don quichotte - Groupe Anamorphose

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don quichotte - Groupe Anamorphose
 Le Groupe Anamorphose DON QUICHOTTE Cervantes mis en scène par Laurent Rogero Cinq acteurs se retrouvent par hasard dans un vide grenier. Au milieu de ce fatras d'objets, ils réinventent les aventures du célèbre chevalier à la triste figure... " Se raconter toujours une nouvelle histoire, danser sur la frontière entre raison et folie, investir le corps et le cœur et l’esprit sans souci d’économie, fabriquer de l’extraordinaire avec notre ordinaire, refaire vivre un monde idyllique qui n’a jamais existé... Mettre en scène Don Quichotte, c’est mettre en jeu notre fantasme à tous d’un rêve plus fort que la réalité" L. Rogero Création le 17 janvier 2013 au Théâtre de Bayonne / Scène Nationale Sud-­‐Aquitain Production Groupe Anamorphose, Scène Nationale de Bayonne-­‐Sud Aquitain, OARA, IDDAC, L'Odyssée -­‐ Scène Conventionnée de Périgueux, Fonds d'insertion professionnelle de l'ESTBA, le Conseil Général des Landes, Le Parnasse de Mimizan, L'Archipel -­‐ Scène Nationale de Perpignan, FAC -­‐ Mairie de Libourne, Théâtre Ducourneau d'Agen, l'Espace Treulon de Bruges. La compagnie est soutenue par le Ministère de la Culture / Drac Aquitaine, le Conseil Régional d’Aquitaine, le Conseil Général de la Gironde et la Ville de Bordeaux // Mettre en scène Don Quichotte ? Mettre en scène Don Quichotte, ici, n’est pas proposer une thèse personnelle qui enfermerait enfin ce vieux fou dans une lecture définitive. Ce n’est même pas conter les aventures d’un échalas et d’un lourdaud respectivement en quête de la gloire et de la fortune. C’est essentiellement travailler à faire circuler par les acteurs la formidable vitalité d’une écriture qui n’a d’autre règle que la créativité. Fuir l’illustration des folies de don Quichotte pour plonger dans la source de ses délires. Se raconter toujours une nouvelle histoire, danser sur la frontière entre raison et folie, investir le corps et le cœur et l’esprit sans souci d’économie, fabriquer de l’extraordinaire avec notre ordinaire, refaire vivre un monde idyllique qui n’a jamais existé : voilà qui me parle de don Quichotte, qui me parle du jeu d’acteur, du jeu d’enfant, c’est-­‐à-­‐dire de la créativité tapie en chaque être humain. Pour moi, mettre en scène don Quichotte, c’est mettre en jeu notre fantasme à tous d’un rêve plus fort que la réalité. Pourquoi le nom de Don Quichotte fait-­‐il sourire ou rêver des gens sans points communs entre eux, et qui pour la plupart ne l’ont pas lu ? Comment se fait-­‐il qu’on voie encore un héros dans ce fou vieillissant qui se prend plus de raclées qu’il ne redresse de torts ? Qu’est-­‐ce qui a pu faire un best-­‐seller mondial de cet interminable Road movie littéraire aux incohérences criantes ? Un : Don Quichotte est un résistant. Il résiste à tout : à la fatalité, à l’explication, à l’âge, à la bêtise, à l’échec, à un monde qui lui remet sans cesse les pieds sur terre et le nez dans la poussière. Deux : Cervantès est un homme libre. Il est libre de faire la guerre, la paix, de travailler pour l’Etat, de le voler, de prendre tous les genres littéraires à sa portée pour en faire une grande salade fraîcheur au nom de sa seule fantaisie. // Traduction : Aline Schulman En décidant de monter Don Quichotte, nous choisissons une oeuvre littéraire pour en faire une matière théâtrale. Il fallait donc trouver la traduction la plus fluide, la plus évidente, la plus facile à mettre en bouche, la plus directe pour le jeu. Nous avons porté notre choix sur la traduction d’Aline Schulman, parue en 2001. // Extraits Sancho Panza -­‐ Revenez, monsieur, au nom du ciel, revenez ! Ce sont des moutons et des brebis que vous allez attaquer ! Ah, quel malheur! Vous êtes fou ! Il n'y a pas plus de géants que de chevaliers, pas plus de chats que d'armoiries, ni d'écus coupés ou entiers, ni de champs de gueules, ni rien du tout ! * Don Quichotte -­‐ La chance conduit nos affaires mieux que nous ne pourrions le souhaiter. Vois-­‐tu là-­‐bas, Sancho, cette bonne trentaine de géants démesurés ? Eh bien, je m'en vais les défier l'un après l'autre et leur ôter à tous la vie. Nous commencerons à nous enrichir avec leurs dépouilles, ce qui est de bonne guerre; (...) Sancho Panza -­‐ Des géants ? Où ça ? * Sancho Panza -­‐ Crénom de nom, comme vous avez bien tourné tout ce que vous vouliez lui dire ! Et comme c'est joliment signé «Le chevalier à la Triste Figure » ! Vous êtes le diable en personne, monsieur : il n'y a rien que vous ne sachiez faire ! Don Quichotte -­‐ Dans mon métier, il faut savoir un peu de tout. * Don Quichotte -­‐ mais dites-­‐moi plutôt quels sont, parmi mes exploits, ceux que l'on vante le plus dans cette histoire ? Le Narrateur -­‐ Les opinions varient selon les goûts : les uns préfèrent l'aven-­‐ture des moulins à vent que Votre Grandeur prit pour des géants ; d'autres, celle du moulin à foulons ; certains, la description