cède en rien au talent, voilà une harmonie
qui demande une suite.
En attendant la suite…
J.Dongues
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
LE PATRON
Raphaël POIRÉE
Le 6 avril 2007, Raphaël Poirée est sacré champion du
monde du 20 km individuel à Antersalva en Italie et crée la
surprise en annonçant qu'il prendra sa retraite sportive à la
fin de la saison, renonçant à ses rêves olympiques.
C'est un des plus grands biathlètes de l'histoire qui arrête
sa carrière à l'issue d'une mass start qu'il terminera 2e, à la
photo-finish, derrière son rival de toujours, l'idole de la
Norvège, le grand Ole Einar Bjorndalen. C'était le 11 mars
2007 à Oslo-Holmenkallen, haut lieu du ski nordique, en
Norvège, seconde patrie de Raphaël, celle de son épouse,
la championne et biathlète Liv Grete Poirée avec laquelle ils
formeront un couple mythique sur tous les circuits, grands
événements olympiques et mondiaux de la discipline.
Dans un pays nordique, les performances de Raphaël
Poirée l'auraient hissé au rang de star. Les joinvillais n'auraient su manquer de lui rendre hommage à la hauteur de
son talent, de sa ténacité et de son parcours ascendant
que nous pouvons relever dans le palmarès ci-après.
Coupes du Monde
• 4 fois vainqueur du classement général de la Coupe du
monde (4 gros globes de cristal) en 2000, 2001, 2002 et
2004
• 10 “petits” globes de cristal
• Individuel : 2 en 2004 et 2007
• Sprint : 1 en 2004
• Poursuite : 4 en 1999, 2001, 2002 et 2004
• Mass start : 3 en 2000, 2004 et 2005
• 2e du classement général en 2006, 3e en 2005 et 2007,
4e en 2003
• 44 victoires dans des épreuves de Coupe du Monde
• 2 victoires avec le relais français
• 103 podiums individuels en Coupes du Monde
“Toutes nos félicitations Raphaël pour ces 12 années de
piste glorieuses, et nous te disons :
SALUT L’ARTISTE !”
Jeux olympiques
Championnats du monde
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
23
COUP DE CHAPEAU
TONY PARKER
A 25 ans, Tony Parker a déjà tout remporté ou presque.
Et il a surtout été élu MVP (Most Valuable Player) c'est-
En participant activement au “sweep” des Cavaliers de
à-dire le joueur jugé comme ayant la plus grande valeur
Cleveland lors des finales 2007 et terminant meilleur
des finales du championnant NBA. Cet honneur
marqueur de la série avec 24,5 points de moyenne et
individuel n'a été réservé qu'aux plus grands de la
57% de réussite au shoot, Tony Parker a décroché son
prestigieuse ligue nord-américaine et n'avait jamais échu
troisième titre NBA.
dans la besace d'un Européen. C'est désormais chose
faite.
Michael Jordan, Shaquille O'Neal, Kareem AbdulJabbar, Isiah Thomas, Magic Johnson, Larry Bird : voici
une partie des légendes de la National Basketball
Association que Tony Parker rejoint en cette année 2007
bénie. Drapé dans son drapeau bleu-blanc-rouge, le
natif de Bruges n'en revenait pas : “Je vais avoir mon
nom gravé à côté de légendes comme Michael Jordan,
Larry Bird... On n'effacera jamais cela. Quand je regarde
ce trophée, je pense que je vais me réveiller demain et je
vais toujours croire que c'est un rêve, un rêve très
lointain.
Et pourtant, son plus grand défi sera peut-être sans les
Spurs : avec l'équipe de France. Après avoir conquis les
Etats-Unis, le numéro 9 des Texans espère briller avec
les Bleus. Une formation qui lui tient tellement à coeur.
“J'aimerais bien réaliser de belles choses avec l'équipe
de France”, soupire l'ancien pensionnaire de l'INSEP qui
s'en veut toujours d'avoir échoué à la troisième place de
l'Euro 2005. Sacré champion d'Europe juniors en 2000
aux côtés de Boris Diaw et Mickaël Pietrus, TP rêve de
rééditer cette performance chez les “grands”. Et
pourquoi pas dès cet été lors de l'Euro espagnol. Avant
Tony Parker © BELLENGER/IS/FFBB
26
de briller à Pekin où il sera au sommet de son art ?
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
LE DÉPARTEMENT DE LA FORMATION DE L'INSEP
Michel GODARD
S'il est une caractéristique de l'organisation du sport
de haut niveau français, c'est bien l'attachement au
double projet : réussite sportive et réussite scolaire,
universitaire ou professionnelle. Il en va de la
pertinence de la formation aménagée qui accompagne
nos athlètes et c'est bien à l'INSEP que celle-ci offre le
plus de garanties et le plus de possibilités.
C'est pourquoi, nous avons demandé au chef du
département de la formation, notre collègue Michel
Godard de bien vouloir actualiser notre information sur
le sujet. Elle est on ne peut plus précise. Merci Michel.
Carrière de Michel Godard : athlète de haut niveau, CTR
de hand ball, chef du département du SHN et des
formations au CREPS de Lorraine. Il passe le concours
d'inspecteur de la jeunesse et des sports avec succès et
devant l’adjoint au chef de bureau de la vie de l'athlète
au MJSVA avant d’arriver sur son poste actuel à l’INSEP
en septembre 2006.
La démarche développée au sein du département de la
formation vise à positionner l'INSEP au niveau national et
international en tant que “pôle de formation, d'expertise
et de conseil” au service de l'élite sportive et des cadres
supérieurs du sport.
Afin de répondre à cette mission, trois objectifs ont été
identifiés. Voici quelques actions significatives
développées par le département de la formation de
l'INSEP et illustrant ceux-ci.
1. Contribuer à la réussite de la rénovation et de la
modernisation de l'INSEP.
Le développement de l'ingénierie pédagogique de
formation ouverte et à distance (FOAD).
Sous la conduite d'Eric Labouchet, chef de projet, la
FOAD c'est aujourd'hui : 45 000 connexions, 1 606
personnes connectées, 3 200 grains pédagogiques et
21 790 heures de connexions pour les sportifs (ves) de
haut niveau et les cadres supérieurs du sport.
C'est aussi un réseau avec l'ENV, le CREPS d'Alsace, le
CREPS de Montpellier, le CREPS de Lorraine, prépa
sport de PACA, la fédération française de tennis et celle
de tennis de Table.
C'est enfin l'ouverture de la plateforme en 2006 aux CTS
(DTN et entraîneur (e) s nationaux (les)) dans le cadre de
leur formation continue.
A titre d'exemple, Manuela Montebrun, sportive de haut
niveau en athlétisme, médaille de bronze aux
championnats du monde en 2003 a beaucoup utilisé la
plate-forme pour préparer son professorat de sport
qu'elle a réussi en 2006.
La contribution au concept d'Information Sportive
Partagée (ISP).
A la demande de la direction des sports du MJSVA et
avec le concours des partenaires institutionnels (la
préparation olympique et paralympique, l'As DTN…),
l'INSEP participe à “la mise en réseau” du sport de haut
niveau, à la capitalisation des connaissances et des
savoir-faire, au développement des communautés de
pratiques, à la mise en place d'outils collaboratifs et à la
valorisation des ressources numériques.
2. Assurer aux sportifs (ves) de haut niveau (SHN) des
conditions
optimales
de
formation
et
de
professionnalisation future et mettre en œuvre la
formation des cadres supérieurs du sport.
La mise en place d'un dispositif d'accompagnement
individualisé.
30 sportifs et sportives de haut niveau, en échec de leur
premier parcours de formation, sont accompagnés
personnellement par Christine Julien et Véronique
Leseur, afin de reconstruire avec eux, leurs projets
professionnels. L'accompagnement dure, en fonction
des sportifs (ves), entre 3 et 6 mois.
A titre d'exemple, Jérôme Thomas, double médaillé
olympique de boxe anglaise et Anna GOMIS, médaillée
olympique à Athènes en lutte, bénéficient de ce
dispositif.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
27
Le département de la formation de l'INSEP
La formation des conseiller(e)s techniques sportifs(ves) ;
des directeurs (trices) techniques nationaux (les) (DTN) et
des CTS exerçant des missions d'entraînement.
managers d'entreprise et les sportifs de haut niveau qui
Les chiffres clés de cette formation montrent
concrètement le savoir-faire de Martine Cornillon et de
ses collaborateurs :
Cette journée a vu la présence de monsieur Jean
François Lamour, monsieur Renaud Dutreil et du ministre
belge des sports. Elle a été conclue par le Premier
Ministre.
- la formation d'adaptation à l'emploi : 47 jours de
formation pour 16 DTN (promotion Robert Bobin) et 11
jours pour la session suivante, 9 DTN (promotion Honoré
Bonnet), Ghany Yalouz (lutte), Robert Durville, Michel
Sicard (escrime), Franck Chevalier (athlétisme) et Brigitte
Deydier (judo), pour ne citer que ces DTN, ont bénéficié
de ce dispositif,
-le formation continue des DTN : 9 jours de formation,
-des journées d'information (8) pour 330 CTS exerçant
des missions d'entraînement,
-la formation continue des CTS : 31 jours réalisés,
-l'accompagnement des professeurs de sport stagiaires
en formation initiale : 25 jours réalisés.
La réalisation des référentiels professionnels des
entraîneur(e)s nationaux (les).
Deux chercheurs du département de la formation de
l'INSEP, Philippe Fleurance et Sylvie Perez, ont réalisé, à
la demande du MJSVA (direction des sports), un
référentiel mettant en exergue les évolutions du métier
d'entraîneur (e) national (le) et les réponses adaptées à y
apporter. Un référentiel de formation a été élaboré.
3. Participer au rayonnement national et international de
l'INSEP autour de nos domaines d'expertise et de
conseil.
L'organisation du “premier carrefour de la performance”.
Le 6 février 2007, l'INSEP a co-organisé, avec la
direction des sports du MJSVA, le CNOSF, la POP, la
fondation du sport et l'ESSEC, une rencontre entre les
28
a accueilli 1 150 visiteurs, 300 exposants pour 80
entreprises et 150 VIP.
Le pilotage de la réalisation d'un ouvrage destiné aux
candidats du professorat de sport.
Le département de la formation pilote le réseau des
centres de formation préparant au professorat de sport.
A ce titre, il a largement contribué à la réalisation d'un
guide (230 pages) préparant aux épreuves écrites et
établi à l'intention des candidat (e) s au professorat de
sport.
