St. Anton am Arlberg - Association Flainoise

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St. Anton am Arlberg - Association Flainoise
Vers un benchmark transalpin - Présentation de la station de St. Anton
Table des matières
Autriche, le pays traditionnel & chaleureux........................................................................................... 1
St. Anton am Arlberg............................................................................................................................. 1
Nouveautés de la saison d'hiver 1999/2000..................................................................................... 2
Les Championnats du Monde de ski alpin de 2001..........................................................................3
Les Etats-Unis: perspectives d'avenir................................................................................................... 4
Whistler............................................................................................................................................ 4
Brève présentation de la station.................................................................................................. 4
Historique.................................................................................................................................... 5
Les acteurs................................................................................................................................. 6
Tendances générales en Amérique du Nord.................................................................................... 7
Autriche, le pays traditionnel & chaleureux
L'Autriche est, plus que toute autre région de sports d'hiver, le pays de la diversité,
de l'accueil chaleureux et des villages de charme. Ce pays est idéal pour les
débutants, ainsi que pour les skieurs intermédiaires, pas trop téméraires et plus
attirés par un environnement agréable que par la difficulté. Néanmoins, la plupart
des domaines skiables autrichiens n'offrent ni l'altitude, ni l'étendue des pistes
qu'offrent habituellement les stations françaises et suisses.
Beaucoup de skieurs d'excellent niveau sont cependant attirés par les pistes
autrichiennes, non pas pour leurs difficultés, mais pour la vie nocturne
particulièrement excitante des stations autrichiennes.
Celles-ci sont pour la plupart restées d'authentiques villages de montagne, agrippés
au fond des vallées, aux pistes agréablement boisées. Si celles-ci se sont
considérablement développées depuis la guerre, le style des chalets traditionnels a
pu être conservé
St. Anton am Arlberg
Situé au Tirol, St. Anton am Arlberg est une des
stations de ski les plus connues au monde.
Avec 2400 habitants et 8500 lits dans 42 hôtels, ce petit village vit pour et avec le
tourisme.
Déjà à la fin du 19ème siècle, beaucoup de touristes du monde entier ont apprécié
ce charmant endroit pour sa tradition omniprésente et son naturel.
Aujourd'hui, beaucoup de choses ont changé et St. Anton am Ariberg n'est plus le
petit village calme et traditionnel d'autrefois. Les notions de concurrence,
d'innovation et d'avenir sont devenues les maîtres mots de ces dernières années,
malgré la tentative de la population locale de préserver tant bien que mal l'image
traditionnelle et l'importance de la nature. En bref, c'est un village qui essaie
d'intégrer à la fois tradition et innovation.
St Anton am Arlberg est la grande rivale de Val d'Isère (en France) et de Verbier (en
Suisse). Les combes de la Valluga offrent des pentes exceptionnellement difficiles,
un régal pour les vrais amateurs. Mais les fans de St Anton apprécient aussi les
possibilités d'après-ski : les bars du bas des pistes (Krazy Kangaruh et Moosewirt)
sont bondés en fin d'après midi. Quant au village, où l'on ne circule qu'à pied, il
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résonne des éclats de fêtes toute la nuit. Ce n'est pas un endroit destiné aux
abstinents, non skieurs ou aux débutants.
Comme on peut facilement le voir sur la carte, la station autrichienne a sans aucun doute
su pénétrer le pool des leaders suisses.
Nouveautés de la saison d'hiver 1999/2000
Même s'il s'agit du dernier hiver avant le déroulement des Championnats du Monde
de Ski, les skieurs de St. Anton am Arlberg profitent de plusieurs nouveautés, qui
viennent d'être présentées par les responsables du tourisme local.
Une puce remplace le forfait de ski traditionnel
Le forfait de ski traditionnel n'existe plus à St. Anton am Arlberg. Les skieurs passent
maintenant par la « barre » des remontées mécaniques à l'aide d'une carte à puce.
Elle a la forme d'une carte de crédit avec une puce intégrée, qui vérifie par signal
radioélectrique la validité de la carte. Le grand atout de ce système consiste dans la
simplification de l'accès aux diverses remontées mécaniques, les skieurs n'étant
plus obligés de chercher leur forfait au fond de leurs poches. La carte se porte
dorénavant autour du cou, dans une poche ou dans un sac, peu importe : le
système radioguidé fonctionne toujours.
