guide circuits courts
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GUIDE CIRCUITS COURTS Pour mener un projet agricole durable www.bio-aquitaine.com LE CHEMIN LE PLUS COURT DU CHAMP À L’ASSIETTE Producteurs(trices), qui souhaitent vendre en circuit court, ce guide va vous permettre de mieux appréhender les étapes à parcourir. En tant qu’agriculteurs(trices) en bio, nous avons la responsabilité non seulement de produire des aliments sains mais également de conserver le contact avec les consommateurs. En effet, c’est aussi avec les consommateurs que le développement de la bio pourra se faire dans les campagnes. Ce guide vous permet donc de penser votre projet de commercialisation globalement, évitant ainsi les écueils ou les interrogations que rencontrent les producteurs. Le circuit court bio de proximité, étant le lien le plus direct entre le champ et l’assiette, vous permet, agriculteur, d’être un acteur des territoires durables de demain. Dominique LECONTE, agriculteur et réferent de la commission commercialisation SOMMAIRE 2 Élaborer son projet : les étapes incontournables 3 1ère étape : clarifier ses objectifs personnels 4 2ème étape : analyser sa situation 5-9 3ème étape : construire le projet 10-13 La réglementation fiscale, sanitaire et de la consommation 14-15 Comment le réseau Bio d’Aquitaine peut vous aider 16-17 Paroles de producteurs 18-23 Argumentaire : circuits courts bio de proximité 24 Contacts 1 ÉLABORER SON PROJET : LES ÉTAPES INCONTOURNABLES 1 2 3 L’engagement en vente directe implique de nombreuses questions sur le statut fiscal, les investissements, les institutions pertinentes auxquelles s’adresser, les compétences à acquérir... Le point d’orgue de ces questions est : par où et comment je commence ? Ce foisonnement peut certaines fois donner aux producteurs(trices) une impression de cacophonie insurmontable ! Ce chapitre vous permettra de découvrir les différentes étapes pour définir votre projet de vente en circuits courts. 2 1ÈRE ÉTAPE CLARIFIER SES OBJECTIFS PERSONNELS 1 2 3 Les motivations Pourquoi je veux vendre en vente directe ? Quelles sont mes motivations ? Ces phases souvent négligées sont essentielles pour définir ses besoins. Essentielles, car si elles ne sont pas travaillées, les motivations ne seront pas ou très mal caractérisées. Les besoins peuvent être catégorisés en deux types : • liés directement à la gestion de l’exploitation : besoin de trésorerie, souhait d’augmenter son revenu, • liés à la perception personnelle du métier d’agriculteur : sociabilité, devenir un acteur actif du territoire… Quelques questions à se poser... ? Qu’est-ce que je recherche prioritairement dans ce projet ? est-ce que je veux me ? Pourquoi lancer dans la vente directe ? ? Quelles sont mes valeurs ? ... et quelques réponses possibles : Je veux valoriser mes compétences, être responsable d’une activité J’ai envie de valoriser un patrimoine régional, de maintenir des produits traditionnels ou de les faire revivre J’ai envie d’avoir un revenu complémentaire car mon activité principale est insuffisante pour vivre je veux sortir de l’exploitation, je veux rencontrer d’autres personnes J’ai envie de développer une activité qui me permette de valoriser des pratiques agricoles spécifiques Je crée mon activité professionnelle .................................................... Une fois ces différentes questions posées, je connais réellement mes besoins et je peux désormais parler de mes motivations. 3 2ÈME ÉTAPE ANALYSER SA SITUATION 1 2 3 Resituez votre projet dans les différents éléments du contexte. A chaque niveau posez-vous les questions : Quels sont mes atouts ? Quels sont mes points faibles ou contraintes ? MOI Mes gouts, mes compétences, les conditions de vie que je souhaite MA FAMILLE Evolution des besoins, conditions de vie MON EXPLOITATION Situation économique actuelle, investissements, équipements, système de production, temps et conditions de travail MON ENVIRONNEMENT Contexte naturel, démographique, économique et culturel des territoires, débouchés envisageables… 4 3ÈME ÉTAPE CONSTRUIRE LE PROJET 1 2 3 Cette phase est une étape de recherche, de formation, d’études. Les rencontres avec des producteurs déjà en activité seront précieuses