Rentabilité oignon
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Rentabilité oignon
INSTITUT NATIONAL DES RECHERCHES AGRICOLES DU BENIN (INRAB) ~o~~o~~o~~o~~o~~o~ CENTRE DE RECHERCHES AGRICOLES D’AGONKANMEY (CRA-A) ~o~~o~~o~~o~ PROGRAMME ANALYSE DE LA POLITIQUE AGRICOLE (PAPA) ~o~~o~~o~ Rapport Technique Rentabilité financière des nouvelles structures de stockage de l'oignon au Bénin Ir. Dominique AFOMASSE (MSc.) & Ir. Aminou AROUNA © Août 2004 2 1. INTRODUCTION Dans le cadre de la diversification des filières agricoles, les cultures maraîchères connaissent un essor au niveau de certaines régions du pays. Ainsi, la culture de l’oignon fait l’objet d’un développement important dans les sous préfectures de Karimama, Malanville, Glazoué et au niveau du cordon littoral entre Ouidah et Grand Popo. Dans la zone Malanville–Karimama, les superficies emblavées pour l’oignon ont évolué de 298 ha à 1510 ha entre 1995 et 2002 (CARDER Borgou, 2003). La production quant à elle est passée de 2 915 tonnes à 21 625 tonnes pour la même période. Actuellement cette culture constitue pour les communes de Malanvillle et de Karimama, une culture de rente, pratiquée de façon intensive. Parmi les cultures maraîchères, l’oignon est la culture prédominante pratiquée par 77 % des producteurs sur la presque totalité des superficies emblavées en cultures maraîchères (LESR/OBAR, 1987). Selon ces auteurs, la marge brute de la production de l’oignon est au moins sept fois supérieure à celle à l’hectare des cultures pluviales. Ainsi, l’oignon joue un rôle essentiel dans la formation du revenu monétaire En période d’intenses activités de récolte (Janvier-Mars), l’oignon béninois alimente les pays comme le Togo et le Ghana (Ahoyo et al., 2001) qui représentent des marchés régionaux importants. A partir du mois de juin, l’offre de l’oignon béninois devient faible et est satisfaite par les oignons importés surtout en provenance du Niger. Ce déficit entre les besoins de consommation et la production s’explique par les faits suivants : la production nationale n’est pas suffisante pour couvrir les besoins des populations et elle subit encore d’importantes pertes post récolte, les producteurs ne disposent pas de technologies appropriées de stockage/conservation les bulbes d’oignons subissent d’importantes pourritures. Pour lever cette contrainte de stockage, différents types de structures de stockage ont été proposés aux producteurs mais, ces résultats techniques doivent être confortés par des analyses socio économiques. Il s’est avéré alors nécessaire de mener des investigations sur les aspects socio-économiques de ces nouvelles nouvelles structures de stockage proposées. En effet, en prenant en compte les expériences passées, il est indispensable aujourd'hui d'associer les aspects sociaux et économiques à l'élaboration de toute technologie. Ce qui permet d'éviter les erreurs susceptibles d'être préjudiciables à l'adoption et à la diffusion ultérieure. Ainsi, la présente se propose de répondre aux questions suivantes : - les nouvelles structures de stockage de l'oignon sont-elles acceptables par les producteurs? - quelles sont les contraintes et avantages liés à ces structures en tenant compte des conditions socio-économiques des producteurs? - ces structures présentent-elles une rentabilité financière supérieure à celle des technologies paysannes? - existe-t-il des facteurs potentiels pouvant améliorer la rentabilité de ces structures proposées? Cette étude a pour objectif de faire une analyse de la rentabilité financière et les perceptions paysannes des structures améliorées proposées pour le stockage des bulbes d'oignon au Bénin. De façon spécifique, il s'agit de : - Evaluer la rentabilité financière des différents systèmes de stockage d'oignon au Bénin. - Identifier les facteurs potentiels à même d'améliorer la rentabilité des nouvelles structures de stockage d'oignon. Le présent rapport est structuré en quatre parties. L’introduction donne la justification de l’étude, la section 2 est consacrée au matériel et méthodes tandis que la section 3 présente 3 les résultats et discussions de cette étude. Enfin, la section 4 retrace les grandes conclusions qui découlent des discussions. 