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CLASSE DE 3e Qui l’emportera ?, Alexandre Deïneka, 1932. Huile sur toile, The state Tretyakov Gallery, Moscou (Russie). 04 : 57 min Période historique : XXe siècle Grand domaine artistique : Arts du visuel Thématique : Arts et idéologies I – Contexte Alexandre Deïneka (1899-1969) 00 : 10 min Peintre soviétique, Alexandre Deïneka participe à l’exaltation du nouveau régime dès les années 1920, à côté des avant-gardes futuristes et constructivistes auprès desquelles il trouve des sources d’inspiration. Durant la décennie suivante, il réalise des œuvres de commande et participe à la définition du réalisme socialiste. Le réalisme socialiste 00 : 39 min Le réalisme socialiste soviétique est un courant littéraire et artistique qui cherche à concilier l’idéologie socialiste et la production artistique. Dans les années 1930, ce mouvement qui devient une doctrine officielle commande aux artistes de représenter les événements dans leurs développements révolutionnaires, de façon figurative et concrète. Une œuvre de commande 01 : 14 min Qui l’emportera ? est réalisé pour l’exposition de 1932 intitulée « Quinze ans d’art soviétique », dont il est l’une des œuvres phares. Cette exposition se tient au moment où s’achève le Premier Plan quinquennal amorcé en 1928, qui a imposé la collectivisation de l’agriculture et une industrialisation à marche forcée. Alors que le monde occidental est plongé dans la Grande Dépression, le modèle socialiste de développement affiche sa réussite, en cachant la misère des campagnes et la dureté des conditions de travail des ouvriers. II – Analyse de l’œuvre Une composition dynamique 01 : 47 min Le tableau se lit de façon circulaire, en suivant les indications chronologiques. Alors que le passé vient se bloquer sur la gauche de la toile, l’orientation des personnages guide la lecture vers la droite, en prenant l’année 1924 comme charnière. Le sens de lecture du tableau suit ainsi une dynamique chronologique dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. 1917 : Le passé aboli par la révolution 02 : 11 min La révolution d’Octobre est évoquée à travers la prise du Palais d’hiver par les gardes rouges et les marins de Kronstadt. Au-delà de cette image fondatrice du nouveau régime, Deïneka donne à la scène une dynamique et un souffle qui sont ceux de l’histoire en marche. Les assaillants font irruption dans le tableau, portés par la lumière. 1 CLASSE DE 3e 1920 : La guerre civile 02 : 32 min La guerre civile (1918-1921) est représentée sur un mode caricatural, les « rouges » culbutant les « blancs » hors du tableau et de l’histoire, à coups de baïonnettes. On retrouve ici l’esprit des spectacles commémoratifs en vogue en URSS dans les années 1920. 1924 : Forger l’avenir 02 : 50 min En 1924, Staline succède à Lénine et prend progressivement le contrôle du parti. Deïneka met en scène un activiste communiste devant les membres d’un soviet d’ouvriers, vantant les bienfaits de la politique d’industrialisation et de collectivisation mise en œuvre par Staline. Cette politique de construction du socialisme vise à faire disparaître les traces du passé (églises, isbas, magasins privés) et à entrer dans l’avenir socialiste soviétique (usines modernes, écoles, logements collectifs). Le passé est représenté dans l’ombre, et avec des couleurs sombres, alors que l’avenir est figuré baignant dans la lumière, ouvrant vers la droite du tableau. 1932 : En marche vers une société communiste 03 : 31 min La composition fait apparaître en arrière-plan les bienfaits de la planification. Sur une terre vierge : un immense complexe industriel, des voies ferrées et l’électrification du pays. Le peuple, figuré par quatre personnages de différentes générations, est présenté comme le bénéficiaire de cette modernité. À la manière de pionniers, ils marchent en pleine lumière vers le spectateur et semblent ouvrir la voie vers l’avenir radieux du communisme. III – Portée de l’œuvre Une œuvre au service de l’histoire officielle 04 : 02 min Avec ce tableau, Alexandre Deïneka met son art au service de l’histoire officielle, sur laquelle le régime soviétique assoit sa légitimité. Il met en évidence, par son travail sur les couleurs, la lumière et la composition, l’opposition entre le monde russe pré-révolutionnaire et l’idéal de modernité auquel il associe la marche du peuple soviétique. L’art au service de la propagande 04 : 24 min La peinture de Deïneka trouve un écho dans les affiches de propagande du Premier Plan quinquennal. La composition faite de collages de différents plans, les jeux d’échelles, les dynamiques visuelles, sont caractéristiques de cette période du réalisme socialiste, qui utilise l’art pour exalter la volonté des travailleurs et la valeur patriotique des tâches à accomplir. L’art réaliste socialiste veut donner à voir la réalisation et les progrès de l’idéal communiste. 2