L'implication dans le réseau européen de recherche
AEHESIS (Aligning a European Higher Education
Structure in Sport Science).
Par l'intermédiaire de deux collaborateurs, formateurs à
l'INSEP (Gérard Barreau et Gisèle Di Giaccomo), le
département de la formation participe à la réflexion sur
les formations, les qualifications et les certifications de
demain dans un cadre européen constitué d'instituts
nationaux (universitaires et non universitaires) des pays
de l'Union Européenne.
Après 3 années de travaux, l'AEHESIS présentera, en
septembre 2007 à Rio Maior au Portugal, les
conclusions de cette recherche sur les 4 thématiques
suivantes : coaching, management des organisations
sportives, éducation physique et sportive et force et
fittness.
En conclusion et pour ne pas les oublier, la division de la
scolarité sous la direction de Pierre Thomas, en charge
des sportifs scolaires, obtient chaque année plus de
90 % de réussite au baccalauréat. Emilie Le Pennec a
“décroché” une mention assez bien au bac après avoir
“accroché” à son cou une médaille d'or aux Jeux
olympiques d'Athènes…
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
LA FÉDÉRATION NATIONALE DES JOINVILLAIS AU
MÉMORIAL DE VERDUN - COLLOQUE NATIONAL
“Les sportifs français dans la Grande Guerre”
Les 12 et 13 mai 2007, des Joinvillais issus de toutes les
régions de France se sont retrouvés dans la ville de Verdun
pour participer au premier Colloque historico- sportif organisé par la FNJ en partenariat avec le Mémorial.
Honorer les hommes et les femmes tombés au champ
d'honneur, fait partie de l'indispensable devoir de mémoire
de toute nation respectueuse de son histoire. Il convenait
que ceux de nos compatriotes qui étaient des sportifs et qui
ont fait leur devoir, mais aussi que le sport qui a participé de
la sauvegarde des soldats en terme de préparation physique, fassent l'objet d'un colloque de réflexion et d'une
commémoration adaptés.
En collaboration avec le Mémorial de Verdun dirigé par le
colonel Pierson, nous avons bénéficié de la présentation
d'éminents conférenciers qui passionnèrent les auditeurs
par la richesse des sujets délivrés en compétence et avec
brio.
Nous avons inauguré dans le Mémorial, l'exposition spécifique au sport, riche en éléments représentatifs de l'époque. Elle se tiendra jusqu'au mois de juillet.
C'est accompagnés d'une délégation de l'EIS avec son
fanion et sa garde, commandée par le lieutenant-colonel
Lavergne, entourés de 95 joinvillais émus et recueillis, que
nous avons eu l'honneur de dévoiler, dans l'ossuaire de
Douaumont, la pierre commémorative du sacrifice de nos
camarades sportifs dans la guerre de 14-18.
François COCHET, Professeur d’Histoire contemporaine à
l’Université de Metz
• “Une mission nouvelle au sein de l’Ecole de Joinville
pendant la Grande Guerre”
Gilbert ANDRIEU, Professeur honoraire de l’Université de
Bordeaux II
• “Une fédération sportive et la guerre : l’exemple de
l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques”
Paul DIETSCHY, Maître de conférences de l’Institut
d’Etudes politiques de Paris
• “Le football dans la guerre de 1914-1918”
Arnaud WAQUET, en thèse d’Histoire à l’Université de Lyon 1
• “Les sportifs célèbres dans la presse entre 1914 et
1918 : imageries populaires et propagandes”
• “Les Young Men’s Christian Associations, les foyers
du soldat franco-américain et la diffusion du sport
pendant la première guerre mondiale”
Thierry TERRET, Professeur d’Histoire contemporaine à
l’Université de Lyon 1 UFR STAPS, Directeur du Centre de
Recherche et d’Innovation sur le Sport.
Christian Blareau
Rappel : un numéro spécial “Verdun” est en cours d’élaboration.
Jean-Michel Oprendek
Concrètement, pour répondre à quelques questions,
le projet s’est développé comme suit :
Une réunion au siège parisien de l’association des Gueules
cassées (fondateur du loto national) a permis aux initiateurs
du colloque de le présenter au comité scientifique du
Mémorial de Verdun qui a entièrement validé les thèmes
des conférences. Le président Jean-Michel Oprendek et
Christian Blareau, le chef de projet, ont été parallèlement
accueillis au Mémorial de Verdun, les 20 et 21 février derniers, par le colonel Xavier Pierson, directeur du Mémorial,
et son adjoint Antoine Rodriguez afin de finaliser le cahier
des charges de la dite organisation.
Cette troisième réunion sur sites, entre les concepteurs du
projet, a permis de récapituler tous les besoins en terme de
logistique et surtout de prévoir l’ordre des principales interventions que vous découvrez ci-dessous.
Six conférences ont été validées par le directeur du comité
scientifique du Mémorial de Verdun, monsieur Antoine
Prost, professeur émérite de l’université Paris 1 – Panthéon
Sorbonne, qui a ouvert les travaux suivants :
• “La préparation sportive dans l’instruction militaire
dans la guerre de 1914-1918”
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
29
UN JOINVILLAIS, MAURICE GENEVOIX
MAURICE GENEVOIX
Rabelais sous les espèces de l'écoIier limousin
“tousseux, rêveux et rassoté”. Si l'on allait, quelques
siècles plus tard, qualifier de “cagneux” les bachoteurs
prolongés qui préparaient le concours d'entrée à
Normale ce n'était pas sans quelque apparence. Mais
Dieu merci, même alors et malgré la contrainte de
règlements bornés, il nous restait assez d'échappatoires
pour conjurer ces dangereux maléfices.
Et d'abord notre jeunesse même son admirable vitalité.
Un article de feu monsieur Maurice Genevoix. secrétaire
perpétuel de l'Académie française, soldat de la grande
guerre, joinvillais et comme ces lignes en attestent, fier
de l'être.
DU LYCEE A JOINVILLE
Il ne s'agit pas hier, mais d'avant 1914. On sait la
complaisance du grand âge pour les prestiges de la
mémoire; je prie d'avance qu'on me la pardonne.
En ce lointain temps-là, nul ne parlait encore des
“accélérations de l'histoire”.
La vie des élèves internes dans les lycées de la troisième
république, était restée à très peu près ce qu'elle était
sous la férule de Fontanes, confinée, sans sourire,
rythmée de l'aube à la nuit par le tambour du tapin.
II nous éveillait à six heures, a cinq à partir de Pâques.
Pour des bambins de dix à onze ans, c'était dur. J'ai dû
atteindre l'âge de la caserne pour rattraper l'arrièré de
sommeil accumulé au lycée d'Orléans. Ce régime, de
surcroît laborieux, avait toutes les chances de perpétuer
un type d'adolescent prolongé, déjà épinglé par
30
Nous avons eu à Orléans un “prof de gym” dit “le père
Thom”, qu'un médiocre état de santé n'incitait guère à
prodiguer son talent et son exemple. Mais lorsqu'il y
consentait, c'était en moi une montée d'admiration et
d'enthousiasme dont je retrouve aujourd'hui encore la
chaude intégralité. Car j'ai su alors, grâce a lui. ce
qu'ètalt le style, l'adéquation parfaite du mouvement à
son image surréelle, à sa beauté intemporelle, peu à peu
dévoilée, soudain donnée, toute perceptible, et
désormais inoubliable.
C'est pourquoi j’oserai dire que je suis resté son disciple.
Je n'étais pas le seul. Mais presque tous, nous restions
en chemin. Presque tous doués à quelque égard, II nous
manquait néanmoins l'étincelle. l'Inspiration secrète et
décisive qui fait s'ouvrir toutes les portes sur les "grands
soleils" à la barre fixe et l'essor des trapèzes volants.
L'heure hebdomadaire du père Thom nous laissait sur
notre faim. II nous fallait, il me fallait, vers Joinville. un
relais.
Ce fut, providentielle dans notre “cour des grands”, la
barre fixe, point de ralliement quotidien, foyer
d'émulation merveilleux. J'y ai parfait assidûment, avec
les mordus de ma sorte, les Allemandes et les
Françaises, les pompiers, les simults et les grands
échappements.
C'était préparer de loin l’étonnement des lieutenants de
peloton qui allaient découvrir en ma personne, à la caser
puis à Joinville, un normalien qui grimpait au portique,
départ assis et jambes à l'équerre, corde lisse ou perche
au choix, à la seule force des bras. Que tout cela, à
soixante-dix ans d'intervalle, reste présent et capiteux.
Notre moniteur joinvillais s'appelait Mahieu.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
Un Joinvillais, Maurice Genevoix
J'entends encore sa voix puissante résonner entre les
baraquements, déjà vétustes, de la Faisanderie. Je
revois avec lui, aussi souriants et amicaux, Bonnefoy,
Robillard, le petit et blond Lacroix, dit La Puce, à qui rien
n'était impossible de ce que peut tenter, imaginer et
réussir un gymnaste de vingt-cinq ans.
Exaltantes journées de Joinville ! Nous nous y entassions
quatre cents. Le stage était de dix semaines. Dix
semaines de courbatures et de lévitation enchantée : à
notre tour de nous envoler. Enfin presque tous. Les culsde-plomb même y étaient heureux, la camaraderie les
soulevait. L'une des dernières épreuves nous lançait, en
peloton serré, sur les routes de La Boucle de Marne.
“Pas
gymnastique”
sur
dix-sept
kilomètres.
L'entraînement était si allègrement mené, si
intelligemment conduit qu'à de très rare exception près
tout le contingent ralliait, circuit bouclé, la longue allée du
sprint final. Robillard, meneur de course, devait pousser
sans marchander sa pointe pour ne point baisser
pavillon devant les meilleurs de la troupe. Et le reste
suivait, étiré quelque peu sans doute, mais encore
homogène, solidaire et joinvillais.
Cette solidarité ascendante, ce collectivisme des jambes
et des poumons, des biceps et des pectoraux, là était à
mon sentiment la vertu singulière de Joinville. Nos
moniteurs étaient des maîtres soucieux des hommes
pour oublier nos matricules.
Lorsque aujourd'hui je les évoque, un à un, fidèlement
toujours, !a fierté que J'éprouve, se confond avec ma
gratitude. Et si c'est là parler de moi, que ce soit d'un
parmi les autres.
Me revoici, debout sur le muret qui borde et domine de
deux mètres le fond de la fosse sablée. A côté de moi,
notre officier de groupe, le lieutenant Garlopeau.