pour avancer. Les différentes solutions techniques, financières, humaines vont progressivement préciser le contenu du projet : A- Choix de votre stratégie commerciale B- Étude de viabilité économique, choix des investissements à réaliser et plan de financement C- Prévisionnel de temps de travail La cohérence du projet par rapport aux motivations initiales est primordiale. Les allers – retours entre l’idée de départ et la concrétisation du projet sont coutumes dans la conduite de projets de commercialisation. A- Choix de votre stratégie commerciale RECUEIL DE L’INFORMATION Définir sa stratégie marketing est un passage obligé pour connaître ses possibilités d’actions de vente. Quelles informations concrètes recueillir pour élaborer cette stratégie commerciale ? L’expression « un homme averti en vaut deux » convient vraisemblablement à cette étape. Concrètement, le porteur de projet doit étudier différents éléments : ETUDE DU MARCHÉ types de consommateurs, tendances de consommation, pratiques sociales… ETUDE DES CONSOMMATEURS leurs achats, la fréquence, le panier moyen, leurs attentes vis-à-vis du circuit de commercialisation, le type de fidélité… ETUDE DE LA DISTRIBUTION atouts et contraintes des canaux de commercialisation, les usages… ETUDE DE L’ENVIRONNEMENT COMMERCIAL notoriété des concurrents, gamme de produits existante, prix pratiqués, satisfaction des clients... 5 En gardant un esprit critique vis-à-vis des informations recueillies, l’analyse des éléments précédents permet de travailler son offre vis-à-vis de la cible de clients visée par rapport au marché existant. Pour ce faire, la méthode du mix-marketing des 4 P permet de catégoriser les informations récoltées et les mettre en perspective pour démarrer le projet. DÉFINITION DE LA STRATÉGIE Définir la stratégie par les 4 P : Gamme de d’achats… Produits : les produits proposés, conditionnement, fréquence Prix de vente : pour fixer ses prix de vente, il faut connaître : 1. le coût de revient (production, transformation, commercialisation) de chacun de vos produits. 2. les prix pratiqués sur le(s) marché(s) sur lesquels vous vous positionnez. Vos prix de vente peuvent être différents selon vos circuits de commercialisation. Publicité : moyens de communication à mettre en œuvre pour se faire connaître : constitution d’un fichier client, élaboration d’un plan d’actions commerciales, plaquette, site internet, panneaux en bord de route… Place : à partir de cette étape, le porteur de projet peut envisager de choisir un circuit de commercialisation adapté aux informations et choix effectués : VENTE À LA FERME VENTE COLLECTIVE Point de vente collectif Panier collectif VENTE DIRECTE Marché polyvalent MARCHÉS Marché à la ferme Marché de producteurs Vente en tournée VENTE EN TOURNÉES Point relais de livraison Livraison à domicile AMAP VENTE À DISTANCE Point de vente collectif Panier collectif VENTE INDIRECTE VENTE DANS LES FOIRES ET SALONS 6 Restauration traditionnelle À LA RESTAURATION Ferme auberge Restauration collective GMS À UN COMMERÇANT Vente en boutique Epicerie Vente à la ferme Il s’agit du mode de commercialisation le plus court possible puisque la vente s’effectue sur le lieu de production. La vente se réalise en présence du producteur dans la majorité des cas. Vente en point de vente collectif Les producteurs sont gestionnaires du magasin en collectif. L’achat-revente majoritairement proscrit, la présence des producteurs permet la relation directe pour le consommateur et le principe de non concurrence entre les produits garantit la réussite des projets. Vente sur les marchés Les marchés de détails sont souvent utilisés par les producteurs. Ancrés dans les traditions, de nombreuses communes disposent d’au moins un marché. Exigeant, la vente sur un marché demande du professionnalisme pour vendre ses produits. B- Étude de viabilité économique La stratégie commerciale choisie implique nécessairement de mesurer sa viabilité économique. L’élaboration d’un plan de financement avec un organisme habilité indiquera le niveau de chiffre d’affaires à réaliser pour couvrir les différentes charges et retirer un revenu disponible acceptable selon les besoins définis précédemment. Lors de la décision de la vente en circuit