guide circuits courts

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guide circuits courts
GUIDE CIRCUITS COURTS
Pour mener un projet agricole durable
www.bio-aquitaine.com
LE CHEMIN LE PLUS COURT
DU CHAMP À L’ASSIETTE
Producteurs(trices), qui souhaitent vendre en circuit court, ce guide va
vous permettre de mieux appréhender les étapes à parcourir.
En tant qu’agriculteurs(trices) en bio, nous avons la responsabilité non
seulement de produire des aliments sains mais également de conserver le contact avec les consommateurs.
En effet, c’est aussi avec les consommateurs que le développement de
la bio pourra se faire dans les campagnes.
Ce guide vous permet donc de penser votre projet de commercialisation globalement, évitant ainsi les écueils ou les interrogations que rencontrent les producteurs.
Le circuit court bio de proximité, étant le lien le plus direct entre le
champ et l’assiette, vous permet, agriculteur, d’être un acteur des
territoires durables de demain.
Dominique LECONTE,
agriculteur et réferent de la commission commercialisation
SOMMAIRE
2
Élaborer son projet : les étapes incontournables
3
1ère étape : clarifier ses objectifs personnels
4
2ème étape : analyser sa situation
5-9
3ème étape : construire le projet
10-13
La réglementation fiscale, sanitaire et de la consommation
14-15
Comment le réseau Bio d’Aquitaine peut vous aider
16-17
Paroles de producteurs
18-23
Argumentaire : circuits courts bio de proximité
24
Contacts
1
ÉLABORER SON PROJET :
LES ÉTAPES INCONTOURNABLES
1
2
3
L’engagement en vente directe implique de nombreuses questions sur le statut fiscal, les investissements, les institutions pertinentes auxquelles s’adresser,
les compétences à acquérir... Le point d’orgue de ces questions est : par où et
comment je commence ? Ce foisonnement peut certaines fois donner aux producteurs(trices) une impression de cacophonie insurmontable !
Ce chapitre vous permettra de découvrir les différentes étapes pour définir
votre projet de vente en circuits courts.
2
1ÈRE ÉTAPE CLARIFIER
SES OBJECTIFS PERSONNELS
1
2
3
Les motivations
Pourquoi je veux vendre en vente directe ? Quelles sont mes motivations ?
Ces phases souvent négligées sont essentielles pour définir ses besoins.
Essentielles, car si elles ne sont pas travaillées, les motivations ne seront pas ou
très mal caractérisées.
Les besoins peuvent être catégorisés en deux types :
• liés directement à la gestion de l’exploitation : besoin de trésorerie, souhait
d’augmenter son revenu,
• liés à la perception personnelle du métier d’agriculteur : sociabilité, devenir un
acteur actif du territoire…
Quelques questions à se poser...
?
Qu’est-ce que je recherche
prioritairement dans ce projet ?
est-ce que je veux me
? Pourquoi
lancer dans la vente directe ?
? Quelles sont mes valeurs ?
... et quelques réponses possibles :
Je veux valoriser mes
compétences, être
responsable d’une activité
J’ai envie de valoriser un patrimoine
régional, de maintenir des produits
traditionnels ou de les faire revivre
J’ai envie d’avoir un revenu complémentaire car
mon activité principale est insuffisante pour vivre
je veux sortir de l’exploitation, je veux
rencontrer d’autres personnes
J’ai envie de développer une activité qui
me permette de valoriser des pratiques
agricoles spécifiques
Je crée mon activité
professionnelle
....................................................
Une fois ces différentes questions posées, je connais réellement mes besoins et
je peux désormais parler de mes motivations.
3
2ÈME ÉTAPE ANALYSER
SA SITUATION
1
2
3
Resituez votre projet dans les différents éléments du contexte.
A chaque niveau posez-vous les questions :
Quels sont mes atouts ?
Quels sont mes points faibles ou contraintes ?
MOI
Mes gouts,
mes compétences,
les conditions de vie
que je souhaite
MA FAMILLE
Evolution des besoins,
conditions de vie
MON EXPLOITATION
Situation économique actuelle, investissements,
équipements, système de production, temps
et conditions de travail
MON ENVIRONNEMENT
Contexte naturel, démographique,
économique et culturel des territoires,
débouchés envisageables…
4
3ÈME ÉTAPE CONSTRUIRE
LE PROJET
1
2
3
Cette phase est une étape de recherche, de formation, d’études. Les rencontres
avec des producteurs déjà en activité seront précieuses pour avancer.