Moustache noire, regard vif et voix lente, képi en tête, col
du doman dégrafé, il tourne le dos à la fosse. Il me
regarde, un vague sourire au fond des prunelles.
“Comme ceci”, murmure-t-il. Et déjà il a sauté,
lentement, à la renverse. J'ai l'impression qu'il se laisse
aller, nonchalant sur quelque divan invisible. Mais au
dernier instant il se groupe, pivote prestement sur luimême et se retrouve debout sur le sable, achevant en
beauté un saut périlleux arrière parfait. Alors il lève la tète
vers moi, franchement rieur à présent. J'entends de
nouveau sa voix : “Allez-y...”. Comment n'y pas “aller” en
effet ? Me revoici à son côté, mais cette fois au bas du
muret les pieds d'aplomb sur le sable.
Encore sa voix : “quel dommage, me dit-il, que vous
soyez reçu rue d'Ulm ! Je vous aurai gardé ici, comme
moniteur.”
Quand je parlais, tout à l'heure, de fierté...
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
Maurice GENEVOIX
31
LES PRÉCURSEURS
“L’incompréhension
du
présent
naît
fatalement de l’ignorance du passé. Mais il
n’est peut-être pas moins vain de s’épuiser à
comprendre le passé si l’on ne sait rien du
présent” (Marc Bloch)
Gérard Dupont
ECOLE D’INSTRUCTION MILITAIRE
SPORTIVE DE PAU (EIMS 1941-1942)
Introduction
Depuis le colonel Amoros jusqu’à la fermeture de l’Ecole
Supérieure d’Education Physique de Joinville le 3 septembre
1939, le but de l’enseignement a été de préparer les militaires
au combat en formant des moniteurs et des instructeurs
d’éducation physique pour les Ecoles militaires et les corps
de troupes et en perfectionnant l’enseignement de l’escrime.
Ce but de l’Ecole de Joinville est fixé par l’instruction
ministérielle du 1er septembre 1912.
A la déclaration de guerre le 28 juillet 1914, l’Ecole de
Joinville ferme ses portes. Mais voici que des chefs avisés
tel le général Gouraud qui considérait que la guerre de
tranchées amenait une fatigue nerveuse plus que
musculaire, manque de sommeil, tension de l’esprit sous le
fracas du canon, décida que lorsque les combattants
descendraient au repos, on les soumettrait à un
entraînement physique en vertu de cette conviction : “les
troupes entraînées ont moins de pertes que les autres. Plus
vous aurez d’hommes instruits, moins vous aurez besoin
d’hommes”. Ceci eut pour effet la réouverture de l’Ecole de
Joinville en 1916 sous les ordres du commandant Labrosse
avec le lieutenant Louis Baissac, les adjudants Cauvin,
Coulon, Gajan blessés de guerre récupérés dans des
dépôts. Elle prit nom de Centre d’Instruction Physique et
d’Escrime à la baïonnette. Elle fut aussi chargée de
l’organisation de centres régionaux. L’Ecole reprit son
assise normale à partir de 1919 avec le succès que l’on
connaît. Elle ferma à nouveau ses portes le 3 septembre
1939.
1 – Entrons dans le sujet en reproduisant in extenso un
article que le général Albinet avait rédigé à l’intention des
Joinvillais en 1972. Il fut le commandant de l’EIMS et son
fondateur. Joinvillais indéfectible, il était cadre à l’Ecole de
Joinville en 1924 en qualité de lieutenant, chef de la section
des gradés indigènes. Athlète de valeur, grand sportif luimême, excellent joueur de rugby, champion de France
militaire du relais 4 X 100, il fut sélectionné pour les JO de
1924 au saut en longueur. Comme colonel il devait être à
partir de 1962, chef du Service Interarmées de
l’Entraînement Physique et des Sports (SIEPS)
32
“La défaite de juin 1940 avait mis en évidence le défaut
majeur de nos unités, l’insuffisance de la résistance
physique, notamment chez les cadres. Quelques jours
d’efforts pénibles, quelques nuits sans sommeil avaient eu
raison de l’énergie de beaucoup trop de chefs et de leurs
troupse.
Aussi, le haut commandement de l’Armée Française réduite
à 100 000 hommes, reconstituée en métropole et de
120 000 Outre-Mer, s’efforça - t- il de donner à cette petite
armée appelée à encadrer les organisations de résistance
que l’on commençait à constituer, un moral élevé et une
valeur physique optimum. Chaque grande unité s’y
employa, mais les résultats furent variables ; brillants dans
la division militaire du général de Lattre de Tassigny, ils se
sont avérés à peine moyens dans d’autres. La nécessité
d’une méthode commune et de cadres bien préparés à leur
tâche devint évidente. L’Etat Major de l’armée arrêta les
grandes lignes de cette organisation ; elle comportait
notamment le remplacement de l’Ecole de Joinville dont la
disparition se faisait cruellement sentir. C’est en septembre
1941 que l’Ecole de Pau ouvrit ses portes. Cette ouverture
avait été retardée par la réalisation des travaux
d’équipement du site du Hameau qui en était dépourvu.
Elle était chargée de l’élaboration d’une méthode
d’instruction militaire par des procédés sportifs, de sa
diffusion dans l’armée et de la préparation des cadres qui
l’enseigneraient à leur tour à leurs camarades des corps de
troupes.
Les officiers, sous-officiers et caporaux, futurs stagiaires
devaient être choisis parmi les meilleurs instructeurs
militaires. L’Ecole aurait donc surtout à mettre l’accent sur
la partie sportive de son enseignement. Aussi, pour assurer
son encadrement, l’un des principaux soucis du
commandant désigné pour cette nouvelle Ecole, fut-il de
rechercher les anciens Joinvillais. Bien peu hélas étaient
disponibles, les tués, les blessés et les prisonniers étaient
nombreux. Nombreux aussi étaient ceux qui avaient suivi le
colonel Beaupuis au CNMEA d’Antibes, mais ceux qui
purent rejoindre Pau y apportèrent leurs solides
connaissances militaires et sportives, le magnifique moral et
la haute conscience professionnelle qui firent la renommée
mondiale de Joinville.
L’Ecole comprit quatre sections : entraînement physique
général et sports, instruction militaire sportive, contrôle et
enseignement médico physiologique, escrime, avec les
Maîtres Cléry, Gainet, Gardere, Marty, Chardonneaux, Barbas.
Pour bien marquer que “PAU” continuait “JOINVILLE” le
stade d’honneur reçu le nom de “Capitaine Lartigue”
Joinvillais glorieusement tué en 1940 et sur son socle
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
Les précurseurs
monumental du mât des couleurs fut apposée une
plaque de marbre portant en lettres capitales dorées “A
la mémoire des Joinvillais morts pour la France”.
L’EIMS fonctionna pendant 13 mois, faisant preuve
d’une très grande activité. Durant cette courte période,
elle avait notamment organisé 12 stages.
• 3 de formation de cadres d’une durée de 5 mois ; le
troisième fut interrompu en raison de l’invasion de la
zone sud par l’armée allemande, ce qui provoqua un
drame pour les stagiaires venus d’Alger « Maison Carrée
» qui, bloqués n’eurent que la ressource de rejoindre
leur base originelle via l’Espagne ; comportant chacun
deux séjours en haute montagne, ces stages réunirent
au total 84 officiers, 455 sous-officiers et caporaux.
• 6 d’information de 6 à 13 jours qui furent suivis par 9 généraux, 16 colonels , lieutenant colonels, 74 commandants,
560 officiers subalternes et élèves de grandes écoles.
Et ceci tout en élaborant la méthode nouvelle d’instruction
militaire, en assumant un perfectionnement poussé de ses
instructeurs et moniteurs afin que leurs valeurs morales et
techniques atteignent le niveau d’une Ecole nationale
digne de sa marraine JOINVILLE qui lui servait d’exemple.
La dissolution de l’armée entraîna la transformation de
l’Ecole en Centre Régional d’Education Physique et
Sportive, (CREPS) organisme civil. Elle revécut à la
Libération sous l’impulsion du capitaine Francis Pottier (1)
stagiaire EIMS en 1941, pour en 1946 donner naissance à
l’Ecole Nationale de l’Entraînement Physique Militaire de Pau.
2 – IMS de quoi s’agissait-il ?
Dans l’introduction nous avons évoqué ce qui s’est
passé lorsqu’en 1916, les soldats au repos étaient soumis à l’entraînement physique. Ils étaient préparés au
ramper, au lancer de grenades, au transport d’un camarade blessé, à l’escrime à la baïonnette et au saut d’obstacles. A l’EIMS il s’agissait de reprendre ce qui s’était
fait en 1916 en améliorant l’aisance et l’efficacité de ces
actes de combat par un apport d’éducatifs sportifs. Les
mêmes actes de combat étaient étudiés. Prenons quelques exemples explicatifs :
• ramper, alternatif ou simultané, éducatifs de la natation.
• bond, départ du 100m, course, crochets du rugby, plaquage au sol, chute sur les poignets de la gymnastique.
• lancer de grenades, debout éducatifs du lancer de javelot, à
genoux éducatifs du saut de haies, translation sur les cuisses
• brancardage, charger un blessé éducatifs de la lutte
Gréco-Romaine.
• escrime à la baïonnette, éducatifs de l’escrime.
A l’exception du franchissement d’obstacles, les séances se déroulaient sur des plateaux Hébert. Cependant,
pour donner la leçon d’IMS, il fallait être formé sur le plan
sportif ; ainsi les élèves recevaient l’enseignement et la
formation à la qualité de Moniteur EPS. Le but du stage
était bien fixé.
3 - Encadrement de l’ECOLE
Cette liste n’est pas exhaustive. Ce brillant encadrement
fort étoffé s’adressait comme l’indique le Général ALBINET à plusieurs catégories de stagiaires, principalement
aux stagiaires de longue durée - ceux-ci étaient de cinq
catégories - Officiers Subalternes - Capitaines –
Lieutenants – Sous-Officiers Supérieurs - AdjudantsChefs et Adjudants - Sous-officiers subalternes,
Sergents-chefs, Sergents - Caporaux-Chefs et
Caporaux et Médecins Capitaines et Lieutenants.
Durant cinq mois ils allaient être soumis à un programme
physique, pédagogique, technique que nous allons retracer.
Avril 1942, E.I.M.S. PAU Le Hameau - Une partie des moniteurs
rang du haut, de gauche à droite :
Durand, Guiblin, Desclaux, Cne Larrouy, Charpiat, Desjours, Lamarche, Bonnet, Corroyer.
