Should I stay or should I go?
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Should I stay or should I go? Rester ou partir : l’immobilier au cœur d’un choix stratégique White Paper | Should I stay or should I go? Editorial L’immobilier entre dans une nouvelle ère ! Le marché de l’immobilier professionnel connaît un véritable bouleversement : le volume des surfaces vacantes dans les grands quartiers d’affaires n’a jamais été aussi important et de nombreux immeubles de bureaux continuent à s’ériger sans pour autant trouver preneur. Ce paradoxe ne serait-il pas le reflet de forces contraires ? Les considérations qui président aux choix d’implantation et d’aménagement s’opposent bien souvent, voyant s’affronter des enjeux financiers, RH, d’image et de productivité, qui relèvent de plus en plus de décisions stratégiques. Un tel constat interpelle et suscite quelques interrogations. Comment les grands utilisateurs font-ils évoluer leur vision de l’immobilier ? Les critères « classiques » de définition de stratégie immobilière ont-ils muté ? Sommaire Editorial.....................................................................................3 Un arbitrage appréhendé trop souvent du strict L’immobilier entre dans une nouvelle ère !........................ 3 point de vue financier.......................................................................22 Un choix nécessairement corrélé aux évolutions urbaines.....................................................................................6 Des choix d’implantation guidés par l’extension des villes.................................................................................................... 6 Les tendances de marché poussent à la spécialisation des territoires.............................................................................. 10 Pour un aménagement plus adapté aux nouvelles aspirations de ses occupants........................................ 14 Une démarche trop souvent motivée par la seule recherche d’économies........................................................... 22 L’immobilier : nouveau vecteur d’image de l’entreprise............................................................................. 24 La prise en compte des évolutions sociologiques et technologiques dans la décision de déménager............................................................................ 26 Le travail à distance : perte de liens sociaux ?.............. 27 Rester ou partir ? Une équation complexe, transverse Les évolutions technologiques continues expliquent en à l’entreprise…................................................................................... 30 grande partie la récente évolution des modes de travail.............................................................................................. 14 Remerciements................................................................... 33 Revoir son aménagement, une décision à forts impacts ......................................................................................... 16 Dans la continuité de la professionnalisation du monde de l’immobilier d’entreprise, nous sommes convaincus que les choix immobiliers des grands utilisateurs sont en pleine mutation. Notre conviction est que les stratégies immobilières des entreprises doivent être le fruit d’une réflexion globale impliquant une grande diversité d’acteurs au sein de l’entreprise voire de ses partenaires extérieurs. Cette réflexion ne se réduit pas à la seule localisation, mais doit prendre en compte l’aménagement, reflet de véritables tendances sociétales. De fait, l’immobilier du XXIe siècle doit s’inscrire dans la stratégie globale des entreprises, en devenant un levier d’image, de bienêtre et de productivité au travers d’enjeux multiples qui dépassent largement les seules considérations financières. Le sacro-saint calcul de ROI doit être repensé pour intégrer les impacts immatériels et intangibles mais très puissants d’un choix immobilier. Contacts................................................................................. 34 Espaces dynamiques et espaces de convivialité ou postes attribués et bureaux fermés ?......................... 18 La transformation de la fonction immobilière............. 20 2 White Paper | Should I stay or should I go? Should I stay or should I go? | White Paper 3 Nous vous proposons, à travers cette réflexion, un aperçu des principaux enjeux qui guideront les choix immobiliers de demain ainsi qu’un aperçu des acteurs impliqués et impactés qui, bien souvent, offrent des visions différentes. Cette réflexion est étayée par une enquête BearingPoint réalisée au cours du mois d’avril 2014 auprès de 70 salariés occupant des secteurs privés et publics sur la perception de l’immobilier d’entreprise. Les sujets abordés dans ce questionnaire portaient sur l’échange et la flexibilité, la variété et la qualité des services proposés, et sur l’écologie et la durabilité. L’étude est articulée autour d’une première analyse d’un certain nombre de tendances (évolutions urbaines et orientations marché, évolutions sociétales et technologiques, tendances en termes d’aménagement) et