S`unir dans la construction de l`Eglise

6 - S'UNIR
DANS LA CONSTRUCTION DE L'EGLISE
1 Corinthiens 3.10-17
Introduction
Un bébé, c'est fragile !
Lorsque nos enfants sont sortis des entrailles maternelles, j'avais du mal à les prendre. J'avais le sentiment d'un être
si fragile, qu'il fallait un brevet spécial pour les manipuler.
Lecture : 1 Cor 3.10-17
10 Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, j'ai posé le fondement comme un sage architecte, et un
autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus.
11 Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ.
12 Or, si quelqu'un bâtit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du
foin, du chaume, l'œuvre de chacun sera manifestée ;
13 car le jour la feraconnaître, parce qu'elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu'est l'œuvre
de chacun.
14 Si l'œuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense.
15 Si l'œuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme
au travers du feu.
16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ?
17 Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce
que vous êtes.
Tous ceux qui travaillent dans l'Eglise doivent prendre garde à la manière dont ils
traitent l'Eglise. La fin ne justifie pas les moyens. C'est une mise en garde, un
avertissement autant qu'un encouragement.
Paul change d'image pour décrire notre service de Dieu :
Il vient d'évoquer une image agricole (planter, arroser.)
Il compare maintenant l'Eglise à un édifice, un bâtiment ou un Temple, qui se construit petit à petit. Il nous
présente trois types d'acteurs qui gravitent autour de cet édifice : l'architecte, des constructeurs et - surprise des destructeurs.
Je souhaite relever trois caractéristiques de l'Eglise, et j'espère que cela vous motivera à vivre correctement
dans votre Eglise.
L'Eglise est un chantier (1 Cor. 3.10-11)
"Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée... "
Paul rappelle que le rôle qu'il joue comme apôtre est fruit d'une grâce. Il ne s'est pas octroyé le privilège d'être
apôtre.
Né dans une famille très conservatrice du Judaïsme, il a grandi en Juif pieux et intègre pour verser dans un
fondamentalisme violent puisqu'il persécutait les Chrétiens.
En route pour Damas pour rechercher des Chrétiens et les mettre en prison, Jésus-Christ lui est apparu et cet
homme a été ébranlé par cette révélation. Devenu Chrétien, il deviendra plusieurs années après un apôtre du
Christ.
"...comme un sage architecte, j'ai posé le fondement et un autre bâtit dessus. "
Un apôtre devait apporter un double fondement : celui de l'Evangile, nouvelle révélation de Dieu (cf. Eph 3.113) et celui du fonctionnement de l'Eglise. Je ne vais pas rappeler ce qui a été dit sur la fin du ministère
d'apôtre, dans le sens de celui qui établit un fondement définitif pour les Eglises à venir.
Paul utilise une image : moi j'ai créé la plate-forme (temps passé) et quelqu'un d'autre est en train de bâtir
dessus (temps présent).
Qu'auriez-vous fait si vous aviez été l'apôtre Paul ? Si Christ vous avait demandé de débuter, par exemple, une église
à Marseille ?
La tentation est grande de chercher des résultats, par de mauvais moyens. Techniques de marketing ou
persuasion intellectuelle, voire pire : manipulation des gens !
Exemple. : " L'Evangile vous rendra heureux ! ". C'est vrai et c'est faux !
L'Evangile offre la joie du pardon et d'une relation personnelle avec Dieu. Mais parfois, l'Evangile amène la
persécution, les moqueries. Parfois nous devons faire marche arrière dans notre vie et c'est douloureux.
Comparez avec le succès des sectes. Elles n'ont rien de substantiel à offrir et pourtant elles progressent.
Vraisemblablement, il y aurait eu des " résultats apparents ". Mais Dieu dit qu'il n'y a qu'un seul fondement
(Jésus-Christ) et que personne n'a la latitude d'en poser un autre.
"Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. "
Christ est au centre de l'Eglise. Au commencement, au milieu, à la fin.