2e rang : Lavergne, Gourgues, Estival, Leclaire, Poyard, Micheli, Lietar, Storme.
1e rang : Schiltz, Roxach, Varlier, Vilar, Dax, Oczkowiski.
Manquent : Dercot, Lux, Courreau, Henry, Capdevielle, Vaillant, Chevassus, Sanche, Famose.
Maîtres d’Armes : Clery, Marty, Chardonneaux, Gainet, Barbas, Gardère.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
33
Les précurseurs
4 - MATIERES PRATIQUEES ET ENSEIGNÉES
a) Entraînement Physique Généralisé.
La méthode Hébert avant été adoptée en tant que méthode
nationale de préférence à la méthode dite Française. Le
choix s’appuyait sur la courbe d’intensité et l’alternance
d’effort et de contre-effort. En outre, elle avait un dosage
pertinent – en forts, moyens et faibles.
Les séances pratiques étaient quotidiennes par les trois
modes de sollicitations : plateau non aménagé, plateau
aménagé, parcours naturel non reconnu ou reconnu. Après
une période formatrice, peu à peu, la pédagogie pratique
apparaissait et chaque élève était invité à diriger la séance.
b) IMS
Le même enseignement que pour la méthode naturelle était
dispensé par des séances sur plateau non aménagé ou
aménagé, franchissement d’obstacles exceptés comme il
se doit.
c) Pratique et enseignement sportif
- ATHLETISME :
• courses : vitesse (100, 200, 400 mètres), demi-fond (800,
1 500, 5 000 mètres), notions de course de haies sur des
haies de 400 m.
• sauts : longueur, hauteur, initiation à la perche.
• lancers : poids, disque, javelot.
- GYMNASTIQUE : barres parallèles, barre fixe, cheval de
voltige (tous les sauts lune et sauts périlleux y compris),
gymnastique au sol.
- SPORT DE COMBAT : Lutte gréco-romaine, boxe,
escrime.
- SPORTS COLLECTIFS : foot-ball, rugby, basket.
Rencontres Intergroupes, notions d’arbitrage.
CONCLUSION
Le général Albinet, dans son article, précise qu’à la Libération,
sous l’impulsion du capitaine F. Pottier, l’Ecole réouvrit ses
portes et qu’elle fonctionna jusqu’en 1946 (1). Elle devint alors
Ecole Nationale d’Entraînement Physique Militaire.
Elle fut transférée à Antibes en 1953.
Elle a incontestablement été héritière de l’EIMS donc
Joinvillaise et si un doute ou une contestation subsiste, je voudrais appeler l’attention sur le fait du mémento EPM du général de Lattre, EPG – EPS – EPC, est une suite fidèle de l’IMS.
Joinville est bien le fil d’Ariane, qui oserait le couper au risque de ne pas sortir du labyrinthe… !
Gérard DUPONT
Ex-Stagiaire 1942 de l’EIMS
Diplôme de moniteur avec mention “bien”
(1) Archives collectives de BCAAM de Pau
Jacques Gourgues,
champion de France de Gymnastique
sportive aux après
1938 : Junior à Grenoble
1953 : Senior à Strasbourg
1946 : Major de la promotion Bouazat,
diplôme d’Etat de Maître d’E.P.S. sport à
l’Institut National des Sports de Joinville.
d) Pédagogie appliquée.
Cours théoriques, préparations écrites des leçons et direction pratique des séances
e) Enseignements particuliers
Cours d’anatomie physiologique, de massages et de soins
sportifs donnés sous la direction du médecin chef de
l’Ecole et par lui-même.
Stage en haute montagne : 10 jours, Cirque de Gavarnie
Initiation, courses et ascensions autour et au-delà de 3 000
m pour au final le Vignemale, 3 298 m.
Venaient la fin du stage et le moment des examens en vue
d’obtenir le diplôme de moniteur EPS et IMS.
Il comportait des épreuves physiques athlétiques et de
combat, des épreuves écrites et des interrogations orales
en anatomie physiologique notamment.
Le diplôme était accordé avec mention T. Bien, Bien, Assez
Bien ou sans mention.
34
Groupe d’élèves stagiares au grand portique de
10 mètres sur la passerelle d’équilibre.
A gauche debout, Maisonneuve, grand athlète
de demi-fond. Assis à côté de lui, Gérard
Dupont.
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VIENT DE PARAITRE
Des Jeux et des crimes. 1936.
Le piège blanc olympique
de Monique Berlioux aux éditions Atlantica.
Des jeux et des Crimes, en brossant un large panorama
de l’Allemagne des années trente, démontre
l’importance de l’Olympisme et du sport d’élite dans la
marche du IIIe Reich vers la plus sanglante des guerres
modernes. Pourquoi les IVe Jeux d’Hiver et non la
colossale célébration de la XIe Olympiade à Berlin ?
Parce que 1936 fut une année charnière de l’histoire
mondiale. Les Etats s’étaient faits et défaits depuis la
Grande Guerre. Et tout ce qui advint à GarmischPartenkirchen fut la répétition générale en vue de Berlin,
cinq mois plus tard.
Les Crimes ? Ce sont les forfaitures, les persécutions,
les tueries raciales de la dictature nazie alors que se
préparait puis se déroulait la fête olympique sous la croix
gammée.
Lors de sa longue vie sportive et professionnelle,
Monique Berlioux a rencontré les plus hautes figures de
la politique et les plus grands champions mondiaux. Elle
les a fait revivre au cours de 850 pages remplies
d’anecdotes et de souvenirs vécus.
Savate, Canne et Bâton, au fil des siècles.
La véritable histoire de la Boxe française.
Mai 2007 éditions - de Pierre Tarravello et Luc
Cerutti (secrétaire général du comité Languedoc
Roussillon)
La volonté des auteurs a été pour chaque époque, de
replacer ce sport dans son contexte historique,
politique, social, de réaliser ainsi un ouvrage grand
public, abondamment illustré, qui plaira au technicien
averti comme au lecteur curieux de sport et d’histoire et
qui aura sa place chez tous les amoureux de la savate.
La rage d’être français de Mahyar Monshipour.
Champion de France, champion d’Europe, champion du
monde de boxe, c’est l’histoire d’un jeune iranien arrivé
en France le 16 août 1986 à l’âge de 11 ans.
Au travers de ce livre, c’est un exemple que le parcours
de Mahyar. C’est celui d’un sportif talentueux qui a su
identifier le sport dans l’ensemble des valeurs
essentielles qui construisent une vie, celle d’un homme
de cœur à la recherche de ses origines, de sa famille.
C’est celle d’un citoyen français, fier de l’être, dans une
sincérité et une simplicité touchantes à l’heure des
grandes questions de notre société sur l’identité.
“Demandez… DARRIGRAND-SPORTS” !
Il ne s'agit pas un instant ici de publicité, tout simplement de reconnaissance à l'endroit d'un éditeur qui fait toujours
passer le Sport avant une recherche de profit. Ainsi les auteurs trouvent-ils la plupart du temps un accueil favorable de
la part de Jacques Darrigrand, le Président des éditions Atlantica-Seguier (implantées à la fois à Biarritz - la maison mère
- et à Paris), s'ils ont choisi de parler du sport en général, d'une discipline en particulier.
Et joue également un rôle-clef dans ce domaine, Madame Nicole Pelissard-Darrigrand, cette épouse pour laquelle le
Sport est une véritable religion. Naguère, grande championne de natation, dans cette discipline si difficile qu'est le
plongeon, n'a-t-elle pas depuis continué de participer à tous les JO autrement que comme compétitrice, soit en tant
que juge, soit en temps que journaliste ? On comprend alors comment elle a pu “sortir”, aux éditions Atlantica-Seguier
bien sûr, cette admirable “GALAXIE OLYMPIQUE” nous livrant, commentés, tous les palmarès, toutes les biographies
de champions.
En suivant, Nicole Pelissard-Darrigrand fera également partie de la formidable équipe issue de l'association des écrivains
sportifs qui contribuera à élaborer, concrétisant ainsi le souhait de Bernard Destremeau, son ancien Président, une si
précieuse ANTHOLOGIE DE LA LITTERATURE SPORTIVE, et ce, sur l’initiative de madame Monique Berlioux,
présidente en fonction, et évidemment avec le très actif concours de celle-ci.
Si en tant qu'inconditionnel du sport, il vous vient un jour à l'idée de vouloir enrichir, davantage encore votre
bibliothèque, vous savez ce qu'il vous reste à faire !
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
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LES MOTS CROISES JOINVILLAIS
Mots croisés
Horizontalement :
1 – Près de Malabry
2 – Change l’air.
3 – Service de renseignements – Participe inversé – Deux de RAB.
4 – Coulent ou dorment – Fit confiance.
5 – Club parisien – Un certain Guillaume suisse.
6 – Nouvelle lune – Calcina.
7 –A l’envers : pas habile.
8 – Il faut en avoir pour braver.
Verticalement :
1 – La militaire l’est.
2 – A l’entrée de l’INSEP.
3 – Arrière en avant – Moitié de neuf – Petit saint.
4 – Prix – La vie.
5 – Saison – Sur rails.
6 – Parmi nous – Cria comme un tigre.
7 – Chef-lieu du Cantal.
8 – Près de Châtenay mais à l’envers.
1
2
3
4
5
6
7
8
1
2
3
4
5
6
7
8
SOLUTION DES MOTS CROISÉS JOINVILLAIS N°204
Horizontalement : 1 – FUSILIER – 2 – ANIMAL – 3 – II – PIEGE – 4 – ST – OS - TO – 5 – AE – RN – TD – 6 – STEREO – 7 – ESTE – ORN – 8 – SPORTIFS
Verticalement : 1 – FAISANES – 2 – UNITE – SP – 3 – SI – STO – 4 – IMPORTER – 5 – LAISNE – 6 – ILE – ROI – 7 – ETTERF – RIGODONS
LE COIN DU POETE
(proposé par Jean Domard)
Rudyard KIPLING, né à BOMBAY le 30 décembre 1865, décédé le 18 janvier 1936 à Londres, romancier, poète anglais,
Prix Nobel de Littérature en 1907, auteur entre autres de LE LIVRE DE LA JUNGLE (1896) CAPITAINES COURAGEUX
(1897) KIM (1901) et de ce célèbre texte, qui n’est autre qu’une règle de vie, avec le choc des mots et leur valeur : tout
un programme !
