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Georgie
Les changements géopolitiques survenus depuis
la date clé que fut I989 ont été énormes :
réunification de l'Allemagne,
dislocation de l'URSS et de la Yougoslavie,
poursuite de la construction de l'Europe,
augmentation de la domination américaine,
globalisation économique…
la Géorgie, un pont entre des cultures
La Géorgie se situe entre l'Europe et l'Asie, entre la Mer Noire et la Mer Caspienne.
Elle est au Nord du Moyen-Orient et des mondes turc et iranien,
et au sud des Monts du Caucase qui la séparent de la Russie.
l'Indépendance de la Géorgie
Avec la fin de l'Union soviétique en 1991, la Géorgie devient indépendante.
Elle était l'une des républiques les plus riches d'URSS
(avec fruits, thé, avocats, tabac, vigne, aéronautique, tourisme).
la Géorgie dans l'Empire russe
L' indépendance de la Géorgie n'est pas du goût de Moscou,
qui estime que la Georgie lui est liée par un vieux partenariat stratégique :
à la fin du XVIIIe s. la Géorgie chrétienne était entourée par les Empires ottoman et perse,
et elle obtient alors la protection de cette Troisième Rome que fut Moscou.
En échange, la Russie s'appuie sur la Géorgie pour conquérir le Caucase.
la République Socialiste Soviétique de Géorgie
A l'époque soviétique, la Géorgie, grâce à ses ports, donne un accès sur la Mer Noire.
L'URSS y installa l'état-major de la région militaire de Transcaucasie.
Ainsi, au moment de l'indépendance, Moscou s'attend
à ce que la Géorgie ait une politique favorable à ses intérêts.
le Problème des minorités
Le nationalisme géorgien était évidemment favorable à l'indépendance du pays,
mais il s'opposait également aux minorités.
le Multiethnisme en Géorgie
La Géorgie a une superficie de 70 000 km² où vivent 5 millions d'habitants.
70 % sont des Géorgiens chrétiens depuis le IVe s. (en jaune sur la carte).
30 % sont Arméniens, Russes, Azéris, Ossètes, Abkhazes, Grecs, Ukrainiens et Juifs (en vert).
L'unité du pays ne semble pas évidente à assurer, car menacée par
les séparatismes abkhaze et osséte, et par les manœuvres de Moscou qui défend ses intérêts.
le Séparatisme abkhaze
A l'époque soviétique, l'Abkhazie est une république autonome (créée par Staline),
elle compte 500 000 habitants, dont 46 % sont géorgiens et 17 % sont Abkhazes.
Les Abkhazes sont l'une des plus anciennes populations du Caucase,
liés historiquement aux Géorgiens, mais qui craignent que leur faible poids démographique
ne les marginalise au sein d'un État géorgien indépendant.
le Séparatisme abkhaze
Par conséquent, deux dynamiques vont s'opposer :
celle des Géorgiens qui défendent l'intégrité de leur État nouvellement indépendant,
celle des Abkhazes qui cherchent à préserver leur langue et leur identité.
la Guerre civile en Abkhazie
Les Abkhazes proclament leur indépendance en 1992,
suite à quoi la Géorgie leur déclare la guerre.
Les Abkhazes reçoivent le soutien de la Russie et sortent ainsi vainqueurs des combats en 1993.
Mais ces affrontements vont également pousser 270 000 Géorgiens hors de la région.
Désormais, le fleuve Inguri sert de frontière entre l'Abkhazie et le reste de la Géorgie.
le Séparatisme ossète
Les Ossètes sont un peuple indo-européen, chrétiens depuis le Xe s.
vivant de part et d'autre de la chaîne du Caucase.
A l'issue des découpages soviétiques, Moscou a séparé les Ossètes en deux entités politiques :
une Ossétie-du-Nord pour la Russie; et une Ossétie-du-Sud pour la Géorgie.
le Séparatisme ossète
Face à l'impossibilité d'obtenir des droits culturels dans une Géorgie indépendante,
l'Ossétie-du-Sud demande son rattachement à l'Ossétie-du-Nord, c'est-à-dire à la Russie.
