POURQUOI LE GABON A-T-IL BESOIN DE STATISTIQUES FIABLES ?
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POURQUOI LE GABON A-T-IL BESOIN DE STATISTIQUES FIABLES ?
Mai 2010 POURQUOI LE GABON A-T-IL BESOIN DE STATISTIQUES FIABLES ? Direction Générale des Statistiques Ministère de l’Economie, du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme Pourquoi le Gabon a-t-il besoin de bonnes statistiques ? Qui dit meilleur usage de statistiques nationales de qualité supérieure dit amélioration des politiques publiques et avancées importantes vers le développement pour le plus grand intérêt de notre population. L’utilisation des statistiques renforce les probabilités de succès des politiques publiques. Les statistiques permettent à notre gouvernement d’effectuer une analyse approfondie des questions sociales et économiques complexes, de faire des choix politiques appropriés et de suivre et ajuster les politiques publiques afin d’aboutir à un impact maximum sur la durée. De bonnes statistiques contribuent également à améliorer la transparence et la responsabilité en matière d’élaboration de politiques. De bonnes statistiques permettent à notre population de juger du succès des politiques publiques et de tenir le gouvernement responsable de son action. Le gouvernement est attaché à la libre circulation de l’information pour permettre au public d’être bien informé afin de participer au développement national et de consolider la démocratie. Peut-être la contribution la plus précieuse des statistiques est-elle d’aider à faire en sorte que les ressources limitées dont nous disposons soient exploitées de manière optimale. L’investissement dans les statistiques est rentable à plus d’un titre dans la mesure où il améliore le mode d’affectation des ressources. Nous savons que sans information, il est impossible de planifier. Aux moyens d’enquêtes, de recensements, d’opérations de collecte et de traitements des données, les décideurs ont un état des lieux de chaque domaine d’activité et peuvent envisager des solutions adaptées. Le budget de l’Etat gabonais devrait mieux intégrer la réalisation de ces diverses opérations et ce de façon régulière. En outre, tous les intervenants du Système Statistique National (SSN) devraient arrêter une méthodologie commune de collecte des données qui déboucherait sur l’adoption d’une stratégie efficace de collecte harmonisée des statistiques courantes. Le Gabon disposerait ainsi d’indicateurs fondés sur des statistiques fiables afin d’évaluer les progrès accomplis en matière de développement. 2 Pourquoi maintenant ? La mise en œuvre du Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP) est encore récente. Le DSCRP poursuit deux objectifs : • d’une part, il a pour objectif de mettre en place des programmes et des réformes structurelles visant à créer la richesse et l’emploi, par le développement de secteurs d’activité susceptibles de soutenir la croissance de l’économie après le pétrole ; • d’autre part, le DSCRP vise la réduction de la pauvreté par la mise en place d’une véritable politique de redistribution des fruits de la croissance, avec des programmes améliorant l’accessibilité des services sociaux de base aux populations, notamment dans les domaines de l’eau, de l’habitat, de l’éducation de base et des soins de santé primaire. Notre DSCRP fixe donc des objectifs nationaux destinés à atteindre la vision du futur conçue pour notre nation, alors qu’au plan international, nous sommes attachés à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) d’ici à 2015. Objectifs et indicateurs permettent de suivre les progrès accomplis ; ils seront utilisés dans le cadre des processus de débat budgétaire et de la révision du DSCRP. Mais pour nombre d’indicateurs clés, les données font encore défaut. Beaucoup reste donc à faire pour développer nos statistiques. Nos partenaires bilatéraux et multilatéraux ont également besoin de statistiques pour avoir confiance dans nos politiques et dans leur mise en œuvre. Face à ces besoins en statistiques, l’élaboration d’une Stratégie Nationale de Développement de la Statistique (SNDS) définirait premièrement le cadre juridique de l’activité statistique et entraînerait, de ce fait, une coordination efficiente du SSN et une indépendance scientifique de cette activité statistique vis-à-vis des pouvoirs publics au Gabon comme le stipulent les référentiels internationaux. Grâce à la SNDS, le Gabon pourra renforcer sa capacité à répondre aux besoins courants et futurs en données, en alignant la stratégie de développement statistique sur la gouvernance. Magloire NGAMBIA, Ministre de l’Economie, du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme. 3 S’organiser au sein du Système Statistique National Pour répondre à nos besoins en information, il faut un SSN bien planifié et bien coordonné. Le SSN comprend à la fois les utilisateurs de statistiques, qui créent la demande dans ce domaine, ainsi que les producteurs de statistiques. Façade de la DGS La couverture du SSN doit être aussi large que possible pour aboutir, grâce à une coordination et à une coopération maximales, à un bon équilibre entre l’offre et la demande de statistiques. La couverture du système englobe les besoins en données nationales jusqu’au niveau du district ainsi que ceux en données internationales. Le SSN gabonais comprend les services statistiques des ministères (Éducation nationale, Santé, Agriculture, Eaux et Forêts, etc.), des administrations (Assemblée nationale, Sénat, Banque centrale, etc.), des sociétés (Gabon Télécom, Société d’Energie et d’Eau du Gabon, les opérateurs de téléphonie mobile, Société d’Exploitation du Transgabonais, Aéroport de Libreville, etc.) et de la société civile. C’est la Direction Générale des Statistiques (DGS), entité du Ministère de l’Economie, du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, qui