SI TU PEUX…
Si tu peux voir détruire l’ouvrage de ta vie
Et, sans dire un seul mot, te mettre à rebâtir
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir,
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et te sentant haï sans haïr à ton tour
Pourtant lutter et te défendre.
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot,
Si tu peux être digne en étant populaire
Si tu peux être peuple et conseillant les Rois,
Si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux ne soit tout pour toi,
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître
Penser sans n’être qu’un penseur,
Si tu peux être dur sans jamais être en rage
Si tu peux être brave et jamais imprudent
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant,
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand les autres la perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront, à tout jamais, tes esclaves soumis
Et ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
TU SERAS UN HOMME, MON FILS !
Rudyard KIPLING
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ATTRIBUTION DES MÉDAILLES FÉDÉRALES - NOS BUTOIRS
Robert TAURAND
ÉCHELONS
Année 2007
Année 2008
Année 2009
Année 2010
Calcul
OR
2643
2683
2723
2763
chaque année
+ 40
ARGENT
3453
3533
3613
3693
chaque année
+ 40
BRONZE
4261
4381
4501
4621
chaque année
+ 40
Rappel : pour tenir compte de l’ancienneté dans l’attribution des médailles FNJ, il a été décidé que tout membre titulaire de l’échelon
Bronze ou Argent peut obtenir l’échelon supérieur même s’il ne remplit pas les conditions par rapport aux dates butoirs. La condition
obligatoire est de posséder 10 ans d’ancienneté sans aucune interruption de cotisation après l’échelon reçu.
L’attribution de la médaille OR peut être délivrée exceptionnellement à des sportifs de haut niveau ou pour des services éminents
rendus à la cause de la Fédération Nationale des Joinvillais.
Le vice-Président Robert TAURAND
Responsable de la commission des récompenses et distinctions
LE VÉLO-CLUB DE LEVALLOIS
Charles Coste, champion
olympique sur piste
à Londres en 1948,
reçoit des mains des Valente,
père et fils, le Trophée Paul
Ruinard, créé en souvenir
de celui qui, en son temps,
fut, camp d'entraînement
à la clef, un formidable
novateur en matière de
préparation des cyclistes.
Le temps passe mais le Vélo Club de Levallois, le glorieux VCL
aux couleurs blanc-bandes noires, reste celui avec lequel
aucun autre Club cycliste ne peut rivaliser au plan de l'Histoire
et du Palmarès. Que de titres remportés en effet par ceux qui
plus tard, devenus professionnels, s'affirmeront davantage
encore, qu'ils se nomment Guy Lapebie, “Milo” Carrara ou
Emile Idée !
Chaque année, à l'initiative de son Président actuel, Michel
Valente et de son fils Tony, le VCL organise une grande fête du
vélo dont le fleuron est un critérium disputé par les meilleurs
amateurs mondiaux dans les rues de Levallois. Et ça roule, ça
roule, à plus de 50 à l'heure, pour le plus grand plaisir de
milliers de spectateurs (près de 15 000 en 2006 !). Evidement,
la fête ne s'arrête pas à cette compétition comme en témoigne
la présence des grands noms du cyclisme d'hier, de Raphaël
Geminiani à Raymond Poulidor en passant par le Belge Freddy
Maertens ou par… Marina Coppi, la fille du grand Fausto,
marraine pour la circonstance. Mais les anciens ne sont pas
simplement là pour faire présence. Chaque année, en effet, ils
débattent tous ensemble, et le plus sérieusement du monde.
En témoigne, le sujet abordé la dernière fois ; tout simplement :
le DOPAGE ! Qui, il n'y a pas si longtemps aurait pu imaginer
de leur part un échange aussi “ouvert” ? Car il faut bien le dire,
côté dopage, le silence n'a-t-il pas toujours régné ? Seulement
voilà, si les anciens “pros” reconnaissent volontiers avoir
parfois un peu “dévié” en leur temps, ils n'en remettent pas
moins les choses à leur vraie place : par rapport à ce qui se
passe de nos jours, la prise, pour certains d'entre eux, de
quelques “fortifiants” tenait presque… de la plaisanterie ! Pour
tout dire, les risques encourus par leurs successeurs, suite aux
m?urs actuelles, les… terrorisent. Et ils se demandent, avec
juste raison sans doute, si ces professionnels du début du
siècle connaîtront, la retraite venue, un parcours aussi long que
le leur, avec de telles réunions toutes de convivialité en prime !
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
Jean Donguès
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LE SPORT N’EST-IL QU’UN MOT ?
Gilbert ANDRIEU
Il est plus fréquent, et probablement plus facile, de
discuter du sport que des sportifs, des résultats que des
actes humains qui les précèdent. Et pourtant !
A l’heure de l’informatique, il semblerait que l’homme en
action ne soit plus qu’un produit dérivé de la technique.
La technique le forme, fait de lui un champion et l’homme
disparaît sous la médaille qui semble lui donner une
personnalité que les media s’empressent d’illustrer. Il faut
bien que l’athlète retrouve son corps pour qu’un officiel
pende à son cou le fruit de la victoire… mais ce corps, à
lui tout seul, peut-il représenter l’homme dans son
ensemble ? Personnellement je voudrais dire que non et
je vais essayer de m’expliquer.
L’individu n’est pas une simple machine. Qu’il soit civil ou
militaire, homme ou femme, jeune ou vieux, il est un tout
complexe qui regroupe à la fois des capacités motrices,
des capacités intellectuelles, des racines ethniques, des
acquis culturels, une aptitude à s’adapter à son
environnement et possède un fond plus personnel et
ordinairement caché que les psychanalystes appellent
l’inconscient. Jung, pour sa part irait plus loin en parlant
d’archétype. Autant dire que depuis les débuts de la
physiologie, ou de la fin du 19e siècle, nous avons pris
l’habitude de remplacer l’homme par ce que nous en
savons. Le savoir scientifique a remplacé l’humain après
avoir pénétré sous la peau. La science a
progressivement réduit l’individu à une somme
d’organes, de fonctions, de capacités, d’attitudes, de
comportements… L’homme est devenu un objet défini,
délimité, mesurable, quantifiable, et on oublie que les
sciences ne sont que le produit de quelques curieux à la
recherche d’explications et de normes. Depuis que le
pathologique, pour ne pas dire l’anormalité, a pris le
dessus sur la normalité, l’être humain est devenu un
malade qui s’ignore ou un être doué dont la productivité
peut être améliorée. Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on
parle de moteur humain, de capital humain et nous avons
oublié, un peu vite, ce que Claude Bernard avouait dans
son Introduction à la médecine expérimentale à savoir
que l’expérience ne nous ferait jamais comprendre le
pourquoi des choses ! Nous étions en 1865…
38
Nous nous satisfaisons ordinairement du comment pour
la simple raison que seul le comment peut être mesuré,
reproduit, amélioré, expliqué et, dans le monde du sport,
tous ceux qui interviennent pour améliorer les
performances d’un athlète, le conduire à la victoire,
peuvent se sentir compétents et responsables, souvent
plus que l’athlète lui-même sans qui l’acte glorifié ou
discrédité n’existerait pas.
Au risque de paraître hors sujet, je dirai que tous ceux
qui gravitent autour de la performance ou de la victoire,
l’athlète y compris, sont incapables d’expliquer ce qui
survient chez l’individu au moment même où il atteint le
sommet de son art, tout comme ils seraient incapables
d’expliquer ce qui se passe au moment de la mort. Or, il
me semble qu’il y a là une sorte de convergence que les
mots expliquent mal et qui montrerait, si cela était
possible, la véritable nature de l’individu. Au-delà de
l’exploit, au-delà de l’acte maîtrisé, souvent inattendu ou
inespéré, l’individu découvre un autre ego que ni les
cognitivistes, ni les psychanalystes ne peuvent expliquer
scientifiquement. Dans l’extase éphémère qui
accompagne l’instant, magique en apparence, de la
performance ou de la victoire, l’individu découvre ce qu’il
a toujours été mais que la carapace culturelle lui cachait.
Je crois bien que c’est cette extase que Pierre de
Coubertin voulait faire partager aux spectateurs en
rénovant les Jeux Olympiques… Ce n’était pas l’exploit
mécanique qui pouvait servir de contrefort religieux aux
Jeux Olympiques.
Nombre de champions me comprendront sans que
j’aille plus loin pour aujourd’hui. Toutefois il est possible
d’apporter plus de détails pour faire comprendre qu’il
serait temps de redonner à l’individu la première place
dans l’acte observé et pour faire comprendre également
que le sport est peut-être la seule école de vérité où
l’homme peut apprendre à comprendre la vie et le sens
de sa vie.
Gilbert Andrieu
*ANDRIEU G. Les jeux olympiques, un mythe moderne.
Paris, L’Harmattan, 2004.
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RAVIVAGE DE LA FLAMME À L’ARC DE TRIOMPHE
C’est le jeudi 9 mars que la Fédération nationale des joinvillais représentait le mouvement
sportif pour le rallumage de la flamme du tombeau du soldat inconnu à l’arc de triomphe, pour
l’année 2007.
Comme de coutume, auprès du général Combette, c’est le président de la FNJ, qui officiait
accompagné des membres du comité directeur, des joinvillaises et des joinvillais présents pour
la circonstance, dans la solennité de ce monument prestigieux érigé en témoignage des hauts
faits de notre histoire.
Face à la flamme, le général Combette
entouré des personnalités
et accompagné de deux enfants
des groupes scolaires invités à participer
à cette cérémonie mémorielle.
Le général Combette devant la flamme
et les drapeaux des associations.
Au fond de gauche à droite,
le porte-drapeau Jean Daigneau,
le président d’honneur
Rudolphe Roger,
le colonel Taurand,
vice président de la FNJ,
le président d’honneur Robert Leroy.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
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ILS NOUS ONT QUITTÉS
Alain BERNARDIN - Jacques DURAND - Mme HALTERMEYER - Georges LADEVIE - Roger LAVERGNE - Mario TORBIERO (père d’André)
Hommage au Président René LAVERGNE
“René Lavergne était un homme comme on en
fait peu dans le monde du sport, mais aussi dans la
société.
Président du Comité des Joinvillais de MidiPyrénées, il avait su faire profiter notre fédération de sa
longue expérience et de sa riche personnalité.
Décoré des ordres les plus prestigieux de notre
pays, il aura été un des fondateurs du sport en milieu
rural, et, en toutes circonstances, il avait fait de son
action un militantisme ardent.