court, de nombreux projets demandent un investissement matériel. Pour accompagner ces investissements souvent onéreux, les pouvoirs publics apportent une aide à l’investissement. AIDES AUX INVESTISSEMENTS Le Conseil Régional d’Aquitaine et l’Union Européenne co-financent les projets d’investissement à hauteur de 50 % avec un plancher de 3000 € et un plafond de 60 000 € pour le stockage, la transformation, le conditionnement ou la commercialisation (projet hors viticulture et vitivinicole). AIDES AUX INVESTISSEMENTS LIÉS A UN PROJET DE TRANSFORMATION A LA FERME PERSONNES ÉLIGIBLES EA individuels et en société Exploitation mixte Propriétaires bailleurs de biens fonciers à usage agricole INVESTISSEMENTS ÉLIGIBLES MONTANT DE L’AIDE Stockage amont des produits destinés à être transformés à la ferme Plancher d’investissement 3 000 € Transformation des produits Plafond d’investissement 60 000 € Conditionnement des produits Revenu fiscal inférieur à 35 000 € par actif familial Stockage aval des produits transformés Fondations, associations, établissements d’enseignement et de recherche agricoles Commercialisation des produits transformés si ces investissements représentent moins de la moitié du projet global Exclu du dispositif : CUMA et coopérative Condition 50 % du montant de l’investissement pour les zones défavorisées 40 % du montant de l’investissement pour les zones non défavorisées Une seule aide sera accordée sur une période de 5 ans 7 AIDES AUX INVESTISSEMENTS LIÉS A UN PROJET DE TRANSFORMATION A LA FERME (filière vitivinicole) PERSONNES ÉLIGIBLES INVESTISSEMENTS ÉLIGIBLES EA individuels et en société Vinification Propriétaires bailleurs de biens fonciers à usage agricole Conditionnement Fondations, associations, établissements d’enseignement et de recherche agricoles Commercialisation des produits transformés dans la mesure où cela représente moins de la moitié du projet. Exclu du dispositif : CUMA et coopérative Stockage aval des produits MONTANT DE L’AIDE Plancher d’investissement 3 000 € Plafond d’investissement 60 000 € Condition 50 % du montant de l’investissement pour les zones défavorisées 40 % du montant de l’investissement pour les zones non défavorisées Une seule aide sera accordée sur une période de 5 ans FINANCEMENT DE PRESTATIONS COMMERCIALES Le Conseil Régional d’Aquitaine finance le chèque conseil commercial à hauteur de 65 % de la prestation, avec un plafond de 1 600 € par exploitation agricole et par an. PERSONNES ÉLIGIBLES Agriculteur à titre principal Agriculteur à titre secondaire si 1 associé installé depuis moins de 5 ans Agriculteurs en société si 50 % des parts appartiennent à des associés exploitants à titre principal (ou conjoint collaborateur) INVESTISSEMENTS ÉLIGIBLES MONTANT DE L’AIDE Chèques conseils commerciaux : il s’agit d’une prestation réalisée par un organisme technique référencé par le Conseil Régional Aquitaine Plafond d’investissement 1 600 € par exploitation agricole et par an Montant de l’aide maximal 65 % du montant de l’investissement Les départements ou communautés d’agglomération ou urbaine mettent en œuvre une politique de soutien au développement de l’agriculture biologique, des circuits courts et de la vente directe. Prenez contact avec le réseau Bio d’Aquitaine afin de connaître les différentes aides ou programmes de développement. 8 C- Prévisionnel du temps de travail La stratégie commerciale va impacter sur l’organisation de l’exploitation. Le temps de travail pour commercialiser ne doit pas rentrer en concurrence avec le temps de travail de production. Une organisation en amont doit être pensée pour inclure un temps supplémentaire d’activités. Exemple des étapes à prévoir pour la vente en caissette de viande bovine : - Se constituer un fichier client - Prévoir l’abattage - Contacter l’ensemble des clients - Amener la vache à l’abattoir - Aller à la salle de découpe et mettre en caissette - Distribuer les caissettes Par ailleurs, il faut également s’adapter aux temps disponibles des clients qui sont généralement compris en dehors des heures de bureau habituelles comme les week-ends, le soir ou pendant les vacances. Cette réflexion est notamment à mener lorsque le magasin à la ferme est envisagé. Pour ce circuit, les heures d’ouvertures doivent être compatibles avec l’activité professionnelle et la vie privée. 