Les différentes solutions techniques, financières, humaines vont progressivement préciser le contenu du projet :
A- Choix de votre stratégie commerciale
B- Étude de viabilité économique, choix des investissements à réaliser et plan
de financement
C- Prévisionnel de temps de travail
La cohérence du projet par rapport aux motivations initiales est primordiale.
Les allers – retours entre l’idée de départ et la concrétisation du projet sont
coutumes dans la conduite de projets de commercialisation.
A- Choix de votre stratégie commerciale
RECUEIL DE
L’INFORMATION
Définir sa stratégie marketing est un passage obligé pour
connaître ses possibilités d’actions de vente. Quelles informations concrètes recueillir pour élaborer cette stratégie
commerciale ? L’expression « un homme averti en vaut
deux » convient vraisemblablement à cette étape.
Concrètement, le porteur de projet doit étudier différents éléments :
ETUDE DU MARCHÉ
types de consommateurs,
tendances de consommation,
pratiques sociales…
ETUDE DES CONSOMMATEURS
leurs achats, la fréquence, le panier
moyen, leurs attentes vis-à-vis du circuit
de commercialisation, le type de fidélité…
ETUDE DE LA DISTRIBUTION
atouts et contraintes des canaux de
commercialisation, les usages…
ETUDE DE
L’ENVIRONNEMENT
COMMERCIAL
notoriété des concurrents,
gamme de produits existante,
prix pratiqués,
satisfaction des clients...
5
En gardant un esprit critique vis-à-vis des informations
recueillies, l’analyse des éléments précédents permet de
travailler son offre vis-à-vis de la cible de clients visée par
rapport au marché existant.
Pour ce faire, la méthode du mix-marketing des 4 P permet de catégoriser les
informations récoltées et les mettre en perspective pour démarrer le projet.
DÉFINITION DE
LA STRATÉGIE
Définir la stratégie par les 4 P :
Gamme de
d’achats…
Produits
: les produits proposés, conditionnement, fréquence
Prix de vente : pour fixer ses prix de vente, il faut connaître :
1. le coût de revient (production, transformation, commercialisation) de chacun
de vos produits.
2. les prix pratiqués sur le(s) marché(s) sur lesquels vous vous positionnez.
Vos prix de vente peuvent être différents selon vos circuits de commercialisation.
Publicité : moyens de communication à mettre en œuvre pour se faire connaître :
constitution d’un fichier client, élaboration d’un plan d’actions commerciales,
plaquette, site internet, panneaux en bord de route…
Place : à partir de cette étape, le porteur de projet peut envisager de choisir un
circuit de commercialisation adapté aux informations et choix effectués :
VENTE À LA FERME
VENTE COLLECTIVE
Point de vente collectif
Panier collectif
VENTE DIRECTE
Marché polyvalent
MARCHÉS
Marché à la ferme
Marché de producteurs
Vente en tournée
VENTE EN TOURNÉES Point relais de livraison
Livraison à domicile
AMAP
VENTE À DISTANCE
Point de vente collectif
Panier collectif
VENTE INDIRECTE
VENTE DANS LES FOIRES ET SALONS
6
Restauration traditionnelle
À LA RESTAURATION
Ferme auberge
Restauration collective
GMS
À UN COMMERÇANT
Vente en boutique
Epicerie
Vente à la ferme
Il s’agit du mode de commercialisation le plus court possible puisque
la vente s’effectue sur le lieu de
production. La vente se réalise en
présence du producteur dans la majorité des cas.
Vente en point de vente collectif
Les producteurs sont gestionnaires
du magasin en collectif. L’achat-revente majoritairement proscrit, la
présence des producteurs permet
la relation directe pour le consommateur et le principe de non concurrence entre les produits garantit la
réussite des projets.
Vente sur les marchés
Les marchés de détails sont souvent
utilisés par les producteurs. Ancrés
dans les traditions, de nombreuses
communes disposent d’au moins un
marché. Exigeant, la vente sur un
marché demande du professionnalisme pour vendre ses produits.
B-
Étude de viabilité économique
La stratégie commerciale choisie implique nécessairement de mesurer sa viabilité
économique.
L’élaboration d’un plan de financement avec un organisme habilité indiquera le
niveau de chiffre d’affaires à réaliser pour couvrir les différentes charges et retirer un revenu disponible acceptable selon les besoins définis précédemment.
Lors de la décision de la vente en circuit court, de nombreux projets demandent
un investissement matériel. Pour accompagner ces investissements souvent
onéreux, les pouvoirs publics apportent une aide à l’investissement.
