Asnières et Gennevilliers instaurent un couvre

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Asnières et Gennevilliers instaurent un couvre
 Violence‐meurtre‐IDF,PREV Asnières et Gennevilliers instaurent un couvre‐feu pour les mineurs ASNIERES‐SUR‐SEINE (Hauts‐de‐Seine), 16 mars 2011 (AFP) ‐ Les mineurs de Gennevilliers et Asnières vont être soumis à un couvre‐feu à partir de mercredi soir après la mort d'un adolescent et des violences entre bandes, une mesure prise épisodiquement par les maires depuis la fin des années 90. Elle sera en vigueur de 20H00 à 06H00 pendant une semaine dans les quartiers situés aux confins des deux communes et s'appliquera à tous les mineurs non accompagnés, a précisé le maire PCF de Gennevilliers, Jacques Bourgoin. L'élu espère "donner plus de force à l'appel lancé dès lundi aux parents pour que les enfants ne se mettent pas en danger". Le maire PS d'Asnières Sébastien Pietrasanta a pour sa part estimé qu'il s'agissait d'une "mesure exceptionnelle" pour enrayer une "spirale de violences exceptionnelle". "Je prends mes responsabilités pour arrêter que la vie du quartier soit pourrie par quelques individus", a‐t‐il expliqué. Depuis la mort ce week‐end d'un adolescent de 15 ans, Samy, poignardé au thorax lors d'une rixe entre bandes de la cité du Luth à Gennevilliers et du quartier voisin des Courtilles à Asnières, la tension est vive: passage à tabac d'un homme dimanche aux Courtilles, marche d'hommage à Samy perturbée lundi, adolescent frappé au bas du dos avec un tournevis mardi près de la station de métro Asnières‐Gennevilliers... Après la mort de Samy, sa mère a lancé un appel au calme et le préfet des Hauts‐de‐Seine Patrick Strzoda a demandé "au recteur de faire en sorte que les élèves de Gennevilliers scolarisés à Asnières et ceux d'Asnières scolarisés à Gennevilliers n'aillent pas dans leurs établissements pour éviter les tensions". La sécurité a été renforcée avec le déploiement d'une centaine de policiers épaulés par des CRS, le survol du quartier par un hélicoptère et une série d'interpellations, 39 depuis samedi, dont 22 mineurs, selon le préfet. L'objectif est d'"empêcher les groupes de jeunes, qui sont extrêmement mobiles, de s'affronter", a expliqué M. Strzoda, précisant mercredi que les "affrontements opposent des groupes de jeunes de 14 à 17 ans, armés de bâtons, de barres de fer et parfois d'armes blanches". Les deux quartiers ne sont séparés que par un boulevard. Des jeunes y vivant se vouent de longue date une haine qui débouche épisodiquement sur des violences. "J'ai peur, mes enfants sont traumatisés. Ce sont des clans qui s'affrontent pour n'importe quoi", raconte une mère des Courtilles âgée de 38 ans, accompagnée d'une de ses filles, qui ne souhaite pas donner son nom. "Ils fument leur joint et si on dit quelque chose, on risque de se faire cramer la voiture. Alors on laisse courir", poursuit un homme de 40 ans d'Asnières qui évoque des petits trafics de haschisch. "Dans de telles conditions, de telles mesures (de couvre‐feu) sont inévitables", a estimé dans un communiqué le syndicat Alliance Police nationale. Le couvre‐feu pour mineurs est épisodiquement utilisé par les maires pour tenter de calmer des violences. Dreux (Eure‐et‐Loir) et Gien (Loiret) l'ont expérimenté dès juillet 1997 pour les enfants de moins de 12 ans "faire face à la montée de la délinquance". Orléans, Montrouge, Orange, Castres, Colombes, Nice: de nombreuses municipalités l'ont depuis expérimenté, suscitant souvent des polémiques. Lors des émeutes urbaines de 2005, c'est l'Etat lui‐même, en promulguant l'état d'urgence, qui avait ouvert la possibilité d'interdire la circulation de tous les mineurs non accompagnés, en des lieux et moments précis, pour une durée limitée.