de deux points de vue (celui du collaborateur et celui de l’entreprise) permettant de dégager des lignes de fond en matière d’orientations immobilières des grands utilisateurs, présentées en synthèse. Le débat ne fait que commencer… Olivier Chappert Associé BearingPoint 4 White Paper | Should I stay or should I go? Should I stay or should I go? | White Paper 5 Un choix nécessairement corrélé aux évolutions urbaines Des choix d’implantation guidés par l’extension des villes Le phénomène d’élargissement et d’annexion administrative des territoires limitrophes s’est institutionnalisé. Les projets du Grand Paris, du Grand Lyon, de Lille Métropole, Nantes Métropole, entre autres, témoignent de cette volonté de créer des nouvelles zones de développement afin d’accueillir les lieux du pouvoir, que ce soit au niveau économique (établissements financiers, d’assurance et d’immobilier), politique (administrations publiques, ambassades/ consulats,…) ou culturel. La centralité ne serait plus reléguée au centre géographique et historique des villes, ni aux quartiers d’affaires centraux. Désormais ce sont au-delà de ces frontières que sont produits les bureaux. Les notions de parcs d’activités, de campus ou de centres d’affaires sont toujours au cœur des politiques d’aménagement du territoire. Il faut également avoir à l’esprit que la stratégie de localisation des entreprises prend en compte leur appartenance plus ou moins forte à l’économie d’un territoire et à l’écosystème que celle-ci engendre. Les entreprises se localisent donc en prenant en compte leur insertion dans un réseau d’entreprises. 6 White Paper | Should I stay or should I go? C’est ce qu’on appelle des clusters, des pôles de compétitivité, des technopoles, entre autres dénominations et qui sont autant de programmes stratégiques pour les entreprises concernées, permettant de constituer de véritables réseaux d’affaires. De même, elles peuvent avoir créé avec le temps un bassin d’emplois spécialisés dans lequel elles recrutent et qu’elles contribuent à faire vivre (notion de labour pooling en économie industrielle). Déménager peut donc, dans certains cas, générer des difficultés de recrutement. De façon plus indirecte, une des externalités positives des clusters est également la création de liens sociaux entre employés de différentes entreprises à travers leurs loisirs (sorties, clubs de sports...) ou leur famille (crèches et écoles...). Ces liens peuvent contribuer à la diffusion de l’information et de la connaissance, à l’apparition de projets communs, ou encore à la dynamique du marché du travail. L’offre d’équipements d’un territoire peut donc jouer dans les décisions stratégiques des entreprises, même si ces questions ne sont pas encore toujours bien prises en compte. En effet, l’offre de services périphériques et externes à l’entreprise demeure le premier critère de choix des personnes interrogées dans l’étude BearingPoint pour la localisation de leur lieu de travail, tout comme la présence d’autres services comme les restaurants (59% des répondants), les commerces (38%) et les infrastructures sportives (32%). L’offre de services périphériques et externes à l’entreprise (commerce, restaurants et infrastructures sportives) est le premier critère de choix des répondants à l’enquête. Should I stay or should I go? | White Paper 7 L’OFFRE DE SERVICES PÉRIPHÉRIQUES ET EXTERNES À L’ENTREPRISE DEMEURE LE PREMIER CRITÈRE DE CHOIX DES SALARIÉS POUR LA LOCALISATION DE LEUR LIEU DE TRAVAIL 74% Dessertes 10% Commerces 9% Insfrastructures sportives 12% Institutions culturelles Très important 7% 3%4% 12% 32% Restauration Important 27% 29% 7% 19% 39% 24% SEUL LE RESTAURANT D’ENTREPRISE SE DÉGAGE COMME UN SERVICE INDISPENSABLE AU SEIN DE L’ENTREPRISE 24% 27% Moyennement important 39% Peu important Crèche 7% 15% 19% 26% Restaurant d’entreprise ou restaurant inter-entreprises 3% 17% 15% Conciergerie Très important 37% #" 14% !" 9% Important 12% 14% 21% 16% 28% 16% 26% 28% Moyennement important Peu important 17% 9% 30% 23% Pas important Source : Livre Blanc Immo, BearingPoint - 2014 Pas important Source : Livre Blanc Immo, BearingPoint - 2014 %&'" En ce qui concerne, à proprement parler, les services aux entreprises, seul le restaurant d’entreprise se dégage comme indispensable au sein de l’entreprise, avec 36% des interrogés qui le jugent très important. 50% des salariés réclament également des salles permettant la pratique du sport, ou a minima des vestiaires et des douches. Les autres services tels que la conciergerie ou la crèche ne sont pas jugés très pertinents à mettre en place au sein de locaux. 8 White Paper | Should I stay or should I go? $&'" (&'" )&'" !