métal hurlant et ses frères

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métal hurlant et ses frères
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métal hurlant
métal hurlant et ses frères
par Evariste Blanchet
[Janvier 2006]
La singularité de Métal hurlant ne l’a pas empêché d’être en phase avec son temps et de s’inscrire
dans une démarche éditoriale identique à celle d’autres revues émergentes. Retour sur le contexte
éditorial de l’époque.
Pilote n’incarne pas à lui seul l’entrée de la bande dessinée française dans la modernité. Mais sa
métamorphose d’hebdomadaire pour enfants en journal pour adolescents et adultes, à la fin des
années soixante, a été déterminante. L’ouverture du journal à des expériences nouvelles est
désormais reconnue de tous mais, à l’époque, certains dessinateurs élevés au rang d’auteurs
souhaitaient dépasser les nouvelles limites autorisées. L’anecdote est connue : suite au refus de
Goscinny, le directeur de Pilote, de publier une histoire d’un Concombre masqué en pleine
méditation zen, Mandryka claque la porte et crée L’Écho des savanes au printemps 1972, entraînant
dans l’aventure Gotlib et Bretécher.
Pilote avait déjà perdu Reiser, Gébé et Cabu, que Cavanna souhaitait voir travailler exclusivement
pour Hara-Kiri. Mais, le créateur du Grand Duduche mis à part, ces humoristes étaient moins des
enfants naturels de Pilote que des enfants adoptés. Le cas de Mandryka, Bretécher et Gotlib est
radicalement différent : les meilleurs représentants du renouveau de l’hebdomadaire appartiennent
pleinement à la famille. Pour Goscinny, c’est donc moins un départ qu’une trahison. Il ne s’en
remettra pas. Son journal non plus. Morchoisne et Mulatier, auteurs également emblématiques de
l’hebdomadaire pour leurs célèbres Grandes Gueules (caricatures de célébrités occupant, en
pleine page, la quatrième de couverture) ou leurs parodies de films dans la droite ligne du Mad
américain, modèle ô combien vénéré, fondent Mormoil avec Lucques et Rampal, pendant l’hiver
1974. Le nouveau venu ouvre ses pages à d’autres dessinateurs qui produiront illustrations et bandes
dessinées (Bridenne dès le No.1, Patrice Leconte à partir du No.3).
À son tour, pendant l’été 1974, L’Écho des savanes, qui ne publiait jusque-là que ses fondateurs,
accueille Pétillon et Moebius, avant d’annoncer à l’automne, fort de son succès grandissant et
inespéré, la parution incessante de pas moins de quatre nouvelles revues, où les collaborateurs de
Pilote sont surreprésentés : Moebius, Got, Pétillon, Goetzinger, Solé, Lesueur, Lob. L’un des nouveaux
magazines porte le curieux nom de Métal hurlant. Après diverses péripéties dues à la fois à des
problèmes de personnes et à la faillite du diffuseur qui manque de provoquer l’arrêt du journal de
Mandryka, Métal hurlant voit le jour pendant l’hiver 1975, chez un nouvel éditeur créé à cet effet par
Dionnet, Moebius et Druillet : les Humanoïdes Associés. En mai et juin de la même année, Loro lance
Tousse-Bourin et Gotlib Fluide glacial ; ils sont rejoints par Circus, dont la seule singularité, mais elle est
de taille, est de n’être pas initié par un dessinateur de Pilote mais par un ancien animateur de
fanzine nommé Jacques Glénat. Cette liste impressionnante aurait encore pu s’allonger si les projets
concoctés chez Nathan ou aux éditions Vaillant, dont le matériel inédit sera partiellement recyclé,
avaient abouti. On comprend que, dans ces conditions, un Pilote exsangue soit devenu mensuel,
encore que le changement de périodicité intervient assez tôt, en juin 1974, alors que la phase
inflationniste de nouveaux titres n’en est qu’à ses débuts.
