Félix Libris - Les Livreurs

Transcription

Félix Libris - Les Livreurs
par
l'instar du premier batteur qui, au début du siècle, proposa aux orchestres
américains de remplacer les 3 percussionnistes (un pour la Caisse Claire,
l'autre à la Grosse Caisse et le dernier aux Cymbales ou Wood-Blocks) par
un seul batteur, Félix Libris se propose de remplacer les 7 comédiens de
L'épreuve de Marivaux par 1 seul interprète qui se produit sans costumes, sans
décors, sans musique et sans mise en scène.
Cette présentation simplifiée de L'épreuve de Marivaux par Félix Libris est ainsi
l’occasion pour chaque spectateur de faire apparaître sur son écran mental, par le
seul pouvoir des mots, une pièce du château de Monsieur Lucidor, l’habit de
Maître de Frontin ou le bouquet qu’Angélique tend amoureusement à Lucidor et
de se fabriquer ainsi ses propres images, son propre cinémascope.
Ce type de représentation est également une façon de présenter un projet de
mise en scène à un ensemble de comédiens qui vont jouer la pièce. Chaque
comédien perçoit ainsi l’esprit général de la pièce (la dramaturgie), les caractères
des différents personnages et les liens qui les relient entre eux. Cette explication
permet, dès le départ, de faire comprendre clairement à chacun d’eux sa place
tout en tenant compte de l’ensemble.
Boileau a dit : Ce que l’on conçoit bien, s’énonce clairement. Il est juste
d’ajouter : Ce qui s’énonce clairement se conçoit mieux.
Ce spectacle sollicite ainsi l’imaginaire du public, offre un axe pédagogique et
présente de notables avantages économiques (1 seul artiste sur scène)
e spectacle de L'épreuve de Marivaux par Félix Libris a été enregistré au
théâtre Louis Lumière (Paris 20e) le 17 novembre 2014. Vous pouvez
écouter la captation sonore du spectacle en cliquant sur :
L’épreuve de Marivaux par Félix Libris
élix Libris est une star internationale de la lecture à haute voix. Idolâtré dans
le monde entier, il lit tous les grands auteurs en langue originale. Il est, à en
croire la presse et même certains de ses détracteurs du début, l’un des plus
grands sinon le plus grand lecteur du moment !
BIOGRAPHIE
Félix Libris est né à Berlin (Charlottenburg) le 30 mars 1969.
Il grandit à Berlin et arrive à Paris en 1976. C’est là, dans un grand appartement du
boulevard Haussmann que Félix Libris fait ses premières lectures aux nombreux
invités de passage (Romy Schneider, Klaus Kinski, Anna Schygulla, etc.)
La mère de Félix Libris (Maria Libris) exerce la profession de danseuse dans
différents music-hall berlinois et parisiens. Elle est issue d’une longue lignée qui
remonte à Agathe-Sidonie Laborde, qui fut la lectrice-adjointe de la Reine
Marie-Antoinette de décembre 1778 jusqu’à juillet 1789 dans le cabinet de lecture
du petit Trianon. Chantal Thomas s’inspire d’elle dans son roman Les adieux à la
reine (éditions Seuil 2002)
La paternité pour Félix Libris demeure jusqu’à aujourd’hui incertaine. Sa mère
pense qu’il s’agit, soit de Fred Grandy, acteur américain (interprète de Gopher
dans la célèbre série La croisière s’amuse), soit de Bruno Schleinstein (interprète
principal dans L’énigme de Kasper Hauser de Werner Herzog).
Félix ne fréquente ni le collège ni le lycée. Sa mère confie son éducation à
différents précepteurs jusqu’à sa majorité. Il est reçu ensuite au Conservatoire
d’Art dramatique puis aux Arts décoratifs où il suit les cours tout en commençant
ses lectures dans les bars. Le succès arrive rapidement et tout le monde connaît
la suite.
Félix Libris n’a ni frère, ni sœur, ni parents (hormis sa mère). Il adopte en 2006 une
fille musulmane (Aïsatou) d’origine malienne et un garçon juif (Jacob) d’origine
israélienne.
En 2007, il crée le personnage de Félix Libris avec lequel il présente des
spectacles et des Master Classes. Avec ses associés Morgane Cuoc, Pauline
Callois et Pierre-Benoît Roux, il développe sur YouTube toute une
communication humoristique à base de clips, web-séries, témoignages, articles
de presse, blagues téléphoniques, etc.
Il est Diplômé du Conservatoire d’Art Dramatique de Strasbourg (1er Prix de
diction ; 1er Prix de comédie classique ; 1er Prix de comédie moderne), de l’École
des Arts Décoratifs (DNSAP - élève du sculpteur Sarkis) et titulaire d’une Maîtrise
d’études théâtrales à l’Université Paris-Sorbonne (Paris III).
Après ses études, il exerce les professions de comédien et de scénographe dans
différents théâtres en France (Nouveau Théâtre d’Angers, Comédie de Caen,
Théâtre National de Strasbourg, Théâtre de l’Est Parisien, etc.).
Depuis 1995 il se consacre à la lecture à haute voix et fonde Les Livreurs
( www.leslivreurs.com ) avec Dominique Vannier et Jean-Paul Carminati. Il se
produit dans des salles de spectacles à Paris (New Morning, La Cigale, Le Divan du
Monde, Le Cabaret Sauvage, Théâtre de la Colline, Studio Théâtre de la Comédie
Française, Théâtre du Splendid, Auditorium du Louvre, Centre Georges Pompidou,
Musée Carnavalet, Musée d’Art et d’histoire du Judaïsme, Bibliothèque Nationale de
France, Université Paris Sorbonne (Paris IV), Institut français de la mode, etc.), en
régions (Printemps de Bourges, Festival Etonnants Voyageurs, Festival de la
correspondance à Grignan, Les Boréales de Normandie, etc.) et à l’étranger (Prix
Prince Pierre de Monaco, Maison Internationale des Littératures à Bruxelles et dans
différents Instituts français : Londres, Berlin, Istanboul, Vilnius, Rome, etc.)