AIDES AUX INVESTISSEMENTS
Le Conseil Régional d’Aquitaine et l’Union Européenne co-financent les projets
d’investissement à hauteur de 50 % avec un plancher de 3000 € et un plafond de
60 000 € pour le stockage, la transformation, le conditionnement ou la commercialisation (projet hors viticulture et vitivinicole).
AIDES AUX INVESTISSEMENTS
LIÉS A UN PROJET DE TRANSFORMATION A LA FERME
PERSONNES ÉLIGIBLES
EA individuels et en société
Exploitation mixte
Propriétaires bailleurs de biens
fonciers à usage agricole
INVESTISSEMENTS ÉLIGIBLES
MONTANT DE L’AIDE
Stockage amont des produits destinés à être transformés à la ferme
Plancher d’investissement
3 000 €
Transformation des produits
Plafond d’investissement
60 000 €
Conditionnement des produits
Revenu fiscal inférieur
à 35 000 € par actif familial
Stockage aval des produits
transformés
Fondations, associations, établissements d’enseignement
et de recherche agricoles
Commercialisation des produits
transformés si ces investissements
représentent moins de la moitié du
projet global
Exclu du dispositif : CUMA et
coopérative
Condition
50 % du montant de l’investissement pour les zones défavorisées
40 % du montant de l’investissement pour les zones
non défavorisées
Une seule aide sera accordée sur une période de 5 ans
7
AIDES AUX INVESTISSEMENTS
LIÉS A UN PROJET DE TRANSFORMATION A LA FERME (filière vitivinicole)
PERSONNES ÉLIGIBLES
INVESTISSEMENTS ÉLIGIBLES
EA individuels et en société
Vinification
Propriétaires bailleurs de biens
fonciers à usage agricole
Conditionnement
Fondations, associations, établissements d’enseignement
et de recherche agricoles
Commercialisation des produits
transformés dans la mesure où
cela représente moins de la moitié
du projet.
Exclu du dispositif : CUMA et
coopérative
Stockage aval des produits
MONTANT DE L’AIDE
Plancher d’investissement
3 000 €
Plafond d’investissement
60 000 €
Condition
50 % du montant de l’investissement pour les zones défavorisées
40 % du montant de l’investissement pour les zones
non défavorisées
Une seule aide sera accordée sur une période de 5 ans
FINANCEMENT DE PRESTATIONS COMMERCIALES
Le Conseil Régional d’Aquitaine finance le chèque conseil commercial à hauteur
de 65 % de la prestation, avec un plafond de 1 600 € par exploitation agricole et
par an.
PERSONNES ÉLIGIBLES
Agriculteur à titre principal
Agriculteur à titre secondaire
si 1 associé installé depuis
moins de 5 ans
Agriculteurs en société si 50 %
des parts appartiennent à des
associés exploitants à titre
principal (ou conjoint collaborateur)
INVESTISSEMENTS ÉLIGIBLES
MONTANT DE L’AIDE
Chèques conseils commerciaux : il
s’agit d’une prestation réalisée par
un organisme technique référencé
par le Conseil Régional Aquitaine
Plafond d’investissement
1 600 € par exploitation agricole et par an
Montant de l’aide maximal
65 % du montant de l’investissement
Les départements ou communautés d’agglomération ou urbaine mettent en
œuvre une politique de soutien au développement de l’agriculture biologique,
des circuits courts et de la vente directe.
Prenez contact avec le réseau Bio d’Aquitaine afin de connaître les différentes
aides ou programmes de développement.
8
C-
Prévisionnel du temps de travail
La stratégie commerciale va impacter sur l’organisation de l’exploitation.
Le temps de travail pour commercialiser ne doit pas rentrer
en concurrence avec le temps de travail de production.
Une organisation en amont doit être pensée pour inclure un
temps supplémentaire d’activités.
Exemple des étapes à prévoir pour la vente en caissette de
viande bovine :
- Se constituer un fichier client
- Prévoir l’abattage
- Contacter l’ensemble des clients
- Amener la vache à l’abattoir
- Aller à la salle de découpe et mettre en caissette
- Distribuer les caissettes
Par ailleurs, il faut également s’adapter aux temps disponibles des clients qui
sont généralement compris en dehors des heures de bureau habituelles comme
les week-ends, le soir ou pendant les vacances. Cette réflexion est notamment
à mener lorsque le magasin à la ferme est envisagé.
Pour ce circuit, les heures d’ouvertures doivent être compatibles avec l’activité
professionnelle et la vie privée.
