La formation des agents de la Fonction Publique.
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La formation des agents de la Fonction Publique.
La formation des agents de la Fonction Publique. Exploitation de l'enquête Formation Continue 2000. Christophe Lowezanin, Coralie Perez Rapport remis à l'instance d'évaluation de la politique de la formation continue des agents de l'Etat. Commissariat Général du Plan, Service de l'évaluation et de la modernisation de l'Etat. Janvier 2002 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Ce rapport a été réalisé à la demande de l'instance d'évaluation de la politique de la formation continue des agents de l'Etat, présidée par Jean-François Cuby. Il expose les principaux résultats d'une enquête réalisée par le Céreq et l'INSEE en mars 2000 (complémentaire à l'enquête Emploi), sur la formation continue des personnes en France (enquête Formation Continue 2000). Sept points successifs sont abordés. Tout d'abord, le cadre législatif et réglementaire dans lequel s'inscrit la formation des agents de la fonction publique est brièvement rappelé, en comparaison avec celui du secteur privé, ainsi que la spécificité des enjeux de la formation pour la fonction publique ; ces deux développements doivent permettrent de mieux interpréter les résultats statistiques présentés ultérieurement, et notamment la comparaison public/privé. Un second point explique la démarche et les partis pris méthodologiques pour définir la population d'agents de la fonction publique à partir de l'enquête Emploi. Les caractéristiques de la population ainsi définie sont ensuite exposées en contrepoint de celles du secteur privé. Puis, sont présentés et commentés les taux de participation à la formation des agents de la fonction publique en fonction de certaines de leurs caractéristiques : sexe, âge, niveau scolaire initial, ancienneté de sortie d'études, ancienneté dans l'entreprise, statut et catégorie de l'emploi détenu, fonction exercée. L'accès à la formation est relatif à la période des 14 mois précédant la date de l'enquête FC 2000, soit entre janvier 1999 et mars 2000. Les caractéristiques des formations suivies sur cette période par les agents de la fonction publique sont exposées dans un quatrième point. Un échantillon de ces formations permet d'affiner leurs descriptions notamment au regard de l'organisme dispensateur, de l'origine de l'initiative et du financeur de la formation détaillée. Une des originalités de l'enquête FC 2000 est d'éclairer le contexte et les contraintes entourant la participation à la formation. Les principaux résultats relatifs à l'impact de l'environnement sur le départ en formation sont présentés en comparant le secteur privé et la fonction publique. Enfin et à titre exploratoire (compte tenu des limites de l'enquête FC 2000), on tente de mettre en relation les mobilités (professionnelle, sectorielle et statutaire) des agents de la fonction publique et la participation à la formation. 2 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. 1. Cadre législatif et réglementaire et enjeux de la formation continue dans la fonction publique 1.1 Principales dispositions législatives et réglementaires : une comparaison public/privé La loi du 16 juillet 1971, qui fonde le système français de formation professionnelle des salariés, n'a pas oublié les fonctionnaires et reconnaît la spécificité de la politique de formation délivrée par l'Etat à ses agents. Le droit à la formation des fonctionnaires a été réaffirmé par la loi du 13 juillet 1983 et par les dispositions réglementaires prises dans le cadre de la circulaire du 23 février 1989 et des accords-cadres successifs (10 juillet 1992 et 22 février 1996) (cf. encadré 1). Encadré 1 Les principaux textes régissant le droit à la formation des agents de la fonction publique - L'accord-cadre du 23 février 1989 formule une exigence de quantification de l'effort de formation dans un souci de mesure et de comparaison de cet effort avec le privé. De fait, le premier objectif quantitatif est de 1.2 % de la masse salariale en 1990 pour atteindre 2 % en 1992. - L'accord-cadre du 10 juillet 1992 se fixe un nouvel objectif quantitatif pour l'effort de formation : 3.2 % de la masse salariale en 1992, soit la moyenne de l'effort consenti à la formation continue par les entreprises privées assujetties à l'obligation légale. Cet accord fixe aussi "l'effort par agent" : 3 jours de formation par an pour les agents de catégorie A et B, 4 jours pour les agents de catégorie C. En termes plus généraux, cet accord entend donner trois priorités à la formation dans la fonction publique : l'équité dans l'accès à la formation, la qualité des actions de formation et sa mise en œuvre concertée à tous les niveaux de l'administration. - Enfin, l'accord-cadre du 22 février 1996 : propose que "l'agent soit pleinement acteur de sa formation". La durée minimale de formation par agent est augmentée (5 jours pour les catégories A et B, 6 jours pour les catégories C et D). L'effort financier est significativement accru (+0.6 % de la masse salariale de chaque ministère) pour atteindre 3.8 % de la masse salariale. Cet accord initie le bilan professionnel. En termes plus généraux, deux axes sont avancés comme prioritaires : la formation des agents non titulaires et les agents n'ayant pas suivi de formation au cours des trois dernières années pour lesquels des solutions facilitant leur départ en formation devraient être recherchées. Source : H. Lenoir, "La formation : quel outil de modernisation pour quelle Fonction Publique ?", Education Permanente, n°130, 1997-1. 3 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Les dispositions prises au fil des accords aboutissent de fait à des convergences entre la fonction publique et le secteur privé. Les deux secteurs d'emploi connaissent l'obligation de financement (qui est un engagement de l'Etat dans le cas de la fonction publique) et la fonction publique hospitalière est même dotée d'un organisme paritaire collecteur agréé, l'ANFH (l'association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier). Le plan de formation est au cœur du dispositif de formation des fonctions publiques comme du secteur privé. Il est réalisé à l'initiative de l'employeur dans les deux secteurs et la formation est une obligation pour le salarié dans les deux cas1. Le principe selon lequel la formation ne devrait rien coûter au stagiaire si elle n'est pas à son initiative est commun au secteur privé et à la fonction publique. Les deux secteurs d'emploi se sont progressivement munis d'outils similaires, tels que le congé de formation, le bilan professionnel ou encore le congé de restructuration (cf. encadré 2). Encadré 2 Les principaux outils de la formation dans la fonction publique - Le congé de formation professionnelle : pris à l'initiative du salarié (le plus souvent pour "un projet personnel à caractère professionnel"), il peut être d'une durée de 1 mois à trois ans pour les titulaires, utilisé en une seule fois ou en totalisant plusieurs congés sur l'ensemble de la carrière. Ce congé s'applique aussi aux préparations aux concours. "Les agents non titulaires bénéficient de ce droit mais la durée du congé ne peut excéder la période d'engagement restante". La rémunération est maintenue pendant un an et le "taux de couverture" dépend des fonctions publiques. Dans le secteur privé, le congé individuel de formation poursuit le même objectif dans des modalités sensiblement différentes (en termes de durée et d'utilisation dans le temps). La rémunération est maintenue un an dans les deux secteurs. Les conditions d'accès y sont liées à l'ancienneté mais "l'entreprise, dans ce cas précis, a des exigences moindres, d'autant que les CDD entrent dans le calcul de cette ancienneté". - Le bilan professionnel : institué par l'accord de 1996, ce bilan permet aux agents de la fonction publique d'Etat qui totalisent 10 ans d'ancienneté (i.e. de services effectifs) de réaliser, à leur demande, "une analyse de leurs compétences professionnelles et personnelles et de leurs motivations afin de définir un projet d'évolution professionnelle et, le cas échéant, un projet de formation". Il s'apparente au bilan de compétences des salariés du secteur privé. - Le congé de restructuration : proche de la convention de conversion des Assedic pour le secteur privé, ce congé est réservé aux fonctionnaires d'Etat qui font face à des opérations de restructuration lourde de leur service. Il doit permettre de favoriser les conditions d'un reclassement (au travers d'une allocation spécifique et d'actions de formation adéquates). Source : H. Lenoir, "Fonction publique et formation : approche comparative", Centre Info, janvier, février 1996) 1 H. Lenoir signale cependant que les modalités de recours sont plus favorables aux agents de la fonction publique. Ainsi, confronté à trois refus, ce dernier peut saisir une commission administrative paritaire pour opposer un recours. Cette possibilité n'existe pas dans le privé où l'employeur "n'est jamais obligé de répondre à une demande individuelle (dans le cadre du Plan) et peut s'opposer au départ en formation (…) sans être tenu de motiver son refus" (dans "Fonction publique et formation : approche comparative", Centre Inffo, janvier, février 1996). 4 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Les actions de formations ont des finalités globalement similaires dans les deux secteurs d'emploi : - - l'adaptation au premier ou au nouvel emploi ; le maintien ou le perfectionnement de la qualification professionnelle, finalité que l'on retrouve dans le secteur privé au travers des actions de prévention (réduction des risques d'inadaptation de qualification) et des actions de perfectionnement des connaissances de la fonction publique ; l'acquisition de qualifications plus élevées (actions de promotion du secteur privé, le droit à passer des concours dans la fonction publique) ; le principe d'une gestion plus individualisée au travers du bilan de compétences et du bilan professionnel. Mais, ces finalités sont saisies au travers de catégories différentes (dans le cadre du plan de formation). Ainsi et dans la fonction publique, la formation initiale comprend les actions qui donnent au fonctionnaire accédant à un emploi, une formation professionnelle visant à le préparer à cet emploi avant sa titularisation. La formation continue, au sens de la fonction publique, comprend les actions de formation tout au long de la carrière de l'agent (cf. tableau 1). Tableau 1 : Formation initiale et formation continue au sens de la fonction publique Formation initiale Formation continue - Les actions de formation adaptation à - Les actions de perfectionnement l'emploi après la réussite d'un statutaire dispensées aux agents, concours externe ; après leur titularisation ; - Les actions de formation adaptation - Les actions d'adaptation, de maintien au nouvel emploi après la réussite et de perfectionnement des d'un concours interne ; qualifications. Elles ne sont pas directement liées à un changement de - Les actions proposées aux agents grade ou de corps ; promus (au choix ou par voie d'examen professionnel) dans un - Les actions de préparation aux nouveau corps ; concours organisées pour aider les agents en poste qui souhaitent se - Les actions de formation pour des présenter à un examen professionnel agents non titulaires dispensées au ou un concours, en vue d'une cours de la période d'essai. promotion ou d'un changement de corps. Ces actions peuvent se dérouler tout ou partie sur les heures de services ; - Les congés de formation ; - Les bilans professionnels : réservés aux agents totalisant plus de 10 ans de services effectifs. 5 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. 1.2 La formation : un qu'économiques levier pour des enjeux tant "managériaux" De façon schématique, la formation peut être envisagée comme un investissement assurant le maintien ou le perfectionnement des qualités des travailleurs et dont le rendement est en partie fonction de l'âge et des qualifications requises par le poste détenu. Une autre vision, plus "managériale" de la formation, la conçoit comme un élément facilitateur dans les processus de changement : cette conception "est encore plus instrumentale que la première car elle repose sur un contrôle des comportements et non sur les seules capacités à tenir un poste de travail"2. A la fois forme de régulation et support de la diffusion du savoir, la formation est mise au cœur des transformations qui affectent la fonction publique dans ses missions et sa gestion interne. Ainsi, selon l’observatoire de l’emploi public3, “ les trois fonctions publiques vont devoir relever plusieurs défis ” : - “ répondre à la demande croissante des citoyens pour un Etat efficace et plus proche d’eux ”, ceci impliquant une adaptabilité tant à l’évolution des nouveaux modes de communication qu’à l’expression de nouveaux besoins, notamment dans les domaines de l’environnement, la santé publique ou la sécurité alimentaire ; - “ faire face, dans un contexte de départs massifs à la retraite des générations nombreuses d’après-guerre, à une concurrence prévisible accrue entre le secteur privé et les fonctions publiques elles-mêmes pour le recrutement des jeunes entrants sur le marché du travail ” ; - “ assurer à leurs agents des perspectives de carrière valorisantes favorisant notamment, dans un contexte de pénurie de main d’œuvre, mobilité, intégration à tous âges, multiplication des possibilités de carrière public/privé ”. La formation semble être un élément décisif au carrefour de ces enjeux. Ce constat était déjà présent en filigrane dans le rapport du groupe présidé par Bernard Cieutat4. Ainsi, le rapport faisait état de l’évolution des tâches accomplies par les fonctionnaires et la transformation de certains métiers traditionnels tels que le secrétariat, l’accueil, la gestion budgétaire et financière etc ; par conséquent, il suggérait de prendre en compte ces évolutions dans la formation des fonctionnaires (p.87). Dans le cadre d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, la formation des fonctionnaires tant initiale que continue pourrait être repensée pour lisser et organiser différemment les recrutements (p.155). Enfin, le groupe préconisait de “ faire de la formation continue une obligation prise en compte dans le déroulement de la carrière ”. 2 C. Giraud, "La formation dans la Fonction Publique : palliatif au changement ou nécessité fonctionnelle ?", Education permanente, n°130, 1997-1. 3 Ministère de la fonction publique et de la réforme de l’Etat (2001), L’observatoire de l’emploi public, rapport annuel, La Documentation Française, juin 2001. 4 Commissariat Général du Plan (2000), Fonctions publiques : enjeux et stratégie pour le renouvellement ”, Rapport du groupe présidé par Bernard Cieutat, La Documentation Française, mars 2000. 6 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Ceci concerne les titulaires pour lesquels “ la formation est l’instrument d’un progrès personnel dans la satisfaction des tâches que l’agent doit remplir et d’un projet partagé par l’administration et le fonctionnaire ” ; mais la formation devrait également être un moyen de “ lutter en amont contre l’emploi précaire ”. Ainsi, des “ obligations strictes devraient être imposées aux employeurs ” en termes de formation “ permettant soit la préparation à des concours, soit l’insertion externe ” au bénéfice des personnes recrutées sur contrat aidé (contrat emploi solidarité, “ emplois jeunes ”…) et du personnel recruté sur une base contractuelle d’une certaine durée (pp.117-118). Si les trois fonctions publiques sont confrontées aux mêmes difficultés, leurs spécificités rendent peu pertinente la recherche de solutions communes. Si tel n’est pas notre objet, ce constat rend nécessaire de distinguer, autant que faire se peut, les trois fonctions publiques dans notre analyse. En effet, au delà des principes communs qui les régissent (fonction publique de carrière structurée en en corps ou cadres d’emplois, recrutement par concours), les modes de gestion sont différents que ce soit en matière de recrutement, de formation ou de gestion des carrières (mobilité) (cf. encadré 3). Encadré 3 Des processus propres de formation initiale et continue La formation initiale “ Dans la fonction publique de l’Etat (FPE), après le recrutement et dans certains corps, une formation initiale plus ou moins longue est organisée en vue de préparer les agents à l’exercice de leurs futures fonctions. Cette formation, la plupart du temps ministérielle et quelquefois interministérielle (ENA, IRA notamment), se déroule au sein de structure ad hoc (écoles de formation administrative, écoles d’ingénieurs, de techniciens, IUFM, etc.). Dans la fonction publique territoriale (FPT), des formations avant recrutement sont prévues pour trois cadres d’emplois (administrateurs territoriaux, conservateurs du patrimoine et conservateurs de bibliothèque). Pour la majeure partie des cadres d’emploi des catégories A et B, une formation avant titularisation est prévue pendant l’année de stage (formation initiale d’application), suivie après titularisation d’une formation d’adaptation à l’emploi. Ces formations s’effectuent dans des organismes particuliers. En ce qui concerne la fonction publique hospitalière (FPH), les personnels sont formés par l’école nationale de la santé publique. Une des caractéristiques majeures des corps de la FPH est qu’ils correspondent à des professions réglementées par le code de la santé publique. Le contenu des formations initiales, tout comme leur organisation, est commun aux personnels de la FPH et aux personnes exerçant ces mêmes professions dans le secteur privé ou dans les deux autres fonctions publiques. Ces formations prennent place dans des structures spécialisées (…) qui assurent la formation de l’ensemble des membres de la profession, [où] qu’ils exercent. Le nombre de postes au concours d’entrée dans ces écoles fixé par le ministère en charge de la santé, doit donc tenir compte de deux objectifs : répondre aux besoins prévisionnels des hôpitaux publics et assurer la régulation quantitative de la profession. 7 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. La formation continue Certains ministères disposent de structures propres (CIFP pour le ministère de l’Equipement, CFPP pour le ministère de l’Economie). Dans de nombreux cas, les établissements en charge de la formation initiale assurent une formation continue (IUFM, IRA, ENA, Ecoles d’ingénieurs). Il existe de plus des formations continues interministérielles financées par la DGAFP, qui assure également une mutualisation de certaines formations ministérielles. Dans la FPT, le CNFPT est compétent pour définir les orientations générales (…). Si la formation est l’activité première de cet organisme, il n’en a pas le monopole, les collectivités pouvant recourir, pour leurs propres besoins et en sus, à des organismes compétents en matière de formation professionnelle continue. Les centres de gestion, les communes et les administrations de l’Etat peuvent, par ailleurs, se voir déléguer par convention avec le CNFPT, cette mission de formation. Dans la FPH, l’association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) est le principal collecteur de fonds pour les actions de formation continue. (84 % des hôpitaux et des maisons de retraites y adhèrent). Chaque établissement constitue un plan de formation continue de ces agents". Source : Ministère de la fonction publique et de la réforme de l’Etat (2001), L’observatoire de l’emploi public, rapport annuel, pp.62-63. 8 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. 2. Les agents de la fonction publique : définition et caractéristiques de la population étudiée à partir de l’enquête FC 2000 2.1. Un préalable : repérer les agents de la fonction publique dans l’enquête Emploi. L’identification des agents de la sphère publique est un exercice dont la difficulté est relevée par maints auteurs ; l’imprécision des termes couramment utilisés pour les désigner (fonctionnaires, agents de l’administration, de la fonction publique, du secteur public, des services publics...) est un révélateur de cette “ nébuleuse publique ”5. Ainsi, “ il faut reconnaître la très grande difficulté à apprécier les poids respectifs de la fonction publique et de la sphère privée, tant les organismes sont multiples, complexes, enchevêtrés, tant la sphère publique est constituée à la fois d’énormes ensembles et d’une poussières d’organismes, tant les frontières entre public et privé, entre Etat et collectivités locales, sont incertaines et fluctuantes dans le temps ” (ibid p.43). Dans l’enquête Emploi, deux variables permettent d’apprécier les effectifs des agents de la fonction publique. La première (CHPUB) correspond à la question A3 du questionnaire individuel : M est-il ? - salarié mais chef de son entreprise ; - salarié de l'Etat ou des collectivités locales ; - autre salarié. Sous cette acception, 26.5 % des salariés se déclarent dans la modalité 2 en mars 2000. Une seconde variable (PUB) est construite à partir de la catégorie juridique et de l'activité de l'établissement dans lequel déclare travailler l'enquêté (Question A8 : quel est le nom et la raison sociale de l'établissement qui emploie l'enquêté). La question posée est donc relative à "l'employeur". Elle permet de distinguer entre : - Administrations nationales ; - Collectivités locales, hôpitaux publics, HLM ; - Sécurité sociale ; - Entreprises publiques ou nationales ; - Entreprises du secteur privé. Sous cette acception, en mars 2000, 23.5 % des salariés sont employés par l'Etat, les collectivités territoriales et les hôpitaux (dont 34 % dans les administrations nationales et 66 % dans les collectivités territoriales et les hôpitaux). Les salariés des entreprises publiques ou nationales représentent 4% de l'ensemble des salariés et ceux de la sécurité sociale comptent pour 1% des salariés. 5 F. De Singly et C. Thélot, Gens du privé, gens du public, DUNOD, 1988. 9 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Par extension, on pourrait assimiler la modalité “ administrations nationales ” à la Fonction Publique d'Etat et la seconde modalité aux Fonctions Publiques Territoriale et Hospitalière de l'autre… mais prudence. En effet, le classement par l'activité et la catégorie juridique de l'établissement dans lequel l'enquêté a travaillé fait notamment basculer les personnels des lycées et collèges dans la seconde modalité, c’est-à-dire dans les personnels des collectivités locales. Encadré 4 Les variables CHPUB et PUB Il apparaît, lors de l’utilisation de la base, un imparfait chevauchement des champs couverts par les variables PUB et CHPUB. Ainsi, des salariés indiqués par la variable PUB comme travaillant dans l’administration locale, hôpitaux publics, HLM, ne se déclarent pas comme salariés de l’Etat ou des collectivités locales. La variable que nous avons créée permet la répartition des effectifs par catégorie d’employeurs ; elle est principalement basée sur la variable PUB. La question est de savoir si des individus se déclarant non salariés de l’Etat ou des collectivités locales (par la variable CHPUB) correspondent bien à notre champ d’étude). Après un examen détaillé des différentes populations, il apparaît qu’aucune reventilation ne s’impose. En effet, seules deux populations posent problèmes : une portion des individus travaillant dans des EPIC et dans le secteur de la communication. Mais comme il est difficile de connaître les fonctions précises occupées par ces individus, nous partons du postula que la répartition effectuée par l’INSEE dans la variable PUB est fondée. Un travail rigoureux sur les données permet une reconstitution ex post des effectifs des trois fonctions publiques proches de ceux publiés dans le rapport de l’Observatoire de l’emploi public de juin 2001. Tableau 2 : Répartition des effectifs par catégorie d’employeurs Catégorie Fonction publique nationale Fonction publique territoriale Fonction publique hospitalière Fonction publique Entreprises publiques ou nationales Effectif 2 872 582 Total Dont Enseignement public 1 373 475 Enseignement privé Total 143 223 1 553 036 Total 832 332 Total Total 5 257 950 1 068 396 Dont Postes et télécommunications Sécurité sociale Total Entreprises du secteur privé Total Source : FC2000. Traitement : Céreq. 