Il est présenté en 1 Pi 2.7 comme une pierre d'angle, c'est-à-dire la 1ère pierre que l'on pose, qui a été taillée
avec attention pour fournir un angle droit parfait pour que les deux murs s'alignent correctement et par suite
tout le bâtiment.
Quel que soit le succès apparent d'une technique, d'une expérience spirituelle, même si elle rassemble des
milliers d'hommes et de femmes, si Christ, la Parole faite chair, n'est pas réellement au centre, c'est du bla-blabla, et son auteur est un mauvais architecte.
Paul n'avait pas crainte d'avoir posé de mauvaises fondations. Mais il craignait pour ceux qui avaient pris la relève :
"Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. "
Après son départ, plusieurs personnes s'étaient senties responsables de l'Eglise et travaillaient à sa stabilité,
mais pas toujours correctement.
L'apôtre veut leur rappeler une vérité pas très agréable, mais tellement importante : Dieu se soucie du "
comment " de notre service, plus que des résultats de notre service.
" Prendre garde " est tiré d'un mot qui évoque l'observation, le fait de voir. Quelles observations pouvez-vous
faire quant à votre manière de vivre ?
Peut-être vous dites-vous : " Ces remarques ne sont que pour les responsables d'Eglise "...
Il est vrai que toute cette section s'attache à préciser le rôle des serviteurs de Dieu.
MAIS nous sommes tous invités à participer d'une manière active à l'œuvre de Dieu.
1 Pi 2.5 : "...et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un
saint sacerdoce, en vue d'offrir des victimes spirituelles agréables à Dieu par Jésus-Christ. "
Rien n'est neutre lorsque l'on est Chrétien ! Le fait de vivre d'une manière consacrée, ou de ne pas le faire,
est un message (une publicité) très marquant pour les autres.
Votre vie est-elle propre à édifier, construire le peuple de Dieu c'est-à-dire
l'Eglise ?
Comment vous occupez-vous de Son Eglise ? Comment y contribuez-vous ?
C'est une question fondamentale car, pour ceci nous passerons en jugement !
L'Eglise est un examen (1 Cor. 3.12-15)
Le choix des matériaux compte (3.12-13)
En tant que Chrétiens, nous avons un devoir, celui d'être ouvrier avec Dieu pour bâtir Son Eglise. Et il a plu à Dieu de
nous utiliser en nous responsabilisant. Nous sommes libres de choisir comment nous devons bâtir.
Paul évoque plusieurs matériaux (comme dans l'histoire des trois petits cochons !).
Les trois premiers sont nobles (" or, argent et pierres précieuses ").
Les trois derniers sont communs et fragiles (" bois, foin, chaume ").
Certains ont cru que ces éléments décrivaient des leaders, ou bien des doctrines, avec une différentiation entre
plusieurs niveaux.
Mais c'est beaucoup trop extrapoler l'image.
L'idée principe est simple : ce que nous sommes, notre exemple, notre vie, nos paroles, nos actes, sont des
éléments qui peuvent contribuer soit à la bonne édification, soit à la mauvaise édification, soit à la destruction
du peuple de Dieu.
Or, prendre soin de l'Eglise exige le meilleur. Ainsi Dieu voudrait que nous fassions attention à son édifice, à son
Eglise.
Laissez-moi le répéter. Le soin de l'Eglise exige le meilleur. Que nous soyons engagés dans tel ou tel service, Dieu
veut le meilleur dans le sens de la qualité pour les :
Responsables de groupes de maison, d'études bibliques
Animateurs des cultes
Prédicateurs
Evangélistes
Engagés dans le ménage ou l'enseignement des enfants
etc...
Le MEILLEUR de ce que nous sommes, le meilleur de ce que nous faisons, le
meilleur de ce que nous disons !
Ainsi, les matériaux représentent tout ce que nous sommes, tout ce que nous faisons ou disons.
Y mettez-vous la qualité ?
