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DOC PRO.NEWS Avril 2009 • N° 2 L E M A G A Z I N E P O U R L ’ I N S E RT I O N D E S J E U N E S D O C T E U R S A V E C L ’ABG Il est chef de service R&D dans une start-up Pierre Walrafen est à la tête du département R&D chez Genomic Vision depuis avril 2006. Polytechnicien, docteur de l’université Paris 7, il se distingue d’une partie de ses camarades de promotion qui a pris la direction des grands corps d’État. Lui, ce sera la recherche dans une start-up de biotechnologies. Mettre au point des tests de diagnostic pour les maladies génétiques ou le cancer, mais aussi des tests qui aident à développer des médicaments, tels sont les objectifs de Genomic Vision, la start-up au sein de laquelle Pierre Walrafen est responsable de division R&D. Agé aujourd’hui de 35 ans, il insiste sur le fait que « la recherche industrielle ne doit pas être un choix par défaut ». Un employeur, même dans une PME, le remarquerait immanquablement et ne donnerait pas suite à la candidature. L’ancien doctorant se souvient : « Dans mon labo de thèse, l’industrie c’était le grand méchant. Il faut que les chercheurs cessent de croire que travailler pour l’industrie, c’est de la mauvaise science ». Il assure ne pas être frustré scientifiquement. « Bien au contraire d’ailleurs, lorsqu’il s’agit d’une PME high tech comme Genomic Vision. Le grand bénéfice de ma situation est la liberté dont je dispose et une stimulation intellectuelle quotidienne ». Côté salaire, on est peut-être loin de ceux perçus par certains des camarades de promotion. Sa rémunération annuelle oscille entre 45 et 50 000 euros, à laquelle s’ajoutent des « bons de créateur d’entreprise » (stock-options réservées aux jeunes entreprises). Un pari sur l’avenir qui peut se révéler gagnant en cas de succès de l’entreprise. Chercher autrement. Chef de projet dans une entreprise prometteuse du secteur médical, cet « X », promo 95, a pourtant eu du mal à trouver sa vocation. « Au bout de deux ans de thèse je me suis rendu compte que je n’étais pas fait pour la recherche académique ». Conséquence de cette révélation ? Il achève péniblement sa thèse en cinq ans, et la soutient finalement en mai 2005. La suite ressemble encore au parcours du combattant. Pendant un an, ses recherches d’emploi sont laborieuses, malgré le fameux réseau Polytechnique. Certitude acquise pendant cette période : « On ne vient jamais vous chercher ». Pierre Walrafen déconseille d’ailleurs d’attendre d’avoir soutenu pour postuler. Lui, a commencé par les cabinets de recrutement, où il s’est « heurté à un mur ». Ces structures « sont faites pour des parcours Parcours • Pierre Walrafen ■ 1998 Ingénieur de l’Ecole Polytechnique (spécialité : sciences expérimentales) ■ 1999 DEA des Bases Fondamentales de l’Oncogénèse (Université Paris 7). ■ 2005 Doctorat en biologie et biotechnologies (Université Paris 7). ■ Intitulé de la thèse : « Etude des mécanismes de mise au repos du récepteur de l’érythropoïétine ». ■ 2006 Responsable de la division R&D à Genomic Vision standard. Quand on ne rentre pas dans les cases, mieux vaut chercher un travail autrement ». Parcours atypiques. Mêmes difficultés avec l’APEC où on lui conseille d’activer ses réseaux plutôt que de consulter les offres d’emplois publiées. Pierre Walrafen décide alors de démarcher des PDG de start-up, aux parcours souvent aussi atypiques que le sien. Son CV passe de main en main et arrive sur le bureau de la direction de l’incubateur Pasteur Bio Top. Celui-ci a facilité la création de Genomic Vision. L’incubateur fait enfin parvenir le CV à Aaron Bensimon, PDG de la start-up. Le recrutement est immédiat. Embauché en France, il n’exclut pas une expatriation vers un pays anglophone dans les années à venir. La langue n’est pas un problème : Pierre Walrafen a vécu aux Etats-Unis et en Allemagne pendant sa jeunesse. Un avantage, car maîtriser l’anglais scientifique c’est la base. Maîtriser les subtilités de la langue anglaise, « c’est nécessaire pour aller plus loin dans les négociations ». Désormais, c’est l’entrepreneur qui parle, plus le chercheur… 9 clés pour comprendre le nouveau « contrat doctoral » Les établissements publics (universités, organismes de recherche) pourront recruter des étudiants inscrits en doctorat grâce au nouveau « contrat doctoral ». Jusqu'à présent, les dispositifs de financement étaient liés aux bailleurs de fonds (État, collectivités, administrations, associations, entreprises, etc.), et « imposaient » leur forme juridique aux doctorants. Limite du nouveau dispositif : seuls ceux dont la thèse sera financée pourront en bénéficier. > Ça sert à quoi ? Faciliter l’insertion professionnelle