A cce n tu s | S amedi 3 1 mars - Médiathèque de la Cité de la musique
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Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 1 SAMEDI 31 MARS – 20H Transcriptions Franz Schubert (1797-1828) Der Wegweiser Extrait de Winterreise D. 911 – transcription Clytus Gottwald Grablied D’après Der Tod und das Mädchen D. 810 – transcription Peter Cornelius Nacht und Traüme D. 872 Transcription Franck Krawczyk Litanei D. 343 Transcription Clytus Gottwald Gustav Mahler (1860-1911) Scheiden und meiden Extrait de Lieder aus der Jugendzeit – transcription Clytus Gottwald Extrait de Lieder eines fahrenden Gesellen – transcription Clytus Gottwald Arnold Schönberg (1874-1951) Farben Extrait des Cinq Pièces pour orchestre op. 16 (n° 3) – transcription Franck Krawczyk Accentus | Samedi 31 mars Die zwei blauen Augen Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 2 Richard Wagner (1813-1883) Im Treibhaus Extrait des Wesendonck-Lieder – transcription Clytus Gottwald Träume Extrait des Wesendonck Lieder – transcription Franck Krawczyk Gustav Mahler Ich bin der Welt abhanden gekommen Extrait des Rückert-Lieder – transcription Clytus Gottwald entracte Antonio Vivaldi (1678-1741) L’Hiver : Requiem – Benedictus – Lux Aeterna Extrait des Quatre Saisons – transcription Franck Krawczyk Alexandre Scriabine (1872-1915) Si comme la lune… D’après Préludes op. 11 (n° 13) – transcription Gérard Pesson La Lune paraît D’après Feuillets d’Album op. 45 (n° 1) – transcription Gérard Pesson Sergueï Prokofiev (1891-1953) Le Champ des morts Extrait d’Alexandre Nevski – transcription Franck Krawczyk Maurice Ravel (1875-1937) Soupir Extrait des Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé – transcription Clytus Gottwald La Flûte enchantée Extrait de Shéhérazade – transcription Gérard Pesson L’Indifférent Extrait de Shéhérazade – transcription Gérard Pesson Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 3 Pavane de la Belle au bois dormant Extrait de Ma Mère l’Oye – transcription de Thierry Machuel Le Jardin féerique Extrait de Ma Mère l’Oye – transcription de Thierry Machuel Laurence Equilbey, direction Brigitte Engerer, piano Accentus Les Monts du Reuil, continuo : Pauline Warnier, violoncelle André Heinrich, luth Hélène Clerc-Murgier, orgue Sébastien Beliah, contrebasse Solistes : Solange Añorga, soprano Hélène Moulin, alto Kristina Vahrenkamp et Catherine Padant, sopranos Olivier Coiffet et Jean-Yves Ravoux, ténors Ce concert est surtitré. Ce concert est enregistré par Radio Classique. Coproduction Accentus, Salle Pleyel. Commandes d’Accentus et du Festival de Noirlac. En partenariat avec l’Abbaye de Noirlac. Accentus est aidé par la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Île-de-France, Ministère de la Culture et de la Communication. Accentus est associé à l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie. Il est subventionné par la Ville de Paris, la Région Île-de-France, et reçoit également le soutien de la SACEM. Accentus est membre du réseau européen tenso. Accentus est membre de la FEVIS (Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés). Mécène Musical Société Générale, mécène principal d’Accentus. Le cercle des amis d’Accentus accompagne son développement. Fin du concert vers 21h50. Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 4 Transcriptions Notre premier disque de transcriptions a été enregistré en 2000 à l’Arsenal de Metz. Six ans plus tard, nous avons eu envie de réunir dans un nouvel album les créations réalisées au fil de nos concerts. Pour la plupart de ces œuvres, que nous interprétons ici, nous avons été sollicités par les compositeurs-transcripteurs eux-mêmes. Il semble que de tout temps cette technique ait fasciné : défi compositionnel, formel, recherche sonore, « témoignage véridique de l’essence cachée » dont parle Schlegel. Flaubert n’écrivait-il pas : « La forme, c’est le fond qui remonte à la surface » ? Ainsi, ces nouvelles transcriptions ont été réalisées avec une grande rigueur par leurs auteurs : une grande partie d’entre elles sont de véritables orchestrations pour voix, « terme à terme ». Beaucoup des œuvres présentées ici sont à l’origine des lieder ou mélodies avec piano. Elles ont souvent été orchestrées à l’époque par