"Mais le roi David dit à Ornân 'Non ! je veux l'acheter en bonne et due forme, contre sa valeur en argent, car
je n'apporterai pas à l'Eternel ce qui est à toi pour offrir un holocauste gratuit. " (1 Chr. 21.24)
Le temps passé en présence les uns des autres, la qualité de l'amour, de l'encouragement offert, etc. doivent
être de qualité propre à édifier (bâtir) l'autre.
Et ceci chaque fois que nous " touchons " à nos frères, lorsque nous leur parlons, lorsque nous enseignons une
école du dimanche, etc...
Godet (dans son commentaire de 1 Corinthien 3.12-13) a écrit :
"L'apôtre veut parler des fruits religieux et moraux produits dans l'Eglise par la prédication. La vie
spirituelle des membres du troupeau est, jusqu'à un certain point l'enseignement lui-même reçu, assimilé
et réalisé dans la pratique.
Ou bien le pasteur, par ses prédications, son exemple, les actes quotidiens de son ministère, parvient à
développer au sein de son troupeau une vie religieuse saine, puisée dans la communion du Christ,
féconde en fruits de sanctification et de charité ; et c'est cette vie forte et normale, que saint Paul décrit
sous l'image des matériaux précieux ;
ou bien le pasteur, par ces discours pathétique, ses explications ingénieuses, réussit sans doute à tirer un
grand concours d'auditeur à produire une admiration enthousiaste et de vives émotions ; mais tout ce
mouvement n'est qu'extérieur, superficiel ; avec tout cela, pas de réelle consécration au Sauveur.
Cette foi sans énergie, cet amour sans esprit de sacrifice, cette espérance sans joie et sans élan, ce
Christianisme saturé d'égoïsme et de vanité : voilà le bois, le foin, le chaume. L'apôtre lui-même nous
met sur la voie de cette explication quand il appelle au chapitre 13 "la foi, l'espérance et la charité " les
trois choses qui demeurent ; voilà donc les matériaux qui resteront intacts à l'épreuve du feu. "
"L'œuvre de chacun sera manifestée; car le jour la fera connaître, parce qu'elle se révélera dans le feu et le feu
éprouvera de quelle nature est l'œuvre de chacun "
Paul nous présente une motivation puissante pour bien agir dans le contexte de l'Eglise : le jugement des
acteurs, le jugement de nos paroles de nos actes, de notre comportement.
Le jour dont il est question est le moment où Dieu descendra nous prendre. En un instant, nous passerons de
ce monde-ci vers Dieu et alors viendra un jugement.
Ce jugement concerne les chrétiens et l'issue de ce jugement n'est pas l'enfer ou le paradis. Cette question a
été résolue à la croix.
Jugement dernier
Tribunal du Christ
Concerne
Les non chrétiens
Les chrétiens
Base
La croix du Christ rejetée
La vie individuelle
Résultats
Enfer
Séparation éternelle avec Dieu
Récompenses
Règne avec Christ
est en jeu
...
Le salut
Les récompenses
Obtention
Uniquement par la grâce de Dieu. C'est un cadeau
immérité.
Par la fidélité de notre vie et notre consécration
à Christ.
Moyen
Christ a payé nos fautes
Christ se plaît à nous " rémunérer "
Non, ce jugement concerne seulement les chrétiens, et l'issue de ce jugement est la présence ou l'absence de
récompenses.
Deux versets utilisent l'expression de "tribunal " à l'égard des chrétiens :
"Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal
qu'il aura fait, étant dans son corps." (2 Cor 5:10)
"Nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu." (Ro. 14.10)
C'est Christ qui siégera à ce tribunal (cf. Jn 5.22 qui dit que tout jugement a été
remis au Fils)
Le terme utilisé est bema (dans nos 2 textes, ainsi qu'en Ac. 18.12, 16)
Il a le sens de plate-forme, tribune, comme celle qu'Hérode a construite à Césarée pour voir les jeux et
prononcer ses discours.
Dans les jeux athéniens, c'était la tribune d'où les juges récompensaient les joueurs.