Convergences...
La parenté entre les nouveaux arrivants est d’autant plus affirmée que Métal hurlant, L’Écho des
Savanes et Fluide glacial publient souvent les mêmes auteurs, parfois simultanément. La présence de
Mandryka dans les premiers Métal hurlant, avec une parodie de Flash Gordon scénarisée par
Dionnet, ne surprend pas, vu la genèse de la revue. Mais si l’on feuillette les deux premières années
de publication, on y découvre aussi la présence de collaborateurs de Fluide glacial, fidèles (Alexis)
ou épisodiques (F’murr, Mézières, Forest), et de L’Écho des savanes, comme Lesueur, Tardi, Ted
Benoit, sans oublier Lob et Pétillon qui y sont particulièrement actifs. Plus surprenant, les dirigeants des
nouveaux journaux, dont on peut penser qu’ils ne disposaient pas de beaucoup de temps libre, font
des apparitions remarquées chez leurs confrères : Gotlib dans Métal hurlant, Moebius et Druillet dans
L’Écho des savanes. Quant aux jeunes talents révélés par Métal hurlant, comme Voss ou Serge Clerc,
ils produiront quelques planches, l’un dans Fluide glacial, l’autre dans L’Écho.
Le sentiment de lire des revues qui appartiennent à une même famille ne provient donc pas du seul
lien filial avec Pilote, mais de l’ubiquité des auteurs. D’ailleurs, le plus omniprésent de tous vient d’un
autre horizon : Francis Masse a été découvert par Actuel, la revue-phare d’une contre-culture
fortement marquée par ses origines américaines, qui promeut les expériences psychédéliques, les
communautés, l’écologie et... une nouvelle bande dessinée. Actuel, qui donne des conseils très
pratiques, explique, par exemple, comment l’on peut fabriquer à peu de frais son propre journal.
Comme l’a fait quelques années plus tôt, et avec succès, Robert Crumb, que le mensuel français va
traduire abondamment et populariser. Mandryka (lui aussi présent dans les pages d’Actuel sous le
nom de Géraldine Mandrax) saura s’en souvenir lorsqu’il se lancera dans une folle aventure dont
tout le monde lui prédit l’insuccès.
L’appartenance à la contre-culture est, après la filiation pilotienne et la transversalité des auteurs, le
troisième trait commun aux nouveaux journaux, de loin le moins resté dans les mémoires. Si l’on
continue de retenir comme période de référence les années 1975 et 1976, on répertorie dans L’Écho
des savanes une douzaine de dessinateurs américains appartenant à la mouvance underground.
De son côté, Jean-Pierre Dionnet ne s’est pas contenté de lire les traductions, il a dévoré la multitude
de comix underground qui paraissent aux USA. En témoignent ses comptes rendus dans la revue
d’étude Phénix, au cours de la première moitié des années 70. Dans les premiers Métal hurlant,
Heath, Eneg, Reese et Bodé ne font qu’une petite apparition. Qui plus est, ce sont des dessinateurs
dont le rattachement à l’underground est parfois circonstanciel : Heath a passé l’essentiel de son
temps à dessiner des westerns et des récits d’aventure et de guerre ; Eneg est plutôt un dessinateur
étiqueté « érotique ». En revanche, la présence de Richard Corben sera très remarquée, dès le
premier numéro.