les compositeurs eux-mêmes ou par d’autres (Berio a orchestré Scheiden und meiden, Felix Mottl a orchestré Im Treibhaus, Max Reger a lui-même orchestré de nombreux lieder de Schubert). Ainsi ce type d’orchestration – dans ce cas, on peut également parler de transcription pour orchestre – était une technique courante au siècle dernier. L’originalité de notre démarche vient du fait que l’orchestre est ici composé de voix uniquement (cela implique une vraie réflexion sur les textures et les registres, la mise en texte des parties non chantées à l’origine, etc.). L’œuvre est citée dans son intégralité, en tenant compte des orchestrations réalisées auparavant. Ainsi ont été traitées les compositions de Mahler, Wagner, Schubert (Der Wegweiser). Les mélodies avec orchestre appartiennent à cette même technique de transposition quasi parfaite : Ravel (l’étonnant Shéhérazade), Prokofiev (Le Champ des morts). La plupart des œuvres transcrites ainsi a cappella sont remarquables par leur style : en effet, la technique a cappella était très développée à l’époque des compositions originales, la dimension orchestrale, abstraite parfois, des voix était parfaitement maîtrisée dans l’écriture d’alors. On se prend à rêver que les œuvres transcrites aient pu être écrites directement ainsi. C’est notamment ce qui nous émeut dans les œuvres de Mahler, Wagner ou Ravel, qui ont très peu écrit a cappella, contrairement à certains de leurs contemporains. Une deuxième catégorie de transcriptions interprétées ce soir sont tirées d’œuvres écrites à l’origine pour piano seul, ou orchestre seul. Une adaptation au nouvel instrument – ici le chœur – est rendue obligatoire. La mise en texte, l’écriture des pédales du piano (dans les pièces de Debussy et Scriabine notamment), la réduction de certaines figures musicales (dans Schubert, Nacht und Traüme, Vivaldi, L’Hiver, Ravel, Le Jardin féerique, Bach, Drei Psalmlieder) demandent une réécriture très précise. Ici, les techniques de composition sont savantes, passionnantes souvent, ne négligeant aucun aspect de l’œuvre originale, la restituant de la manière la plus fidèle, dans ses effets parfois. Parmi ces œuvres, certaines datent de la période baroque ou classique, alors que l’interprétation a cappella connaissait une éclipse. Nous nous sommes alors attachés à en styler le plus possible l’interprétation, afin que la transcription paraisse la plus naturelle possible, en adéquation 4 Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 5 SAMEDI 31 MARS avec l’époque de sa composition. Ainsi, nous interprétons Bach ou Schubert avec des effectifs vocaux spécifiques, en conservant parfois la partie de piano originale (Schubert, Litanei). Vivaldi a été traité comme un motet du XVIIIe siècle, avec basse continue. Je remercie ici tous les compositeurs et les interprètes de ces pièces pour leur rigueur, leur talent et leur engagement. Laurence Equilbey À propos de mes transcriptions On me demande constamment pourquoi j’écris des transcriptions pour chœur de musique romantique. Il est vrai que pendant trente ans, en ma qualité de chef de la Schola Cantorum de Stuttgart, j’ai dirigé dans de nombreux concerts la musique de l’avant-garde (Boulez, Kagel, Ligeti, Schnebel, Holliger, Ferneyhough, etc.). Mais c’est précisément ma confrontation avec la nouvelle musique qui m’a inspiré l’idée, dès 1978, d’appliquer la technique vocale de Ligeti à un modèle traditionnel. C’est ainsi que vit le jour la transcription de Soupir de Maurice Ravel. En 1983, à l’occasion du concert pour le soixantième anniversaire de György Ligeti, je réalisai la transcription du Nachtigall d’Alban Berg. Puis ce fut, en 1985, l’arrangement du lied de Mahler Ich bin der Welt abhanden gekommen, une transcription qui acquit une certaine notoriété, à laquelle le zèle infatigable de mon ami Eric Ericson ne fut pas étranger. En 1992, le Nederlands Kammerkoor (dirigé par Uwe Gronostay) me commanda la transcription de quelques lieder de Hugo Wolf, et cette commande en entraîna beaucoup d’autres, de la part d’Accentus notamment. Un autre facteur encore m’a incité à réaliser des transcriptions : je veux parler de l’évolution de la nouvelle musique elle-même. On peut considérer que l’œuvre de Brian Ferneyhough intitulée Time and Motion Study III pour