Félix Libris - Les Livreurs
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Félix Libris - Les Livreurs
par l'instar du premier batteur qui, au début du siècle, proposa aux orchestres américains de remplacer les 3 percussionnistes (un pour la Caisse Claire, l'autre à la Grosse Caisse et le dernier aux Cymbales ou Wood-Blocks) par un seul batteur, Félix Libris se propose de remplacer les 7 comédiens de L'épreuve de Marivaux par 1 seul interprète qui se produit sans costumes, sans décors, sans musique et sans mise en scène. Cette présentation simplifiée de L'épreuve de Marivaux par Félix Libris est ainsi l’occasion pour chaque spectateur de faire apparaître sur son écran mental, par le seul pouvoir des mots, une pièce du château de Monsieur Lucidor, l’habit de Maître de Frontin ou le bouquet qu’Angélique tend amoureusement à Lucidor et de se fabriquer ainsi ses propres images, son propre cinémascope. Ce type de représentation est également une façon de présenter un projet de mise en scène à un ensemble de comédiens qui vont jouer la pièce. Chaque comédien perçoit ainsi l’esprit général de la pièce (la dramaturgie), les caractères des différents personnages et les liens qui les relient entre eux. Cette explication permet, dès le départ, de faire comprendre clairement à chacun d’eux sa place tout en tenant compte de l’ensemble. Boileau a dit : Ce que l’on conçoit bien, s’énonce clairement. Il est juste d’ajouter : Ce qui s’énonce clairement se conçoit mieux. Ce spectacle sollicite ainsi l’imaginaire du public, offre un axe pédagogique et présente de notables avantages économiques (1 seul artiste sur scène) e spectacle de L'épreuve de Marivaux par Félix Libris a été enregistré au théâtre Louis Lumière (Paris 20e) le 17 novembre 2014. Vous pouvez écouter la captation sonore du spectacle en cliquant sur : L’épreuve de Marivaux par Félix Libris élix Libris est une star internationale de la lecture à haute voix. Idolâtré dans le monde entier, il lit tous les grands auteurs en langue originale. Il est, à en croire la presse et même certains de ses détracteurs du début, l’un des plus grands sinon le plus grand lecteur du moment ! BIOGRAPHIE Félix Libris est né à Berlin (Charlottenburg) le 30 mars 1969. Il grandit à Berlin et arrive à Paris en 1976. C’est là, dans un grand appartement du boulevard Haussmann que Félix Libris fait ses premières lectures aux nombreux invités de passage (Romy Schneider, Klaus Kinski, Anna Schygulla, etc.) La mère de Félix Libris (Maria Libris) exerce la profession de danseuse dans différents music-hall berlinois et parisiens. Elle est issue d’une longue lignée qui remonte à Agathe-Sidonie Laborde, qui fut la lectrice-adjointe de la Reine Marie-Antoinette de décembre 1778 jusqu’à juillet 1789 dans le cabinet de lecture du petit Trianon. Chantal Thomas s’inspire d’elle dans son roman Les adieux à la reine (éditions Seuil 2002) La paternité pour Félix Libris demeure jusqu’à aujourd’hui incertaine. Sa mère pense qu’il s’agit, soit de Fred Grandy, acteur américain (interprète de Gopher dans la célèbre série La croisière s’amuse), soit de Bruno Schleinstein (interprète principal dans L’énigme de Kasper Hauser de Werner Herzog). Félix ne fréquente ni le collège ni le lycée. Sa mère confie son éducation à différents précepteurs jusqu’à sa majorité. Il est reçu ensuite au Conservatoire d’Art dramatique puis aux Arts décoratifs où il suit les cours tout en commençant ses lectures dans les bars. Le succès arrive rapidement et tout le monde connaît la suite. Félix Libris n’a ni frère, ni sœur, ni parents (hormis sa mère). Il adopte en 2006 une fille musulmane (Aïsatou) d’origine malienne et un garçon juif (Jacob) d’origine israélienne. En 2007, il crée le personnage de Félix Libris avec lequel il présente des spectacles et des Master Classes. Avec ses associés Morgane Cuoc, Pauline Callois et Pierre-Benoît Roux, il développe sur YouTube toute une communication humoristique à base de clips, web-séries, témoignages, articles de presse, blagues téléphoniques, etc. Il est Diplômé du Conservatoire d’Art Dramatique de Strasbourg (1er Prix de diction ; 1er Prix de comédie classique ; 1er Prix de comédie moderne), de l’École des Arts Décoratifs (DNSAP - élève du sculpteur Sarkis) et titulaire d’une Maîtrise d’études théâtrales à l’Université Paris-Sorbonne (Paris III). Après ses études, il exerce les professions de comédien et de scénographe dans différents théâtres en France (Nouveau Théâtre d’Angers, Comédie de Caen, Théâtre National de Strasbourg, Théâtre de l’Est Parisien, etc.). Depuis 1995 il se consacre à la lecture à haute voix et fonde Les Livreurs ( www.leslivreurs.com ) avec Dominique Vannier et Jean-Paul Carminati. Il se produit dans des salles de spectacles à Paris (New Morning, La Cigale, Le Divan du Monde, Le Cabaret Sauvage, Théâtre de la Colline, Studio Théâtre de la Comédie Française, Théâtre du Splendid, Auditorium du Louvre, Centre Georges Pompidou, Musée Carnavalet, Musée d’Art et d’histoire du