CLASSE DE 3e Raising the flag, Joe Rosenthal, 1945, photographie
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CLASSE DE 3e Raising the flag, Joe Rosenthal, 1945, photographie
CLASSE DE 3e Raising the flag, Joe Rosenthal, 1945, photographie, Associated Press. 05 : 18 min Période historique : XXe siècle Grand domaine artistique : Arts du visuel Thématique : Arts, États et pouvoir I – Contexte Joe Rosenthal (1911-2006) 00 : 10 min Joe Rosenthal est né à Washington D.C., États-Unis, de parents russes. Autodidacte, il découvre l’art de la photographie pendant la grande crise des années 1930. En 1932, il intègre le journal San Francisco News en tant que journaliste photographe. Réformé en raison de sa mauvaise vue, il couvre la Seconde Guerre mondiale pour l’Associated Press. Photographe de guerre, il suit l’armée américaine dans la campagne du Pacifique, notamment Guam en 1944. Le 15 février 1945, Joe Rosenthal arrive sur l’île d’Iwo Jima avec la première vague d’assaut. La bataille d’Iwo Jima 00 : 50 min Iwo Jima est une petite île de 9 kilomètres sur 4. Sa conquête est emblématique du redressement américain et de l’extrême violence de la guerre du Pacifique. Menés par le général Kuribayashi, près de 20 000 Japonais fanatisés affrontent 80 000 Américains. La conquête est très lente ; les marines ne progressent que de 50 à 500 mètres par jour. Les pertes sont considérables : 20 000 victimes du côté japonais, plus de 6 800 soldats américains tués et 15 000 blessés. C’est la bataille du Pacifique la plus meurtrière pour les États-Unis. Un tiers des marines tués pendant la Seconde Guerre mondiale meurt à Iwo Jima. Une photographie de guerre 01 : 31 min Raising the flag est une photographie de guerre rapidement publiée dans les journaux américains. Elle met en scène six soldats qui hissent un drapeau américain sur le mont Suribachi, le 23 février 1945. À cette date, la conquête de l’île n’est pas terminée. Mais pour les Américains qui suivent l’évolution de la bataille dans les journaux, cette photographie symbolise la victoire toute proche. La spontanéité de la scène n’est pas totale, car l’auteur est informé de son imminence et il se tient prêt à l’immortaliser. Néanmoins, Rosenthal s’est toujours défendu d’avoir fait poser les soldats. II – Analyse de l’œuvre La composition 02 : 08 min Cette photographie en noir et blanc est prise vers midi. Rosenthal se tient debout sur quelques pierres pour prendre ce cliché. La vue est ainsi horizontale. L’image possède une construction pyramidale presque parfaite, avec une ligne de fuite constituée par la hampe improvisée. L’auteur reconnaît avoir eu beaucoup de chance : « Le ciel était couvert, mais un peu de soleil a éclairé presque directement le drapeau. » Cela donne une impression de sculpture à la photographie. Les soldats foulent un sol dévasté par la guerre, mais le regard s’élève peu à peu vers le drapeau et la lumière. 1 CLASSE DE 3e Le redressement des États-Unis 02 : 46 min La force de cette photographie repose sur le mouvement ascendant du drapeau américain. Les six soldats unissent leurs forces pour hisser les couleurs du Stars and Stripes. « Le tuyau de vingt pieds était lourd, ce qui signifiait que les hommes ont dû forcer pour le mettre sur pied. C’est ce qui crée cette impression d’action », explique Joe Rosenthal. Ce cliché souligne la solidarité de groupe qui unit les camarades d’une même unité. Il signifie que l’Amérique parvient toujours à se relever du désastre, mais il ne dit rien de la violence des combats. Une icône du patriotisme américain 03 : 17 min Ce cliché met en scène six soldats. Le marine à l’extrême gauche de la photo est Ira Hayes, un Indien de l’Arizona. L’homme à côté de lui, Franklin Sousley, vient du Kentucky. Rene Gagnon, deuxième à partir de la droite, est originaire du New Hampshire, mais d’ascendance canadienne. Le marine à genoux, et à l’extrême droite, est Harlon Block du Texas. Les deux soldats en arrière-plan sur la photo sont John Bradley, Wisconsin, et Michael Strank, un Pennsylvanien, fils d’immigrants tchécoslovaques. Seuls Hayes, Gagnon et Bradley survivent à la bataille. III – Portée de l’œuvre Une image de propagande 03 : 57 min L’engouement pour cette photographie tient en partie à la puissance de la propagande américaine en pleine guerre du Pacifique. Malgré l’extrême violence de la bataille d’Iwo Jima, les autorités veulent mettre l’accent sur une Amérique triomphante qui renaît toujours de ses cendres. Le président Roosevelt décide d’utiliser cette image, ainsi que celle des trois survivants, pour lancer le septième emprunt de guerre. Rapatriés aux États-Unis, Hayes, Gagnon et Bradley parcourent tout le pays pour récolter près de 26 milliards de dollars. Un succès phénoménal 04 : 28 min La photographie est reproduite sur trois millions et demi d’affiches en faveur de l’emprunt américain, sur 137 millions de timbres et sur des millions de cartes postales. En 1945, elle est couronnée par le prestigieux prix Pulitzer du journalisme. Elle est la première photographie à remporter ce prix l’année même de sa prise. Elle sert aussi de modèle à Felix DeWeldon pour deux monuments mémoriaux d’Iwo Jima : celui du cimetière national d’Arlington en Virginie, et celui de Washington, inauguré en 1954. En octobre 2006, Clint Eastwood utilise cette photographie pour l’affiche de son film Mémoires de nos pères ; il y relate le destin des six marines. 2