chœur a mis un terme à la phase expérimentale de la nouvelle musique vocale. Les compositeurs de la génération suivante se sont moins orientés vers les modernes que vers les pré-modernes. Pour la musique chorale, cela signifie qu’il fallait recourir à des modèles qui n’existaient pas. Mahler, Berg, Debussy et Ravel n’ont écrit que fort peu (et le plus souvent pas du tout) de musique pour chœur a cappella. Mes transcriptions pouvaient donc ici combler le manque. Parmi mes travaux les plus récents figurent les quatre lieder de Franz Schubert dont Laurence Equilbey m’a demandé de réaliser la transcription. Schubert écrivit en août 1816 le lied intitulé Litanei auf das Fest Allerseelen. Il est destiné à la fête catholique In Commemoratione omnium fidelium defunctorumque l’on célèbre le lendemain de la Toussaint (2 novembre). Le texte est signé Johann Georg Jacobi, un admirateur de la poésie fugitive française. Richard Wagner considérait deux de ses lieder sur des textes de Mathilde Wesendonck comme des études pour Tristan et Isolde. En effet, les deux lieder composés en 1857 ont 5 Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 6 été par la suite intégrés à l’opéra. Wagner a réutilisé Im Treibhaus dans la première scène du troisième acte où Tristan, gravement blessé, attend fébrilement l’arrivée d’Isolde. Traüme constitue le point de départ du duo d’amour du deuxième acte. Wagner réalisa du reste une transcription de ce lied pour violon solo et petit ensemble instrumental, qui fut jouée pour l’anniversaire de Mathilde le 23 décembre 1857 dans la villa Wesendonck, au bord du lac de Zurich. Les orchestrations ultérieures de l’ensemble des Wesendonck-Lieder sont dues à Felix Mottl et à Hans Werner Henze. Pour le cycle des Lieder eines fahrenden Gesellen, Gustav Mahler a pris modèle sur certains lieder du Voyage d’hiver de Schubert. Rien de plus manifeste que l’étroite parenté formelle qui unit le Wegweiser schubertien (D. 911 n° 20) à son lied Die zwei blauen Augen. À la lumière de ce travail d’« archéologie » musicale, j’ai aligné la transcription du lied de Mahler sur celle du lied de Schubert, afin qu’il soit possible de les chanter successivement sans changer d’intonation. Compte tenu de leurs similitudes de facture, j’ai choisi pour les deux lieder une écriture analogue : deux chœurs à quatre voix pour Schubert, quatre chœurs à quatre voix pour Mahler. C’est avec le lied Scheiden und Meiden que Mahler aborda le recueil Des knaben Wunderhorn, auquel il ne devait cesser par la suite d’emprunter des textes. Dans l’édition originale d’Achim von Arnim et de Clemens Brentano, le lied est intitulé Drei Reiter am Tore. Mahler trouva dans les poèmes du Wunderhorn cet accent d’espoir désespéré qui lui était si cher. La première audition du lied eut lieu le 13 novembre 1889 à Budapest, où Mahler était alors directeur de l’opéra (1888-1891). Clytus Gottwald Des voix en hiver Dans Alexandre Nevski, lorsque les femmes viennent, à l’aide de torches vacillantes, sur le lac gelé reconnaître leurs morts, Prokofiev fait entendre un chant large et ample, un hymne en forme de berceuse. Alors les hommes, pris dans les glaces, se relèvent lentement un à un, comme appelés au plus profond d’eux-mêmes par cette voix sans âge, venue de nulle part. Cette transcription puise son inspiration dans ces images perdues quand la musique reste seule, pour elle-même, comme la résurgence de ces voix d’hommes au cœur de ce chant-là. Pour son ultime opus télévisuel, Samuel Beckett demande que les dernières mesures de Nacht und Traüme de Schubert soient fredonnées. On songe alors au Voyage d’hiver et à son insondable solitude, ne trouvant d’écho que dans l’ombre de son double. Ici, le chœur d’hommes légèrement étoffé rend plus sensible la présence miroitante de ce monde contenu en lui et fait à son image. Les voix semblent émerger du vide, enveloppant comme dans un rêve la crête du chant. L’Hiver des Quatre Saisons est raconté par Vivaldi lui-même avec une suite d’indications poétiques égrenées tout au long 6 Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 7 SAMEDI 31 MARS de la partition. Courir, glisser, grelotter, se réchauffer, la glace qui rompt, le vent qui siffle, autant de sensations connues de tous, mises en relief dans ce chef-d’œuvre