Si la nouvelle presse française de bande dessinée renvoie aux comix américains, c’est moins par la
traduction d’auteurs que par une démarche commune : celle de dessinateurs créant eux-mêmes
leurs supports de publication. Ce qui, aujourd’hui, relèverait d’un acte « entrepreneurial » s’inscrivait,
dans les sociétés industrielles de la fin des années soixante, dans une démarche beaucoup plus
politique. À l’époque, l’idée d’un changement de société qui ne passerait plus nécessairement par
une victoire électorale et des lendemains qui chantent faisait son chemin. Il s’agissait d’inventer, ici
et maintenant, une contre-société autonome qui fonctionne avec ses propres réseaux (crèches et
écoles autogérées, communautés de vie et de travail, coopératives de production, presse
alternative) et qui finisse qui grignoter l’ensemble du système dominant, jusqu’à ce qu’il ne soit plus
qu’une coquille vide. Mandryka, Gotlib et Dionnet ont participé, de loin mais de fait, à cette grande
utopie contestatrice, quoique sans nécessairement avoir la fibre militante et la volonté de participer
à la destruction du capitalisme. À une époque où tout était politique, la création d’un journal, fut-il
de bande dessinée, ne pouvait prétendre échapper à la règle.
On ne peut pas comprendre ce moment symboliquement fort que fut mai 68 si l’on n’arrive pas à le
penser à la fois comme un grand rêve collectiviste (marqué par des grèves massives comme jamais
la France n’en avait connues) et comme la mise en avant fulgurante de l’individu. La création de
nouveaux journaux découle donc d’une pratique sociale, certes minoritaire mais en adéquation
avec les aspirations collectives de son temps, alliée à des désirs purement individuels. Même s’ils
partagent les mêmes rêves, les dessinateurs sont loin d’être interchangeables. Avec quelques
variantes, les fondateurs des nouveaux journaux peuvent même prétendre à un statut de star qui ne
cadre guère avec l’image d’anonymes petits soldats au service de l’inéluctable révolution en
marche. Gotlib en est le meilleur exemple : sa Rubrique-à-brac, dans Pilote, l’a définitivement
consacré comme l’un des auteurs les plus admirés. Le cas de Giraud est un peu différent puisque, si
Blueberry est une série à succès, les récits de S-F signés Moebius n’ont pas la même notoriété dans le
grand public. En revanche, Moebius est le dessinateur qui symbolise le mieux, avec Mandryka,
Bretécher et Druillet, le renouveau de la bande dessinée. À défaut de remporter un succès massif,
ces auteurs bénéficient d’un soutien fervent de leurs fans. Morchoisne et Mulatier connaissent le
même engouement, même si c’est pour leurs caricatures plus que pour leurs bandes dessinées
parodiques. Les nouveaux journaux peuvent donc compter sur un public déjà constitué qui ne
manquera pas de suivre des auteurs déjà très admirés.
...et singularité
Au-delà des ressemblances, Métal hurlant affiche sa différence par sa thématique : il se positionne
comme un magazine de science-fiction en bandes dessinées et est bien perçu comme tel. La
science-fiction n’est pas un genre nouveau mais a longtemps été mal aimée. Tintin, Spirou et Pilote
ont chacun leurs séries, ou plutôt leur série, afin de ne pas abuser d’histoires mal vues de la censure.
On ne s’étonnera pas qu’elles soient très rares dans la presse confessionnelle, plus nombreuses dans
la presse populaire. Bande dessinée et science-fiction étaient culturellement dévalorisées, la bande
dessinée de science-fiction l’était donc doublement. Mais après 1968, ce qui était inconvenant
devient fréquentable, la posture rebelle étant désormais plus valorisée que l’obéissance. Dans les
années soixante-dix, la science-fiction devient particulièrement en vogue en France : il se crée sans
arrêt de nouvelles collections. Dionnet ne manque pas d’en rendre compte dans les pages de son
magazine, après l’avoir fait dans Phénix ou Pilote, en compagnie de Moebius et Druillet. Par
ailleurs,"J’ai lu" édite classiques et modernes à tour de bras et à des prix très bas : Philip K. Dick, déjà
traduit mais encore peu lu, lui devra son succès, et pas seulement auprès du public français.