Tout comme en Abkhazie, des affrontements militaires et déplacements de populations ont lieu.
Ces conflits prirent fin uniquement avec l'arrivée de troupes russes en Ossétie-du-Sud
qui depuis vit hors de la juridiction de Tbilissi.
le Séparatisme Adjare
En Adjarie, vivent des Géorgiens majoritairement musulmans,
en raison de la domination ottomane jusqu'à la fin du XIXe s.
Depuis 1992, la région vit comme une entité indépendante,
avec son président, ses forces armées et des relations économiques importantes avec la Turquie.
Autres zones de tensions
Le Djavakheti, (majoritairement peuplée d'Arméniens), la Svanétie, et la Mingrélie,
sont des régions contrôlées par des potentats locaux en rivalités depuis plusieurs siècles.
Au nord-est, les gorges de Pankissi sont à la frontière de la Tchétchénie
et sont au cœur de nombreux trafics échappant au contrôle de Tbilissi.
Ainsi, l'autorité de l'État géorgien ne va guère plus loin que la région de Tbilissi, la capitale.
Conflits d'intérêts américano-russes en Géorgie
Fin 1999, les gorges de Pankissi accueillent 7000 réfugiés tchétchènes (femmes, vieillards et enfants)
Mais, Moscou accuse la Géorgie de servir de base arrière aux combattants tchétchènes.
Le calcul russe serait de pouvoir ainsi déployer en Géorgie des troupes
pour prendre les Tchétchènes en étau, ce que refuse Tbilissi.
La Géorgie voit la guerre en Tchétchénie comme une 1re étape dont le 2nd objectif serait elle-même.
Conflits d'intérêts américano-russes en Géorgie
Ainsi, ces séparatismes armés, territoires non contrôlés, trafics de drogues, d'armes, d'uranium
maintiennent la Géorgie dans l'instabilité.
La Géorgie représente aux yeux des Russes un levier stratégique pour se maintenir dans la région.
La Géorgie a toujours sur son sol deux bases russes,
elle est frontalière de la Turquie, donc de l'OTAN, et sert au transit du pétrole de la Caspienne.
le Transit d'hydrocarbures
La Géorgie est voisine de l'Azerbaïdjan.
Ce pays, depuis son indépendance en 1991
ne veut plus dépendre de Moscou pour exporter son pétrole de la Caspienne.
Par conséquent, depuis 1997,
l'Azerbaïdjan utilise l'oléoduc Bakou-Soupsa qui transite par la Géorgie.
le Transit d'hydrocarbures
À terme, est prévu un oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, pour exporter le pétrole azéri
(l'oléoduc devrait être opérationnel en 2005).
Un gazoduc Bakou-Erzurum est aussi prévu pour 2007 pour exporter le gaz du Turkménistan.
Ces projets d'infrastructures sont la clé de voûte de la politique américaine dans la région,
et ce dans le but de pouvoir accéder aux hydrocarbures de la Caspienne.
les Oppositions russo-américaines dans le Caucase
Les É-U voudraient un rapprochement entre Azerbaïdjan, Géorgie et Turquie (2e armée de l'OTAN),
pour faire contrepoids à l'axe Russie-Arménie-Iran.
Depuis sept. 2001, la Géorgie a mis à la disposition de Washington espace aérien et renseignements.
De plus, l'accord signé en mars 2003, sur le statut du personnel militaire américain,
laisse présager un important - et durable - déploiement américain sur le sol géorgien.
Alors la situation est confuse dans le pays.
La Géorgie est tiraillée entre intérêts russes et américains.
Elle veut se rapprocher de l'Union européenne ;
Bruxelles a envoyé un représentant en juillet 2003
pour le Sud Caucase.
C'est là une périphérie dont il faut d'ores et déjà écarter
les sources d'insécurité.
Elles sont nombreuses, héritées de certains des maux de l'URSS :
absence de loyauté politique,
pratiques mafieuses,
économies parallèles,
corruption,
une certaine violence politique…