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LA RÉGLEMENTATION
FISCALE, SANITAIRE ET
DE LA CONSOMMATION :
PRINCIPAUX ÉLÉMENTS À SAVOIR
> LA RÉGLEMENTATION FISCALE
Différences entre bénéfices agricoles
et bénéfices industriels et commerciaux
La vente de produits animaux ou végétaux dès lors que la personne qui les perçoit participe au cycle de production rentre dans les Bénéfices Agricoles (BA).
Les activités qui génèrent des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) sont
les activités d’achat revente, les locations de biens meublés ou encore la prestation de service…
La vente directe est donc un prolongement de l’activité agricole et rentre dans
le cadre des bénéfices agricoles.
Les activités de transformation, dès lors qu’elles proviennent de l’exploitation
agricole, rentrent également dans le cycle de vie du produit.
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L’imposition pour les bénéfices industriels
et commerciaux
Lorsque l’activité agricole est minoritaire vis à vis d’une activité commerciale ou
industrielle, les profits qui en sont dégagés sont imposés au titre des Bénéfices
Industriels et Commerciaux (BIC) et non au titre des bénéfices agricoles (BA).
L’imposition pour les bénéfices agricoles
Plusieurs régimes d’imposition sont prévus : le forfait agricole et le régime réel.
Le schéma ci-dessous indique les différentes conditions liées au statut fiscal lorsqu’un producteur choisit la vente directe.
AGRICULTEURS
AU FORFAIT AGRICOLE
(BA < 76 300 € TTC)
AGRICULTEURS
AU RÉEL AGRICOLE
(BA > 76 300 € TTC)
Impossible de faire une déclaration confondue des revenus de l’activité agricole et de
ceux de l’activité commerciale.
Possibilité de faire une déclaration
confondue des BA et BIC,
dans une double limite :
2 possibilités d’assujettir vos BIC :
• Les BIC représentent moins de 30 %
des recettes agricoles de l’exploitation
Créer une micro-entreprises
• à condition de ne pas dépasser 80 000 €
HT de CA/an pour les activités commerciales
• et être exonéré de TVA pour les activités
de tourisme, il s’agit d’un régime qui exclut
les Sociétés Agricoles.
•Le Chiffre d’Affaires non agricole est
plafonné à 50 000 € TTC
Passage à l’Impôt sur les Sociétés si
recettes > 50 000 € > à 30 % des recettes
agricoles TTC
Déclarer au réel BIC (BIC > 76 300 € HT/an)
• Réel BIC sans dénonciation du Forfait
Agricole si recettes BIC > 50 000 € et 30 %
des recettes agricoles TTC
• Passage à l’Impôt sur les Sociétés si
recettes > 50 000 € > à 30 % des recettes
agricoles TTC
Pour davantage d’informations, s’adresser aux organismes compétents et habilités à prodiguer un conseil.
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> LA RÉGLEMENTATION SANITAIRE
Définition de la responsabilité
Le transport, l’entreposage et la vente de produits fermiers doivent respecter
les réglementations en vigueur en matière d’hygiène et de sécurité sanitaire des
aliments. La chaîne du froid et les risques de contamination des produits aux
différentes étapes doivent être maîtrisés.
Des contrôles sur les lieux de vente sont effectués par les inspecteurs de l’hy1
giène alimentaire de la DD(CS)PP
La sécurité sanitaire des aliments se joue à chaque maillon de la chaîne alimentaire et votre responsabilité est engagée sur chacun de ces 3 domaines :
PRODUCTION DE PRODUITS
PRIMAIRES À LA FERME
TRANSFORMATION
TRANSPORT, STOCKAGE
ET DISTRIBUTION
Votre activité est régie par un certain nombre de réglementations :
LE PAQUET HYGIÈNE EUROPÉEN regroupe les règlements en matière de sécurité sanitaire applicables dans toute l’Union européenne.
LES ARRÊTÉS ET DÉCRETS NATIONAUX précisent certaines règles non définies
au niveau européen.
Ces textes mettent en avant la responsabilité des acteurs de la chaîne alimentaire, en fixant des obligations de résultats, c’est-à-dire des normes de
qualité à respecter pour les aliments mis sur le marché. Cela suppose de bien
connaître les risques (microbiologiques, chimiques et physiques) auxquels le
produit est exposé au cours de la fabrication ou du stockage pour prendre les
bonnes décisions en matière de mesures préventives à appliquer.
Toute cette démarche et les point d’auto-contrôle doivent être décrits dans un
« plan HACCP 2 ».
Enfin, la mise en place de mesures de traçabilité sur l’atelier est nécessaire.
Le respect de ces réglementations est contrôlé par les DD(CS)PP dans les ateliers de transformation et les lieux de commercialisation (marchés, magasins…).
