BANCHE ENERGIE EN PERTES ET PROFITS
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BANCHE ENERGIE EN PERTES ET PROFITS
BANCHE ENERGIE EN PERTES ET PROFITS Le 5 juin la grande majorité des organisations syndicales a voté contre le projet de réorganisation d’Edf au Csc-cmp. Dans les jours qui ont suivi, le directeur de la branche énergie, M. Lescoeur, s’est empressé de révéler la déclinaison de cette réorganisation pour la branche énergie (ex pôle industrie). Afin d’éviter la réaction du personnel devant cet éclatement de nos établissements intégrés, la direction compte régler les détails de la concertation en 15 jours avec le passage en cnpi le 26 Juin, suivi d’une décision dans la foulée et d’une mise en œuvre pour septembre. Cette accélération d’une marche forcée, habillée d’un simulacre de concertation ne peut être acceptée. La Cgt entend tout mettre en œuvre pour s’y opposer, tant sur la forme que sur le fond. Elle utilisera pour cela tout l’arsenal à sa disposition afin de contraindre les directions à respecter les règles d’une véritable concertation et combattre cette nouvelle réorganisation dont les conséquences seraient extrêmement graves pour les établissements et leur personnel. De quoi s’agit-il ? L’axe principal de cette réforme (séparation du propriétaire de l’exploitant) constitue une rupture fondamentale dans la conception même du système de production Edf dont une des forces réside dans son caractère intégré et la complémentarité production ingénierie. Derrière la nature même des réorganisations que les directions envisagent, il faut examiner qu’elles sont leurs motivations profondes. Lescoeur lui-même a donné quelques indications claires à ce sujet lorsqu’il a déclaré que sa lettre de mission comportait une obligation d’amélioration du bilan financier de la branche énergie. Les fondements de la réorganisation de la branche tiennent en deux notions exprimées dans le projet direction : • valorisation des actifs et indentification d’un propriétaire des moyens de production dissocié de celui qui les exploite ; • valorisation à court , moyen et long terme des actifs de la branche énergie, c’est non seulement « organiser la branche en division avec compte de pertes et profits, contractualisation de leur rapport entre elles » mais aussi et surtout rendre possible l’évaluation du patrimoine actuel d’Edf producteur. Un projet d’ouverture du capital d’Edf ne pourrait aboutir tant que cette évaluation n’existe pas. Ouvrir le capital d’une entreprise publique (sa privatisation) suppose (comme l’on montré les privatisations précédentes telle que la société générale, air France, ..) dans un premier temps fournir aux financiers les éléments d’évaluation du patrimoine (que valent les centrales ? Dans quel état sont elles ? Combien reste-t-il à payer en emprunt ? Combien coûtent elles ? Combien rapportent-elles ?). Pour quelles raisons ? En fait, l’objectif que poursuivent aujourd’hui Roussely et les directions dans leur ensemble, c’est de rendre Edf à la fois appétissante et digeste pour être avalée par le marché. TSVP à v Appétissante : c’est un taux de rentabilité du capital dans les normes actuelles de la spéculation boursière, et ce même si ce taux est incompatible avec des activités industrielles comme les nôtres. v Digeste : si un mastodonte comme Edf ne peut être privatisé en bloc, autant tenter «la vente par appartement». Comment y parvenir ? Après la séparation du Rte, du commercial, l’isolement de Gdf, l’éclatement de la Dis (division ingénierie et services) est visée la séparation de l’ingénierie nucléaire de celle du thermique et de l’hydraulique pour les soumettre aux volontés du propriétaire tout comme les services mutualisés (activités tertiaires) et les centraux déstructurés. Une façon comme une autre de séparer les secteurs rentables de ceux moins rentables. Le propriétaire pouvant, au gré de ses intérêts, vendre, filialiser ou au contraire acheter tout ou partie de ses actifs. Ces choix ne se préoccupant nullement de l’intérêt général et du service public. Quelles conséquences ? Partout où ces stratégies ont été mises en œuvre dans le secteur énergétique (Royaume Uni, Allemagne...) elles se sont traduites par des licenciements massifs et une dégradation du service public. Soyons certains que les directions d’EDF ont derrière la tête pleins d’idées visant à permettre des réductions massives d’emplois qui seraient facilitées si une modification du régime de retraite venait à transférer le coût des départs âge terme ou anticipé au régime général. La Cgt appelle donc l’ensemble des personnels de la branche énergie, dans chaque division, chaque unité, chaque service à débattre et à intervenir pour s’opposer à la mise en œuvre de cette réforme. Elle invite tous les agents à décider d’initiatives d’actions, dès le 26 juin, pour imposer une autre logique qui soit conforme aux intérêts du service public et du personnel des établissements. Le personnel de l’ingénierie est d’ores et déjà intervenu à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales en délégation lors de la Cnpi du 26 juin. Pantin, le 20 juin 2002