d’écriture pour cordes, obéissant par ailleurs à sa propre logique « concertativo ». Le double chœur conçu comme un motet ancien cherche leurs transpositions dans un requiem d’exaltation candide, souvenir lointain des petites voix d’enfants riants et pleurants, empreintes de peur et d’émerveillement devant le spectacle immuable de l’hiver. Franck Krawczyk Trois mélodies de Maurice Ravel Si on postule qu’un compositeur n’est jamais né sous X, qu’il doit se déclarer un père, alors pour moi Maurice Ravel est ce père (bien qu’il soit tout sauf la figure du père – un frère plutôt : frêle, mystérieux, pudique et grinçant). Maître en distance, en ironie, en Orient rêvé, en ambiguïté, en enfantillages sublimés. Transcrire Ravel est donc pour moi acte sacré. Je l’ai osé grâce à Accentus. Mon compagnonnage déjà ancien avec eux m’a donné confiance pour m’y risquer. L’Orient rêvé de Ravel, lorsque j’étais enfant, m’a fait aimer l’Orient véritable avant que je ne le connaisse et que je n’y vive. J’ai choisi L’Indifférent, tiré du recueil Shéhérazade. Texte ambigu, musique lascive, mais retenue. Autre énigme musicale. Laurence Equilbey m’a demandé de transcrire La Flûte enchantée, tiré du même recueil, ce que je n’aurais jamais osé faire si elle n’avait insisté en me disant que c’était « très possible » – ce sont ses mots. Il fallait traduire la nuit frémissante, pendant que le « maître dort ». Transcrire c’est cela : « être éveillé encore pendant que le maître dort ». D’après Scriabine Alexandre Scriabine a écrit la majeure partie de son œuvre pour le piano mais, tout comme son grand autre Frédéric Chopin, il n’a cessé d’appeler le cantabile, d’écrire le chant, de tendre vers la parole (notamment dans ses fameuses didascalies enflammées qui font de ses œuvres, souvent très brèves, de petits théâtres incandescents). À part quelques lignes pour chœur dans Prométhée, ce que Scriabine projetait pour la voix (notamment L’Acte préalable de son grand Mystère) n’a pas été réalisé. La voix, le verbe, étaient pour lui comme une tangentielle, un but sacré qui ne pouvait se joindre à la musique qu’au bout d’une quête, l’option la plus haute, dont ses recherches sur la couleur étaient comme la traduction visuelle. C’est donc naturellement que s’est imposé à moi la nécessité d’entendre des mots sous cette musique qui, quoique abstraite, semble souvent les appeler. 7 Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 8 La musicienne et poète Elena Andreyev a réalisé la mise en texte de ce choix de quatre pièces pour piano de Scriabine couvrant ses manières successives. Elle s’est tournée vers Constantin Balmont (1867-1942), chef du mouvement moscovite symboliste. Il était un ami personnel de Scriabine qui lui a souvent lu ses premiers essais de poème pour L’Acte préalable. Dans ces mélodies pour chœur, le temps, la lune, les pléiades, l’oiseau, l’abeille (qui annonce la mouche charbonneuse dont Scriabine allait mourir), la nuit ou la neige, le nom de Dieu reviennent et tournent, créant comme une apesanteur du verbe, proche de ce temps halluciné inventé par Scriabine. Gérard Pesson Ma Mère l’Oye de Maurice Ravel Rien ne permet a priori de tisser un lien autre que musical entre les références littéraires qui ont servi d’inspiration à Maurice Ravel dans le cycle pour piano à quatre mains de Ma Mère l’Oye. Sauf qu’il s’agit de contes, de récits appartenant tous au genre de la littérature enfantine… C’est pour cette raison que j’ai proposé à Laurence Equilbey la transcription du cycle tout entier : j’ai demandé, donc, à un poète d’écrire cinq textes qui se suivent, comme les chapitres d’un même livre. Benoît Richter et moi-même avons ainsi réfléchi à ce qui pourrait former la trame commune à ces cinq petits récits musicaux, entre l’évidente simplicité du conte et tout l’arrière-plan de signes, d’indices reliés aux profondeurs de l’inconscient, comme une série de rêves dont le décryptage ferait apparaître la ligne rigoureuse d’un rite d’initiation : état léthargique d’une femme-enfant non encore symboliquement séparée de sa mère, labyrinthes menant à cette séparation, découverte de l’altérité, voyage dans un pays lointain et découverte de soi-même, accession à la sagesse par la connaissance du monde et l’acceptation de la mort. Les deux