Judaïsme, Bibliothèque Nationale de France, Université Paris Sorbonne (Paris IV), Institut français de la mode, etc.), en régions (Printemps de Bourges, Festival Etonnants Voyageurs, Festival de la correspondance à Grignan, Les Boréales de Normandie, etc.) et à l’étranger (Prix Prince Pierre de Monaco, Maison Internationale des Littératures à Bruxelles et dans différents Instituts français : Londres, Berlin, Istanboul, Vilnius, Rome, etc.) Depuis 2006, il enseigne la lecture à haute voix à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), l’Art oratoire à l’Université Assas (Paris II) et à l’Institut Catholique de Paris. Il intervient également comme conférencier à L’Institut Français de la Mode et à Science Po Paris ainsi que dans différentes entreprises (Total, Roche, Chanel, France 5, Crédit Mutuel, Caisse des Dépôts et Consignations, CIC, Air France, FNAC, Virgin Megastore, SNCF…) oute la communication est faite autour de Félix Libris et propose tout un système artistique fondé sur l’ambiguïté et la complexité des relations entre réalité et fiction dans le paysage littéraire d’aujourd’hui. Elle utilise le langage médiatique actuel (web-series, réseaux sociaux, marketing, presse) pour construire le personnage d’une star internationale. Le public est alors pris à partie et interpellé sur sa capacité à distinguer le vrai du faux et se trouve confronté à son envie de se mettre à croire à la fiction médiatique et littéraire pour qu’elle devienne réalité. Un jeu avec les frontières floues du mythe et du réel. Les relations avec les organisateurs et la presse sont prises en charge par Serge Varolin ( [email protected] ), secrétaire particulier de Félix Libris. Serge Varolin est le fils de Jonathan Quayle Higgins III, majordome britannique, ancien soldat de l'armée des Indes. Père et fils n’ont jamais pu s’entendre. Serge a préféré la littérature à l’armée. Son père apprenant l’engagement de son fils pour Félix Libris décide de le renier et de le déshériter. Serge ne regrette rien, non, rien de rien. Serge Varolin considère que sa fonction de secrétaire particulier n'est pas un travail, mais une quête, une vocation, un sacerdoce, une œuvre à accomplir. Il se voue à son maître, entièrement, comme on entre en religion. C’est un être étrange. Nul ne sait d'où il vient. Il a ni femme, ni enfants, ni famille, hormis celle de son Maître : Félix Libris. Serge Varolin est aussi écrivain mais ses œuvres n'intéressent pas les éditeurs. Son rêve, le plus intime, serait que Félix Libris lise un jour un de ses poèmes. PARTENAIRES es Livreurs ( www.leslivreurs.com ) ont débuté séparément dans divers cafés parisiens avant de se fédérer en production vers le milieu des années 1990. Chacun doté d’une solide formation en matière artistique, ils ont acquis collectivement une grande expérience de la scène, jusqu’à disposer d’une régie autonome et produire leurs événements, toujours autour de la lecture à voix haute de textes de qualité. Au fil des années, soutenus tant par des professionnels reconnus (universitaires, artistes, éditeurs, auteurs, journalistes, intervenants culturels) que par un public enthousiaste, toujours plus jeune et nombreux, ils ont porté par la magie de leur Bal à la Page la voix des plus grands auteurs classiques et contemporains sur des scènes marquantes de la capitale (Théâtre de la Colline, Studio Théâtre de la Comédie Française, Auditorium du Louvre, Centre Georges Pompidou, Musée Carnavalet, Cabaret Sauvage, Divan du Monde, New Morning, etc.). Loin d’être « parisiano-centrés », Les Livreurs se produisent autant dans la capitale qu’en régions ou à l’étranger (Angleterre, Turquie, Belgique, Bosnie, Allemagne, Lituanie, Monaco), partout où l’on souhaite entendre de la littérature. À Paris, outre une programmation variée durant toute l’année, ils se produisent quatre jours chaque automne durant le festival Livres en Tête dans le magnifique et envoûtant Réfectoire des Cordeliers, salle médiévale de 2.000 m2 et à l’Auditorium Saint-Germain (Paris 5e) pour accueillir un public fidèle de tous âges et de tous milieux sociaux, public retrouvant pour la lecture à voix haute ce que le public du TNP de Jean Vilar recherchait pour le théâtre. Plus que de simples interprètes, Les Livreurs ont aussi créé des événements originaux autour de la lecture à voix haute : le premier Concours National de Lecture à voix haute à destination des collégiens (1er Prix de la Fondation RATP en 2010), Le Son de Lecture, conférence-spectacle sur les arcanes de la lecture, et bien sûr le Bal à la Page, dont ils fêteront cette année la 17e année. Les Livreurs assurent également une intense activité d’enseignement. En particulier, conjointement avec le Service culturel de l'Université Paris-Sorbonne (Paris IV), ils ont ouvert en 2006, la Sorbonne sonore, première classe de lecture à voix haute pour des étudiants universitaires. En 2014, un atelier de perfectionnement a été ouvert pour compléter la formation. élix Libris se produit actuellement à la MPAA