Nouveau télésiège qui relie St. Anton avec le "Fang"
Derrière le stade des Championnats du Monde encore en construction, se trouve la station
du nouveau télésiège quatre places, qui donne accès au domaine skiable de "Fang". Grâce
à cette remontée mécanique, une nouvelle piste bleue a pu être aménagée, un parcours
idéal pour les débutants allant jusqu'au quartier Nasserein.
Plus de canons à neige
St. Anton am Ariberg reste enneigé jusqu'en mai. Le soleil intensif du printemps provoque
néanmoins des conditions de neige moins favorables sur les pistes d'une altitude basse et
hautement fréquentées. Pour améliorer l'état de ces pistes, mais aussi pour protéger les
prés, St. Anton am Ariberg enneigera, dans la saison à venir, des parcours supplémentaires.
Au total, 110 hectares de domaines skiables seront enneigés à St. Anton am Ariberg, ce
qui correspond à environ 31 kilomètres de pistes.
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Les Championnats du Monde de ski alpin de 2001
Les Championnats du Monde de ski alpin de 2001 se dérouleront à St. Anton am
Ariberg. La ville candidate autrichienne l'emporta au troisième tour en devançant nettement
St. Moritz, la station suisse de sports d'hiver, avec 64 voix contre 52. St. Anton am Ariberg
accueillera ainsi les premiers Championnats du 21ème siècle.
En accueillant les Championnats du Monde, St Anton am Ariberg gardera ce qui fait la
singularité et la popularité de cette petite station tyrolienne, de renommée internationale :
son ambiance sportive et internationale, mais aussi chaleureuse et familiale, qui fait d'elle
un cadre idéal pour les Mondiaux.
Forte de son expérience en tant que ville d'accueil de grands événements sportifs, St.
Anton am Ariberg se prépare désormais à moderniser ses infrastructures, afin de satisfaire
aux exigences de qualité des Championnats du Monde, et d'apporter au-delà de cet
événement des avantages durables à la ville et aux touristes.
Parmi les grands travaux prévus : l'aménagement du centre ville, l'adaptation de
l'infrastructure routière, la tribune d'arrivée, la salle consacrée aux épreuves du
Championnat, ainsi que la mise en place de pistes de compétition adaptées aux
Mondiaux.
Quelques exemples négatifs dans d'autres pays ont montré par le passé à quel point un
événement sportif de cette importance pouvait nuire au site et à l'environnement. Les
organisateurs de St. Anton am Arlberg sont bien conscients de cette problématique.
C'est donc en connaissance de cause qu'ils ont défini les projets d'aménagement et de
construction d'installations durables, dont la ville pourra bénéficier à long terme.
Plusieurs projets de construction et d'aménagement ont été fixés:
Une aire d'arrivée entourée de tribunes doit être aménagée, permettant à St. Anton am
Arlberg d'accueillir d'autres grands événements sportifs à l'issue des Championnats du
Monde. Les tribunes sont conçues pour une capacité de 10'000 personnes, tandis que
20'000 autres personnes pourront assister aux courses dans les environs immédiats. On
espère aussi réduire la circulation des voitures en instaurant des navettes pour
préserver l'environnement.
Une salle consacrée aux Championnat doit être édifiée à proximité des tribunes de
l'arrivée : c'est ici qu'aura lieu la remise des médailles, les conférences de presse et les
réceptions. Elle accueillera également des expositions, des manifestations culturelles, ainsi
que diverses autres présentations, et servira de centre de presse. A l'issue des Mondiaux,
cette salle polyvalente restera à la disposition des habitants et des touristes, en servant de
cadre à des activités sportives et de loisirs, à des manifestations touristiques et culturelles,
ainsi qu'à des congrès.
La ligne de chemin de fer doit être déplacée au sud de St. Anton, de même que la gare,
sans que celle-ci perde sa position centrale. La zone piétonne, les stations inférieures des
remontées mécaniques menant aux domaines skiables, ainsi que la future tribune des
Championnat seront aisément accessibles à pied.
Les touristes, comme les habitants, ne seront plus incommodés par le bruit des trains, et
ces derniers s'en réjouissent d'avance. Pour St. Anton am Arlberg, cela représente une
amélioration significative de la qualité de vie et de l'habitat. Avec la ligne de chemin de fer
disparaîtra également l'obstacle qui séparait, jusqu'à présent, le village du domaine
skiable.
Les destinations de sports d'hiver.
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Des gares routières spacieuses seront aménagées à chacune des deux entrées de la
ville. Elles auront une capacité suffisante pour absorber l'excès de trafic durant les
Championnats du Monde.