parties présentées ici, la première et la dernière, montrent bien quel pourrait être le parcours. Le travail patient de Benoît Richter a ceci de remarquable qu’il parvient à nous faire entendre l’amorce de ce récit en complète osmose avec la musique : rien n’est déstabilisé du fragile édifice ravélien, et les mots, loin de forcer la mélodie ou de chercher à l’amener sur des voies obscures, se posent avec simplicité sur les sons, les rythmes et les couleurs. Parallèlement au travail poétique, la transcription musicale s’est révélée parfois délicate en ce qui concerne la distance qui sépare les sonorités cristallines du piano et celles, tellement plus sensuelles, de l’incarnation vocale. Dans cette œuvre, il m’a paru nécessaire de privilégier une certaine retenue dans la distribution des rôles et des tessitures, du moins jusqu’à l’explosion finale… Thierry Machuel 8 Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 9 Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 10 Accentus participe à la phase expérimentale du e-tuner Nouveau pour les chanteurs : n’importe quelle note, n’importe quelle fréquence, accessible directement, à l’aveugle, en concert ou en répétition. Plus qu’un diapason électronique, l’e-tuner est un véritable instrument de travail pour les chanteurs et choristes, les instrumentistes et les chefs, conçu par Laurence Equilbey et le bureau d’étude Alciom, pour les musiciens professionnels, les étudiants et les amateurs passionnés. e-tuner se présente sous la forme d’un boîtier léger, de petite taille donc discret (dimensions/poids) et dispose d’un clip permettant de l’attacher aisément à la ceinture. Il peut également se fixer, grâce à une pièce métallique en option, directement sur le pupitre. Utilisable au son direct ou, au choix, avec un écouteur, manipulable rapidement « à l’aveugle », il peut donc être utilisé dans toutes les circonstances : concerts, opéras, répétitions, travail individuel, voyages… e-tuner possède un écran de contrôle et un mini clavier de douze touches représentant une octave de piano (octave 4), avec la possibilité de la modifier (2 octaves au-dessus et en dessous, soit 5 octaves au total), un A (la de référence) réglable largement en fréquence, la possibilité d’altérer chaque note rapidement par quarts ou tiers de tons et de les enchaîner. Il possède surtout neuf mémoire de 12 notes dont les fréquences sont programmables individuellement et accessibles directement. Il propose en outre une fonctionnalité métronome, utilisable en même temps que la fonction diapason. e-tuner possède des fonctionnalités beaucoup plus étendues que les diapasons électroniques actuellement disponibles : - il apporte une réelle liberté artistique et spatiale, chaque utilisateur pouvant disposer d’une complète autonomie dans la prise de note ; - il favorise l’approche et la pratique de la musique contemporaine pour les étudiants et les amateurs ; - il décuple les possibilités techniques pour maîtriser le langage d’aujourd’hui. Ceci fait de lui un véritable instrument professionnel, utilisable en concert, qui deviendra très vite indispensable à tous les praticiens du chant et de la musique. 10 Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 11 SAMEDI 31 MARS Laurence Equilbey Après des études musicales à Paris, Vienne et Stockholm, notamment avec le chef suédois Eric Ericson, Laurence Equilbey fonde en 1991 le Chœur de Chambre Accentus. Elle crée parallèlement en 1995 le Jeune Chœur de Paris qui devient en 2002 le premier centre de formation pour jeunes chanteurs, département du CNR de Paris. Grâce à son expérience musicale à l’échelle européenne, elle apporte une contribution essentielle à la diffusion et au renouveau du répertoire vocal a cappella. Parallèlement, elle est régulièrement invitée à diriger le Concerto Köln, le Sinfonia Varsovia, l’Akademie für alte Musik Berlin… Laurence Equilbey aborde également le répertoire lyrique en dirigeant entre autres Cenerentola dans le cadre du Festival d’Art Lyrique d’Aix-enProvence, Medeamaterial de Pascal Dusapin (Festival Musica, Nanterre, Rouen), Les Tréteaux de Maître Pierre de Manuel de Falla à l’Opéra de Rouen, Bastien und Bastienne à la Cité de la musique. Elle dirige également le spectacle Mozart/Short Cuts dans une mise en scène