&'" *&'" +&'" Cet élargissement de la ville ne pourra voir le jour sans des modifications profondes sur les systèmes de transport. Tout comme le RER dans les années 60-70 a contribué au développement du quartier d’affaires de la Défense, le Métro du Grand Paris a vocation à rapprocher les territoires limitrophes et à créer les conditions nécessaires à l’émergence de nouveaux quartiers d’affaires. A ce titre, la qualité des dessertes de transports en commun, notamment, est jugée très importante par 74% des répondants. Should I stay or should I go? | White Paper 9 Les tendances de marché poussent à la spécialisation des territoires Au-delà des comportements échappant à toute rationalité, les décisions immobilières des entreprises sont stratégiques et dépendent notamment de l’activité de l’entreprise, de sa politique RH, de l’accessibilité du territoire ou de l’image qu’elle souhaite véhiculer. L’opportunité majeure qu’apporte le développement de nouveaux territoires est celle de la spécialisation fonctionnelle, à savoir la séparation spatiale des différentes étapes de production de l’entreprise. Le phénomène d’élargissement des villes, traduction spatiale de la volonté des villes d’accentuer leur rayonnement. Tout utilisateur connaît, dans son processus de fabrication d’un produit (et dans une moindre mesure un service), la mise en jeu de diverses activités : gestion, finance, recherche et développement, communication, etc. Chacune de ces activités est soumise à des besoins en surface en immobilier tertiaire différents. L’entreprise a alors le choix de localiser différemment ses activités selon l’évaluation faite des affinités liées à leur spécialisation sectorielle, l’accessibilité des territoires et la proximité souhaitée à un bassin de main d’œuvre ou de clientèle. Par ailleurs, cette multiplication des étapes de production peut s’accompagner aussi par une externalisation de certaines activités qui étaient auparavant intégrées dans l’entreprise au profit d’une focalisation sur son cœur de métier (c’est le cas de l’externalisation des fonctions supports). Le phénomène d’élargissement des villes, traduction spatiale de la volonté des villes d’accentuer leur rayonnement, a tendance à favoriser l’intégration des activités économiques les plus rémunératrices, en centre-ville alors que les activités les moins créatrices de valeur sont reléguées en périphérie. Deux variables expliquent cette fragmentation territoriale : le coût du foncier et le coût de la main d’œuvre. Les activités de pilotage et de coordination tout comme la main d’œuvre très qualifiée se localisent au centre-ville alors que les activités de support, moins rémunératrices et nécessitant de la main d’œuvre moins qualifiée seront localisées en périphérie. 10 White Paper | Should I stay or should I go? Toutefois, certains territoires se spécialisent autour d’un domaine d’activité afin de concentrer des expertises et des compétences (formation, recherche et production) à haute valeur ajoutée. C’est notamment le cas du plateau de Saclay qui regroupera à la fois des instituts de formation de haut niveau, des laboratoires de recherche privés et publics notamment. L’élargissement des villes et les modifications qui en découlent dans les processus de production des entreprises ont accentué le phénomène de spécialisation spatiale, de « clusterisation » avec des centralités secondaires mais spécialisées. Ainsi, le territoire urbain se trouve fragmenté et polycentrique tout en renforçant la position de référence du centre-ville. Il serait donc erroné de penser que la production des bureaux en périphérie des villes va engendrer un affaiblissement des centresvilles. Les rapports économiques entre le centre et la périphérie n’ont fait que s’accentuer depuis les cinquante dernières années malgré un développement urbain fort des périphéries, que ce soit en matière de logement, de transports en commun ou d’immobilier tertiaire. Les logiques du marché immobilier l’emportent face aux désirs des utilisateurs, qui sont alors contraints d’adapter leur chaîne de production en fonction du coût de l’immobilier. Toutefois, en dépit de ce phénomène d’étalement urbain, utilisateurs comme investisseurs continuent à convoiter les zones centrales (au sens géographique) pour leurs sièges sociaux notamment, en quête d’une adresse de prestige. Cette situation conduit à une grande tension entre l’offre et la demande. Nous sommes face, d’une part, à des investisseurs qui, dans leurs stratégies de rendements immobiliers, concentrent leurs capitaux dans les territoires où le risque est le moindre, c’est à dire en centreville. Pour ce cas, le Triangle d’Or parisien est l’exemple le plus emblématique. D’autre part, des Grands Utilisateurs qui continuent à focaliser leurs recherches de surfaces dans ce même territoire, en quête d’adresses de prestige, près des lieux du pouvoir. Par ailleurs, 51% des répondants à l’enquête privilégient une localisation de leur entreprise en centre-ville et 36% dans un Quartier Central d’Affaires. Cette tendance démontre que les salariés souhaitent aujourd’hui que leur entreprise soit parfaitement intégrée à leur cadre de vie au sens large, professionnel et extra-professionnel. 