BDS - Pour la Palestine

Transcription

BDS - Pour la Palestine
B.D.S
une campagne
mondiale pour
faire prévaloir
le droit en
Palestine
Aide-mémoire « boycott » édité par la
Plate-forme Charleroi-Palestine
www.pourlapalestine.be
https://www.facebook.com/plateformepalestinecharleroi
Editeur responsable : Marie-Chr. Lothier - Rue de Bomerée 83 f - 6032 Mont-sur-Marchienne
v.9 - javr. 2015
Pourquoi devrais-je participer au boycott d'Israël ?
Les gouvernements de ce qu'il est convenu d'appeler « la communauté
internationale » ne manifestent aucune volonté de mettre fin à leur soutien à
la politique des gouvernements israéliens successifs, qui violent en
permanence le droit international, d'innombrables résolutions des NationsUnies et les droits de l'homme, aux dépens du peuple palestinien. Tout au
plus ils « regrettent », se déclarent « inquiets » et rarement « condamnent »,
mais jamais ils n'envisagent la moindre sanction concrète à l'encontre d'Israël.
En participant à une campagne mondiale, coordonnée et ciblée - à savoir la
campagne BDS (pour Boycott, Désinvestissement et Sanctions) initiée et
conduite par les Palestiniens eux-mêmes - chacun a à sa disposition un outil
stratégique puissant pour contribuer à isoler Israël afin d'exercer la pression
indispensable pour arriver à une paix juste et durable.
Qui a lancé la campagne « Boycott, Désinvestissement et
Sanctions » (BDS) ?
Cette campagne a été lancée en juillet 2005 par 170 organisations
représentatives de la société palestinienne, qui se sont regroupées dans le
« Comité National Palestinien BDS », qui comprend des organisations
religieuses et laïques, des syndicats, des associations d'entraide, de femmes,
de militants contre « le mur de l'apartheid » érigé par Israël, pour le « droit au
retour » des réfugiés, …
Ensemble, ils ont lancé un appel à « tous les gens de conscience, partout dans
le monde, à imposer des boycotts étendus et à mettre en place des initiatives
de désinvestissement contre Israël, similaires à ceux appliquées contre
l'Afrique du Sud à l'époque de l'apartheid ».
Un certain nombre d'Israéliens - principalement des intellectuels conscients
de l'incapacité de la société israélienne à remettre en cause la politique
colonialiste et raciste suivie par tous les gouvernements successifs depuis des
décennies - se sont ralliés à cet appel.
Que faut-il boycotter ?
Il y a sur le marché des milliers de produits vendus par des compagnies
israéliennes et des multinationales qui participent à la violation des droits
humains commises par Israël.
Les boycotts par les consommateurs ayant le plus puissant effet sont ceux qui
s'inscrivent dans une campagne qui peut avoir un impact concret, comme par
exemple exercer une pression sur les détaillants pour qu'ils renoncent à
vendre les produits visés et/ou expriment à leurs propres fournisseurs leur
refus (ou au moins leurs réticences) des produits « made in Israel ».
Néanmoins, d'aucuns ne souhaitent boycotter que les produits fabriqués dans
des usines ou ateliers situés dans les territoires palestiniens occupés par
Israël. Ce n'est pas la position défendue par les comités BDS.
Il n’y a pas de séparation structurelle entre l’économie des colonies et
l’économie israélienne. Les deux sont totalement imbriquées, et ce n’est pas
l’occupation qu’il faut boycotter, c’est Israël. Au final, d'ailleurs, c’est Israël qui
règle le problème, puisque le gouvernement israélien lui-même refuse de
faire la distinction entre les produits des colonies et ceux fabriqués en Israël,
et les exportateurs israéliens s'emploient à brouiller les pistes pour empêcher
d'identifier la provenance exacte de leurs produits. S’il refusent toute
traçabilité, comment le mouvement BDS pourrait-il faire la différence ?
Chacun reste bien entendu libre de fixer ses propres limites, mais la position
des promoteurs de BDS est claire : le boycott vise tous les produits israéliens.
