S. pneumoniae
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Preuves cliniques soutenant l’utilisation du test rapide de recherche des antigènes urinaires pour faciliter le diagnostic de la pneumonie Présentation de la pneumonie Les pneumonies communautaires (PAC) sont communément définies comme des infections aiguës du parenchyme pulmonaire, accompagnées d’une infiltration aiguë, visible sur une radiographie du thorax. L’agent pathogène le plus souvent à l’origine de cette maladie est Streptococcus pneumoniae, qui est associé à un accroissement sensible du risque de mortalité1. S. pneumoniae est par ailleurs le principal agent pathogène responsable du développement de la pneumonie bactérienne secondaire après une grippe. L’infection par le virus de la grippe rend en effet les cellules épithéliales respiratoires plus sensibles à l’invasion du pneumocoque2. Legionella pneumophila est de plus en plus reconnue comme une cause des PAC sporadiques et épidémiques dans toutes les tranches d’âges. Elle touche autant les individus sains que les personnes immunodéprimées3. On estime que L. pneumophila est responsable de 2 à 9 % des cas de PAC4. Une étude prospective menée sur 2 503 adultes présentant une PAC entre 2002 et 2005 a montré que les Legionella spp. étaient présentes dans la même mesure chez les patients ambulatoires et chez les patients hospitalisés (3,7 et 3,8 % respectivement)4. L. pneumophila est en outre le deuxième agent pathogène le plus couramment détecté en cas de pneumonie nécessitant l’admission du patient en soins intensifs4. La pneumonie nosocomiale (PN) est définie comme une pneumonie qui survient 48 heures ou plus après l’admission du patient à l’hôpital5. Il s’agit de la deuxième infection nosocomiale la plus répandue aux États-Unis. Elle est associée à des taux de mortalité et de morbidité élevés, ainsi qu’à une prolongation de l’hospitalisation5. Une augmentation de la prévalence de la PN causée par L. pneumophila a été observée aux États-Unis6. En Europe, le coût annuel total des PAC est estimé à 10 milliards d’euros1. 2 Malgré la mise en place d’un ensemble de directives cliniques pour la gestion des PAC, ces maladies représentent un fardeau clinique et économique important, notamment chez les personnes âgées de 65 ans et plus7. L’Organisation Mondiale de la Santé a en outre rapporté que la mortalité chez les adultes européens pouvant être attribuée à des infections des voies respiratoires inférieures était supérieure à celle d’autres maladies infectieuses comme le VIH/SIDA et la tuberculose1. L’incidence des comorbidités identifiées comme facteurs de risque de développement des PAC augmente souvent avec l’âge7. Il n’est donc pas surprenant que l’incidence globale des infections des voies respiratoires, y compris la PAC et la PN, devrait continuer d’augmenter à mesure du vieillissement de la population mondiale7. Les PAC ont des effets durables sur la qualité de vie et le pronostic à long terme est moins favorable pour les patients présentant une pneumonie à pneumocoques. Des études réalisées dans divers pays du monde ont montré que l’agent pathogène le plus souvent identifié chez les personnes souffrant de PAC, quel que soit leur traitement, était S. pneumoniae (figure 1 ; tableau 1)8,9. Il a été démontré que le pronostic à long terme des individus souffrant d’une pneumonie à pneumocoques était plus mauvais que dans le cas des autres types de pneumonie, le risque de mortalité lié à la pneumonie étant trois fois plus élevé dans la pneumonie à pneumocoques1. L’incidence des PAC chez l’adulte et les hospitalisations associées augmentent7. 3 Présentation de la pneumonie Figure 1. Frequency of causative organisms of CAP in Europe1 50 40 30 20 tified s No p atho gen iden Virus e tti urne ila s oph myd C. b pp. e onia neum M. p Chla Gram -neg ative bacil li halis atarr M. c Stap hylo cocc us s pp. spp. fluen nella Legio S. p neum onia e 0 zae 10 H. in Precentage mean of frequency of isolation 60 Welte T, Torres A, Nathwani D. Clinical and economic burden of community-acquired pneumonia among adults in Europe. Thorax 2012 Jan;67(1):71-9.2)1 Permission granted from BMJ Publishing Group Ltd. Aug 09, 2013. Table 1. Etiology of CAP in Europe by treatment setting1 Pathogen S. pneumoniae M. pneumoniae H. influenzae Legionella spp. Chlamydophila pneumoniae Staphylococcus aureus Enterobacteriaceae Pseudomonas aeruginosa C. bumetii Respiratory viruses Unclear Outpatient 38 8 13 0 21 1.5 0 1 1 17 50 Percentage means Hospital 27 5 6 5 11 3 4 3 4 12 41 ICU 28 2 7 12 4 9 9 4 7 3 45 Welte T, Torres A, Nathwani D. Clinical and economic burden of community-acquired pneumonia among adults in Europe. Thorax 2012 Jan;67(1):71-9.2)1 Permission granted from ‘Permission granted from BMJ Publishing Group Ltd. Aug 09, 2013. 