Tourcoing: l`hôtel de police municipale est dessiné par un architecte

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Tourcoing: l`hôtel de police municipale est dessiné par un architecte
Tourcoing: l’hôtel de police
municipale est dessiné par un
architecte tourquennois
PUBLIÉ LE 16/10/2015
ANNE COURTEL
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En 2017, les policiers municipaux devraient quitter le quartier
des Phalempins pour rejoindre Belencontre dans un tout
nouvel hôtel de police municipale. C’est l’agence
tourquennoise Escudié et Fermaut qui a gagné le concours
d’architecture. Le bâtiment se mariera avec le commissariat
de la police nationale, voisin.
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En 2017, la friche de l’ancienne teinturerie des Francs ne devrait plus être le
terrain vague qu’elle est aujourd’hui. Vont s’y installer le commissariat de
police nationale face au parc Clemenceau et le nouvel hôtel de police
municipale, coincé entre la rue du Repos et la cité de la Tranquillité. Entre les
deux, la cheminée de TDF servira de vigie ou de point de repère de ce « pôle
de sécurité ». C’est un cabinet d’architecture parisien, Ameller & Dubois, qui
a imaginé le nouveau lieu d’accueil des policiers nationaux.
L’hôtel de police municipale a, lui, été dessiné par des Tourquennois :
l’agence Escudié et Fermaut, installée avenue de la Marne. Cinquante-sept
projets avaient été déposés et trois avaient été retenus au concours. Un
Parisien, un Lillois et un Tourquennois pour un choix « à l’aveugle ». « Je
suis très fier que ce soient des Tourquennois qui aient remporté ce concours.
Cela montre que la ville a du savoir-faire », s’est réjoui le maire Gérald
Darmanin.
Pourtant l’agence Escudié et Fermaut s’est affranchie de quelques consignes.
« On nous avait demandé un bâtiment de deux étages (R+2). On a proposé un
R+3 mais en cassant l’effet de cube », commente Jean-François Fermaut. Le
décrochage du bâtiment permet de placer la cheminée de TDF dans la
perspective et surtout le bâtiment « n’écrase » pas la rangée de 1930 de la cité
de la Tranquillité. Aux briques rouges de ces maisons, se refléteront les
briques plutôt grises de l’hôtel de police. « Disons que la brique est
vernaculaire. C’est un matériau minéral et pérenne, pourquoi devrions-nous
nous en passer ? » Sur la façade, les briques ont été posées en quinconce,
donnant un aspect rugueux. «C’est ainsi un matériaux anti tags. »
« Un bâtiment qui contribue à l’apaisement »
Des briques ajourées, « évoquant un moucharabieh », permettent de laisser
passer de la lumière dans le bâtiment « sans avoir recours au vitrage blindé ».
À l’intérieur, un patio paysager apporte de la lumière dans le hall d’accueil. «
Nous voulions un intérieur léger, qui appelle à l’apaisement car personne ne
vient voir la police municipale ou le centre d’accès au droit service d’aide
aux victimes (CADSAV) par plaisir. De plus je pense que les architectes ont
une responsabilité dans la qualité des espaces. Ils doivent contribuer à
l’apaisement. »
Le rez-de-chaussée est entièrement dédié à l’accueil du public pour la police
municipale, la maison de la justice et du droit ou le CADSAV qui dispose
d’une sortie autonome. Les étages sont plus administratifs et abritent le centre
de surveillance urbaine (vidéo surveillance). Ces bureaux sont notamment
éclairés par des ouvertures de cinq mètres sur cinq. Le sous-sol est réservé à
la police municipale et comprend notamment une salle de sport illuminée par
des dalles transparentes du jardin du patio.
C’est la première fois que l’agence tourquennoise conçoit un hôtel de police.
« Ce n’est pas très grand. Il a la taille d‘une grande maison. Mais il accueille
trois services, doit respecter la confidentialité et être agréable pour ceux qui
y travaillent et ceux qui y viennent », précise Jean-François Fermaut qui
ajoute : « Et puis avoir été choisi pour construire dans la ville où nous avons
voulu être installés, est motivant… d’autant que l’on n’a pas beaucoup
construit de commandes publiques à Tourcoing. »
Quand chacun apporte sa pierre au futur édifice
Il y a une vingtaine d’années, Jean-François Fermaut et Philippe Escudié
ouvrent leur agence d’architecture. Il y a trois ans, le décès de Philippe
Ecudié contraint Jean-François Fermaut à trouver une nouvelle organisation
de travail. Il s’inspire du coworking. « La bonne idée n’appartient pas qu’aux
architectes. Souvent un bâtiment est signé d’un architecte, mais, derrière le
projet, c’est toute une équipe qui a travaillé. Le nom de l’architecte est
devenu une marque », souligne Jean-François Fermaut.
Et c’est cette équipe qui forme aujourd’hui le workshop de l’agence. « Tout le
monde est associé dès le début. Les projets sont vraiment faits collégialement.
Il y a entre les architectes de l’agence une sorte d’émulation et puis les autres
professionnels nous apportent leur point de vue. C’est très enrichissant. » Les
bureaux d’études sont également invités à intervenir dès que le projet est
imaginé. « Jusqu’ici ils intervenaient après. Cela nous contraignait à
modifier certaines choses. Chacun apporte sa pierre à l’édifice. » C’est ainsi
qu’est né le nouvel hôtel de police municipale. « Ensuite le projet est finalisé
par une petite équipe. Mais les idées sont vraiment venues de tous. »
Seul regret : les utilisateurs du futur bâtiment ne peuvent être consultés lors
du concours d’architecture. « Leurs demandes sont consignées dans l’appel
d’offres. Et seulement maintenant que ma maîtrise d’œuvre a été attribuée,
on, va pouvoir les rencontrer. »
Repères
Police municipale : 57 agents forment l‘équipe municipale tourquennoise.
L’objectif pour 2020 est d’atteindre 102 agents.
Vidéosurveillance : actuellement, 52 caméras sont installées dans la ville. La
municipalité veut tripler ce chiffre mais surtout le centre de surveillance
urbaine servira à d’autres villes et notamment Roncq et Neuville-en-Ferrain.
Hôtel de police municipale : la livraison est annoncée pour fin 2017.
Quatorze mois de travaux sont prévus. Le coût est de 5 millions d’euros pour
la ville.
Références : le cabinet d’architecture Escudié et Fermaut a notamment réalisé
L’Atelier, la ZAC Botanique à Tourcoing, l’extension et la rénovation du
lycée Gambetta, les bureaux Altaïr en centre-ville…
Escudié et Fermaut a aussi signé le nouveau rectorat qui sort de terre à
Euralille.