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ENTREPRISES ET RÉGIONS
MIDI-PYRÉNÉES
PME À SUIVRE
Les couettes Dodo
se mettent au vert
Le fabricant mosellan de couettes et d’oreillers
développe de nouveaux produits « écologiques »
et modernise en permanence son outil de production.
L’entreprise Dodo, à SaintAvold (Moselle), en collaboration avec un de ses fournisseurs, la société
allemande Advansa, a mis
au point une fibre en polyéthylène téréphtalate (PET),
recyclé à partir de bouteilles
d’eau minérale, pour le
garnissage de ses couettes
et oreillers. « L’innovation
consiste à rendre ce type
de fibre, qui existe déjà pour
le tissage, ultra-gonflant
pour le rendre utilisable
dans notre process.
Ce produit est aussi performant que celui, issu du
pétrole, que nous employions,
mais qui, selon une récente
étude, réduit de 70 % son
impact environnemental »,
explique Marc Cerf,
codirigeant du groupe
familial, qui emploie
550 salariés sur quatre sites
et a réalisé pour l’exercice
2010-2011 un chiffre d’affaires de 82 millions d’euros,
dont 13 % à l’export.
Ce nouveau mode de
production, étendu à tous
les articles distribués
en grand magasin, vente
par correspondance,
en grande surface, dans les
réseaux de détaillants
sous marque propre (70 %)
et sous des marques de
distributeur, a retenu l’attention du groupe hôtelier Accor.
« Ces produits moins lourds
facilitent le travail des femmes
de ménage et ils sont recyclables. Ils entrent donc dans
le cadre du concept d’“écobedding” développé dans la
chaîne des hôtels Mercure »,
souligne Marc Cerf.
Déjà, en 2007, Dodo avait
innové en lançant la Dodo
Box, qui réduit l’encombrement des couettes emballées
à 40×40 centimètres, contre
50×70 centimètres auparavant. Ce système de pliage
et de compactage permet
des gains de place dans
les linéaires et chez
les utilisateurs, et permet
d’économiser 50 % de
matériaux d’emballage.
Et, récemment l’entreprise,
après deux ans de recherche
JEUDI 1er MARS 2012 LES ECHOS
Le constructeur de centrales hydroélectriques vient d’acheter un fabricant indien pour
se développer dans le pays, où il compte déjà une trentaine de commandes. Il prévoit
de doubler son chiffre d’affaires grâce aux nouveaux marchés des pays émergents.
L’électricien Mecamidi part
à l’assaut du marché indien
e constructeur et exploitant de
centrales hydroélectriques
Mecamidi, à Toulouse, poursuit son internationalisation. Il
vient de prendre 55 % de HPP
Energy India à Delhi (les 45 % restants demeurant aux mains des
trois fondateurs), qui fabrique des
petites centrales hydroélectriques
d’une puissance maximale de
5 mégawatts. Il apportera sa maîtrise technologique à sa nouvelle
filiale, rebaptisée Mecamidi HPP,
pour qu’elle fabrique des centrales
hydroélectriques de moyenne
puissance jusqu’à 50 mégawatts.
Mecamidi veut en faire l’un des
premiers fabricants indiens de
centrales et il portera son effectif
de 70 à 100 salariés d’ici à deux
ans. « L’hydroélectricité se développe rapidement dans le nord de
l’Inde, où nous avons obtenu une
trentaine de commandes pour un
chiffre d’affaires de 20 millions
d’euros en 2012, explique Jean
Zekri, président-directeur général
de Mecamidi. Quand nous serons
bien implantés comme fabricant,
nous essaierons de devenir gestionnaire de centrales. »
Le groupe investit 4 millions
d’euros dans l’achat et le développement de sa filiale indienne
après avoir obtenu 3 millions de
prêts d’Oséo, de la Caisse d’Epargne et de la Société Générale.
attendant le prochain renouvellement des concessions. Il maintient
toutefois son bureau d’études à
Toulouse, où il vient d’embaucher
cinq personnes.