Boycotter les produits des colonies et eux seuls c'est déjà mieux que pas de
boycott du tout, mais cela revient à évacuer la dimension politique du
boycott : c'est la politique à long terme d'Israël et non telle ou telle entreprise
en particulier qui est visée.
Cette campagne de boycott ne se retourne-t-elle pas contre les
travailleurs palestiniens, qui ont besoin de travailler pour vivre ?
Les propagandistes israéliens ne se privent pas de souligner que des
entreprises israéliennes « créent de l'emploi » en Cisjordanie et « participent
au développement de l'économie palestinienne ». L'affirmation est, à 90%,
mensongère. Globalement, l'occupation israélienne est organisée pour limiter
étroitement le développement de l'économie palestinienne afin qu'elle
n'entre en aucune manière en concurrence avec les entreprises israéliennes,
pour qui les territoires occupés constituent souvent un marché captif
important.
Mais dès qu'il s'agit de BDS, c'est fou la sollicitude que des Israéliens sont
capables de manifester pour le sort des pauvres Palestiniens qu'ils occupent
militairement, oppriment quotidiennement et emprisonnent par milliers
depuis des décennies ! Si des entreprises israéliennes « créent de l'emploi »,
c'est essentiellement pour exploiter, et même surexploiter, une main d'œuvre
bon marché et privée de la majorité des droits des travailleurs dans les
sociétés développées. Mieux : les employeurs israéliens peuvent compter sur
la police israélienne pour empêcher les travailleurs palestiniens de s'organiser
pour défendre leurs droits élémentaires. Les « meneurs » palestiniens se
voient tout simplement interdire d'entrer dans les zones industrielles1 et ne
peuvent plus travailler.
Dans bien des cas aussi, les entreprises israéliennes s'implantent en
Cisjordanie pour échapper aux contraintes de la législation de protection de
l'environnement en vigueur en Israël. Et elles ne se privent pas de polluer
(parfois très gravement) la nature, de saccager les paysages, de nuire à la
santé de la population locale, du moment que le profit est au rendez-vous.
Quant aux conséquences néfastes pour les travailleurs de la campagne BDS, il
est vrai qu'elles peuvent exister à court terme, mais il faut se souvenir
qu'aucun mouvement d'émancipation - qu'il s'agisse d'émancipation sociale
ou d'émancipation nationale et de lutte contre le colonialisme - ne s'est
jamais imposé sans comporter pour ceux qui le mènent des sacrifices,
souvent douloureux, parfois sanglants. Que l'on songe aux luttes pour le
Suffrage Universel dans les pays européens, y compris la Belgique au XIXème
siècle.
Le combat des Palestiniens ne fait pas exception, mais on voit bien qu'en
dépit de toutes les épreuves subies, depuis des dizaines d'années, ils ne sont
pas prêts à se résigner, à se soumettre sans résister à la domination et à
l'oppression israéliennes.
Le boycott est la forme de soutien la plus concrète que chacun d'entre nous
peut, sans beaucoup d'efforts, leur apporter. C'est très important des points
de vue symbolique, économique, politique et moral.
Par ailleurs, le boycott des produits israéliens a lieu aussi à l'intérieur de la
Palestine occupée, et il provoque une forte augmentation de la demande
pour certains produits d'entreprises palestiniennes. Celles-ci pourront donc, à
terme, compenser les éventuelles pertes d'emploi découlant de BDS, et le
développement de l'économie locale ne peut qu'être profitable à la
population palestinienne.
Comment identifier les produits israéliens de consommation
courante ?
C'est moins simple qu'on imagine de prime abord.
Un des moyens les plus simples est le « code-barres
729 » : pratiquement tous les produits de consommation
courante portent sur leur emballage un « code-barres ». Quand il commence
par 729, cela indique un produit de provenance israélienne… mais un « codebarres » dont les trois premiers chiffres sont différents ne signifie en aucune
manière que le produit n'est pas de provenance israélienne.
