La lutte à la culotte - Gesellschaft Schweiz
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La lutte à la culotte - Gesellschaft Schweiz
Association Suisse-Israël Conseillère nationale Corina Eichenberger-Walther, Présidente centrale «Fête d'Israël», Dimanche, 27 novembre 2016, Berne Le 3 novembre, à Tel Aviv, dans le cadre des festivités pour les 5 ans de l’Association Israël-Suisse, j’ai tenu un discours. Comme notre association sœur avait planifié une initiative qui avait pour titre «Plus de Swissness en Israël», je souhaitais dire quelques mots au sujet de notre sport national, la lutte à la culotte. Mon idée était de faire un plaidoyer flamboyant pour la création d’une association de lutte à la culotte israélienne. Je pensais que l’Association Israël-Suisse donnerait régulièrement des cours de lutte sur la plage de Tel Aviv, car le sable y est presque aussi moelleux que la sciure étalée lors des tournois sur le Brünig ou à Kilchberg. Et ainsi, comme nous avions eu Micha Gross en tournée en Suisse avec l’architecture Bauhaus cette année, nous aurions pu envoyer en tournée israélienne un roi de la lutte ou au moins un détenteur d’une couronne de lutte suisse. Du Golan à Eilat, le pays entier serait couvert de jeunes pousses de centres de lutte, grâce à notre aide. Même sur les bases militaires, elles pourraient croitre et les soldates et soldats qui réussiraient ces cours pourraient recevoir un insigne particulier, qu’ils pourraient épingler à côté de leur emblème de chasseur parachutiste. Je me suis enthousiasmée, lorsque notre ancien Ministre des sports et ami d’Israël, le Conseiller Fédéral Ueli Maurer, a déclaré qu’il financerait des centaines de culottes de lutte au travers de son budget. Je me suis imaginée comment un jour, je me rendrais à Akko, au premier concours de lutte pour couronner la ou le premier vainqueur et lui transmettre le prix d’honneur: un taureau, spécialement envoyé en Israël par avion depuis l’Oberland bernois. Je visualisais comment le Comité Central de l’Association Fédérale de Lutte Suisse, fondée en 1895 se rendait in corpore en Israël pour être présent lors de la fondation de l’Association israélienne. Lors de la fête à l’occasion de l’adoption des statuts de l’association, qui auront préalablement été méticuleusement vérifiés par le Haut-rabbinat. Lors de l’élection du premier Président de l’Association, qui serait bien sûr un Major-Général à la retraite de lDF. L’image s’était 1 formée devant mes yeux: des plages israéliennes où l’on jouerait toujours moins au «matkot» et où l’on le remplacerait par la lutte suisse. Et comment les mouvements, qui ont des noms aussi mélodieux que «Brienzer» ou «Gammen» seraient démontrés élégamment à un public avisé à Be'er Sheva et déclencheraient des vagues d’enthousiasme. Et alors arriva le jour auquel, pour la première fois, les lutteurs de Suisse se mesureraient en Israël à leurs amis qui y vivent. Et comment les lutteurs israéliens viendraient en Suisse, pour ravir leur couronne à leurs homologues autochtones sur le Rigi. Evidemment, j’étais consciente qu’il n’existerait dès lors que deux associations de lutte dans le monde. Ce sport deviendrait alors aussi exclusif que le cricket qui n’est finalement joué qu’en Angleterre, au Pakistan et en Inde. Mais l’idée qu’il en serait ainsi, que quelque chose de très spécial, que quelque chose de nouveau relierait nos deux pays, cette idée ne m’a plus lâchée. Mais alors, la petite voix typique du jeu de «maktot» s’est insinuée dans mon esprit. Celle qui se fait jour lorsque la balle frappe le bois de la raquette - ce son dur et pointu. Je me suis éveillée à la plage de Tel Aviv, il faisait 32 degrés pendant qu'à Kölliken les premiers flocons de neige éveillaient les habitants. Et je savais que ce n’était qu’un rêve. Malgré tout j’ai scruté la plage pour vérifier s’il y avait deux jeunes gens sur le sable souple, vêtus de pantalons de cuir épais qui essayaient de se pousser, de précipiter les épaules de leur adversaire au sol. Oui, malheureusement seulement un rêve, mais un beau rêve, que je voulais partager avec vous lors de notre fête. 2