L
REPÈRES
Chiffre d’affaires :
82 millions d’euros.
Effectifs : 550 salariés
sur 4 sites.
Production : 25.000 oreillers
et 20.000 couettes par jour.
et développement, a mis
au point un surmatelas
anti-transpirant qui s’intercale entre le matelas et
le drap pour un meilleur
confort de l’utilisateur.
Dans le même temps,
le fabricant lorrain s’est doté
d’un nouveau système de
gestion des 5.000 références
en catalogue lui permettant
de gagner en réactivité
en garantissant un délai
de livraison d’une semaine,
voire sous 24 heures en
dépannage. Il y a deux ans,
le groupe a investi 6,5 millions
d’euros dans l’amélioration
de ses outils de soufflage
et de cardage pour accroître
sa productivité de 20 %.
Aujourd’hui ce sont
20.000 couettes et
25.000 oreillers qui sortent
quotidiennement des ateliers.
Créé en 1937 en Moselle
par la famille Hanau, Dodo
est aujourd’hui contrôlé
par Marc Cerf et Didier
Hannaux, qui l’ont repris
en 2009 après en avoir
assuré la direction depuis
une dizaine d’années.
L’entreprise lorraine a
procédé, entre 2004 et 2007,
à plusieurs opérations
de croissance externe
en prenant le contrôle
des Etablissements
Drouault, au Mans (Sarthe) ;
Delerue, à Saint-Martinde-Crau (Bouches-du-Rhône),
et Lasson, à Fontaineau-Pire (Nord).
PASCAL AMBROSI
CORRESPONDANT À NANCY
EN BREF
Réindustrialisation en vue
pour les « Lejaby » à Bourg-en-Bresse
Le démarrage d’une activité de confection portée par Assya Hiridjee,
ex-directrice de collection chez Princesse Tam-Tam, sera annoncée
cet après-midi à Bourg-en-Bresse (Ain) par cette dernière
accompagnée d’Arnaud Montebourg. La cinquantaine d’emplois
en CDI, qui avaient été envisagés à Yssingeaux (Haute-Loire) seront
proposés à la centaine d’ex-salariés de Lejaby de Bourg-en-Bresse
qui ont été licenciés en 2010 lors de la fermeture du site. L’activité
qui démarrerait à la fin de l’été fournirait la marque de vêtements
féminins « made in France » Monette lancée par Assaya Hiridjee,
dont la première collection sortira début 2013.
Haute-Vienne : reprise du travail à l’usine
d’Albany menacée de fermeture
Les salariés de l’usine Albany-Cofpa à Saint-Junien (Haute-Vienne),
menacée de fermeture avec plus de 130 suppressions de postes
à la clef, doivent reprendre le travail aujourd’hui, sans que le plan
social soit remis en question. La fermeture du site spécialisé dans
le tissage avait été annoncée le 23 février. Les salariés occupent l’usine,
où la direction a fait bloquer les machines à l’aide de cadenas.
L’inspection du travail a établi un procès-verbal d’entrave pour défaut
d’information et de consultation sur la mesure d’arrêt de la
production. Albany International, groupe américain spécialisé
dans les tissus techniques, notamment pour l’industrie papetière,
emploie 4.300 personnes dans onze pays.
Le premier tramway nouvelle génération
en Amérique latine sera un Translohr
La société du Métro de Medellin (Colombie) a attribué le marché
du matériel roulant pour la future ligne de tramway d’Ayacucho
au Groupe LOHR. Ce contrat, d’un montant de 42 millions d’euros,
porte sur la fourniture de 12 tramways sur pneus Translohr
de 39 mètres, capables de transporter 300 passagers. La fréquentation
attendue est de 85.000 passagers par jour sur 5 kilomètres pour
une mise en service mi-2014. Le financement du projet, sous forme
de prêt, est assuré par l’Agence française de développement (AFD).