René était un défenseur intraitable des valeurs
éducatives, n'hésitant pas à fustiger les dérives et les
errements du sport de haut niveau, à dénoncer le
laxisme avec courage, dans un style posé, clair et sans
ambiguïté dans ses propos et ses éditoriaux.
René Lavergne était un battant, un combattant
et un homme de projets, sur un musée régional du sport,
sur l'éthique avec éthisport. C'était un tenace et un
homme en avance sur son temps; bouillonnant, il
anticipait.
Je témoigne ici, à vous, sa famille, à vous, ses amis, à
vous toutes et tous unis dans un même hommage,
d'une même pensée pour lui, qu'il a été pour la
fédération nationale des Joinvillais un exemple qui faisait
autorité morale dans notre mouvement.
Membre du Comité Directeur, il était un
intervenant majeur, s'exprimant avec force et conviction,
réactif, défenseur des régions et de sa région, en
homme du terroir, libre, solide, légaliste et intègre.
Sa participation au service des actions sociales
du sport et de la jeunesse, sa capacité de nouer les
relations indispensables avec la DRDJS, CROS, CR,
CG, le CREPS, la municipalité et toutes les entités
indispensables à la cohésion sociale autour du fait
sportif, ont été déterminants dans la construction du
Comité Joinvillais de Midi Pyrénées.
A bien des égards, celui-ci est à ce jour le plus important
en effectif, en cohérence d'actions particulièrement
joinvillaises et d'autres d'intérêt général, coordonnées
avec les organismes de la société civile et militaire et
surtout avec les responsables de tous bords.
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Pour atteindre à cette efficacité, il a su former des
équipes, s'entourer d'hommes et de femmes de qualité,
ce qui est l'indispensable touche de l'accompli dans la
conduite d'une carrière exceptionnelle menée en
conscience. J'en veux pour preuve, cette extraordinaire
réussite collective que fut l'AG de notre fédération, le 2
avril 2005 à Toulouse et qui reste sans équivalent dans
l'histoire de notre association.
Et nous savions, nous, que jusqu'au bout il
serait resté à son poste, guide, sentinelle et gardien de
la foi en l'autre, le jeune, l'adolescent, l'homme et la
femme à éduquer avec et par le sport, mais aussi les
retraités et ceux qui souffrent, qu'il n'oubliait jamais, ce
qui n'appartenait qu'à lui, dans son indéfectible
générosité.
Aussi, je ne saurai revendiquer, au nom des
joinvillais seulement, l'homme que fut René Lavergne.
René Lavergne appartenait et appartient à tous.
Il fut un citoyen du monde, un humaniste, un meneur
d'homme et un créatif dans une société française qui
aura toujours besoin d'exemples pour continuer dans
l'harmonie son aventure humaine.
“Toujours mieux entre nous, et avec nous, en
toute amitié”, ce sont les mots de René, c'est son
message.
Merci à toi, Président, nous ne l'oublierons pas,
nous ne t'oublierons pas.”
Prononcé par le président Jean-Michel Oprendek lors de
la cérémonie religieuse, samedi 6 janvier 2007 à
Auzeville Tolosane.
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ILS NOUS ONT QUITTÉS
Hommage à Georges LADEVIE
Notre fédération est en deuil.
Chacun de ses membres en
mesure la réalité de la
disparition de Georges Ladevie,
notre Président d'honneur, qui
nous dirigea pendant 17 ans.
Chacun à sa manière se
souvient de l'homme, du
Président, de l'ami.
C'est une grande tristesse
que nous ressentons tous et
que nous voulons partager
avec les siens, avec vous, sa
famille, sa fille, son fils, ses
petits enfants et sachez que
ce sont tous les joinvillais de France qui vous adressent
aujourd'hui leurs condoléances attristées et émues.
Nous vous exprimons notre authentique émotion et
notre affection dans ces moments difficiles qui font
ressurgir les profonds liens d'amitié qui nous liaient à
votre père. Pour nous tous il fut un grand Président, un
guide précieux, sûr et efficace.
Né en 1921 au Laos, Georges Ladevie est titulaire du
bac et d'un CAPES (EP).
Engagé dans les troupes de marine en 1940, il choisit la
carrière militaire. En 25 années d'activités, il participe à
tous les conflits, particulièrement en Birmanie contre les
japonais. Blessé 3 fois, son courage sera honoré par
l'attribution de 5 citations dont 2 à l'ordre de l'Armée. Sa
brillante conduite au feu, sera récompensée par la croix
de chevalier de la Légion d'honneur à titre exceptionnel.
Il quitte l'armée en 1966 pour embrasser une nouvelle
carrière à l'Education Nationale jusqu'en 1983.
Il totalisera 45 années de services civils et militaires.
En 1975, appelé à la présidence de l'association des
anciens de Joinville qu'il fait très vite légaliser, d'abord
Association Nationale des Anciens de Joinville, puis en
Association Nationale des Joinvillais pour la transformer
en 1988 en Fédération Nationale des Joinvillais.
Il dynamise la fédération et suscite la création de 9
nouveaux comités régionaux. En 1977, il fait ériger une
stèle à l'emplacement de l'Ecole de Joinville pour le 25e
anniversaire et fait baptiser la route qui passait devant
“Avenue de l'Ecole de Joinville”.
En 1981, pour célébrer le cinquantenaire de l'association, il
organise à l'INSEP un grand gala sportif sous la présidence
d'honneur de Monsieur le Président de la République.
En 1982, il intervient auprès du Ministre de la Jeunesse
et des Sports pour une diffusion générale d'une
circulaire ministérielle sur la prévention des noyades et
les 10 commandements du baigneur, inspirés d'un
joinvillais, le médecin-colonel Lartigues.
Il obtient pour la fédération le patronage des ministères de
l'Education Nationale, de la Défense, de la Jeunesse et
des Sports et également celui des Anciens combattants.
Il fait inscrire la fédération à la “flamme sous l'Arc de
Triomphe”, il crée la médaille fédérale (si prisée par les
joinvillais), il met en place une cérémonie particulière
pour récompenser les athlètes qui se sont distingués
aux jeux olympiques par leur résultat sportif, leur tenue
morale ou leur bon esprit de camaraderie.
En 1990, il obtient que le nom de Maurice Genevoix soit
attribué à un amphithéâtre à l'INSEP.
Et tant d'autres actions importantes à mettre à son actif
5e dan de judo, il est l'instigateur de la pratique de cette
discipline sportive comme formation physique et morale
du militaire alors qu'il avait eu en charge une section du
Bataillon de Joinville en 1956.
Serviteur du sport comme il a su l'être pour la France en
tant que soldat, Georges Ladevie aura été un dirigeant
national de grande qualité, respecté de tous aussi bien
des civils que des militaires.
Cité en exemple pour sa fidélité, son dévouement et sa
grande discrétion, il l'est également pour son humilité
dans la conscience du devoir accompli.
Il aura servi le sport et ses valeurs avec simplicité en
mettant en œuvre des qualités d'homme d'honneur,
généreux et plein d'humanisme.
Sa vie fut celle d'un battant, à l'image du gamin de 16
ans, plus jeune bénévole pilote 2e degré, qui participe au
tour de France aérien, en 1937.
Bien armé pour la vie, Georges Ladevie n'aura
cependant pas été épargné par les drames cruels qui
marquent le cœur et l'esprit, ainsi la perte de sa fille
victime d'un accident au cours d'une séance
d'équitation et celle de son épouse atteinte d'une
maladie invalidante durant des années. Lui-même devra
subir de nombreuses et graves opérations. Elles auront
assombri les 15 dernières années de sa vie, lui apportant
souffrances et invalidité.
Jusqu'au bout néanmoins, sa force intérieure lui donna
le courage de faire face, de tenir avec un cran
remarquable comme l'homme distingué qu'il était:
- Commandeur de la Légion d'Honneur
- Commandeur de l'Ordre National du Mérite
- Commandeur des Palmes Académiques
- Croix de guerre (39-40) (TŒ)
- Croix du combattant volontaire
- Croix du combattant
- Médaille d'Or de la Jeunesse et des Sports
- Médaille Or de la FNJ
- Trophée des Joinvillais n°1
- Prix National Emile Borce pour sa carrière de dirigeant,
décerné par l'AFSVFP
Pour ce long et dernier voyage, dont personne ne
connaît la destination, Georges Ladevie, notre ami,
emporte avec toi dans ton bagage, l'estime, la
reconnaissance et le respect de tous les Joinvillais.
Drapeau en tête, comme à la parade, avec le cœur serré
d'émotion, ils sont là et forment à ton intention une haie
d'honneur. Elle te revient de droit.
Bonne route Georges ! Là où tu es, tes amis te
souhaitent un repos bien mérité.
Prononcé par le colonel Robert Taurand,
vice-président de la fédération nationale des Joinvillais,
au cimetière du père Lachaise le jeudi 7 juin 2007,
à l’invitation du président Jean-Michel Oprendek
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
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ITINÉRAIRE D’UN PASSIONNÉ
Présentation : Je l’avais annoncé dans la précédente revue et fidèle à sa parole, André Cazenave-Vergès, ancien commandant du Bataillon de Joinville, colonel de l’Armée de l’air, international militaire de rugby, nous fait découvrir, pour avoir
servi sous ses ordres et donc en connaissance de cause, le parcours du colonel Gérard Dupont. En notre nom à tous, je
le remercie pour cet article élaboré avec le style direct et chaleureux qui le caractérise.
Jean-Michel Oprendek
Lorsque notre Président Jean-Michel
Oprendek, m’a demandé de retracer
la carrière du colonel Dupont, j’ai
hésité car je savais que cette tâche ne
serait pas aisée. Mais j’ai finalement
accepté car il apparaît que nombre
d’entre nous ont gardé un
exceptionnel souvenir de leur
passage au Bataillon de Joinville,
André Cazenave-Vergez sous ses ordres. Mes trois séjours au
BJ à divers titres, me donnent une
certaine légitimité pour témoigner sans trop de risque de
déviationnisme… et mon souci permanent de vérité est
un gage d’authenticité.
Vous faire donc découvrir le parcours du colonel Dupont
n’est pas une sinécure. Il a fallu d’abord se remémorer
ses propres souvenirs puis chercher dans les archives,
les articles de presse, les publications. Il a fallu surtout
s’imprégner de l’esprit de l’impétrant, investir sa
personnalité propre, faire renaître des émotions pour
pouvoir ensuite témoigner de sa vérité.