Depuis 2006, il enseigne la lecture à haute voix à l’Université Paris-Sorbonne
(Paris IV), l’Art oratoire à l’Université Assas (Paris II) et à l’Institut Catholique de
Paris. Il intervient également comme conférencier à L’Institut Français de la Mode
et à Science Po Paris ainsi que dans différentes entreprises (Total, Roche, Chanel,
France 5, Crédit Mutuel, Caisse des Dépôts et Consignations, CIC, Air France,
FNAC, Virgin Megastore, SNCF…)
oute la communication est faite autour de Félix Libris et propose tout un
système artistique fondé sur l’ambiguïté et la complexité des relations entre
réalité et fiction dans le paysage littéraire d’aujourd’hui. Elle utilise le langage
médiatique actuel (web-series, réseaux sociaux, marketing, presse) pour
construire le personnage d’une star internationale. Le public est alors pris à partie
et interpellé sur sa capacité à distinguer le vrai du faux et se trouve confronté à
son envie de se mettre à croire à la fiction médiatique et littéraire pour qu’elle
devienne réalité. Un jeu avec les frontières floues du mythe et du réel.
Les relations avec les organisateurs et la presse sont prises en charge par Serge
Varolin ( [email protected] ), secrétaire particulier de Félix Libris.
Serge Varolin est le fils de Jonathan Quayle Higgins III, majordome britannique,
ancien soldat de l'armée des Indes. Père et fils n’ont jamais pu s’entendre. Serge a
préféré la littérature à l’armée. Son père apprenant l’engagement de son fils pour Félix
Libris décide de le renier et de le déshériter. Serge ne regrette rien, non, rien de rien.
Serge Varolin considère que sa fonction de secrétaire particulier n'est pas un
travail, mais une quête, une vocation, un sacerdoce, une œuvre à accomplir. Il se
voue à son maître, entièrement, comme on entre en religion.
C’est un être étrange. Nul ne sait d'où il vient. Il a ni femme, ni enfants, ni famille,
hormis celle de son Maître : Félix Libris. Serge Varolin est aussi écrivain mais ses
œuvres n'intéressent pas les éditeurs. Son rêve, le plus intime, serait que Félix
Libris lise un jour un de ses poèmes.
PARTENAIRES
es Livreurs ( www.leslivreurs.com ) ont débuté séparément dans divers cafés
parisiens avant de se fédérer en production vers le milieu des années 1990.
Chacun doté d’une solide formation en matière artistique, ils ont acquis
collectivement une grande expérience de la scène, jusqu’à disposer d’une régie
autonome et produire leurs événements, toujours autour de la lecture à voix
haute de textes de qualité.
Au fil des années, soutenus tant par des professionnels reconnus (universitaires,
artistes, éditeurs, auteurs, journalistes, intervenants culturels) que par un public
enthousiaste, toujours plus jeune et nombreux, ils ont porté par la magie de leur
Bal à la Page la voix des plus grands auteurs classiques et contemporains sur des
scènes marquantes de la capitale (Théâtre de la Colline, Studio Théâtre de la
Comédie Française, Auditorium du Louvre, Centre Georges Pompidou, Musée
Carnavalet, Cabaret Sauvage, Divan du Monde, New Morning, etc.).
Loin d’être « parisiano-centrés », Les Livreurs se produisent autant dans la
capitale qu’en régions ou à l’étranger (Angleterre, Turquie, Belgique, Bosnie,
Allemagne, Lituanie, Monaco), partout où l’on souhaite entendre de la littérature.
À Paris, outre une programmation variée durant toute l’année, ils se produisent
quatre jours chaque automne durant le festival Livres en Tête dans le magnifique
et envoûtant Réfectoire des Cordeliers, salle médiévale de 2.000 m2 et à
l’Auditorium Saint-Germain (Paris 5e) pour accueillir un public fidèle de tous âges
et de tous milieux sociaux, public retrouvant pour la lecture à voix haute ce que
le public du TNP de Jean Vilar recherchait pour le théâtre.
Plus que de simples interprètes, Les Livreurs ont aussi créé des événements
originaux autour de la lecture à voix haute : le premier Concours National de
Lecture à voix haute à destination des collégiens (1er Prix de la Fondation RATP en
2010), Le Son de Lecture, conférence-spectacle sur les arcanes de la lecture, et
bien sûr le Bal à la Page, dont ils fêteront cette année la 17e année.
Les Livreurs assurent également une intense activité d’enseignement. En
particulier, conjointement avec le Service culturel de l'Université Paris-Sorbonne
(Paris IV), ils ont ouvert en 2006, la Sorbonne sonore, première classe de lecture
à voix haute pour des étudiants universitaires. En 2014, un atelier de
perfectionnement a été ouvert pour compléter la formation.
élix Libris se produit actuellement à la MPAA de Saint-Blaise où il propose
depuis 3 saisons ses célèbres Master Classes Félix Libris.
Mercredis 21 et 28 janvier – 20h
Mercredi 11 février – 20h
Mercredis 4 et 18 mars – 20h
Mercredis 1er et 15 avril– 20h
Mercredis 6 et 20 mai – 20h
La grande star internationale de la lecture à haute voix revient pour une 3e saison
autour des grands textes qui ont fait sa gloire. Pour notre bonheur, il lit et
commente ses auteurs classiques et contemporains préférés : Baudelaire,
Beckett, Céline, Chevillard, Gary, Huysmans, Laclos, Maupassant, Nabokov, Proust,
Rabelais, Sade, Tchekhov, Volodine, et d'autres surprises... Chaque Master class de
cette 3e saison est indépendante et peut s'écouter sans avoir assisté aux autres.