CENTRE
Doubler le chiffre d’affaires
DR
16
Turbine Pelton, utilisée dans les centrales hydroélectriques de Mecamidi.
Avant l’Inde, il s’est implanté au
Brésil en achetant en 2008 le fabricant de turbines Bee Turbinas Wirz
près de Porto Alegre, qui emploie
70 salariés. Sa prochaine étape sera
la Chine, premier marché mondial
de l’hydroélectricité devant l’Inde.
Mecamidi réalise 60 % de son chiffre d’affaires à l’international. Il a
dix filiales dans le monde, notamment en Italie, en Espagne et en
Bulgarie, et il en ouvrira trois autres
en Roumanie, au Canada et en
Indonésie cette année.
En France, Mecamidi réalise
essentiellement de la maintenance car les installations neuves
d’hydroélectricité sont rares, en
Outre la fabrication de centrales,
Mecamidi prend des participations
dans les installations hydroélectriques : il investit avec des soutiens
bancaires 12 millions d’euros en
2012 dans la construction pour son
compte de centrales en France, en
Italie et en Roumanie, et 60 millions
de dollars au Vietnam et au Laos.
Ces nouveaux marchés et son
implantation en Inde doivent lui
permettre pratiquement de doubler son chiffre d’affaires consolidé
en 2012, à 55 millions d’euros contre 29 millions en 2011 avec un
résultat d’exploitation de 10 %. Il
emploie 230 salariés, dont 100 en
France, et fait travailler des soustraitants. Il s’est diversifié dans l’installation de centrales photovoltaïques en toiture en créant en 2009 sa
filiale Mecamidi Solar, basée à
Montpellier et à Toulouse, dont
l’effectif est ramené actuellement
de 80 à 40 salariés à cause de la division par deux des tarifs de rachat de
l’électricité solaire, qui a fait chuter
le secteur.
LAURENT MARCAILLOU
CORRESPONDANT À TOULOUSE
Urbania-Adyal et Citya s’allient dans un pacte sans modifier leur capital.
Ces deux spécialistes du service immobilier se rapprochent du numéro deux, Nexity.
Immobilier : pacs de raison
entre Citya et Urbania
N
i fusion ni prise de participation. C’est un « gentleman’s
agreement » qu’ont signé
Nicolas Jacquet et Philippe Briand,
présidents des groupes UrbaniaAdyal et Cytia. Ces deux acteurs de
la gestion immobilière (syndic,
gérance, transaction, location) se
rappro chent du duo de tête
emmené par Foncia, qu’Eurazeo a
racheté 1 milliard d’euros l’an
passé, et Nexity, filiale de BPCE.
Le nouvel ensemble gère
600.000 lots (logements) de copropriété et en administre
150.000 autres. Les deux sociétés
réalisent environ 100 millions
d’euros de chiffre d’affaires et
emploient 1.500 salariés chacune.
Les deux groupes conservent leurs
marques respectives.
Dans la forme, une association,
baptisée « Odyssée », travaillera
aux synergies entre les deux entités. « Ce rapprochement nous offre
une taille suffisante pour négocier
sur nos achats », résume Philippe
Briand, PDG de Citya, par ailleurs
député-maire (UMP) de SaintCyr-sur-Loire, près de Tours
(Indre-et-Loire).
BRETAGNE
Cinq entreprises regroupent leurs livraisons auprès de Carrefour
afin de réduire leurs coûts de transport et leur empreinte carbone.
Moderniser le fonctionnement
Principal chantier commun : la
mise en place d’un système d’information. « Nos outils sont dépassés, inspirés d’une logique comptable. Aujourd’hui, nos clients doivent
pouvoir consulter leurs comptes,
connaître l’état de leurs biens, émettre des messages, dialoguer avec nos
équipes », indique Philippe Briand,
qui chiffre cette rénovation entre 6
et 9 millions d’euros. « Le gigantes-
que chantier de la remise aux normes énergétiques des logements sera
plus facilement abordé à deux »,
ajoute Nicolas Jacquet.
