AFRO Boutique Beaute Matilda.pub - Afro
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AFRO Boutique Beaute Matilda.pub - Afro
BOUTIQUE BEAUTÉ MATILDA DE LA SOCIOLOGIE À LA COIFFURE, UN PARCOURS SURPRENANT Une jeune femme, courageuse et débrouillarde, Mme Matilda Yéboah-Kodie, est originaire du Ghana et habite au Québec depuis l’âge de cinq ans. Il y a quelques années, elle a aménagé un salon de coiffure sur la rue Principale à Châteauguay. Quoiqu’il soit un peu étonnant de constater qu’une jeune diplômée en sociologie de l’Université Concordia décide de s’intéresser à la coiffure africaine et en fasse son gagne-pain, la vie est parfois ainsi faite. Issue de la communauté noire anglophone de la région métropolitaine de Montréal, Matilda possédait mal les rudiments de la langue française, si bien qu’il lui est devenu difficile de trouver un emploi sollicitant la connaissance des deux langues. En 2001, elle part donc pour New-York avec son mari et travaille durant sept ans comme consultante auprès des personnes souffrant de problèmes de toxicomanie. Mais l’appel du Québec se fait de plus en plus pressant. Ils reviennent donc tous les deux dans leur pays d’adoption. Comme son mari d’origine haïtienne est parfaitement bilingue et travaille dans le secteur de l’informatique, il trouve rapidement un emploi. Quant à Matilda, elle crée elle-même sa façon de gagner sa vie. La communauté africaine ne cesse de s’accroître à Châteauguay. Pour faire coiffer leurs cheveux, les femmes africaines n’avaient d’autre choix que de se déplacer à Montréal. Mme Kodie voit là une importante ouverture en ce domaine. Elle s’adonne donc à l’apprentissage de la coiffure africaine. Avec l’aide du Centre local de développement de Roussillon, elle construit son plan d’affaires et obtient par la suite un prêt du Fonds afro-entrepreneurs de Filaction, ce qui lui donne l’occasion d’établir ses assises dans la ville, de faire la promotion de son entreprise, tout en poursuivant ses activités. « Les femmes africaines ont beaucoup de difficulté à venir à bout de leurs cheveux. Ils sont secs et frisés et ont besoin d’être contrôlés, adoucis et défrisés. Il leur faut des traitements et des produits spéciaux que j’importe principalement de New-York et de la Floride, où la recherche est très poussée en la matière », raconte Matilda. Elle importe aussi des produits cosmétiques pour la peau. Au fil des mois, Matilda s’est créé une clientèle très fidèle et reçoit l’aide de deux autres personnes qui louent un espace dans sa boutique pour d’autres soins de beauté. Et les affaires tournent plutôt rondement à la Boutique Beauté Matilda. Depuis deux ans, Mme Kodie suit des cours de français et se débrouille de mieux en mieux dans la langue de Molière. La vie suit son cours, Matilda est heureuse et même si la sociologie n’est plus sa principale occupation, elle demeure plus que jamais apte à être à l’écoute des femmes et à partager avec elles non seulement leurs problèmes de cheveux et de beauté, mais aussi les petits et grands tracas qu’elles traversent au quotidien.