1 Haaretz, 18 sept. 2014 : « Israel Police used to help Jewish employers to break strikes in West Bank ».
Si le produit est, d'une manière quelconque transformé ou juste reconditionné dans un autre pays avant d'arriver dans les rayons de votre supermarché,
c'est le code de ce pays qui y figurera. Et évidemment les firmes israéliennes
ont fréquemment recours à des subterfuges pour ne pas afficher l'origine
réelle de leurs produits (ce qui indique clairement que, contrairement à ce
qu'affirme sans cesse Israël, la campagne de boycott les atteint).
Les codes-barres n'ont aucun caractère officiel ou réglementaire, il vaut
mieux se référer aux mentions « Made in … » ou demander au commerçant
s'il peut garantir que son produit n'est pas d'origine israélienne (et au passage
l'informer sur les raisons de cette demande).
Est-ce qu'une campagne de ce genre est efficace ?
Dans le passé, cette stratégie de boycott a eu un effet considérable pour
abattre le régime de l'apartheid en Afrique du Sud.
Le boycott par les consommateurs est une arme efficace quand il est ciblé,
stratégique et basé sur des informations vérifiées et précises. Cela permet de
gagner un large soutien dans l'opinion et force les gouvernements à agir. Les
propagandistes israéliens sont obsédés par BDS, contre qui ils ne cessent de
vitupérer, tout en prétendant que la campagne n'a aucun impact sur
l'économie israélienne.
Ne relevons que quelques exemples récents, parmi des centaines, dans des
secteurs très différents :
 en janvier 2014, le fonds d’investissement PGGM (Pays-Bas), qui pèse
150 milliards €, a annoncé sa décision de ne plus investir dans cinq
banques israéliennes impliquées dans la colonisation de la Cisjordanie
car ces colonies sont illégales et un obstacle à la paix.
 le groupe français Véolia (distribution d'eau, traitement des déchets,
énergie, transports…) se retire d'Israël après des années de pressions et
de polémique.
 en août 2014, les exportations israéliennes de mangues vers les pays
scandinaves ont brutalement chuté de plus de 50% « parce que les
consommateurs laissent les produits "Made in Israël" dans les rayons »2.
Quels sont les produits les plus concernés ? Y a-t-il une liste ?
Les organisateurs de la campagne BDS sont toujours réticents quand on leur
demande des listes de produits à boycotter. En effet, aucune liste ne peut être
complète et tenue à jour en permanence. Trop restrictive, elle donne
l'impression qu'en évitant juste les pommes de terre israéliennes le
consommateur a « fait son devoir », trop étendue elle sème la confusion et
2 Haaretz - Israeli universities’ response to Gaza war may justify an academic boycott - 27 août 2014
décourage le consommateur qui a l'impression qu'on lui demande de tout
boycotter indistinctement, et qu'on veut lui compliquer la vie dans des
proportions difficilement acceptables pour lui.
En juillet 2014, le gouvernement fédéral belge a marqué son accord pour la
mise en place d’un label pour les produits provenant des colonies se trouvant
dans des territoires occupés par Israël3. En attendant que cette intention se
concrétise, si elle se concrétise un jour, retenons, les types de produits de
consommation courante les plus exportés par Israël vers les pays européens.
La liste que nous reproduisons n'est donc en aucun cas exhaustive (marques à
titre indicatif).
PRODUITS DE L'AGRICULTURE
Agrumes (oranges, citrons, pamplemousses, pomelos,
Mehadrin, Red Sea,
etc…). Pommes de terre, avocats, carottes, figues,
Sharon, Coral, Orli,
grenades, kakis, kumquats, mangues, raisins, dattes,
Sandra, Dazi,Zohar,
lychees, grenades, carottes, patates douces, pastèques,
Jaffa, Medjoul, Carmel,
poivrons, prunes, pêches,raisins, tomates, tomates-cerises,
Bio-Top, Alesia,
…
Adafresh, Biotime
Colruyt, Delhaize Bio,…
Céleris, nectarines, poivrons, tomates, épices, piments
Dattes
Arava, Kedem
Hadiklaim, Jordan
River, Kedem,King
Solomon,…
Et d'une manière générale : plantes aromatiques (coriandre, thym, menthe, sauge,
basilic, etc…), ainsi que patates douces, tomates-cerises (avec ou sans marque).