Jacques Sadoul, le directeur de collection, s’implique particulièrement en se fendant d’un court
article informatif dans l’encart publicitaire qu’il publie chaque mois dans... Actuel. Ce regain
d’intérêt provient de la nature même du genre. Dans une époque marquée par les combats
idéologiques, une littérature qui questionne le devenir des sociétés et décrit des modes
d’organisation et de fonctionnement inédits ne laisse pas indifférente. Ce n’est pas un hasard si
quatre-vingt-deux romanciers américains de S-F avaient rendu public un manifeste pour dénoncer la
guerre du Vietnam... en riposte à une motion publiée par la vieille garde des écrivains d’heroic
fantasy et de space opera, partisans du maintien des troupes américaines.
Pour autant, la S-F la plus politique n’est pas nécessairement celle qui sera la mieux exposée dans le
nouveau magazine. Grâce à Benjamin Legrand et à Rochette, (À Suivre) se montrera plus téméraire
et ambitieux. D’ailleurs, lorsque Moebius se saisira des grandes questions, comme L’Homme est-il bon
?, il le fera d’une manière totalement ironique − même si c’est bien le même dessinateur de S-F qui
dessinera une inoubliable histoire de ratonnade, Cauchemar blanc, dans L’Écho des savanes. Avec
le premier volet du film de George Lucas, La Guerre des étoiles, le space opera sera remis au goût
du jour, mettant un point final aux expériences de fiction spéculative. Si les premiers numéros se
signalent avant tout par leur thématique, les lecteurs ne manquent pas de noter une autre
nouveauté tenant à la prééminence du dessin au détriment du scénario.
Métal hurlant n’aura-t-il été, au moins à ses débuts, qu’une succession de belles images et de
scénarios creux ? Le numéro inaugural, particulièrement symptomatique, en donne l’impression − au
point que les éditoriaux des numéros 2 et 4 tenteront de justifier la démarche. Druillet évoque
d’abord un « racisme culturel » acculant la bande dessinée à produire des scénarios carrés et lui
interdisant une expérimentation largement pratiquée au cinéma, en littérature, au théâtre ou en
peinture. Moebius établit ensuite une espèce de typologie des histoires (à chute, à exploits, à
message, à morale, à gag) dont il essaie de démontrer en quelques lignes le fonctionnement
primaire avant de conclure qu’« il n’y a aucune raison pour qu’une histoire soit comme une maison
avec une porte pour entrer, des fenêtres pour regarder les arbres et une cheminée pour la fumée... »
Le premier numéro s’ouvrait sur un récit de six planches dessinées par Moebius sur scénario de
Druillet. La dominante graphique est marquée par le faible nombre de cases : trois à la planche
cinq, une seule aux planches trois et quatre. D’évidence, le dessinateur s’est fait plaisir et le scénario
n’était qu’un prétexte. Le récit, construit comme un récit à chute, même si le retournement final est
un peu nébuleux, aurait pu être condensé sans problème en une seule planche. Les quinze
planches d’Agorn, par Druillet, et les douze des Armées du conquérant, dessinées par Gal sur
scénario de Dionnet, chacune à leur manière, mettent également en avant le dessin. Druillet, dans
son goût baroque du grandiose et de la démesure, n’hésite pas à aligner des images pleine page,
pendant que Gal s’applique à suivre les traces d’un dessin minutieux digne de Prince Valiant. Malgré
la présence de réelles intrigues, le scénario, une fois encore, s’efface derrière la puissance de la
représentation graphique. Les huit planches de Richard Corben sont également d’un très bel effet,
renforcé par la mise en couleur, mais bénéficient d’un scénario qui a l’air un peu plus solide. Split, le
petit pionnier de l’espace, de Moebius, et Rut, de Druillet, sont finalement les seuls brefs récits dont le
dessin, peu ostentatoire, donne l’impression de n’exister que pour se mettre au service d’une astuce
scénaristique qu’est le traditionnel gag final.