9 LA RÉGLEMENTATION FISCALE, SANITAIRE ET DE LA CONSOMMATION : PRINCIPAUX ÉLÉMENTS À SAVOIR > LA RÉGLEMENTATION FISCALE Différences entre bénéfices agricoles et bénéfices industriels et commerciaux La vente de produits animaux ou végétaux dès lors que la personne qui les perçoit participe au cycle de production rentre dans les Bénéfices Agricoles (BA). Les activités qui génèrent des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) sont les activités d’achat revente, les locations de biens meublés ou encore la prestation de service… La vente directe est donc un prolongement de l’activité agricole et rentre dans le cadre des bénéfices agricoles. Les activités de transformation, dès lors qu’elles proviennent de l’exploitation agricole, rentrent également dans le cycle de vie du produit. 10 L’imposition pour les bénéfices industriels et commerciaux Lorsque l’activité agricole est minoritaire vis à vis d’une activité commerciale ou industrielle, les profits qui en sont dégagés sont imposés au titre des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) et non au titre des bénéfices agricoles (BA). L’imposition pour les bénéfices agricoles Plusieurs régimes d’imposition sont prévus : le forfait agricole et le régime réel. Le schéma ci-dessous indique les différentes conditions liées au statut fiscal lorsqu’un producteur choisit la vente directe. AGRICULTEURS AU FORFAIT AGRICOLE (BA < 76 300 € TTC) AGRICULTEURS AU RÉEL AGRICOLE (BA > 76 300 € TTC) Impossible de faire une déclaration confondue des revenus de l’activité agricole et de ceux de l’activité commerciale. Possibilité de faire une déclaration confondue des BA et BIC, dans une double limite : 2 possibilités d’assujettir vos BIC : • Les BIC représentent moins de 30 % des recettes agricoles de l’exploitation Créer une micro-entreprises • à condition de ne pas dépasser 80 000 € HT de CA/an pour les activités commerciales • et être exonéré de TVA pour les activités de tourisme, il s’agit d’un régime qui exclut les Sociétés Agricoles. •Le Chiffre d’Affaires non agricole est plafonné à 50 000 € TTC Passage à l’Impôt sur les Sociétés si recettes > 50 000 € > à 30 % des recettes agricoles TTC Déclarer au réel BIC (BIC > 76 300 € HT/an) • Réel BIC sans dénonciation du Forfait Agricole si recettes BIC > 50 000 € et 30 % des recettes agricoles TTC • Passage à l’Impôt sur les Sociétés si recettes > 50 000 € > à 30 % des recettes agricoles TTC Pour davantage d’informations, s’adresser aux organismes compétents et habilités à prodiguer un conseil. 11 > LA RÉGLEMENTATION SANITAIRE Définition de la responsabilité Le transport, l’entreposage et la vente de produits fermiers doivent respecter les réglementations en vigueur en matière d’hygiène et de sécurité sanitaire des aliments. La chaîne du froid et les risques de contamination des produits aux différentes étapes doivent être maîtrisés. Des contrôles sur les lieux de vente sont effectués par les inspecteurs de l’hy1 giène alimentaire de la DD(CS)PP La sécurité sanitaire des aliments se joue à chaque maillon de la chaîne alimentaire et votre responsabilité est engagée sur chacun de ces 3 domaines : PRODUCTION DE PRODUITS PRIMAIRES À LA FERME TRANSFORMATION TRANSPORT, STOCKAGE ET DISTRIBUTION Votre activité est régie par un certain nombre de réglementations : LE PAQUET HYGIÈNE EUROPÉEN regroupe les règlements en matière de sécurité sanitaire applicables dans toute l’Union européenne. LES ARRÊTÉS ET DÉCRETS NATIONAUX précisent certaines règles non définies au niveau européen. Ces textes mettent en avant la responsabilité des acteurs de la chaîne alimentaire, en fixant des obligations de résultats, c’est-à-dire des normes de qualité à respecter pour les aliments mis sur le marché. Cela suppose de bien connaître les risques (microbiologiques, chimiques et physiques) auxquels le produit est exposé au cours de la fabrication ou du stockage pour prendre les bonnes décisions en matière de mesures préventives à appliquer. Toute cette démarche et les point d’auto-contrôle doivent être décrits dans un « plan HACCP 2 ». Enfin, la mise en place de mesures de traçabilité sur l’atelier est nécessaire. Le respect de ces réglementations est contrôlé par les DD(CS)PP dans les ateliers de transformation et les lieux de commercialisation (marchés, magasins…). 