Beaucoup plus de détails sur les entreprises dans le rapport « Les liens entre
la Belgique et l'occupation israélienne », par K. Lemanska, à télécharger :
www.pourlapalestine.be/docs/Rapport_LiensBel-Israel_WEB.pdf
MEDICAMENTS
TEVA est actuellement le plus gros fabricant de
médicament génériques au monde, depuis qu’il a
racheté le département "génériques" de Bayer :
Paracétamol, Copaxone, Azilect, Zoély, TevaGrastim,…
TEVA
3 Agence Belga - 29 juillet 2014 - Déclaration du Ministre D. Reynders en commission de la Chambre. L'initiative
émanant d'un ministre du SP.a dont le parti est désormais dans l'opposition, sa concrétisation est cependant
douteuse.
COSMETIQUES - PRODUITS D'HYGIENE
Produits de beauté
Lingettes pour bébés (qui contiennent par des ailleurs des produits
toxiques - voir précautions d'utilisation sur l'emballage)
AHAVA, KEDEM
Carrefour (plusieurs
appellations)
DENREES ALIMENTAIRES
Salades, humus, purée d'aubergines
SABRA
Plats préparés
Garden Gourmet
TIVALL
Pretzels Super
Sticks BEIGEL & BEIGEL
Soupes et bouillons
TELMA
Snacks
HALVA
OSEM
Confitures
AUNT BERTA'S
BOISSONS
GALIL, GOLAN,
YARDEN, GAMLA
Vins
Sodas, machines à eau gazeuze, sirops
SODASTREAM
OBJETS MENAGERS
Paniers à linge, poubelles, boîtes en plastique,
ustensiles,…
Meubles de jardin, …
CURVER
ALLIBERT
TELECOMS, INTERNET, MEDIAS
Téléphonie, télédistribution, accès internet, médias
(groupe de Patrick Drahi)
NUMERICABLE, SFR
(France), Libération
(quotidien), L'Express,
L'Expansion (hebdo)
Certains prétendent que le boycott des produits israéliens est
d'inspiration antisémite. Qu'en est-il ?
L'accusation d'antisémitisme est une des armes favorites des défenseurs
inconditionnels de la politique israélienne. Ce fut longtemps un moyen bien
pratique pour faire taire et disqualifier des adversaires politiques. Heureusement, cette tactique ne fonctionne plus beaucoup, à force d'avoir été tant et
tant utilisée, et de manière si grossière.
En juillet 2014, le Département d'Etat des Etats-Unis a estimé officiellement
que le boycott est « un moyen acceptable » pour les citoyens Etats-uniens
d'exprimer leur opposition à des violations des droits humains à l'étranger 4.
Sachez aussi que selon un sondage5 24% des Israéliens boycottent les
commerces appartenant à des Arabes et 51% sont favorables au boycott des
entreprises employant du personnel qui oserait critiquer l'armée israélienne.
Alors, vous avez dit « racisme » ?
J'ai entendu parler du boycott de McDonald's, Coca-Cola, Starbucks,
etc… qui donneraient beaucoup d'argent à Israël. Qu'en est-il ?
Israël est très intégré dans l'économie mondialisée. De nombreux groupes
d'entreprises ont donc des liens plus ou moins importants avec Israël, et
contribuent à des degrés divers à la perpétuation de l'occupation de la
Palestine et à la violation du droit international et des droits humains.
L'efficacité de la campagne BDS exige pourtant qu'elle se base sur une
information sérieuse et précise. Il y a de nombreuses informations qui circulent sur le net, et particulièrement sur les réseaux sociaux, qui affirment que
de grands groupes financent Israël à coups de milliards de dollars. Certaines
de ces informations ne sont que des rumeurs, d'origine malaisée à identifier,
et souvent elles se révèlent partiellement ou totalement fausses.