Si Félix Libris est bien celui qui est, littéralement, « heureux par les livres », il est
également celui qui procure le bonheur par les livres et dont le nom sonne alors
comme une promesse pour l'auditeur sûr d'être rendu, lui aussi, felix libris.
Lieu : MPAA de Saint-Blaise
Adresse : 37/39, rue Saint-Blaise Paris 20e - M° Porte de Bagnolet
Tarif : Gratuit
Réservation : [email protected]
SERGE VAROLIN ORGANISE
LES TOURNÉES DE FÉLIX LIBRIS
LES LECTURES CITOYENNES
DE FÉLIX LIBRIS
LES CHRONIQUES LITTÉRAIRES
DE FÉLIX LIBRIS
LES TÉMOIGNAGES SUR
FÉLIX LIBRIS
LES COUPS DE CŒUR
DE FÉLIX LIBRIS
LES REPORTAGES SUR
FÉLIX LIBRIS
Le Monde
Mardi 14 juillet 2014
Félix Libris, hors du temps à Avignon
Dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14
juillet, vers 3 heures du matin, des
spectateurs installaient leurs sacs de
couchage devant le cloître Saint-Louis, où
logent les bureaux du Festival d'Avignon.
Ils voulaient être les premiers à
l'ouverture, à 9 heures, pour acheter des
places qui leur permettraient d'aller
écouter Félix Libris lire Erdbeermund de
Helmut von Schlacksahne, dans la Cour
d'honneur du Palais des papes, le soir
même, à 22 heures.
Félix Libris à la Schaubühne de Berlin en mars 2014
À la même heure, Félix Libris entrait dans
la Cour. En pleine nuit donc, à 3 heures du
matin, il venait répéter, pour la première et
la seule fois, sa lecture d'un soir, qu'il
avait longuement préparée à Paris. Cette
concordance nocturne et quasi amoureuse
de sacs de couchage sur un trottoir et d’un
lecteur dans la Cour, seul Avignon peut
l'offrir. Au matin, quand les bureaux du
Festival ont ouvert, les presque 3000
places ont été vendues, en deux heures,
dans une ambiance passionnée. Et le soir,
sous un ciel bleu balayé de mistral, la
foule est entrée dans la Cour, où les amis
de Félix Libris occupaient les premiers
rangs. Parmi eux, Dominique Vannier
(son agent), J. Renaudineau (son mécène),
l'écrivain Jean-Paul Carminati, le hardeur
Thierry Barthe, l’architecte Sylvain
Ebode, la cinéaste Juliette Steimer, le nain
Philippe Lebeau, L’Ermite Thierry Haag
et le comédien Jean-Michel Tinivelli
(arrivé en hélicoptère place de l’horloge).
Les lumières s'éteignent. Le lecteur, d'un
pas, rejoint la table à l'ancienne prêtée par
Le Grand Café d'Avignon. Une belle
table, plein centre, sur le devant de la
scène. Dessus est posé un micro (France
Culture diffuse en direct), une lampe
bleue, un verre de vin et un caillou
intrigant - on le croit là pour retenir les
feuilles volantes, mais non, le lecteur lit le
texte dans le livre.
Il est habillé d’une chemise blanche
(Kenzo), d’un pantalon noir (Armani) et
chaussé de bottines mauves (Berlucci).
Élégance sobre, en accord avec
Erdbeermund, cette variation fatale sur la
mort du désir enlacée au désir de mort.
Félix Libris module le texte comme on
polit une balle avant de se la tirer dans la
tête, dans un monde où toute révolution
est illusion. Qu'on le découvre ou l'ait lu
cent fois, cette œuvre atteint au plus
profond, avec la même force de frappe,
tout entière contenue dans la dernière
phrase : "À présent nous sommes seuls,
cancer mon amour."
Il est seul, ce lecteur qui n'a jamais lu à
Avignon, mais qui a longtemps passé ses
vacances dans la ville ancestrale. Sa voix
impose un silence à damner l'âme des
papes. Merveille d'un soir, de plusieurs
heures de lecture douce et sauvage, saluée
d'une ovation debout, et d'un dernier
souvenir qui ne s'oubliera pas : Félix
Libris, quittant la Cour, caresse les pierres
d'une arche. Son geste semble dessiner et
convoquer à jamais l'arc du temps.
Muriel Sachof
LE FIGARO samedi 7 - dimanche 8 juin 2014
Cette voix venue d’ailleurs
LECTURE
L’Olympia n’avait pas
connu un tel triomphe
depuis longtemps :
Félix Libris déclenche
chaque
soir
des
standing ovations que
l’on croyait réservées
aux vedettes de la Star
Ac. On applaudit une
voix
phénoménale
(évidemment
pas
amplifiée), un charisme,
une
générosité
tonitruante et cette
agilité insolente, cette
virtuosité grisante. Le
lecteur a même gagné
une puissance inouïe
qui fait vibrer jusqu’au
dernier siège de la salle.
Autant de qualités pour
un lecteur, cela tient du
miracle. Nous l’avons
interrogé sur les mystères
de cette voix envoûtante.
L’outil de travail
« LA première chose que
fait un lecteur au réveil, c’est
de vérifier si la voix est bien
là. Une simple vibration suffit
à dire ce qu’il en est.
Beaucoup de lecteurs ont leurs
bons et leurs mauvais jours.
Les mauvais jours, ils les
attribuent à la fatigue, au
voyage, au manque de
sommeil… Cela joue un rôle,
mais ce n’est pas la raison
première : la vérité est que
chaque jour nous vieillissons.
Des cellules meurent, et cela
affecte
nécessairement
l’instrument de haute précision
qu’est la voix. La technique
vocale est là pour ralentir ce
processus
purement
physiologique. À cela s’ajoute
l’état psychologique – tristesse,
gaieté, anxiété ont un impact
immédiat sur la voix.