51% des répondants à l’enquête privilégient une localisation de leur entreprise en centre-ville et 36% dans un Quartier Central d’Affaires. Should I stay or should I go? | White Paper 11 LES RÉPONDANTS PRIVILÉGIENT UNE LOCALISATION DE LEUR ENTREPRISE EN CENTRE-VILLE OU DANS UN QUARTIER CENTRAL D’AFFAIRES Un quartier périphérique en devenir 13% Un Quartier Central d’Affaires 36% Concernant la localisation géographique de votre entreprise, privilégiezvous : "Par ailleurs, 51% des répondants privilégient une localisation de leur entreprise en centre-ville et 36% dans un Quartier Central d’Affaires" 51% Un centre-ville Source : Livre Blanc Immo, BearingPoint - 2014 Au-delà des enjeux globaux des entreprises franciliennes, avec la financiarisation de l’immobilier, les immeubles sont devenus des actifs. L’immobilier est désormais considéré comme un coût variable. Ainsi, les entreprises cherchent à mieux connaître leur patrimoine immobilier afin de pouvoir actionner des leviers d’amélioration : renégociation des baux, arbitrages, regroupements de sites, réaménagements internes, maîtrise des consommations énergétiques, recherche de loyers plus attractifs… 12 White Paper | Should I stay or should I go? Should I stay or should I go? | White Paper 13 Pour un aménagement plus adapté aux nouvelles aspirations de ses occupants Les évolutions technologiques continues expliquent en grande partie la récente évolution des modes de travail Ces dernières années, le monde de la téléphonie, des systèmes d’information et des réseaux a évolué de façon considérable. L’offre de téléphonie fixe ou mobile est en pleine mutation, avec des prix de forfait à la baisse et une généralisation de « l’illimité ». Les systèmes d’information, au travers d’ordinateurs portables sont de plus en plus mobiles et les serveurs deviennent virtuels avec l’avènement du cloud. Les accès aux réseaux, libres ou sécurisés en fonction de leur utilité, se simplifient et deviennent disponibles partout. Enfin, les équipements de type smartphones qui concentrent sur un device unique l’accès à la téléphonie, l’e-mail, internet, les albums photos, la discographie, etc. se sont répandus autant dans la sphère privée que professionnelle. 14 White Paper | Should I stay or should I go? Sur la base de ces évolutions technologiques, la notion d’espaces de vie évolue et englobe tous les espaces auxquels nous avons accès et que nous utilisons, que ce soit pour nos activités privées ou professionnelles : la maison, la voiture, les transports (aéroports, gares, métro, …), les espaces publics (administrations, parcs, musées, …), les espaces de travail (les entreprises, les écoles, les bibliothèques, et les espaces de co-working, …). Aujourd’hui, les offres de produits et de services permettent d’organiser nos activités indépendamment du lieu. Tous nos espaces de vie sont donc connectés, voire même interconnectés et pourraient être qualifiés d’« Espaces de vie 2.0 ». En effet, les propriétaires intègrent maintenant toutes ces évolutions technologiques dans leurs offres d’espaces : les nouveaux immeubles d’habitation incluent désormais, à côté de la prise téléphone et du câble TV, la fameuse prise réseau RJ45. Voire même, dans le tableau électrique, une place pour une box internet, téléphone, TV, Wifi. Quant aux immeubles professionnels, les bornes Wifi sont disséminées partout ainsi que les relais de réseau mobile pour que le téléphone portable « passe partout ». Il devient donc difficile de cerner qui propose quel service entre le propriétaire et le fournisseur de services, mais surtout qui en prend la responsabilité, non seulement en termes de qualité du service mais surtout en termes de sécurité. Should I stay or should I go? | White Paper 15 Pour cela, et à l’instar des organisations qui se sont développées dans les années 90 dans le domaine notamment du développement de solutions informatiques On-Shore, Near-Shore et Off-Shore1, apparaissent maintenant des regroupements d’espaces de vie : •O n-Work : espaces au sein de l’entreprise pour leurs collaborateurs ou leurs visiteurs •N ear-Work : solutions d’espaces partagés pour les collaborateurs moyennant rémunérations (Regus, Nexity, Mutinerie ou Peartrees, la SNCF ou les compagnies aériennes avec des espaces pour leurs clients) •O ff-Work : espaces de vie du quotidien (logement, voitures) ou les solutions mobiles comme l’IPad, le smartphone, etc. Les évolutions observées à la fois au niveau technologique mais aussi en termes d’offres de produits et de services dans les différents espaces de vie expliquent en grande partie les transformations récentes dans le rapport au travail : l’organisation d’une journée de travail entremêle désormais des activités personnelles et professionnelles… avec bien évidemment des implications sur l’aménagement. Revoir son aménagement, une décision à forts impacts Il s’agit là de dépasser le simple cadre immobilier, et d’aborder le projet comme une vraie transformation pour l’entreprise, fédératrice, mobilisatrice et énergisante. Aujourd’hui les espaces personnels permettent une gestion plus souple du temps de travail, les aménagements des entreprises s’adaptent, devenant désormais un élément différenciant, signe de modernité. De fait, les espaces de bureaux et leurs aménagements sont repensés avec de nouveaux concepts où le lieu de travail devient un lieu à usages multiples facilitant la convivialité, le travail et les réunions en équipe, mais aussi stimulant la créativité pour des populations fréquemment en télétravail. Ces