de Saint-Blaise où il propose depuis 3 saisons ses célèbres Master Classes Félix Libris. Mercredis 21 et 28 janvier – 20h Mercredi 11 février – 20h Mercredis 4 et 18 mars – 20h Mercredis 1er et 15 avril– 20h Mercredis 6 et 20 mai – 20h La grande star internationale de la lecture à haute voix revient pour une 3e saison autour des grands textes qui ont fait sa gloire. Pour notre bonheur, il lit et commente ses auteurs classiques et contemporains préférés : Baudelaire, Beckett, Céline, Chevillard, Gary, Huysmans, Laclos, Maupassant, Nabokov, Proust, Rabelais, Sade, Tchekhov, Volodine, et d'autres surprises... Chaque Master class de cette 3e saison est indépendante et peut s'écouter sans avoir assisté aux autres. Si Félix Libris est bien celui qui est, littéralement, « heureux par les livres », il est également celui qui procure le bonheur par les livres et dont le nom sonne alors comme une promesse pour l'auditeur sûr d'être rendu, lui aussi, felix libris. Lieu : MPAA de Saint-Blaise Adresse : 37/39, rue Saint-Blaise Paris 20e - M° Porte de Bagnolet Tarif : Gratuit Réservation : [email protected] SERGE VAROLIN ORGANISE LES TOURNÉES DE FÉLIX LIBRIS LES LECTURES CITOYENNES DE FÉLIX LIBRIS LES CHRONIQUES LITTÉRAIRES DE FÉLIX LIBRIS LES TÉMOIGNAGES SUR FÉLIX LIBRIS LES COUPS DE CŒUR DE FÉLIX LIBRIS LES REPORTAGES SUR FÉLIX LIBRIS Le Monde Mardi 14 juillet 2014 Félix Libris, hors du temps à Avignon Dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 juillet, vers 3 heures du matin, des spectateurs installaient leurs sacs de couchage devant le cloître Saint-Louis, où logent les bureaux du Festival d'Avignon. Ils voulaient être les premiers à l'ouverture, à 9 heures, pour acheter des places qui leur permettraient d'aller écouter Félix Libris lire Erdbeermund de Helmut von Schlacksahne, dans la Cour d'honneur du Palais des papes, le soir même, à 22 heures. Félix Libris à la Schaubühne de Berlin en mars 2014 À la même heure, Félix Libris entrait dans la Cour. En pleine nuit donc, à 3 heures du matin, il venait répéter, pour la première et la seule fois, sa lecture d'un soir, qu'il avait longuement préparée à Paris. Cette concordance nocturne et quasi amoureuse de sacs de couchage sur un trottoir et d’un lecteur dans la Cour, seul Avignon peut l'offrir. Au matin, quand les bureaux du Festival ont ouvert, les presque 3000 places ont été vendues, en deux heures, dans une ambiance passionnée. Et le soir, sous un ciel bleu balayé de mistral, la foule est entrée dans la Cour, où les amis de Félix Libris occupaient les premiers rangs. Parmi eux, Dominique Vannier (son agent), J. Renaudineau (son mécène), l'écrivain Jean-Paul Carminati, le hardeur Thierry Barthe, l’architecte Sylvain Ebode, la cinéaste Juliette Steimer, le nain Philippe Lebeau, L’Ermite Thierry Haag et le comédien Jean-Michel Tinivelli (arrivé en hélicoptère place de l’horloge). Les lumières s'éteignent. Le lecteur, d'un pas, rejoint la table à l'ancienne prêtée par Le Grand Café d'Avignon. Une belle table, plein centre, sur le devant de la scène. Dessus est posé un micro (France Culture diffuse en direct), une lampe bleue, un verre de vin et un caillou intrigant - on le croit là pour retenir les feuilles volantes, mais non, le lecteur lit le texte dans le livre. Il est habillé d’une chemise blanche (Kenzo), d’un pantalon noir (Armani) et chaussé de bottines mauves (Berlucci). Élégance sobre, en accord avec Erdbeermund, cette variation fatale sur la mort du désir enlacée au désir de mort. Félix Libris module le texte comme on polit une balle avant de se la tirer dans la tête, dans un monde où toute révolution est illusion. Qu'on le découvre ou l'ait lu cent fois, cette œuvre atteint au plus profond, avec la même force de frappe, tout entière contenue dans la dernière phrase : "À présent nous sommes seuls, cancer mon amour." Il est seul, ce lecteur qui n'a jamais lu à Avignon, mais qui a longtemps passé ses vacances dans la ville ancestrale. Sa voix impose un silence à damner l'âme des papes. Merveille d'un soir, de plusieurs heures de lecture douce et sauvage, saluée d'une ovation debout, et d'un dernier souvenir qui ne s'oubliera pas : Félix Libris, quittant la Cour, caresse les pierres d'une arche. Son geste semble dessiner et convoquer à jamais l'arc du temps. Muriel Sachof LE FIGARO samedi 7 - dimanche 8 juin 2014 Cette voix venue d’ailleurs LECTURE L’Olympia n’avait pas connu un tel triomphe depuis longtemps : Félix Libris déclenche chaque soir des standing ovations que l’on croyait réservées aux vedettes de la Star Ac. On applaudit une voix phénoménale (évidemment pas amplifiée), un charisme, une générosité tonitruante et cette agilité insolente, cette virtuosité grisante. Le lecteur a même gagné une puissance inouïe qui fait vibrer jusqu’au dernier siège de la salle. Autant de qualités pour un lecteur, cela tient du miracle. Nous l’avons interrogé sur les mystères de cette voix envoûtante. L’outil de travail « LA première chose que fait un lecteur au réveil, c’est