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Réfléchir Humeur de crise Rentrée Secouée ! Ah ! Les vacances ! Un moyen d’oublier pendant un temps les soucis, les traquas, les pertes de chiffres et les insolubles problèmes de management… C’est quand même bien les vacances ! Oui ! Mais tout a une fin, il va falloir reprendre le cartable pour retrouver les amis, les collègues, les dossiers restés sur le bureau à la veille de votre départ sous les chaleurs des tropiques. Alors, au menu, en plus de vos traquas quotidiens, nous avons : la grippe A H1N1, les sous qui manquent et les gens qui guettent les prix les plus bas, les salaires gelés, la météo qui se dérègle, le bronzage qui s’en va… Tout est mis en place pour que le moral descende au raz des chaussettes, tout est fait pour que nous faisions grise mine et que les relations deviennent difficiles. On a juste envie de faire la gueule, tiens, histoire de bien montrer que la crise, nous aussi on la vit au quotidien. On a juste envie de faire la gueule pour faire voir que les vacances sont finies et que ce n’est pas normal. On a juste envie de faire la gueule, juste pour faire la gueule, y’a pas de raison, pourquoi pas moi… Aussi ! Beau fixe Il suffirait pourtant d’un petit rien pour décider le contraire. Mais c’est tentant tout de même, faire la gueule, c’est le prolongement de l’homme sérieux. Et c’est tellement bien de paraître sérieux de nos jours. Pas de place pour un éventuel sourire, tu parles, en pleine rentrée, avoir l’air décontracté et souriant, c’est prendre un sérieux risque, je dirais même plus, c’est suspect ! A croire qu’en faisant la gueule, y’a rien de mieux pour exprimer sa “problem’s … tre avis nous o V i é re nt Roland Motte… Jardinier Si vous souhaitez réagir à cet article, vous pouvez écrire à Roland : [email protected] attitude” ! Y’a rien de mieux pour partager ses soucis avec l’ensemble de la population. Faire la tronche des mauvais jours, ça donne un air de « moi j’travaille et donc, j’ai des soucis ». Et pourtant, nous sommes dans le commerce, dans le commerce des fleurs, des petits animaux de compagnie, des salons de jardin, du décor, du loisir, du plaisir… Quel que soit le commerce, la règle est assez simple et elle doit être respectée pour que ça marche ! L’acheteur, qu’il soit à la tête d’un chariot en faisant ses courses, d’un rayon, d’un magasin d’une chaîne de magasin… L’acheteur achète mieux lorsqu’il est en confiance, heureux et dans de bonnes dispositions. Bien sûr il y a les prix, les conditions, le porte-monnaie… Mais s’il y a une chance de trouver la voie qui mène au porte feuille, ce n’est pas en faisant la gueule que vous allez arranger vos affaires. Commerce Jardin Le commerce jardin est conçu de telle manière qu’il laisse une part grandissante à la relation humaine, aux échanges, aux rencontres. Des commerces et des échanges parallèles se développent par le biais d’Internet, des fêtes de plantes, des visites de jardin, des vide-jardins, des associations de jardinier… Tout cela en dehors du circuit traditionnel de nos points de vente. Le phénomène est de moins en moins marginal. Mais que vont-ils chercher, ces jardiniers amateurs dans ces lieux pas très organisés ? Pourquoi donc vont-ils acheter des plantes en petite forme sur un stand du marché local ? Peutêtre simplement à cause, ou plutôt grâce au contact humain, grâce à ce temps précieux que nous accorde le petit pépiniériste du terroir, authentique et sincère. Pendant le printemps 2009, il y a quelques semai- nes, des points de vente ont trouvé les solutions pour vendre encore mieux, encore plus ! La qualité, bien sûr, le stock évidemment, mais aussi l’accueil, un accueil soigné, à tous les instants, un vrai accueil sincère… En temps de crise, c’est rassurant. Accueil C’est une évidence, l’accueil est le produit le plus efficace que nous puissions proposer dans un commerce jardin, mais en période de crise, à un moment ou tout le monde fait la gueule, à une période où tout le monde fait bien attention à faire grise mine, cet accueil “haut de gamme “ devient un violent argument, imparable et incomparable. Bien sûr, les moins aptes à gérer ce sourire répondront que seuls la gestion et les prix feront la différence. Que quoi qu’il arrive, les clients ne recherchent que l’efficacité et le prix. Bien sûr, surtout en ce moment. Mais le prix seul ne fera pas toute la différence. Nous sommes dans un métier de loisir, Le rôle du chef Et plutôt que de répéter inlassablement à vos vendeurs, avec un air grave et autoritaire « qu’il faut être sympa avec le client, que c’est une règle dans l’entreprise, et que le premier que je ne vois pas sourire, il va m’entendre… » Plutôt que de menacer le zygomatique, de surveiller le boudeur, profitez donc de la rentrer pour faire passer un vent de bonne humeur, de sympathie, et de sourire ! Chef, le sourire est une maladie qui se donne et qui se propage à la vitesse d’une grippe en plein Mexique. Chef, s’il te plait, pour la rentrée, fais passer le message, montre l’exemple ! Chef, on te demande pas de nous faire rire, pas tout de suite, mais déjà de rester cool, de sourire et de montrer qu’on peut rester serein, malgré la crise. Vendeur d’accueil, c’est ça le vrai métier du commerçant ! Vive la rentrée, vive la crise ! A bientôt. Roland. © shutterstock Bas fixe de plaisir, et la seule évocation du jardin, de la décoration, de l’animal de compagnie fait monter le sourire au client, pourquoi pas aux équipes de vente ? profitez donc de la rentrer pour faire passer un vent de bonne humeur, de sympathie, et de sourire ! sse…. Journal Jardineries # 573 • 7 septembre 2009 © reproduction interdite sans autorisation