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1 Direction Départementale (de la Cohésion Sociale,) de la Protection des Populations.
2 HACCP = Hazard Analysis and Critical Control Point (analyse des risques et points critiques
pour la maîtrise). Il s’agit d’une méthode d’organisation de la prévention des risques largement utilisée dans le domaine alimentaire.
> LA RÉGLEMENTATION DE LA CONSOMMATION
Les produits fermiers,
soumis au code de la consommation
La vente de produits fermiers doit respecter le code de la consommation et les
différentes dispositions règlementaires sur l’information et la protection des
consommateurs : l’affichage des prix, le contrôle des instruments (balances
etc.) et les règles d’étiquetage.
Certaines formes de vente peuvent nécessiter des démarches particulières
(vente au déballage, vente de boissons alcoolisées, etc.).
Des contrôles sur les lieux de vente sont effectués par les inspecteurs des
Fraudes de la DD(CS)PP.
La réglementation vis-à-vis de la signalisation
Pour la vente à la ferme, il est nécessaire de guider le client au moyen de panneaux signalétiques. Il existe deux types de signalisation :
• signalisation routière règlementaire gérée par les services de l’équipement
de la Direction départementale du territoire (DDT).
• signalisation publicitaire (enseignes et pré-enseignes) dont les conditions
d’implantation dépendent du type de route (respectivement nationale, départementale ou communale).
Les déclarations à réaliser impérativement
• La déclaration de l’activité auprès du Centre de Formalité des Entreprises
(CFE) de la Chambre d’agriculture est obligatoire pour obtenir un n° SIRET qui
est l’identifiant de l’entreprise dans la chaîne alimentaire.
• Les produits animaux doivent être déclarés auprès de votre DD(CS)PP.
Pour les produits animaux transformés, l’agrément européen est obligatoire
sauf si la majeure partie des produits est vendue en direct au consommateur
3
et le reste en circuit court dans un rayon de 80 km autour de votre exploitation. Dans ce cas, une dispense d’agrément peut être possible à condition de
ne pas dépasser les quantités définies dans chaque département (pour cela,
rapprochez vous de la DDSPP de votre département).
3 Circuit court = 1 intermédiaire maximum entre le producteur et le consommateur.
13
COMMENT LE RÉSEAU
BIO D’AQUITAINE
PEUT VOUS AIDER
Bio d’Aquitaine, association loi 1901, fédère au
niveau régional 5 associations départementales
de producteurs bio : AgroBio Périgord pour
la Dordogne, Agrobio47 pour le Lot-et-Garonne,
Agrobio Gironde, le Civam Bio des Landes
et l’association B.L.E. pour le Pays Basque.
Bio d’Aquitaine et ces 5 associations départementales sont adhérentes à la
FNAB, la Fédération Nationale des Agrobiologistes.
Pour choisir un ou des modes de commercialisation, le réseau Bio d’Aquitaine
peut vous orienter afin de définir le ou les circuits qui conviendront le mieux à
votre système d’exploitation.
Le réseau Bio d’Aquitaine accompagne les projets collectifs de l’émergence
jusqu’à la définition des objectifs opérationnels.
Les outils :
L’accompagnement des projets collectifs
Bio d’Aquitaine accompagne les producteurs et consommateurs à formuler,
étudier et mettre en œuvre des projets collectifs innovants sur la thématique
de la commercialisation (points de vente collectifs, AMAP, plateformes de producteurs).
L’accompagnement individuel
Bio d’Aquitaine propose également des accompagnements individuels : nos
structures départementales peuvent vous recevoir pour un entretien individuel
afin de vous aider dans votre projet et diagnostiquer vos attentes pour mieux
vous orienter.
14
Les formations
La vente en circuit court demande de :
• se connaître
•connaître les atouts et inconvénients des différents modes de commercialisation
•connaître les outils et techniques de vente
Être un bon vendeur ne s’improvise pas !
Pour ce faire, le réseau Bio d’Aquitaine propose des formations commercialisation pour définir son prix, sa politique commerciale, aménager son point
de vente ou encore connaître les fonctionnements de la vente en AMAP, en
magasin spécialisé ou en restauration collective. Vous pouvez consulter le programme des formations sur le site www.bio-aquitaine.com ou demander une
copie papier. Les structures départementales vous orientent en fonction de ce
qui correspond le mieux aux projets agricoles et aux besoins en termes de compétences à acquérir.
De plus, Bio d’Aquitaine bénéficie d’un réseau de 73 fermes de démonstration
réparties en Aquitaine qui peuvent vous permettre de découvrir des systèmes
de production et également de comprendre le fonctionnement d’une ferme en
vente directe ou en circuit court.