Répondant à la demande du Directeur de Cabinet Civil
et Militaire du Ministre des Armées, le colonel Dupont
avait rédigé un “essai de structures du sport dans les
armées françaises” en mai 1965. A ce sujet, il déclarait :
“On brasse indifféremment les activités destinées à
entretenir la condition physique et morale du corps de
bataille et la pratique des sports de compétition. Or, si
l’une conduit inexorablement vers l’autre, ces activités
demandent deux organisations distinctes”.
L’école d’Antibes formait les cadres pour l’entraînement
de base du combattant, le Bataillon de Joinville
s’occupait des sportifs de haut niveau.
Le colonel Dupont, dans la première partie de sa
carrière, a bien appréhendé ce socle fondamental du
sport aux armées. Lors de son passage au BJ, il a fait
évoluer notablement la préparation des élites.
On sait ce qu’il est advenu de ces structures avec la disparition
du Service National. Il n’empêche que le colonel Dupont aura
pris une part importante dans l’évolution du sport militaire.
C’est ce que nous voulons vous montrer en quelques lignes.
Vous faire découvrir le parcours du colonel Dupont c’est aborder un sujet
– si je puis dire – sous un triple aspect.
Une carrière militaire exceptionnelle, un itinéraire sportif fait de
réflexion et d’action et une trajectoire d’homme aux mille
facettes.
La carrière militaire du colonel Dupont est une longue histoire.
42
Engagé volontaire pour la durée de la guerre en avril
1940, il sera maintenu dans l’armée d’armistice avec les
classes 38, 39 et 40. Le 2e régiment de Hussards
l’envoie alors à l’école des moniteurs EPS à Pau. Mais la
déferlante allemande envahit le sud. Il sert alors d’agent
de liaison d’un réseau de résistance animé par ses
parents, gaulistes de la première heure. Menacé d’appel
pour le STO, il s’évade de France pour l’Espagne en
passant par les Pyrénées. Après cinq mois de prisons
espagnoles, il embarque à Malaga sur le Sidi-Brahim,
rejoint Casablanca et s’engage au premier groupe des
commandos de France.
Breveté parachutiste par les américains et à l’issue
d’une intense préparation en Algérie, il est du
débarquement en Provence en 44, fait toute la
campagne de France jusqu’au Rhin et termine sa route
au Voralberg en 1945.
Dès lors, il prépare et intègre l’E.M.I.A en 1946 et après
l’école d’application du Génie à Angers, comme jeune
lieutenant, il rejoint les sapeurs à Mézières. Puis c’est
l’Indochine en 1949, au génie militaire de la Légion
Etrangère. Blessé, il est rapatrié en métropole en 1952.
Avec en poche, le certificat technique acquis à l’Ecole
supérieure technique du Génie à Versailles, il rejoint le
11e génie de Libourne. Pas pour très longtemps car son
régiment fait mouvement sur le Maroc puis sur l’Algérie
à Fort Flatters au Sahara puis Arzew et Médéa.
Après quatre ans d’opérations diverses en Algérie, il
rentre en France à Tarbes. Dès lors, sa carrière prend
une nouvelle orientation car il est affecté comme cadre
au Bataillon de Joinville le 1er juin 1960, successivement
commandant de compagnie puis directeur technique
sport, il devient Chef du détachement pré olympique à
l’INS pour la préparation des J.O de Tokyo et enfin
nommé chef de corps en 1965. L’Ecole Interarmées des
Sports est créée à Fontainebleau en 1967, le BJ rejoint la Seine
et Marne. Pas le colonel Dupont qui part en mission en Tunisie
pour y créer, chose curieuse, l’Ecole Militaire d’Education
Sportive.Mission accomplie, il revient comme chef
d’Etat Major du service interarmées de l’entraînement
physique et sportif de 1970 à 1973. Il est enfin, affecté
au Secrétariat général de la Défense Nationale comme
Colonel et part en retraite en 1979.
J’espère qu’on me pardonnera ce survol en raccourci
d’une brillante carrière militaire, longue de 40 ans,
consacrée par de nombreuses citations et décorations.
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Itinéraire d’un passionné
Pendant ces 40 ans, le colonel Dupont, a été de toutes
les campagnes pour défendre partout une certaine idée
de la patrie, de la France. Mais, il n’a jamais été très loin
du sport non plus. Pour tout cela RESPECT mon
colonel.
L’itinéraire sportif du “soldat” Dupont est lui, très linéaire.
Il est passé par tous les stades du sportif militaire.
Moniteur EPS, parachutiste, commando puis sportif de
compétition à l’EMIA et à l’école d’Angers, rugbyman
surtout, il prend rapidement des responsabilités d’officier
des sports dans le Génie à Libourne et au Maroc. Avec
son retour à Tarbes à la fin des années 50, il retrouve le
rugby et l’arbitrage. Ses états de service sportif le font
alors désigner pour l’encadrement au Bataillon de
Joinville.
Il a fait le tour, en 20 ans, des questions du sport de
masse et du sport d’élite, du sport militaire et du sport
civil. Ces expériences justifient qu’il ait des idées et qu’il
veuille les mettre en pratique. Le BJ lui offre ce terrain
d’expérience, c’est sa première contribution.
Il faut se souvenir que les sportifs qualifiés de la redoute
de Gravelle allaient s’entraîner à l’INS avec les cadres
fédéraux une demi journée par jour.
Gérard Dupont propose à sa hiérarchie d’utiliser la demi
journée disponible pour faire de la préparation physique.
Entouré d’une équipe de professeurs EPS, une
méthodologie se met en place. A partir d’une batterie de
tests, des séquences d’entraînement individualisées
sont proposées. La méthode progresse avec l’apport du
médecin capitaine Desbois, cardiologue et des
professeurs de sport coordonnés par le sous-lieutenant
Monginet – futur préfet puis directeur des sports au
ministère éponyme –
Une plaquette officielle voit le jour “L’entraînement à
Joinville”. Elle prend en compte toutes les composantes
d’un entraînement moderne : préparation physique par
la course pour l’acquisition de résistance et d’endurance
et par la musculation pour le travail de force et de
puissance. Travail de maîtrise corporelle à partir des
données de la systématique de Justin Tessier : maîtrise
du corps propre, maîtrise de l’engin, maîtrise des
déplacements, maîtrise du champ de jeu, maîtrise de
l’opposition. S’y ajoute l’entraînement dit invisible, c’est
à dire la récupération et l’alimentation. Les bases d’un
concept d’entraînement total pour les sportifs de haut
niveau étaient clairement formalisées. C’était, il faut s’en
souvenir, il y a 45 ans.
Avec circonspection puis intérêt, tout le sport français
allait harmoniser ses principes disparates de
l’entraînement autour d’une méthodologie rationnelle.
On venait de rentrer dans une ère nouvelle pour les
élites. On ne faisait plus du sport pour se développer et
se muscler mais on faisait de l’entraînement à la course
et de la musculation pour mieux se préparer à son sport
de compétition. Cette publication fut d’un apport
inestimable au travail et à la recherche des directions
techniques des fédérations et de l’INS.
Le commandant Dupont portait beaucoup d’intérêt à de
nombreux sports, les sports co bien sûr, le football, le
basket, le rugby mais aussi le cyclisme, la boxe,
l’athlétisme entre autres. La deuxième contribution du
commandant Dupont, fort de son expérience
multiforme, fut d’oser dire au Chef d’état major des
armées que l’armée française pouvait opposer aux
anglais une équipe de rugby de militaires de carrière
performante. On sait qu’à l’époque, le général Ailleret
CEMA subissait une pression de ses amis britanniques
pour qui, la rencontre de l’équipe des “British Combined
Services” faite de militaires de carrière avec les soldats
du BJ, avait un intérêt sportif limité et aucun intérêt
militaire.
Feu vert fut donné au commandant Dupont de
constituer cette équipe de militaires de carrière des trois
armées et de la gendarmerie. Après les sélections
d’usage, le match de la réconciliation eut bien lieu le 1er
mai 1965 à Paris (NB : j’en étais).
Pour la petite histoire, les Combined Services
l’emportèrent par 13 à 6 sous le regard intéressé de
l’arbitre, Monsieur Bernard Marie – il fut ensuite le 1er
arbitre français du tournoi des 5 nations et
ultérieurement député – petite victoire sans doute pour
les britanniques, grande victoire pour le général Ailleret
présent au match et au banquet. Cette expérience fut
renouvelée et élargie aux armées roumaines. Ce qui
provoqua une réaction des armées russes avec qui les
mêmes échanges furent établis. Une manière originale
de pénétrer militairement au-delà du rideau de fer.
Malheureusement pour les officiers et sous officiers
français, cela ne fut poursuivi qu’un certain temps.
Pourquoi ? Dieu seul et le président de la FFR le savent.
Et c’est regrettable parce que les armées françaises
avaient démontré la qualité de leurs cadres en rugby et
elles auraient pu la démontrer dans de nombreuses
autres disciplines. Elles ont été la base d’équipes
nationales de ski, de parachutisme, de tir, d’équitation,
de pentathlon moderne, de course d’orientation et j’en
passe… Dans la plus grande discrétion, le commandant
Dupont pourrait longtemps vous en parler.
La troisième contribution de notre commandant du BJ
est due aux relations qu’il avait su tisser avec les plus
hautes autorités militaires autour de cette expérience
rugby. Il y avait de quoi faire avec tous ces militaires.
Mais ils étaient très mobiles avec le cycle des
affectations successives et les changements de
garnison.
Les sportifs avaient du mal à s’intégrer aux clubs locaux
– s’il en existait dans leur spécialité – et les familles
rencontraient les mêmes difficultés pour la pratique de
leur sport quotidien quand elles en avaient les moyens.
En 1965, le général, directeur de cabinet du ministre des
armées, demanda au commandant Dupont de conduire une
réflexion sur les futures structures du sport dans les armées.
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43
Itinéraire d’un passionné
Ce dernier suggéra que l’on crée au sein des armées
des clubs selon la loi 1901, ouverts aux familles et aux
personnels civils de la Défense. Un protocole allant dans
ce sens fut signé en 1973 entre l’UFCSAA et le ministère
de la Défense et en 1992 vit la naissance officielle de la
fédération des clubs sportifs et artistiques de la Défense.
Le sport et la culture se retrouvaient unis au sein d’une
même structure fédérale et militaire.
Je n’aurai pas l’outrecuidance d’attribuer toute la
paternité de cette naissance au colonel Dupont. Je peux
seulement témoigner de son engagement personnel
dans cette direction, très tôt dans le temps, pour avoir
avec lui beaucoup échangé sur ce thème.