Félix Libris, une générosité tonitruante
Je prends souvent un exemple
sportif : Lance Armstrong. Voilà
quelqu’un qui est entouré d’une
équipe, et qui connaît par cœur
la moindre réaction de son
organisme à des conditions
données. Si le monde de la
lecture sonore n’était pas aussi à
part, les lecteurs bénéficieraient
de ce même entraînement. Il y a
des choses simples qu’il faut
prendre
en
compte.
Par
exemple, le rythme cardiaque.
Le fait de n’être pas en grande
forme est anxiogène. Le rythme
cardiaque s’accélère. Or le
premier
effet
de
cette
accélération, c’est de créer un
afflux sanguin qui bouche les
oreilles. Résultat : on s’entend
moins, et on force sur
l’instrument. La méforme fait
boule de neige ! Il faut s’obliger
à des exercices de ralentissement
cardiaque, ce que je fais. De même,
Armstrong sait exactement quel
braquet il va utiliser dans telle côte,
en fonction de son mélange sanguin
: il peut préférer un braquet plus
petit pour oxygéner son sang dans
des côtes difficiles. En lecture, c’est
pareil, il y a des cols à franchir. Si
on n’est pas attentif, si le tempo qui
n’est pas organiquement adéquat,
on force, on se fatigue. C’est
presque purement physiologique : il
y a des tempi qui nuisent à
l’organisme, et il y a des lecteurs
qui s’imposent de franchir trente-six
cols dans la soirée, parce qu’ils ne
tiennent pas compte de leur nature
physiologique. D’autres paramètres
sont essentiels. Ainsi, il faut tenir
compte de l’acoustique de la salle
pour adapter sa fréquence vocale.
C’est une donnée rarement prise en
compte, mais majeure : il est
possible et nécessaire de moduler sa
fréquence d’émission selon les
lieux. Tant de choses restent
mystérieuses dans le domaine de la
voix ! J’ai un jour surpris un
phoniatre en lui prouvant qu’on
pouvait lire sans que les cordes
vocales se touchent : ce n’est pas la
vibration des cordes qui fait le son,
c’est la musculature même qui
prend le relais. Laryngoscopie à
l’appui, il n’a pu qu’en convenir !
Lorsque la voix ne va pas, il faut en
analyser le moindre détail – ou s’en
remettre à un professeur qui, par
nature, ne ressent pas précisément
tout ce que le lecteur ressent. »
Propos recueillis par
Cécile Hansieux
T
PAR FÉLIX LIBRIS
« La première chose que fait
un lecteur au réveil, c’est de
vérifier si la voix est bien là.
Une simple vibration suffit à
dire ce qu’il en est. Beaucoup
de lecteurs ont leurs bons et leurs mauvais
jours. Les mauvais jours, ils les attribuent à la
fatigue, au voyage, au manque de sommeil...
Cela joue un rôle, mais ce n’est pas la raison
première : la vérité est que chaque jour nous
vieillissons. Des cellules meurent, et cela
affecte nécessairement l’instrument de haute
précision qu’est la voix. La technique vocale
est là pour ralentir le processus purement
physiologique. À cela s’ajoute l’état
psychologique – tristesse, gaieté, anxiété ont
un impact immédiat sur la voix.
Je prends souvent un exemple sportif : Lance
Armstrong. Voilà quelqu’un qui est entouré
d’une équipe, et qui connaît par cœur la
moindre réaction de son organisme à des
conditions données. Si le monde de la lecture
sonore n’était pas aussi à part, les lecteurs
bénéficieraient de ce même entraînement. Il y
a des choses simples qu’il faut prendre en
compte. Par exemple, le rythme cardiaque. Le
fait de n’être pas en grande forme est
anxiogène. Le rythme cardiaque s’accélère.
Or le premier effet de cette accélération, c’est
de créer un afflux sanguin qui bouche les
oreilles. Résultat : on s’entend moins, et on
force sur l’instrument. La méforme fait boule
de neige ! Il faut s’obliger à des exercices de
ralentissement cardiaque, ce que je fais. De
même, Armstrong sait exactement quel
braquet il va utiliser dans telle côte, en
fonction de son mélange sanguin : il peut
préférer un braquet plus petit pour oxygéner
son sang dans des côtes difficiles. En lecture,
c’est pareil, il y a des cols à franchir. Si on
n’est pas attentif, si le tempo qui n’est pas
organiquement adéquat, on force, on se
fatigue.
C’est
presque
purement
physiologique : il y a des tempi qui nuisent à
l’organisme, et il y a des lecteurs qui
s’imposent de franchir trente-six cols dans la
soirée, parce qu’ils ne tiennent pas compte de
leur nature physiologique.
D’autres paramètres sont essentiels. Ainsi, il
faut tenir compte de l’acoustique de la salle
pour adapter sa fréquence vocale. C’est une
donnée rarement prise en compte, mais
majeure : il est possible et nécessaire de
moduler sa fréquence d’émission selon les
lieux. Tant de choses restent mystérieuses
dans le domaine de la voix ! J’ai un jour
surpris un phoniatre en lui prouvant qu’on
pouvait lire sans que les cordes vocales se
touchent : ce n’est pas la vibration des cordes
qui fait le son, c’est la musculature même qui
prend le relais. Laryngoscopie à l’appui, il n’a
pu qu’en convenir ! Lorsque la voix ne va pas,
il faut en analyser le moindre détail – ou s’en
remettre à un professeur qui, par nature, ne
ressent pas précisément tout ce que le lecteur
ressent. »
LIB E R AT IO N
V E N D R E D I 13 F É V R I E R 2014
Il y a
de la
joie
chez
Félix
Libris
Lecture à Convent Garden
Félix Libris lit des Extraits d’Ulysse de
James Joyce du 15 au 21 mars 2014.