de vérifier si la voix est bien là. Une simple vibration suffit à dire ce qu’il en est. Beaucoup de lecteurs ont leurs bons et leurs mauvais jours. Les mauvais jours, ils les attribuent à la fatigue, au voyage, au manque de sommeil… Cela joue un rôle, mais ce n’est pas la raison première : la vérité est que chaque jour nous vieillissons. Des cellules meurent, et cela affecte nécessairement l’instrument de haute précision qu’est la voix. La technique vocale est là pour ralentir ce processus purement physiologique. À cela s’ajoute l’état psychologique – tristesse, gaieté, anxiété ont un impact immédiat sur la voix. Félix Libris, une générosité tonitruante Je prends souvent un exemple sportif : Lance Armstrong. Voilà quelqu’un qui est entouré d’une équipe, et qui connaît par cœur la moindre réaction de son organisme à des conditions données. Si le monde de la lecture sonore n’était pas aussi à part, les lecteurs bénéficieraient de ce même entraînement. Il y a des choses simples qu’il faut prendre en compte. Par exemple, le rythme cardiaque. Le fait de n’être pas en grande forme est anxiogène. Le rythme cardiaque s’accélère. Or le premier effet de cette accélération, c’est de créer un afflux sanguin qui bouche les oreilles. Résultat : on s’entend moins, et on force sur l’instrument. La méforme fait boule de neige ! Il faut s’obliger à des exercices de ralentissement cardiaque, ce que je fais. De même, Armstrong sait exactement quel braquet il va utiliser dans telle côte, en fonction de son mélange sanguin : il peut préférer un braquet plus petit pour oxygéner son sang dans des côtes difficiles. En lecture, c’est pareil, il y a des cols à franchir. Si on n’est pas attentif, si le tempo qui n’est pas organiquement adéquat, on force, on se fatigue. C’est presque purement physiologique : il y a des tempi qui nuisent à l’organisme, et il y a des lecteurs qui s’imposent de franchir trente-six cols dans la soirée, parce qu’ils ne tiennent pas compte de leur nature physiologique. D’autres paramètres sont essentiels. Ainsi, il faut tenir compte de l’acoustique de la salle pour adapter sa fréquence vocale. C’est une donnée rarement prise en compte, mais majeure : il est possible et nécessaire de moduler sa fréquence d’émission selon les lieux. Tant de choses restent mystérieuses dans le domaine de la voix ! J’ai un jour surpris un phoniatre en lui prouvant qu’on pouvait lire sans que les cordes vocales se touchent : ce n’est pas la vibration des cordes qui fait le son, c’est la musculature même qui prend le relais. Laryngoscopie à l’appui, il n’a pu qu’en convenir ! Lorsque la voix ne va pas, il faut en analyser le moindre détail – ou s’en remettre à un professeur qui, par nature, ne ressent pas précisément tout ce que le lecteur ressent. » Propos recueillis par Cécile Hansieux T PAR FÉLIX LIBRIS « La première chose que fait un lecteur au réveil, c’est de vérifier si la voix est bien là. Une simple vibration suffit à dire ce qu’il en est. Beaucoup de lecteurs ont leurs bons et leurs mauvais jours. Les mauvais jours, ils les attribuent à la fatigue, au voyage, au manque de sommeil... Cela joue un rôle, mais ce n’est pas la raison première : la vérité est que chaque jour nous vieillissons. Des cellules meurent, et cela affecte nécessairement l’instrument de haute précision qu’est la voix. La technique vocale est là pour ralentir le processus purement physiologique. À cela s’ajoute l’état psychologique – tristesse, gaieté, anxiété ont un impact immédiat sur la voix. Je prends souvent un exemple sportif : Lance Armstrong. Voilà quelqu’un qui est entouré d’une équipe, et qui connaît par cœur la moindre réaction de son organisme à des conditions données. Si le monde de la lecture sonore n’était pas aussi à part, les lecteurs bénéficieraient de ce même entraînement. Il y a des choses simples qu’il faut prendre en compte. Par exemple, le rythme cardiaque. Le fait de n’être pas en grande forme est anxiogène. Le rythme cardiaque s’accélère. Or le premier effet de cette accélération, c’est de créer un afflux sanguin qui bouche les oreilles. Résultat : on s’entend moins, et on force sur l’instrument. La méforme fait boule de neige ! Il faut s’obliger à des exercices de ralentissement cardiaque, ce que je fais. De même, Armstrong sait exactement quel braquet il va utiliser dans telle côte, en fonction de son mélange sanguin : il peut préférer un braquet plus petit pour oxygéner son sang dans des côtes difficiles. En lecture, c’est pareil, il y a des cols à franchir. Si on n’est pas attentif, si le tempo qui n’est pas organiquement adéquat, on force, on se fatigue. C’est presque purement physiologique : il y a des tempi qui nuisent à l’organisme, et il y a des lecteurs qui s’imposent de franchir trente-six cols dans la soirée, parce qu’ils ne tiennent pas compte de leur nature physiologique. D’autres paramètres sont essentiels. Ainsi, il faut tenir compte de l’acoustique de la salle pour adapter sa fréquence vocale. C’est une donnée rarement prise en