Grive musicienne Turdus philomelos

Transcription

Grive musicienne Turdus philomelos
Grive musicienne
Turdus philomelos
« Son nom latin, comme celui que lui donnent les anglais « Song trush » ou les allemands
« Singdrossel » dit tout de cet oiseau chanteur : c’est la grive musicale et son chant est
bien là pour le confirmer. »
Anonyme
Description du chant
Nous avons là une structure de chant absolument typique : c’est une suite de motifs simples
répétés de 2 à 4 fois avec de courtes pauses entre les phrases; souvent, entre ces courtes
phrases rythmées, vient s’intercaler un motif isolé, sorte de gazouillis de moindre intensité, plus
rauque, avec parfois des imitations.
On trouve dans les strophes de l’improvisation mais aussi de l’imitation
La tonalité est variable et la cadence lente ; la puissance est forte et le chant porte à plusieurs
centaines de mètres selon la configuration du terrain.
On retiendra le rythme basé sur la répétition et la variabilité des motifs utilisés ; les motifs
d’imitation sont toujours très courts (www.xeno-canto.org/135848, Gérard Goujon).
La Grive musicienne chante en général d’un perchoir très haut, le plus souvent au sommet d’un
arbre, peu visible car très farouche donc souvent lointaine (c’est vrai en zone chassée, mais peut
se montrer proche en région non chassée …)
Cycles du chant
Cycle annuel : dès janvier la Grive musicienne se manifeste et la période de chant peut durer
jusqu’en juin.
Cycle journalier : souvent elle ouvre le bal bien avant le lever du soleil … dès 5h45 à la mi-avril par
exemple … et la plupart du temps c’est elle qui clôt le concert pour laisser la place aux nocturnes.
Les cris de la Grive musicienne
En vol la musicienne lance un « tsip » sec et aigu qui permet de la différencier des autres espèces
de grives. Ce cri est également utilisé dans les situations de contact ou d’inquiétude.(www.xenocanto.org/281455, Peter Boesman)
Les cris d’alarme sont proches de ceux du Merle noir « tac tac … tac tac tac » mais plus doux
(www.xeno-canto.org/317067, Joost van Bruggen)
Comme chez la merle, des séries de cris qui vont s’accélérant « tiouk tiouk … tic tic tic tic » sont
lancés à la tombée de la nuit (www.xeno-canto.org/26983, Patrik Aberg)
Enfin elle produit un « sihhh » d’alarme, fin et aigu, quand le danger vient du ciel.
Remarques
Les grives musiciennes chantent en moyenne dès la fin de février, mais là où elles sont
sédentaires on peut les entendre dès le mois de janvier voire en décembre.
Le coin de l’expert
Sur 4 grives musiciennes enregistrées autour du hameau de Vence (Corenc) on a pu enregistrer 4
séquences différentes avec les résultats suivants :
Grive n°1 : 24 phrases en 2’37’’ soit un intervalle moyen entre 2 phrases de 6.54’’
Grive n°2 : 25 phrases en 2’37’’ soit un intervalle moyen entre 2 phrases de 6.28’’
Grive n°3 : 19 phrases en 2’20’’ soit un intervalle moyen entre 2 phrases de 7.36’’
Grive n°4 : 66 phrases en 5’55’’ soit un intervalle moyen entre 2 phrases de 5.37’’
Des études anglaises donnent une fréquence moyenne de 3.77 kHz (2.48-5.07), une durée
moyenne des phrases de 1.38’’ avec un intervalle moyen de 1.24’’. Il semblerait que les grives
d’outre-Manche soit plus véloces que celles de Chartreuse !..
De 104 à 219 motifs ont été identifiés chez les grives musiciennes étudiées.
Chez une même grive un motif identique peut revenir plus régulièrement que d’autres, mais sans
qu’une règle puisse être définie : 2 fois sur 85 motifs chez un oiseau et 60 fois sur 203 chez un
autre, par exemple.
Où écouter la Grive musicienne en Isère ?
Altitude : entendue régulièrement en montagne mais moins que les autres grives, avec un record
en Oisans à 2085m (barycentre altitudinal : 660m)
Milieu : c’est l’oiseau du bocage, des sous-bois épais et humides, près de l’eau et des espaces
dégagés
Localisation : commune en Isère.
Sonogrammes
Grive musicienne, Corenc (France) 06-04-2014, 16h55
On compte 14049 observations de Grive musicienne dans la base de données « fauneisere » à la date du 4 août 2016 (28ème rang)