385 637 211 035 14 093 162 10 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Ainsi, le rapport de l’observatoire de l’emploi public, tout en rappelant la difficulté à dénombrer de façon précise les effectifs dans la fonction publique, en propose plusieurs estimations. Il recense 4 810 000 personnes au 31/12/98 (hors TOM et étranger) au titre des effectifs des organismes soumis au droit administratif et recrutant des agents de droit public, titulaires et non titulaires, y compris sous contrat aidé (source INSEE et DREES). La fonction publique d’Etat (FPE) (y.c. les établissements publics locaux d’enseignement) compte pour 2 482 000 personnes, effectif très proche de notre estimation, à laquelle nous ajoutons les enseignants de l’enseignement privé sous contrat (estimé par l’observatoire à 146 900 au 31/12/97). La fonction publique hospitalière (FPH) est estimée à 886 600 personnes par l’observatoire et la fonction publique territoriale (FPT) à 1 439 000 personnes. Autre point de comparaison proposé par l’observatoire, les effectifs réels de la fonction publique (Etat, territoriale et hospitalière) au 31/12/97 estimés par la DGAFP à partir des fichiers de paie de l’INSEE : 5 397 000 personnes (métropole, DOM TOM et étranger, hors bénéficiaires de contrats d’aide à l’emploi). Ce calcul intègre les personnels de La Poste et France Télécom (439 700) et les enseignants de l’enseignement privé sous contrat. Ainsi comptabilisés, les effectifs de la fonction publique (FPE+FPH+FPT) représentent 24.1% de l’emploi total en 1997. Notre estimation est très proche puisque d’après nos calculs, les agents de la fonction publique représentent 23.5 % des actifs occupés. L'identification des populations des différentes fonctions publiques à partir de notre enquête étant réalisée, nous en exposons à présent les principales caractéristiques à la date de l'enquête (soit mars 2000). 2.2. Caractéristiques des agents de la fonction publique Une population en emploi plus âgée et plus diplômée en moyenne que dans le secteur privé La distribution des salariés par âge fait apparaître une proportion plus importante de “ jeunes ” dans le secteur privé par comparaison à la fonction publique. Ainsi, un peu plus de la moitié des salariés du privé ont moins de 40 ans contre 44 % des agents de la fonction publique. Ceci s'explique de façon contradictoire. D'une part, la fonction publique attire les jeunes sortant du système éducatif et recrute beaucoup plus nettement que les entreprises en début de carrière : un quart des sortants du système scolaire en 1992 sont passés par un emploi dans la fonction publique durant leurs 5 années d'insertion, mais seulement 16 % y sont restés ; Génération 92, Céreq). Mais d’autre part, la fonction publique recrute à des niveaux de formation relativement plus élevés que dans le privé, ceci impliquant des durées d'études plus longues. Mais surtout, l’allure des distributions selon l’âge présente des différences notables, (figures 1 à 4), qui se traduisent probablement sur les taux de participation à la formation et confèrent à cette dernière des enjeux stratégiques différents. 11 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 1 : Profil par âge de la Fonction Publique d’Etat. 600000 population 500000 400000 300000 200000 100000 0 15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 t r a n c h e d 'â g e Figure 2 : Profil par âge de la Fonction Publique Territoriale. 300000 population 250000 200000 150000 100000 50000 0 15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 t r a n c h e d 'â g e Figure 3 : Profil par âge de la Fonction Publique Hospitalière. 180000 160000 population 140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000 0 15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 t r a n c h e d 'â g e Source : FC2000. Traitement : Céreq. 12 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 4 : Profil par âge du secteur privé. 2500000 2000000 1500000 1000000 500000 0 15 à 20 à 25 à 30 à 35 à 40 à 45 à 50 à 55 à 60 à 19 24 29 34 39 44 49 54 59 64 Source : FC2000. Traitement : Céreq. Alors que la distribution “ en plateau incliné ” pour le secteur privé traduit un “ stock ” de salariés plus important dans les tranches de 25 à 40 ans, les distributions par âge des agents de la fonction publique présentent une "bosse démographique". Ainsi, la distribution de la FPE est bi-modale : un groupe d’agents est situé dans la tranche d’âge (30-40) tandis qu’un second groupe, plus important en volume, présente une moyenne d’âge plus élevée. Par comparaison, la distribution des agents de la FPH reflète une population beaucoup plus jeune, centrée autour de 40 ans. Ces distributions reflètent les à-coups des politiques de recrutement dans la fonction publique dont les conséquences fondent, en partie, les réflexions sur une meilleure gestion des ressources humaines et les stratégies à mettre en œuvre pour gérer l’évolution du “ stock ” des agents, et notamment les départs en retraite massifs à venir. Ainsi, "à l'horizon 2015, la moitié des salariés actuellement présents dans le secteur public auront plus de 60 ans, contre un peu plus d'un tiers dans le secteur privé"6. Cependant, ce problème aurait plus d'acuité dans la FPE et la FPH que dans la FPT. Dans la FPE et du fait de la "bosse démographique" visible dans la figure 1, les départs en retraite vont s'accroître entre 2005 et 2015 ; le rapport Cieutat estime que "d'ici la fin de l'année 2012, environ 45 % des agents en fonction dans les administrations civiles de l'Etat seront partis à la retraite" (p.30) ; ces départs devraient, par ailleurs, concerner davantage les catégories les plus qualifiées (A et B). Dans la FPH, le vieillissement est particulièrement marqué pour le personnel hors professions médicales, personnel dont les départs en retraite vont s'accélérer dès 2007. Quant à la FPT, le rapport Cieutat estime que le problème démographique se pose avec moins d'urgence, bien qu'il soit aussi moins bien connu. Une autre source souligne pourtant que 52 % des effectifs de la catégorie A de la FPT sont potentiellement partants à la retraite d'ici à 20127. Selon les solutions envisagées pour pallier à ces départs massifs de personnels relativement qualifiés, la formation continue pourrait être appelée à jouer un rôle crucial. 6 Commissariat Général du Plan (2000), Fonctions publiques : enjeux et stratégie pour le renouvellement ”, Rapport du groupe présidé par Bernard Cieutat, La Documentation Française, mars 2000. 7 Thoenig J.-C. (2000), Intervention au colloque "Quelle fonction publique territoriale pour réussir la décentralisation ?", Paris, 13 décembre 2000. 13 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Par ailleurs, les agents de la fonction publique sont relativement plus diplômés que les salariés du secteur privé. Il faut cependant noter une différence sensible entre les fonctions publiques (cf. figure 5). Le taux d'accès à la formation croît avec le niveau de diplôme : si ce constat effectué dans le secteur privé est valide pour la FPE, alors le taux de participation devrait y être particulièrement élevé. En effet, 64 % des agents de la FPE sont au moins titulaires du baccalauréat. Les titulaires d'un diplôme supérieur à Bac+2 représentent un tiers des agents de la FPE. Dans la FPH, les agents présentent un autre profil de niveau de formation : plus du tiers d'entre eux sont titulaires d'un Bac+2, (ce qui correspond à la qualification des infirmières8, profession représentant près de 20 % des effectifs de la FPH, et près de la moitié des titulaires d'un Bac+2 dans la FPH). Par ailleurs, 30 % des agents ont un CAP-BEP (la moitié des titulaires de ce diplôme exercent la profession d'aidessoignants). Dans la FPT enfin, la répartition par niveau de diplôme est identique à celle observée dans le secteur privé. Figure 5 : Répartition des agents de la fonction publique et des salariés du privé par diplôme*. 40% 35% 30% FPE FPT FPH PRIVE 25% 20% 15% 10% 5% 0% Bac+3 et plus Bac+2 Bac CAP BEP BEPC CEP ou aucun diplom e Source : FC2000. Traitement : Céreq. *Il s’agit du plus haut diplôme obtenu par l’enquêté. Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. Une population plus féminisée que dans le secteur privé La sur-représentation des femmes dans la fonction publique est un fait bien connu. Alors qu'elles représentent près de 43 % des effectifs du secteur privé, les femmes comptent pour 54 % des effectifs de la FPE et pour 77 % de ceux de la FPH. La figure 6, en page suivante, permet de mieux apprécier cette particularité. 8 Entendue comme "infirmiers en soins généraux salariés" au sens de la nomenclature des professions utilisée dans l'enquête Emploi. 14 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 6 : Répartition par sexe pour les 3 fonctions publiques et le secteur privé. FPE 46,23% FPT 53,77% 43,07% FPH 56,93% 23,39% 76,61% 57,23% PRIVE 0% 20% 42,77% 40% Hommes 60% 80% 100% Femmes Source : FC2000. Traitement : Céreq. Des travaux récents sur la participation des femmes à la formation continue font apparaître des inégalités dues, en premier lieu, aux caractéristiques des emplois détenus (temps partiel, emploi plus ou moins qualifié)9. Les contraintes familiales, qui s'exercent plus fortement sur les femmes que sur les hommes, se traduisent également par des taux de participation à la formation relativement plus faibles. Ces contraintes renforcent la sélectivité de la formation à l'égard des femmes détenant des emplois peu qualifiés : elles ne disposent, en effet, que de peu de ressources pour les contourner ou les amoindrir. Compte tenu de la forte féminisation des fonctions publiques nationale et hospitalière, le genre pourrait constituer une variable d'intérêt dans l'examen de l'accès à la formation. Répartition des emplois par qualification et statut Comme le montre la figure 7, la répartition des agents selon la catégorie de leur emploi (A, B et C) est en partie le reflet de celle des diplômes. Figure 7 : Répartition par catégories pour les 3 fonctions publiques. FPE 39,26% FPT FPH 9,74% 11,70% 15,97% 0% 24,20% 35,11% 78,56% 20% 9,50% 55,39% 40% Cat. A 60% Cat. B 80% 100% Cat. C&D Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note : Ces taux ont été calculés sans les classes Autres et Non renseigné ou sans objet . Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. 9 Fournier C., "Hommes et femmes salariés face à la formation continue", Céreq Bref n°179, octobre 2001. 15 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. En effet, "le recrutement par concours constitue le droit commun pour accéder à un emploi dans une des différentes catégories des trois fonctions publiques"10. Un candidat à un concours de catégorie A doit posséder un diplôme de l'enseignement supérieur de niveau Licence, un baccalauréat est nécessaire pour candidater à un concours de la catégorie B ; un brevet pour la catégorie C. Il faut préciser qu'initialement, la définition de la "catégorie" se rapportait davantage à la qualification de l'emploi plutôt qu'à celle de l'individu : "la catégorie A regroupe les emplois correspondant à des fonctions d'études générales et de direction des services ; la catégorie B correspond à des fonctions d'exécution exigeant une appréciation personnelle ; la catégorie C (et ex D) regroupe les emplois d'exécution avec des connaissances spécialisées ou une simple formation technique". Mais progressivement, l'exigence en termes de qualification de l'individu (i.e. son niveau de diplôme) pour prétendre à une catégorie d'emploi s'est imposée jusqu'à la définir. Cependant, la catégorie est en partie le reflet du diplôme car l'évolution générale du niveau de formation de la population active et les phénomènes, liés à la conjoncture, de "déclassement" (i.e. situation de personnes ayant un niveau de diplôme supérieur à celui exigé par la catégorie d'emploi) ont tendance à distordre cette relation. Ainsi, "l'augmentation de la catégorie A résulte non de la croissance des emplois qui y correspondent mais de l'évolution du niveau de formation de la population et d'une définition exclusivement basée sur le recrutement"11. Les concours constituent une voie d'accès à un niveau d'emploi dans la fonction publique, que ce soit en externe (entrée dans la fonction publique, accélération de carrière) ou en interne (promotion interne). A ce titre, les formations qui y préparent devraient avoir été déclarées par les enquêtés. La répartition des agents par statut reflète l'importance relative de la fonction publique "de carrière" selon les fonctions publiques. Ainsi comme le montre la figure 8, on constate que 70 % des agents de la FPE sont titulaires ; c'est le cas de 72.5 % des agents de la FPH et de 48 % des agents de la FPT. Figure 8 : Répartition par statut pour les 3 fonctions publiques. FPE 69,92% FPT 14,78% 48,32% FPH 23,32% 72,69% 0% 20% Titulaire non titulaire 10,87% 4,43% 8,07% 16,10% 40% Em ploi aidé 60% 20,30% 2,25% 8,96% 80% 100% Non renseigné ou ss objet Source : FC2000. Traitement : Céreq. Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. 10 Ministère de la fonction publique et de la réforme de l’Etat (2001), op. cit. Bodiguel J.-L., "l'emploi public de 1955 à 1970 : problèmes et solutions", Note d'orientation pour l'Observatoire de l'emploi public, dans Ministère de la fonction publique et de la réforme de l’Etat (2001), op. cit. (annexe 9). 11 16 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Les emplois aidés (essentiellement des contrats Emploi Solidarité, Contrats Emploi Consolidé et des "emplois-jeunes") représentent en moyenne 5.16 % des agents selon la fonction publique. Cette répartition n'est pas indifférente aux catégories d'emploi. Ainsi, les fonctionnaires titulaires sont sur-représentés dans les catégories A et B de la FPE (80 % des emplois de catégorie A et 80 % des emplois de catégorie B sont détenus par des titulaires). Par contre, les non titulaires et les personnes sur emplois aidés sont sur-représentés dans les emplois de catégories C ou D. Un constat similaire peut être fait pour la FPT. Dans la FPH, les non titulaires sont sur-représentés parmi les emplois de catégorie A (30 % des emplois de catégorie A sont détenus par des fonctionnaires non titulaires ; or, le poids des non titulaires dans l'effectif de la FPH est de 16 %). Ces non titulaires de catégorie A sont principalement des médecins pour 65.7% des individus. Le portrait des agents de la fonction publique ayant été rapidement brossé, nous voyons à présent leur participation à la formation sur la période des 14 mois précédant la date de l’enquête. 17 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. 3. La participation à la formation des agents de la fonction publique Un rapide panorama de la formation continue des personnes en France avait montré un différentiel important de participation à la formation entre les salariés du public et ceux du privé12. Une étude plus fine des taux d'accès par fonction publique confirme ce résultat : alors que 31.7 % des salariés du privé ont suivi au moins une formation entre janvier 1999 et mars 2000, c'est le cas de 39 % des agents de la FPT, de 48 % des agents de la FPE et de la moitié de ceux de la FPH. La figure 9 permet de comparer les différents taux d’accès à la formation des agents de la fonction publique par rapport aux salariés du secteur privé. Figure 9 : Taux d’accès sur la période considérée pour les 3 fonctions publiques et le secteur privé. 60,00% 47,90% 50% 50,00% 39% 40,00% 31,70% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00% FPE FPT FPH PRIVE Source : FC2000. Traitement : Céreq. 12 Fournier C., Hanchane S., Lambert M., Perez C., Thomas G., Panorama de la formation continue des personnes en France, Céreq Bref, n°172, février 2001. 18 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. En creux, on peut observer que 765 000 agents déclarent ne pas avoir suivi de formation, non seulement sur les quatorze derniers mois, mais depuis la fin de leurs études. Cet effectif représente un quart des agents de la fonction publique et peut être comparé aux 40 % des salariés du secteur privé qui déclarent la même situation. Ces agents ne déclarant aucune formation depuis la fin de leurs études présentent les caractéristiques suivantes : ils possèdent un niveau de diplôme peu élevé (40% des agents ne possédant qu’un CEP ou aucun diplôme), ils sont âgés de 41 ans en moyenne et près de 45% d'entre eux ont plus de 10 ans d’ancienneté. Ce chiffre, déclaratif rappelons-le, nous interpelle. D’une part parce que l’accord de 1996 mettait l’accent sur les personnes les plus éloignées de la formation, recommandant un effort spécifique en leur faveur (au-delà de l’effort de formation par agent fixé depuis 1992). D’autre part, et sous l’hypothèse que l’effort par agent soit effectivement réalisé, ce chiffre signifierait que certaines formations ne sont pas déclarées par les agents13. Hommes et femmes du public accèdent globalement autant à la formation Le taux de participation à la formation est peu influencé par le genre de l’individu que ce soit dans le secteur public ou le secteur privé (cf. figure 10). Ainsi quel que soit le genre, le taux d’accès à la formation est de 45.7% dans le secteur public alors qu’il est respectivement de 32 % et 31 % pour les hommes et les femmes salariés du privé. Au sein de la fonction publique la différence est plus marquée, en faveur des femmes, dans la FPT (36.7 % des hommes et 40.8 % des femmes ont suivi une formation entre janvier 99 et mars 2000). Figure 10 : Taux d’accès à la formation selon le genre pour les 3 fonctions publiques et le secteur privé 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% FPE FPT FPH Taux d'accès masculin FP PRIVE Taux d'accès féminin Source : FC2000. Traitement : Céreq. 13 A ce sujet on peut se référer à l’article récent de Anne Lise Aucouturier sur la base de l’exploitation de cette même enquête : « La formation est arrivée près de chez vous… », Premières Synthèses, Dares, septembre 2001. 19 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. La répartition des formés selon le genre ne présente pas de différence significative avec la répartition globale des salariés, tant dans le secteur privé que dans la fonction publique ; ce qui, en première analyse, traduit l'absence d'inégalité globale d'accès à la formation selon le sexe14. La présence d'enfants de moins de six ans dans le foyer contraint a priori plus les femmes que les hommes dans l'accès à la formation. Ainsi, dans la fonction publique, 44 % des femmes qui ont un enfant ont suivi une formation sur la période étudiée contre 47.3 % de leurs homologues masculins. Un constat identique peut être effectué pour le secteur privé, l'écart s'accentuant avec le nombre d'enfants. Une participation élevée à la formation… jusqu'à 50 ans Globalement, près de la moitié des agents de la fonction publique âgés de 20 à 50 ans (par tranches d'âge quinquennal) ont suivi au moins une formation entre janvier 1999 et mars 2000. A partir de 50 ans, le "décrochage" est net : alors que les agents âgés de 45 à 49 ans sont encore 45.7 % à accéder à la formation, ceux âgés de 50 à 54 ans ne sont plus que 43 %, le taux d'accès chutant à un tiers pour les agents âgés de 55 ans et plus. Il faut noter que ces derniers représentent encore 9 % des effectifs. Les figures 11 à 16 suivantes donnent la répartition des formés par tranche d’âge quinquennal dans la fonction publique et le secteur privé Figure 11 : Répartition des individus formés et non formés en fonction de l’âge dans la fonction publique. 1000000 900000 800000 700000 600000 500000 400000 300000 200000 100000 0 15 à 20 à 25 à 30 à 35 à 40 à 45 à 50 à 55 à 60 à 65 à 75 19 24 29 34 39 44 49 54 59 64 69 et + non formés formés Source : FC2000. Traitement : Céreq. 14 Il ne faut pas tirer de conclusion hâtive de cette apparente "égalité" ; en effet, l'absence d'inégalité globale peut masquer des situations d'emploi variées inégalement associées à la formation continue (Fournier C., op. cit.). 20 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 12 : Répartition des individus formés et non formés en fonction de l’âge dans la fonction publique d’Etat. 600000 500000 400000 non formés formés 300000 200000 100000 0 15 à 20 à 25 à 30 à 35 à 40 à 45 à 50 à 55 à 60 à 65 à 19 24 29 34 39 44 49 54 59 64 69 Figure 13 : Répartition des individus formés et non formés en fonction de l’âge dans la fonction publique territoriale. 300000 250000 200000 non formés formés 150000 100000 50000 0 15 à 20 à 25 à 30 à 35 à 40 à 45 à 50 à 55 à 60 à 75 et 19 24 29 34 39 44 49 54 59 64 + Figure 14 : Répartition des individus formés et non formés en fonction de l’âge dans la fonction publique hospitalière. 180000 160000 140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000 0 20 à 24 non formés formés 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 Source : FC2000. Traitement : Céreq. 21 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Ce constat global vaut pour les trois fonctions publiques, à quelques nuances près. Comme le montre la figure 12, entre 47 et 53.8 % des agents de la FPE âgés de 25 à 49 ans ont suivi une formation sur la période considérée. Ce taux chute une première fois de 6 points pour les salariés âgés de 50 à 54 ans, puis une seconde fois pour ceux âgés de 55 ans et plus (36 % d'entre eux ont suivi une formation entre janvier 1999 et mars 2000). Dans la FPT (fig.13), le taux d'accès à la formation chute plus tôt mais aussi fortement que dans la FPE : Si 43 % des agents âgés de moins de 40 ans accèdent à la formation, ce n'est le cas que de 32 % de ceux âgés de 45 ans et plus15. Dans la FPH (et sous réserve de faibles effectifs), les taux d'accès sont plus erratiques (fig. 14). Jusqu'à 35 ans, le taux de participation est de 39.6 %. De 35 à 50 ans, le taux s'élève pour atteindre 54.5 % des effectifs de cette tranche d'âge. Il décroît pour les agents âgés de plus de 50 ans, tout en demeurant à un niveau relativement élevé comparé aux autres fonctions publiques : 54 % des agents de plus de 50 ans ont eu accès à la formation entre janvier 1999 et mars 2000. Par comparaison, le taux de participation à la formation dans le secteur privé (fig. 15) suit une évolution quasi linéaire puisqu'il décroît lentement avec l'âge, et chute de 7 points après 54 ans. Figure 15: Répartition des individus formés et non formés en fonction de l’âge dans le secteur privé. 3500000 3000000 2500000 2000000 non formés formés 1500000 1000000 500000 0 15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 Source : FC2000. Traitement : Céreq. Une sur-représentation des diplômés parmi les formés ("la formation va à la formation") Le taux de participation à la formation diminue avec le niveau de diplôme : c'est la première observation que l'on peut faire au regard de la distribution des taux d'accès à la formation dans la fonction publique par niveau de diplôme16. Ainsi, 57.2 % des personnes titulaires d'un diplôme de niveau au moins égal à Bac+3 accèdent à la formation sur la période étudiée ; c'est le cas de la moitié des titulaires d'un Bac, de 40 % des titulaires d'un CAP-BEP, et de seulement un quart des non diplômés. 