compte, mais majeure : il est possible et nécessaire de moduler sa fréquence d’émission selon les lieux. Tant de choses restent mystérieuses dans le domaine de la voix ! J’ai un jour surpris un phoniatre en lui prouvant qu’on pouvait lire sans que les cordes vocales se touchent : ce n’est pas la vibration des cordes qui fait le son, c’est la musculature même qui prend le relais. Laryngoscopie à l’appui, il n’a pu qu’en convenir ! Lorsque la voix ne va pas, il faut en analyser le moindre détail – ou s’en remettre à un professeur qui, par nature, ne ressent pas précisément tout ce que le lecteur ressent. » LIB E R AT IO N V E N D R E D I 13 F É V R I E R 2014 Il y a de la joie chez Félix Libris Lecture à Convent Garden Félix Libris lit des Extraits d’Ulysse de James Joyce du 15 au 21 mars 2014. Rens. : + (44) 20 72 21 43 83. C ela faisait quelque temps que nous n’avions pas écouté le lecteur. La quarantaine est passée par là : il a rajeuni. C’est autre chose encore que la quarantaine a apporté. Quelque chose comme une victoire. Félix Libris est au sommet de la gloire. Qu’on prononce son joli nom et, aussitôt, des images enchanteresses tournent la tête de l’amateur de littérature. Cet homme au corps de rêve, moulé dans son jean délavé Helmut Lang est, presque malgré lui, une icône de la culture littéraire internationale. Écouter une lecture de Félix Libris, c’est vivre une expérience sonore. Voix puissante, vive, sensuelle, qui conserve en son cœur de la jeunesse, presque de l’enfance, une innocence gardée à travers toutes les expériences. Au premier mot, on sait qui lit, que le roman soit Don Quichotte, Ulysse ou La montagne magique. La présence est là, mais l’interprète disparaît au profit de l’œuvre. La musique se fait entendre et les images défilent dans notre esprit. De là, ce sentiment, à l’écoute de Félix Libris, d’entrer toujours de plain-pied dans la littérature, dans l’œuvre, dans le récit, et non dans un show pour anthologies de commande. Il n’est pas si fréquent d’entendre des lecteurs suffisamment humbles pour rendre l’œuvre à sa nécessité même, au lieu de la mettre au service d’une inutile autocélébration. C’est bien pourquoi Félix Libris n’a pas une voix, mais plusieurs voix. Plusieurs voix pour plusieurs œuvres, plusieurs auteurs, plusieurs siècles, plusieurs situations. Les lectures de Félix Libris sont dictées par le souci de revenir à l’essentiel. C’est dans l’exploration des possibilités du répertoire que se trouve le vrai travail d’approfondissement artistique ; c’est dans la curiosité artistique que le lecteur doit trouver la source de son expression et de son épanouissement, et non dans un malthusianisme de répertoire ou dans l’entretien douloureux d’une frustration devenant sécheresse ; c’est dans la pluralité que se donne l’identité. Cette confiance est un instinct, à quoi s’ajoute un mélange d’érudition, d’insatiable curiosité et sans doute d’atavisme – chez les Libris, la lecture n’était pas seulement un passe-temps, mais une affaire de première importance. Félix Libris à Covent Garden Lire une grande œuvre, c’est vouloir, c’est accepter d’être le médiateur d’une pensée, d’une expérience, d’une vérité de vie – celles-là même de l’auteur. Rôle périlleux, et exposé. Félix Libris est de ceux, si rares, qui savent le tenir avec une énergie, une intelligence et un instinct qui ne cessent de nous ouvrir des horizons. Il y aurait encore beaucoup à dire des projets, des envies, de la personnalité même de Félix Libris. Mais il faut laisser ses mystères et ses zones d’ombre à l’artiste et aller l’écouter à Covent Garden. JEAN CIRPOMPE (envoyé spécial à Londres) The Economist August 13th 2014 Books and arts Also in this section 81 American history 82 How to be happy 83 New music Portrait Félix Libris: ‘Reading was my secret love’ The Big Interview by Cristina Wilde "Lovers," says Félix Libris. "We will be like lovers." Er, yes, I giggle, and even I can hear that my voice is just a little bit too high. We are in Giovanni’s, his favourite restaurant in Covent Garden, and after much slapping of shoulders and kissing "Lilix!" (his nickname), we have been shown to a table in what you might call Félix Libris corner. On the walls are photographs and posters of Libris: youthfully golden, on the cover of magazines... There’s a table laid for the two of us and it all looks fantastically convivial – we could even have the special Félix Librisa dish on the menu! – but I’m not here for a cosy family lunch. So I march him to a quiet corner and switch on the tape recorder, and the handsome reader who won a worldwide audience of adoring women, and who sells more CDs around the world than anyone else, and who has been made into a wax figure at the French equivalent of Mme Tussauds, leans forward and fixes me with his sparkly chocolate eyes, and tells me that we will be like lovers. The fact that Félix Libris speaks with a sexy Oxford English doesn’t help. English he speaks like a native but the litterature world is where he grew up, the son of an unknown father and Maria Libris. It’s an unlikely start for a star in an art form associated with elitism, isn’t it? "We think all the time reading is something for elite people," he says, waving his big, hairy arms in a mixture of German passion and French animation. "Reading for me," he says, with a dreamy, seductive smile, "was my secret love. For me, it was like a dream world. It was magic." When his mother heard him reading for the first time, she was shocked. "’Your voice!’ she said. ‘It’s so powerful! Amazing!’" One day, his friends were also shocked by his voice. Alberto Manguel, who taught he could be the greatest reader in the world. Th at Félix Libris gives, the most glamorous reader in the world, through the miracle of his voice, a great deal of happiness is not in doubt. This is a man for whom no critic, in his appraisal, can be too harsh, a man who loves, passionately, and for life, reading. At the end, Félix asks me "How was your food?" of the spaghetti al pomodoro that we’ve just bolted down. "Semplice, ma buonissimo," I reply. Simple and delicious. "Like me!" says Libris. No, Félix. Buonissimo yes, semplice, no. "La Gloire" opens at the Royal National Theater on 28 September ...FÜR MEE(H)R STROM DIE ZEIT IST REIF... rwe.com/stromausmeer VORWEG GEHEN PREIS DEUTSCHLAND 3,80 € WOCHENZEITUNG FÜR POLITIK WIRTSCHAFT WISSEN UND KULTUR Manchmal hasst Félix Libris diesen Beruf! 1. Juli 2014 DIE ZEIT N° 27 Kinder unerwünscht Wie Nachbarn gegen Kindergärten kämpfen – zum Beispiel in Hamburg ZEITmagazin Ist Fast Food eine schlechte und schädliche Art sich zu ernährenhren ? Eine Solisten-Garderobe im Zürcher littératurhaus. Waschbecken, ein kleiner Notenständer, an der Wand eine breite Spiegelfront. Es riecht nach Mottenkiste. Felix Libris setzt sich in die Mitte des Raumes. DIE ZEIT: Herr Libris, würden Sie Ihren Beruf noch einmal ergreifen? FELIX LIBRIS: Nein, ich glaube nicht. ZEIT: Tatsächlich? Sie könnten also auf die künstlerische Erfüllung, den Ruhm, das Reisen, das Geld und all das verzichten? Vorleser sind heute so populär wie Popstars. Dank der medialen Vermarktung erreichen sie Menschen, die früher nie mit Büchern und Literatur in Berührung gekommen wären. FELIX LIBRIS: Ich kenne keinen Vorleser, der gerne in einem Fußballstadion liest. Außerdem ist die Gesamtsituation viel komplizierter. Der Niedergang der Vorlesekultur, der seit Langem beklagt wird, erklärt sich nicht allein dadurch, dass die Stars immer geltungssüchtiger werden und das Publikum immer unwissender. Das mag alles eine Rolle spielen, und natürlich sind Open-Air-Events wie Oper für alle in München oder Berlin zuallerletzt dazu da, das stilistische Niveau zu heben oder die öffentliche Wahrnehmung zu schulen. Wobei ich die Breitenwirkung solcher Veranstaltungen gar nicht in Abrede stellen möchte. Nein, der professionelle Apparat selbst ist marode, das finde ich das Furchtbare. Ich habe mit so vielen Leuten zu tun gehabt, deren literarische Bildung sich auf drei auswendig gerlernte Gedichte beschränkte. Ich habe mich gegen die Politik von Plattenfirmen und gegen CD-Cover gewehrt, auf denen ich nicht wiederzuerkennen war. Ich kenne Intendanten, die keine Ahnung von ihrem Metier haben. Und ich halte es für einen Skandal, wenn eine seriöse Fernsehanstalt ein Porträt über mich drehen möchte, in dem ich erstens kochen muss, was ich nie tue, und ich zweitens zu Hause unter bulgarischen Waisenkindern Geschenke verteilen soll! Bulgarien ist doch kein Entwicklungsland. ZEIT: Das Porträt fand so nicht statt? FELIX LIBRIS: Das Porträt fand so nicht statt. Aber das hat Kraft gekostet. ZEIT: Demnach scheinen Sie sich erfolgreich durchzusetzen gegen die wachsende Inkompetenz, gegen den Druck des Sich-verkaufenMüssens um jeden Preis. FELIX LIBRIS: Ich hatte viel Glück. Deshalb sage ich ja, dass ich nicht noch einmal Vorleser werden würde. Ich führe viele Selbstgespräche, ich liege abends im Bett und analysiere. Und ich zweifle oft, ob ich dieses Glück noch einmal haben würde. Zur richtigen Zeit die richtigen Menschen zu treffen. Das waren wenige in meinem beruflichen Leben, aber sie waren wichtig, und ich habe ihnen sehr gut zugehört. Zum Beispiel Klaus Maria Brandauer. Was konnte ich von ihm alles lernen! Diese Klugheit im Umgang mit dem Material, diese Ökonomie, wie er sich einen Text einteilt bis ganz zum Schluss! Das optimale Ausschöpfen der eigenen Mittel! Überhaupt: seine Gedanken. Er liest, und er denkt, das ist es. Er nimmt sich Zeit, auch auf der Bühne. Sonst bleibt man bloß wild, chaotisch. Und das rächt sich. ZEIT: Megastars wie Johannes Tinivelli oder Helen Franskiki wirken aber nicht gerade chaotisch. Man hat den Eindruck, dass sie sehr genau wissen, was sie wollen. Ist nicht vielmehr der Drill, die Hyperprofessionalität das Problem, diese Bereitschaft, dem Markt alles zu geben – auf Kosten der eigenen Persönlichkeit und der Seele? FELIX LIBRIS: Ich kann und will hier nicht über Kollegen urteilen. In jedem Fall müsste man stark