4 Traitement de la pneumonie communautaire Une grande partie des patients atteints de PAC sont actuellement traités par des antibiotiques empiriques à large spectre, conformément aux recommandations. Les directives définies par l’Infectious Diseases Society of America (IDSA) et l’American Thoracic Society (ATS) en matière de traitement des PAC recommandent en effet l’utilisation empirique de macrolides et de doxycycline9, alors que la British Thoracic Society (BTS) recommande l’utilisation de l’amoxicilline ou de l’amoxicilline associée à l’acide clavulanique, en fonction de la gravité de la maladie8. Il existe toutefois des inquiétudes concernant la prescription excessive d’antibiotiques à large spectre, qui peut augmenter le risque de surinfection par des bactéries résistantes aux antibiotiques ou par Clostridium difficile10. Une forte corrélation a ainsi été établie entre l’utilisation des céphalosporines ou des fluoroquinolones et l’incidence des infections liées à C. difficile (ICD) et de SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline). Ce constat a entraîné une diminution de l’utilisation de ces agents au Royaume-Uni, conformément à la directive « Clostridium difficile infection: How to deal with the problem » du ministère britannique de la Santé. Il a également été suggéré que l’utilisation de l’association amoxicilline/acide clavulanique pouvait prédisposer les patients à une ICD10. Un diagnostic précis de l’agent pathogène en cause dans un épisode de PAC permet une approche thérapeutique plus ciblée, les antibiotiques à spectre étroit étant alors privilégiés. Nous recueillons actuellement des preuves indiquant que l’utilisation d’antibiotiques à spectre étroit pour le traitement des PAC est aussi efficace que l’utilisation d’agents à large spectre, tout en provoquant moins d’effets indésirables10,11. Afin d’encourager cette approche, nous avons besoin de tests de diagnostic in vitro, qui permettent d’identifier rapidement l’agent pathogène en cause et donc de faciliter le choix du traitement antibiotique approprié. Les tests de recherche des antigènes urinaires pour S. pneumoniae et L. pneumophila assurent une évaluation rapide, des patients souffrant de PAC. Ils sont recommandés en cas de PAC modérée à grave, une stratégie qui permet un traitement par antibiotiques à spectre plus étroit et plus ciblé10. 5 Traitement de la pneumonie communautaire Au lieu de mettre au point de nouveaux antibiotiques supplémentaires, il a été suggéré de recourir à des traitements par antibiotiques à spectre plus étroit, ce qui entraînerait une diminution des prescriptions de traitements empiriques11. Dans un commentaire publié dans Archives of Internal Medicine en 2011, le Dr. Victor Yu propose ainsi que, lorsqu’un patient présente les signes et symptômes typiques d’une PAC, des tests de diagnostic in vitro doivent être utilisés afin de permettre aux médecins traitants de prescrire des antibiotiques à spectre étroit, plutôt qu’un traitement antibiotique à large spectre, en particulier pour les cas de pneumonies à pneumocoques11. Cette approche entraînerait une augmentation des prescriptions de pénicilline ou d’amoxicilline, tout en réduisant le recours aux quinolones, aux céphalosporines ou aux macrolides et en limitant les risques de séquelles futures11. Les tests de recherche des antigènes urinaires pour S. pneumoniae et Legionella permettraient un traitement par antibiotique ciblé8,9. Les recommandations de traitement de la légionellose spécifient qu’un diagnostic rapide et approprié, associé à un traitement précoce par antibiotiques combinés, comprenant soit une fluoroquinolone (par exemple, la lévofloxacine), soit un macrolide (par exemple, l’azithromycine), est nécessaire pour minimiser la mortalité9. Il a été démontré que l’utilisation de tests de recherche des antigènes urinaires, pour fournir un diagnostic précis de la légionellose, améliorait les résultats pour le patient et réduisait la mortalité12. L’augmentation de la mortalité et du risque d’échec thérapeutique est plus fréquente en cas de traitement antibiotique inapproprié9. 