Ainsi par exemple, ces rumeurs ont visé avec insistance la chaîne
« Starbucks ». Or, celle-ci n'exploite aucun établissement en Israël ou en
Palestine, et elle a officiellement affirmé qu'elle ne souhaite en aucune
manière soutenir Israël. La propagation de telles rumeurs donne des
arguments aux adversaires de BDS, qui s'en servent pour tenter de discréditer
la campagne et ses militants.
Quant à des marques comme Coca-Cola (et ses nombreuses filiales) ou
McDonald's, elle ne représentent pas des cibles prioritaires pour la campagne
BDS à ce stade de son développement. BDS se concentre sur des compagnies
qui jouent un rôle clair et direct dans la violation du droit international par
Israël, et sur lesquelles il est possible d'obtenir un impact significatif. Ce n'est
pas le cas de ces deux groupes.
Et les produits des multinationales actives en Israël ?
De nombreux produits manufacturés contiennent des composants israéliens,
qu'il n'est matériellement pas possible de séparer des ensembles dans
lesquels ils sont intégrés. Aussi encore faut-il être capables de les identifier, ce
qui est loin d'être toujours le cas.
4 Voir : http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/us-state-department-says-boycott-acceptable-tactic
Il s'agissait, il est vrai, d'un boycott visant les hôtels appartenant au Sultan de Brunei en raison de l'application
de la sharia dans son pays.
5 Haaretz - 1er octobre 2014
On peut pourtant citer, à titre d'exemple, quelques marques - en particulier
dans le domaine de l'électronique - dont les producteurs sont très impliqués
dans l'économie israélienne et/ou dans la politique du gouvernement
israélien, mais qui produisent un peu partout dans le monde.
Ainsi, la firme HEWLETT-PACKARD (HP), qui vend principalement des
ordinateurs (portables et de bureau), des écrans, des tablettes électroniques,
des imprimantes, des scanners,… fournit aussi au gouvernement israélien et
à son armée (via des filiales) des systèmes d'identification biométrique en
usage notamment dans les checkpoints dans les territoires occupés. Des
systèmes informatiques fournis par HP permettent à l'occupant de ficher tous
les Palestiniens de plus de 16 ans, et ils sont notamment utilisés pour
appliquer la ségrégation sur les réseaux routiers séparés mis en place pour les
colons juifs. Les équipements du groupe HP sont donc directement liés à la
répression quotidiennement exercée par l'occupant israélien contre la
population palestinienne et à la mise en œuvre de l'apartheid israélien.
Le groupe INTEL exploite depuis longtemps une usine de micro-processeurs
en Israël, et a annoncé6 sa décision d'investir 6 milliards de dollars US
supplémentaires, c'est-à-dire l'investissement le plus important jamais réalisé
en Israël par un investisseur étranger.
Apple est aussi très présent en Israël, où sont situés des centres de recherche,
notamment au sein de ses filiales israéliennes Anobit (contrôleurs de
mémoires flash utilisées dans les iPhones, iPad et iPods) et PrimeSense
(capteurs pour interfaces 3D).
Notons aussi que le groupe suédois de prêt-à-porter Hennes & Maurits
(H&M) a installé une chaîne de magasins en Israël et a également ouvert un
magasin à Jérusalem-Est, qui aux yeux du monde entier (sauf évidemment
Israël) et de l'ONU fait partie de la Palestine occupée. Le boycott des magasins
H&M est donc bien de mise.
Les engins de chantier Caterpillar (bulldozers, chargeurs sur pneus,
excavatrices,…) servent quant à eux à démolir des maisons palestiniennes et
bédouines, à construire les infrastructures qui fragmentent le territoire
palestinien et organisent l'apartheid (checkpoints, mur, tunnels, routes
séparées,…). Plusieurs églises américaines ont décidé de se retirer du capital
de Caterpillar en raison de l'implication de ce groupe dans la politique
israélienne.