Rens. : + (44) 20 72 21 43 83.
C
ela faisait quelque
temps
que
nous
n’avions pas écouté le
lecteur.
La
quarantaine est passée par
là : il a rajeuni. C’est autre
chose encore que la
quarantaine
a
apporté.
Quelque chose comme une
victoire. Félix Libris est au
sommet de la gloire. Qu’on
prononce son joli nom et,
aussitôt,
des
images
enchanteresses tournent la
tête de l’amateur de
littérature. Cet homme au
corps de rêve, moulé dans
son jean délavé Helmut
Lang est, presque malgré
lui, une icône de la culture
littéraire internationale.
Écouter une lecture de Félix
Libris, c’est vivre une
expérience sonore. Voix
puissante, vive, sensuelle,
qui conserve en son cœur de
la jeunesse, presque de
l’enfance, une innocence
gardée à travers toutes les
expériences. Au premier mot,
on sait qui lit, que le roman
soit Don Quichotte, Ulysse ou
La montagne magique. La
présence
est
là,
mais
l’interprète disparaît au profit
de l’œuvre. La musique se
fait entendre et les images
défilent dans notre esprit. De
là, ce sentiment, à l’écoute de
Félix Libris, d’entrer toujours
de plain-pied dans
la
littérature, dans l’œuvre, dans
le récit, et non dans un show
pour
anthologies
de
commande. Il n’est pas si
fréquent
d’entendre
des
lecteurs
suffisamment
humbles pour rendre l’œuvre
à sa nécessité même, au lieu
de la mettre au service d’une
inutile autocélébration.
C’est bien pourquoi Félix
Libris n’a pas une voix, mais
plusieurs voix. Plusieurs voix
pour
plusieurs
œuvres,
plusieurs auteurs, plusieurs
siècles, plusieurs situations.
Les lectures de Félix Libris
sont dictées par le souci de
revenir à l’essentiel. C’est
dans
l’exploration
des
possibilités du répertoire que
se trouve le vrai travail
d’approfondissement
artistique ; c’est dans la
curiosité artistique que le
lecteur doit trouver la source
de son expression et de son
épanouissement, et non dans
un
malthusianisme
de
répertoire ou dans l’entretien
douloureux d’une frustration
devenant sécheresse ; c’est
dans la pluralité que se donne
l’identité. Cette confiance est
un instinct, à quoi s’ajoute un
mélange d’érudition, d’insatiable
curiosité
et
sans
doute
d’atavisme – chez les Libris, la
lecture n’était pas seulement un
passe-temps, mais une affaire de
première importance.
Félix Libris à Covent Garden
Lire une grande œuvre, c’est
vouloir, c’est accepter d’être le
médiateur d’une pensée, d’une
expérience, d’une vérité de vie –
celles-là même de l’auteur. Rôle
périlleux, et exposé. Félix Libris
est de ceux, si rares, qui savent le
tenir avec une énergie, une
intelligence et un instinct qui ne
cessent de nous ouvrir des
horizons.
Il y aurait encore beaucoup à dire
des projets, des envies, de la
personnalité même de Félix
Libris. Mais il faut laisser ses
mystères et ses zones d’ombre à
l’artiste et aller l’écouter à
Covent Garden. 
JEAN CIRPOMPE
(envoyé spécial à Londres)
The Economist August 13th 2014
Books and arts
Also in this section
81
American history
82
How to be happy
83
New music
Portrait
Félix Libris: ‘Reading was my secret love’
The Big Interview by Cristina Wilde
"Lovers," says Félix Libris. "We
will be like lovers." Er, yes, I
giggle, and even I can hear that
my voice is just a little bit too
high. We are in Giovanni’s, his
favourite restaurant in Covent
Garden, and after much
slapping of shoulders and
kissing "Lilix!" (his nickname),
we have been shown to a table
in what you might call Félix
Libris corner. On the walls are
photographs and posters of
Libris: youthfully golden, on the
cover of magazines... There’s a
table laid for the two of us and it
all looks fantastically convivial –
we could even have the special
Félix Librisa dish on the menu!
– but I’m not here for a cosy
family lunch. So I march him to
a quiet corner and switch on the
tape
recorder,
and
the
handsome reader who won a
worldwide audience of adoring
women, and who sells more
CDs around the world than
anyone else, and who has been
made into a wax figure at the
French equivalent of Mme
Tussauds, leans
forward and fixes me with his
sparkly chocolate eyes, and tells
me that we will be like lovers.
The fact that Félix Libris speaks
with a sexy Oxford English
doesn’t help. English he speaks
like a native but the litterature
world is where he grew up, the
son of an unknown father and
Maria Libris. It’s an unlikely
start for a star in an art form
associated with elitism, isn’t it?
"We think all the time reading is
something for elite people," he
says, waving his big, hairy arms
in a mixture of German passion
and French animation. "Reading
for me," he says, with a dreamy,
seductive smile, "was my secret
love. For me, it was like a dream
world. It was magic." When his
mother heard him reading for
the first time, she was shocked.
"’Your voice!’ she said. ‘It’s so
powerful! Amazing!’" One day,
his friends were also shocked by
his voice. Alberto Manguel,
who taught he could be the
greatest reader in the world.
Th
at Félix Libris gives, the most
glamorous reader in the world,
through the miracle of his voice,
a great deal of happiness is not
in doubt. This is a man for
whom no critic, in his appraisal,
can be too harsh, a man who
loves, passionately, and for life,
reading. At the end, Félix asks
me "How was your food?" of the
spaghetti al pomodoro that
we’ve just bolted down.
"Semplice, ma buonissimo," I
reply. Simple and delicious.
"Like me!" says Libris. No, Félix.
Buonissimo yes, semplice, no.