évolutions incontournables à court terme, dont les fondements résident dans une plus grande mobilité des collaborateurs, vont avoir plusieurs incidences. D’une part, le middle-management va devoir s’adapter à ces transformations avec des équipes qui ne seront plus physiquement présentes en permanence sur le lieu de travail. D’autre part, l’aménagement même du lieu de travail devra prendre en compte une flexibilité des espaces : espaces de convivialité, de réunion, télé-présence, postes non affectés, etc.. Les stratégies en termes d’aménagement nécessitent une implication de nombreuses directions de l’entreprise (Immobilier, IT, RH, Communication, Marketing, Achats, …) afin de répondre aux questions suivantes : •Quelles valeurs sont partagées, quel niveau d’ambition est fixé, quels objectifs sont à atteindre dans un nouvel environnement de travail ? • Quels liens de proximité entre les équipes et quels impacts en termes d’organisation ? • Quels modes de travail et quels impacts en termes d’aménagement ? • Quels services, quels usages par population, et quels impacts en termes de technologies ? C’est à l’aune des réponses à ces questions que se dessinent aujourd’hui les nouveaux aménagements et espaces de travail où s’opposent un certain nombre de tendances avec leurs partisans et détracteurs. Ces tendances sont caractérisées par 5 enjeux clés : partage et transversalité, image véhiculée par l’entreprise, ouverture vers l’extérieur, bien-être et confort, et enfin, flexibilité. 5 enjeux clés : partage et transversalité, image véhiculée par l’entreprise, ouverture vers l’extérieur, bienêtre et confort, et enfin, flexibilité. Aujourd’hui, les collaborateurs sont à la recherche d’un lieu de travail toujours plus intégré à leur cadre de vie et l’entreprise demeure plus que jamais une organisation sociale. Ces nouveaux besoins sont nourris par la recherche de bien-être mais également de confiance et de créativité. Ainsi, les aménagements intérieurs et la localisation du lieu de travail participent de manière directe et indirecte à la motivation, et donc à la productivité des collaborateurs. 1 On-Shore : prestataires chez le client ; Near-Shore : prestataires locaux ; Off-Shore : prestataires à l’étranger 16 White Paper | Should I stay or should I go? Should I stay or should I go? | White Paper 17 Espaces dynamiques et espaces de convivialité ou postes attribués et bureaux fermés ? Un peu d’histoire nous permettra d’appréhender les évolutions de l’environnement de bureau et les dernières tendances : à l’origine, les bureaux individuels favorisent et valorisent le travail intellectuel mais ne stimulent pas les besoins du travail en équipe. Dès les années 50 en Allemagne, les bureaux « paysagers » reflètent les aspirations de collaboration de l’organisation mais s’avèrent parfois contre-productifs à grande échelle. A partir des années 70, les Pays-Bas s’engagent dans des organisations qui, tout en restant en « paysager », constituent des équipes ou des groupes de 10 à 20 personnes mais des problèmes de concentration et de réunion persistent. Dans les années 80 en Scandinavie, apparaissent de nouveaux concepts qui associent la possibilité de faire cohabiter des espaces « paysagers », des espaces de concentration individuelle et des espaces d’échange. En général, la moitié de l’ensemble de ces espaces reste en permanence inoccupée. A la même période aux Etats-Unis, se développe en parallèle le concept de lean office faisant émerger la notion de postes partagés ou postes dynamiques, des postes de travail non affectés permettant à chacun de choisir son poste en fonction de son activité. Ce concept a été favorisé par l’avènement des nouvelles technologies et de leur mobilité. Nous constatons aujourd’hui une tendance de fond d’évolution vers les espaces dynamiques combinés à des espaces de convivialité et des « box » où les collaborateurs peuvent s’isoler. Cette tendance, favorisée par un effet de mode, un facteur d’image et des gains en termes d’espace (et donc de coûts) n’en suscite pas moins un certain nombre de critiques. Les exemples de mise en œuvre de ce type d’aménagement poussée à l’extrême ne manquent pas, tels que l’intégration des espaces de détente dans les espaces mêmes de travail (tables de ping-pong, billards, etc.) au détriment de la concentration et donc de la productivité. Leur pertinence dans un contexte professionnel peut être discutée. Les effets secondaires indésirables de ces aménagements ne doivent pas être négligés dans le cadre d’un lieu qui doit, avant tout, permettre à chaque collaborateur de réaliser le travail attendu. Comme toujours après l’effet tendance, un rééquilibrage entre le tout open space et les bureaux fermés est en train de s’opérer, pour permettre l’optimisation d’un concept de postes dynamiques qui présente bien des avantages sur le plan de la communication, de l’échange et sous l’angle économique. 