180
Le nombre d’agences que
regroupera la nouvelle entité.
Les 180 agences des deux groupes sont aussi complémentaires
d’un point de vue géographique.
Ancienne filiale du Crédit Lyonnais, Urbania, propriété du fonds
d’investissement français IPE
depuis 2010, est prédominant en
Rhône-Alpes et en Ile-de-France.
Citya couvre principalement le
Grand Ouest, Paca et l’est de la
France. Leur objectif est de mieux
s’implanter dans le Sud-Ouest et
en Bretagne. « Nous procéderons à
des arbitrages sur certains doublons », précise Nicolas Jacquet.
Adyal, du groupe Urbania, devrait
ainsi être mis en avant pour
l’immobilier d’entreprise.
Ce métier de la gestion immobilière reste encore très atomisé.
Citya, par exemple, consacre de
10 à 15 millions par an pour acheter de petits cabinets d’administrateur. De son côté, UrbaniaAdyal mise plutôt sur un
déploiement de ses services de
gestion d’immobilier d’entreprise
en Europe.
STÉPHANE FRACHET
CORRESPONDANT À TOURS
Agroalimentaire : cinq industriels mettent
leurs transports dans le même panier
L
e conserveur de pâtés Hénaff,
le fabricant de chips Altho, la
conserverie de poissons Chancerelle, le transformateur de produits de la mer Furic et le biscuitier
Locmaria, sont à l’origine de la
création du nouveau GIE Les
Chargeurs de la Pointe de Bretagne à partir duquel ils commencent à mettre en commun les
livraisons de leurs produits auprès
des enseignes de la distribution.
« Le gain est consistant puisque
nous diminuons de l’ordre de 30 %
le coût du poste transport de nos
entreprises très éloignées des principales zones de consommation.
Avant cet accord, les camions quittaient nos usines avec un charge-
ment toujours incomplet, ce qui
générait des surcoûts importants », explique Jean Jacques
Hénaff, le président de ce GIE.
Opérationnel depuis octobre dernier, il a déjà permis la mutualisation de 1.500 palettes de produits
alimentaires.
Généraliser le concept
Trois fois par semaine, un même
camion passe donc dans les usines
adhérentes pour charger la marchandise ensuite livrée sur deux
plates-formes du groupe Carrefour situées dans le nord de la
France et dans le Bordelais. « Ce
distributeur est le premier a avoir
accepté de nous suivre, nous négo-
cions maintenant avec d’autres
enseignes pour couvrir progressivement l’ensemble du territoire »,
continue Jean-Jacques Hénaff.
La mise en œuvre de ce regroupement n’est pas simple, il faut
notamment que le distributeur
accepte de recevoir en même
temps des produits venant de plusieurs fournisseurs. Les cinq
membres du GIE expédient à ce
jour uniquement des produits
secs, mais vont prochainement
s’engager dans le frais, en espérant
attirer de nouveaux adhérents
situés dans le Grand Ouest.
Soucieuses de maintenir
l’emploi en Bretagne, une région
qui souffre de son éloignement des
principales zones de consommation, les collectivités territoriales
apportent leur concours aux Chargeurs de la Pointe de Bretagne. Les
communautés de communes de
l’extrême ouest Bretagne et le conseil régional ont en effet financé les
études de faisabilité du GIE. Car il
s’agit d’une première. D’après
Jean-Jacques Hénaff, il n’y a pas
d’autre exemple de regroupements d’entreprises régionales
pour optimiser les livraisons.
« C’est dommage, conclut-il, car les
camions circulant sur les routes de
France sont en moyenne remplis à
60 % de leurs capacités. »
STANISLAS DU GUERNY
CORRESPONDANT À RENNES