Bien entendu, peu d'entre nous auront dans leur vie l'occasion d'acheter un
bulldozer ou une excavatrice. Mais au moins n'achetons pas de vêtements, de
chaussures et de chaussettes siglées « Cat », vendus pour valoriser la marque
- en transformant le consommateur en enseigne publicitaire ambulante et
gratuite (en fait c'est même lui qui paye pour faire de la pub à Caterpillar !) 6 Agence Reuters, 22 septembre 2014
et il n'y a vraiment pas de raison d'être fier d'arborer ce symbole !
Dexia mérite aussi une mention particulière. Avant de s'écrouler, la banque
belgo-française (dont la mission initiale était d'assurer le financement des
projets des collectivités locales en Belgique et en France) avait créé une filiale
en Israël, laquelle a financé de nombreux projets dans les colonies juives
illégales7 en Cisjordanie. Une vigoureuse campagne avait été menée en
Belgique et en France contre cette situation intolérable. En Belgique, il n'y a
plus de lien entre la banque Belfius et Dexia-Israël (qui dépend d'une
holding), mais celle-ci continue ses activités illégales.
Et le boycott culturel, sportif et/ou universitaire ?
Le boycott ne concerne pas que les produits israéliens qu'on trouve dans les
supermarchés, mais aussi les productions « immatérielles » : produits dits
culturels tels que films (de propagande ou non), les compétitions sportives et
la coopération entre universités et institutions scientifiques.
Le boycott culturel est un levier important de la campagne BDS, car il s'en
prend à ce qu'Israël a de plus précieux : son image ! Il s'applique aux événements culturels en dehors d'Israël qui sont financés ou soutenus par une
agence gouvernementale israélienne (ministère, ambassade, consulat), ou
explicitement sionistes.
Pour ce qui est des événements culturels se déroulant en Israël, les militants
et les citoyens peuvent tenter de convaincre les artistes de leur pays de ne
pas y participer et si possible de rendre leur décision publique. Comme l'ont
fait les comédiens Danny Glover, Meg Ryan et Dustin Hofman, les metteurs
en scène Ken Loach et Mike Leigh, les écrivains Alice Walker, Naomi Klein,
Judith Butler, Eduardo Galeano, les musiciens Roger Waters, Elvis Costello,
Carlos Santana, Gilles Vigneault, les groupes The Pixies, Tindersticks et
Massive Attack et bien d'autres.
Le comédien français François Cluzet (« Intouchables ») a refusé de remettre
un Oscar à Scarlett Johansson, qui avait, contre paiement bien entendu, mis
son image au service de la firme israélienne « Sodastream ».
Les événements sportifs internationaux peuvent jouer un rôle important dans
le façonnage de l'image d'un pays dans le reste du monde. L'exclusion de
l'Afrique du Sud de la plupart des compétitions officielles des années 1960 1970 a joué un rôle important dans l'isolement du régime et de ses soutiens.Un boycott sportif d'Israël enverrait un message fort : la politique
raciste, d'occupation et d'expulsion contre les Palestiniens est inacceptable.
7
TOUTES les colonies israéliennes dans les territoires occupés depuis 1967 sont illégales en droit international, quand bien même le
gouvernement israélien les reconnaît, les finance et encourage de mille manières leur multiplication.
Des militants BDS organisent régulièrement des actions dans des stades afin
de protester contre la participation d'Israël.
Dans les milieux universitaires européens, les réticences ont longtemps été
fortes face à toute idée de boycott, les valeurs de liberté académique et de
coopération sur des critères uniquement scientifiques étant fortement
ancrées. Les choses ont toutefois évolué quelque peu après qu'Israël ait transformé le collège de la colonie d'Ariel, implantée en plein cœur de la Cisjordanie, en université, selon des considérations purement politiques.
En témoigne par exemple le rejet par le prestigieux astrophysicien Stephen
Hawking - dont le livre « Une brève histoire du temps » a été vendu à des
millions d'exemplaires dans le monde entier - d'une invitation du président
israélien en personne. L'adhésion de plus en plus grande des milieux
scientifiques et universitaires aux Etats-Unis va dans le même sens.