Reste Arzach, qui demeure un mystère, même pour le figurant de la dernière vignette qui, d’un
geste de l’index près de sa tempe, signifie que nous sommes en pleine folie. L’incertitude est totale
puisque l’on ne connaît du personnage-titre que le nom, et encore son orthographe varie d’un
épisode à l’autre comme pour signifier une identité insaisissable. Les huit premières planches,
splendides mais déroutantes et muettes, vont contribuer à perpétuer la rumeur d’une carence
scénaristique étayée par l’absence de tout dialogue et de récitatif. Une idée simpliste mais
largement partagée veut que, pour qu’il y ait scénario ou histoire, le recours aux mots soit
indispensable. On eût toléré un tel mutisme s’il ne s’était pas révélé aussi scandaleusement gratuit : il
aurait suffi que la dernière case s’achevât par un gag, comme dans bon nombre de strips
humoristiques publiés dans la presse quotidienne pendant des années, pour que personne n’y
trouvât rien à redire.
Le sentiment que certains lecteurs ont dû éprouver, de s’être fait « voler sur la marchandise », est une
réaction finalement semblable à celle des premiers détracteurs de l’art moderne. Or, la modernité,
en bande dessinée comme ailleurs, compense largement ses pertes par des gains nouveaux. Le
plaisir n’est pas réservé au récit qui vous happe et vous prend en otage : on peut lui préférer celui
qui vous laisse une certaine liberté d’interprétation. De même qu’il existe chez les mystiques des
silences habités qui sont bien plus qu’une absence de bruit, tous les récits qui jouent sur le vide ne
sont pas creux. L’intrigue ténue n’est pas une maladresse, un loupé, une faute, mais un moyen de
raconter autre chose autrement.
Très vite, pourtant, Métal hurlant va publier des séries où le scénario, voire les dialogues abondants,
sont particulièrement mis en avant, comme Les Naufragés du temps créés par Forest et Gillon et
poursuivis par Gillon seul. Mais il est exact que, dans le même temps, s’installent des récits muets
faibles, parfois indigents : lorsque le dessin est réellement très beau, on peut y trouver
ponctuellement un certain plaisir ; quand il émane de débutants au trait encore malhabile, cela
devient vite insupportable. (À Suivre), qui sera créé une poignée d’années plus tard (1978),
adoptera un positionnement stratégique et artistique strictement inverse, fondé sur la densité de ses
récits. Mais si l’on en revient à un autre numéro inaugural, celui de L’Écho des savanes, s’ouvrant sur
le récit, presque entièrement sans paroles, d’un Concombre masqué qui regarde pousser les
rochers, on retrouve la même configuration : un récit qui rompt avec l’idée même d’intrigue et
s’octroie des libertés nouvelles. D’autres récits ouverts et muets seront d’ailleurs publiés dans le
journal de Mandryka, tels celui de Poivet dans le numéro 23.
Je laisse à d’autres le soin de tirer un bilan, dont je ne doute pas qu’il sera globalement positif, Je me
contenterai de souligner que Métal hurlant aura partagé jusqu’au bout son destin avec les journaux
de sa génération en agonisant dans les années quatre-vingt, après avoir tiré la bande dessinée
adulte de la marge vers le centre. Si l’expérimentation n’a duré qu’un temps, le paysage tout entier
en a été métamorphosé. L’aspect « autogestionnaire » de l’expérience aura été plus bref encore
puisque les dessinateurs-dirigeants, après avoir fait appel à des professionnels, souvent recrutés
parmi leurs amis, pour s’occuper des questions administratives et financières, cèderont leurs sociétés
à des créanciers ou des groupes économiques plus puissants. La création de L’Association, une
décennie et demie plus tard, alors que l’air du temps a totalement changé, suivra pourtant la même
voie de départ : bâtir collectivement sa propre structure afin d’être en mesure d’expérimenter
librement et de ne pas soumettre la création aux lois du marché.
Evariste Blanchet
Cet article a paru dans le numéro 12 de 9e Art en janvier 2006.

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