des doctorants, que ce soit vers la recherche, l’enseignement ou l’entreprise, c’est l’objectif affiché du contrat doctoral. Son existence va aussi permettre de faire reconnaître le doctorat comme une vraie expérience professionnelle. Autre avantage : le cadre juridique sera désormais le même quelle que soit la source de financement du doctorant. > C’est pour qui ? En théorie, tout doctorant peut en bénéficier (on en compte 70 000 en France) . Mais dans la réalité, ce sera le cas des seuls doctorants dont la thèse sera financée, souvent dans les sciences dures et appliquées. Celui-ci n’est en effet pas obligatoire et sa création ne s’accompagne pas de financements supplémentaires. > Combien de temps dure ce contrat ? D’une durée de trois ans, il peut comporter une période d’essai de deux mois. Il peut être prolongé d’un an si des « circonstances exceptionnelles l’exigent ». Par ailleurs il peut être prorogé en cas de long congé maternité, paternité ou maladie (supérieur à quatre mois). Ou encore si un accident du travail entraîne une absence supérieure à deux mois. A noter. Si l’inscription en doctorat n’est pas renouvelée, le contrat prend fin au terme de la première ou de la deuxième année. • valorisation des résultats de la recherche scientifique et technique ; • missions d’expertise effectuées dans une entreprise, une collectivité territoriale, une administration, un établissement public, une association ou une fondation. A noter. Ces activités ne peuvent dépasser un sixième de la durée annuelle de travail du doctorant. Elles peuvent être effectuées dans un établissement différent de celui qui emploie le doctorant contractuel. Une convention doit alors être conclue entre les établissements. > Que faire en cas de problème ? > Quel salaire et quel temps de travail ? La durée annuelle de travail est de 1607 heures, soit 35 heures par semaine, comme pour toute la fonction publique. Les modalités de la rémunération doivent être précisées par un arrêté, non encore paru. Il fixera des seuils minimaux : chacun peut donc négocier des montants supérieurs. A noter. En cas de rupture du contrat de travail, le doctorant perçoit des indemnités de licenciement. > Quelles sont les activités d’un doctorant contractuel ? Son service est décidé par le président ou le directeur de l’établissement dont dépend le doctorant. Il peut être exclusivement consacré à la recherche ou inclure des activités supplémentaires : • enseignement dans le cadre d’une équipe pédagogique ; • diffusion de l’information scientifique et technique ; Régler les litiges sur les questions individuelles liées à ce nouveau contrat, ce sera le rôle d’une commission consultative, créée dans chaque établissement. Elle sera composée de représentants du conseil scientifique et des doctorants contractuels. Elle pourra être saisie par tout doctorant contractuel ou par le chef d’établissement. > Et les autres contrats ? Les allocations de recherche et le monitorat d'initiation à l’enseignement supérieur disparaissent. Pas d’inquiétude à avoir toutefois pour ceux qui bénéficient de ces contrats : ils restent en vigueur. Simplement il n’y en aura pas de nouveau signé. Pour aller plus loin. En mai, Yves Fau, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche répondra aux questions des internautes sur le nouveau contrat doctoral sur le blog de l’ABG (Association Bernard Gregory), que nous vous avons présenté le mois dernier. http://docteursetcompagnie.blogspot.com/ > C’est en vigueur à partir de quand ? L’entrée en vigueur, c’est pour bientôt. Après des mois de discussions (voir encadré), le décret créant ce nouveau contrat a passé tout les obstacles et toutes les instances signature par les ministres concernés, est donc imminente. > Qui décide du recrutement ? Le président ou le directeur de l’établissement recrute le doctorant contractuel sur proposition du directeur de l’école doctorale, après avis du directeur de thèse et du directeur de l’unité ou équipe de recherche concernée. Syndicats et jeunes chercheurs pas d’accord Le projet de contrat doctoral a été voulu et porté par des associations de jeunes chercheurs ou de docteurs (CJC, Guildes des doctorants, Andès). Elles ont négocié avec le ministère, les organismes de recherche et les universités. Et sont parvenues à obtenir un texte qui leur convenait. Mais à aucun moment les syndicats (Unsa, CGT, FSU, Sgen) n’ont été consultés. Plusieurs d’entre eux ont donc fait du contrat doctoral un cheval de bataille lorsque la mobilisation contre le gouvernement a pris forme dans les universités et les labos. Valérie Pécresse a alors négocié et accepté plusieurs ajouts à son projet : création d’une commission de