Ainsi, il s'agit du jugement qui touchera les croyants. Il est différent du jugement dernier en ce qu'il ne concerne que
les non croyants, qu'il n'a qu'une seule issue (l'enfer) et qui aura lieu juste avant les temps éternels, après le
millenium.
Voici quelques caractéristiques de ce jugement :
Christ manifestera ce qui est aujourd'hui caché :
La Bible nous rappelle que "Nulle créature n'est cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux
de celui à qui nous devons rendre compte." (Hé. 4:13). Lors de ce jugement, ce n'est pas ce qui apparaît
aujourd'hui comme vivant ou flamboyant qui sera pris en compte, mais ce qui sera selon les normes
divines.
"C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière
ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de
Dieu la louange qui lui sera due" (1 Cor 4:5)
"Tu as la réputation d'être vivant, mais tu es mort" (Ap. 3.1)
"Car vous êtes morts et votre vie est cachée en Christ" (Col 3.3)
Le jugement de l'extérieur (engagement à l'Eglise, fidélité, etc.) est trop relatif. On ne sait quelle dose
d'épreuve, de tentation, ou de facilité chacun a pu connaître. Christ mettra en lumière l'ensemble.
Christ évaluera l'attitude générale de nos vies :
L'éducation des enfants est difficile sur les questions d'attitude !
"Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes,
sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur. Car celui
qui agit injustement recevra selon son injustice, et il n'y a point de favoritisme." (Col. 3.23-25)
Christ tranchera dans les conflits entre les hommes :
Le texte de Romains s'inscrit dans un contexte de conflits potentiels d'une Eglise.
"Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? puisque nous
comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu. Car il est écrit, Je suis vivant, dit le Seigneur, Tout genou
fléchira devant moi, Et toute langue donnera gloire à Dieu. Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu
pour lui-même. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres; mais pensez plutôt à ne rien faire qui soit
pour votre frère une pierre d'achoppement ou une occasion de chute." (Ro. 14.10-13)
Quelle responsabilité de prendre la parole, de s'opposer les uns aux autres !
Christ évaluera la consécration de nos actions :
"Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le
mal qu'il aura fait, étant dans son corps." (2 Cor. 5.10)
Ce jugement sera personnel : "à chacun".
Ce jugement sera prévisible : "reçoive selon..." évoque une idée bancaire.
Ce jugement sera complet : "soit en bien soit en mal".
Le "mal" n'est pas poneros ou kakos, mais phaulos qui évoque la vanité, le vide, l'absence de valeur de ce
que nous aurons accompli.
Consécration ou frivolité...
Il est fascinant de penser que les actions de notre temps, aussi petites qu'elles puissent apparaître, auront une
conséquence directe sur ce que nous serons dans l'éternité...
Le feu, symbole de purification, révélera la qualité de notre construction.
Il y aura deux types de résultats : celui qui aura choisi des matériaux dignes sera récompensé. L'autre se verra
privé de récompense.
Les récompenses du bon constructeur (3.14)
" Si l'œuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompensé. "
La Bible évoque plusieurs récompenses.
Christ évaluera notre obéissance à la Parole : "Celui qui méprise la Parole devra donner des gages mais celui qui
craint le commandement sera récompensé" (Pr. 13.13).
Christ récompensera les persécutés pour Christ restés fidèles :
Cf. Mt. 5.11-12 ; Lc 6.22-23.
Christ récompensera la piété fidèle & discrète :
Cf. Mt 6.4 à propos des dons ; Mt 6.6 à propos de la prière ; Mt. 6.18 à propos du jeûne.
Christ récompensera le soutien des hommes de Dieu :
"Qui reçoit un prophète en qualité de prophète obtiendra une récompense de prophète" (Mt. 10.41).
Christ récompensera l'amour et le pardon des ennemis :
"Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer. Votre récompense sera grande et vous
serez fils du Très Haut." (Lc 6.35).
Christ récompensera les évangélistes :
Cf. 1 Cor. 9.16-17
Parfois cette récompense est annoncée sous la forme de couronnes. Le NT décrit 5 récompenses liées à des domaines
spécifiques :
1 Cor. 9.25
Une couronne incorruptible pour ceux qui maîtrisent leur chair.