18 White Paper | Should I stay or should I go? LES COLLABORATEURS PLÉBISCITENT LES ESPACES DE TRAVAIL PARTAGÉS (OPEN SPACE OU BUREAUX PARTAGÉS) Bureaux individuels fermés "près de 90% des sondés plébiscitent les espaces de travail partagés (open space ou bureaux partagés)" 10% Pour vous, quel type d’aménagement intérieur vous paraît le plus adapté à l’exercice de votre activité ? Bureaux partagés (jusqu’à 4 postes de travail) 44% Open space 46% Source : Livre Blanc Immo, BearingPoint - 2014 Les sondés de l’étude BearingPoint expriment un besoin de modularité des espaces et de flexibilité des aménagements intérieurs. Ainsi, alors que 57% des répondants placent la dimension fonctionnelle des locaux comme prioritaire à leurs yeux, près de 90% des sondés plébiscitent les espaces de travail partagés (open space ou bureaux partagés) sans nécessité d’attribution nominative des postes de travail pour plus de la moitié d’entre eux. De même, si une frontière perceptible entre les équipes doit être conservée, 72% des salariés la souhaitent mince et perméable. C’est pourquoi, la fonctionnalité des espaces de travail passent, pour la majorité des personnes interrogées, par des aménagements intérieurs favorisant les interactions et les échanges entre les collaborateurs. Cela peut se traduire par la mise en place de lieux de rencontres plus nombreux (salles de réunions improvisées, espaces détente,…), de salles multi-usages (réunion, décision, visioconférence,…) ou d’aménagements spécifiques (portes coulissantes, cloisons escamotables,…). 90% des sondés plébiscitent les espaces de travail partagés (open space ou bureaux partagés). Should I stay or should I go? | White Paper 19 La transformation de la fonction immobilière Son rôle devient désormais celui de « chef d’orchestre » sachant impliquer les différentes parties prenantes et concilier les enjeux sociaux, financiers et d’image. Une direction immobilière doit pouvoir être au fait de ces nouvelles tendances d’aménagement car il s’agit d’un sujet complexe et varié qui demande un sponsorship important impliquant les membres de la Direction Générale. Son rôle devient désormais celui de « chef d’orchestre » sachant impliquer les différentes parties prenantes et concilier les enjeux sociaux, financiers et d’image. En outre, la direction immobilière doit également être en mesure d’accompagner ces changements importants qui engagent l’entreprise. Le mouvement de professionnalisation de la fonction immobilière est donc amorcé dans les entreprises. Engagé par les plus grands groupes, on peut s’attendre à ce que le mouvement se propage. La gestion des projets, la gestion locative, la gestion de contrats de prestation, face à un marché mature, sont autant de compétences qui se développent au sein de ces nouvelles directions protéiformes. Une des conséquences pourra résider dans une redéfinition du rapport de forces entre propriétaires et preneurs, en faveur du preneur. En effet, jusqu’à récemment, les propriétaires - bailleurs bénéficiaient d’une expertise immobilière souvent bien supérieure à celle des entreprises. Après avoir considéré l’immeuble dans sa dimension principalement financière pendant plusieurs années, nous commençons à observer un mouvement de repositionnement des projets immobiliers au cœur des fonctions de l’entreprise : finances et stratégie, mais aussi ressources humaines, marketing et communication, Instances Représentatives du Personnel (CHSCT et CE), métiers opérationnels, actionnaires et services juridiques, entre autres. 20 White Paper | Should I stay or should I go? Should I stay or should I go? | White Paper 21 Un arbitrage appréhendé trop souvent du strict point de vue financier Une démarche trop souvent motivée par la seule recherche d’économies Sur un marché immobilier tertiaire en berne, avec près de quatre millions de m² de surface de bureaux vacants en Ile-de-France au deuxième trimestre 2014, et dans le cadre de recherche constante d’économies, les entreprises sont nombreuses à considérer le déménagement de leurs collaborateurs vers de nouveaux locaux comme une opportunité de réduction des coûts immobiliers. La grande majorité des décisions de déménagement de locaux est motivée par l’étude d’indicateurs et de ratios financiers. Force est de constater qu’avec le coût croissant de l’immobilier, la première impulsion à l’origine de l’étude de l’opportunité de déménager résulte de l’analyse des coûts immobiliers supportés par l’entreprise et de leur comparaison avec les loyers pratiqués sur le marché immobilier. 22 White Paper | Should I stay or should I go? En adoptant un tel raisonnement, les entreprises font peser le poids de leur décision de quitter leurs locaux pour de nouvelles destinations, sur la seule situation du marché immobilier au moment de l’analyse. En effet, un marché immobilier favorable aux « preneurs » induira de réelles opportunités de gains financiers. A l’inverse, un marché immobilier favorable aux bailleurs dissuadera les entreprises de prendre une telle décision. Si l’argument financier est important dans un tel choix, celui-ci ne peut pas rester le seul critère de décision de partir. Une analyse financière aussi poussée soit-elle ne permettra pas de prendre en compte des éléments d’analyse de nature qualitative qui peuvent impacter fortement le fonctionnement de l’entreprise et donc sa performance. S’il est vrai