15 Alors que les agents âgés de 40 à 44 ans sont encore 42.6 % à accéder à la formation, le taux de participation des 45-49 ans chute de 6 points (36.6 % d'entre eux ont suivi une formation entre janvier 99 et mars 2000). 16 Plus précisément, il s'agit du "diplôme le plus élevé obtenu" par l'enquêté. 22 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Cette observation peut être faite pour le secteur privé avec, pour chaque niveau de diplôme, des taux d'accès moins élevés. Ce différentiel dans les taux d'accès entre le secteur privé et la fonction publique par niveau de diplôme, est particulièrement net pour les détenteurs d’un BEPC (15 points d’écart à la faveur des titulaires d’un BEPC travaillant dans la fonction publique). Les figures 16 et 17 suivantes donnent les taux d’accès en fonction du diplôme dans la fonction publique en effectuant une comparaison avec le secteur privé. Figure 16: Taux d’accès à la formation en fonction du diplôme dans la fonction publique et le secteur privé. 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% FP PRIVE Bac+3 Bac +2 et plus Bac CAP BEP BEPC CEP ou aucun diplome Source : FC2000. Traitement : Céreq. Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. Figure 17: Taux d’accès à la formation en fonction du diplôme pour les trois fonctions publiques. 80% 70% 60% FPE FPT FPH 50% 40% 30% 20% 10% 0% Bac +3 e t p lu s Bac +2 Bac CAP BEP BEPC CEP ou aucun d ip lo m e Source : FC2000. Traitement : Céreq. Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. Globalement, les titulaires d'un Bac ou plus sont sur-représentés dans les formés (au regard de leur poids respectif dans les effectifs de la fonction publique, cf. fig.5), et ce d'autant que le niveau de diplôme s'élève. 23 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Par exemple, alors que les titulaires d'un Bac+3 et plus représentent 20.7 % des effectifs de la fonction publique, ils constituent 26 % des formés. Par contre, les personnes sans diplôme comptent pour 17 % des effectifs de la fonction publique mais ne représentent qu'à peine 9 % des formés. Ce constat est valide dans chaque fonction publique, pour autant que les effectifs nous permettent d'en juger17. Il l'est également dans le secteur privé où les écarts entre la distribution des formés et des effectifs salariés par niveau de diplôme sont encore plus importants que dans la fonction publique. Des taux d’accès élevés quelle que soit l’ancienneté sur le marché du travail L’ancienneté sur le marché du travail est ici comprise comme le temps écoulé entre la fin des études initiales et la date de l’enquête. Elle sert essentiellement à distinguer les débutants des salariés plus expérimentés (au sens d’une présence plus longue sur le marché du travail). Comme dans le secteur privé, la moitié des agents de la fonction publique ont quitté le système scolaire depuis plus de 20 ans et environ 6 % des effectifs sont débutants (i.e. sortis d’études depuis moins de 3 ans). Si on se forme davantage en début de vie active dans les deux secteurs (52 % des débutants de la fonction publique et 41 % de ceux du secteur privé ont suivi une formation sur la période considérée), le taux de participation reste élevé pour les agents du public tandis qu’il diminue franchement avec l’ancienneté dans le privé. Les taux d’accès à la formation présentent un écart de 9.6 points entre les débutants et les plus anciens du public tandis que cet écart est de 14 points dans le privé. La figure 18 suivante illustre l’impact sur le taux de formation de l’ancienneté sur le marché du travail. Figure 18 : Taux d’accès à la formation pour la fonction publique et le secteur privé en fonction de l’ancienneté (en années) sur le marché du travail. 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 0 à 3 4 à 5 6 à 10 F o n c tio n P u b liq u e 11 à 20 20 et + S e c te u r P riv é Source : FC2000. Traitement : Céreq. 17 Ventilés par niveaux de diplôme, la plupart des effectifs des FPT et FPH sont trop faibles pour être significatifs. Le constat est donc valide pour la FPE, et valide à un niveau plus agrégé des diplômes pour les deux autres fonctions publiques. 24 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Une participation peu sensible à l’ancienneté dans l’entreprise Globalement, on n’observe pas de différence significative dans la participation à la formation selon l’ancienneté dans l’entreprise18. Aux deux extrémités de la distribution, 43.3 % des entrants (moins d’un an d’ancienneté) et près de 46 % des plus anciens (plus de 20 ans d’ancienneté) ont eu accès à une formation dans la période étudiée. Un même constat peut être effectué pour le secteur privé, qui présente cependant un profil d’ancienneté différent de celui des agents du public. Ainsi, 23.7 % des agents de la fonction publique ont au plus 3 ans d’ancienneté dans l’entreprise contre un peu plus d'un tiers des salariés du privé. A l’opposé, près d’un tiers des agents de la fonction publique ont plus de 20 ans d’ancienneté, chiffre qui illustre la grande stabilité du personnel dans ce secteur ; seuls 16 % des salariés du privé ont une ancienneté supérieure à 20 ans. La participation à la formation est par contre assez sensible à la taille de l'entreprise19 ; elle croît avec la taille de l'entreprise dans la fonction publique comme dans le secteur privé. Ainsi, 40 % des agents employés dans des entreprises de moins de 10 salariés ont suivi une formation ; ce taux est de 48 % pour ceux employés dans des entreprises de 500 salariés et plus20. Une participation fortement liée au statut et à la catégorie de l’emploi A l’instar de ce qu’on observe dans le secteur privé, la participation à la formation est sensible au statut de l’emploi, au détriment des personnes sous contrat à durée limité. Alors que près d’un fonctionnaire titulaire sur deux a suivi une formation entre janvier 1999 et mars 2000, ce n’est le cas que de deux non titulaires sur cinq. Quant aux personnes employées sur contrats aidés (CES, CEC, emplois jeunes…), 46.5 % d’entre elles ont eu accès à la formation sur la période. Les titulaires sont ainsi surreprésentés parmi les formés dans les trois fonctions publiques ; bien que l’écart ne soit pas très élevé, il est statistiquement significatif. Cette observation est en partie liée aux catégories d’emploi : en effet, nous avons précédemment vu que les non titulaires étaient relativement plus présents dans les emplois de catégories B et C que dans ceux de catégorie A. De façon symptomatique, les taux de participation sont bien moins élevés pour les personnels de catégorie C ou D que pour ceux de catégorie B ou A (tableau 3). 18 La question, posée à tous les enquêtés ayant une activité professionnelle, du privé ou du public, est ainsi formulée : “ A quelle date M. a-t-il commencé à travailler pour l’entreprise (la société) qui l’emploie (ou qu’il dirige) actuellement ? ”. Cette information est relative à la situation en mars 2000. 19 Cette variable est sans objet ou non renseignée pour 21 % des personnes interrogées et appartenant à la fonction publique. 20 La répartition des agents de la fonction publique selon la taille de l'entreprise qui les emploie est la suivante : Taille Aucun salarié Moins de 10 salariés De 10 à 49 De 50 à 499 500 et plus Sans objet et non renseigné Total % 18 % 7% 8.5 % 17.5 % 27 % 21 % 100 25 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Tableau 3 : Répartition et taux d’accès à la formation par catégorie dans la fonction publique Formés FP effectif Ensemble FP taux d'accès % effectif % col A 667300 57.3 1164832 26.5 B 538645 53.8 1001729 22.8 C ou D 866010 38.9 2228279 50.7 2071955 47.1 4394840 100.0 Ensemble Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note de lecture : 57.3% des agents de catégorie A ont effectué une formation sur la période considérée. Ils représentent 26.5% de l’ensemble de la population. Ainsi, alors que les agents de catégorie A représentent 26.5 % des effectifs de la fonction publique, ils comptent pour plus d’un tiers des formés. Les personnels de catégorie B sont aussi, mais dans une moindre mesure, sur-représentés dans les formés : comptant pour 23 % des effectifs, ils représentent 26 % des formés. 42 % des personnels de catégorie C ou D ont suivi une formation sur la période étudiée alors que leur poids dans les effectifs de la fonction publique est de 51 %. Quelle que soit la fonction publique, les agents occupant des emplois de catégorie C ou D accèdent moins à la formation que les autres agents. La figure 19 montre que 14 points de pourcentage séparent les taux d’accès des personnels de catégorie C ou D des autres personnels de la FPE ; 22 points dans la FPT et 30 points dans la FPH. Sur la base de ces chiffres, on pourrait dire que les agents occupant des emplois de catégorie C ou D dans la FPH ont près de deux fois moins de chance de suivre une formation que les autres agents du secteur. En effet, 37.4 % d’entre eux ont suivi une formation sur la période étudiée tandis que 66.5 % des agents de catégorie A et B sont partis en formation Figure 19 : Répartition des formés et des non formés selon la catégorie de l’emploi dans la fonction publique. 0% 20% 40% 60% 80% 100% A B Formés Non formés C&D Source : FC2000. Traitement : Céreq. Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. 26 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Des fonctions plus "consommatrices" de formation que d'autres Les fonctions associées au taux d'accès à la formation le plus élevé concernent la gestion, comptabilité, les fonctions administratives et commerciales : 53.8 % des agents de la fonction publique qui les exercent ont suivi une formation entre janvier 1999 et mars 2000. Viennent ensuite les fonctions d'enseignement, d'études et de recherche ainsi que la santé et l'informatique pour lesquelles le taux d'accès à la formation est de 50.7 %. Il faut noter que cette dernière fonction rassemble, à elle seule, 54 % des effectifs de la fonction publique en mars 2000. Le tableau 4 suivant donne la répartition et le taux d’accès à la formation des agents de la fonction publique par rapport à la fonction occupée. Tableau 4 : Répartition et taux d’accès à la formation des agents de la fonction publique par rapport à la fonction exercée. Formés FP effectif Enseignement, santé, information, recherche, études, méthodes, informatique Ensemble FP taux d'accès % effectif % col 1436230 50,7 2835322 53,9 Services aux personnes et aux entreprises (gardiennage, manutention, travail ménager…) 134411 20,9 643289 12,2 Production et entretien-réparation 189124 35,3 536468 10,2 Guichet, saisie, standard, secrétariat 182009 45,8 397674 7,6 Gestion, comptabilité, fonctions commerciales 420075 53,8 780830 14,9 Directeur général ou un de ses adjoints directs 36319 61,5 59068 1,1 1834 34,6 5299 0,1 2400002 45,6 5257950 100,0 Non renseigné ou sans objets Ensemble Source : FC2000. Traitement : Céreq. Les chiffres en italique ne sont pas significatifs au seuil de 10 %. Note de lecture : Le taux d’accès des agents de la fonction publique exerçant leur fonction dans l’enseignement, la santé, l'information ou la recherche,… est de 50,7%. Les agents employés au guichet et au standard, à la saisie et au secrétariat sont 45.8 % à être partis en formation sur la période considérée. Il est clair que la participation à la formation est relativement faible pour les agents exerçant des fonctions "manuelles" (telles que production, fabrication, chantiers, entretienréparation, réglage) ou de services d'entretien et de surveillance (nettoyage, gardiennage, travail ménager) : respectivement 35.3 % et 20.9 % des agents concernés sont partis en formation sur la période étudiée. Ces fonctions représentent moins d'un quart des effectifs de la fonction publique. Ainsi, et en cohérence avec nos précédentes observations, les fonctions "intellectuelles" et qualifiées sont associées à des participations plus fortes à la formation que les fonctions "manuelles" et relativement moins qualifiées. La part relative occupée par les premières dans la fonction publique peut expliquer une partie du différentiel observé entre les taux de participation dans le privé et dans le public. 27 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Les facteurs influençant la probabilité de se former "toutes choses égales par ailleurs". L’utilisation d’une analyse logistique permet de dégager l’influence de certaines caractéristiques sur la probabilité de suivre une formation. Cela permet d’obtenir une lecture "toutes choses égales par ailleurs" (sous les limites de cette forme d’analyse) des facteurs influençant la participation à la formation. Le tableau 5 donne l’influence " toutes choses égales par ailleurs" de certains facteurs sur la probabilité d’avoir suivi une formation sur la période considérée. Outre les variables étudiées précédemment, ont été ajoutées des variables individuelles portant sur la perception des besoins futurs en formation ainsi que sur l’opinion des individus sur la formation. Ces variables sont étudiées plus en détails dans les sections suivantes. Encadré 5 Aide à la lecture des résultats Les ∗∗∗ définissent le pouvoir explicatif de la variable, lorsque celle-ci est utilisée seule, pour prédire si l’individu a suivi une formation ou non sur la période. Ainsi en ce sens, le diplôme est la variable qui a le plus fort pouvoir prédictif. Les /// traduisent des résultats non significatifs ou sans objet. La définition de l’individu de référence nécessite aussi quelques explications. Pour chaque variable, âge, diplôme, statut du fonctionnaire,…, l’influence sur la probabilité d’appartenir à une certaine classe de la variable est définie par rapport à une classe de référence. Ainsi, pour la variable diplôme, c’est la classe BAC qui est prise comme référence. On aura donc la modification de la probabilité engendrée par le fait d’appartenir à une autre classe, BAC+2, BEPC,. par rapport à notre classe de référence (BAC). L’importance de la modification de la probabilité, au sein de la variable, par rapport au référent, est donnée par les ++ et --. L’ensemble des classes de référence définit donc un « individu de référence » qui sert de base de comparaison. En observant le tableau 5, et en ne gardant que les variables les plus importantes du point de vue de leur impact sur la probabilité de se former, on peut tirer le constat suivant . Dans la fonction publique, par rapport à notre individu de référence : - Les individus qui possèdent un diplôme supérieur au BAC, de catégorie A, ont entre 30 et 39 ans et pensent que les besoins de formation pour la vie professionnelle future sont "de assez à très importants", ont plus de chance d’avoir suivi une formation sur la période. Sur notre échantillon, les individus ayant de telles caractéristiques ont un taux d’accès de 66%. - Les individus qui ont un niveau de diplôme inférieur au BAC, détenant des emplois de catégorie C ou D, âgés de plus de 45 ans et qui pensent que les besoins de formation pour la vie professionnelle future sont "nuls ou négligeables", ont moins de chance d’avoir suivi une formation sur la période. Ces individus ont un taux d’accès de 20.2 % dans notre échantillon. 28 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Ces deux « individus » représentent les cas extrêmes que permet la lecture du tableau 5. Si l’on compare les résultats obtenus par la fonction publique dans son ensemble au secteur privé, on constate que l’impact de certaines caractéristiques est différent. Pour la variable la plus importante du point de vue de l’influence sur la probabilité de se former, le diplôme, la différenciation par rapport au diplôme est plus marquée dans le secteur privé ; l’écart des taux d’accès à la formation par rapport à cette variable y est donc plus important. Mais la différence la plus fondamentale se trouve dans l’influence des variables temporelles. Dans le secteur privé, les nouveaux entrants dans l’entreprise (moins d’un an d’ancienneté) conservent une bonne probabilité de se former, à l’inverse du secteur public. On constate aussi que pour les individus âgés de plus de 45 ans, la probabilité d’avoir suivi dans le secteur privé une formation augmente, à l’inverse de la situation observée dans le secteur public. 29 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Tableau 5 : Effet propre sur la probabilité de se former sur la période étudiée. Femme Avoir un enfant de moins de 6 ans Age ∗∗∗∗ 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 et + Diplôme le plus élevé (∗∗∗∗∗) BAC +3 et supérieur BAC +2 BAC CAP, BEP BEPC CEP ou aucun diplôme Années passées depuis fin des études (∗∗∗) de 0 ans à 3 ans de 4 ans à 5 ans de 6 ans à 10 ans de 11 ans à 20 ans plus de 20 ans Ancienneté dans l'entreprise ∗∗∗ moins d'un an de 1 ans à 3 ans de 3 ans à 5 ans de 5 ans à 10 ans de 10ans à 20 ans plus de 20 ans Statut ∗∗ Fonctionnaire titulaire Fonctionnaire non titulaire Emploi aidé, dont CES, CEC, emplois jeunes Catégorie emploi ∗∗∗∗ A B C ou D Autres Opinions : droit à un congé pour formation Opinions : sur obligation à former Besoins futurs pour la vie professionnelle ∗∗∗∗ Très importants Assez importants Peu importants Nul ou négligeables N'a pas suivi une formation en période II ∗∗∗ FP PRIVE - + /// = + + Réf. -- --------Réf. = + ++ + + Réf. ------ ++++ ++ Réf. ---------- --Réf. +++++ --++ +++++ Réf. ---- -----Réf. -++ = -= Réf. +++ +++++ Réf. -+++++ /// /// /// +++++ Réf. --+ /// /// /// /// + + +++++ +++++ ++ Réf. - +++++ +++++ +++ Réf. - Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note de lecture : Par rapport à un agent titulaire de la fonction publique la probabilité d’avoir suivi une formation sur la période est plus faible pour un non titulaire et plus importante pour un emploi aidé. 30 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. 4. Les formations des agents de la fonction publique entre janvier 1999 et mars 2000 Les personnes ont été interrogées sur les formations suivies sur la période des 14 mois précédant la date de l'enquête (mars 2000). Dans ce cadre, sont retenues comme formations les traditionnels stages et cours, les contrats de formation en alternance (contrat d'orientation, adaptation, contrat de qualification…), les formations en situation de travail et l'autoformation, que ces actions soient suivies dans un but professionnel ou plus personnel. Autrement dit, les formations suivies à l'initiative de l'individu et payées par lui sont dans le champ de l'enquête21. Pour être retenues, les formations devaient poursuivre un objectif d'apprentissage, être isolables dans le temps et d'une durée au moins égale à 3 heures (i.e. le temps consacré à la formation devrait pouvoir être distingué). Ainsi définies, plus de 4.5 millions de formations ont été déclarées par les agents de la fonction publique pour la période étudiée, dont 89% correspondent à une attente professionnelle déclarée (cf. encadré 6). Encadré 6 Les attentes vis-à-vis de la formation dans l'enquête FC 2000 Les personnes ont été interrogées sur "le but principal" dans lequel elles ont suivi la formation. Plusieurs modalités étaient proposées : - vous adapter à votre emploi ; - obtenir un emploi ou en changer ; - obtenir un diplôme ou une qualification reconnue ; - exercer des fonctions politiques, associatives (en dehors de la vie professionnelle) ou syndicales ; - dans un but culturel, artistique, sportif, familial ou autre. Par convention, on considère ici que les trois premières modalités correspondent à un but professionnel et les modalités suivantes à un but plus personnel. Une récurrence des départs en formation dans la FPE et la FPH Le nombre élevé des formations s'explique en partie par le fait que près de la moitié des agents de la fonction publique partis en formation entre janvier 1999 et mars 2000, déclarent avoir suivi plus d'une formation sur cette période. Dans la FPE, si 55.3 % des formés n'ont suivi qu'une seule formation sur la période, 10.5 % (soit 146000 personnes) déclarent en avoir suivi au moins quatre. Un constat similaire peut être effectué pour la FPH où 50 % des formés déclarent une seule formation ; par contre, près de 12.1 % des agents formés déclarent au moins quatre formations entre janvier 1999 et mars 2000 21 La source FC2000 diffère donc significativement de la source DGAFP servant de base au document statistique annuel sur la formation des agents de l’Etat (cf. annexe). 31 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Dans la FPT, la part d'un épisode unique de formation sur la période étudiée est relativement plus importante que dans les autres fonctions publiques, et même que dans le secteur privé : 64.0 % des formés n'ont suivi qu'une formation entre janvier 1999 et mars 2000 (c’est le cas de 62.5 % des salariés du secteur privé). Les figures 20 et 21 suivantes représentent la répartition selon le nombre de formations pour la population des formés puis de l’ensemble de la population. Figure 20 : Répartition des formés selon le nombre de formations. 70% 60% 50% FPE 40% FPT FPH 30% PRIVE 20% 10% 0% 1 2 3 4 5 6 et + Source : FC2000. Traitement : Céreq. Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. Figure 21 : Répartition de l’ensemble de la population étudiée selon le nombre de formations. 80% 70% 60% 50% FPE FPT 40% FPH 30% PRIVE 20% 10% 0% 0 1 2 3 4 5 6 et + Source : FC2000. Traitement : Céreq. Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. 32 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Plus des trois quarts des formations dans la fonction publique sont des stages… L'enquête permet d'envisager plusieurs types de formation : l'alternance22, les stages, cours etc., la formation en situation de travail (FEST) et l'autoformation (cf. annexe). La figure 22 donne la répartition pour la fonction publique, des différents types de formation. Figure 22 : Répartition des formations selon leur type pour les trois fonctions publiques et le secteur privé. 90 80 70 60 FPE FPT FPH PRIVE 50 40 30 20 10 0 Alternance Stage FEST Autoformation Source : FC2000. Traitement : Céreq. Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. Sur cette base, la formule traditionnelle du stage, cours etc. concerne près de 80 % des formations dans la fonction publique. Modalité dominante de formation dans tous les secteurs, la part des stages, cours est toutefois supérieure dans le public de près de 9 points. 22 Comme les membres de l'instance l'avaient remarqué lors de la séance du 3 mai 2001, l'alternance telle qu'elle est appréciée par l'enquête FC 2000 n'est pas apte à saisir ce que l'on entend par ce terme dans la fonction publique. Si "l'alternance" de formations en situation de travail et de formations de type "cours" a été signalée comme une forme commune d'organisation des formations dans la fonction publique, l'enquête n'enregistre, au titre de l’alternance, que les contrats aidés de type contrat de qualification, d'adaptation etc. Une autre voie, offerte par l'enquête, permet de repérer si un stage, cours etc. s'est accompagné ou non d'une FEST. Ce couplage de deux types de formation n’est pas rare : ainsi, 24.5 % des personnes qui ont suivi un stage l’ont complété par des périodes d’autoformation, 13.8 % par des périodes de FEST. Ces formations complémentaires n’ont pas été décrites dans l’enquête. Seule la formation qui a représenté, en proportion, la durée la plus longue, a été enregistrée. 