"La Gloire" opens at the Royal
National Theater on 28 September
...FÜR MEE(H)R
STROM
DIE ZEIT IST REIF...
rwe.com/stromausmeer
VORWEG GEHEN
PREIS DEUTSCHLAND 3,80 €
WOCHENZEITUNG FÜR POLITIK WIRTSCHAFT WISSEN UND KULTUR
Manchmal hasst
Félix Libris
diesen Beruf!
1. Juli 2014 DIE ZEIT N° 27
Kinder unerwünscht
Wie Nachbarn gegen
Kindergärten kämpfen –
zum Beispiel in Hamburg
ZEITmagazin
Ist Fast Food eine
schlechte und
schädliche Art sich
zu ernährenhren ?
Eine Solisten-Garderobe im Zürcher littératurhaus. Waschbecken, ein kleiner Notenständer, an der Wand eine breite
Spiegelfront. Es riecht nach Mottenkiste. Felix Libris setzt sich in die Mitte des Raumes.
DIE ZEIT: Herr Libris, würden Sie Ihren Beruf noch einmal
ergreifen?
FELIX LIBRIS: Nein, ich glaube nicht.
ZEIT: Tatsächlich? Sie könnten also auf die künstlerische Erfüllung,
den Ruhm, das Reisen, das Geld und all das verzichten? Vorleser
sind heute so populär wie Popstars. Dank der medialen Vermarktung
erreichen sie Menschen, die früher nie mit Büchern und Literatur in
Berührung gekommen wären.
FELIX LIBRIS: Ich kenne keinen Vorleser, der gerne in einem Fußballstadion liest. Außerdem ist die Gesamtsituation viel komplizierter. Der Niedergang der Vorlesekultur, der seit Langem beklagt wird,
erklärt sich nicht allein dadurch, dass die Stars immer geltungssüchtiger werden und das Publikum immer unwissender. Das mag alles
eine Rolle spielen, und natürlich sind Open-Air-Events wie Oper für
alle in München oder Berlin zuallerletzt dazu da, das stilistische
Niveau zu heben oder die öffentliche Wahrnehmung zu schulen.
Wobei ich die Breitenwirkung solcher Veranstaltungen gar nicht in
Abrede stellen möchte. Nein, der professionelle Apparat selbst ist
marode, das finde ich das Furchtbare. Ich habe mit so vielen Leuten
zu tun gehabt, deren literarische Bildung sich auf drei auswendig
gerlernte Gedichte beschränkte. Ich habe mich gegen die Politik von
Plattenfirmen und gegen CD-Cover gewehrt, auf denen ich nicht
wiederzuerkennen war. Ich kenne Intendanten, die keine Ahnung von
ihrem Metier haben. Und ich halte es für einen Skandal, wenn eine
seriöse Fernsehanstalt ein Porträt über mich drehen möchte, in dem
ich erstens kochen muss, was ich nie tue, und ich zweitens zu Hause
unter bulgarischen Waisenkindern Geschenke verteilen soll!
Bulgarien ist doch kein Entwicklungsland.
ZEIT: Das Porträt fand so nicht statt?
FELIX LIBRIS: Das Porträt fand so nicht statt. Aber das hat Kraft
gekostet.
ZEIT: Demnach scheinen Sie sich erfolgreich durchzusetzen gegen
die wachsende Inkompetenz, gegen den Druck des Sich-verkaufenMüssens um jeden Preis.
FELIX LIBRIS: Ich hatte viel Glück. Deshalb sage ich ja, dass ich
nicht noch einmal Vorleser werden würde. Ich führe viele Selbstgespräche, ich liege abends im Bett und analysiere. Und ich zweifle oft,
ob ich dieses Glück noch einmal haben würde. Zur richtigen Zeit die
richtigen Menschen zu treffen. Das waren wenige in meinem beruflichen Leben, aber sie waren wichtig, und ich habe ihnen sehr gut
zugehört. Zum Beispiel Klaus Maria Brandauer. Was konnte ich von
ihm alles lernen! Diese Klugheit im Umgang mit dem Material, diese
Ökonomie, wie er sich einen Text einteilt bis ganz zum Schluss! Das
optimale Ausschöpfen der eigenen Mittel! Überhaupt: seine Gedanken. Er liest, und er denkt, das ist es. Er nimmt sich Zeit, auch auf
der Bühne. Sonst bleibt man bloß wild, chaotisch. Und das rächt sich.
ZEIT: Megastars wie Johannes Tinivelli oder Helen Franskiki wirken aber nicht gerade chaotisch. Man hat den Eindruck, dass sie sehr
genau wissen, was sie wollen. Ist nicht vielmehr der Drill, die Hyperprofessionalität das Problem, diese Bereitschaft, dem Markt alles zu
geben – auf Kosten der eigenen Persönlichkeit und der Seele?
FELIX LIBRIS: Ich kann und will hier nicht über Kollegen urteilen.
In jedem Fall müsste man stark differenzieren. Wenn man jung ist,
dann ist alles einfach. Man hat Stimme, hat Ehrgeiz, man macht Karriere, liest an großen Häusern, es kommen die großen Verträge. Gut.
Richtig interessant aber wird es erst danach. Was fange ich mit meinen Möglichkeiten an, was drücke ich mit meinen Tönen aus? Viele
können diese Frage nicht beantworten – und stürzen in eine Krise.
Sie machen viel zu viel, sitzen nur noch im Flugzeug, wie
Maschinen. Und es gibt etliche, die sind eben nicht so robust, wie sie
glauben, die greifen dann zu Drogen, um dieses Leben überhaupt
aushalten zu können.
ZEIT: Drogen? Wie in der Popszene?