2. MATERIEL ET METHODES 2.1. Matériel Cette étude a été menée dans 7 villages répartis dans les communes de Malanville et de Karimama dans le département de l’Alibori (Tableau 2.1). Ces villages sont ceux où les tests en milieu réel des structures de stockage ont été menés. L’enquête par questionnaire structuré a été réalisée auprès de producteurs d’oignon au cours du mois de juillet 2004. L’échantillon enquêté est de 161 producteurs et productrices d’oignon. Tableau 2.1. Répartition des enquêtés suivants les différents villages d’étude Commune Arrondissement Village Malanville Karimama Garou Garou 25 Garou Tédji 28 Madécali Madécali 28 Tombouctou Molla 26 Tombouctou 21 Birni Lafia Kargui 31 Birni Lafia 2 Total 128 33 Total 25 28 28 26 21 31 2 161 Source : Données d’enquête, PAPA 2004 2.2. Méthodes La méthode d’analyse est basée sur les Statistiques descriptives et sur la comparaison des différences entre les coûts des systèmes de stockage utilisée par Schneider cité par Helmut (1992) et Arouna, (2002). En effet, cette approche permet de déterminer le système le plus avantageux du point de vue des coûts. Il s’agit ici d’un problème de minimisation des coûts. Les coûts du système de stockage sont composés des coûts fixes (coûts liés au grenier) et des coûts variables. Les coûts variables sont composés des frais des différentes opérations de stockage et le coût des pertes enregistrées lors du stockage (perte financière). Cette approche nécessite donc la détermination de ces différents coûts. Coûts fixes (Coût de la structure de stockage) Les coûts fixes comprennent les coûts des matériaux et de la main-d’œuvre pour la construction et les coûts d’entretien. Chaque année, le coût moyen annuel lié à la structure de stockage ou annuité se compose des amortissements, des frais d’entretien, ainsi que d’un certain taux d’intérêt pour l’immobilisation du capital. Ce coût fixe moyen annuel peut donc s’exprimer par (Helmut, 1992) : E+A K ( j) = + [(E + A) * f − A]* (q − 1) + I ( j ) (1) n avec E = frais de construction A = Frais de démolition n = durée d’exploitation ou d’utilisation i (q-1) = Taux d’intérêt de calcul et (q − 1) = 100 et i(en %) = taux d’intérêt I(j) = frais d’entretien moyens. 4 f = facteur immobilisation du capital et qn 1 − f = n q − 1 n(q − 1) Pour les systèmes traditionnels et améliorés de stockage d’oignon, les frais la démolition sont généralement faibles et seront donc négligés (A=0). Donc l’expression (1) devient : E K ( j ) = + E * f * (q − 1) + I ( j ) (2) n Coûts variables Ils comprennent les frais de la main-d’œuvre pour le stockage et le déstockage de l’oignon, ainsi que les coûts nécessaires pour la préparation des bulbes à stocker (opérations préstockage) ou ceux à déstocker (opérations post-stockage). Ces coûts prennent en compte aussi bien les coûts liés aux mesures de protection que celui des pertes enregistrées lors du stockage (perte financière). Enfin, pour déterminer les avantages relatifs d’un système amélioré de stockage on calcule la différence entre le coût total du système traditionnel (système de référence) et celui du système alternatif. Si la différence est positive c’est le système alternatif qui est le plus rentable, si elle est au contraire négative, ce sera le système de stockage de référence. Parmi plusieurs systèmes alternatifs, le système optimal sera celui qui présente la différence positive la plus élevée. 3. RESULTATS ET DISCUSSIONS 3.1. Différents types de systèmes de stockage utilisés par les enquêtés La répartition des différents systèmes de stockage d’oignon en fonction des enquêtés est présentée dans le tableau 3.1. La structure de stockage la plus utilisée est la pratique traditionnelle. Cette pratique traditionnelle est utilisée par 70 % des enquêtés. Généralement, la pratique traditionnelle de stockage est le stockage à l’intérieur d’une hutte montée sur une plate forme. Les bulbes sont déposés en vrac sur la plate forme à l’intérieur de la hutte. Il a été observé au cours de l’enquête des producteurs qui stockent aussi les bulbes d’oignon sur les plafonds des cases d’habitation. Tableau 3.1. Différents systèmes de stockage utilisés par les enquêtés Pratique traditionnelle Case paillote Paillote en secco Paillote en tige de sorgho Autres structures TOTAL % Sans produit de conservation 75 48 % Cendre Produits chimiques TOTAL % 12 6% 25 16 % 112 70 07 01 4,5 % 0,6% - - 07 03 4,5 % 1,9% 14 04 9 2,5 03 1,9 % - - - - 03 1,9 17 10,8% - - 8 5% 25 15,8 