de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff en 2006. Laurence Equilbey a été élue personnalité musicale de l’année 2000 par le Syndicat professionnel de la critique dramatique et musicale. Elle est lauréate 2003 du Grand Prix de la presse musicale internationale. Elle a été distinguée en 2006 par l’Association Française d’Action Artistique qui lui a remis le passeport « créateur sans frontières » pour la musique classique et contemporaine. Brigitte Engerer Brigitte Engerer commence ses études musicales à l’âge de 5 ans et donne un premier concert dès l’année suivante. Elle entre au Conservatoire de Paris, dans la classe de Lucette Descaves et obtient à 15 ans, un premier prix de piano, première nommée à l’unanimité. À 16 ans, elle est lauréate du Concours Marguerite-Long. C’est alors qu’elle accepte l’invitation du Conservatoire de Musique de Moscou où elle suivra pendant cinq ans les cours de perfectionnement de Stanislav Neuhaus. Elle est lauréate du Concours Tchaïkovski et du Concours Reine Élisabeth de Belgique. La carrière internationale de Brigitte Engerer démarre en 1980 lorsque Herbert von Karajan l’invite à jouer avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin, puis à participer aux Fêtes du Centenaire de la Philharmonie de Berlin en 1982. Daniel Barenboïm lui propose alors de jouer avec l’Orchestre de Paris ; elle se produit ensuite sous la direction de Zubin Mehta avec le New York Philharmonic au Lincoln Center de New York. Depuis, Brigitte Engerer se produit dans le monde entier avec les orchestres les plus renommés tels que le Royal Philharmonic Orchestra de Londres, le Los Angeles Philharmonic, le Chicago Symphonic Orchestra, le London Symphony Orchestra, les orchestres symphoniques de Vienne, Montréal, Toronto, Saint-Pétersbourg, le Tokyo NHK, l’Orchestre de la Radio Télé-Luxembourg, l’Orchestre National de Madrid, sous la baguette des chefs les plus réputés : Emmanuel Krivine, Mistlav Rostropovitch, Seiji Ozawa, Ricardo Chailly, Lawrence Foster, Jesus Lopez-Cobos, Michel Plasson, James 11 Judd, Esa Pekka-Salonen… Elle joue également dans les grands festivals tels que Vienne, Berlin, La-Roqued’Anthéron, Aix-en-Provence, Colmar, Lockenhaus, Monte-Carlo. Brigitte Engerer obtient le Grand Prix du Disque pour son enregistrement chez Philips du Carnaval op. 9 et du Carnaval de Vienne de Robert Schumann. Elle a enregistré pour Denon le Concerto n° 1 de Tchaïkovski et le Concerto en la mineur de Schumann avec le Royal Philharmonic Orchestra de Londres sous la direction d’Emmanuel Krivine, et pour Harmonia Mundi, l’intégrale des Nocturnes de Chopin, ainsi que des sonates de Beethoven, Grieg, Schumann avec Olivier Charlier ; citons également l’intégrale de l’œuvre à deux pianos de Rachmaninov avec Oleg Maisenberg. Récemment, elle a enregistré l’intégrale de la musique de chambre de Chopin avec le violoncelliste Henri Demarquette pour le label Intrada, ainsi qu’Un Requiem allemand de Brahms avec Boris Berezovsky, le Chœur Accentus et Laurence Equilbey pour le label Naïve. Le Gouvernement français a nommé Brigitte Engerer Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier du Mérite et Commandeur des Arts et Lettres. Elle est également membre de l’Institut de France, Académie des Beaux-Arts. Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars Accentus Fondé par Laurence Equilbey dans le but d’interpréter les œuvres majeures du répertoire a cappella et de s’investir dans la création contemporaine, Accentus est aujourd’hui un ensemble professionnel de 32 chanteurs se produisant dans les plus grands festivals français et internationaux. L’ensemble collabore régulièrement avec chefs et orchestres prestigieux (Pierre Boulez, Jonathan Nott, Christoph Eschenbach, Orchestre de Paris, Ensemble intercontemporain, Orchestre de l’Opéra de Rouen/HauteNormandie, Concerto Köln, Akademie für Alte Musik). Il participe également à des productions lyriques, tant dans des créations contemporaines (Perelà, l’homme de fumée de Pascal Dusapin et L’Espace dernier de Matthias Pintscher à l’Opéra de Paris) que dans des ouvrages de répertoire (Le Barbier de Séville de G. Rossini au Festival d’Aixen-Provence). L’ensemble est aussi un partenaire privilégié de la Cité de la musique. Il poursuit sa résidence à