6 Méthodes diagnostiques permettant de déterminer l’étiologie de la pneumonie Techniques traditionnelles Les normes établies pour le diagnostic de la pneumonie à pneumocoques consistent traditionnellement à isoler le pneumocoque dans le liquide pleural, ce qui fournit un diagnostic définitif, ou à l’isoler dans le crachat, ce qui fournit un diagnostic probable13. Les techniques conventionnelles permettant de détecter la présence de S. pneumoniae incluent la coloration Gram dans le crachat, la culture et les sondes ADN13. Ces méthodes reposent principalement sur le prélèvement d’un échantillon respiratoire adéquat de type expectoration, lavages bronchiques, échantillons prélevés par aspiration trachéo-bronchique ou biopsie pulmonaire. Il peut cependant être difficile de prélever les échantillons d’expectoration et une mauvaise technique peut entraîner la collecte d’un échantillon de qualité insuffisante et, par conséquent, une mauvaise identification des agents pathogènes. Ces facteurs peuvent limiter l’intérêt des techniques conventionnelles pour le diagnostic définitif des PAC. L’isolement de Legionella spp. par culture des échantillons respiratoires (crachat et lavage broncho-alvéolaire) est, de son côté, considérée comme la norme établie pour le diagnostic de la légionellose, qui ne peut être différenciée au niveau clinique et radiologique des autres formes de pneumonie4,6. L’avantage des techniques par culture est leur capacité à détecter la plupart des agents Legionella spp. Les résultats peuvent cependant ne pas être disponibles avant 5 à 10 jours et cette méthode souffre d’un manque potentiel de sensibilité, avec des rendements allant de 15 à 95 % en fonction de la gravité de la maladie. Bien que l’analyse sérologique se soit avérée être un outil intéressant dans le cadre d’études épidémiologiques rétrospectives, elle l’est moins pour le diagnostic en laboratoire car il faut parfois jusqu’à dix semaines pour détecter la séroconversion4. Les autres méthodes de détection de Legionella spp. incluent l’immunofluorescence directe, qui peut fournir des résultats dans les 3 à 4 jours et présente une sensibilité de 25 à 66 %, en fonction de la qualité de l’échantillon respiratoire testé4. La culture et l’immunofluorescence directe nécessitent des échantillons respiratoires et présentent donc les mêmes inconvénients en matière de qualité des échantillons prélevés. 7 Méthodes diagnostiques permettant de déterminer l’étiologie de la pneumonie L’utilisation de tests de recherche des antigènes urinaires est recommandée dans les directives de diagnostic des PAC Aussi bien la BTS que l’IDSA/ATS recommandent l’utilisation de tests de recherche des antigènes urinaires pour Legionella et S. pneumoniae chez tous les patients présentant une PAC modérée ou grave8,9. Dans le cadre de ses recommandations pour le traitement de la PAC, la BTS note que tous les hôpitaux qui admettent des patients présentant une PAC doivent disposer d’un service permettant la réalisation et le rendu de résultats des tests sur les antigènes urinaires pour S. pneumoniae et Legionella spp.8 Ce point de vue est étayé par l’IDSA/ATS, selon lequel la rapidité, la simplicité et la spécificité des tests de recherche des antigènes urinaires sont bénéfiques aux patients souffrant de pneumonie à pneumocoques et de légionellose. L’utilisation des tests de recherche des antigènes urinaires permet en outre un diagnostic précis en particulier chez les patients pour lesquels il est difficile d’obtenir un échantillon de crachat approprié en vue d’une culture9. Les directives de l’IDSA/ATS recommandent également l’utilisation du test de recherche des antigènes urinaires chez les patients admis en soins intensifs, ceux qui ne répondent pas au traitement ambulatoire par antibiotiques, ceux présentant une leucopénie, ceux dont la consommation d’alcool est excessive ou qui souffrent d’une hépatite chronique sévère, ou en cas d’épanchement pleural (tableau 2)9. 