Donner confiance dans la médecine complémentaire

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Donner confiance dans la médecine complémentaire
Donner confiance dans la médecine
complémentaire
Pour Herbert Schwabl, Président du Conseil d’administration de Padma, une
stratégie de croissance à proprement parler n’est pas en tête des priorités,
la politique de l'entreprise étant avant tout de préserver les acquis. Mais
Padma prépare néanmoins la commercialisation d'un nouveau produit.
Herbert Schwabl, la création de Padma SA
ne s’est pas faite d'une façon typiquement
suisse. Que reste-t-il de cet esprit pionnier?
Herbert Schwabl: Quand Karl Lutz a fondé
l‘entreprise Padma SA, en 1969 à Zurich, personne
ne parlait encore de remèdes naturels – et encore
moins de médecine tibétaine. Aujourd'hui, le caractère progressiste se traduit peut-être justement par
le fait que nous nous en tenons strictement à la
composition originale, que nous préservons nos
acquis et que nous ne cherchons pas à introduire
constamment et à tout prix des nouveautés sur le
marché. Cet esprit pionnier a toujours été étroitement lié aussi à la nécessité de vaincre les résistances. Padma, c’est 40 ans d’histoire, dont 30 ans pour
la seule certification de nos produits principaux,
Padma 28 et Padma Lax. Dans le domaine de la
médecine complémentaire, la politique des petits pas
a toujours prévalu, hier comme aujourd’hui.
Padma 28 passe pour une sorte de remède
miracle contre les troubles de la circulation,
jusque dans les milieux médicaux. Quels en
sont les composants?
Padma 28 réunit les principes actifs de vingt plantes
et épices différents. Pour nos esprits occidentaux,
même dans le secteur de la médecine complémentaire, ceci paraît extrêmement compliqué. Or faire
infuser un mélange de plantes comme tisane ne nous
paraît nullement bizarre. A propos, relevons que
Padma 28 sera disponible à partir du mois d’octobre
sous une nouvelle forme galénique, à savoir sous
forme de pastilles. La composition, le dosage et le
mode d’action ne différent pas. Le but est simplement d’améliorer la facilité d’utilisation pour le patient.
Comment se fait-il qu’il n’y ait pas de
contrefaçons de ce remède à succès?
Certains ont bien essayé de copier Padma 28. Mais
la fabrication d’un bon produit ne requiert pas seulement des plantes de bonne qualité, mais aussi la
technique adéquate de transformation. Il n’est pas
facile de transformer un produit végétal issu de
l’agriculture en un produit médical de haute qualité.
A fortiori quand il s’agit de combiner harmonieuse-
ment vingt plantes différentes. Les autorités de certification ont aussi certaines difficultés à ce sujet.
Outre Padma 28, vous commercialisez encore Padma Lax. Une stratégie basée sur
deux produits seulement n’est-elle pas risquée?
Dans le canton d’Appenzell, nous commercialisons
encore d’autres produits Padma. Nous avons aussi
initié la procédure de certification pour un nouveau
produit auprès de Swissmedic. Mais les ressources
d’une société de petite taille ne sont pas illimitées.
Nous mettons l’accent sur la production des produits évoqués et sur la recherche. Nous espérons
que nos produits soient admis à la commercialisation
dans d’autres pays européens, c’est ainsi que nous
envisageons notre croissance. Pour en revenir à
l’esprit de pionnier, il convient aujourd'hui d’éliminer
la peur et de renforcer la confiance des autorités
dans la médecine complémentaire. La tâche n'est pas
aisée, on le voit aussi dans les relations difficiles entre
la Suisse et l’Europe. En Allemagne, par exemple,
Padma 28 ne peut être vendu sans autorisation, bien
qu’on puisse admettre qu’un remède qui a fait ses
preuves en Suisse, devrait également être bénéfique
aux gens dans d’autres pays.
Qu’en est-il de la distribution: Padma jouit
d’une cote de fidélité élevée dans le commerce spécialisé. Souhaitez-vous atteindre
un jour les grands distributeurs?
Je suis autrichien d'origine et je peux affirmer que les
compétences spécialisées des droguistes suisses sont
sans équivalent en Europe. Les prestations en matière de conseil sont en comparaison très basses à
l’étranger. C'est pourquoi la grande distribution ne
nous intéresse pas. J’ai également beaucoup de mal à
l'idée de vendre un remède dans un supermarché.