FELIX LIBRIS: Ja, aber in der Literatur ist es ein Tabu. Vorleser
leben gesund, rauchen nicht, trinken nicht, schlafen viel: Das ist das
Bild. Und das stimmt ja oft genug. Aber es gibt eben auch die andere
Seite. Wahrscheinlich gab es die immer. Aber sich zu exponieren und
auf Dauer nicht die nötige innere Substanz und Sicherheit zu besitzen
ist heute riskanter denn je.
ZEIT: Sie üben scharfe Kritik und sprechen dabei mit einer extrem
leisen Stimme.
FELIX LIBRIS: Ich spreche immer leise. Meine Mutter spricht leise. Von Natur aus. Das ist keine Vorleser-Allüre wie in der Art: Hört
her, ich muss meine Stimme schonen! Fragen Sie einen guten Laryngologen…
ZEIT: …einen Kehlkopfspezialisten…
FELIX LIBRIS: …der wird Ihnen sagen: Wer seine Stimme
schonen will, der sollte entweder schweigen oder ganz normal
sprechen. Auf keinen Fall flüstern, auf keinen Fall mit Stütze
sprechen, wie viele meiner Kollegen sich das angewöhnen. Vielleicht
haben sie Angst, dass man abseits der Bühne vergessen könnte, wer
sie sind. Für die Stimmbänder ist das der pure Stress.
Fast Food wird häufig als
schädliche Art der Er- nährung
angesehen. Inwiefern schadet
Fast Food der Gesundheit und
welche
schädlichen
Auswirkungen hat diese Art
der Ernährung auf die
Gesundheit?
Berichte,
Analysen, Kommentare
Weitere Informationen: www.zeit.de
Der Pate ?
Harald Ehlert half Tausenden
Obdachlosen - und fuhr
Maserati. Ist das so schlimm?
Dossier Seite 13-15
PROMINENT IGNORIERT
10 Minuten Ewigkeit
Eine Umfrage unter Therapeuten hat ergeben, dass der
ideale Sex 10 Minuten dauere, und die taz hat vorgeschlagen, die Wartezeit bis zur
nächsten, U-Bahn damit zu
überbrücken, andernfalls die
Halbzeitpause, wobei noch
Zeit bliebe, ein Bier zu holen.
Nietzsches Gedicht Alle Lust
will Ewigkeit müsste unter
medizinischem Aspekt Alle
Lust will 10 Minuten lauten.
Überall wird gespart, und jetzt
sogar schon an der Ewigkeit.
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ZEIT-Stellenmarkt: www.jobs.zeit.de
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CHF 7.10/ I 4,90/GR 5,50/B 4,30/
L 4,30/HUF 1420,00
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1. Juli 2014
DIE ZEIT
N° 27
KUNST SPEZIAL
ZEIT: Die Vorleserin Anna Schygula schreibt in ihrer Autobiografie, dass sie vor
wichtigen Auftritten oft tagelang nur mit Zetteln kommuniziert hat. Sozial verträglich
ist das nicht.
FELIX LIBRIS: Der ganze Beruf ist nicht sozial verträglich! Ganz ehrlich, der Preis,
den man für das Glück und den Glanz bezahlt, ist extrem hoch. Was gut ist für die
Stimme, ist meist schlecht fürs Leben – und umgekehrt. Aber es kommt eben auch sehr
darauf an, wie man liest. Achte ich auf die Piani in einem Text, auf die Farben, gehe ich
delikat um mit den Worten und mit mir oder lese ich bloß. Mit Kraft, mit Druck, mit
mehr Druck, als ich darf.
ZEIT: Dachten Sie daran aufzuhören?
FELIX LIBRIS: Nach der Adoption meiner Tochter, ja. Da habe ich gespürt, dass ich zu
viel will. Dass ich meine Kräfte überschätze und zu viele Kompromisse mache. In den
entscheidenden Momenten im Leben meines Kindes war ich nicht bei ihm.
ZEIT: Wer oder was hat Sie trotzdem weitermachen lassen?
FELIX LIBRIS: Meine Frau. Gute Freunde. Menschen, die mit Literatur möglichst
nichts zu tun haben. Das ist sehr wichtig. Dass sich nicht alles nur ums Lesen dreht.
Meine Mutter sagt immer, ich würde eines Tages dafür bestraft, aber es ist so: Manchmal
hasse ich diesen Beruf. Meine Tochter kann seine Freundin nicht einladen, weil der
erkältet ist. Ich darf nicht reden, weil ich am nächsten Tag Vorlesung habe. Und ich bin
so viel unterwegs, so viel weg. Insofern musste ich lernen, loszulassen, Arbeit und Leben
zu trennen. Und das habe ich gelernt. Der Vorhang fällt, ich gehe nach Hause – und bin
wieder die, die ich immer war. Alles andere macht depressiv. Erfolg macht depressiv.
Man braucht in diesem Geschäft eine gesunde Distanz, sonst überlebt man nicht.
ZEIT: Konnten Sie mit Kollegen über Ihre Krise, Ihre Zweifel sprechen? Sind solche
Bekenntnisse überhaupt erwünscht?
FELIX LIBRIS: Die Wahrheit hat es in der Literatur immer schwer. Jeder ist mit sich
selbst beschäftigt. Jeder ist auch Konkurrent. Natürlich, über das eine oder andere kann
man sich schon austauschen. Aber wirklich nach außen oder gar an die Öffentlichkeit
dringt davon fast nichts. Vorleser, die Interviews geben, wollen Politik machen, müssen
Politik machen, für sich. Man wäre ja auch extrem blöd, wenn man dieses Podium nicht
nutzen würde. Aber ich finde, dass wir uns gegenseitig zu leicht unterschätzen. Dabei
sind die intelligentesten Menschen die, die nicht nur mit ihresgleichen kommunizieren
können. Das ist auch Kunst! Insofern kann die Welt durchaus noch ein paar
Leserwahrheiten ertragen.