que le changement de locaux est souvent synonyme de réduction de coûts, de plus en plus d‘entreprises profitent de cette opération pour repenser leur fonctionnement sur la base d’un constat habituellement partagé : les salariés passent de moins en moins de temps à leur poste de travail fixe au profit d’activités plus collaboratives ou nomades. Should I stay or should I go? | White Paper 23 L’immobilier : nouveau vecteur d’image de l’entreprise L’IMMOBILIER D’UNE ENTREPRISE FAIT PARTIE DE SA CARTE D’IDENTITÉ Le changement de locaux représente une opportunité d’améliorer l’image de l’entreprise en offrant aux collaborateurs un cadre de travail agréable, attractif, varié et stimulant. Cela peut aussi favoriser le recrutement de talents d’une part et permettre de communiquer davantage sur les valeurs de l’entreprise vis-à-vis de l’extérieur d’autre part. Outre la recherche d’économies, les projets de déménagement sont donc souvent perçus comme une opportunité de façonner une « vitrine » au travers de laquelle le lieu de travail incarne les valeurs de l’entreprise et prend en compte les évolutions des modes de travail. Le déménagement constitue dès lors, au-delà d’une source d’économies, un levier stratégique pour fédérer les équipes et communiquer vers l’extérieur. L’étude BearingPoint pointe, à ce sujet, l’importance croissante portée à l’aménagement des espaces de travail offerts aux collaborateurs ; près de 90% des personnes interrogées considèrent que l’immobilier d’une entreprise est un élément constitutif de sa carte d’identité. A ce titre, les répondants à l’enquête ont notamment cité Google comme entreprise emblématique pour ses aménagements. Il est étonnant de constater ici que l’entreprise mentionnée spontanément par près de la moitié d’entre-eux a fait le pari d’aménagements extrêmement innovants et audacieux (espace hamacs, toboggans, cabines de téléphériques) et propose une grande diversité d’espaces de travail à ses collaborateurs alors que les projets de réaménagements vers des bureaux ouverts ou partagés nécessitent souvent un accompagnement important pour dépasser les a priori négatifs. L’exemple de Google s’explique par son secteur d’activité et son positionnement. Cet aménagement constitue une vitrine lui permettant de démontrer sa capacité à être en permanence à la pointe des nouvelles tendances et de sa volonté de maintenir son image de start-up. Plutôt non Non, pas du tout 2% "Près de 90% des personnes consièdèrent que l'immobilier d'une entreprise fait partie de sa carte d'identité" 9% Pour vous, l’immobilier fait partie intégrante de la carte d’identité d’une entreprise ? Plutôt oui 42% Oui, tout à fait 47% Source : Livre Blanc Immo, BearingPoint - 2014 Au-delà des aménagements, la visibilité extérieure de l’entreprise est un autre élément constitutif de sa carte d’identité. En effet, plutôt que de disposer de quelques plateaux au sein d’une des tours de La Défense dilués parmi d’autres entreprises, par exemple, ne vaut-il pas mieux rechercher un immeuble unique, certes moins flexible, mais fédérateur d’une identité forte au niveau de l’entreprise ? Aussi, 53% des personnes ayant répondu à l’enquête sont sensibles à la présence du logo de leur entreprise en façade. Enfin, 78% des personnes interrogées estiment que les locaux d’une entreprise et leur localisation constituent un critère de choix dans le cadre d’un recrutement. 91% DÉCLARENT ÊTRE SENSIBLES À LA « VÉTUSTÉ » DU BÂTI "91% déclarent être sensibles à la « vétusté » du bâti" Concernant l’immeuble en tant que tel, êtes-vous sensible aux caractéristiques ”physiques” du bâtiment hébergeant votre entreprise ? 100% 80% 60% 40% 20% 0% Type de bâtiment (immeuble haussmannien, plateau(x) de bureaux,...) Vétusté du bâtiment Oui Non Architecture spécifique Logo visible en façade Ne sais pas Source : Livre Blanc Immo, BearingPoint - 2014 24 White Paper | Should I stay or should I go? Should I stay or should I go? | White Paper 25 La prise en compte des évolutions sociologiques et technologiques dans la décision de déménager Un déménagement doit également être l’occasion pour l’entreprise de démontrer sa capacité à s’adapter aux nouveaux modes de travail qui évoluent souvent plus rapidement que la durée d’un cycle immobilier. Dans une société de plus en plus mondialisée, la relation de proximité avec ses clients est un facteur clef de différenciation sur de nombreux marchés. Les décideurs doivent désormais prendre en compte la mobilité de leurs collaborateurs amenés à travailler au plus près des clients de l’entreprise. Dans le même sens, les problématiques abordées nécessitent souvent des compétences transverses. Pour y répondre, les entreprises constituent des équipes projets composées de profils aux compétences très pointues et complémentaires. Ces équipes ad hoc n’ont vocation à exister que durant les projets pour lesquels elles ont été constituées. L’évolution des métiers, stimulée et accentuée par ces changements, a conduit ces dernières années à une révolution des modes de travail, initialement centrés autour du mode transactionnel et du mode expertise, vers de nouveaux modes très usités