Les bateaux, c`est son affaire!
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Les bateaux, c`est son affaire!
7 24 heures | Vendredi 8 juillet 2011 Formation Les bateaux, c’est son affaire! En collaboration avec le Centre patronal et la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie Formation Au micro En apprentissage dual: 4 ans, 4 jours dans un chantier naval, 1 jour de cours au Centre d’enseignement professionnel de Morges (CEPM). Conditions d’admission: 15 ans révolus, scolarité obligatoire achevée. Titre obtenu: CFC de constructeur/trice de bateaux. Plus: Possibilité d’obtenir une maturité professionnelle après l’obtention du CFC qui donne l’accès à une HES. Possibilité de passer un diplôme fédéral de constructeur/trice naval/e. Teddy Tissot-Daguette, 19 ans Teddy Tissot-Daguette: «On a même travaillé sur des canots en béton armé: c’est la forme qui les fait flotter, pas la matière!» CAMILLE BOZONNET Le constructeur de bateaux entretient, répare et construit. «Immersion» dans un métier passionnant Débouchés Les constructeurs de bateaux peuvent devenir chefs d’atelier, fonder leur propre entreprise, ou se spécialiser dans la restauration de bateaux anciens, la construction de yachts hightech, navires de croisière ou monocoques/multicoques de compétition. Ils peuvent également s’aiguiller vers d’autres domaines de la branche, comme le conseil à la clientèle, la vente de bateaux et d’accessoires et l’expertise. L e dernier lacustre, un voilier en bois de taille moyenne, leur a demandé 4000 heures, hors construction des gabarits. «Il nous en a fallu 700 pour un canot, s’amuse Teddy Tissot-Daguette, 19 ans, en dernière année d’apprentissage au chantier naval Sartorio, à Mies. Mais le travail de restauration peut être parfois plus long: nous avons passé 900 heures sur la dernière commande. Il faut dire qu’on a changé les deux tiers du bateau.» En dehors de ces travaux d’exception, Teddy passe le plus clair de l’année à entretenir et réparer tous types d’embarcations, voiliers, bateaux à moteur, à rames, péniches, canots, canardières. Il traite divers matériaux, aussi bien les fibres synthétiques que le métal ou le bois. Son chantier étant spécialisé dans ce dernier, un service courant consiste à renouveler l’antifouling sur la partie immergée de la coque, soit à étaler plusieurs couches de peinture au cuivre «anticolonisation» par toutes sortes d’organismes aquatiques. Il peut s’agir également de nettoyage, manufacture de pièces en bois, ou fabrication de mâts, de réparation de trous dans la fibre de verre, (ré)aménagement intérieur, entretien des gréements, moteurs et installations électriques, de ponçage, vernissage et peinture. Une large palette d’activités qui conviennent parfaitement à Teddy, ennemi de la routine. S’il devait choisir? Il avoue un faible pour la peinture, même si certaines couleurs sont plus faciles que d’autres qui ne couvrent pas, comme le rouge, exigeant jusqu’à six couches. Camille Bozonnet Le moment que je préfère: La peinture. Le moment que j’aime le moins: Le nettoyage, intérieur et extérieur. Avec une machine à pression, du savon, une brosse… et de la patience. Pour faire ce métier, il faut… aimer les bateaux, parce qu’on est souvent à genoux, voire allongé, dans les endroits compliqués: c’est toujours là que ça pourrit, que ça a été mal peint, mal fait. Etre manuel, aussi, posséder une certaine force pour bouger et manipuler les structures. Ma plus grande surprise: Dans le type de construction: certains bateaux anciens sont équipés d’une seconde bordée, en diagonale, séparée par une toile, pour l’étanchéité. Comment je me vois dans cinq ans: Je me lancerai peut-être dans le tuning de bateaux en polyester: ça n’existe pas encore, alors ça pourrait marcher! Vrai ou faux? On passe son temps sur le lac. Faux. C’est tout le contraire, on y est rarement, à l’occasion de livraisons ou pour aller chercher des bateaux amarrés… au ponton. Les structures ne sont pas qu’en bois ou en polyester. Vrai. Divers matériaux sont utilisés comme le carbone, le kevlar, l’aluminium, l’acier ou le béton armé. Tout dépend de la destination finale. Les métiers du domaine: Agent/e d’entretien de bateaux, charpentier/ère, agent/e technique des matières synthétiques, employé/e de bateaux sur les lacs. En chiffres: Il n’y a pas de convention collective. La moyenne salariale mensuelle varie de 4700 à 5500 francs. Places vacantes sur le marché: une dizaine par année. Pour en savoir plus: Association suisse des constructeurs navals, www.constructeurnaval.ch/Romandie Formation, www.romandieformation.ch/Orientation scolaire et professionnelle vaudoise, www.orientation.vd.ch/Centre d’enseignement professionnel de Morges (CEPM), www.cepm.ch Conseil: Faire plusieurs stages et bien choisir son chantier en fonction du style de construction et de la spécialisation, bois ou fibres synthétiques.