L’organisation d’évènements
Le réseau Bio d’Aquitaine organise régulièrement des évènements autour de la
consommation bio locale grâce à :
• l’organisation de foires de l’agriculture biologique dans tous les départements de l’Aquitaine. Ces fêtes annuelles sont organisées par les structures
départementales et les producteurs afin de présenter une vitrine des produits
de nos terroirs.
• l’organisation des opérations « Bio et local c’est l’idéal » dans chaque département pour sensibiliser à l’achat de produits bio locaux.
15
PAROLES DES PRODUCTEURS
Benjamin ALQUIER, maraîcher de l’EARL BENICO à Mimizan (40)
Notre souhait était de commercialiser tous nos légumes en vente directe. Au démarrage de notre activité,
en mai 2012, nos légumes étaient vendus à un metteur
en marché local. L’été 2012, nous avons démarré la vente
directe sur les marchés et à la ferme.
Nous souhaitions également développer les livraisons
pour la restauration scolaire et nous sommes donc allés
voir le responsable de la restauration collective de la
commune de Mimizan. Celui-ci était intéressé par l’offre
de produits bio locaux. Les livraisons ont donc débuté
en septembre 2012 par des tomates. Ensuite, nous nous
sommes mis d’accord sur la livraison de salades toutes
les semaines. La commande est confirmée une à deux
semaines à l’avance. Actuellement toute notre production est commercialisée en vente directe ou circuit court.
Nous sommes satisfaits d’avoir atteint notre objectif en
si peu de temps.
Michel ARTISIÉ, producteurs de céréales, Pujols (47)
En 1984, j’ai repris la ferme familiale qui était en bio
depuis 1969. On produisait alors de la vache laitière et de
la prune. J’ai ensuite développé les grandes cultures destinées à la coopérative bio. Avec le souhait de ma femme
de rejoindre la ferme en 2009, nous avons orienté le projet de la ferme vers la transformation et la vente directe.
En se basant sur le système existant, j’ai intégré trois
ateliers : huilerie, meunerie et élevage de poulets. Ces
ateliers me permettent d’être autonome : avec les céréales et le tourteau de l’huilerie, je nourris les poulets.
Nous vendons nos poulets rôtis au marché dominical du
village, nous commercialisons les oeufs en AMAP et un
magasin à la ferme a été aménagé. Nous travaillons aussi
en direct avec des boulangers et des crêperies.
Cette diversification a permis de créer deux emplois agricoles et d’évoluer.
16
Maguette DUFAY, éleveuse à Saint-Gervais (33)
En circuit court et en particulier dans la vente directe
mon travail est rémunéré à sa juste valeur, le consommateur bénéficie d’un produit de qualité et de la sécurité
alimentaire et la nature s’en trouve préservée. A ce jour,
on vend exclusivement par ce biais grâce à la confiance
grandissante que nous témoignent nos clients.
Le contact privilégié avec mes clients permet de créer des
liens solides et du partage de part et d’autre : les clients
connaissent notre ferme, savent d’où vient la viande que
je leur livre et comment elle est produite. Nous, de notre
côté, nous connaissons leurs attentes que nous essayons
de satisfaire au maximum.
Olivier DEVAUX, maraicher à Eygurande et Gardedeuil (24)
Vendre en circuits courts me permet d’une part de
rencontrer et d’échanger avec les consommateurs ce qui
humainement est valorisant.
D’autre part en vendant sur les Amap (association de
maintien de l’agriculture paysanne) et les marchés j’évite
les pertes liées à la surpoduction. Enfin j’obtiens un prix
juste en limitant les intermédiaires. C’est un mode de
commercialisation que je pratique également via ISLE
MANGE BIO, plateforme locale d’approvisionnement
pour la restauration collective.
Daniel OLCOMENDY, éleveur à Ostabat (64)
L’introduction de viande de veau et boeuf bio locale
est un vrai défi en restauration collective : adaptation
de l’offre aux portions et types de demandes de la RHD
(Restauration Hors Domicile), mobilisation des outils
d’abattage et découpe sur le territoire.
Il faut aussi planifier collectivement, un éleveur seul ne
pouvant fournir de manière régulière et sécurisée les
commandes des établissements. Ce défi, l’association
des 9 éleveurs bio du Pays Basque et Béarn, Biozkaria,
le relève depuis 2011, avec d’excellents résultats, auprès
d’une quinzaine d’établissements clients réguliers, ainsi
que avec des ouvertures prometteuses sur la restauration gastronomique.
