conseils sur la visite medicale aeronautique
Transcription
conseils sur la visite medicale aeronautique
CONSEILS SUR LA VISITE MEDICALE AERONAUTIQUE Vous venez de vous inscrire à l’aéroclub, vous avez fait un vol d’initiation, vous avez envie de continuer, de voler de vos propres ailes et le chef-pilote vous demande de passer une visite médicale chez un médecin agréé par l’Aviation Civile (Ministère des Transports). Les fédérations sportives demandent quasiment toutes un certificat médical pour exercer leur activité. Le médecin doit s’assurer de l’absence de contre-indication à effectuer tel geste ou tel effort. Il s’agit en général d’activités largement répandues (tennis, foot,…) et votre médecin habituel, qui vous connaît bien, est habilité à rédiger un tel certificat. Il existe quelques activités sportives (plongée, boxe,…) qui exigent un certificat émanant d’un médecin agréé par la fédération en question, parce que les contraintes présentées par ces sports sont spécifiques et bien identifiées par ces médecins qui connaissent bien la pratique en cause et peuvent mieux juger de l’adéquation du sport et du sportif. L’aéronautique fait partie de ces activités particulières. Même si l’homme a toujours rêvé de voler, l’évolution ne l’a pas encore doté d’appendices volatiles, et est donc encore obligé d’utiliser une machine, aussi simple soit-elle, pour s’élever dans les airs. Mais du coup, apparaît soudain une troisième dimension dont il n’a pas intuitivement la maîtrise. Cette maîtrise, vous l’acquerrez avec l’aide de votre instructeur, mais surtout en habituant votre corps et votre esprit à intégrer cette nouvelle dimension. Cette intégration ne peut se faire que si toutes vos fonctions (visuelle, auditives, locomotrices…) sont en bon état de marche, et qu’elles ne causeront pas ce qu’il est convenu d’appeler « une incapacité subite en vol » dont les conséquences pourraient être dommageables, bien sûr à vous-mêmes, mais aussi aux pauvres piétons qui n’ont rien demandé. Car si vous faites un malaise en vol, ne comptez pas vous arrêter au coin d’un nuage pour reprendre vos esprits. C’est le travail du médecin aéronautique de dépister les affections qui pourraient causer cette incapacité. Il vous en coûtera quelques dizaines d’euros non remboursés par la sécurité sociale, puisque nous ne sommes plus dans le soin, mais dans l’expertise. Cette visite est obligatoire et annuelle pour les plus de 40 ans, tous les deux ans pour les moins de 40 ans. C’est une formalité si vous êtes en bonne santé, c’est la possibilité de trouver une solution si vous avez un souci médical. Le rôle du médecin agréé Le rôle du médecin agréé est de faire passer une visite médicale aux pilotes privés afin de s’assurer qu’ils remplissent les conditions exigées par l’arrêté du 2 décembre 1988 du ministère des transports, « relatif à l’aptitude physique et mentale du personnel navigant technique de l’aviation civile ». En clair, cet arrêté, modifié par un autre arrêté du 2 novembre 2000, énonce les conditions que doivent remplir les pilotes professionnels (classe 1) et les pilotes privés (classe 2). Les pilotes classe 1 sont examinés dans certains centres (CEMPN) où les examens sont complets et poussés. Les pilotes privés doivent passer leurs visites chez des médecins agréés répartis sur tout le territoire (liste sur le site de la DGAC : http://www.aviationcivile.gouv.fr/html/avia_leg/liste_medecins.htm). Au décours de cette visite, de deux choses : • L’une : vous êtes apte sans restriction, ou avec restriction (par exemple port de lunettes). Le médecin vous signe votre papier jaune ou bleu. • L’autre : vous êtes inapte, parce que vous présentez une pathologie rendant difficile le pilotage sans danger pour vous-même ou pour les autres. Le médecin ne vous signe pas le certificat, mais tout n’est pas perdu : il peut demander avec vous une dérogation au CMAC (Conseil Médical de l’Aviation Civile), organisme composé de 19 médecins désignés par les ministères des transports, de la santé et de la défense , qui traite toutes les demandes de dérogation (classe 1 et classe 2), et qui se réunit 2 fois par mois pour traiter 1800 dossiers par an, et toutes les 6 semaines pour traiter les 500 dossiers de pilotes privés. Vous voyez que votre dossier passera en commission au bas mot dans quelques mois. Si vous ne voulez pas qu’il vous soit renvoyé pour demande de renseignements complémentaires, et que ce délai se rallonge exagérément, préparez votre dossier avec soin. Votre médecin aéronautique vous y aidera. A savoir : certains médecins aéronautiques font partie de l'Association de Professionnels de la Santé Vélivoles (APSV) dont le congrès annuel a lieu à St-Auban sur Durance, et dont le but est l’étude et la prévention des accidents de planeurs. Ces médecins connaissent particulièrement bien la pratique et les contraintes du vol à voile, et fréquentent régulièrement les responsables du CMAC. N’hésitez pas de demander l’avis du médecin de l'ETR ou de la commission médicale FFVV ( [email protected] ). Cette phase est très importante, car en cas d’inaptitude prononcée par le CMAC, il ne vous reste comme recours que le Conseil d’Etat. Malgré tout, n’allez pas à cette visite en reculant. Le médecin aéronautique n’est pas là pour vous casser à tout prix. Il est là au contraire pour vous servir d’avocat et plaider votre cause envers les hautes instances.