Le développement d'un système de gestion des transports routiers est également prévu, qui
sera spécialement conçu pour répondre à l'accroissement du trafic durant les
Championnat.
Les pistes des Mondiaux de la zone skiable de St. Anton am Arlberg devront être
aménagées pour répondre aux exigences de l'événement. Cependant, les
responsables du tourisme veulent faire en sorte que les installations publiques du domaine
restent, pour la plupart, libres d'accès aux touristes durant les jours d'entraînement
et de compétition.
Les Etats-Unis: perspectives d'avenir
Dans le chapitre qui suit, des stations d'Amérique du Nord vont être passées en revue, et
parmi elles plus spécialement celle de Whistler au Canada. Il est clair que cette analyse n'a
ni la prétention d'être exhaustive ni d'être représentative de toutes les stations nordaméricaines. Il s'agit bien plus d'un exposé de différentes techniques de management
novatrices, qui pourraient inspirer les managers des destinations de sports d'hiver
européennes.
Whistler
Brève présentation de la station
Whistler est située à 120 km au nord-est de Vancouver, au Canada, à une altitude de 670
m.s.m. Les montagnes y présentent - contrairement à d'autres régions d'Amérique du
Nord -un certain caractère alpin, notamment du fait de l'existence de glaciers. Ces
caractéristiques, ajoutées à l'excellente réputation dont jouit la station1, laissent penser que
cette station serait apte à constituer un « modèle » pour les destinations européennes.
Expérience de Whistler
A Whistler le vacancier peut jouir d'une palette d'activités assez large, ceci autant pour les
amateurs que pour les professionnels. Certaines d'entre elles courraient cependant le
risque de pas être acceptées par la législation européenne, si elles venaient à traverser
l'Atlantique. D'autre part la circulation des véhicules motorisés est prohibée au centre du
village. La « Resort Association » profite de cet avantage pour organiser des manifestations
en plein air, telles que des concerts.
Le domaine skiable s'étend sur deux montagnes accessibles depuis quatre stations
environnantes. On y trouve une offre de services tout à fait complète (restaurants,
sportshop, location, etc.). Sur le domaine skiable lui-même, il existe plusieurs
possibilités pour se restaurer, du simple fast-food jusqu'au restaurant chic. Il y en a pour
tous les goûts et surtout pour toutes les bourses. Les restaurants sont positionnés
individuellement et chacun dispose de son propre « gastro-concept ».
Les destinations de sports d'hiver.
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Le marquage et la signalisation sur les pistes sont bien visibles. Les pistes sont classées
en différentes, en fonction de leur niveau de difficulté ou du niveau des skieurs. Certaines
sont par exemple réservées aux skieurs à cadence lente. L'offre complémentaire sur les
pistes est excellente. Ces activités sont le plus souvent organisées par les remontées
mécaniques et / ou par les écoles de ski.
Nous avons déjà évoqué l'organisation spatiale de la station. Elle est construite autour
d'un centre, appelé tout simplement « Village Centre », conçu et réalisé au début des
années 80 d'après un plan directeur nommé « Masterplan ». Le cœur de Whistler ne bat
cependant pas seulement au centre, mais également dans divers centres répartis dans
toute la station. L'entreprise W.L.C. Developments L.T.D., qui est la propriétaire du
village, a ainsi mis à disposition des parcelles de terrain pouvant aussi bien être utilisées
à usage résidentiel que professionnel.
Aujourd'hui Whistler dispose d'une offre de logements assez complète, ceci dans toutes
les catégories de prix. Ce parc immobilier est géré par le Call-Center de la Resort
Association, mais aussi par d'autres Call-Centers situés dans les différents hôtels,
pensions et entreprises de la région.
Historique
1960
Fondation de Whistler par le « Gibraldi-Lifts-Limited ». Face au développement
effréné, qui paraissait incontrôlable, des premières années de son entrée en service
en 1965, le gouvernement du comté a réagi en constituant la « Resort Municipality »
(1975). Une nouvelle commune a ainsi été créée, qui s'est spécialement orientée
vers les affaires touristiques.
De même le « Whistler Village Land Company Limited » a été crée pour s'occuper
de la gestion du parc immobilier de la station. C'est finalement aussi la « Whistler
Resort Association » qui a vu le jour, afin de plus ou moins jouer le rôle d'un syndicat
d'initiative. Tout ceci avait été minutieusement planifié et intégré depuis le début
dans un Masterplan.