des deux armées, qui, au bout du compte, n'étaient que deux troupeaux de moutons. Tel autre prétend que le meilleur épisode est, à coup sûr, celui des deux géants bénédictins et votre dispute avec le Biscayen. * Don Quichotte -­‐ Alors, Sancho ? Dois-­‐je marquer ce jour d'une pierre blanche ou d'une pierre noire ? Sancho Panza -­‐ Si vous le marquiez en rouge, on le verrait d'encore plus loin. * Don Quichotte -­‐ Approche et regarde combien il me manque de dents, car j'ai l'impression qu'il ne m'en est pas resté une seule dans la bouche. * Sancho Panza -­‐ Dès aujourd'hui, et jusqu'à ma mort, je pardonne toute offense que m'a faite, me fait ou me fera grand ou petit, riche ou pauvre, noble ou manant, sans exception. * Don Quichotte -­‐ Tu dis vrai, Sancho; et si je ne me plains pas, c'est parce qu'il est interdit aux chevaliers errants de se plaindre, quand bien même une blessure leur mettrait les tripes à l'air. // La mise en scène : les objets au service des visions de Don Quichotte La scénographie La scénographie imite un vide grenier – lieu atemporel et multiculturel, propice à toutes les projections. Ici, on trouve tout : des vieux livres, des peluches, des disques, des objets religieux, des tissus, un phonographe, des tableaux, un punching-­‐ball, des skis, une tente, des petits meubles, des ustensiles de cuisine, de bricolage, des bibelots… Avec cet ordinaire, on va donner vie à l’extraordinaire. Au cours du spectacle, ces différents objets et matières sont associés sous nos yeux, métamorphosés pour former des marionnettes, costumes, décors qui sont les représentations forgées par l’esprit de Don Quichotte. A chaque « entrée en matière », les acteurs transforment le plateau et ré-­‐inventent l’espace de jeu, à vue. Tout est à portée de main, tout peut servir à créer les figures imaginaires nées de l’esprit fantasque de Don Quichotte... Les acteurs La parole est partagée entre le duo Sancho Panza et Don Quichotte d'une part et le chœur narrateur formé par trois jeunes acteurs d'autre part. Ce sont eux qui titillent nos aventuriers, les déstabilisent, les interpellent, les entravent ou suivent les visions de Don Quichotte. Chacun peut intervenir dans l’histoire, à tout moment, pour commenter ou faire avancer l’action. En changeant le statut de la parole qui circule, ils jouent à brouiller la perception de l’histoire dans les esprits de Quichotte et Panza, voire du public. Ce choeur incarne le narrateur du roman dans la façon dont il « met en scène » Don Quichotte et Sancho Panza, il incarne aussi les visions fantasmagoriques du héros et même les personnages auxquels se confronte le duo. Où il est dit comment les aventures se mirent à pleuvoir sur don Quichotte, sans lui laisser le temps de souffler… La découverte est au rendez-­‐vous : le texte de Cervantes est gros de surprises, pour tous les esprits. Outre des épisodes entretenus par la mémoire populaire (les moulins à vent, Dulcinée…) il recèle tant de trésors. Laurent Rogero en fait un nouveau défi, pour ses cinq camarades et lui-­‐même. D’un fatras d’objets au rebut vont surgir – et disparaître – les personnages nés de l’esprit tourmenté du Chevalier à la Triste Figure. Bidons, scie, roue de vélo deviennent entre les mains des cinq comédiens des géants ou des moutons, et puis rien, et puis autre chose. Ils font de la musique, ils deviennent un choeur, ils replongent dans la matière inépuisable du roman fan-­‐tastique. Nous partons avec eux à la rencontre du Biscayen, du heaume de Mambrin, de la bataille des moutons, de l’Age d’or… Et leur ingéniosité, leurs ruses candides sont les atouts qu’il faut pour ranimer ce phénomène qui hante nos mémoires : Don Quichotte, le parangon de toutes les vaillances, le ridicule incarné, la victime exemplaire de tous nos cynismes. Solange Charlot Théâtre des 7 collines à Tulle // Laurent Rogero Laurent Rogero a suivi une formation de comédien aux Conservatoires de Bordeaux et de Paris. Le Groupe Anamorphose naît à Bordeaux en 1994. Il est accueilli en résidence au CDN de Bordeaux, où Laurent découvre son obsession d’un théâtre populaire moderne. La compagnie sort du théâtre, tourne dans les communes rurales, se dote d’un théâtre itinérant. Laurent écrit plusieurs spectacles, travaille sur le mythe, le conte, la marionnette, le masque, l’objet, envisagés comme des outils donnés à l’acteur pour enrichir son lien avec le public. Des compagnonnages ruraux et périurbains creusent encore le sillon d’un théâtre populaire. Aujourd’hui, Laurent revisite des grands textes de la littérature pour les partager, par le théâtre, avec le plus grand nombre.
// L'équipe Traduction : Aline Schulman Mise en scène : Laurent Rogero Avec : Boris Alestchenkoff, Olivier Colombel, Bess Davies, Mathieu Ehrhard et Tom Linton Lumière : Yannick Anché Musique : Frédérick Cazaux Régie générale : Stéphane Le Sauce Production et diffusion : Julie Lacoue-­‐Labarthe, Laurie Arrecgros 

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