12 1 Direction Départementale (de la Cohésion Sociale,) de la Protection des Populations. 2 HACCP = Hazard Analysis and Critical Control Point (analyse des risques et points critiques pour la maîtrise). Il s’agit d’une méthode d’organisation de la prévention des risques largement utilisée dans le domaine alimentaire. > LA RÉGLEMENTATION DE LA CONSOMMATION Les produits fermiers, soumis au code de la consommation La vente de produits fermiers doit respecter le code de la consommation et les différentes dispositions règlementaires sur l’information et la protection des consommateurs : l’affichage des prix, le contrôle des instruments (balances etc.) et les règles d’étiquetage. Certaines formes de vente peuvent nécessiter des démarches particulières (vente au déballage, vente de boissons alcoolisées, etc.). Des contrôles sur les lieux de vente sont effectués par les inspecteurs des Fraudes de la DD(CS)PP. La réglementation vis-à-vis de la signalisation Pour la vente à la ferme, il est nécessaire de guider le client au moyen de panneaux signalétiques. Il existe deux types de signalisation : • signalisation routière règlementaire gérée par les services de l’équipement de la Direction départementale du territoire (DDT). • signalisation publicitaire (enseignes et pré-enseignes) dont les conditions d’implantation dépendent du type de route (respectivement nationale, départementale ou communale). Les déclarations à réaliser impérativement • La déclaration de l’activité auprès du Centre de Formalité des Entreprises (CFE) de la Chambre d’agriculture est obligatoire pour obtenir un n° SIRET qui est l’identifiant de l’entreprise dans la chaîne alimentaire. • Les produits animaux doivent être déclarés auprès de votre DD(CS)PP. Pour les produits animaux transformés, l’agrément européen est obligatoire sauf si la majeure partie des produits est vendue en direct au consommateur 3 et le reste en circuit court dans un rayon de 80 km autour de votre exploitation. Dans ce cas, une dispense d’agrément peut être possible à condition de ne pas dépasser les quantités définies dans chaque département (pour cela, rapprochez vous de la DDSPP de votre département). 3 Circuit court = 1 intermédiaire maximum entre le producteur et le consommateur. 13 COMMENT LE RÉSEAU BIO D’AQUITAINE PEUT VOUS AIDER Bio d’Aquitaine, association loi 1901, fédère au niveau régional 5 associations départementales de producteurs bio : AgroBio Périgord pour la Dordogne, Agrobio47 pour le Lot-et-Garonne, Agrobio Gironde, le Civam Bio des Landes et l’association B.L.E. pour le Pays Basque. Bio d’Aquitaine et ces 5 associations départementales sont adhérentes à la FNAB, la Fédération Nationale des Agrobiologistes. Pour choisir un ou des modes de commercialisation, le réseau Bio d’Aquitaine peut vous orienter afin de définir le ou les circuits qui conviendront le mieux à votre système d’exploitation. Le réseau Bio d’Aquitaine accompagne les projets collectifs de l’émergence jusqu’à la définition des objectifs opérationnels. Les outils : L’accompagnement des projets collectifs Bio d’Aquitaine accompagne les producteurs et consommateurs à formuler, étudier et mettre en œuvre des projets collectifs innovants sur la thématique de la commercialisation (points de vente collectifs, AMAP, plateformes de producteurs). L’accompagnement individuel Bio d’Aquitaine propose également des accompagnements individuels : nos structures départementales peuvent vous recevoir pour un entretien individuel afin de vous aider dans votre projet et diagnostiquer vos attentes pour mieux vous orienter. 