33 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Plus précisément et pour la fonction publique, la part des stages et cours semble croître avec la qualification des emplois. Ainsi, c'est dans la FPE que la part des stages est la plus élevée (81.2 % des formations suivies) tandis qu'elle représente respectivement 79.9 % et 75.7 % des formations de la FPH et de la FPT. La dénomination "stage cours de formation, conférences, séminaires " comporte pour l’essentiel 82% de stage ou cours de formation, 7.3% de conférences et 5.6% de séminaires. Ces stages et cours concernent des formations pédagogiques, d'éducateur (14.1% des stages ou cours), médico-sociales (14%), bureautique et utilisation de logiciels (12.5%), ressources humaines, communication, encadrement, maîtrise et management (11.8%) et gestion, économie, droit, connaissance de l'entreprise (8.8%). Symétriquement, 21% des formations de la FPT sont des FEST, part similaire à celle observée dans les formations du secteur privé (25 %), tandis que les FEST ne représentent que 17 % des formations dans la FPH et près de 13 % de celles de la FPE. Les FEST concernent essentiellement des formations en bureautique et utilisation de logiciels (23.7% des FEST), Hygiène et sécurité, secourisme, conditions de travail (10.8%), ressources humaines, communication, encadrement, maîtrise et management (10.6%), formation médico-sociales (10.5%), formations pédagogiques de formateur, d'éducateur (10.3%) et gestion, économie, droit, connaissance de l'entreprise (7%). L'autoformation occupe une part similaire des formations dans le public et dans le privé (environ 4 % des formations). Dans la FPE, 5.4 % des formations relèvent de ce registre ce qui peut s'expliquer par la proportion relativement importante des fonctions "intellectuelles" (notamment d'enseignement, d'études et de recherche). A contrario, seules 2.8 % des formations de la FPH sont des autoformations mais nous n'en tirons aucun enseignement ce chiffre n'étant pas significatif au seuil de 10 %. Les effectifs de l'autoformation étant faibles (486 autoformations dans notre échantillon, dont 174 dans la fonction publique), il n'est pas possible de détailler l'usage qui en est fait. Tout au plus peut on faire deux remarques. Tout d'abord, elles visent autant l'adaptation à l'emploi que la satisfaction d'un but plus personnel dans la fonction publique, alors que l'adaptation à l'emploi est l'attente principale de 58.3 % des autoformations dans le privé. L'autoformation est plutôt associée à des formations générales et disciplinaires, ainsi qu'à la bureautique (y compris l'utilisation de logiciels) dans la fonction publique ; dans le privé, les autoformations portent essentiellement sur la bureautique (28 % des autoformations) et les techniques industrielles (17.3 %). …visant principalement "l'adaptation à l'emploi" Comme le montre la figure 23 en page suivante, 76.5 % des formations visent principalement "l'adaptation à l'emploi" dans la fonction publique. Ainsi, seuls 10 à 11 % des formations déclarées ont une visée essentiellement "personnelle" (cf. encadré 6). La grande majorité des formations sont donc associées à une attente professionnelle, que celle-ci soit l'adaptation à l'emploi détenu, l'obtention d'un autre emploi ou l'acquisition d'un diplôme ou d'une qualification reconnue. 34 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 23 : Répartition des formations selon leur attente principale dans la fonction publique. L'exercice de fonctions politiques ou associatives 0,8% Un diplôme ou une qualification reconnue 6,9% Dans un but culturel, sportifs,,, 10,4% L'adaptation à votre emploi 76,5% Un nouvel emploi 5,4% Source : FC2000. Traitement : Céreq. Parmi les formations à visée professionnelle, plus de 85% ont pour objectif "l'adaptation à l'emploi" (de 85.5% dans la FPE à 91% dans la FPH). Il faut remarquer que l'enquête ne définissait pas précisément ce terme et que ce dernier a donc été interprété par les personnes interrogées. On sait toutefois que près de 80% des formations visant l'adaptation à l'emploi sont financées par l'employeur dans la fonction publique. Pour donner quelques exemples de formations visant à "l'adaptation à l'emploi", sur un échantillon basé sur les professions médicales (infirmier(e) et aide soignant(e)), on trouve les intitulés de formations suivants : hygiène, douleur, informatique, accompagnement de fin de vie… En prenant un second exemple basé sur échantillon composé des instituteurs on obtient les intitulés suivants : conférence et animation pédagogique, informatique, arts plastiques… L'obtention d'un diplôme ou d'une qualification reconnue concerne près de 7 % des formations dans la fonction publique. Là encore, les effectifs concernés sont trop faibles pour pousser plus loin les investigations (dans notre échantillon, 265 formations dans la fonction publique et 389 dans le privé visent cette attente). On peut toutefois noter qu'un peu plus de la moitié de ces formations sont principalement financées par l'employeur, puis par l'individu lui-même (près de deux formations de ce type sur dix dans le public). Bien que la modalité de formation associée 3 fois sur 4 à cet objectif soit le stage, cours etc., il n'en demeure pas moins que l'autoformation est citée dans 14% des cas (fréquence plus de trois fois supérieure à son apparition dans l'ensemble des formations). 35 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Cette attente est surtout déclarée par les fonctionnaires non titulaires qui escomptent sans doute, par ces formations, une amélioration de leur statut (alors qu’ils représentent 14% de l’effectif de la fonction publique, ils comptent pour un quart des formations visant cet objectif). Enfin, l'objectif d'obtenir un emploi ou d'en changer ne concerne qu’une minorité de formations dont l'effectif ne nous autorise pas de plus amples commentaires. On peut toutefois dire que les personnes employées sous contrat aidé (dont CES, emplois jeunes) ainsi que les fonctionnaires non titulaires semblent sur-représentés dans les formations visant cet objectif. Les premières représentent environ 4% des effectifs de la fonction publique mais comptent pour plus de 20% des formations visant cet objectif. L'employeur : principal financeur des formations à visée professionnelle 75.8% de leurs formations à visée professionnelle sont financées par l'employeur selon les agents de la fonction publique (cf. figure 24). Près de 12 % sont déclarées financées par "l'Etat, l'ANPE ou les Assedic" : on peut soupçonner, dans ce cas, une confusion entre les modalités proposées ("Etat" et "employeur"). Enfin, il faut noter que 4 % des formations à visée professionnelle sont déclarée financées par l'individu ou sa famille, ceci représentant tout de même près de 150000 formations. Par comparaison, près de 3 % des formations à visée professionnelle sont déclarées financées par les salariés eux-mêmes dans le secteur privé. Les Fongecif ne représentent, dans l'un et l'autre cas, que moins de 1 % des formations (chiffre non significatif au seuil de 10 %). Figure 24: Répartition des formations à visée professionnelle selon leur financeur principal dans la fonction publique. Individu ou famille 4,1% Autre 3,5% Fongécif 0,2% Région, dép., commune 4,6% Employeur 75,8% Etat, ANPE, ASSEDIC 11,8% Source : FC2000. Traitement : Céreq. Comme on l'a dit précédemment, la nature du financeur est liée à l'objectif principal de la formation : il faut cependant émettre deux réserves. 36 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. La première tient aux marges d'interprétation des modalités proposées aux enquêtés, notamment autour de la notion d'adaptation à l'emploi. La seconde provient de la confusion entre les modalités "employeur" et "Etat" et concerne particulièrement la FPE. Ainsi, on note que dans la FPE, 76.1 % des formations visant l'adaptation à l'emploi sont financées par l'employeur, contre 81 % de ces formations dans la FPT et la FPH. Les agents de la FPE sont relativement plus nombreux (15.9 %) à citer "l'Etat, l'ANPE et les assedic" comme financeur principal de ces formations visant l'adaptation à l'emploi. Les effectifs répartis selon leur attente et leur financement sont toutefois trop faibles pour être commentés pour chacune des fonctions publiques. De nombreuses formations à l'informatique23… Dans la fonction publique, le principal poste en termes de spécialités de formation est l'informatique (cf. figure 25). Figure 25 : Répartition des formations selon leur spécialité dans la fonction publique. 0% 2% 4% 6% 8% 10% 12% 14% 16% Bureautique, utilisation de logiciels Formation médico-sociales Formations pédagogiques, d'éducateur Ressources humaines, com., encadrement Formation générale et disciplinaire Gestion, économie, droit… Hygiène et sécurité, secourisme… Formations techniques industrielles Activités sportives et de loirsirs ind. à forte probabilité bureautique Langues Autres formations et NSP Source : FC2000. Traitement : Céreq. Plus précisément, 15.1 % des formations concernent la bureautique et l'utilisation de logiciels, ce qui représente plus de 550.000 actions de formation entre janvier 1999 et mars 2000. 23 Le codage de la spécialité de formation a été effectué par l'enquêteur sur la base de la nomenclature "NSF" (Nomenclature des spécialités de formation) publiée par le CNIS. 37 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Viennent ensuite les formations médico-sociales et les formations pédagogiques de formateurs et d'éducateurs (représentant chacune un peu plus de 13 % des formations). Les formations relevant des ressources humaines, communication, encadrement, maîtrise et management comptent pour 11.5 % du total des actions de formation (soit un peu moins de 500.000 formations sur la période étudiée). Enfin, près de 8 % des formations sont des formations générales et disciplinaires, et encore 8.8 % portent sur la gestion, l'économie et le droit. Encadré 7 Les formations à l'informatique Prises ensemble, les formations à "l'informatique bureautique" représentent 20 % des formations suivies dans la fonction publique entre janvier 1999 et mars 2000. Cette rubrique agrège cependant des formations de natures diverses, destinées tant à des "professionnels" de l'informatique qu'à des néophytes en apprentissage d'un logiciel. C'est pourquoi nous avons essayé de distinguer trois sous-spécialités de formation à partir des intitulés des formations : - La bureautique et l'utilisation de logiciel ; - Internet et communication ; - Administration de réseaux, parcs informatiques (i.e. les "professionnels" de l'informatique). Pour une fraction des formations relevant de la rubrique "informatique, bureautique", l'intitulé de la formation n'était pas suffisamment précis pour permettre son affectation à l'une ou l'autre des nouvelles modalités. Même si, au regard des professions des personnes concernées, il semble que ces formations relèvent de la bureautique, nous avons considéré que l'indétermination était trop forte pour trancher. Elles représentent respectivement 1.4 %, 3 % et 3.4 % des formations dans la FPH, FPT et FPE, soit respectivement, 11 %, 12.5 % et 16 % des formations à "l'informatique bureautique" de ces différentes fonctions publiques (soit, des effectifs très faibles). Tableau 6 : Les formations à l'informatique dans la fonction publique entre janvier 1999 et mars 2000. Bureautique, utilisation de logiciels Internet, communication Administration de réseaux, gestion parc informatique, langage Indétermination Total FPE Nb 376.186 % 69 FPT Nb % 172.478 74 FPH Nb 83.085 % 81 Total FP Nb 631.749 % 72 58.989 11 17.357 7.5 3435 3.5 79.781 9 21.651 4 13.949 6 4495 4.5 40.095 4.5 87.061 543.887 16 29.546 12.5 100 233.330 100 11.733 11 128.340 102.748 100 879.965 14.5 100 Source : FC2000. Traitement : Céreq Les chiffres en italique ne sont pas significatifs au seuil de 10 %. Note de lecture : 69% des formations à l’informatique dans la FPE entre janvier 1999 et mars 2000 concernent la bureautique et l’utilisation de logiciels. 38 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Le contenu des formations est évidemment très lié à la nature de l'activité professionnelle. Sans surprise, les formations pédagogiques de formateurs arrivent en tête dans la FPE (près de 20 % des formations entre janvier 1999 et mars 2000 soit environ 427.000 formations), suivies des formations à la bureautique (15 % des formations). Viennent ensuite les formations aux ressources humaines, encadrement, management… (près de 11 %) puis les formations générales et disciplinaires (10 % des formations). En cohérence avec l'activité professionnelle, plus de la moitié des formations suivies dans la FPH relèvent du domaine médico-social (près de 372.000 formations sur la période). Les formations aux ressources humaines, encadrement, management…représentent 12.5 % de l'ensemble des formations suivies sur la période. La bureautique (y compris l'utilisation de logiciels) compte pour 10.5 % des formations (environ 74.000 formations). Dans la FPT, le premier poste de formation concerne la bureautique et l'utilisation de logiciels avec 19.6 % des formations (environ 162.000 formations entre janvier 1999 et mars 2000). Les formations à la gestion, à l'économie et au droit comptent pour 12 % du total des formations, ainsi que celles concernant les ressources humaines, la gestion et l'encadrement (environ 11 %). L'hygiène et sécurité représentent environ 93.000 formations dans la FPT (soit 11.4 % des formations), les formations techniques arrivant ensuite (près de 59.700 formations soit 7.2 % de l'ensemble des formations). Des formations de durées hétérogènes. La durée moyenne d’une formation dans la fonction publique est d’environ 105 heures, mais la forte dispersion (écart-type=409 heures), montre que cet indicateur n’est pas pertinent pour apprécier les durées de formation. La figure 26 en page suivante montre la répartition des durées des formations pour la fonction publique dans son ensemble. Si l’on observe les trois premiers quantiles, on constate que 25% des formations durent moins de 8 heures, 50% moins de 16 heures et enfin, 75% durent moins de 39 heures. Le tableau 7 suivant donne les durées de formation par quantiles pour les trois fonctions publiques et le secteur privé. Tableau 7 : Durée des formations (en heures) pour les trois premiers quantiles. 75% Q3 50% médiane 25% Q1 FPE 39 16 8 FPT 39 24 8 FPH 32 16 8 PRIVE 39 16 8 Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note de lecture : 50% des formations de la FPE durent moins de 16 heures. 39 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 26 : Répartition des formations selon leur durée (en heures) dans la fonction publique. 25% 20% 15% 10% 5% 0% 0à4 4à8 8à 16 16 à 24 à 39 à 78 à 24 39 78 150 150 à 300 300 et + Source : FC2000. Traitement : Céreq. Devant la forte hétérogénéité des durées de formation, une étude par spécialité est nécessaire. Le tableau 8 suivant donne , pour les principales spécialités de formations dans la fonction publique, la durée moyenne ainsi que les trois premiers quantiles. Tableau 8 : Durée moyenne et quantiles (en heures) par spécialité de formation. Formation générale et disciplinaire (hors éco-droit et langues) Gestion, économie, droit, connaissance de l'entreprise Bureautique, utilisation de logiciels Ressources humaines, communication, encadrement, … Formation médico-sociales Formations pédagogiques de formateur, d’éducateur Fonction publique Durée Q1 Q2 Q3 moy. 25% 50% 75% 195 8 24 40 149 8 16 39 59 9 24 32 55 8 20 39 127 8 16 32 45 4 8 24 Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note de lecture : La durée moyenne des formations générales et disciplinaires est de 195 heures. 50% des ces formations durent moins de 24 heures. Note : Le tableau complet comprenant toutes les spécialités se trouve en annexe de ce document. Les formations en bureautique, utilisation de logiciels, qui représentent 15.16% des formations dans la fonction publique, ont une durée moyenne de 59 heures, mais 50% de celles-ci durent moins de 24 heures et 25% moins de 9 heures. Lorsque l’on note un écart important entre la moyenne et la médiane, notamment dans les formations médico-sociales où la durée moyenne est de 127 heures et la durée médiane de 16 heures, ceci traduit probablement la présence de formations aux contenues et aux visées différentes, au sein d’une même classe. 40 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Par exemple, pour les formations médico-sociales on observe les intitulés suivants : préparation d’un diplôme universitaire (ce qui suppose une durée de formation longue), gestion du stress (probablement de durée courte). Zoom sur les préparations aux concours On sait que, dans la fonction publique, la voie d'accès à un emploi de catégorie supérieure est le concours, qu'il soit interne ou externe. Bien que le questionnaire de l'enquête FC 2000 ne soit pas construit pour saisir les modalités de formation spécifiques à la fonction publique, nous sommes parvenus à repérer 134 préparations aux concours à partir des intitulés des formations24. Cette recension n'est donc ni exhaustive, ni représentative de l'ensemble de ces formations. Un tiers de ces formations sont suivies par des personnes âgées de moins de trente ans. Parmi les préparations aux concours recensées entre janvier 1999 et mars 2000, 88 % concernent des agents de la fonction publique à la date de l'enquête (pour plus de la moitié des agents de la FPE), le complément (12 %) des personnes qui travaillent dans le secteur privé en mars 200025. Les préparations aux concours sont associées à l'objectif d'obtenir un diplôme ou une qualification reconnue (53 % des cas), ou à celui d'obtenir un nouvel emploi (40 % des cas). Le contenu des préparations aux concours relève de formations générales ou disciplinaires dans 21 % des cas, de formations au droit, à l'économie et à la gestion, de formations médico-sociales ou encore pédagogiques (de formateurs ou d'éducateurs). Il s’agit de stages pour 59.6% de ces préparations, d’autoformation dans 31.3% des cas et de FEST dans 9.1% des cas. Commentaires d’une analyse de données sur les formations et leurs caractéristiques. Pour essayer de dégager un regroupement de caractéristiques de certains types de formation, une analyse des correspondances a été effectuée (fig.27). Pour l’analyse, l’échantillon est constitué des agents appartenant à la fonction publique. Les variables portant sur l’âge de l’agent ayant effectué la formation, sa fonction, sa catégorie d’emploi, son statut, son niveau de diplôme, la spécialité de formation et son financeur ont été utilisées, mais leurs intitulés ont été tronqués pour une raison de lisibilité (cf. annexe). Il est difficile visuellement de séparer les caractéristiques en plus de deux groupes (cf. figure 27). Ainsi pour effectuer le tri des caractéristiques, une analyse hiérarchique a été effectuée. La méthode utilisée est celle de la distance euclidienne sur les coordonnées obtenues lors de l’analyse des correspondances. Cette méthode d’analyse permet d’extraire des groupements de caractéristiques pouvant permettre de définir une typologie des formations. 24 Comportant explicitement le mot "concour(s)" dans l'intitulé de la formation déclaré par l'individu. En première analyse, on peut penser que ce sont soit des personnes qui finalement n'ont pas présenté le concours, soit des personnes qui ont échoué. 25 41 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Les résultats donnés ci-dessous sont basés sur une séparation en quatre groupes, mais pour éprouver la robustesse des groupements, la répartition a été également effectuée pour un nombre différent de regroupements (de 3 à 9). Un tableau, en annexe, donne les répartitions obtenues en fonction des différents regroupements demandés (3 à 9). Figure 27 : Analyse des correspondances pour les formations de la fonction publique. Source : FC2000. Traitement : Céreq. L’analyse hiérarchique permet donc de définir quatre groupements de caractéristiques qui sont les suivants (attention : l’ordre dans lequel sont annoncées les caractéristiques ne traduit pas de hiérarchie entre celles-ci) : • Les formations de « carrière ». Les spécialités sont : - Formations médico-sociales, - Formations pédagogiques de formateur, d’éducateur, - Gestion, économie, droit, connaissance de l’entreprise, - Informatique : Internet, bureautique et réseau, - Commerce, vente, marketing, connaissance des produits et des marchés, - Ressources humaines, communication, encadrement, maîtrise et management. - Autres formations. La durée des formations est inférieure à 150 heures. L’âge des individus est de 30 à 64 ans. Les diplômes de niveaux supérieurs ou égaux au BAC. Les agents de catégories A ou B. 42 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Les agents titulaires de la fonction publique (et autres). Agents de la FPE et FPH. Les fonctions associées sont : - Enseignement, santé, information, autre cas, - Gestion, comptabilité, fonctions administratives, - Commerce, vente, technico-commercial, - Recherche, études, méthodes, informatique, - Directeur général ou un de ses adjoints directs. L’attente du stage est : - Adaptation à l’emploi, - Exercer des fonctions politiques ou associatives (en dehors de la vie professionnelle), ou syndicales. Le financeur est : - Association, club, - Fournisseur, - Votre employeur , - L’état, l’ANPE, les ASSEDIC ; - Autre, - NSP. • Des formations longues associées à la recherche d’un emploi ou d’un diplôme. Les spécialités sont : - Formations générales et disciplinaires (hors économie et droit), - Langues. - Activités sportives et de loisirs. La durée des formations est de 150 heures et plus. L’âge des individus est de 25 à 29 ans. L’attente du stage est : - Obtenir un emploi ou en changer ; - Obtenir un diplôme ou une qualification reconnue ; - Un but culturel, artistique, sportif, familial, social… Financé par : FONGECIF, les individus ou leur famille ou gratuit. Personnes non titulaires. - • Des formations associées à de bas niveaux de qualification. Les spécialités sont : - Apprentissage de base, - Hygiène et sécurité, secourisme, conditions de travail ; - Formation Techniques industrielles, - Informatique (indéterminé), - NSP. Les diplômes de niveau inférieur au BAC. Les agents de catégories C ou D (et autres). Employés de la FPT. Les fonctions associés sont : - Production, fabrication, chantiers, - Installation, entretien, réglage, réparation, - Nettoyage, gardiennage, travail ménager, 43 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. - Manutention, magasinage, transports, - Guichet, saisie, standard, secrétariat. Le financeur est la région, le département, les communes. • Les formations aux transports. La spécialité est le transport. L’âge des individus de 15 à 25 ans. Catégorie des emplois aidés. Il ne faut surtout jamais perdre de vue que ce type d’analyse ne donne pas de lien strict et surtout de sens de causalité entre les variables ; il s’agit plutôt d’une méthode permettant de regrouper des caractéristiques (durée, spécialité, âge) qui semblent compatibles. Ces quatre groupes suggèrent, une fois posées les limites de leur interprétation, des « fonctions » différentes des formations : - des formations centrées sur les cœurs de métiers et associées aux catégories A et B d’une part, C et D d’autre part ; - des formations devant contribuer à une insertion ou une stabilisation dans la fonction publique par un investissement relativement conséquent (en termes de durée et de spécialité). - des formations sans doute plus ponctuelles, voire opportunistes (permis de conduire à l’occasion d’un emploi aidé). 44 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. 5. Zoom sur un échantillon des formations26 : formateur, initiative, organisation et évaluation des formations. Plus d’un tiers des formations ont été assurées par un organisme public Dans la fonction publique, 35.5 % des formations ont été assurées par un organisme public. 