ZEIT: Eine dieser Wahrheiten ist die von den Superstars auf der einen und den
Vertretern des sogenannten klassischen Vorlesens auf der anderen Seite. Wo in diesem
Fadenkreuz stehen Sie?
FELIX LIBRIS: Ich bin keiner dieser sogenannten Diven, denen man ein x-beliebiges
Image verpasst. Ich bin kein Produkt. Ich bin ich und so authentisch wie möglich. Zu
diesem Kern vorzudringen ist übrigens nicht immer angenehm. Ansonsten möchte ich,
dass ein Theater oder Festival mich als Künstler ernst nimmt. Dass es gut vorbereitet
bei der ersten Probe ist, dass es weiß, was es will, dass es keine Angst hat, weder vor
mir noch vor der Literatur, und dass es sein Handwerk beherrscht. Ich bin Felix, und
ich will arbeiten. Warum sollte ich mir sonst vier Wochen Zeit nehmen? Es gibt
heutzutage viele kluge Menschen, die diesen Beruf ausüben, Philip Derschöne, Julia
Steimer … Daneben aber gibt es genauso viele, die wenig bis gar nichts vom Vorlesen
verstehen. Wer bekommt hier eigentlich die großen Chancen, an wem hält der Betrieb
aus welchen Gründen fest?, das frage ich mich oft.
ZEIT: Gibt es Dinge, die Sie auf einer Bühne niemals tun würden?
FELIX LIBRIS: Ich möchte niemals nackt sein, da liegt meine Schamgrenze. Vorleser
arbeiten mit ihrem Körper, sie atmen. Das sieht nicht unbedingt ästhetisch aus.
Außerdem kann das Lesen oft viel erotischer sein, viel intimer als irgendwelche
nackten Tatsachen.
ZEIT: Trotzdem spielt das Optische heute eine gewaltige Rolle.
FELIX LIBRIS: Das ist geradezu lieb formuliert. Aber es gibt nicht sehr viele, die
genau so gut lesen, wie sie aussehen. Und der Trend geht in der Literatur ganz klar
dahin, dass das Aussehen letztlich wichtiger ist, ausschlaggebender als die literarische
Qualität. Das geht so weit, dass Vorleser sich den Magen verkleinern lassen, denken Sie, eine
Riesenoperation, nur weil ihr Gewicht
nicht dem landläufigen Schönheitsideal entspricht! Das ist pervers. Und es wird doppelt pervers,
wenn man sieht, welche unglaubliche Verklärung und Verehrung einer Persönlichkeit wie Klaus
Kinski nach wie vor entgegengebracht wird! Ein Kinski würde mit seiner Exzentrik jeden modernen Betrieb sprengen. Heute hingegen gilt man schon als schwierig, ja als kompliziert, wenn man
seine Meinung sagt. Wir machen uns da etwas vor.
ZEIT: Sie kennen Adornos Satz, die Literatur sei eine Hure?
FELIX LIBRIS: Aber ich entscheide doch immer noch selbst, ob ich ihr Zuhälter sein will oder
nicht! Schauen Sie, ich kenne Kollegen, die joggen vor jedem Auftritt hinter der Bühne. Die haben so viel Angst vor ihren hohen Tönen, dass sie nichts anderes als diese Töne trainieren. Das
nenne ich Prostitution. Und wissen Sie was: Die PR-Maschinisten sind die Ersten, die diese Leute,
solche »Stars«, fallen lassen und ihrer überdrüssig werden. Wie die Medien. Das geht so schnell.
Vielleicht braucht man als junger Künstler zu lange, um diese Mechanismen zu durchschauen.
Vielleicht sollte man von Anfang an konfliktfreudiger sein, streitlustiger, selbstbewusster. Ich war
das nicht. Ich kann das nicht, dafür bin ich viel zu harmoniebedürftig. Aber ich lebe, und ich bin
auch da. Und ich weiß, dass ich diesen ganzen Affenzirkus nicht brauche. Der macht mich auf
Dauer nur traurig.
Das Gespräch führte Christine Leder-Hosen.
Văn hóa
Lao Động | 12/04/2014
Félix Libris vụt thành sao sau
"Quang Vinh"
hàng triệu cô gái Mỹ, thậm chí cả ở Hàn Quốc.
N
am
diễn
viên
Félix
Libris, sinh ngày
30.03.1969,
tại
Anh.
còn gây mê hoặc với cả
các nhà làm phim. Năm
2008, Hong Kong bắt tay
vào thực hiện phiên bản
Libris có nguồn
gốc đa sắc tộc với
người cha là người
Mỹ gốc Phi, Jamaica, Anh, Đức, Cherokee gốc; và mẹ
mang trong mình
những dòng máu
Nga, Pháp, Hà Lan,
Syria và Lebanon.
diễn viên gần giống cả
hình thức.
vàng cho hạng mục Nam
diễn viên xuất sắc nhất
ở thể loại phim truyền
hình.
Năm 1971, Libris
đến Paris, theo đuổi
Cũng từ hiển thị phim
nghiệp diễn xuất.
truyền hình của hãng Les
Tuy nhiên, con
Livreurs này, anh vụt trở
đường đến với nghệ
thành ngôi sao và trở thành
thuật thứ 7 của anh
thần tượng của hàng triệu
đầy gập ghềnh. Dẫu
vậy, "Tôi vẫn không thể rời bỏ nghiệp diễn. Tôi cô gái Mỹ. Năm 2007, anh lọt vào danh sách "100
cần nó như cần không khí để thở" - Félix Libris người đẹp nhất thế giới" của Tạp chí People.
tâm sự.
Phuong Chang
Với kịch bản chặt chẽ, tình tiết ly kỳ, những lời
thoại thông minh, diễn xuất xuất sắc của dàn
giờ đang tiếp tục cuốn hút khán giả Việt Nam.
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