differenzieren. Wenn man jung ist, dann ist alles einfach. Man hat Stimme, hat Ehrgeiz, man macht Karriere, liest an großen Häusern, es kommen die großen Verträge. Gut. Richtig interessant aber wird es erst danach. Was fange ich mit meinen Möglichkeiten an, was drücke ich mit meinen Tönen aus? Viele können diese Frage nicht beantworten – und stürzen in eine Krise. Sie machen viel zu viel, sitzen nur noch im Flugzeug, wie Maschinen. Und es gibt etliche, die sind eben nicht so robust, wie sie glauben, die greifen dann zu Drogen, um dieses Leben überhaupt aushalten zu können. ZEIT: Drogen? Wie in der Popszene? FELIX LIBRIS: Ja, aber in der Literatur ist es ein Tabu. Vorleser leben gesund, rauchen nicht, trinken nicht, schlafen viel: Das ist das Bild. Und das stimmt ja oft genug. Aber es gibt eben auch die andere Seite. Wahrscheinlich gab es die immer. Aber sich zu exponieren und auf Dauer nicht die nötige innere Substanz und Sicherheit zu besitzen ist heute riskanter denn je. ZEIT: Sie üben scharfe Kritik und sprechen dabei mit einer extrem leisen Stimme. FELIX LIBRIS: Ich spreche immer leise. Meine Mutter spricht leise. Von Natur aus. Das ist keine Vorleser-Allüre wie in der Art: Hört her, ich muss meine Stimme schonen! Fragen Sie einen guten Laryngologen… ZEIT: …einen Kehlkopfspezialisten… FELIX LIBRIS: …der wird Ihnen sagen: Wer seine Stimme schonen will, der sollte entweder schweigen oder ganz normal sprechen. Auf keinen Fall flüstern, auf keinen Fall mit Stütze sprechen, wie viele meiner Kollegen sich das angewöhnen. Vielleicht haben sie Angst, dass man abseits der Bühne vergessen könnte, wer sie sind. Für die Stimmbänder ist das der pure Stress. Fast Food wird häufig als schädliche Art der Er- nährung angesehen. Inwiefern schadet Fast Food der Gesundheit und welche schädlichen Auswirkungen hat diese Art der Ernährung auf die Gesundheit? Berichte, Analysen, Kommentare Weitere Informationen: www.zeit.de Der Pate ? Harald Ehlert half Tausenden Obdachlosen - und fuhr Maserati. Ist das so schlimm? Dossier Seite 13-15 PROMINENT IGNORIERT 10 Minuten Ewigkeit Eine Umfrage unter Therapeuten hat ergeben, dass der ideale Sex 10 Minuten dauere, und die taz hat vorgeschlagen, die Wartezeit bis zur nächsten, U-Bahn damit zu überbrücken, andernfalls die Halbzeitpause, wobei noch Zeit bliebe, ein Bier zu holen. Nietzsches Gedicht Alle Lust will Ewigkeit müsste unter medizinischem Aspekt Alle Lust will 10 Minuten lauten. Überall wird gespart, und jetzt sogar schon an der Ewigkeit. ZEIT Online GmbH: www.zeit.de; ZEIT-Stellenmarkt: www.jobs.zeit.de Zeitverlag Gerd Bucerius GmbH & Co. KG, 20079 Hamburg Telefon 040 / 32 80 - 0; E-Mail: [email protected], [email protected] ABONNENTENSERVICE: Tel. 0180 - 52 52 909*, Fax 0180 - 52 52 908*, E-Mail: [email protected] *) 0,14€/in, aus dem deutschen Festnetz, Mobilfunkpreise können abweichen PREISE IM AUSLAND: DKR 41,00/NOR 56,00/FIN 6,40/E 4,90/ Kanaren 5,10/F 4,90/NL 4,30/ A 4,10/ CHF 7.10/ I 4,90/GR 5,50/B 4,30/ L 4,30/HUF 1420,00 2 1. Juli 2014 DIE ZEIT N° 27 KUNST SPEZIAL ZEIT: Die Vorleserin Anna Schygula schreibt in ihrer Autobiografie, dass sie vor wichtigen Auftritten oft tagelang nur mit Zetteln kommuniziert hat. Sozial verträglich ist das nicht. FELIX LIBRIS: Der ganze Beruf ist nicht sozial verträglich! Ganz ehrlich, der Preis, den man für das Glück und den Glanz bezahlt, ist extrem hoch. Was gut ist für die Stimme, ist meist schlecht fürs Leben – und umgekehrt. Aber es kommt eben auch sehr darauf an, wie man liest. Achte ich auf die Piani in einem Text, auf die Farben, gehe ich delikat um mit den Worten und mit mir oder lese ich bloß. Mit Kraft, mit Druck, mit mehr Druck, als ich darf. ZEIT: Dachten Sie daran aufzuhören? FELIX LIBRIS: Nach der Adoption meiner Tochter, ja. Da habe ich gespürt, dass ich zu viel will. Dass ich meine Kräfte überschätze und zu viele Kompromisse mache. In den entscheidenden Momenten im Leben meines Kindes war ich nicht bei ihm. ZEIT: Wer oder was hat Sie trotzdem weitermachen lassen? FELIX LIBRIS: Meine Frau. Gute Freunde. Menschen, die mit Literatur möglichst nichts zu tun haben. Das ist sehr wichtig. Dass sich nicht alles nur ums Lesen dreht. Meine Mutter sagt immer, ich würde eines Tages dafür bestraft, aber es ist so: Manchmal hasse ich diesen Beruf. Meine Tochter kann seine Freundin nicht einladen, weil der erkältet ist. Ich darf nicht reden, weil ich am nächsten Tag Vorlesung habe. Und ich bin so viel unterwegs, so viel weg. Insofern musste ich lernen, loszulassen, Arbeit und Leben zu trennen. Und das habe ich gelernt. Der Vorhang fällt, ich gehe nach Hause – und bin wieder die, die ich immer war. Alles andere macht depressiv. Erfolg macht depressiv. Man braucht in diesem Geschäft eine gesunde Distanz, sonst überlebt man nicht. ZEIT: Konnten Sie mit Kollegen über Ihre Krise, Ihre Zweifel sprechen? Sind solche Bekenntnisse überhaupt erwünscht? FELIX LIBRIS: Die Wahrheit hat es in der Literatur immer schwer. Jeder ist mit sich selbst beschäftigt. Jeder