28 % des agents de la fonction publique déclarent avoir suivi une formation assurée par des personnes de leur entreprise. Les organismes privés délivrent, quant à eux, un quart des formations dans la fonction publique. Dans ce paysage des formateurs intervenant dans la fonction publique, quelques différences sont notables entre les secteurs. Ainsi, les organismes privés interviennent relativement moins dans la FPE que dans les autres fonctions publiques (seuls 18 % des formations sont assurées par eux). Par contre, ils délivrent un tiers des formations destinées aux agents de la FPT et 32 % des formations des agents de la FPH. Les personnes issues de la même organisation sont moins sollicitées pour assurer les formations dans la FPT relativement aux autres fonctions publiques (14.5 % des formations sont ainsi dispensées dans la FPT contre près d’un quart des formations dans la FPH et 35.5 % des formations dans la FPE). A titre de comparaison, 43.5 % des salariés du privé ont été formés par des organismes privés tandis que un peu plus du quart d’entre eux ont suivi des formations délivrées par des personnes de leur entreprise. La figure 28 permet de comparer la répartition des formations selon le formateur, dans la fonction publique et le secteur privé. Figure 28 : Répartition des formateurs dans les trois fonctions publiques et le secteur privé. Un organisme privé Une chambre de commerce, d'agriculture ou des métiers Des personnes de votre entreprises Formateur privé FPE FPT Un organisme public FPH PRIVE autres 0% 10% 20% 30% 40% 50% Source : FC2000. Traitement : Céreq. Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. 26 Chaque enquêté ayant déclaré au moins une formation est interrogé en détails sur une de ses formations : arbitrairement, la formation détaillée est celle qui a commencé au plus près du début de la période étudiée, c'est-à-dire au plus près du 1er janvier 1999. Ce critère de sélection est le même pour tous ; il permet a priori d'identifier un individu à une formation avec un minimum de biais statistique. 45 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Lorsque la formation est une FEST, celle-ci ne fait appel à l’utilisation d’un logiciel que dans 40% des cas ; si elle implique la présence d’un intervenant (40.5% des FEST), il s’agit dans la plupart des cas d’un formateur spécialisé de l’entreprise (56.4% des cas). Concernant le lieu de formation, les FEST se déroulent majoritairement dans l’entreprise, mais hors du poste de travail (56.3% des cas). Les formations sur poste de travail comptent pour un tiers des FEST. En situation d’autoformation, l’outil informatique reste peu présent. En effet l’utilisation d’un logiciel ne concerne que 13.5% de ces formations. Quand il existe, l’outil principal en situation d’autoformation est le livre ou manuel, seul (38% de ces formations) ou conjointement avec des cassettes audio et vidéo, la télévision (21.2% de ces formations). Des agents souvent à l’initiative de leur formation dans la fonction publique Dans l’enquête, les formés doivent répondre à la question suivante : qui a pris l’initiative de cette formation ? Ainsi formulée, on comprend que la réponse est forcément subjective, reflétant la représentation de l’individu sur son départ en formation. Les réponses font apparaître une prise d’initiative individuelle relativement plus forte dans la fonction publique que dans le secteur privé (cf. fig.29). Ainsi, 40% des agents de la fonction publique déclarent avoir été seuls à l’initiative de leur formation et 25% conjointement avec leur employeur. 24 % des salariés du secteur privé se déclarent seuls à l’initiative de leur formation et 22.75 % conjointement avec leur employeur. Au total et d’après les formés, les formations sont relativement plus souvent prescrites par l’employeur dans le privé que dans le public (+15 points de pourcentage). On n’observe pas de différence significative de ce point de vue entre les fonctions publiques. Figure 29 : Prise d’initiative de la formation dans la fonction publique et le secteur privé. vous meme exclusivement votre employeur exclusivement des delegués du personnel votre employeur et vous meme les services de l'emploi les services de l'emploi et vous meme FPE vos proches FPT autre et NSP FPH PRIVE 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50% Source : FC2000. Traitement : Céreq. Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. 46 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Une variable jouant de manière significative sur l’initiative est le niveau de diplôme (et dans une moindre mesure, la catégorie, A, B, C ou D, qui est une variable fortement corrélée au diplôme). Ainsi, les diplômés du supérieur déclarent avoir pris l’initiative de la formation dans 50.7% des cas, contre 40% pour les titulaires d’un BAC et moins de 25% pour les agents titulaires d’un CEP ou d’aucun diplôme. Quand les formés se déclarent à l’initiative de leur formation, cette dernière vise plus probablement un nouvel emploi ou l’obtention d’un diplôme ou d’une qualification reconnue ; l’employeur étant plus souvent à l’initiative (seul ou conjointement avec le formé) lorsque l’attente principale de la formation est l’adaptation à l’emploi. En cohérence avec ces résultats, on observe également que le financeur est plus souvent l’employeur quand ce dernier est déclaré à l’initiative de la formation. Réciproquement, quand l’individu se déclare à l’origine du départ en formation, il en est plus probablement le principal financeur : ainsi, alors que les agents se déclarent financeurs principaux de 10.5 % des formations, ils financent un quart des formations dont ils sont initiateurs. La formation : questions d’organisation ? La majeure partie des formations sont suivies sur le temps de travail. Le déroulement des formations de type stage, cours, conférence,…, et autoformation dans la fonction publique a majoritairement lieu entre 8h et 18h du lundi au vendredi (83.5% des formations). Les autres périodes (le soir, samedi, dimanche) représentent 9.5% des formations et 7% ont eu lieu à la fois dans la journée et à d’autres moments. Dans la fonction publique et selon les enquêtés, 23.3 % des formations (hors FEST et alternance) sont suivies entièrement sur le temps libre. C’est le cas de 18 % des formations ayant une visée professionnelle. Une proportion identique de formations suivies sur le temps libre est déclarée par les salariés du privé. On peut noter que la part des formations prises exclusivement sur le temps de travail est relativement moins élevée dans la FPE (65 % des formations à visée professionnelle) ; vient ensuite la FPT (74.6 % des formations à visée professionnelle sont entièrement prises sur le temps de travail). Le tableau 9 donne la répartition des déclarations concernant le temps libre pour l’ensemble de la fonction publique et le secteur privé. Tableau 9 : Répartition des formés selon le moment auquel a été suivie leur formation à visée professionnelle. Formation pendant le temps libre ? Oui, en totalité FPE FPT FPH Ensemble de la FP Salariés du secteur privé. 19,9% 16,7% 12,7% 17,9% 15,6% Oui, en partie 15,2% 8,7% 9,7% 12,8% 7,4% Non, pas du tout 64,9% 74,6% 77,6% 69,4% 76,9% Source : FC2000. Traitement : Céreq. Les chiffres en italique ne sont pas significatifs au seuil de 10 %. Note de lecture : 19,9% des formés de la FPE déclarent avoir suivi leur formation en totalité pendant leur temps libre. 47 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Si l’on observe le cas particulier des autoformations, celles-ci reposent sur une gestion du temps libre fondamentalement différente des stages, conférences et assimilés. Ainsi, si seulement 15.2% des stages ayant une visée professionnelle dans la fonction publique ont lieu en totalité pendant le temps libre, ce taux passe à 71% pour les autoformations à visée professionnelle. Cette différence peut s’expliquer par la différence dans l’attente entre ces deux types de formations. Pour la fonction publique, la principale attente d’un stage à visée professionnelle est l’adaptation à l’emploi (84.3%). Dans le cas d’une autoformation, l’adaptation à l’emploi ne représente plus que 40% des attentes, la préparation d’un diplôme ou d’une qualification passe à 31.6% et l’obtention d’un nouvel emploi représente 28.3% des attentes. L’organisation matérielle de la formation peut être supportée en partie par le formé. Globalement, que ce soit dans la fonction publique ou le secteur privé, le départ en formation à visée professionnelle n’a pas entraîné une baisse de revenu, ceux-ci étant restés stables dans 95% des cas (on note même une augmentation de revenu dans 2.5% des cas). Mais des frais liés à la formation ont pu être pris en charge personnellement. Dans la fonction publique, les formations à visée professionnelle n’ont pas entraîné de frais annexes pour l’individu dans 82 % des cas ; ce taux est moins élevé dans la FPE (78.7%) et plus élevé dans la FPT (86.9%). En comparaison, 89% des formés du secteur privé n’ont pas eu de frais annexes à la formation. Lorsqu’ils existent, ces frais résultent principalement, dans la fonction publique, de la prise en charge de l’hébergement, du repas, du transport (8.4% des cas), les autres postes suivants étant l’achat de livres ou de matériels (2,8%) ainsi que des frais d’inscriptions (1.2%) ou le cumul des deux derniers (1.4%). Outre le possible impact financier, la modification des emplois du temps par ces formations peut entraîner une réorganisation de la vie personnelle (partage des tâches domestiques, garde des enfants, absences…) des individus. Dans la fonction publique, le départ en formation entraîne une modification importante de la vie personnelle dans 5.7% des cas (peu importante dans 15.2% des cas). Dans le secteur privé, ces taux sont respectivement de 5% et 11% des formés. C’est dans la FPT que l’impact d’une formation est le moins important puisque dans 84.6% des cas, celle-ci n’entraîne pas de réorganisation de la vie personnelle. Ce taux passe à 78.4% dans la FPE et à 73.2% dans la FPH. La nécessité d’une réorganisation de la vie personnelle dans la FPH est sans doute liée à la proportion de femmes (76,6%) et aux effets corollaires du partage des tâches domestiques27. En effet, dans la fonction publique, pour les hommes une formation n’entraîne pas une réorganisation de la vie personnelle dans 82.6% des cas contre 76.6% pour les femmes. Si cette différenciation est encore peu marquée dans la FPE avec un écart d’environ 3 points, elle atteint 8 points dans la FPH et 11 points dans la FPT (dans le privé, cet écart est d’environ 7 points). 27 M.A. Barrère-Maurisson, O. Marchand, S. Ribier (2000) « Temps professionnel, temps parental – La charge parentale : un travail à mi-temps », Premières synthèses, n°20.1, mai, Dares. 48 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. La certification : un objectif pour une minorité de formés Aux enquêtés ayant suivi un stage ou une autoformation, il était demandé si la formation, indépendamment de son attente principale, devait conduire à une certification (concours, diplôme ou titre homologué, certificat de qualification professionnelle…). 81.3 % des agents de la fonction publique répondent par la négative, proportion peu différente de celle observée dans le secteur privé (80 %). Une minorité des formations suivies débouchent sur une certification, à peine 20 % dans la FPE et la FPT, 13 % dans la FPH. Figure 30 : Répartition des formés selon le mode de certification. 100 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% % FPE FPT FPH Un concours ou un examen PRIVE Un diplôme ou un titre homologué Un certificat de qualification professionnelle délivré par votre branche Une qualification reconnue dans une convention collective Une autre certification professionnelle Rien de tout cela Source : FC2000. Traitement : Céreq. Pour le caractère significatif des chiffres, voir annexe. Ces formations qui débouchent sur une certification (concours, diplôme ou titre homologué, certificat de qualification professionnelle…) sont majoritairement suivies par des agents de catégorie C ou D (dans 46.4% des cas, 55.9% si l’on enlève les NSP et autres cas). Les demandeurs de telles formations sont majoritairement des titulaires de leur emploi (57.1% des cas). Quand la formation est déclarée conduire à une certification dans la FPE, il s’agit d’un concours ou d’un examen dans la moitié des cas, ou d’un diplôme ou d’un titre homologué (27 %). Dans la FPT, le concours ou l’examen est aussi la certification la plus fréquente (37.7 % des formations conduisant à une certification), suivie d’un diplôme ou d’un titre homologué, et d’une qualification reconnue dans une convention collective (les chiffres sont toutefois faiblement significatifs). Au final, dans la fonction publique, 45.5% des individus ont obtenu le diplôme ou la qualification visée et 42% ne se sont pas présentés aux épreuves (ou pas encore). 49 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Des agents globalement satisfaits de leurs formations Comme le montre la figure 31, les individus ont été globalement satisfaits du déroulement de leur formation. Cet état de fait est confirmé par le faible taux d’abandon puisque seuls 2.5% d’individus ne sont pas allés jusqu’au bout de celle-ci. Figure 31 : Satisfaction vis-à-vis du déroulement de la formation Contenu de la formation Lieu de formation Très satisfait Emploi du temps Plutôt pas satisfait Plutôt satisfait Pas du tout satisfait Méthodes pédagogiques 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Source : FC2000. Traitement : Céreq. Durée de formation cumulée sur la période par agent L’enquête ne permet pas d’appréhender directement le temps total passé en formation sur la période de 14 mois précédant la date de l’enquête (mars 2000). Pour obtenir cette information, une sommation du temps passé dans les différentes formations sur la période a été effectuée (cf. encadré 7). Sur l’ensemble des individus formés, la durée moyenne est d’environ 195 heures (écart type=134) de formations cumulées. Si l’on entre dans le détail de la fonction publique, on obtient une durée moyenne de 225 heures (écart type=140) pour les formés de la FPE, de 147 heures (écart type=124) pour ceux de la FPT et enfin de 202 heures (écart type=156) pour les agents formés de la FPH. Les formés du secteur privé ont, quant à eux ,une durée moyenne cumulée de 143 heures (écart type=120). De ces valeurs on peut conclure, en première analyse, que le temps passé en moyenne en formation par agent est plus important dans la FPE que dans les autres fonctions publiques et que la FPT se rapproche davantage du secteur privé sur ce point. Mais comme l’indique l’écart type, la dispersion autour de la moyenne est importante. Pour plus de lisibilité, il est préférable d’observer les trois premiers quantiles qui sont insensibles aux valeurs extrêmes. Le tableau 10 suivant donne les trois premiers quantiles pour la fonction publique et le secteur privé. 50 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Encadré 7 La durée des formations dans l’enquête FC2000. La durée des formations dans FC2000 peut être obtenue directement par la variable DUREE associée à une variable définissant l’unité de temps. Il est aussi possible de calculer le temps passé en formation à partir de variables définissant le mois et l’année de début et de fin de formation. Ces deux approches différentes permettent de constater qu’il existe un certain nombre de valeurs visiblement incohérentes (environ 16% de l’échantillon) qui peuvent résulter d’une confusion entre la durée et l’étendue de la formation. Dans le cadre de la sommation des durées des différentes formations, un problème se pose : la durée d’une formation dans FC2000 n’est indiquée que pour 6 formations au plus. L’étude sur la durée cumulée ne concernera donc pas les individus ayant suivi plus de 6 formations (ce qui représente 1.21% des individus sur l’ensemble de l’échantillon et 1.86% pour la fonction publique dans son ensemble). Tableau 10 : Durée de formation cumulée (en heures) sur la période de janvier 1999 à mars 2000 pour les trois premiers quantiles. 75% Q3 50% médiane 25% Q1 FPE 94 39 16 FPT 72 32 16 FPH 71 39 16 PRIVE 64 32 16 Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note de lecture : Pour les agents de la FPE, ayant suivi au moins une formation, la durée cumulée passée en formation sur la période est dans 75% des cas inférieure à 94 heures C’est dans la FPE que la durée de formation cumulée est la plus importante, 50% des individus formés ont suivi 39 heures de formation ou plus et 25% en ont suivi 94 heures ou plus. La FPH possède une répartition identique à la FPE sauf en ce qui concerne le troisième quantile puisque 25% des agents ont suivi 71 heures ou plus de formation. Et enfin la FPT, quant à elle, se rapproche du secteur privé avec 50% des individus formés ayant suivi 32 heures de formation ou plus, mais un troisième quantile plus élevé avec 25% des agents formés ayant suivi 72 heures de formation ou plus. Les formés de la FPE ont donc connu des temps de formation cumulés plus importants que les autres fonctions publiques avec une valeur moyenne de 225 heures ; mais surtout, 25% des formés ont eu un temps de formation supérieur à 94 heures. La FPH et la FPT ont des durées de formation longues relativement identiques, 25% des individus formés ayant suivi plus de 70 heures de formation, mais se différencient par une médiane significativement différente. Les formés du secteur privé ont suivi, quant à eux, des temps de formation inférieurs au secteur public dans son ensemble. 51 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Les figures 32 à 35 montrent la répartition des individus ayant suivi au moins une formation selon la durée cumulée passée en formation dans les trois fonctions publiques et le secteur privé. Ces quatre figures permettent d’observer la dispersion de la durée cumulée de formation et, en particulier, les forts effectifs autour de la valeur médiane ; il faut noter aussi la relative importance des formés ayant suivi une durée de formation cumulée importante (plus de 300 heures), surtout dans la FPE où ils représentent plus de 10 % des formés (ceci expliquant la plus haute moyenne observée). Figure 32 à 35 : Répartition, par temps cumulé de formation en heures, des formés sur la période dans les trois fonctions publiques et le secteur privé. FPE FPT 20 20 15 15 % 25 % 25 10 10 5 5 0 0 0à 4 4 à 8 à 16 à 24 à 39 à 78 à 150 300 8 16 24 39 78 150 à et + 300 0à 4 FPH PRIVE 30 25 25 20 20 15 15 % % 4 à 8 à 16 à 24 à 39 à 78 à 150 300 8 16 24 39 78 150 à et + 300 10 10 5 5 0 0 0à 4 4 à 8 à 16 à 24 à 39 à 78 à 150 300 8 16 24 39 78 150 à et + 300 0à 4 4 à 8 à 16 à 24 à 39 à 78 à 150 300 8 16 24 39 78 150 à et + 300 Source : FC2000. Traitement : Céreq. 52 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. 6. Contexte et contraintes entourant le départ en formation. 6.1. Les agents de la fonction publique connaissent-ils leurs droits en matière de formation ? Plusieurs questions posées aux enquêtés sont relatives à l’environnement dans lequel ils évoluent. Savent-ils à quoi ils ont droit en matière de formation ? Exercentils ces droits quand ils les connaissent ? • A la question : "selon vous, existe-t-il un plan de formation ou un document présentant les formations dans votre entreprise ?", …. 79.7% des agents du secteur public déclarent connaître l’existence d’un plan de formation ; cette proportion est largement supérieure à celle observée dans le secteur privé où seulement 45.7% des individus déclarent qu’un plan de formation existe dans leur entreprise. Si l’on regarde dans le détail de la fonction publique, on constate certaines disparités : ainsi, si 89.5% des agents de la FPH déclarent connaître l’existence d’un plan de formation, ce taux passe à 81.9% pour la FPE et à 70.6% pour la FPT. Lorsqu’ils connaissent l’existence d’un plan de formation, les agents de la fonction publique sont 76.9% à l’avoir effectivement consulté. Le plus faible taux de consultation est constaté dans la FPT (69.1%), la FPE et la FPH connaissant des taux proches, respectivement de 79.8% et 79.1%. En comparaison, dans le secteur privé, seulement 56.1% des individus qui déclarent savoir qu’un plan de formation existe l’ont consulté. La catégorie de l’agent semble jouer un rôle dans la connaissance de l’existence d’un plan de formation. Si pour les catégories A et B, ce taux est plus important que la moyenne de la fonction publique, respectivement 86.9% et 87.9%, les catégories C&D ont quant à elles un taux de déclaration de plus de dix points inférieurs (74.6%). Cette disparité entre les différentes catégories d’emploi se retrouve dans les trois fonctions publiques, le plus faible taux déclaré étant pour les catégories C&D de la FPT (70.2%). • Les agents de la fonction publique pensent-ils "avoir droit, sous certaines conditions, à un congé individuel de formation ou à un congé pour bilan de compétences, pendant lequel ils seraient payés ?". Plus de la moitié des agents de la FPE (54.5 %) et de la FPH (61.3 %) répondent par l'affirmative ; c'est le cas de 48.3 % des agents de la FPT. La part des individus ne sachant pas s’ils ont droit ou pas à un congé individuel de formation est relativement plus importante dans la FPT que dans les autres fonctions publiques (12 % des agents de la FPT contre 6.5 à 7.5 % des agents de la FPE et de la FPH ; ce dernier chiffre étant significatif au seuil de 12 % seulement). 53 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. • "Pensez-vous qu'un employeur est obligé de former ses salariés pour les adapter à l'évolution de leur emploi et prévenir un licenciement économique ?" Respectivement 79.8 %, 86.0 % et 87.4 % des agents de la FPT, FPE et FPH pensent effectivement qu'un employeur est obligé de former ses salariés à l'adaptation de leur emploi. C'est le cas de 77.5 % des salariés du privé. 6.2. Éléments de contexte ayant pu favoriser le départ en formation. • A la question " Dans votre entreprise (ou dans l’entreprise où vous avez travaillé le plus longtemps au cours de l’année passée) les autres salariés suivent-ils des formations ? ". Le tableau 11 ci-dessous montre que, par rapport aux salariés du privé, les agents de la fonction publique ont plus souvent connaissance d’autres salariés partis en formation. Ainsi, si 33.3% des salariés du privé répondent " non jamais" à cette question, ils ne sont que 8.1% des agents de la fonction publique à répondre de cette façon. Tableau 11 : Répartition des réponses à la question : " Les autres salariés suivent-ils des formations ". Fonction publique Oui, quel que soit leur niveau de qualification. Oui, mais seulement les plus qualifiés. Oui, autres cas. Non, Jamais. Réponse inconnue et NSP. Total. FPE FPT FPH PRIVE 77,5% 79,1% 70,0% 86,2% 48,0% 5,3% 4,5% 6,6% 5,7% 7,8% 6,3% 8,1% 2,8% 100% 6,9% 7,0% 2,5% 100,0% 6,4% 13,3% 3.7% 100,0% 4,0% 2,3% 1,8% 100,0% 6,9% 33,3% 4,0% 100,0% Source : FC2000. Traitement : Céreq. Les chiffres en italique ne sont pas significatifs au seuil de 10 %. Note de lecture : 77,5% des agents de la fonction publique répondent "Oui, quel que soit leur niveau de qualification" à la question posée. • " (Au cours des 14 derniers mois, y a-t-il eu dans votre service ou équipe), un aménagement ou une réduction du temps de travail ? ". Si, dans le secteur privé, 32.5% des salariés répondent "oui" à cette question, ils ne sont que 9.7% dans le secteur public dans lequel la situation est légèrement contrastée avec un taux de "oui " de 13.5% pour la FPT, suivie par la FPH (8.9%, chiffre significatif au seuil de 12 %) et la FPE (7.8%). • A la question " (Au cours des 14 derniers mois, y a-t-il eu dans votre service ou équipe), la mise en place de nouveaux logiciels, matériels informatiques, autres équipements ou techniques de production ? ". Respectivement 52.8%, 51.8% et 39.1% des agents de la FPE, FPH et FPT répondent par l’affirmative (48.6% pour la fonction publique dans son ensemble). En comparaison, dans le secteur privé 43.5%, des salariés répondent identiquement. 