103 12 65,2 Source : Données d’enquête, PAPA 2004 43 7,6 158 27,2 5 La case paillote, la paillote en secco et la paillote en tiges de sorgho sont les structures améliorées introduites pour le stockage de l’oignon par les structures de la recherche. La case paillote est une structure dont les murs sont construits en banco et qui est couverte de paille et munie d’une porte d’accès. Les dimensions et capacité de ladite case sont fonction de la quantité à stocker par le producteur. Cette structure est utilisée par 9 % des producteurs enquêtés. Les paillotes en secco et celles en tiges de sorgho ont pour socle un pan de mur sur lequel est construit le mur de la structure ; celui-ci est soit en tige de sorgho, soit en secco respectivement pour la paillote en tiges de sorgho et celles en secco. Ces deux types de structure sont utilisés par 4,5 % des enquêtés. Les autres structures qui constituent 15,8 % sont les paniers le stockage en vrac dans les chambres etc. Pour les méthodes ou produits de conservation utilisés, le tableau 3.1 présente la répartition des producteurs en fonction de ces méthodes. Il ressort de ce tableau que 65 % des producteurs interviewés n’utilisent aucun produit au cours du stockage des bulbes, par contre 27 % des répondants utilisent un produit chimique et 8 % de ces enquêtés utilisent de la cendre pour conserver leur stock d’oignon. Les produits chimiques recensés au cours de l’enquête sont : l’actellic, le sofagrain, le rambo, le faso et le tastar. Le rambo est à base de perméthrine. Mais le faso et le tastar n’étaient pas disponible pour être identifiés. Selon les enquêtés, les produits chimiques ne sont pas directement au contact des bulbes d’oignon mais en général, ils sont mélangés à du sable et ce sable est mis au sol pour servir de base pour le stockage des bulbes d’oignon. Différents systèmes de stockage ont été ressortis par les résultats de l’enquête. Dans la pratique du stockage des bulbes d’oignon, les producteurs utilisent soit la structure de stockage, soit celle-ci combinée avec un des produits de conservation cités précédemment. Ces combinaisons ont donné lieu à plusieurs systèmes de stockage qui sont résumés dans le tableau 3.1. Il ressort que les producteurs utilisent plusieurs types de structures et de méthodes ou produits de conservation d’oignon. Cependant, seuls les systèmes composés de la pratique traditionnelle (70%), de la case paillote (9%) et de la paillote en secco (2,5%) combinés avec ou sans les produits de conservation ont fait l’objet de cette étude pour l’analyse de leur rentabilité financière. Pour ce qui concerne les mesures de protection, c’est le stockage sans aucun produit de conservation qui est le plus répandu (65% des enquêtés). 3.2. Coûts fixes Coûts de construction de la structure de stockage Les coûts de construction des différentes structures de stockage peuvent se décomposer en frais des matériaux et de main-d’œuvre (Tableau 3.2.1). Les coûts liés à une structure dépendent donc du type de matériaux de construction utilisé. L’investissement initial pour la construction de la case paillote est supérieur à celui de la structure traditionnelle. En effet, le coût de construction de la case paillote est environ 57000 FCFA par tonne contre environ 41500 FCFA par tonne pour la structure traditionnelle. Ce qui correspond à un investissement supplémentaire de près de 15500 FCFA/tonne. En absence de crédit, cet investissement pourrait être une entrave à la construction de la case paillote compte tenu du faible niveau de revenu de la plupart des producteurs. Il faut noter certes que les deux autres structures introduites (Paillote en secco, Paillote en tige de sorgho) ont un coût de construction inférieur à celui des structures traditionnelles. Ceci peut s’expliquer par le fait que ces structures utilisent des matériaux disponibles dans le milieu et plus encore sont moins exigeantes en main-d’œuvre. Du point de vu, de l’investissement initial, ces deux structures seraient préférables à la case paillote. Mais, ces structures (Paillote en secco, Paillote en tige de sorgho) seraient-elles plus rentables que la case paillote ? 