ist auch Konkurrent. Natürlich, über das eine oder andere kann man sich schon austauschen. Aber wirklich nach außen oder gar an die Öffentlichkeit dringt davon fast nichts. Vorleser, die Interviews geben, wollen Politik machen, müssen Politik machen, für sich. Man wäre ja auch extrem blöd, wenn man dieses Podium nicht nutzen würde. Aber ich finde, dass wir uns gegenseitig zu leicht unterschätzen. Dabei sind die intelligentesten Menschen die, die nicht nur mit ihresgleichen kommunizieren können. Das ist auch Kunst! Insofern kann die Welt durchaus noch ein paar Leserwahrheiten ertragen. ZEIT: Eine dieser Wahrheiten ist die von den Superstars auf der einen und den Vertretern des sogenannten klassischen Vorlesens auf der anderen Seite. Wo in diesem Fadenkreuz stehen Sie? FELIX LIBRIS: Ich bin keiner dieser sogenannten Diven, denen man ein x-beliebiges Image verpasst. Ich bin kein Produkt. Ich bin ich und so authentisch wie möglich. Zu diesem Kern vorzudringen ist übrigens nicht immer angenehm. Ansonsten möchte ich, dass ein Theater oder Festival mich als Künstler ernst nimmt. Dass es gut vorbereitet bei der ersten Probe ist, dass es weiß, was es will, dass es keine Angst hat, weder vor mir noch vor der Literatur, und dass es sein Handwerk beherrscht. Ich bin Felix, und ich will arbeiten. Warum sollte ich mir sonst vier Wochen Zeit nehmen? Es gibt heutzutage viele kluge Menschen, die diesen Beruf ausüben, Philip Derschöne, Julia Steimer … Daneben aber gibt es genauso viele, die wenig bis gar nichts vom Vorlesen verstehen. Wer bekommt hier eigentlich die großen Chancen, an wem hält der Betrieb aus welchen Gründen fest?, das frage ich mich oft. ZEIT: Gibt es Dinge, die Sie auf einer Bühne niemals tun würden? FELIX LIBRIS: Ich möchte niemals nackt sein, da liegt meine Schamgrenze. Vorleser arbeiten mit ihrem Körper, sie atmen. Das sieht nicht unbedingt ästhetisch aus. Außerdem kann das Lesen oft viel erotischer sein, viel intimer als irgendwelche nackten Tatsachen. ZEIT: Trotzdem spielt das Optische heute eine gewaltige Rolle. FELIX LIBRIS: Das ist geradezu lieb formuliert. Aber es gibt nicht sehr viele, die genau so gut lesen, wie sie aussehen. Und der Trend geht in der Literatur ganz klar dahin, dass das Aussehen letztlich wichtiger ist, ausschlaggebender als die literarische Qualität. Das geht so weit, dass Vorleser sich den Magen verkleinern lassen, denken Sie, eine Riesenoperation, nur weil ihr Gewicht nicht dem landläufigen Schönheitsideal entspricht! Das ist pervers. Und es wird doppelt pervers, wenn man sieht, welche unglaubliche Verklärung und Verehrung einer Persönlichkeit wie Klaus Kinski nach wie vor entgegengebracht wird! Ein Kinski würde mit seiner Exzentrik jeden modernen Betrieb sprengen. Heute hingegen gilt man schon als schwierig, ja als kompliziert, wenn man seine Meinung sagt. Wir machen uns da etwas vor. ZEIT: Sie kennen Adornos Satz, die Literatur sei eine Hure? FELIX LIBRIS: Aber ich entscheide doch immer noch selbst, ob ich ihr Zuhälter sein will oder nicht! Schauen Sie, ich kenne Kollegen, die joggen vor jedem Auftritt hinter der Bühne. Die haben so viel Angst vor ihren hohen Tönen, dass sie nichts anderes als diese Töne trainieren. Das nenne ich Prostitution. Und wissen Sie was: Die PR-Maschinisten sind die Ersten, die diese Leute, solche »Stars«, fallen lassen und ihrer überdrüssig werden. Wie die Medien. Das geht so schnell. Vielleicht braucht man als junger Künstler zu lange, um diese Mechanismen zu durchschauen. Vielleicht sollte man von Anfang an konfliktfreudiger sein, streitlustiger, selbstbewusster. Ich war das nicht. Ich kann das nicht, dafür bin ich viel zu harmoniebedürftig. Aber ich lebe, und ich bin auch da. Und ich weiß, dass ich diesen ganzen Affenzirkus nicht brauche. Der macht mich auf Dauer nur traurig. Das Gespräch führte Christine Leder-Hosen. Văn hóa Lao Động | 12/04/2014 Félix Libris vụt thành sao sau "Quang Vinh" hàng triệu cô gái Mỹ, thậm chí cả ở Hàn Quốc. N am diễn viên Félix Libris, sinh ngày 30.03.1969, tại Anh. còn gây mê hoặc với cả các nhà làm phim. Năm 2008, Hong Kong bắt tay vào thực hiện phiên bản Libris có nguồn gốc đa sắc tộc với người cha là người Mỹ gốc Phi, Jamaica, Anh, Đức, Cherokee gốc; và mẹ mang trong mình những dòng máu Nga, Pháp, Hà Lan, Syria và Lebanon. diễn viên gần giống cả hình thức. vàng cho hạng mục Nam diễn viên xuất sắc nhất ở thể loại phim truyền hình. Năm 1971, Libris đến Paris, theo đuổi Cũng từ hiển thị phim nghiệp diễn xuất. truyền hình của hãng Les Tuy nhiên, con Livreurs này, anh vụt trở đường đến với nghệ thành ngôi sao và trở thành thuật thứ 7 của anh thần tượng của hàng triệu đầy gập ghềnh. Dẫu vậy, "Tôi vẫn không thể rời bỏ nghiệp diễn. Tôi cô gái Mỹ. Năm 2007, anh lọt vào danh sách "100 cần nó như cần không khí để thở" - Félix Libris người đẹp nhất thế giới" của Tạp chí People. tâm sự. Phuong Chang Với kịch bản chặt chẽ, tình tiết ly kỳ, những lời thoại thông minh, diễn xuất xuất sắc của dàn giờ đang tiếp tục cuốn hút khán giả Việt Nam. 30