Et ultime rebond de cette philosophie, une thèse d’école
de guerre en 1978 allait au bout de ce raisonnement :
elle proposait de confier la partie préparation physique
du combattant aux cadres militaires pendant le temps
du service afin de mieux les « ajuster » à leur métier.
Cette pratique serait obligatoire, contraignante,
encadrée et notée. Par contre, la détente sportive libre,
ludique, en “compensation” des contraintes du service,
trouvait sa juste place au sein des clubs sportifs de la
Défense Nationale, en dehors des heures dites de
travail.
Cette philosophie, cette thèse, était justement intitulée,
“ajustement et compensation”. Elle allait devenir dans les
années 1980 la doctrine officielle du sport dans les armées.
On comprend donc, que la vision du colonel Dupont,
reprise par ses “disciples” dans le droit fil de sa pensée,
était en avance sur son temps. Et en cherchant encore
un peu, on trouvera d’autres contributions : seules sont
présentées ici celles jugées essentielles.
Pour toutes ces contributions, fruits de l’expérience et
de la réflexion et pour leur influence encore aujourd’hui
dans le sport de masse ou d’élite, militaire ou autre
chapeau, mon colonel !
La trajectoire humaine du colonel Dupont se découvre
au détour d’un chemin de campagne, dans le Gers où il
est établi depuis toujours, au point de rencontre de la
forêt landaise et des vignobles du Madiran.
Du pin, il a la vigueur, la souplesse contre les vents
mauvais et la solidité dans la tempête. Et le pin, du fait
de sa hauteur voit loin. Lors de la revue des troupes, sa
démarche, sa souplesse et sa robustesse en font un
personnage bien campé. Il a l’allure droite, sereine et
fière d’un Pin.
Du vignoble gersois il a hérité des caractéristiques du
Madiran : un corps puissant, viril et rustique, une
présence franche et un final arrondi, chaleureux.
Le colonel Dupont réussit cet amalgame de force et de
douceur, de rusticité et de chaleur, qui engendrent la
bonne humeur et le poussent avec retenue vers autrui. Il
devient alors un compagnon délicieux, un ardent avocat
de toutes les causes difficiles mais aussi, un adversaire
fair play et résolu le cas échéant.
44
Ce mélange étonnant, agit à la façon d’un mousquetaire
ou d’un Cyrano de Bergerac. Bref, Dupont c’est un vrai
gascon, c’est-à-dire un personnage complexe mais
attachant par sa volonté du contact humain, sa chaleur
communicative, un réel désir de relationnel, tempéré par
une réserve de bon aloi.
C’est à travers ces qualités, que s’explique sa
trajectoire. Celle d’un vrai chef, entraînant ses ouailles en
confiance avec joie et dynamisme, en les faisant
surmonter les obstacles, se surpasser.
Tous les anciens du BJ vous le diront, sa manière
sereine, entraînante et persuasive, les conduisait vers
une belle destinée, souvent vers la gloire. Pas un, ne l’a
oublié. Toujours ils le citent, le réclament et s’enquièrent
de son devenir.
Lui a continué sa route, tour à tour ou tout à la fois :
président délégué de la fédération française des courses
Landaises, bien sûr, membre d’honneur de l’amicale des
internationaux du rugby.
Et encore membre du jury des gloires du sport ou
président, pendant une décade, de l’association
nationale des combattants volontaires de la résistance.
Saines et utiles occupations.
Il a continué sa route. Successivement, exécutant et
éducateur, compétiteur et arbitre, entraîneur et manager,
il a su par son sens de l’observation et des contacts, par
son expérience et sa réflexion, son tonus aussi, trouver
des solutions concrètes aux problèmes des sportifs.
Il a continué sa route sereinement... Mais sa vision
globale et totale n’a malheureusement pas été
suffisamment utilisée par nos armées : on a toujours tort
d’avoir raison trop tôt. C’est en définitive, le sport de
haut niveau français – via les directeurs techniques
fédéraux et les entraîneurs nationaux – qui aura le mieux
su faire fructifier cette vision.
Alors, chers amis qui avez lu ces pages jusqu’au bout,
pour tout ce qu’il a fait et tout ce qu’il a apporté au sport
français.
MERCI MON COLONEL,
MERCI GERARD DUPONT
Et pour moi, MERCI GERARD
André CAZENAVE-VERGEZ
Le 1er mai 1965,
à Charléty, le Général
de Corps d’Armée Ailleret,
Chef d’État-Major
des Armées, serre la main
du Lieutenant André
Cazenave-Vergez, Capitaine
de cette équipe de rugby
uniquement composée
de militaires de carrière
pour la première fois.
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Itinéraire d’un passionné
Le Colonel Gérard Dupont, élevé à la distinction de Grand Officier dans l’Ordre National du Mérite par madame Michèle
Alliot-Marie, Ministre de la Défense, le 24 octobre 2004 à l’Hotel de Brienne
• Grand Officier de l’Ordre National du Mérite
• Commandeur de la Légion d’Honneur
• Croix de Guerre 39-45 - Croix de Guerre de TOE
• Valeur Militaire AFN
• Médaille des Évadés
• Croix du Combattant Volontaire 39-45
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Officier de l’Ordre de la République Tunisienne
• Commandeur du Mérite Sportif
Médailles d’Or
• De la Fédération Française de Basket
• De la Fédération Française de Boxe
• De la Fédération Française de Cyclisme
• De la Fédération Française de Football
• De la Fédération Française de Rugby
• De la Fédération Française de Tennis
• Médaille d’Or de la Fédération Française
de Course Landaise
• Médaille d’Honneur de l’Organisation
du Sport Africain
En août 1960, le Ministre des Armées, Pierre Mesmer, inspecte le BJ.
De gauche à droite : le Capitaine Capeyron, monsieur Jean Lebat, Inspecteur Général
de la Jeunesse et des Sports, le Colonel Henri Debrus, chef du Service Central des
Sports des Forces Armées (S.C.S.F.A.) et Président du CISM, le Général
commandant la 1ère RM, le Ministre des Armées, le Capitaine Gérard Dupont,
le Sous-Lieutenant Cottereau (athlète du 110m haies), l’Adjudant-Chef Garnier et le
Sergent Darras (spécialiste du 1500m).
Le Capitaine Gérard Dupont, en haut à droite,
directeur sportif du BJ, accompagne les boxeurs au
Championnat du CISM de boxe aux USA en Mai 1961.
F É D É R AT I O N N AT I O N A L E D E S J O I N V I L L A I S n ° 2 0 6
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LE KALÉIDOSCOPE... HIER, AUJOURD’HUI, DEMAIN
Savez-vous que…
• Après ses récents aveux de dopage à l’EPO dans la
période concernée, le nom du danois Bjarne Riss vient
d’être effacé de la liste officielle des vainqueurs du Tour
de France qui paraît chaque année. C’est en 1996 qu’il
avait gagné l’épreuve mythique.
A ce niveau, c’est un fait sans précédent, mais
certainement pas sans suite.
La lutte antidopage est un vrai combat.
• La 119e session du CIO qui a lieu en ce moment à
Ciudad Guatemala du 4 au 7 juillet 2007, est conduite,
entre autres, à prendre deux décisions importantes :
- la création des Jeux olympiques de la
Jeunesse tous les 4 ans pour les jeunes de 14 à 18
ans à partir de 2010 qui est un événement de
grande portée pour tous les CNO.
- le choix de la ville qui organisera les JO d’hiver de 2014 entre
Sotchi (Russie), Salzbourg (Autriche) et Pyeong Chang (Corée
du Sud). Cette dernière paraît tenir la corde.
• 1872 est la date de création du premier club de rugby en
France, le Havre Athlétic Club, à l’initiative des étudiants
d’Oxford et de Cambridge. Le second sera le Racing Club
de France en 1882 suivi du Stade Français en 1883.
• C’est aux JO de 1936 à l’instigation du savant et
professeur allemand Carl Diem que, pour la première fois, la
flamme sera allumée à Olympie et relayée par des athlètes
jusqu’à Berlin. Ce sera l’instauration définitive du rituel
d’ouverture des Jeux de l’ère moderne. Dans la capitale de
l’Allemagne d’alors, il fut particulièrement grandiose.
• C’est le 14 Juillet 1979 que le XV de France composé
d’une équipe de débutants et de quelques grognards,
réalisera l’exploit de battre les All Blacks chez eux
à Auckland 24-19, au 2e test match, en réaction
à la sévère défaite qu’ils venaient d’essuyer, 23-9 au
premier test match à Chrischurch. Pour cette première
victoire en terre néo-zélandaise, nos joueurs étaient
conduits par un capitaine courageux, monsieur JeanPierre Rives, et c’est ensemble qu’ils entrent dans
la légende du rugby français.
• Le premier président du CIO qui était alors composé
de 7 membres de nationalités différentes, fut le grec
Dimétrius Bikelas de 1895 jusqu’aux JO d’Athènes 1896
organisés dans son pays. A l’issue, il démissionnera en
faveur du baron Pierre de Coubertin en vue de
l’organisation des JO de 1900 à Paris. Celui-ci en fait, le
restera 29 ans, de 1896 à 1925.
• Les JO de Pékin débuteront le 8 août 2008. La fin des
travaux préparatoires est prévue début décembre 2007, 8
mois avant l’ouverture. 7 millions de spectateurs sont
attendus. La flamme olympique arrivera à 20 h dans le
stade de la cérémonie d’ouverture après être passée dans
135 villes du monde dont Paris, et avoir franchi le mont
Everest à 8 848 mètres. Elle aura parcouru 137 000 km;
c’est le plus long parcours jamais réalisé qui sera
effectué par des dizaines de milliers de relayeurs.
• Une exoplanète de type terrestre, habitable, a été
détectée pour la 1ère fois par une équipe d’astronomes
de l’observatoire spatial européen de la Silla, à Santiago
du Chili, grâce aux performances du télescope Harps.
Son nom est Gliese c. Cinq fois plus massive que la
Terre, son rayon est 1,5 fois plus grand et la gravité de
sa surface est de 2,2 fois celle de notre planète.
Compte tenu de sa température comprise entre 0 et
40°C et de sa proximité à 20,5 années lumières de nous,
les spécialistes estiment qu’elle va devenir une cible très
importante des prochaines missions spatiales.
Le monde scientifique est en émoi.
Quelle Terre demain certes, mais quel Univers… ?
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Juillet 2007
LISTE DES MEMBRES DU COMITÉ DIRECTEUR FÉDÉRAL FNJ

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