54 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Cette question est plus intéressante du point de vue de la population des formés pour étudier si la mise en place d’un nouvel élément peut être génératrice de formation. Si l’on observe la seule population des formés, ces taux augmentent pour atteindre respectivement 58.7%, 52.2% et 48.9% des agents de la FPE, FPH et FPT qui répondent par l’affirmative. Dans le secteur privé, 59.6% des salariés ayant suivi une formation répondent par l’affirmative à la question posée. • A la question " (Au cours des 14 derniers mois, y a-t-il eu dans votre service ou équipe), la mise en place d’une nouvelle organisation de travail, (partage des tâches différentes, application de norme qualité ou sécurité) ? " 28.8% des agents de la fonction publique répondent "oui" à cette question ; dans le secteur privé, 34.4% des salariés répondent par l’affirmative. Une forte différenciation existe dans la fonction publique. Alors que ce taux est respectivement de 25.5% et 28.7% dans la FPE et la FPT, les agents de la FPH sont plus nombreux à déclarer la mise en place d’une nouvelle organisation du travail (40.3%). Concernant la population des formés, ces taux augmentent d’une manière similaire, mais de façon moins importante, qu’à la question précédente. Il sont respectivement de 26%, 32.8% et 43.8% pour les formés de la FPE, FPT et FPH. Pour le secteur privé, l’augmentation reste importante avec un taux de 47.6% des formés répondant "oui" à cette question. • A la question " Avez-vous bénéficié d’un bilan de compétence réalisé par un organisme spécialisé dans les 14 derniers mois ?". 5.5% des agents de la fonction publique répondent par l’affirmative contre 4.6% pour le secteur privé. Au sein de la fonction publique, les taux sont relativement proches avec 5.9% pour la FPE, 4.7% pour la FPT et 5.7% pour la FPH (chiffre significatif au seuil de 13 %). Pour les formés, ce taux augmente légèrement pour la fonction publique dans son ensemble, passant à 6.9%, 8.8 % pour le secteur privé. • Outre le salarié, l’employeur peut être demandeur de formation et l’imposer. A la question " Au cours des 14 derniers mois, votre employeur vous a-t-il imposé les formations que vous avez suivies ? " . 20.5% des formés de la fonction publique répondent " oui, toutes" et 12.7% " oui, certaines" ; ces taux sont respectivement de 20.4% et 12.4% pour la FPE, 25.8% et 10.5% pour la FPT et enfin 12.9% et 16.8% pour la FPH (chiffres significatifs au seuil de 12 %). En comparaison, 33.5% des salariés du privé déclarent que toutes leurs formations leur ont été imposées et 10.9% pour certaines. 55 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. 6.3. Estimation des futurs besoins de formation. L’appréciation des besoins de formation est importante pour déterminer l’adéquation entre offre et demande de formation. • A la question " Au cours des prochaines années et pour votre vie professionnelle, pensez-vous que vos besoins de formation seront : …". 10.3% des agents de la fonction publique répondent "nuls ou négligeables " ; en comparaison 14.3% des salariés du secteur privé répondent de manière identique. Le maximum pour cette réponse, "nuls ou négligeables ", est atteint dans la FPT avec 13.2%, suivi de la FPE (9.9%) et la FPH (6.3%, chiffre significatif au seuil de 14 %). Globalement, 64.8% des agents de la fonction publique pensent qu’au cours des prochaines années et pour leur vie professionnelle, leurs besoins de formation seront "de assez à très importants". Pour les agents de la fonction publique ayant suivi une formation, seulement 4.2% pensent que leurs besoins futurs seront "nuls ou négligeables " et 77.1% pensent qu’au cours des prochaines années et pour leur vie professionnelle leurs besoins de formation seront de "assez à très importants". • Outre les besoin pour la vie professionnelle une question porte plus précisément sur les besoins de formation pour la vie personnelle : " Au cours des prochaines année et pour votre vie personnelle (en dehors de votre travail), pensez-vous que vos besoins de formation seront : …». 17.2% des agents de la fonction publique considèrent que leurs besoins seront "nuls ou négligeables " ; les salariés du secteur privé sont quant à eux 22.1% à répondre identiquement. C’est dans la FPT que l’on atteint le maximum pour cette réponse avec 21.5% des agents qui répondent "nuls ou négligeables , suivi de la FPE (15.7%) et la FPH (14.2%). Globalement, 46.7% des agents de la fonction publique pensent qu’au cours des prochaines années, et pour leur vie personnelle, leurs besoins de formation seront de "assez à très importants". Pour les agents de la fonction publique ayant suivi une formation, 11.5% pensent que leurs besoins futurs seront "nuls ou négligeables ". Ainsi, parmi les formés de la fonction publique, 53% pensent qu’au cours des prochaines années et pour leur vie personnelle leurs besoins de formation seront de assez à très importants. Au total 46.7% des agents de la fonction publique jugent donc qu’au cours des prochaines années et pour leur vie personnelle , leurs besoins de formation seront "assez à très importants". Par rapport à ce besoin de formation, une des questions posées permet de savoir si les individus ont eu un besoin ou une envie de formation non satisfaite, et si tel est le cas, quels étaient les caractéristiques de ces formations et les raisons du refus. 56 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Dans la fonction publique, 28.8% des agents déclarent avoir eu un besoin de formation non satisfait ; le taux le plus important est constaté dans la FPH (31.2%) suivi de la FPE (29.6%) et de la FPT(26%). En comparaison, ce taux est de 22.4% dans le secteur privé. Pour les 28.8% des agents de la fonction publique déclarant une formation non satisfaite, le but de celle-ci était l’adaptation à l’emploi dans la majorité des cas (58.7%), un but culturel ou sportif (17.6%), la recherche d’un emploi (12.3%) ou bien obtenir un diplôme ou une qualification reconnue (11.24%). Le type de la formation refusée était dans 73.9% des cas un stage, cours de formation ou séminaire/conférence et dans 18% des cas une FEST. La durée des formations non satisfaites dans la fonction publique est relativement homogène avec environ 1/3 de la population pour chaque durée de référence (moins d’une semaine, une semaine à un mois, plus d’un mois). Peu de différences existent entre les fonctions publiques ; pour les taux les plus significatifs : 38.8% des formations non satisfaites dans le FPH avaient une durée inférieure à une semaine ; dans la FPT, 36.9% une durée supérieure à un mois et dans la FPE 34.5% une durée comprise entre une semaine et un mois. Dans le secteur privé, 40.6% des formations non satisfaites avaient une durée supérieure à un mois. Dans 55.8% des cas, la formation non satisfaite des agents de la fonction publique avait fait l’objet d’une demande auprès de l’employeur. Dans les différentes fonctions publiques, ce taux est de 65.6% pour la FPH, 58% pour la FPT et 51.6% pour la FPE. En comparaison, dans le privé, ce taux est de 39.5%. La principale raison d’une formation non satisfaite dans la fonction publique est professionnelle (56.5%). Ces raisons professionnelles se divisent entre l’emploi du temps trop chargé dans 26.7% des cas, le refus de l’employeur dans 25.7% des cas, et enfin le manque de moyens financiers de l’entreprise dans 16.3% des cas (autres raisons : 31.4%). La seconde raison de formation non satisfaite dans la fonction publique est liée à la formation (26.5%). Dans 33.1% des cas aucune formation ne répondait à leur besoin ; dans 18.6% des cas, l’organisme de formation n’a pas retenu l’agent ; ou celui-ci ne remplissait pas les conditions de sélection dans 8.6% des cas (autres raisons :41.4%). Et enfin, 17% des formations non satisfaites de la fonction publique ne l’ont pas été pour une raison personnelle. Il s’agit majoritairement des contraintes personnelles et familiales non financières (45.2% des cas) et de moyens financiers insuffisants dans 21.3% des cas (autres raisons 33.5%). 57 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. 7. Eclairage des relations entre mobilité et formation pour les agents de la fonction publique Les variables de l’enquête FC2000 permettent d’identifier la catégorie et le statut de l’emploi occupé par les agents de la fonction publique ainsi que leur « secteur » ou fonction publique d’appartenance (FPE, FPT, FPH). Cette identification est possible non seulement à la date de l’enquête, mars 2000, mais aussi pour janvier 1999. A partir de ces données, il est donc possible de connaître les caractéristiques des agents avant et après une éventuelle formation effectuée entre janvier 1999 et mars 2000. Une étude des sous-populations ayant connu un changement, qu’il soit professionnel avec un changement de catégorie d’emploi, ou sectoriel avec un changement de « secteur » d’emploi, est donc possible. Dans les sections suivantes sera étudiée une population ayant connu un changement de catégorie d’emploi, de secteur d’emploi ou de statut (titulaire, non titulaire), lors de la période. Cette population sera comparée à une population de référence, le plus souvent constituée de celle dont est issue la population étudiée. 7.1 L’enquête FC2000 et les limites de l’observation Comme cela a été dit dans le chapitre 2.1, l’identification des agents de la sphère publique est problématique. En effectuant un travail rigoureux sur les données concernant les caractéristiques individuelles, il est possible d’obtenir, pour chaque individu, des variables d’identification telles que le statut, la catégorie d’emploi, l’appartenance aux différentes fonctions publiques, pour janvier 1999 et mars 2000. A ce niveau de l’analyse, deux contraintes majeures apparaissent concernant l’utilisation de l’enquête FC2000 : • En raison de caractéristiques spécifiques à l’enquête, une population relativement importante possède des caractéristiques indéterminées, mais sa répartition semble aléatoire et ne devrait pas entraîner de biais statistique important dans la représentativité des résultats. • La question ici étudiée, la mobilité des agents de la fonction publique, fait que l’étude statistique porte sur des sous-populations constituées d’un nombre réduit d’individus. Dans de nombreux cas, cela limite les possibilités d’étude en raison de problème de significativité. En raison de ces limites, il faudra garder à l’esprit que les résultats obtenus ne sont pas d’une robustesse telle qu’ils autorisent systématiquement une généralisation des résultats à l’ensemble de la fonction publique. Toutefois, même si les résultats sont de portée limitée, ils peuvent contenir des informations intéressantes et permettre une orientation des études ultérieures. 58 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Pour de nombreuses populations, le nombre d’individus est largement inférieur à celui nécessaire pour assurer une représentativité statistique des résultats. Les principales populations étudiées seront (effectifs non pondérés) : - Les agents de catégorie C&D ayant connu un changement de catégorie (113 individus). - Les agents de catégorie B ayant connu un changement de catégorie (65 individus). - Les individus ayant intégré la fonction publique sur la période (525 individus). - Les agents ayant évolué entre la FPE et la FPT (166 individus). - Et les agents étant passé d’un statut de non titulaire à un statut de titulaire (172 individus). Dans un souci de transparence, l’intervalle de confiance sera donné pour chaque résultat portant sur une faible population (n<200). Les résultats seront donnés en appliquant la pondération INSEE de l’échantillon. 7.2 Etude de la relation entre mobilité professionnelle et formation. Le changement de catégorie des agents de la fonction publique de catégorie C et D. Dans cette section, l’étude portera sur les agents ayant évolué d’un emploi de catégorie C ou D à un emploi de catégorie A ou B. Ce groupe représente 113 individus dans notre échantillon et constituera notre population d’étude. La population de référence sera quant à elle constituée des agents de catégorie C et D n’ayant pas connu d’évolution sur la même période. La population d’étude a connu un taux d’accès à la formation de 44.1% (IC[34.8% ;53.4%]) qui est supérieur à celui de la population de référence (37.8%). Si cet écart est relativement important (plus de six points), les tests statistiques ne montrent pas de corrélation entre le fait de suivre une formation et le fait de changer de catégorie d’emploi. Cette absence de corrélation entre formation et mobilité professionnelle pour la population étudiée appelle un commentaire sur l’horizon temporel de l’étude. Le test statistique utilisé permet d’estimer si il existe une corrélation entre le fait d’avoir suivi une formation entre janvier 1999 et mars 2000 et le fait d’avoir changé de catégorie d’emploi sur la même période. Mais on peut, logiquement, se demander si il n’existe pas un effet "retardé" de la formation dû à des contraintes temporelles (périodicité des concours, délais administratifs…), l’effet de la formation se faisant alors peut être sentir à une période ultérieure. Pour essayer d’élargir l’horizon temporel, les formations effectuées sur la période de mars 1998 à janvier 1999 ont été également prises en compte. Malgré cela, aucune corrélation statistique n’apparaît entre l’accès à une formation et une mobilité catégorielle ascendante. Pour rendre plus robuste l’estimation de l’impact de la formation sur la mobilité professionnelle, les études ultérieures devraient prendre en compte un horizon temporel plus important (un délais de trois à cinq ans semble raisonnable). 59 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Bien que non corrélé à la mobilité catégorielle, l’écart entre les taux d’accès à la formation peut s’expliquer par des différences au niveau des caractéristiques individuelles. Si l’on observe les principales caractéristiques influençant la probabilité de se former (cf. chapitre 3), certaines différences apparaissent entre la population étudiée (les agents de catégorie C et D ayant connu une mobilité catégorielle) et la population de référence (les autres agents de catégorie C et D n’ayant pas connu de mobilité catégorielle). Les caractéristiques étudiées seront le niveau de diplôme, l’âge, l’ancienneté dans l’entreprise ainsi que la durée écoulée depuis la fin des études des agents déclarée en mars 2000. Le résultat le plus significatif concerne le niveau de diplôme. Malgré des intervalles de confiance importants (dus au faible échantillonnage), on constate que les deux populations présentent une répartition par diplôme différente, la part des agents de la population étudiée ayant un diplôme égal ou supérieur au Bac étant plus importante que dans la population de référence (fig. 36). 60 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 36 : Répartition des deux populations par diplôme 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% Bac +3 et p lu s Bac +2 Bac P o p u la tio n d e ré fé re n c e CAP BEP IC BEPC C EP ou sans d ip lô m e P o p u la tio n é tu d ié e IC Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note de lecture : 17.5% des agents de la population étudiée ont un niveau de diplôme supérieur ou égal à Bac +3 (avec un intervalle de confiance de [10.4% ; 24.6%]), alors que seulement 2.5% des agents de la population de référence ont un niveau de diplôme équivalent. Une étude par type de diplôme aurait été intéressante mais le faible nombre d’individus ne permet pas de traiter de manière robuste cette problématique. Concernant les autres caractéristiques, les différences sont moins marquées entre les deux groupes. Les figures suivantes fournissent la répartition de la population étudiée et de la population de référence en fonction de l’âge, de l’ancienneté dans l’entreprise et de la durée écoulée depuis la fin des études. Figure 37 : Répartition par âge des deux populations 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 ans ans ans ans ans ans ans ans ans Population de référence IC Population étudiée IC Source : FC2000. Traitement : Céreq. 61 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 38 : Répartition par durée écoulée depuis la sortie des études des deux populations 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% de 0 ans à 3 ans de 4 ans à 5 ans de 6 ans à 10 ans Population de référence IC de 11 ans à 20 ans Population étudiée plus de 20 ans IC Source : FC2000. Traitement : Céreq. Figure 39 : Répartition par ancienneté dans l’entreprise des deux populations 50% 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% moins de 1 1 à 3 ans ans 3 à 5 ans Population de référence 5 à 10 ans IC 10 à 20 ans plus de 20 ans Population étudiée IC Source : FC2000. Traitement : Céreq. Si pour le caractère « durée écoulée depuis la sortie des études », la répartition des deux populations est globalement identique, il en est autrement pour les variables âge et ancienneté dans l’entreprise. Ainsi, pour la variable âge, on constate deux catégories dissemblables avec la classe de 25 à 29 ans et celle de 60 à 64 ans. Cette différenciation se retrouve également pour les agents ayant plus de 20 ans d’ancienneté dans l’entreprise, et d’une façon moins marquée pour ceux ayant de 0 à 3 ans d’ancienneté. 62 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. En fait, si on observe schématiquement la répartition des agents de catégorie C ou D ayant accédé à une catégorie supérieure (A ou B), deux groupes apparaissent : - l’un composé d’agents ayant peu d’ancienneté dans l’entreprise mais un niveau de diplôme important. - l’autre comportant des agents ayant plus de 20 ans d’ancienneté dans l’entreprise et un niveau de diplôme plus bas28. Si l’accès à la formation ne semble pas avoir d’effet direct sur le passage à une catégorie supérieure, existe-t-il une différenciation concernant les formations suivies entre la population étudiée et la population de référence? (et en particulier un effet « spécialité »). Pour les deux populations, l’attente vis à vis des formations a été identique et visait principalement l’adaptation à l’emploi. Une différence apparaît avec le mode de financement puisque 22.4% (IC[13.7% ;31.1%]) des formations effectuées par les agents ayant changé de catégorie ont été financées par l’Etat, l’ANPE, ASSEDIC…, alors que pour la population de référence, seulement 7% des formations suivies ont connu ce mode de financement (rappelons qu’il existe toujours le risque de confusion entre «employeur» et «Etat» ). Si on observe maintenant les formations suivies par ces deux populations, la répartition par spécialité est sensiblement identique. Le tableau 12 indique les cinq principales spécialités de formation suivies par la population étudiée et la population de référence. Tableau 12 : Principales spécialités de formation suivies par les agents. Rang Population étudiée Population de référence 1 bureautique, utilisation de logiciels bureautique, utilisation de logiciels Gestion, économie, droit, connaissance de l'entreprise Hygiène et sécurité, secourisme, conditions de travail Hygiène et sécurité, secourisme, conditions de travail Ressources humaines, communication, encadrement… Gestion, économie, droit, connaissance de l'entreprise 2 3 4 Formation médico-sociale Ressources humaines, communication, Formation médico-sociale encadrement… Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note :Le rang donné pour la population d’étude n’est pas robuste de part la faiblesse de l’échantillon. 5 Ainsi nos résultats semblent montrer que le changement de catégorie d’emploi pour les agents de catégorie C et D n’est pas ou peu influencé par le comportement vis-àvis de la formation. En effet, sur l’horizon temporel pris en compte, il n’existe pas de corrélation statistique entre formation et mobilité catégorielle . De plus, il n’existe que peu de différences concernant les spécialités de formation auxquelles ont eu accès les deux populations. 28 On peut supposer que les premiers ont accédé à la catégorie A ou B par concours externes tandis que les seconds ont bénéficié d’une promotion par liste d’aptitude ou de la réussite d’un concours interne. 63 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Au vu des résultats, il semblerait que l’écart de taux d’accès à la formation entre les deux populations soit principalement dû aux caractéristiques (niveau de diplôme et âge des agents). Cela nous renvoie à deux problématiques quant à la mobilité catégorielle, celle du déclassement des jeunes diplômés, et celle classique de la progression à l’ancienneté. Le changement de catégorie des agents de la fonction publique de catégorie B. A partir de la base FC2000, 65 individus ont été identifiés comme ayant évolué d’un emploi de catégorie B à un emploi de catégorie A sur la période allant de janvier 1999 à mars 2000. Ce groupe sera notre population d’étude et sera comparé à une population de référence constituée des agents de catégorie B n’ayant pas connu d’évolution catégorielle sur la même période. Le taux d’accès à la formation de la population étudiée est de 56.2% (IC[43.9% ;68.5%]), à comparer à celui de la population de référence qui atteint 57.7%. L’écart entre les taux d'accès apparaît donc comme peu important, ce que confirment les tests statistiques. Ils n’indiquent pas de corrélation significative entre accès à la formation et changement de catégorie, et cela pour un horizon temporel des formations de un ou deux ans. Cette absence de différenciation entre les deux populations se constate également dans l’étude de leurs caractéristiques (en mars 2000) (cf. figure 40 à 42). Figure 40 : Répartition par catégorie de diplôme des deux populations 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Bac +3 et p lu s Bac +2 Bac P o p u la tio n d e ré fé re n ce CAP BEP IC BEPC P o p u la tio n é tu d ié e C EP ou san s d ip lô m e IC Source : FC2000. Traitement : Céreq. 64 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 41 : Répartition par âge des deux populations 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 ans ans ans ans ans ans ans ans ans Population de référence IC Population étudiée IC Source : FC2000. Traitement : Céreq. Figure 42 : Répartition par durée écoulée depuis la sortie des études des deux populations 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% de 0 ans à 3 ans de 4 ans à 5 ans de 6 ans à 10 ans Population de référence IC de 11 ans à 20 ans Population étudiée plus de 20 ans IC Source : FC2000. Traitement : Céreq. 