8 Table 2. Clinical Indications for More Extensive Diagnostic Testing9 Indication ICU admission Blood Culture Sputum Culture Legionella UAT Pneumococcal UAT Other X X X X Xa X X X Failure of outpatient antibiotic therapy Cavitary infiltrates X Leukopenia X Active alcohol abuse X Chronic severe liver disease X Severe obstructive/structural lung disease Asplenia (anatomic or functional) X Xb X X X X X X X X Recent travel (within the past 2 weeks) X Positive Legionella UAT result Xd Positive pneumococcal UAT result X X Pleural effusion X X Xc NA NA X X NA: not applicable; UAT: urinary antigen test a Endotracheal aspirate if intubated, possibly bronchoscopy or nonbronchoscopic bronchoalveolar lavage b Fungal and tuberculosis cultures c Hospital or cruise ship stay d Special media for Legionella e Thoracentesis and pleural fluid cultures Mandell LA, Wunderink RG, Anzueto A, Bartlett JG, Campbell GD, Dean NC, et al. Infectious Diseases Society of America/American Thoracic Society consensus guidelines on the management of community-acquired pneumonia in adults. Clin Infect Dis 2007 Mar 1;44 Suppl 2:S27-72.:S27-S72.9 Permission granted from Oxford University Press. Aug 09, 2013. 9 Xe Méthodes diagnostiques permettant de déterminer l’étiologie de la pneumonie Les preuves cliniques soutiennent l’utilisation de tests de recherche des antigènes urinaires pour le diagnostic de la pneumonie L’intérêt de la détection des antigènes de pneumocoques dans les urines, pour le diagnostic de la PAC et les décisions de traitement antibiotique, a été démontré lors d’une étude prospective portant sur 474 personnes atteintes de PAC et menée par Sordé et al.13 Dans cette étude, les tests de recherche des antigènes urinaires ont fourni un diagnostic de pneumonie à pneumocoques dans 75 cas supplémentaires, représentant 43,8 % des pneumonies à pneumocoques, ce qui a porté le diagnostic étiologique de la PAC de 194 patients (40,9 %) à 269 patients (56,7 %)13. Les résultats positifs obtenus chez les patients testés avec un test Alere BinaxNOW S. pneumoniae urinary antigen test ont permis l’utilisation d’antibiotiques à spectre étroit chez 41 patients (8,6 %). Sur ces 41 patients, 18 ont bénéficié d’une amélioration de leur traitement antibiotique empirique et 23, d’une modification optimale du traitement empirique. Toutes ces modifications dans l’antibiothérapie ont été considérées comme appropriées, ce qui appuie la stratégie d’un traitement antibiotique ciblé pour les patients souffrant de PAC à pneumocoques13. Cette étude a démontré une spécificité de 96 % et une valeur prédictive positive comprise entre 88,8 et 96,5 % pour Alere BinaxNOW S. pneumoniae13. Cette technique est par conséquent utile dans le traitement des adultes souffrant de PAC et permet aux médecins d’optimiser le traitement antibiotique et d’obtenir de bons résultats cliniques. Les auteurs concluent que le test de recherche des antigènes urinaires devrait être intégré aux directives cliniques pour le traitement des PAC et avoir la même importance que les techniques microbiologiques conventionnelles utilisées pour établir l’étiologie de l’infection13. ® ® D’autres études ont également démontré l’utilité des tests de recherche des antigènes urinaires dans le diagnostic rapide de la pneumonie à pneumocoques et dans l’augmentation de l’efficacité du diagnostic. Une étude visant à comparer la précision du diagnostic à l’aide d’un test sur les antigènes urinaires à celle des résultats de l’hémoculture a révélé que l’antigène de pneumocoque était détecté dans les urines de 14 patients sur 66 (21,2 %), alors que des résultats d’hémoculture positive étaient obtenus chez 1 patient sur 14 (7,1 %)14. De plus, seuls 45 des 64 échantillons de crachat prélevés dans le cadre de cette étude étaient considérés comme satisfaisants pour les tests de diagnostic, 7 échantillons sur 45 (10,9 %) indiquant une prédominance du pneumocoque par coloration Gram et 3 sur 45 (6,7 %) donnant des pneumocoques après culture14. 10 Guchev et al. ont étudié 219 militaires souffrant de pneumonie. Les patients dont le test de recherche des antigènes urinaires était positif à S. pneumoniae ont été traités par pénicilline, tandis que les autres ont reçu de la clarithromycine15. Les taux de succès thérapeutique étaient élevés dans les deux bras de traitement (94 % dans le bras clarithromycine et 90 % dans le bras pénicilline). Les patients dont le test de recherche des antigènes urinaires était positif (22 %) étaient toutefois à un stade plus avancé de la maladie, ce qui montre un pronostic faible souvent associé à la pneumonie à pneumocoques15. Dans l’ensemble, cette étude a démontré la capacité du test de recherche des antigènes urinaires à entraîner un traitement antibiotique ciblé chez les patients atteints de PAC. Les avantages du test de recherche des antigènes urinaires par rapport aux tests de diagnostic