14 Les formations La vente en circuit court demande de : • se connaître •connaître les atouts et inconvénients des différents modes de commercialisation •connaître les outils et techniques de vente Être un bon vendeur ne s’improvise pas ! Pour ce faire, le réseau Bio d’Aquitaine propose des formations commercialisation pour définir son prix, sa politique commerciale, aménager son point de vente ou encore connaître les fonctionnements de la vente en AMAP, en magasin spécialisé ou en restauration collective. Vous pouvez consulter le programme des formations sur le site www.bio-aquitaine.com ou demander une copie papier. Les structures départementales vous orientent en fonction de ce qui correspond le mieux aux projets agricoles et aux besoins en termes de compétences à acquérir. De plus, Bio d’Aquitaine bénéficie d’un réseau de 73 fermes de démonstration réparties en Aquitaine qui peuvent vous permettre de découvrir des systèmes de production et également de comprendre le fonctionnement d’une ferme en vente directe ou en circuit court. L’organisation d’évènements Le réseau Bio d’Aquitaine organise régulièrement des évènements autour de la consommation bio locale grâce à : • l’organisation de foires de l’agriculture biologique dans tous les départements de l’Aquitaine. Ces fêtes annuelles sont organisées par les structures départementales et les producteurs afin de présenter une vitrine des produits de nos terroirs. • l’organisation des opérations « Bio et local c’est l’idéal » dans chaque département pour sensibiliser à l’achat de produits bio locaux. 15 PAROLES DES PRODUCTEURS Benjamin ALQUIER, maraîcher de l’EARL BENICO à Mimizan (40) Notre souhait était de commercialiser tous nos légumes en vente directe. Au démarrage de notre activité, en mai 2012, nos légumes étaient vendus à un metteur en marché local. L’été 2012, nous avons démarré la vente directe sur les marchés et à la ferme. Nous souhaitions également développer les livraisons pour la restauration scolaire et nous sommes donc allés voir le responsable de la restauration collective de la commune de Mimizan. Celui-ci était intéressé par l’offre de produits bio locaux. Les livraisons ont donc débuté en septembre 2012 par des tomates. Ensuite, nous nous sommes mis d’accord sur la livraison de salades toutes les semaines. La commande est confirmée une à deux semaines à l’avance. Actuellement toute notre production est commercialisée en vente directe ou circuit court. Nous sommes satisfaits d’avoir atteint notre objectif en si peu de temps. Michel ARTISIÉ, producteurs de céréales, Pujols (47) En 1984, j’ai repris la ferme familiale qui était en bio depuis 1969. On produisait alors de la vache laitière et de la prune. J’ai ensuite développé les grandes cultures destinées à la coopérative bio. Avec le souhait de ma femme de rejoindre la ferme en 2009, nous avons orienté le projet de la ferme vers la transformation et la vente directe. En se basant sur le système existant, j’ai intégré trois ateliers : huilerie, meunerie et élevage de poulets. Ces ateliers me permettent d’être autonome : avec les céréales et le tourteau de l’huilerie, je nourris les poulets. Nous vendons nos poulets rôtis au marché dominical du village, nous commercialisons les oeufs en AMAP et un magasin à la ferme a été aménagé. Nous travaillons aussi en direct avec des boulangers et des crêperies. Cette diversification a permis de créer deux emplois agricoles et d’évoluer. 16 Maguette DUFAY, éleveuse à Saint-Gervais (33) En circuit court et en particulier dans la vente directe mon travail est rémunéré à sa juste valeur, le consommateur bénéficie d’un produit de qualité et de la sécurité alimentaire et la nature s’en trouve préservée. A ce jour, on vend exclusivement par ce biais grâce à la confiance grandissante que nous témoignent nos clients. Le contact privilégié avec mes clients permet de créer des liens solides et du partage de part et d’autre : les clients connaissent notre ferme, savent d’où vient la viande que je leur livre et comment elle est produite. Nous, de notre côté, nous connaissons leurs attentes que nous essayons de satisfaire au maximum. Olivier DEVAUX, maraicher à Eygurande et Gardedeuil (24) Vendre en circuits courts me permet d’une part de rencontrer et d’échanger avec les consommateurs ce qui humainement est valorisant. D’autre part en vendant sur les Amap (association de maintien de l’agriculture paysanne) et les marchés j’évite les pertes liées à la surpoduction. Enfin j’obtiens un prix juste en limitant les intermédiaires. C’est un mode de commercialisation que je pratique également via ISLE MANGE BIO, plateforme locale d’approvisionnement pour la restauration collective. Daniel OLCOMENDY, éleveur