6 Pour toutes les structures de stockage, le coût des matériaux représente une part importante dans le coût de construction. En effet, le coût des matériaux représente 72% du coût de construction dans le cas des structures traditionnelles et 55 % pour la case paillote. Tableau 3.2.1. Coût de construction des structures de stockage d’oignon Types de structure Pratique traditionnelle (112) Case paillote (14) Paillote en secco (4) Paillote en tige de sorgho (3) Autres structures (24) Matériaux 29911 31666 27586 20955 8973 Coûts (FCFA/tonne) Main-d’œuvre 10988 16927 2989 7354 3338 Construction 41443 57230 30575 28310 18557 Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004 * Coût d’entretien de la structure traditionnelle Le maintien en état des greniers exige généralement des entretiens annuels. Le coût lié à l’entretien des structures de stockage d’oignon peut également être divisé en coût d’obtention des matériaux de construction et de la main-d’œuvre. Ces entretiens portent sur la reconfection de la toiture, le changement des bois des étagères, le colmatage des fissures et l’aménagement du pourtour des greniers. Le total du coût d’entretien annuel des différents types de greniers est présenté dans le tableau 3.2.2. Ce coût d’entretien annuel est élevé pour les greniers traditionnels, la case paillote et les « autres structures » (comme le stockage dans la chambre). Cependant, les structures telles que la paillote en secco ou en tige de sorgho ont des coûts d’entretien annuel relativement faible. Tableau 3.2.2. Coût d’entretien annuel des structures de stockage d’oignon Types de structure Pratique traditionnelle (112) Case paillote (14) Paillote en secco (4) Paillote en tige de sorgho (3) Autres structures (24) Coûts (FCFA/tonne) Matériaux Main-d’œuvre 3713 3657 2585 3736 1931 1153 2011 2751 3963 4438 Entretien 7370 6322 3084 4762 8401 Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004 * Coût fixe annuel L’utilisation des structures de stockage à durée de vie dépassant une année entraîne des coûts fixes annuels, appelés encore annuités. Dans cette étude, les annuités ont été calculées suivant la méthode coûts (Helmut, 1992 ; Afomassè et Arouna 2002). Les annuités se composent des amortissements, des frais d’entretiens et des coûts d’immobilisation du capital. Le taux d’intérêt de 12% pratiqué par la Fédération des Caisses d’Epargne, de Crédit Agricole et Mutuel (FECECAM) pour les emprunts a été utilisé pour calculer l’immobilisation du capital. Le coût fixe moyen annuel relatif à chaque type de grenier a été calculé et ramené par tonne d’oignon stocké (Tableau 3.2.3). 7 Tableau 3.2.3. Coût fixes annuels liés aux différentes structures de stockage d’oignon Types de structure Pratique traditionnelle (112) Case paillote (14) Paillote en secco (4) Paillote en tige de sorgho (3) Autres structures (24) Coûts fixes annuels (FCFA/tonne) 20154 12272 21246 19154 23154 Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004 Il ressort de ce tableau que la case paillote a le coût fixe annuel le plus faible. Alors, la case paillote se révèle comme la structure faisant supporter moins de coût fixe annuel aux producteurs. Donc, malgré le coût de construction élevé de cette structure, les producteurs qui l’adoptent cette technologie supportent moins de charge annuelle que les non adoptants. En effet, la case paillote a longue durée de vie par autres structures et aussi une grande capacité (Tableau 3.2.4). Tableau 3.2.4. Durée de vie et capacité des structures de stockage d’oignon Types de structure Durée de vie de la structure (en années) Capacité (en kg) Pratique traditionnelle (112) 7,12 2213 Case paillote (14) 10,67 3164 Paillote en secco (4) 3,25 1737 Paillote en tige de sorgho (3) 5,33 1770 Autres structures (24) 7,10 2203 Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004 3.3. Coûts variables Les coûts variables concernent les frais des opérations de stockage et de déstockage, les coûts de préparations des bulbes d’oignon à stocker (opérations pré-stockage) ou déstocker (opérations post-stockage) (Tableau 3.3.1). Ces coûts prennent également en compte les coûts liés aux mesures de protection et celui des pertes enregistrées lors du stockage (perte financière). Ces pertes quantitatives enregistrées sont traduites en valeur appelée perte financière Ainsi, il est nécessaire de déterminer d’abord les pertes quantitatives liées à chaque système de stockage (Tableau 3.3.2). Ce tableau présentant aussi le coût de la méthode de conservation utilisée par le producteur