Tots som « Republicanos

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Tots som « Republicanos
Tots som « Republicanos »
Nous sommes le 16 février 2014. Hier soir, le Front national
tenait un meeting en vue des prochaines municipales. Marine Le
Pen venait y soutenir la candidature de Louis Aliot. Plus que
jamais, le FN fait de ce rendez-vous un objectif majeur et
rêverait que Perpignan soit sa plus grande prise de guerre.
Nous sommes le 16 février 1936, en Espagne, le Frente popular
remporte les élections générales et prend ainsi le pouvoir. Le
Frente popular, la gauche républicaine. Par cette victoire
acquise dans les urnes, le peuple espagnol lance au monde un
cri qui mêle révolte et espoir. Révolte face à la misère qui touche le pays et au fascisme qui grandit
dans toute l’Europe. Espoir d’une Espagne qui renonce définitivement à l’injustice sociale et rend la
parole au peuple.
Assassinés, exécutés, bombardés, emprisonnés, forcés à l’exil, les Republicanos ont payé cher le prix
de leurs espoirs, ceux d’un pays qui donnerait à tous le droit de vivre dignement. Ici, en Catalogne du
nord, à Perpignan, nous sommes nombreux à descendre de ces familles qui n’avaient pour seule
revendication que celle de vivre mieux, tous ensemble. Et quand bien même nous n’aurions pas une
grand-mère ou un grand-père venu ici pour fuir le franquisme, nous sommes les héritiers des valeurs
de justice et d’humanisme qui les ont portés.
78 ans après, l’Histoire bégaye. A Perpignan, une personne sur trois vit sous le seuil de pauvreté. Le
chômage et la précarité nous frappent. Nos quartiers sont touchés par la misère et l’insalubrité.
Partout en Europe, la situation sociale empire. Les gouvernements reviennent sur les acquis sociaux
pour lesquels tant de femmes et d’hommes se sont battus, souvent en versant leur propre sang,
comme en Espagne. Partout en Europe, les politiques nous tournent le dos. Partout en Europe,
l’extrême droite ressurgit.
N’oublions jamais ce 16 février 1936 et la victoire du Frente popular. Victoire acquise sur la coalition
de partis de droite et d’extrême droite, réunie sous le nom de Frente nacional (Front national). Fin
mars, comme les Republicanos de 1936, nous irons voter pour décider de l’avenir que nous voulons
pour Perpignan, pour nous. Il faudra nous souvenir que le Frente nacional ne regroupait pas que des
fascistes, mais en fait ceux qui refusaient tout progrès social. Aujourd’hui, ils s’appellent eux-mêmes
« libéraux », prônent l’austérité, confondent volontairement coupables et victimes. Dans leur jargon,
les pauvres sont devenus des assistés, la solidarité est devenue déficits publics, l’égalité et la fraternité
sont devenues rejet de l’autre et repli sur soi… A Perpignan, nous aurons donc le choix entre des
libéraux d’extrême droite, des libéraux de droite, des libéraux de droite du centre, des libéraux
« verts », des socialistes devenus ouvertement libéraux, ou cette gauche républicaine héritière du
Frente popular, celle que nous incarnons, celle qui continue à crier ces mots : « no pasaran » !
Axel Belliard
Tête de liste « Place aux Perpignanais(es) ! »