à Ostabat (64) L’introduction de viande de veau et boeuf bio locale est un vrai défi en restauration collective : adaptation de l’offre aux portions et types de demandes de la RHD (Restauration Hors Domicile), mobilisation des outils d’abattage et découpe sur le territoire. Il faut aussi planifier collectivement, un éleveur seul ne pouvant fournir de manière régulière et sécurisée les commandes des établissements. Ce défi, l’association des 9 éleveurs bio du Pays Basque et Béarn, Biozkaria, le relève depuis 2011, avec d’excellents résultats, auprès d’une quinzaine d’établissements clients réguliers, ainsi que avec des ouvertures prometteuses sur la restauration gastronomique. 17 CIRCUITS ALIMENTAIRES, VERS UNE CRISE DE CONFIANCE CONSTATS L’AGRICULTURE : ENTRE AGRANDISSEMENT ET DÉPRISE AGRICOLE Au lendemain de la 2nde guerre mondiale, la profession agricole avait pour mission de nourrir la France dans le but d’atteindre la souveraineté alimentaire. La recherche agricole et la mécanisation ont entraîné une progression de la productivité. Cette politique a induit une restructuration des fermes et une déprise agricole au profit de l’urbanisation. En 50 ans la France est passée 2.5 millions à 514 800 de exploitations agricoles La France perd 1 département de terres agricoles tous les 10 ans au profit de zones commerciales, résidentielles, d’infrastructures routières ... DES CHAÎNES ALIMENTAIRES TOUJOURS PLUS LONGUES ... Le développement de la grande distribution a démocratisé la consommation à grande échelle. En ajoutant des maillons, de longues chaînes se sont formées pour nourrir les consommateurs : producteurs > collecteurs > transformateurs > transporteurs > > distributeurs > consommateurs 18 La production et la consommation à grande échelle, associées à l’urbanisation, ont conduit les consommateurs à s’éloigner de l’agriculture. Production de masse + + Consommation de masse = ÉLOIGNEMENT DES MANGEURS DE LA PRODUCTION ALIMENTAIRE Urbanisation Ce développement a un impact avéré sur l’environnement 24 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent de la production agricole. En France, 1 assiette = 1/3 des gaz à effet de serre soit 3 fois plus que les voitures ! PLUS D’INTERMÉDIAIRES = MOINS DE TRANSPARENCE DANS LA CHAÎNE ALIMENTAIRE Affaire de l’ESB (vache folle) en 1996 + Affaire de la viande de cheval dans les plats cuisinés en 2013 = Crise de confiance des consommateurs 62 % des français déclarent manger moins de plats industriels Les crises alimentaires occidentales sont liées à la traçabilité des produits. Le consommateur final n’a pas de prise sur son alimentation tant sur la production qu’il contribue à financer (PAC = politique agricole commune) que sur sa distribution (opacité des chaînes alimentaires). 19 LA BIO RESTAURE LA CONFIANCE LA BIO, UN MODE DE PRODUCTION VERTUEUX La bio et local c’est l’idéal ... pour L’ENVIRONNEMENT Coût du programme de soutien à la bio Coût dénitrification € L’agriculture biologique respecte, restaure € et entretient les équilibres naturels. • L’AB préserve la ressource en eau tant 0,01 € /m 3 0,27 € /m 3 en qualité, par la non utilisation des end'eau distribuée d'eau distribuée grais chimiques et pesticides, qu’en quantité par l’adoption d’espèces rustiques mieux adaptées à leur environnement. • L’AB conserve et accroît la fertilité Source SWM 2006 physique et biologique des sols. • L’AB a une faible consommation d’énergie fossile en raison de la non-utilisation d’engrais et pesticides chimiques de synthèse dont la production et le transport sont très gourmands en pétrole et dérivés. avec la bio , l’eau c’est 27 fois moins cher ! La bio et local c’est l’idéal ... pour L’ÉCONOMIE A surface équivalente, les fermes bio emploient en moyenne +0,9 Unités de Travail Annuel (UTA) • À exploitation équivalente, l’agriculSource : Agence Bio, 2010 ture bio emploie 30 % de main d’œuvre Ferme Bio en plus, payée à sa juste rémunération. 2,4 UTA Cela impacte positivement l’économie locale en zones rurales. Ferme conventionnelle 1,5 UTA • En privilégiant les circuits courts et la transformation à la ferme des produits bio, les agriculteurs bio créent des fermes viables, dont la valeur ajoutée est réinvestie localement. • Par leur diversification les fermes bio participent à l’image d’un terroir et donc à son attractivité touristique. 