17
CIRCUITS ALIMENTAIRES,
VERS UNE CRISE DE CONFIANCE
CONSTATS
L’AGRICULTURE : ENTRE AGRANDISSEMENT
ET DÉPRISE AGRICOLE
Au lendemain de la 2nde guerre mondiale, la profession agricole avait pour
mission de nourrir la France dans le but d’atteindre la souveraineté alimentaire.
La recherche agricole et la mécanisation ont entraîné une progression de la
productivité. Cette politique a induit une restructuration des fermes et une
déprise agricole au profit de l’urbanisation.
En 50 ans
la France est passée
2.5 millions à 514 800
de
exploitations agricoles
La France perd
1 département de terres agricoles
tous les 10 ans au profit de zones commerciales,
résidentielles, d’infrastructures routières ...
DES CHAÎNES ALIMENTAIRES TOUJOURS PLUS LONGUES ...
Le développement de la grande distribution a démocratisé la consommation à
grande échelle.
En ajoutant des maillons, de longues chaînes se sont formées pour nourrir
les consommateurs :
producteurs > collecteurs > transformateurs > transporteurs >
> distributeurs > consommateurs
18
La production et la consommation à grande échelle, associées à l’urbanisation,
ont conduit les consommateurs à s’éloigner de l’agriculture.
Production de masse
+
+
Consommation de masse
=
ÉLOIGNEMENT DES MANGEURS
DE LA PRODUCTION ALIMENTAIRE
Urbanisation
Ce développement a un impact avéré sur l’environnement
24 % des émissions de gaz à effet de serre
proviennent de la production agricole.
En France, 1 assiette = 1/3 des gaz à effet de serre
soit 3 fois plus que les voitures !
PLUS D’INTERMÉDIAIRES = MOINS DE TRANSPARENCE
DANS LA CHAÎNE ALIMENTAIRE
Affaire de l’ESB (vache folle)
en 1996
+
Affaire de la viande de cheval
dans les plats cuisinés en 2013
=
Crise de confiance des consommateurs
62 % des français déclarent manger
moins de plats industriels
Les crises alimentaires occidentales sont liées à la traçabilité des produits.
Le consommateur final n’a pas de prise sur son alimentation tant sur la production qu’il contribue à financer (PAC = politique agricole commune) que sur sa
distribution (opacité des chaînes alimentaires).
19
LA BIO RESTAURE LA CONFIANCE
LA BIO, UN MODE DE PRODUCTION VERTUEUX
La bio et local c’est l’idéal ...
pour L’ENVIRONNEMENT
Coût du programme de
soutien à la bio
Coût dénitrification
€
L’agriculture biologique respecte, restaure
€
et entretient les équilibres naturels.
• L’AB préserve la ressource en eau tant
0,01 € /m 3
0,27 € /m 3
en qualité, par la non utilisation des end'eau distribuée
d'eau distribuée
grais chimiques et pesticides, qu’en quantité par l’adoption d’espèces rustiques
mieux adaptées à leur environnement.
• L’AB conserve et accroît la fertilité
Source SWM 2006
physique et biologique des sols.
• L’AB a une faible consommation d’énergie fossile en raison de la non-utilisation d’engrais et pesticides chimiques de synthèse dont la production et le
transport sont très gourmands en pétrole et dérivés.
avec la bio ,
l’eau c’est 27 fois moins cher !
La bio et local c’est l’idéal ...
pour L’ÉCONOMIE
A surface équivalente, les fermes
bio emploient en moyenne
+0,9 Unités de Travail Annuel
(UTA)
• À exploitation équivalente, l’agriculSource : Agence Bio, 2010
ture bio emploie 30 % de main d’œuvre
Ferme Bio
en plus, payée à sa juste rémunération.
2,4 UTA
Cela impacte positivement l’économie
locale en zones rurales.
Ferme conventionnelle
1,5 UTA
• En privilégiant les circuits courts et
la transformation à la ferme des produits bio, les agriculteurs bio créent
des fermes viables, dont la valeur ajoutée est réinvestie localement.
• Par leur diversification les fermes bio participent à l’image d’un terroir et
donc à son attractivité touristique.
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La bio et local c’est l’idéal ...
pour LA SANTÉ
• L’AB peut prévenir des risques
pour la santé des producteurs et des
consommateurs du fait d’un mode de
production fondé sur la non-utilisation
de produits chimiques et d’OGM.