en est l’organe central. La DGS a ainsi des missions de coordination des activités statistiques au niveau national, de production directe d’un certain nombre de statistiques, d’harmonisation des données, de mise en valeur de l’information produite par le SSN et de diffusion de l’information statistique officielle. Les pirogues utilisées lors du dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat 4 La planification stratégique est indispensable La planification stratégique permet de : • Aider à dresser un ordre de priorité de l’utilisation des ressources limitées affectées aux statistiques ; • Intégrer les statistiques dans les processus liés aux politiques de développement ; • Avoir une vision d’ensemble du SSN et fournir un cadre cohérent pour tous les programmes nationaux et internationaux de statistiques et pour l’appui des partenaires à ces programmes ; • Fournir un plan d’action pour le renforcement des capacités statistiques ; • Agir comme un catalyseur du changement. Le lancement effectif du processus d’élaboration de la SNDS a eu lieu le mardi 20 novembre 2007 en marge de la célébration de la Journée Africaine de la Statistique. Le Gabon bénéficie des appuis technique et financier de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement, de PARIS21 et de la Coopération française. Une bonne stratégie correctement financée et mise en œuvre avec succès peut faire la différence pour la performance du SSN. Situation du processus SNDS en 2010 Depuis 2007, d’autres activités ont été menées conformément au guide méthodologique édité par PARIS21 afin de permettre aux différents pays de conduire efficacement leurs processus d’élaboration de la SNDS. Le Gabon a ainsi adopté une approche objective et participative. Des consultants nationaux et internationaux ont été recrutés par appel d’offres en vue de réaliser les études nécessaires et, à l’issue de chaque étape du processus, des ateliers de validation ont été organisés. DATE ACTIVITE Novembre 2007 Lancement du processus d’élaboration de la SNDS Décembre 2008 Atelier de validation du diagnostic du Système Statistique National (SSN) Juin/juillet 2009 Atelier de validation de la vision et des axes stratégiques de développement de la statistique Juillet 2009 Adoption formelle par le gouvernement de la vision et des axes stratégiques de développement de la statistique Avril 2010 Atelier de validation des stratégies de formation des statisticiens et de communication du SSN Mai 2010 Atelier de validation de la stratégie de développement d’un système informatique intégré pour l’appareil statistique national Mai 2010 Atelier de validation du document de synthèse de la SNDS Juin 2010 Présentation de la SNDS en conseil des ministres Juin 2010 Table ronde des bailleurs de fonds pour le financement de la SNDS 5 Statistiques clés Superficie 267.667 km2 Population totale officielle (2003) 1.517.685 habitants Espérance de vie à la naissance en 2003 54 ans Indice synthétique de fécondité en 2000 4,3 Indice de Développement Humain (IDH) en 2006 0,750 Rang par rapport à l’IDH en 2006 103ème sur 177 pays Taux de mortalité infantile (enfants de moins de 1 an) en 2000 57 décès pour 1000 naissances vivantes Taux de mortalité infanto-juvénile (enfants de moins de 5 ans) en 2000 89 décès pour 1000 naissances vivantes Taux de mortalité maternelle en 2000 519 décès pour 100.000 naissances vivantes Produit Intérieur Brut (PIB) courant en 2005 4570,8 milliards de FCFA Produit Intérieur Brut (PIB) par tête en 2005 2,8 millions de FCFA Incidence de la pauvreté en 2005 33% Taux de chômage en 2005 14,8% Sources : • Enquête Démographique et de Santé du Gabon de 2000 (EDSG 2000) • Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2003 (RGPH 2003) • Enquête Gabonaise pour l’Evaluation et le Suivi de la Pauvreté de 2005 (EGEP 2005) • Direction Générale de l’Économie (DGE) - Direction du Ministère de l’Économie, des Finances, du Budget et de la Privatisation 6 En résumé Afin de disposer de bonnes statistiques, le Gabon doit se doter de : • Un budget qui intègre l’élaboration d’opérations statistiques de façon régulière ; • Un SSN dont les intervenants ont une méthodologie commune de collecte des données ; • Une SNDS. Le Gabon a besoin de statistiques fiables et pertinentes pour appréhender différents phénomènes économiques et sociaux en vue d’une meilleure prise de décision. Un meilleur usage de statistiques de qualité supérieure est synonyme d’amélioration des politiques et des résultats en matière de développement. Pour ce faire, il faut intégrer les statistiques dans les processus de politique nationale grâce à la mise en place d’un SSN correctement planifié et coordonné. Un objectif dont la réalisation passe par un plan stratégique bien conçu et par une augmentation des ressources affectées à la statistique en vue de le mettre en œuvre. Nous devons redoubler d’efforts pour élever le niveau de la contribution du gouvernement et des partenaires au développement afin de renforcer les capacités nécessaires à la production et à l’utilisation des statistiques. Il convient également de faire en sorte que tous les programmes statistiques s’inscrivent dans le cadre du plan stratégique pour le SSN. La conduite à son terme de l’exercice d’élaboration de la SNDS constitue la première étape de ce processus ambitieux de planification. La seconde étape qui nous paraît tout aussi prépondérante va consister en la mobilisation des ressources de toute nature et de toute origine pour garantir une mise en œuvre optimale de la SNDS. 7 Direction Générale des Statistiques Ministère de l’Economie, du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme BP 2119 - Libreville-GABON Tél. :(241) 72 04 55 - 76 14 12 - 76 06 71 - 72 13 69 Fax: (241) 72 04 57 (DG) [email protected] www.stat-gabon.ga Ce document a été réalisé avec l’appui de PARIS21