65 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Les différences entre nos deux populations sont minimes au vu des caractéristiques étudiées (cf. figure 40 à 42). On peut toutefois noter une forte proportion « de bac+3 et plus » ainsi que d’agents de 60 ans et plus dans la population étudiée. Si on observe à présent les caractéristiques des formations suivies par les deux populations, on constate que leur principale attente est l’adaptation à l’emploi et le principal financeur est l'employeur. C’est au niveau des spécialités de formation qu’une différenciation apparaît cependant (tableau 13). Tableau 13 : Principales spécialités de formation suivies par les agents. Rang Population étudiée Population de référence 1 Formations pédagogiques de formateur, d'éducateur Formation médico-sociale 2 Formation générale et disciplinaire (hors écodroit et langues) Formations pédagogiques de formateur, d'éducateur 3 Indétermination à forte probabilité bureautique Bureautique, utilisation de logiciels 4 Gestion, économie, droit, connaissance de l'entreprise Ressources humaines, communication, encadrement… 5 Langues Formation générale et disciplinaire (hors écodroit et langues) Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note :Le rang donné pour la population d’étude n’est pas robuste de part la faiblesse de l’échantillon. Pour ces agents de catégorie B ayant accédé à la catégorie A, on peut tirer des conclusions identiques à celles obtenues précédemment. La formation n’a pas, a priori, d’impact sur la mobilité professionnelle (définie comme le passage de la catégorie B à la catégorie A). Celle-ci serait selon toute vraisemblance influencée par le niveau de formation initiale ainsi que par l’ancienneté de l’agent. 7.3 Etude de la relation entre mobilité sectorielle et formation Entrée dans la fonction publique A partir de notre enquête, il a été possible d’identifier 525 individus ayant intégré la fonction publique sur la période comprise entre janvier 1999 et mars 2000. Parmi ces individus, 210 ont été identifiés comme provenant du secteur privé et 253 comme étant chômeurs, étudiants ou militaires du contingent en janvier 1999. Les 62 individus restant étaient essentiellement classés comme inactifs en janvier 1999 et sont donc exclus de l’étude pour ne pas biaiser les résultats lors de la comparaison avec la population de référence (le poids des inactifs et surtout des retraités étant trop important). L’entrée des chômeurs, étudiants, militaires du contingent dans la fonction publique. La population sur laquelle se base cette section est constituée des individus ayant été classés comme chômeurs, étudiants ou miliaires du contingent en janvier 1999. 66 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Parmi eux, l’étude portera principalement sur les entrants dans la fonction publique (253 dans la base FC2000). Pour permettre la comparaison, nous étudierons également les entrants dans le secteur privé (1192 individus). Ces deux populations, constituées des individus ayant accédé à un emploi (public ou privé), seront comparées à une population de référence constituée des individus n’ayant pas quitté la classe des « chômeurs, étudiants ou miliaires du contingent » sur la période. Ces trois populations possèdent des caractéristiques (niveau de diplôme, âge, durée écoulée depuis la fin des études) différentes. Les figures suivantes illustrent ces différences. Figure 44 : Répartition par diplôme des individus des trois populations étudiées 50% 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% Bac +3 et plus Bac +2 Entrants FP Bac CAP BEP Entrants Secteur Privé BEPC CEP ou sans diplôme Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. Figure 45 : Répartition par âge des individus des trois populations étudiées 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% 15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans Entrants FP Entrants Secteur Privé Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. 67 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 46 : Répartition par durée écoulée depuis la fin des études pour les individus des trois populations étudiées 50% 45% 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% de 0 à 3 ans de 4 à 5 ans Entrants FP de 6 à 10 ans de 11 à 20 ans Entrants Secteur Privé plus de 20 ans Autres Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. Ces figures permettent de conforter certaines observations ayant été effectuées dans les précédents chapitres. A savoir que la fonction publique recrute des individus possédant un niveau de diplôme plus élevé, sortis récemment des études et âgés de moins de 30 ans, comparativement au secteur privé. Ce résultat a peu d’intérêt direct concernant la question de la mobilité si ce n’est de valider la composition de l’échantillon d’étude. On peut aussi remarquer, parmi la population de référence, une sur-représentation des personnes de plus de 50 ans, sorties des études depuis plus de 20 ans, ainsi que des individus les plus faiblement diplômés. En observant les taux d’accès à la formation de ces trois populations, on constate une forte disparité laissant supposer une corrélation entre le fait d’avoir suivi une formation et d'avoir connu une mobilité sectorielle. Ainsi, si pour la population de référence ce taux est de 18.5%, il passe à 31.7% pour les individus ayant intégré le secteur privé, pour atteindre 45.8% pour les personnes entrées dans la fonction publique en mars 2000. La corrélation entre formation et intégration dans la fonction publique (ou secteur privé) est confirmée par les tests statistiques. Ces populations ayant des caractéristiques différentes, en particulier par rapport à la population de référence, il peut être intéressant d’effectuer une étude plus fine des taux d’accès afin d’obtenir une comparaison « toutes choses égales par ailleurs » de la corrélation entre l’accès à la formation et l’entrée dans la fonction publique. Devant la faiblesse des échantillons, les résultats qui suivent ne sont qu’une observation de la répartition des individus disponibles pour l’étude et non une étude statistique pouvant être étendue à l’ensemble de la fonction publique. 68 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Les figures suivantes donnent, pour les populations étudiées, les taux d’accès à la formation en fonction du diplôme, de l’âge et de l’ancienneté sur le marché du travail (durée écoulée depuis la fin des études) sur la période allant de janvier 1999 à mars 2000. Figure 47 : Taux d’accès à la formation pour les trois populations en fonction du niveau de diplôme. 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Bac +3 et plus Bac +2 Entrants FP Bac CAP BEP Entrants Secteur Privé BEPC CEP ou sans diplôme Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. Figure 48 : Taux d’accès à la formation pour les trois populations en fonction de l’âge. 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 15 à 19 ans 20 à 24 ans Entrants FP 25 à 29 ans 30 à 34 ans 35 à 39 ans Entrants Secteur Privé 40 à 44 ans 45 à 49 ans 50 à 54 ans Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. 69 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 49 : Taux d’accès à la formation pour les trois populations en fonction de la durée écoulée depuis la fin des études. 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% de 0 à 3 ans de 4 à 5 ans Entrants FP de 6 à 10 ans Entrants Secteur Privé de 11 à 20 ans plus de 20 ans Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. Ces trois figures permettent d’étudier le taux d'accès à la formation en supprimant les effets dus aux caractéristiques individuelles. On constate, par exemple, que les entrants dans la fonction publique ont un taux d’accès à la formation supérieur aux deux autres population et cela quel que soit le niveau de diplôme. A l’inverse, il y a peu de différence, dans l’accès à la formation, entre les trois populations pour les individus de 45 à 49 ans (comparativement aux autres classes). Maintenant que nous connaissons les caractéristiques des nouveaux entrants dans la fonction publique (niveau de diplôme, âge, ancienneté sur le marché du travail) et qu’il a été établi que le fait d’avoir suivi une formation et l’entrée dans la fonction publique sont corrélés positivement, il est possible de s’intéresser aux caractéristiques des formations suivies sur la période d’étude. La répartition des formations selon leur spécialité est significative du secteur d’emplois vers lequel se dirige l’individu (cf. figure 15). Si, pour les entrants dans la fonction publique, ce sont les formations générales et disciplinaires, médico-sociales, en hygiène et sécurité qui sont les plus représentées cela n’est pas le cas pour le secteur privé. Dans ce dernier sont effectuées principalement des formations aux techniques industrielles, commerciales, de vente, marketing et de bureautique. Il a donc bien une différenciation qui renvoie au type de bien « produit » par ces deux secteurs. 70 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 50 : Répartition des formations par spécialité pour les entrants dans le secteur public et privé. 0% 5% 10% 15% 20% Formation générale et disciplinaire Formation médico-sociales Hygiène et sécurité, secourisme… Formations pédagogiques, d'éducateur Formations techniques industrielles bureautique, utilisation de logiciels Gestion, économie, droit… Activités sportives et de loirsirs Ressources humaines, com., encadrement Transports Commerce, vente, marketing,… Apprentissage de base (lecture, écriture, calcul) Autre Informatique (Internet, réseaux, ,,,) Langues Autres formations Entrants FP Entrants Secteur Privé Source : FC2000. Traitement : Céreq. Pour les entrants dans la fonction publique, l’attente principale de la ou des formations effectuées était l’obtention d’un nouvel emploi (33.2%), l’adaptation à un nouvel emploi (30.1%) ou l’obtention d’un diplôme ou d’une qualification reconnue (23.4%). Ces taux peuvent être comparés avec ceux connus par la population de référence (chômeurs, étudiants et militaires du contingent n’ayant pas connu de mobilité sectorielle sur la période). 71 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Pour eux, la principale attente de la formation suivie était l’obtention d’un nouvel emploi (44.3%) et l’obtention d’un diplôme ou d’une qualification reconnue (23,7%). S’adapter à un nouvel emploi ne représentant que 8.5% des formations pour cette population. Figure 51 : Répartition des formations selon l’attente pour les trois populations étudiées. 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% L'adaptation à votre emploi Un nouvel emploi Un diplôme ou une qualification reconnue L'exercice de fonction politique ou associative Dans un but culturel, artistique, sportif, familial, social, personnel Entrants FP Entrants Secteur Privé Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. Les attentes vis à vis de la formation sont donc différentes. Cela est particulièrement net lorsque la visée est l’obtention d’un nouvel emploi pour la population constituée des individus n’ayant pas réussi à intégrer le marché du travail sur la période d’étude. On peut ainsi considérer que l’entrée dans la fonction publique repose presque totalement sur le signalement, que ce soit par la méthode du concours ou par le titre, alors que cela n’est pas aussi vrai dans le secteur privé. Ainsi les formations permettant d’acquérir un diplôme ou une qualification reconnue auraient plus d’efficacité pour intégrer la fonction publique que le secteur privé qui utilise des outils d’embauche complémentaires au seul signalement. Ces différences, au niveau des attentes, ont une incidence sur le type de financement comme le montre le tableau 14 qui fournit la répartition par financeur des formations suivies par les trois populations étudiées. 72 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Tableau 14 : Répartition par catégorie de financeur des formations suivies par les populations étudiées Entrants Secteur Population de Entrants FP Privé référence Fongécif (cif) /// 0,84% 0,64% Employeur (plan) 34,44% 45,49% 5,39% Etat, ANPE, ASSEDIC 24,53% 20,66% 35,71% Région, dép., commune 14,84% 7,93% 18,22% Individu ou famille 18,09% 17,60% 29,27% Autre 8,10% 7,48% 10,77% Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note de lecture : 34,44% des formations ayant été suivies par les entrants dans la fonction publique ont été financées par l’employeur. Sur notre échantillon, 45.8% des nouveaux entrants dans la fonction publique ont connu un épisode de formation sur la période étudiée. Ce taux, supérieur de 14 points à celui des entrants dans le secteur privé et de presque 28 points par rapport à la population de référence, semble indiquer une corrélation entre formation et entrée dans la fonction publique. Cette corrélation, statistiquement présente avec nos données, est confirmée par la spécificité des formations suivies par les individus avant leur entrée dans la fonction publique. L’entrée des salariés du secteur privé dans la fonction publique. Le secteur privé et le secteur public connaissent des « échanges » de salariés. Ainsi, sur la base FC2000, on dénombre 210 individus ayant intégré le secteur public en provenance du secteur privé. Ils constitueront notre population étudiée. La population de référence sera constituée des individus n’ayant pas quitté le secteur privé sur la période d’étude. Les caractéristiques de notre population d’étude la démarquent de la population de référence. Ainsi les figures 52 à 54 permettent de faire certaines observations sur ces individus quittant le secteur privé pour intégrer la fonction publique. Ainsi, par rapport à la population de référence, la population étudiée : - Se caractérise par un niveau global de diplôme plus élevé : 35,5% des entrants dans la fonction publique en provenance du secteur privé possèdent un diplôme supérieur au BAC, alors que seulement 20% de la population de référence à un tel niveau de diplôme. - Est une population relativement jeune puisque 44.2% ont moins de trente ans (32% ont moins de trente ans dans la population de référence). - Et enfin, dans presque 48% des cas, les entrants dans la fonction publique en mars 2000 avaient moins de trois ans d’ancienneté dans leur précédente entreprise en janvier 1999. 73 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 52 : Répartition par diplôme de la population étudiée et de la population de référence. 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% Bac +3 et plus Bac +2 Bac Population étudiée CAP BEP BEPC CEP ou sans diplôme Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. Figure 53 : Répartition par âge de la population étudiée et de la population de référence. 25% 20% 15% 10% 5% 0% 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 Population étudiée Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. 74 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 54 : Répartition selon l’ancienneté dans l’entreprise en janvier 1999 de la population étudiée et de la population de référence. 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% - d'un an de 1 ans à 3 de 3 ans à 5 de 5 ans à ans ans 10 ans population étudiée de 10ans à 20 ans plus de 20 ans Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note de lecture : 28.5% des entrants dans la fonction publique en mars 2000 avaient moins d’un an d’ancienneté dans leur entreprise en janvier 1999. La population étudiée (les individus ayant intégré la fonction publique en provenance du secteur privé), a connu un taux d’accès à la formation de 44.4% alors que sur la même période, il n’atteint que 29.7% pour la population de référence. Cet écart, confirmé par les tests statistiques, montre une corrélation positive entre le fait d’avoir suivi une formation sur la période d’étude et le fait d’intégrer la fonction publique. Une observation des caractéristiques des formations suivies pour la population étudiée et la population de référence permet de montrer qu’il existe de nombreuses différences dans le comportement de formation. En effet, si pour les deux populations, la principale attente (cf. figure 55) reste l’adaptation à l’emploi, on note une différence de quinze points pour cette modalité entre les deux populations en faveur de la population de référence. Ce niveau inférieur pour la modalité « adaptation à l’emploi » pour la population étudiée entraîne une augmentation du taux des autres attentes et en particulier la recherche d’un nouvel emploi qui augmente de plus de 8 points. On peut dire que, comparativement à la population n’ayant pas changé de secteur d’emplois, une part plus importante des formations effectuées visaient explicitement un changement de situation d’emploi. 75 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 55 : Répartition des formations selon l’attente pour les populations étudiées. 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% L'adaptation à votre emploi Un nouvel emploi Un diplôme ou une qualification reconnue Dans un but culturel, artistique, sportif, familial, social, personnel L'exercice de fonction politique ou associative Population étudiée Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. La répartition du mode de financement est également différente (cf. tableau 15), avec une moindre part des formations prises en charge par l’employeur pour la population étudiée par rapport à la population de référence. Cette différence se répercute principalement sur l’Etat, ANPE, ASSEDIC ainsi que sur les collectivités locales ( région, département, commune). Tableau 15 : Répartition par catégorie de financeur des formations suivies par les populations étudiées Entrants FP Population de référence Fongécif (cif) 1,2% 0,7% Employeur (plan) 58,8% 74,6% Etat, ANPE, ASSEDIC 15,4% 2,1% Région, dép., commune 5,4% 1,7% Individu ou famille 14,0% 11,8% Autre 5,2% 9,1% Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note de lecture : 58,8% des formations ayant été suivies par les entrants dans la fonction publique ont été financées par l’employeur. L’observation des spécialités de formation semble indiquer, comme dans la section précédente, une spécialisation liée au secteur d’emplois de l’individu (cf. figure 56). Ainsi, pour la population de référence (les individus n’ayant pas quitté le secteur privé), les trois principales spécialités suivies sont des formations en techniques industrielles, bureautique, utilisation de logiciel ainsi que commerce marketing, vente. Les individus composant la population étudiée ont suivi, quant à eux, des formations à la bureautique, médico-sociales, sécurité hygiène et sécurité… 76 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 56 : Répartition des formations par spécialité pour les entrants dans le secteur public en provenance du secteur privé et la population de référence. 10 0% 2% 4% 6% 8% % 12 % 14 % 16 % 18 % Bureautique, utilisation de logiciels Formation médico-sociales Autre Informatique (Internet, réseaux, ,,,) Hygiène et sécurité, secourisme… Gestion, économie, droit… Ressources humaines, com., encadrement Formations pédagogiques, d'éducateur Formations techniques industrielles Formation générale et disciplinaire Transports Langues Commerce, vente, marketing,… Activités sportives et de loisirs Autres formations Population étudiée Population de référence Source : FC2000. Traitement : Céreq. Les entrants dans la fonction publique, en provenance du secteur privé, ont donc eu un comportement de formation différent de celui de leur population d’origine. Ils ont connu un taux d’accès à la formation supérieur, 44.4% contre 29.7% pour le reste du secteur privé, ainsi que des attentes et des spécialités de formation différentes. 77 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. En conclusion, on peut dire que les entrants dans la fonction publique, quelle que soit leur origine, ont eu un comportement de formation similaire : - Ces entrants ont connu un taux d’accès à la formation supérieur, souvent de plus de quinze points, à celui de leur population d’origine. - De plus, l’étude des formations suivies laisse apparaître un ensemble de spécialités pouvant être considéré comme « représentatif » de l’entrée dans la fonction publique par rapport au secteur privé. Il s’agit soit de formations liées aux emplois de la fonction publique, formations médico-sociales, hygiène et sécurité, formations d’éducateurs, soit au système de recrutement, formation générales et disciplinaires, gestion, droit.. Les flux entre la FPE et la FPT. Outre les échanges avec le secteur privé, il existe une mobilité entre les différentes fonctions publiques, le principal flux s’établissant entre la FPE et la FPT. A partir de la base FC2000, il a été possible d’identifier 74 agents ayant connu une mobilité de la FPE à la FPT (92 en sens inverse). Les populations devant servir de base de référence ont été décrites dans les chapitres précédents. Les agents de la FPT provenant de la FPE. Dans cette section, l’étude portera sur les agents étant passés de la FPE à la FPT entre janvier 1999 et mars 2000. Ce groupe représente 74 individus dans notre échantillon et sera notre population d’étude. La population de référence sera quant à elle constituée des agents de la FPE n’ayant pas connu de mobilité sur la même période. La population étudiée a connu un taux d’accès à la formation de 42.2% (IC[30.7% ;53.7%]) qui est proche de celui de la population de référence (46.4%). La faible différenciation entre les deux populations est confirmée par les tests statistiques qui ne montrent pas de corrélation entre le fait de suivre une formation et le fait de changer de fonction publique (corrélation testée sur un horizon des formations de un et deux ans). Du point de vue de leurs caractéristiques, ces deux populations ne présentent pas de différences du point de vue de l’âge et de l’ancienneté dans l’entreprise. Le résultat le plus significatif concerne le niveau de diplôme (cf. figure 57). Malgré des intervalles de confiance importants dus au faible échantillonnage, on constate que les deux populations ont une répartition par diplôme différente. Les agents ayant quitté la FPE pour la FPT possèdent un niveau de diplôme plus faible que celui de la population de référence Concernant l’ancienneté dans l’entreprise (cf. figure 58), on note une légère surreprésentation des agents ayant moins d’un an d’ancienneté ainsi que de ceux ayant entre 5 et 10 ans d’ancienneté en janvier 1999. 78 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 57 : Répartition par diplôme des deux populations 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% Bac +3 et plus Bac +2 Bac CAP BEP Population de référence IC BEPC CEP ou sans diplôme Population étudiée IC Source : FC2000. Traitement : Céreq. Figure 58 : Répartition par ancienneté dans l’entreprise (en janvier 1999) des deux populations 40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% moins de 1 à 3 ans 3 à 5 ans 5 à 10 ans 1 ans Population de référence IC 10 à 20 ans plus de 20 ans Population étudiée IC Source : FC2000. Traitement : Céreq. 79 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Si la formation ne semble pas avoir d’effet direct sur la passage de la FPE à la FPT, on peut quant même se demander si il n’existe pas une différenciation concernant les formations suivies par ces deux populations. Pour les deux populations, l’attente vis à vis des formations a été similaire et visait principalement l’adaptation à l’emploi. Si on observe maintenant les spécialités de formation suivies par ces deux populations, la répartition est sensiblement identique. Le tableau 16 indique les cinq principales spécialités de formation suivies par la population étudiée et la population de référence. Tableau 16 : Principales spécialités de formation suivies par les agents. Rang Population étudiée Population de référence 1 Bureautique, utilisation de logiciels Formations pédagogiques… 2 Gestion, économie, droit, connaissance de l'entreprise Bureautique, utilisation de logiciels 3 Ressources humaines, communication, encadrement… Formation générale et disciplinaire 4 Activités sportives et de loisirs Ressources humaines, communication, encadrement… 5 Hygiène et sécurité, secourisme, conditions de travail Gestion, économie, droit, connaissance de l'entreprise Source : FC2000. Traitement : Céreq. Les spécialités de formation suivies présentent des différences selon les deux populations. On note, en particulier pour la population de référence, la présence au premier rang des formations pédagogiques qui est sûrement due à la présence des agents de l’éducation nationale dans la FPE. Il est à noter que les formations en bureautique représentent près du tiers des formations suivies par la population étudiée. L’étude de la base FC2000 semble montrer que le passage de la FPE à la FPT n’est pas ou peu influencé par le comportement vis-à-vis de la formation. En effet, sur l’horizon temporel pris en compte, il n’existe pas de corrélation statistique entre formation et mobilité entre ces deux fonctions publiques. Les agents de la FPE provenant de la FPT. Dans cette section, l’étude portera sur les agents passés de la FPE à la FPT sur la période allant de janvier 1999 à mars 2000. Cela concerne 92 agents qui constitueront notre population d’étude. La population de référence sera quant à elle constituée des agents de la FPT n’ayant pas connu de mobilité « sectorielle » sur la même période. Le taux d’accès à la formation de la population d’étude est de 40% (IC[29.8% ;50.2%]) sur la période. Ce taux est similaire à celui de la population de référence (36.4%). Cette faible différence entre les deux populations est confirmée par les tests statistiques qui ne montrent pas de corrélation entre le fait de suivre une formation et le fait de changer de secteur (sur un horizon des formations de un et deux ans). 