fait ressortir que l’adoption des systèmes améliorés entraîne une réduction dans la perte quantitative de l’oignon en stock. Le taux de perte avec la pratique paysanne est supérieur au double de celui du système de case paillote avec cendre tamisée. Lorsqu’on utilise la case paillote seule, la réduction du taux de perte par rapport au système traditionnel est d’environ 22%. L’effet de l’utilisation de la cendre est également remarquable alors que le coût estimé de son utilisation est faible et ne dépasse pas 388 FCFA par tonne d’igname stockée. Pour ce qui concerne les produits chimiques, leur coût est plus élevé (852 FCFA/tonne) mais leur efficacité est moindre que celle de la cendre. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que ces produits chimiques ne sont propices à la conservation de l’oignon. Le tableau 3.3.1 présente les coûts liés aux opérations pré et post stockage d’une tonne d’oignon en fonction du type du système. Le coût total de ces opérations est en moyenne 37500 FCFA/tonne pour le grenier traditionnel et 26500 FCFA/tonne pour la cage paillote. 8 Tableau 3.3.1. Coût des opérations pré et post stockage d’oignon (FCFA/Tonne) Type de grenier Type de produit Pratique traditionnelle Sans produit Cendre Produits chimiques Case paillote Sans produit Produits chimiques Paillote en secco Sans produit Produits chimiques Paillote en tige de sorgho Sans produit Autres structures Sans produit Produits chimiques Coût des opérations pré et post stockage 37152 37540 38004 26167 26860 36877 37601 32595 42989 43844 Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004 Tableau 3.3.2. Taux de perte (en %) et perte financière du stockage d’oignon Type de grenier Type de produit Pratique traditionnelle Sans produit Cendre Produits chimiques Case paillote Sans produit Produits chimiques Paillote en secco Sans produit Produits chimiques Paillote en tige de sorgho Sans produit Autres structures Sans produit Produits chimiques Taux de perte Coût de protection Perte financière (en %) (FCFA/tonne) (FCFA/tonne) 45 0 39354 32 388 27985 36 852 31483 23 0 19240 21 693 18365 37 0 32358 35 724 30609 37 0 32358 39 0 34107 36 855 31483 Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004 Le total des coûts variables liés aux différents systèmes de stockage d’igname est présenté dans le tableau 3.3.3. Il ressort de ce tableau que c’est les systèmes avec la case paillote qui ont le coût variable le plus faible. Cela s’explique aisément par le fait que l’oignon subit moins de pertes quantitatives dans ces systèmes. Ce qui signifie que les producteurs qui utilisent ces systèmes subissent moins de perte financière et donc moins de coût variable. Tableau 3.3.3. Coût variable des opérations liées stockage d’oignon (FCFA/Tonne) Type de grenier Pratique traditionnelle Type de produit Sans produit Cendre Produits chimiques Case paillote Sans produit Produits chimiques Paillote en secco Sans produit Produits chimiques Paillote en tige de sorgho Sans produit Autres structures Sans produit Produits chimiques Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004 Coûts variables (FCFA/tonne) 56352 45371 49333 33135 32953 47989 46964 45799 53942 52173 9 3.4. Rentabilité des systèmes de stockage *Analyse des coûts En vu de déterminer le système optimal de stockage des ignames, le coût total lié à chaque système a été calculé (Tableau 3.4.1). Ce coût s’obtient en faisant la somme des coûts fixes et des coûts variables (y compris la perte financière). L’analyse des coûts fait ressortir que le système avec la case paillote comme structure est le plus rentable (Tableau 3.4.1). Ce système de stockage/conservation d’igname coûte 45000 FCFA la tonne contre 76500 FCFA/tonne pour la structure traditionnelle sans produit. Ainsi, ce système optimal permet une plus value d’environ 31500 FCFA/tonne. L’adoption de ce système pour le stockage de l’oignon entraîne donc un gain supplémentaire aux producteurs. Ensuite, la paillote en tige de sorgho occupe la troisième place et procure également des gains supplémentaires aux producteurs. En se référant au fait que cette structure nécessite un investissement initial, elle serait même plus adaptable aux producteurs que les systèmes de case paillote. On note cependant du tableau 3.4.1 que l’utilisation de la cendre tamisée comme mesure de conservation d’oignon est