conventionnels, comme la coloration Gram du crachat ou la culture, ont fait l’objet d’un article de File et Gozlov16. Ils ont noté que la présence de S. pneumoniae dans les cultures de crachat prélevé sur des patients présentant une pneumonie à pneumocoques bactériémique était généralement d’à peine 40 à 50 %16. L’administration d’antibiotiques avant le test pouvait par ailleurs compromettre la qualité de l’échantillon et entraîner des résultats non concluants. Le test de recherche des antigènes urinaires constitue en revanche un moyen rapide et fiable d’établir un diagnostic étiologique. De même, une étude réalisée par Chiou et Yu a conclu que les techniques de diagnostic sans culture, notamment le test de recherche des antigènes urinaires, pouvaient améliorer le diagnostic de la pneumonie à pneumocoques et accroître ainsi l’utilisation de traitements antibiotiques plus ciblés17. Des tests de recherche des antigènes urinaires ont été utilisés pour confirmer 97 % des cas de pneumonies par L. pneumophila signalés entre 2005 et 2009 aux États-Unis. Seuls 5 % des cas ont été confirmés par culture et < 1 % par analyse sérologique ou immunofluorescence directe6. Une étude rétrospective monocentrique portant sur des patients souffrant de pneumonie par Legionella et menée par Hollenbeck et al. a conclu que le test de détection de Legionella devrait être plus répandu afin d’améliorer le diagnostic étiologique et le traitement de la PAC et de la PN18. Sur 3 982 patients de tous âges présentant un diagnostic primaire ou secondaire de pneumonie, 1 406 patients (35 %) ont été soumis à des tests de détection de Legionella, dont 1 251 uniquement à un test sur les antigènes urinaires et 106 à un test sur les antigènes urinaires et à une culture18. Les investigateurs ont noté que sur 37 patients avec un diagnostic de pneumonie à Legionella, seuls 22 (59 %) remplissaient les critères de l’IDSA/ATS qui recommandent le test de détection de Legionella, ce qui signifie que 41 % des cas de pneumonie à Legionella auraient pu ne pas être diagnostiqués si les tests s’étaient limités à ces directives18. 11 Méthodes diagnostiques permettant de déterminer l’étiologie de la pneumonie Viasus et al. ont estimé qu’environ 11 % des patients souffrant de pneumonie à L. pneumophila ont reçu un traitement antibiotique empirique inapproprié lors de leur admission à l’hôpital, L. pneumophila étant identifié comme l’agent pathogène le plus souvent associé à un traitement inadapté3. Lors de cette étude observationnelle sur 15 ans, une diminution de l’utilisation des macrolides a été observée, avec une augmentation concomitante de l’administration de lévofloxacine, dont il a été démontré qu’elle est associée à une réduction du temps nécessaire pour atteindre la stabilité clinique et de la durée du séjour à l’hôpital3. Les tests de recherche des antigènes urinaires ont été utilisés chez 194 patients sur 214 présentant une pneumonie à L. pneumophila dans le cadre de cette étude. Ils ont permis une identification rapide de l’étiologie sous-jacente de l’infection et une administration plus prompte du traitement antibiotique adéquat3. Une étude épidémiologique menée en Catalogne entre 1990 et 2004 a révélé que l’introduction de tests de recherche des antigènes urinaires pour L. pneumophila entraînait une diminution statistiquement significative du taux de létalité, probablement en raison d’un diagnostic plus précoce et de l’administration d’un traitement antibiotique adéquat12. Cette observation est étayée par l’étude CAPNETZ, dans laquelle les taux de survie des patients souffrant de pneumonie par L. pneumophila se sont améliorés grâce à un traitement précoce par antibiotiques ciblés19. Dans un commentaire publié dans le cadre cette étude, Yu et Stout ont conclu qu’il faudrait recourir à un test rapide de recherche des antigènes urinaires pour S. pneumoniae et L. pneumophila pour tous les patients présentant une PAC19. Une autre publication de Yu et Stout soutient également l’utilisation des tests de recherche des antigènes urinaires pour le diagnostic étiologique de la PAC à L. pneumophila. Parmi les avantages de cette technique, elle évoque les coûts relativement faibles, la rapidité de l’obtention des résultats et la simplicité du prélèvement des échantillons20. L’absence d’influence d’un traitement antibiotique précédent a également été considérée comme avantageuse, tout comme la spécificité de 99,1 %, démontrée par méta-analyse. L’avantage principal par rapport à la culture ou au test sérologique est la capacité du test rapide à influencer les décisions de traitement précoce adéquat20. 