Par ailleurs, pendant l'agression israélienne contre Gaza, durant l'été 2014, les
universités israéliennes ont exercé de vives pressions contre la liberté d'expression, des professeurs opposés à la guerre ont été sanctionnés, etc…
Ce n'est pourtant peut-être pas l'essentiel, qui réside dans l'implication
profonde des institutions universitaires israéliennes dans le complexe
militaro-industriel. Extrait d'un rapport du « Alternative Information Center »
(Jérusalem) : « Quoique l’armée israélienne entretienne plusieurs unités
internes de Recherche et Développement (R&D), surtout dans le corps du
renseignement militaire, ces dernières ne peuvent pas satisfaire tous les
besoins technologiques de l’armée. L’essentiel de la R&D pour les forces de
sécurité est réalisé par des compagnies privées et par des institutions universitaires, souvent en coopération entre elles et avec l’armée. Le Technion,
l’institution israélienne la plus renommée pour les sciences appliquées telles
que l’ingénierie et l’informatique, s’est quasiment enrôlé dans l’armée. Le
Technion, comme la plupart des universités israéliennes, est fier de ses projets
en R&D conduits pour les forces de sécurité israéliennes. Comme exemple des
projets les plus brutaux, il y a le développement du bulldozer «D9 »
télécommandé utilisé par l’armée israélienne pour démolir les maisons
palestiniennes et la mise au point d’une méthode pour détecter les tunnels
souterrains, développée spécifiquement pour assister l’armée israélienne dans
son siège continu de la bande de Gaza. L’étendue de la coopération entre le
Technion et l’armée israélienne a été démontrée quand le Technion a ouvert
un centre pour le développement de l’optoélectronique en complet partenariat avec Elbit, une des plus grosses compagnies privées israéliennes de recherche sur l’armement, aussi lourdement impliquée dans le développement
pour l’armée israélienne. »
Où peut-on trouver une information fiable concernant BDS et les
« profiteurs de guerre » ?
Un rapport détaillé sur « Les liens entre la Belgique et l'occupation
israélienne », par K. Lemanska, est disponible au format PDF :
www.pourlapalestine.be/docs/Rapport_LiensBel-Israel_WEB.pdf
De nombreux sites web fournissent aussi de l'information concernant la
campagne BDS, mais ils ne sont pas d'une égale fiabilité : pas mal de sites
sont en fait créés par des supporters inconditionnels d'Israël qui cherchent à
brouiller les cartes. Nous vous proposons d'utiliser prioritairement les sites
web suivants :
 Campagne BDS Belgique
www.bds-campaign.be/fr
 BDS Movement
www.bdsmovement.net
 BDS from within
www.boycottisrael.info
 Who Profits ?
www.whoprofits.org
La version la plus récente de cet aide-mémoire est disponible à cette adresse :
www.pourlapalestine.be/docs/brochure_BDS.pdf
La Plate-forme Charleroi-Palestine
Site web : www.pourlapalestine.be
Facebook : www.facebook/plateformepalestinecharleroi
Email : [email protected]
Tél : 071 70 32 23 ou 0473 28 63 75
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Constituée en janvier 2009, la Plate-forme Charleroi-Palestine regroupe des
organisations du mouvement ouvrier, des partis, des associations socioculturelles chrétiennes, musulmanes et laïques ainsi que de citoyens qui y
participent à titre individuel.Ces associations et personnes unissent leurs
efforts en faveur d'une paix juste et durable au Proche-Orient, basée sur le
respect du droit international et du droit des peuples à disposer d'euxmêmes.La Plate-forme organise des conférences-débats et des projections
de films, des actions et des manifestations. Elle est présente lors de multiples
activités régionales avec son stand d'information.
Via son site web qu'elle donne une information quotidienne sur la situation
en Palestine. Les membres de la Plate-Forme se mobilisent aussi pour des
actions ailleurs en Belgique ou au niveau international ainsi que pour des
missions en Palestine.