1 Th. 2.19
Une couronne de gloire (et de joie) pour ceux qui gagnent des âmes à Christ.
Jc 1.12
Une couronne pour ceux qui endurent la tentation (l'épreuve).
2 Ti. 4.8
Une couronne de justice pour ceux qui auront aimé son apparition.
1 Pi 5.4
Une couronne incorruptible de gloire pour les bergers du peuple de Dieu
Le terme couronne (stephanos) ne décrit pas une couronne royale indiquant une position (diadema). C'est plutôt la
marque distinctive d'un honneur, d'une récompense. Seul Christ possède la couronne royale.
Comment comprendre les couronnes ? Leur utilité dans l'éternité ?
En Ap. 4.10, les anciens déposent leur couronne aux pieds du Christ, comme acte d'adoration. Nous sommes
appelés à glorifier Dieu (1 Cor. 6.20), et le fait de déposer à ses pieds les récompenses fait partie de cette
adoration.
Les récompenses semblent être associées à l'idée de splendeur, de rayonnement (Dan 12.3; Mt 13.43 ; 1 Cor.
15.40-41, 49).
Plus la fidélité est grande, plus la joie de glorifier Dieu est grande.
Un autre type de récompense - qu'il nous faut prendre avec réserve quant à son application - est décrit dans la
parabole des talents (Lc 19.12-28) :
Le service du Christ est récompensé en terme de responsabilité dans son Royaume. Est-ce au sens littéral ?
Attention avec les paraboles.
Mais même si nous tentons d'en rester à l'enseignement essentiel de cette parabole, il faut reconnaître que :
La variation des récompenses est fonction du service.
Elles impliquent une participation au règne du Christ.
Nous sommes appelés à régner avec Christ.
Les sanctions du mauvais constructeur (3.15)
"Si l'œuvre de quelqu'un est consumée, il en subira la perte ; pour lui il sera sauvé mais comme au travers du feu."
Nous étions invité à manger chez des amis. Comme nous devions commencer par la salade, avant d'enchaîner sur des
frites dont l'huile chauffait, nos hôtes avaient laissé les enfants jouer pendant que nous remercions Dieu pour ce
repas. Au beau milieu de la prière, notre fils s'est précipité en hurlant Au feu ! au feu !.
L'huile avait pris feu. En quelques secondes une épaisse fumée noire avait envahi le tiers supérieur de l'appartement.
Les flammes étaient aspirées par la hôte ce qui avait enflammé le meuble de cuisine situé à proximité. J'étais surpris
de la rapidité de la propagation des flammes. Il a fallu une bonne dizaine de minutes à nos hôtes pour maîtriser ce
feu qui par deux fois a montré des signes de reprise. Un moment angoissant.
Habitant à la campagne, j'ai vu brûler une grange à deux reprises. Il ne reste quasiment rien d'un tel incendie.
Quelques poutres calcinées, les murs. C'est tout.
C'est incroyable ce que le feu dévore. Ces images sont sensées nous rappeler une vérité que nous oublions parfois :
"Car notre Dieu est aussi un feu dévorant".
Remarquez de nouveau qu'il ne s'agit pas de salut, mais de récompense. Pour lui, il sera sauvé, mais comme au
travers du feu.
Pleinement sauvé, mais triste d'y arriver tout nu, sans rien de substantiel à présenter.
Rappelez-vous que ce qui est à présenter n'est pas des résultats visibles, mais l'ensemble de notre vie : la
manière dont nous avons éduqué nos enfants, ou influencé d'autres à la piété ; la manière dont nous avons
laissé Dieu prendre les commandes de nos vies ; etc.
Paul parle de l'inutilité de notre œuvre, sa vanité relative devant les yeux de Dieu.