avantageuse. Cette utilisation permet une plus value d’environ 11000 FCFA/tonne dans les greniers traditionnels. Ce produit ayant un coût marchand négligeable, il serait avantageux d’initier des recherches en vue de prouver leur efficacité technique et des faire des recommandations aux producteurs. En outre, l’utilisation des produits chimiques n’est pas du tout rentable surtout dans les structures améliorées. Mais l’usage de ces produits par les paysans montre une fois encore la nécessité de faire des recherches sur les produits de conservation de l’oignon. Tableau 3.4.1. Coûts totaux liés aux différents systèmes de stockage et conservation de l’oignon Type de grenier Type de produit Pratique traditionnelle Sans produit Cendre Produits chimiques Case paillote Sans produit Produits chimiques Paillote en secco Sans produit Produits chimiques Paillote en tige de sorgho Sans produit Autres structures Sans produit Produits chimiques Coûts fixes Coûts totaux Rang Coûts variables (FCFA/tonne) (FCFA/tonne) (FCFA/tonne) 56352 20154 76506 10 45371 20154 65525 4 49333 20154 69487 8 33135 12272 45407 2 32953 12272 45225 1 47989 21246 69235 7 46964 21246 68210 6 45799 19154 64953 3 53942 23154 77096 11 52173 23154 75327 9 Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004 *Analyse des marges Pour compléter l’analyse des coûts liés aux systèmes de stockage et conservation d’oignon, les marges brute et nette ont été calculées. En effet, ces marges permettent de voir si financièrement le stockage avec un système donné lui permet dégager un profil. En utilisant la marge nette, seul le système à base de case paillote permet d’avoir un profit positif d’environ 4000 FCFA/tonne (Tableau 3.4.2). Tous les autres systèmes ont des marges nettes négatives. Ceci montre que le stockage traditionnel de l’oignon de même que l’utilisation des paillotes en secco ou en tige de sorgho n’est pas rentable. Il serait donc financièrement plus avantageux de vendre l’oignon dès la récolte que de le stocker avec ses systèmes. Ce qui montrent que la 10 recherche doit poursuivre ses actions pour mettre au point non seulement des systèmes avec un coût faible mais également ayant des marges bénéficiaires importantes. Tableau 3.4.2. Marges brute et nette des différents systèmes de stockage/conservation d’oignon Type de grenier Pratique traditionnelle Type de produit Sans produit Cendre Produits chimiques Case paillote Sans produit Produits chimiques Paillote en secco Sans produit Produits chimiques Paillote en tige de sorgho Sans produit Autres structures Sans produit Produits chimiques Marge brute -6727 4254 292 16490 16672 1636 2661 3826 -4317 -2548 Marge nette -26881 -15900 -19862 4218 4400 -19610 -18585 -15328 -27471 -25702 Source : Résultats d’analyse, PAPA 2004 4. Conclusion Cette étude a analysé les coûts liés aux différents systèmes de stockage et conservation de l’oignon au Nord du Bénin. De même, l’analyse des marges bénéficiaires liées à ces systèmes a été abordée. Il ressort des résultats que la structure de stockage la plus utilisée est la pratique traditionnelle. L’investissement initial pour la construction de la case paillote est supérieur à celui de la structure traditionnelle. Il faut noter certes que les deux autres structures introduites (Paillote en secco, Paillote en tige de sorgho) ont un coût de construction inférieur à celui des structures traditionnelles. Ainsi du point de vu, de l’investissement initial, ces deux structures seraient préférables à la case paillote. Mais, la case paillote se révèle comme la structure faisant supporter moins de coût fixe annuel aux producteurs et également de coût total. L’analyse des coûts fait ressortir que le système avec la case paillote comme structure est la plus rentable. Il ressort également que l’utilisation de la cendre tamisée comme mesure de conservation d’oignon est avantageuse. En outre, l’utilisation des produits chimiques n’est pas du tout rentable surtout dans les structures améliorées. En fin, en utilisant la marge nette, seul le système à base de case paillote permet d’avoir un profit positif. Tous les autres systèmes ont des marges nettes négatives. Ce qui montrent que la recherche doit poursuivre ses actions pour mettre au point non seulement des systèmes avec un coût faible mais également ayant des marges bénéficiaires importantes.