1 www.whistler-blackcomb.com - press releases: SKI Magazine rates Whistler / Blackcomb No. 1 Resort in
North America for 1999.
1982
Premier choc : les opérateurs de la station connaissent de graves difficultés
financières ; l'expansion de la station a pris un sérieux coup de frein.
Raison évoquée : la récession des années quatre-vingts. La stratégie de la destination
était alors trop axée sur la croissance, ce dont elle n'avait pas forcément les moyens.
Cette orientation, ajoutée à quelques erreurs de planification et au marasme
économique, lui a presque été fatale.
Après 1982
La situation financière a pu être consolidée avec l'aide de crédits du gouvernement. La
faillite de la commune et de la « Resort Association » a pu être évitée de justesse.
L'entreprise « Intrawest » prend alors possession de la partie du domaine skiable située
sur les Blackcomb Mountains (une des deux montagnes évoquées précédemment).
Quant à la Whistler Village Land Company, elle doit être dissoute et est remplacée par la
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D.L.C. (Developments Limited Company). « Intrawest » mène dans les années suivantes
une réelle stratégie de croissance externe et interne, orientée objectif, qui donne lieu à un
véritable boom durant la 2ème moitié des années 80 et au début des années 90.
Mais avec l'augmentation de la fréquentation de la station, les externalités négatives se sont
aussi multipliées et l'opposition contre de nouveaux projets a été plus virulente. En
réaction à cela, la commune a développé le plan « Whistler 2002 » et initié une politique
de logement assez particulière, au service du bien-être des habitants permanents :
chaque personne qui entend édifier une construction quelconque sur le territoire de la
commune doit verser une certaine cotisation à un fond spécial. Ce fond est utilisé d'une part
pour développer l'infrastructure sportive et de loisirs, d'autre part pour la construction de
logements pour les indigènes.
Whistler jouit aujourd'hui d'une image de marque très valorisante, qui repose sur un certain
dynamisme, et un aspect « branché », principalement dû au recrutement d'employés
jeunes.
Les acteurs
La plupart des acteurs ont déjà été évoqués ci-dessus. Voici néanmoins une rapide
vue d'ensemble:
Resort Municipality :
Fournit le financement pour développer l'infrastructure
de la station. Il lui faut aussi prendre en compte les besoins et opinions des
habitants de la commune (vers un développement progressif et équilibré). Ces
habitants ont, d'ailleurs, été consultés et impliqués dans le cadre du plan Whistler
2002.
Resort Association :
S'occupe du marketing et organise les différentes manifestations de la station.
L'association a réussi -grâce à un positionnement clair de la marque de la
destination et par la coopération avec d'autres partenaires sur le marché (par
exemple avec des opérateurs internationaux) - à atteindre un degré de notoriété
internationale remarquable. Grâce à une offre taillée sur mesure, elle a pu
convaincre un public très jeune. Les épreuves de Coupe du Monde de la FIS, qui
ont lieu chaque année en début de saison, constituent également un élément
important.
Intrawest:
Représente aujourd'hui un des trois plus grands « Consolidâtes » dans l'industrie du
ski en Amérique du Nord. Après l'acquisition de la Whistler Mountain (deuxième
montagne), Intrawest est aujourd'hui la propriétaire exclusive de la destination (mis
à part le village). Par son implantation dans d'autres stations de sports d'hiver,
Intrawest peut fournir une offre incomparable sur tout le continent. Cette société
s'est spécialisée dans le développement des destinations d'une manière intégrée.
Le résultat : des installations modernes et des services optimisés avec un effet de
volume important. Comme toutes les grandes compagnies, Intrawest est aussi cotée
en bourse. Elle s'y situe juste derrière Vail resorts, et devant "the american skiing
company".
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Agences immobilières : Il y en a plusieurs qui opèrent sur place.
Résultats de Whistler
Par un management professionnel et une bonne perception et évaluation des
besoins touristiques, Whistler est arrivé à croître doucement mais sûrement 2, sans
avoir eu à céder sur la qualité des services offerts. Néanmoins, un certain nombre de
réserves peuvent être émises en ce qui concerne le logement et les infrastructures.
Les réglementations concernant l'environnement ne sont également pas aussi
strictes qu'en Europe, et particulièrement moins qu'en Suisse.
De part la dimension d'Intrawest, des investissements plus importants sont
envisageables, et de part la proximité d'un grand pôle économique comme
Vancouver, la destination dispose d'un potentiel de clientèle nouvelle assez grand.