20 La bio et local c’est l’idéal ... pour LA SANTÉ • L’AB peut prévenir des risques pour la santé des producteurs et des consommateurs du fait d’un mode de production fondé sur la non-utilisation de produits chimiques et d’OGM. • L’AB produit des aliments contenant 223 fois moins de résidus de pesticides. maladie de Parkinson La a été reconnue en 2012 maladie professionnelle pour les agriculteurs du fait de l’exposition aux pesticides Source : décret 2012-665 du 4 mai 2012, publié le 6 mai 2012 (Source : Génération Futures, 2010) • les aliments bio ont une teneur plus élevée en matière sèche, en antioxydants, en vitamine C, polyphénols, magnésium et fer. De même, des taux supérieurs en oméga 3 dans le lait bio ont été observés. • 117 résidus de pesticides suspectés d’être cancérigènes ou perturbateurs endocriniens ont été détectés dans des produits non bio. (Source : 90 arguments en faveur de l’agriculture biologique, FIBL. La qualité des produits de l’agriculture biologique, Denis Lairon, chercheur à l’INRA) CONCLUSION : LA BIO, UN PROJET DE SOCIÉTÉ • Moins de taxe pour dénitrifier l’eau • Meilleure santé des producteurs et des consommateurs • 30 % de main-d’œuvre supplémentaire dans les fermes bio = Bilan positif pour la société et donc... pour le porte-monnaie 21 LA BIO EST ENCORE MIEUX EN CIRCUITS COURTS DE PROXIMITÉ ! LE CIRCUIT COURT BIO DE PROXIMITÉ, UN PROJET VERTUEUX C’est quoi un circuit court ? Un circuit court est un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire.1 La proximité sublime le circuit court Proximité géographique : Réduction de la distance spatiale (km) et temporelle (délais récolte - consommation) entre la production et la consommation. Proximité organisée : Densification des relations entre individus et métiers autour d’un projet alimentaire. La vente directe ou indirecte donne un visage ou un nom à l’alimentation consommée ! L’achat en circuits courts invite les producteurs et les consommateurs à se rapprocher mutuellement. 1 Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture de 2007 à 2009, communiqué de presse du 19/04/2009 22 Les avantages du circuit court bio de proximité : Les circuits courts bio basés sur la proximité favorisent ainsi le rapprochement social entre producteurs et consommateurs temporel entre récolte et consommation professionnel entre les différents métiers liés à l’alimentation Le circuit court bio de proximité : l’évidence d’une vertu ! Pour l’économie, pour l’environnement, pour les relations humaines, le circuit court bio et de proximité est donc vertueux pour la société. Bio et Local c’est l’idéal Manger bio, c’est trop cher ? Le bio ça vient de loin, je préfère le local Attention il vaut mieux être un consommateur averti et être au clair sur ce qu’est un produit local, et un produit bio local, car local ne veut pas dire BIO Les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux conséquences de leurs actes d’achat. La bio et le local ne s’opposent pas, bien au contraire, ils se complètent. 23 CONTACTS AGROBIO 47 Adresse : 26 rue Victor Michaut 47300 VILLENEUVE SUR LOT Tel : 05 53 41 75 03 Mail : [email protected] Site web : www.agrobio47.fr Adresse : 20 rue du Vélodrome 24000 PÉRIGUEUX Tel : 05 53 35 88 18 Mail : [email protected] Site web : www.agrobioperigord.fr CIVAM BIO DES LANDES BLE (Biharko Lurraren Elkartea) Adresse : 2915 routes des Barthes 40180 OEYRELUY Tel : 05 58 98 71 92 Mail : [email protected] Site web : www.civambiodeslandes.fr Adresse : 32 rue de la Bidouze 64120 SAINT PALAIS Tel : 05 59 65 66 99 Mail : [email protected] Site web : www.bio-aquitaine.com AGROBIO GIRONDE Adresse : Centre Emeraude 1 - Cidex 30 61/69 rue Camille Pelletan, 33 150 CENON Tel : 05 56 40 92 02 Mail : [email protected] Site web : www.agrobio-gironde.fr 24 AGROBIO PÉRIGORD Ce guide a été réalisé avec le soutien de : AGROBIO GIRONDE 05 56 40 92 02 AGROBIO PÉRIGORD 05 53 35 88 18 AGROBIO47 05 53 41 75 03 CIVAM BIO DES LANDES 05 58 98 71 92 BLE 05 59 65 66 99 BIO D’AQUITAINE Adresse : 6 rue Château Trompette 33000 BORDEAUX Tel : 05 56 81 37 70 Mail : [email protected] Site web : www.bio-aquitaine.com