l’Opéra de Rouen/Haute-Normandie, articulée autour de concerts a cappella ou avec orchestre. Salué par la critique dès son premier enregistrement, Accentus reçoit en 1995 le Prix Liliane-Bettencourt décerné par l’Académie des Beaux-Arts. Tous ses enregistrements discographiques sont largement récompensés par la presse musicale et le disque Transcriptions, vendu à plus de 100 000 exemplaires, a été nominé aux Grammy Awards 2004. Un enregistrement consacré à l’œuvre de Schönberg, en collaboration avec l’Ensemble intercontemporain, est paru en mai 2005 et a été récompensé en 26/03/07 11:50 Page 12 2006 par un Midem Classical Award. Son dernier disque, consacré aux Sept Dernières Paroles du Christ en Croix de Joseph Haydn, avec l’Akademie für alte Musik Berlin, est paru en avril 2006 et est d’ores et déjà considéré comme une référence. Enfin, à l’automne 2006, paraît un nouvel opus de Transcriptions et, au printemps 2007, un enregistrement du Via Crucis de Franz Liszt, avec Brigitte Engerer. Accentus enregistre en exclusivité pour Naïve. Accentus a reçu le Grand Prix Radio Classique de la Découverte en 2001 et a été consacré « ensemble de l’année » par les Victoires de la Musique Classique en 2002 et 2005. Sopranos Solange Añorga Geneviève Boulestreau Caroline Chassany Marie Griffet Claire Henry-Desbois Angélique Leterrier Catherine Padaut Edwige Parat Zulma Ramirez Isabelle Sauvageot Kristina Vahrenkamp Marie-Pierre Wattiez Altos Emmanuelle Biscara Isabelle Dupuis Pardoël Anne Gotkovsky Catherine Hureau Violaine Lucas Hélène Moulin Catherine Ravenne Françoise Rebaud Valérie Rio 12 Contre-ténors Daniel Blanchard Benjamin Clée Armand Gavriilides Ténors Stéphane Bagiau Andrew Bennett Olivier Coiffet Samuel Husser Maciej Kotlarski Pascal Pidault Jean-Yves Ravoux Bruno Renhold Basses Bertrand Bontoux Pierre Corbel Mathieu Dubroca Grégoire Fohet-Duminil Marc Fouquet Cyrille Gautreau Pierre Jeannot Rigoberto Marin-Polop Claude Massoz Guillaume Pérault Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 13 SAMEDI 31 MARS Les Monts du Reuil L’ensemble Les Monts du Reuil réunit des chanteurs et musiciens issus des plus grands ensembles de musique ancienne européens, qui explorent des formes musicales mêlant théâtre, littérature, danse ou poésie pour raconter des récits sacrés (Lamentations de Jérémie), des contes et mythes universels (Cendrillon), la vie de personnages fameux (la Camargo) ou des pages de l’histoire (la Querelle des Bouffons). Créé en 2004 autour du continuo dynamique, brûlant et inventif formé par Hélène Clerc-Murgier, claveciniste, et Pauline Warnier, violoncelliste, rapidement rejointes par Anne-Violaine Caillaux et Marie-Aude Guyon, violonistes, et Benjamin Alunni, baryton, l’ensemble a très vite séduit par l’originalité de ses programmes et sa constante curiosité à retrouver un répertoire encore oublié. L’ensemble Les Monts du Reuil a participé à l’enregistrement du deuxième volume de Transcriptions d’Accentus, direction Laurence Equilbey, pour le label Naïve, sorti en novembre 2006. L’ensemble Les Monts du Reuil proposera, à partir de 2008, la recréation mondiale du premier Cendrillon de l’histoire de la musique écrit en 1759 par Jean-Louis Laruette et Louis Anseaume, dans une mise en scène de Christian Duchange de la compagnie l’Artifice (molière 2005). L’ensemble Les Monts du Reuil collabore avec Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola, un des plus éminents représentants de la danse contemporaine, sur un spectacle intitulé La Camargo. Concert enregistré par Radio Classique Salle Pleyel Président : Laurent Bayle Notes de programme Éditeur : Hugues de Saint Simon Rédacteur en chef : Pascal Huynh Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Maquettiste : Ariane Fermont 13 Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 14 Afin de dynamiser la vie musicale parisienne, le ministre de la culture et de la communication a souhaité que la Salle Pleyel retrouve, après rénovation, sa vocation à accueillir les plus grandes formations symphoniques françaises et étrangères, à travers une programmation ouverte à toutes les formes de musique. À cet effet, la Cité de la musique, établissement public placé sous la tutelle du ministère de la culture et de la communication, a pris à bail la Salle