Pour résumer, on peut dire que Whistler devrait persister sur le chemin de la
croissance, à condition de ne pas atteindre un seuil critique qui ruinerait la station, et
que la conjoncture reste toujours aussi favorable.
2-www.whistler-blackcomb.com - press releases: more than 2 million visitants in 1999
Tendances générales en Amérique du Nord
Tout d'abord, il faut distinguer les « Hard Facts » des « Soft Facts ». Les premiers
sont absolument décisifs pour le succès ou l'échec d'une destination. Les autres
passent un peu au second plan, et concernent l'environnement, au sens large de la
destination.
Hard Facts:
La tendance des « Mega - Destinations » qui sévit en Amérique du Nord est
l'occasion d'adopter de nouveaux ordres de grandeur, spécialement concernant le
financement et le volume des investissements consentis. Les grandes entreprises
comme Intrawest ont, avec leur portefeuille de destinations, tous les moyens
financiers nécessaires pour réaliser les investissements qui leur semblent
indispensables pour rendre les destinations plus attractives. Une destination à
l'échelle plus réduite, individuelle ne peut donc plus suivre, et rivaliser avec de tels
mastodontes. Elles entament alors un cercle vicieux interminable.
Les rapports de propriété (ownership) sont plus clairement tranchés qu'en Europe.
Une destination c'est une commune. Il n'est pas possible de rencontrer le cas de
figure dans lequel quatre ou cinq communes se partagent une destination. Aussi, ce
sont les investisseurs, très souvent des privés, qui prennent les décisions et qui
détiennent le pouvoir véritable, même si, de plus en plus ces dernières années, une
sorte d'opposition s'est formée pour endiguer ce phénomène, ou du moins en limiter
les effets.
Par une politique de recrutement volontariste, axée sur l'engagement -comme déjà
mentionné -de jeunes collaborateurs, on fait d'une pierre deux coups, puisque l'on
dispose de ressources humaines bon marché, très motivées, mais aussi de
potentiels futurs clients.
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Soft Facts:
L'animation et le divertissement au sein de la station occupent une place capitale.
Contrairement à l'Europe, l'éducation nord-américaine a beaucoup plus tendance à
guider les gens sur des sentiers battus, inculquant ainsi très tôt des rôles prédéfinis.
En Europe il serait quasiment inconcevable de forger une discipline visant à
l'établissement de zones lentes ou rapides sur les pistes.
Leçons à tirer pour les destinations européennes
Quand on se demande ce que nous pouvons apprendre de tout ça, on tombe sur un
slogan bien connu, très souvent mentionné dans les comparaisons entre l'Europe et
l'Amérique du Nord dans d'autres branches: La pensée stratégique préconise ies
dimensions plus grandes. Celui qui essaie de se retirer dans des niches de plus en
plus étroites, afin de se défendre contre toutes les nouvelles tendances, notamment
celle visant à la coopération, se retrouvera tôt ou tard perdant, dans la lutte
acharnée pour la compétitivité que nous connaissons aujourd'hui . Les petites
destinations ne peuvent pas, en comptant exclusivement sur leurs propres
ressources, réaliser les investissements nécessaires tout en restant pérennes.
Pour innover, il faut donc mettre en place des conditions favorables à un
management professionnel de la destination.
Un autre problème spécifiquement européen, nous l'avons vu, est le morcellement d'une
destination entre plusieurs communes, ce qui tend à affaiblir sa force de cohésion,
pourtant capitale pour un développement maîtrisé.
Un effort doit être fait dans le domaine des ressources humaines, et un renforcement de la
palette d'animations ne peut que contribuer à améliorer l'image de la station et ainsi gagner
de nouveaux clients.
Une comparaison des prix montre que l'avance générale des destinations nordaméricaines est certainement due à des recettes plus élevées, générées par la nature
même du ski, perçu comme un sport réservé à une élite - contrairement à l'Europe où les
sports d'hiver sont plus populaires.
L'offre des stations européennes se révèle généralement moins variée que celle de leurs
consœurs américaines. En outre, les destinations européennes ne sont pas assez
orientées sur les besoins et les désirs de leur clientèle.
Pour conclure cette partie, nous relèverons tout de même que tout ce qui vient d'OutreAtlantique n'est pas forcément positif en soi, ni facilement transposable en Europe,
notamment pour des raisons écologiques. « Le modèle de gestion à l'américaine est
utopique en Europe », comme l'a déclaré le PDG de la Compagnie des Alpes, M.
J.P.Sonois.
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