Comment Macron tisse sa toile dans le pays

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Comment Macron tisse sa toile dans le pays
Comment Macron tisse sa toile dans le
pays
Petit à petit, Macron fait son nid… À raison de deux à trois déplacements par
semaine – programme ponctué par trois grands meetings, dont le premier ce 4
octobre à Strasbourg –,le leader d’En marche ! creuse son sillon en France.
Et ramène dans ses filets, malgré les oukases socialistes, quelques grands
élus. Au cœur du dispositif, évidemment, il y a le président du Grand Lyon,
Gérard Collomb, qui, depuis son ralliement officiel au mois de mai, n’en
finit pas de mouiller la chemise pour « son » poulain. « Macron, c’est une
petite machine qui a démarré il y a peu de temps, les réseaux ne sont pas
encore formalisés, mais nous travaillons à l’implantation sur le territoire
pour ancrer en profondeur En Marche ! », explique celui qui a fait de la
deuxième métropole de France la capitale de la « Macronie ».
Chiffres à l’appui : à Lyon, les « marcheurs » sont d’ores et déjà 3 500
quand les encartés socialistes ne sont que 2 000. Et le premier fédéral PS,
qui n’est autre que le successeur adoubé par Gérard Collomb, David Kimelfed,
penche côté Macron. « Je suis proche de sa manière de voir les choses »,
affirme-t-il. Même opinion de la part de la MoDem Fouziya Biuzerda, adjointe
au maire de Lyon. Au risque de prendre à rebours les positions du président
de son mouvement, François Bayrou, celle-ci affirme : « Il y a une ligne
animée par Emmanuel Macron qui correspond à notre espace politique. »
DES NOTABLES…
N’allez pourtant pas croire que seuls « les collombistes » se
« macronisent » ! Le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, était au
premier rang du meeting parisien du 12 juillet à la Mutualité ; Jean-Claude
Boulard, sénateur et maire (depuis 2001) du Mans – le fief du hollandais
Stéphane Le Foll –, l’accueillera pour son second grand meeting le 11
octobre. Que va faire Philippe Saurel, l’iconoclaste maire de Montpellier,
ami de Manuel Valls mais hôte du troisième meeting, le 18 octobre ?
L’édile a récemment passé une heure avec Emmanuel Macron à son QG de la tour
Montparnasse, et il précise que le responsable d’En Marche ! dans l’Hérault
n’est autre que son ancien directeur de cabinet François Delacroix. Mais cela
ne vaut pas soutien officiel. « J’apprécie Emmanuel Macron, mais il n’est pas
candidat et je garde ma liberté, indique Philippe Saurel. Beaucoup de
candidats peuvent se manifester dans les prochains jours, notamment Manuel
Valls. Pour l’instant, je reste derrière la mêlée et j’observe. »
Jacques Mézard, l’influent président du groupe RDSE (radicaux) au Sénat, très
en pointe au moment de la réforme territoriale, ne s’est pas encore prononcé
lui non plus. Mais on l’a vu sur toutes les images aux côtés de l’ancien
ministre de l’Économie lors du déplacement dans son fief du Cantal.
… et des députés de terrain
Emmanuel Macron a d’ores et déjà séduit quelques notables socialistes et
radicaux peu connus à Paris mais qui pèsent sur leurs territoires. Des noms ?
Jean-Jacques Bridey, le député et maire de Fresnes, Jacques Krabal, le député
et maire de Château-Thierry, Jean-Yves Gouttebel, le président du conseil
départemental du Puy-de-Dôme, le sénateur d’Indre-et-Loire Jean-Jacques
Filleul. Sans compter le député de la Loire Jean-Louis Gagnaire (ancien viceprésident du conseil régional de Rhône-Alpes), le chef de file des
socialistes bordelais, le député Gilles Savary, le sénateur François Patriat,
ancien président du conseil régional de Bourgogne, la sénatrice et ancienne
ministre Nicole Bricq et l’ancien président de Lorraine Jean-Pierre Masseret.
Embarqués par Richard Ferrand, député et président du groupe PS au sein de la
région Bretagne, de jeunes députés socialistes jouent les chevau-légers du
macronisme. Ils s’appellent Corinne Erhel (Bretagne), Florent Boudié
(Gironde), Nicolas Bays (Pas-de-Calais, ancien collaborateur de Daniel
Percheron), Arnaud Leroy (Français de l’étranger)… À cette cohorte, on peut
adjoindre Christophe Castaner, ex-tête de liste de la gauche aux dernières
régionales en Paca.
En quelques semaines, et malgré les intimidations des poids lourds
socialistes, la machine Macron a d’ores et déjà embarqué à son bord 63 élus –
dont 40 parlementaires.
Source :© Comment Macron tisse sa toile dans le pays – Le Point