Le patient, lorsqu'il a un problème, cherche une
solution et il doit pouvoir être certain d‘être bien
conseillé. La question du coût est également un
mauvais argument. Pour moi, le marketing est une
affaire d’éthique. Je ne suis pas convaincu par le type
de marketing qui consiste à s’imposer uniquement
grâce à de belles images colorées. Padma fonctionne
sans service extérieur. Chez nous c’est toujours le
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produit qui est au centre et il doit convaincre par
son efficacité.
Les Tibétains en exiI en Suisse et le Dalaï
Lama jouissent d’une grande sympathie
dans notre pays. La situation politique difficile des Tibétains a-t-elle influencé l‘intérêt
des Suisses pour la médecine tibétaine?
Les Tibétains en exil dans notre pays jouissent d'une
certaine sympathie parce que leur intégration s’est
faite de façon presque exemplaire. J’ignore s’il y a eu
un rapport de cause à effet réciproque avec nos
produits. Beaucoup de gens nous disent: c’est facile
pour vous, il vous suffit d’apposer l’image d’un moine
tibétain sur l’emballage pour avoir une stratégie
publicitaire parfaite. Or, c’est justement ce que nous
ne souhaitons pas. Ça me paraîtrait incorrect
d’exploiter cette symbolique pour nos produits. Il y a
avant tout un bon produit à l'avant-plan. Si quelqu’un
prend Padma 28 contre ses problèmes de circulation
et éprouve une certaine sympathie pour ce remède
parce qu’il est constitué de substances naturelles et
qu'il se met à s'intéresser de plus près à la médecine
tibétaine le jour où il lit le texte en petits caractères
sur l’emballage, tant mieux. Nous n’avons pas besoin
de le lui mettre sous le nez de façon ostensible.
Padma s’est beaucoup engagé dans la campagne de votation pour les médecines
complémentaires. Que s’est-il passé depuis
le 17 mai dernier?
Les associations, les fabricants et les thérapeutes
s‘apprêtent à créer une association faîtière pour les
médecines complémentaires. Nous sommes également en contact étroit avec le groupe parlementaire
pour les médecines complémentaires, car il faut
maintenant élaborer des lois concrètes. Nous souhaitons développer un partenariat avec les autorités
(OFSP, Swissmedic) et faire prendre conscience que
les patients qui souffrent de maladies chroniques ont
besoin d’un accompagnement médical et thérapeutique différent de ceux qui souffrent d’une maladie
aigüe. Et c’est précisément là que la médecine complémentaire a beaucoup à offrir.
Vous
êtes
président
du
Conseil
d’administration de Padma, mais on ne vous
voit pas beaucoup sur la scène publique.
Est-ce un choix délibéré?
Je suis biophysicien de formation et mes principaux
intérêts restent la recherche, la création de réseaux
et les affaires internationales. Il est vrai qu'occuper le
devant de la scène n’est sans doute pas mon fort.
Katharina Rederer / trad: ls
Herbert Schwabl
Herbert Schwabl (1961) a étudié la physique à Vienne. Il a collaboré à des travaux de recherche qui
visent à démontrer l'efficacité des méthodes de
médecine complémentaire et comment il est possible de la mesurer aves des méthodes de physique.
C’est ainsi qu’il a rencontré le fondateur de Padma,
Karl Lutz, il y a plus de vingt ans et qu'il est resté
«croché» en Suisse. Il est marié et père d'un garçon
de 18 ans et d'une fille de 14 ans.
Portrait d'entreprise
L'histoire de la composition des produits Padma est
celle de la route des moines tibétains, qui aboutit en
Sibérie. En 1857, le médecin Tsultrim Badma émigre
alors en Europe (c'est à lui que l'entreprise Padma
doit son nom). Un neveu de Badma, Peter Badmajew, d'origine polonaise, offrit les compositions originales de la médecine tibétaine à l'Etat polonais, qui
n'en voulut pas. Badmajew, qui connaissait le commerçant pharmaceutique suisse Karl Lutz, lui remit
les recettes originales. Ce dernier créa l'entreprise
Padma, en 1969 à Zurich, et fabriqua des remèdes à
base de plantes sur la base de la composition traditionnelle originale de la médecine tibétaine. A sa
mort, l'entreprise fut reprise par des collaborateurs à
Schweerzenbach (ZH), qui créèrent un société anonyme. Le président du Conseil d'administration est le
Dr Herbert Schwabl. Avec ses 45 collaborateurs,
Padma réalise un chiffre d'affaires annuel de 12 millions de francs environ et produit quelque 80 millions
de comprimés par an, dont la moitié pour l'exportation. Padma 28 est l'un des trois médicaments de la
médecine complémentaire en tête des ventes depuis
de nombreuses années.
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