12 Une utilisation en routine de tests de détection de Legionella, notamment du test de recherche des antigènes urinaires pour Legionella, pour tous les patients atteints de PAC, a été recommandée dans une étude de Pedro-Botet et Yu21. Cette approche a été qualifiée de souhaitable étant donné les manifestations cliniques non spécifiques de la PAC à L. pneumophila et le taux de mortalité élevé dans les cas non traités. Les tests devraient être étendus aux patients présentant une pneumonie ambulatoire et aux enfants hospitalisés. Les auteurs notent que l’introduction de techniques de diagnostic améliorées, associée à un diagnostic précoce de la pneumonie à L. pneumophila a fait chuter le taux de mortalité de moins de 10 %21. En conclusion, de nombreuses études ont démontré la sensibilité supérieure du test de recherche des antigènes urinaires (figure 2) en comparaison de la culture de crachat et de l’hémoculture. Il peut en outre être difficile d’obtenir un échantillon de crachat adéquat pour la culture chez de nombreux patients atteints de PAC, alors que l’urine est directement disponible pour un test sur les antigènes. À ceci s’ajoute la rapidité des résultats, ce qui rend cette technique particulièrement avantageuse pour un diagnostic précis. Figure 2. Alere BinaxNOW urinary antigen test cards ® Les tests de recherche des antigènes urinaires pour S. pneumoniae et Legionella devraient être réalisés chez tous les patients présentant une PAC grave9. 13 Résumé et conclusions : lutter contre la résistance aux antibiotiques grâce à une approche de traitement ciblé nLes tests de recherche des antigènes urinaires pour S. pneumoniae et Legionella pneumophila sont recommandés dans les directives de traitement publiées par la BTS et l’IDSA/ATS et complètent avantageusement les méthodes par culture pour le diagnostic de la pneumonie à pneumocoques et de la légionellose8,9. nUne résistance aux antibiotiques a été observée pour tous les agents pathogènes associés aux PAC en Europe et aux États-Unis. Bien que l’augmentation de cette résistance puisse ne pas être directement liée à une augmentation de la mortalité, elle peut avoir des conséquences importantes sur le patient et accroître le risque de développer des infections résistantes aux antibiotiques1,22. nLa prescription excessive d’antibiotiques à large spectre peut également augmenter le risque de surinfection par des bactéries résistantes aux antibiotiques, comme les SARM, ou l’incidence des ICD10. nUne approche thérapeutique ciblée à l’aide d’antibiotiques à spectre étroit est recommandée dans le cadre des programmes de bon usage des traitements antimicrobiens, afin de préserver l’utilité des antibiotiques et d’éviter l’apparition de séquelles liées à la résistance aux antibiotiques. nContrairement aux techniques conventionnelles par culture, les tests Alere BinaxNOW S. pneumoniae et Legionella sont des tests rapides et simples, qui ne nécessitent pas d’équipement supplémentaire et permettent aux médecins de diagnostiquer rapidement la pneumonie et de mettre en place un traitement antibiotique plus ciblé. ® nUn diagnostic étiologique plus précis de la pneumonie à pneumocoques et de la légionellose garantissent une approche de traitement plus ciblée. Plutôt que d’utiliser des antibiotiques à large spectre pour un traitement empirique, il est en effet possible de réduire le spectre des antibiotiques prescrits et ainsi, le risque de séquelles futures. Une utilisation inappropriée et irrationnelle des médicaments favorise l’apparition et le développement de microorganismes résistants23. 14 Références 1) Welte T, Torres A, Nathwani D. Clinical and economic burden of community-acquired pneumonia among adults in Europe. Thorax 2012 Jan;67(1):71-9. 2)Grabowska K, Hogberg L, Penttinen P, Svensson A, Ekdahl K. Occurrence of invasive pneumococcal disease and number of excess cases due to influenza. BMC Infect Dis 2006 Mar;%20 ;6:58.:58. 3)Viasus D, Di YS, Garcia-Vidal C, Verdaguer R, Manresa F, Dorca J, et al. Community-acquired Legionella pneumophila pneumonia: a single-center experience with 214 hospitalized sporadic cases over 15 years. Medicine (Baltimore) 2013 Jan;92(1):51-60. 4)Guyard C, Low DE. 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