80 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Du point de vue de leurs caractéristiques, ces deux populations ne présentent pas de différence flagrante ; tout au plus peut-on noter une légère sur-représentation dans la population étudiée des « bac+3 et plus » ainsi que des agents ayant de 11 à 20 ans d’ancienneté et étant sortis des études depuis 10 à 20 ans, ces deux dernières variables étant fortement corrélées. Les tests statistiques indiquent qu’il ne semble pas y avoir d’effet direct de la formation sur le passage de la FPT à la FPE, aussi nous étudions s’il n’existe pas de différence concernant les formations suivies par ces deux populations. L’attente envers ces formations pour les deux populations est principalement l’adaptation à l’emploi. On peut observer, en notant l’importance de l’intervalle de confiance, que les formations ayant pour objectif l’obtention d’un nouvel emploi représentent quand même 9%(IC[2.3% ;15.7%]) des formations contre 4% dans la population de référence. Une différenciation apparaît également avec le financeur principal comme le montre le tableau 17. Mais le risque de confusion de l’interviewé entre les modalités employeurs, Etat, région, département, est relativement important. Tableau 17 : Répartition par catégorie de financeur Population étudiée Population de référence Fongécif (cif) 0,0% 0,4% Employeur (plan) 55,3% 72,6% Etat, ANPE, ASSEDIC 17,2% 3,9% Région, dép., commune 20,7% 12,2% Individu ou famille 5,8% 7,2% Autre 1,0% 3,7% Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note de lecture : 55,3% des formations ayant été suivies par la population étudiée ont été financées par l’employeur. Observons maintenant les spécialités des formation suivies par ces deux populations. La répartition est sensiblement identique (cf. tableau 18). On peut noter que les formations générales et disciplinaires arrivent au premier rang pour la population étudiée. Tableau 18 : Principales spécialités de formation suivies par les agents. Rang Population étudiée Population de référence 1 Formations générales et disciplinaires Bureautique, utilisation de logiciels 2 Formations techniques industrielles Ressources humaines, communication, encadrement… 3 Ressources humaines, communication, encadrement… Hygiène et sécurité, secourisme, conditions de travail 4 Bureautique, utilisation de logiciels Formation médico-sociale 5 Hygiène et sécurité, secourisme, conditions de travail Gestion, économie, droit, connaissance de l'entreprise Source : FC2000. Traitement : Céreq. 81 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Comme dans la section précédente, concernant le passage des agents de la FPE à la FPT, il ne semble pas y avoir d’influence de l’accès à la formation dans le passage de la FPT à la FPE. Toutefois, l’apparition de formations générales et disciplinaires au 1er rang des spécialités de formation est, peut-être, un indice d’une préparation à un concours. 7.4 Etude de la relation entre mobilité statutaire et formation Il a été possible, à partir de la base FC2000, de repérer 172 individus passés d’un statut de non titulaire à un statut de titulaire sur la période d’étude. Cette population sera comparée à la population de référence constituée des agents non titulaires n’ayant pas connu d’évolution sur la même période. Pour notre population ayant connu une titularisation sur la période, le taux d’accès à la formation est de 47% (IC[39,4% ;59.6%]), à comparer à celui de la population de référence (41.3%). Malgré cet écart de presque six points, les tests statistiques n’indiquent pas de corrélation significative entre formation et titularisation des agents non titulaires, et cela que l’horizon temporel des formations soit de un an ou deux ans. Si l’on observe les caractéristiques de ces deux populations, la seule différence qui apparaît concerne la répartition par niveau de diplôme (cf. figure 59). Figure 59 : Répartition par niveau de diplôme des deux populations 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0% Bac +3 et plus Bac +2 Bac Population de référence CAP BEP IC BEPC Population étudiée CEP ou sans diplôme IC Source : FC2000. Traitement : Céreq. 82 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. On note ainsi une sur-représentation des agents possédant un diplôme de niveau BAC+2 et BAC ainsi qu’une sous-représentation des agents ayant un CEP ou sans diplôme. On peut donc dire que les agents ayant été titularisés sont globalement plus diplômés par rapport à la population de référence. Concernant les formations suivies par les deux populations, la figure 60 et le tableau 19 indiquent les attentes des formations ainsi que leur principal mode de financement. Figure 60 : Répartition des formations par attente pour les trois populations étudiées. 0% 20% 40% 60% 80% 100% L'adaptation à votre emploi Un nouvel emploi Un diplôme ou une qualification reconnue L'exercice de fonction politique ou associative Dans un but culturel, artistique, sportif, familial, social, personnel Population de référence Population étudiée Source : FC2000. Traitement : Céreq. Tableau 19 : Répartition des formations par catégorie de financeur Population étudiée Population de référence Fongécif (cif) /// /// Employeur (plan) 67,4% 64,7% Etat, ANPE, ASSEDIC 9,5% 9,0% Région, dép., commune 7,1% 8,8% Individu ou famille 5,3% 14,1% Autre 10,7% 3,4% Source : FC2000. Traitement : Céreq. Note de lecture : 67,4% des formations ayant été suivies par la population étudiée ont été financées par l’employeur. On peut constater que les différences sont relativement peu importantes que ce soit pour l’attente de la formation ou dans le mode de financement. 83 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Si on observe maintenant les spécialités des formations suivies par ces deux populations, on observe qu’elles ne sont pas strictement identiques (cf. tableau 20). Tableau 20 : Principales spécialités de formation suivies par les agents. Rang Population étudiée Population de référence 1 Formations médico-sociales Formations médico-sociales 2 Gestion, économie, droit, connaissance de l'entreprise Bureautique, utilisation de logiciels 3 Hygiène et sécurité, secourisme, conditions de travail Formations pédagogiques… 4 Ressources humaines, communication, encadrement… Hygiène et sécurité, secourisme, conditions de travail 5 Formations générales et disciplinaires Gestion, économie, droit, connaissance de l'entreprise Source : FC2000. Traitement : Céreq. Si, pour les deux populations, les formations médico-sociales arrivent au premier rang, les spécialités suivantes indiquent des finalités différentes. On retrouve, en ce sens, certaines caractéristiques des entrants dans la fonction publique (chapitre 7.3) avec, pour les agents ayant été titularisés, des spécialités de formation pouvant être reliées à une logique de préparation de concours. 7.5 Conclusion D’après l’étude des populations issues de la base FC2000, il est possible de faire plusieurs observations : - Pour les agents se trouvant au sein de la fonction publique, le comportement de formation ne semble pas être corrélé avec la mobilité de l’agent, qu'elle soit catégorielle, sectorielle ou statutaire. - Pour les individus ayant intégré la fonction publique, en provenance d’autres secteurs d’emplois, le comportement de formation apparaît comme corrélé avec l’entrée dans la fonction publique. Cette corrélation, testée statistiquement, est confirmée par la spécificité des contenus de formation. - Quant à la population des agents ayant été titularisés entre janvier 1999 et mars 2000, si les tests statistiques ne montrent pas une corrélation entre formation et cette titularisation, les spécialités de formation semblent indiquer des stratégies proches de celles des individus venant des autres secteurs d’emplois de l’économie. 84 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. TABLE DES MATIERES 1. Cadre législatif et réglementaire et enjeux de la formation continue dans la fonction publique __________________________________________________________________ 1 1.1 Principales dispositions législatives et réglementaires : une comparaison public/privé_ 3 1.2 La formation : un levier pour des enjeux tant "managériaux" qu'économiques ______ 6 2. Les agents de la fonction publique : définition et caractéristiques de la population étudiée à partir de l’enquête FC 2000 ___________________________________________ 9 2.1. Un préalable : repérer les agents de la fonction publique dans l’enquête Emploi._______ 9 2.2. Caractéristiques des agents de la fonction publique ______________________________ 11 Une population en emploi plus âgée et plus diplômée en moyenne que dans le secteur privé ______ 11 Une population plus féminisée que dans le secteur privé __________________________________ 14 Répartition des emplois par qualification et statut _______________________________________ 15 3. La participation à la formation des agents de la fonction publique_________________ 18 Hommes et femmes du public accèdent globalement autant à la formation ____________________ Une participation élevée à la formation… jusqu'à 50 ans __________________________________ Une sur-représentation des diplômés parmi les formés ("la formation va à la formation") ________ Des taux d’accès élevés quelle que soit l’ancienneté sur le marché du travail __________________ Une participation peu sensible à l’ancienneté dans l’entreprise _____________________________ Une participation fortement liée au statut et à la catégorie de l’emploi _______________________ Des fonctions plus "consommatrices" de formation que d'autres ____________________________ Les facteurs influençant la probabilité de se former "toutes choses égales par ailleurs". __________ 19 20 22 24 25 25 27 28 4. Les formations des agents de la fonction publique entre janvier 1999 et mars 2000 __ 31 Une récurrence des départs en formation dans la FPE et la FPH ____________________________ Plus des trois quarts des formations dans la fonction publique sont des stages… _______________ …visant principalement "l'adaptation à l'emploi" ________________________________________ L'employeur : principal financeur des formations à visée professionnelle _____________________ De nombreuses formations à l'informatique… __________________________________________ Des formations de durées hétérogènes. ________________________________________________ Zoom sur les préparations aux concours_______________________________________________ Commentaires d’une analyse de données sur les formations et leurs caractéristiques.____________ 31 33 34 36 37 39 41 41 5. Zoom sur un échantillon des formations : formateur, initiative, organisation et évaluation des formations. ___________________________________________________ 45 Plus d’un tiers des formations ont été assurées par un organisme public ______________________ Des agents souvent à l’initiative de leur formation dans la fonction publique __________________ La formation : questions d’organisation ?______________________________________________ La certification : un objectif pour une minorité de formés _________________________________ Des agents globalement satisfaits de leurs formations ____________________________________ Durée de formation cumulée sur la période par agent _____________________________________ 45 46 47 49 50 50 6. Contexte et contraintes entourant le départ en formation. ______________________ 53 6.1. Les agents de la fonction publique connaissent-ils leurs droits en matière de formation ? ___ 53 6.2. Éléments de contexte ayant pu favoriser le départ en formation. _________________ 54 6.3. Estimation des futurs besoins de formation. __________________________________ 56 7. Eclairage des relations entre mobilité et formation pour les agents de la fonction publique _________________________________________________________________ 58 85 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. 7.1 L’enquête FC2000 et les limites de l’observation_______________________________ 58 7.2 Etude de la relation entre mobilité professionnelle et formation.__________________ 59 Le changement de catégorie des agents de la fonction publique de catégorie C et D. ____________ 59 Le changement de catégorie des agents de la fonction publique de catégorie B. ________________ 64 7.3 Etude de la relation entre mobilité sectorielle et formation ______________________ 66 Entrée dans la fonction publique_____________________________________________________ 66 Les flux entre la FPE et la FPT. _____________________________________________________ 78 7.4 Etude de la relation entre mobilité statutaire et formation _______________________ 82 7.5 Conclusion ______________________________________________________________ 84 TABLE DES MATIERES ___________________________________________________ 85 TABLE DES FIGURES_____________________________________________________ 87 TABLE DES TABLEAUX ___________________________________________________ 89 86 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. TABLE DES FIGURES Figure 1 : Profil par âge de la Fonction Publique d’Etat. _________________________________________ 12 Figure 2 : Profil par âge de la Fonction Publique Territoriale. ____________________________________ 12 Figure 3 : Profil par âge de la Fonction Publique Hospitalière. ____________________________________ 12 Figure 4 : Profil par âge du secteur privé. _____________________________________________________ 13 Figure 5 : Répartition des agents de la fonction publique et des salariés du privé par diplôme. ___________ 14 Figure 6 : Répartition par sexe pour les 3 fonctions publiques et le secteur privé. ______________________ 15 Figure 7 : Répartition par catégories pour les 3 fonctions publiques. ________________________________ 15 Figure 8 : Répartition par statut pour les 3 fonctions publiques.____________________________________ 16 Figure 9 : Taux d’accès sur la période considérée pour les 3 fonctions publiques et le secteur privé. _______ 18 Figure 10 : Taux d’accès à la formation selon le genre pour les 3 fonctions publiques et le secteur privé____ 19 Figure 11 : Répartition des individus formés et non formés en fonction de l’âge dans la fonction publique. __ 20 Figure 12 : Répartition des individus formés et non formés en fonction de l’âge dans la fonction publique d’Etat. _________________________________________________________________________________ 21 Figure 13 : Répartition des individus formés et non formés en fonction de l’âge dans la fonction publique territoriale. _____________________________________________________________________________ 21 Figure 14 : Répartition des individus formés et non formés en fonction de l’âge dans la fonction publique hospitalière. ____________________________________________________________________________ 21 Figure 15: Répartition des individus formés et non formés en fonction de l’âge dans le secteur privé. ______ 22 Figure 16: Taux d’accès à la formation en fonction du diplôme dans la fonction publique et le secteur privé. 23 Figure 17: Taux d’accès à la formation en fonction du diplôme pour les trois fonctions publiques. ________ 23 Figure 18 : Taux d’accès à la formation pour la fonction publique et le secteur privé en fonction de l’ancienneté (en années) sur le marché du travail. _________________________________________________________ 24 Figure 19 : Répartition des formés et des non formés selon la catégorie de l’emploi dans la fonction publique.26 Figure 20 : Répartition des formés selon le nombre de formation ___________________________________ 32 Figure 21 : Répartition de l’ensemble de la population étudiée selon le nombre de formation_____________ 32 Figure 22 : Répartition des formations selon leur type pour les trois fonctions publiques et le secteur privé. _ 33 Figure 23 : Répartition des formations selon leur attente principale dans la fonction publique. ___________ 35 Figure 24: Répartition des formations à visée professionnelle selon leur financeur principal dans la fonction publique. _______________________________________________________________________________ 36 Figure 25 : Répartition des formations selon leur spécialité dans la fonction publique.__________________ 37 Figure 26 : Répartition des formations selon leur durée (en heures) dans la fonction publique. ___________ 40 Figure 27 : Analyse des correspondances pour les formations de la fonction publique. __________________ 42 Figure 28 : Répartition des formateurs dans les trois fonctions publiques et le secteur privé. _____________ 45 Figure 29 : Prise d’initiative de la formation dans la fonction publique et le secteur privé._______________ 46 Figure 30 : Répartition des formés selon le mode de certification. __________________________________ 49 Figure 31 : Satisfaction vis-à-vis du déroulement de la formation __________________________________ 50 Figure 32 à 35 : Répartition, par temps cumulé de formation en heures, des formés sur la période dans les trois fonctions publiques et le secteur privé. ________________________________________________________ 52 Figure 36 : Répartition des deux populations par diplôme ________________________________________ 61 Figure 37 : Répartition par âge des deux populations ____________________________________________ 61 Figure 38 : Répartition par durée écoulée depuis la sortie des études des deux populations ______________ 62 Figure 39 : Répartition par ancienneté dans l’entreprise des deux populations ________________________ 62 Figure 40 : Répartition par catégorie de diplôme des deux populations ______________________________ 64 Figure 41 : Répartition par âge des deux populations ____________________________________________ 65 Figure 42 : Répartition par durée écoulée depuis la sortie des études des deux populations ______________ 65 Figure 44 : Répartition par diplôme des individus des trois populations étudiées ______________________ 67 Figure 45 : Répartition par âge des individus des trois populations étudiées __________________________ 67 Figure 46 : Répartition par durée écoulée depuis la fin des études pour les individus des trois populations étudiées ________________________________________________________________________________ 68 Figure 47 : Taux d’accès à la formation pour les trois populations en fonction du niveau de diplôme. ______ 69 Figure 48 : Taux d’accès à la formation pour les trois populations en fonction de l’âge. ________________ 69 Figure 49 : Taux d’accès à la formation pour les trois populations en fonction de la durée écoulée depuis la fin des études. ______________________________________________________________________________ 70 Figure 50 : Répartition des formations par spécialité pour les entrants dans le secteur public et privé. _____ 71 Figure 51 : Répartition des formations selon l’attente pour les trois populations étudiées. _______________ 72 Figure 52 : Répartition par diplôme de la population étudiée et de la population de référence. ___________ 74 87 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. Figure 53 : Répartition par âge de la population étudiée et de la population de référence. _______________ 74 Figure 54 : Répartition selon l’ancienneté dans l’entreprise en janvier 1999 de la population étudiée et de la population de référence. ___________________________________________________________________ 75 Figure 55 : Répartition des formations selon l’attente pour les populations étudiées. ___________________ 76 Figure 56 : Répartition des formations par spécialité pour les entrants dans le secteur public en provenance du secteur privé et la population de référence. ____________________________________________________ 77 Figure 57 : Répartition par diplôme des deux populations ________________________________________ 79 Figure 58 : Répartition par ancienneté dans l’entreprise (en janvier 1999) des deux populations __________ 79 Figure 59 : Répartition par niveau de diplôme des deux populations ________________________________ 82 Figure 60 : Répartition des formations par attente pour les trois populations étudiées. __________________ 83 88 Céreq – La formation des agents de la Fonction publique. Exploitation de l'enquête FC 2000 – janvier 2002. TABLE DES TABLEAUX Tableau 1 : Formation initiale et formation continue au sens de la fonction publique ____________________ 5 Tableau 2 : Répartition des effectifs par catégorie d’employeurs ___________________________________ 10 Tableau 3 : Répartition et taux d’accès à la formation par catégorie dans la fonction publique ___________ 26 Tableau 4 : Répartition et taux d’accès à la formation des agents de la fonction publique par rapport à la fonction exercée. _________________________________________________________________________ 27 Tableau 5 : Effet propre sur la probabilité de se former sur la période étudiée. ________________________ 30 Tableau 6 : Les formations à l'informatique dans la fonction publique entre janvier 1999 et mars 2000. ____ 38 Tableau 7 : Durée des formations (en heures) pour les trois premiers quantiles. _______________________ 39 Tableau 8 : Durée moyenne et quantiles (en heures) par spécialité de formation. ______________________ 40 Tableau 9 : Répartition des formés selon le moment auquel a été suivie leur formation à visée professionnelle.47 Tableau 10 : Durée de formation cumulée (en heures) sur la période de janvier 99 à mars 2000 pour les trois premiers quantiles. _______________________________________________________________________ 51 Tableau 11 : Répartition des réponses à la question : " Les autres salariés suivent-ils des formations ". ____ 54 Tableau 12 : Principales formations suivies par les agents. _______________________________________ 63 Tableau 13 : Principales formations suivies par les agents. _______________________________________ 66 Tableau 14 : Répartition par catégorie de financeur des formations suivies par les populations étudiées ____ 73 Tableau 15 : Répartition par catégorie de financeur des formations suivies par les populations étudiées ____ 76 Tableau 16 : Principales formations suivies par les agents. _______________________________________ 80 Tableau 17 : Répartition par catégorie de financeur _____________________________________________ 81 Tableau 18 : Principales formations suivies par les agents. _______________________________________ 81 Tableau 19 : Répartition par catégorie de financeur _____________________________________________ 83 Tableau 20 : Principales formations suivies par les agents. _______________________________________ 84 89