Godet (dans son commentaire de 1 Corinthiens 3.14-15) a écrit :
" Cette fournaise, ce sont toutes les terreurs de ce jugement, la honte de cette révélation, l'effroi causé
par le regard du Juge indigné, la douleur de voir ce travail dont il s'applaudissait réduit à néant et les
âmes qu'il croyait avoir édifiées hors d'état de subir l'épreuve suprême et perdues en partie par sa faute...
je me suis cherché moi-même et je me suis trouvé moi-même, disait un pasteur mourant ; c'est là toute
la punition que Dieu me réserve "
. La Bible dit que certains des premiers seront les derniers, et vice versa. Cela me fait penser aux paroles de
l'Ecclésiaste, le roi Salomon :
" J'exécuterai de grands ouvrages, je me bâtis des maisons ; je me plantai des vignes ; je me fis des
jardins et des vergers, et j'y plantai des arbres à fruit de toute espèce ; je me créai des étangs, pour
arroser la forêt où croissaient les arbres. J'achetai des serviteurs et des servantes, et j'eus leurs enfants
nés dans la maison; je possédai des troupeaux de boeufs et de brebis, plus que tous ceux qui étaient
avant moi dans Jérusalem. Je m'amassai de l'argent et de l'or, et les richesses des rois et des provinces.
Je me procurai des chanteurs et des chanteuses, et les délices des fils de l'homme, des femmes en grand
nombre. Je devins grand, plus grand que tous ceux qui étaient avant moi dans Jérusalem. Et même ma
sagesse demeura avec moi. Tout ce que mes yeux avaient désiré, je ne les en ai point privés ; je n'ai
refusé à mon cœur aucune joie ; car mon cœur prenait plaisir à tout mon travail, et c'est la part qui m'en
est revenue. Puis, j'ai considéré tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et la peine que j'avais
prise à les exécuter ; et voici, tout est vanité et poursuite du vent, et il n'y a aucun avantage à tirer de ce
qu'on fait sous le soleil. "
(Ecc 2.4-11)
L'Eglise est un trésor (1 Cor. 3.16-17)
Paul tourne maintenant son attention vers une autre catégorie de personnes qui gravitaient autour de l'Eglise de
Corinthe : les destructeurs.
Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous ?
Souvent on utilise en parlant du corps personnel : Attention de ne pas fumer, c'est le corps du Christ.
Mais en fait, il s'agit de (litt.) un temple. L'Eglise de Corinthe était l'une des habitations de l'Esprit.
Puisque c'était le cas, il fallait faire attention. L'Eglise a de la valeur. C'est un trésor. Dieu, le Saint-Esprit, y
habite et c'est ce qui la rend précieuse.
D'où cette menace très sérieuse.
Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint et c'est ce que
vous êtes.
Touche pas à mon pote ... Touche pas à Son Eglise !
Ne détruit pas ce que Dieu cherche a bâtir - tu te feras mal. Christ s'est acquise cette Eglise au prix de son
sang. Il la chérira, en prendra soin.
Ceux qui la maltraitent auront des comptes à rendre. Ceux qui la détruisent seront confrontés au Christ.
Lorsque Paul (alors encore appelé Saul de Tarse), désireux d'emprisonner les Chrétiens, a vu Jésus Christ pour
la première fois, il s'est entendu dire : Pourquoi me persécutes-tu ?
Tous ceux qui travaillent au sein ou à l'extérieur de l'Eglise, doivent faire attention à la manière dont ils traitent
l'Eglise.
Conclusion
Vais-je choisir d'être un bon ou un mauvais constructeur, voire me complaire dans le rôle de destructeur de l'Eglise ?
Et si je suis prêt à bâtir, avec quels matériaux vais-je le faire ? A prix réduit, en économisant et en misant sur les
méthodes, les trucs et astuces ou en jouant la carte de l'édification des personnes ?
Finalement la question revient à savoir comment je veux paraître devant mon Juge : nu et dépouillé et me voir privé
de récompense, ou sans mérites mais avec les oeuvres préparées d'avance et accomplies selon la volonté de Dieu ; et
recevoir récompense ?