• L’AB produit des aliments contenant
223 fois moins de résidus de pesticides.
maladie de Parkinson
La
a été reconnue en 2012
maladie professionnelle
pour les agriculteurs
du fait de l’exposition
aux pesticides
Source : décret 2012-665 du 4 mai 2012,
publié le 6 mai 2012
(Source : Génération Futures, 2010)
• les aliments bio ont une teneur plus élevée en matière sèche, en antioxydants,
en vitamine C, polyphénols, magnésium et fer. De même, des taux supérieurs
en oméga 3 dans le lait bio ont été observés.
• 117 résidus de pesticides suspectés d’être cancérigènes ou perturbateurs
endocriniens ont été détectés dans des produits non bio.
(Source : 90 arguments en faveur de l’agriculture biologique, FIBL.
La qualité des produits de l’agriculture biologique, Denis Lairon, chercheur à l’INRA)
CONCLUSION : LA BIO, UN PROJET DE SOCIÉTÉ
• Moins de taxe pour dénitrifier l’eau
• Meilleure santé des producteurs et des consommateurs
• 30 % de main-d’œuvre supplémentaire dans les fermes bio
=
Bilan positif pour
la société et donc...
pour le porte-monnaie
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LA BIO EST ENCORE MIEUX
EN CIRCUITS COURTS DE PROXIMITÉ !
LE CIRCUIT COURT BIO DE PROXIMITÉ,
UN PROJET VERTUEUX
C’est quoi un circuit court ?
Un circuit court est un mode de commercialisation des produits agricoles qui
s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la
vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire.1
La proximité sublime le circuit court
Proximité géographique :
Réduction de la distance spatiale (km) et
temporelle (délais récolte - consommation)
entre la production et la consommation.
Proximité organisée :
Densification des relations entre individus
et métiers autour d’un projet alimentaire.
La vente directe ou indirecte donne un visage ou un nom à l’alimentation
consommée ! L’achat en circuits courts invite les producteurs et les consommateurs à se rapprocher mutuellement.
1 Michel Barnier, Ministre de l’Agriculture de 2007 à 2009, communiqué de presse du 19/04/2009
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Les avantages du circuit court bio de proximité :
Les circuits courts bio basés sur la proximité favorisent ainsi
le rapprochement
social entre producteurs et consommateurs
temporel entre récolte et consommation
professionnel entre les différents métiers liés à l’alimentation
Le circuit court bio de proximité :
l’évidence d’une vertu !
Pour l’économie, pour l’environnement, pour les relations humaines, le circuit
court bio et de proximité est donc vertueux pour la société.
Bio et Local c’est l’idéal
Manger bio, c’est trop cher ?
Le bio ça vient de loin, je préfère le local
Attention il vaut mieux être un consommateur averti
et être au clair sur ce qu’est un produit local, et un
produit bio local, car local ne veut pas dire BIO
Les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux conséquences de
leurs actes d’achat.
La bio et le local ne s’opposent pas, bien au contraire, ils se complètent.
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CONTACTS
AGROBIO 47
Adresse : 26 rue Victor Michaut
47300 VILLENEUVE SUR LOT
Tel : 05 53 41 75 03
Mail : [email protected]
Site web : www.agrobio47.fr
Adresse : 20 rue du Vélodrome
24000 PÉRIGUEUX
Tel : 05 53 35 88 18
Mail : [email protected]
Site web : www.agrobioperigord.fr
CIVAM BIO DES LANDES
BLE (Biharko Lurraren Elkartea)
Adresse : 2915 routes des Barthes
40180 OEYRELUY
Tel : 05 58 98 71 92
Mail : [email protected]
Site web : www.civambiodeslandes.fr
Adresse : 32 rue de la Bidouze
64120 SAINT PALAIS
Tel : 05 59 65 66 99
Mail : [email protected]
Site web : www.bio-aquitaine.com
AGROBIO GIRONDE
Adresse : Centre Emeraude 1 - Cidex 30
61/69 rue Camille Pelletan, 33 150 CENON
Tel : 05 56 40 92 02
Mail : [email protected]
Site web : www.agrobio-gironde.fr
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AGROBIO PÉRIGORD
Ce guide a été réalisé avec le soutien de :
AGROBIO
GIRONDE
05 56 40 92 02
AGROBIO
PÉRIGORD
05 53 35 88 18
AGROBIO47
05 53 41 75 03
CIVAM BIO
DES LANDES
05 58 98 71 92
BLE
05 59 65 66 99
BIO D’AQUITAINE
Adresse : 6 rue Château Trompette
33000 BORDEAUX
Tel : 05 56 81 37 70
Mail : [email protected]
Site web : www.bio-aquitaine.com