recours, nécessaire approbation du doctorant sur les activités autres que de recherche qu’on lui demande d’exercer, notamment. Mais des syndicats (CGT) continuent de demander le retrait pur et simple du projet. DOC PRO.NEWS Avril 2009 • N° 2 Premier salon européen des carrières de la recherche à Berlin L'Apec organise Research, le premier salon européen des carrières de la recherche, le 28 mai 2009 à Berlin, en partenariat avec l'UFA (université francoallemande). Il est ouvert aux entreprises, universités et organismes de recherche. Mais le salon est avant tout consacré aux chercheurs, qui pourront partager leur expérience sur leur carrière, la relation qu'ils ont avec leurs collègues en entreprises… Ils pourront également rencontrer les recruteurs dans des espaces dédiés, soit directement sur place, soit en s'inscrivant préalablement à des RDV. L’antenne franco-allemande ABG-UFA sera présente sur le salon. www.researchcareerfair.com Cifre : 96 % des docteurs ont trouvé un emploi en moins d’un an L'enquête de l'ANRT (Association nationale de la recherche et de la technologie) sur le devenir professionnel des anciens doctorants ayant bénéficié du dispositif Cifre depuis sa création en 1981, met en évidence un accès à l'emploi plutôt rapide : « Parmi les docteurs, 96 % ont accédé à l'emploi en un an au plus, dont 90 % en un maximum de six mois. » Il est également précisé que « plus de six docteurs sur dix ont été recrutés dans l'entreprise (42 %) ou le laboratoire (16 %) partenaire du Cifre, les autres étant recrutés ailleurs ». L'enquête montre aussi que les docteurs sont « employés majoritairement par des grandes entreprises (plus de 2 000 personnes, groupes ou indépendantes) et par des institutions publiques d'enseignement et de recherche (respectivement 38 % et 27 % des répondants). http://www.anrt.asso.fr/fr/pdf/resultats_enquete_cifre_2009.pdf Agenda Petit déjeuner. Les associations de jeunes chercheurs ADIC, ADIT, BioDocs, Doc’Up et JeCCo organisent pour la 27ème fois, un petit-déjeuner d’insertion professionnelle pour les doctorants et jeunes docteurs le 9 juin 2009 à l’Institut Curie. Unef. L’Union nationale des étudiants de France tiendra son 81ème congrès national du 23 au 26 avril 2009 à Marseille. ABG. Elle tient son Assemblée générale à Paris, le 28 avril 2009. A cette occasion sera présentée la nouvelle plateforme collaborative, qui doit être mise en place sur le site web de l’association. ■ L'ABG et les éditions Eyrolles lancent une collection de guides pratiques baptisée « Docs&Co ». Ils visent à « mieux faire connaître les jeunes docteurs, rendre justice à leurs multiples talents et les aider à trouver un emploi ». ■ La Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises (Fnege) veut lancer un doctorat en apprentissage. Elle y travaille avec des écoles doctorales et la région Île-de-France. ■ La Confédération des jeunes chercheurs (CJC) a mis en ligne un dossier complet et très critique sur les conditions d’accueil des jeunes chercheurs étrangers en France, qui représentent 38 % de la population totale des doctorants. http://cjc.jeunes-chercheurs.org/dossiers/etrangers/ ■ Valérie Pécresse a annoncé le déblocage de 4,5 millions d’euros en faveur des organismes de recherche. Cette somme doit leur permettre de dégeler 130 postes réservés jusque-là au recrutement de jeunes maîtres de conférences dans le cadre des chaires universités-organismes. ■ La campagne de recrutement des Ater 2009 a débuté. La Guilde des doctorants propose sur son site de nombreuses informations. http://guilde.jeunes-chercheurs.org/Public/ATER/2009/ Valorisation. Une formation à la valorisation de la recherche est organisée par le Réseau Curie (réseau national des structures de valorisation de la recherche publique) et aura lieu à Nantes (fac de Médecine) les 11 et 12 mai prochains. En savoir plus : http://www.univ-nantes.fr/index_flash.jsp Eurodocs. Ce réseau de doctorants travaillant sur l’européanisation de l’enseignement supérieur et de la recherche organise sa sixième conférence internationale à Paris du 29 au 31 mai 2009 à Paris. En savoir plus : http://euredocs.sciences-po.fr Magazine réalisé par Verbatim Communication – Groupe AEF, en partenariat avec l’Association Bernard Gregory et le soutien du ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi Direction générale de la Compétitivité, de l'Industrie et des Services. • Il a été conçu par l’équipe Recherche et Innovation de l’AEF : Sabrina Dourlens - [email protected] ; Théo Haberbusch - [email protected] ; Ioana Doklean : [email protected] • Chef de projet : Amandine Bebi - [email protected] • Maquette : Bruno Bayol - Photos : DR DOC PRO.NEWS Avril 2009 • N° 2