Pleyel pour une durée de cinquante ans. Désormais, la Cité de la musique assure la gestion de la Salle Pleyel par l’intermédiaire d’une filiale associant la Ville de Paris. La saison 2006/2007 comprend cent cinquante concerts. Quatre-vingts d’entre eux sont programmés par la filiale de la Cité de la musique et couvrent un large spectre (baroque, symphonique, opéra en concert, musique de chambre, jazz, musique du monde, variétés…). L’Orchestre de Paris, résident permanent, présente pour sa part ses cinquante concerts parisiens et l’Orchestre Philharmonique de Radio France propose une vingtaine de programmes. La filiale de la Cité de la musique est subventionnée par le ministère de la culture et de la communication ainsi que par la Ville de Paris. Elle reçoit également le soutien de mécènes privés. La Société Générale est son partenaire principal. Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 15 Salle Pleyel Prochains concerts DU DIMANCHE 1ER AU VENDREDI 27 AVRIL DIMANCHE 1ER AVRIL, 17H London Symphony Orchestra Valery Gergiev, direction Igor Stravinski Symphonies d’instruments à vent Claude Debussy La Mer Prélude à l’après-midi d’un faune Igor Stravinski Le Sacre du printemps MERCREDI 4 AVRIL, 20h JEUDI 5 AVRIL, 20h Orchestre de Paris David Zinman, direction Yefim Bronfman, piano Wolfgang Amadeus Mozart Concerto pour piano et orchestre n° 24 Béla Bartók Le Prince de bois (Poème chorégraphique) VENDREDI 20 AVRIL, 20h Erik Truffaz, trompette Patrick Muller, piano et claviers Marcello Giuliani, contrebasse Marc Erbetta, batterie et comme artistes invités : Ed Harcourt et Nya, chant MERCREDI 25 AVRIL, 20h JEUDI 26 AVRIL, 20h Avec le soutien de Takeda Pharmaceutical Company MARDI 3 AVRIL, 20H Orchestre National d’Île-de-France Yoel Levi, direction Itamar Golan, piano Natsuko Inoue-Golan, piano Ambroise Thomas Ouverture de Mignon Francis Poulenc Concerto pour deux pianos et orchestre Hector Berlioz Symphonie fantastique Orchestre de Paris Chœur de l’Orchestre de Paris Jean-Claude Casadesus, direction Les Musiciens du Louvre - Grenoble Didier Bouture, Geoffroy Jourdain, chefs Marc Minkowski, direction de chœur Olga Pasichnyk, soprano ( Bellezza) Anna Bonitatibus, mezzo-soprano (Piacere) Baïba Skride, violon Annick Massis, soprano Nathalie Stutzmann, alto (Disinganno) Stefano Ferrari, ténor (Tempo) Modeste Moussorgski Une nuit sur le mont Chauve Georg Friedrich Haendel Piotr Ilitch Tchaïkovski Il Trionfo del tempo e del disinganno Concerto pour violon et orchestre Francis Poulenc Salve Regina VENDREDI 13 AVRIL, 20h Gloria SAMEDI 14 AVRIL, 20h VENDREDI 6 AVRIL, 20h Production Orchestre National d’Île-de-France. Alain Bashung VENDREDI 27 AVRIL, 20h Ute Lemper voyage... Ute Lemper, voix Vana Gierig, piano Mark Lambert, guitare Don Falzone, basse Todd Turkisher, batterie Le bar du hall est ouvert une heure avant le début du concert et pendant l’entracte. Le bar du foyer, en fond de parterre, est ouvert pendant l’entracte. Un point de vente harmonia mundi vous accueille dans le hall. Il est ouvert une heure avant le concert, pendant l’entracte et à l’issue du concert. Les partenaires média de la Salle Pleyel Photo couverture © Tiphaine Treins | Imprimeur SIC | Imprimeur France Repro | Licences 7503078, 7503079, 7503080 Limited. Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 16 a c claurence e n equilbey tus 7 ANS DE DÉCOUVERTES DISCOGRAPHIQUES 1 2 3 1 transcriptions 2 vivaldi, schubert, wagner, ravel, prokofiev... AVEC brigitte engerer [2006] 2 transcriptions barber, mahler, bach, chopin, ravel, debussy... [2003] 3 liszt via crucis, harmonies poétiques et religieuses AVEC brigitte engerer NOUVEL ALBUM [2007] 4 5 7 8 4 haydn les sept dernières paroles du christ AVEC sandrine piau, ruth sandhoff, robert getchell, harry van der kamp akademie für alte musik-berlin [2006] 5 north sibelius, rautavaara, stenhammar... AVEC eric ericson [2006] 6 brahms un requiem allemand AVEC sandrine piau, stéphane degout brigitte engerer, boris berezovsky [2004] 6 7 schoenberg friede auf erden, farben, kammersymphonie... AVEC ensemble intercontemporain, jonathan nott [2005] 8 dusapin requiem(s) AVEC ars nova [2000] 9 poulenc figure humaine [2001] 9 wwww.naiveclassique.com Accentus 31 mars pleyel:Accentus 31 mars 26/03/07 11:50 Page 17