aujourd’hui comme le mode projet, le mode réseau ou le mode business partner. Afin de favoriser le travail collaboratif, la conception des espaces de travail pourra prévoir des espaces facilement ré-aménageables afin de modifier la configuration des locaux selon les besoins ponctuels tels que des projets menés pour une durée déterminée. C’est ainsi que de plus en plus d’entreprises aménagent des « plateaux projets » afin de permettre à des collaborateurs de services différents de s’installer à proximité le temps du projet à mener. La prise en compte de ces évolutions permettra à l’entreprise de bénéficier de retombées en termes de réduction de surface totale qui sont réelles. Cependant, la contrepartie nécessaire des espaces partagés que sont notamment les bulles ou les salles projet diminue l’impact du gain attendu. Il ne doit donc pas être l’unique critère de choix dans la décision. 26 White Paper | Should I stay or should I go? Le travail à distance : perte de liens sociaux ? Afin d’encourager la flexibilité des modes de travail, de plus en plus d’entreprises réfléchissent à la mise en œuvre de mesures permettant aux collaborateurs de travailler « hors les murs » de l’entreprise. LE TÉLÉ-TRAVAIL OU LE E-WORKING, ADAPTÉ À L’ACTIVITÉ DES COLLABORATEURS Le télétravail est-il adapté à votre activité ? 5% 19% 76% Ne sais pas Non "Plus de 75% des personnes interrogées jugent que le télé-travail ou le e-working est adapté à leur activité" Oui Source : Livre Blanc Immo, BearingPoint - 2014 Une telle politique doit être mûrement réfléchie avant sa mise en œuvre. En effet, une entreprise proposant à ses collaborateurs le travail à distance doit être en mesure de créer et de maintenir un sentiment d’appartenance à l’entreprise, tout en diminuant leur présence au sein des locaux. Le rôle même des locaux d’une entreprise est en grande partie remis en cause. L’ensemble des messages formels et informels véhiculés dans les locaux de l’entreprise par les supports de communication, mais également par les contacts formels et informels entre collaborateurs sont fortement atténués dans le cas du travail à distance. Certaines grandes entreprises qui ont tenté l’expérience du travail à distance font marche arrière en exigeant que leurs collaborateurs reviennent travailler dans les locaux de l’entreprise. Tel est le cas de Yahoo dont la PDG, Marissa Mayer, a décidé de bannir le télétravail de son entreprise. Dans le mémo envoyé à ses salariés, Jackie Reses, Responsable des ressources humaines de Yahoo précise : « Travailler chez Yahoo ne dépend pas seulement de l’exécution de vos tâches quotidiennes. Cela repose également sur les interactions et les expériences qui sont exclusivement possibles dans nos bureaux ». Le télétravail, souvent vanté comme le meilleur moyen de concilier vie familiale et vie professionnelle et qui permettrait de réduire les coûts de transports ainsi que la pollution, représente un autre risque pour l’entreprise : la disparition du sentiment d’appartenance des collaborateurs à l’entreprise. Should I stay or should I go? | White Paper 27 Dans ce contexte, les entreprises vont devoir relever un nouveau défi : développer et maintenir un sentiment d’appartenance entre des collaborateurs qui, tout en travaillant ensemble à distance, ne partagent pas nécessairement de lieux de rencontre physique. La réponse à un tel défi pourrait venir du développement et de l’animation d’une communauté forte sur les réseaux sociaux d’entreprise à l’image de ce que de nombreuses marques font pour tisser des liens avec leurs clients. De nouveaux modes alternatifs doivent être repensés. L’ensemble de nos environnements réclament désormais une autonomie des salariés et des objectifs davantage fondés sur les résultats et non les moyens. C’est pourquoi, accepter de la part d’un manager que son collaborateur puisse décaler ses horaires pour un RDV personnel ou pour aller chercher ses enfants est une nouvelle étape à franchir tant d’un point de vue légal que managérial. Ainsi, la décision de déménager ses locaux ne doit pas reposer sur la seule considération financière du loyer payé. Une réflexion plus large doit être menée par l’ensemble des fonctions de l’entreprise. La Direction des Ressources Humaines doit pouvoir participer à la réflexion, notamment par l’étude des conditions de travail qui correspondront le mieux au mode de fonctionnement de l’entreprise et qui permettront d’attirer les talents. Les Directions Marketing et Commerciale devront également être impliquées en veillant à ce que la démarche de déménagement prenne en compte l’image que l’entreprise souhaite donner aux yeux de ses clients et de l’ensemble des parties prenantes avec lesquelles elle interagit (enjeux environnementaux, technologies de pointe, traditionalisme …). Bien entendu, les attentes des collaborateurs devront être prises en compte en termes d’environnement de travail. Cela peut permettre de les faire adhérer au changement plus facilement. 28 White Paper | Should I stay or should I go? Should I stay or should I go? | White Paper 29 Rester ou partir ? Une équation complexe, transverse à l’entreprise… Rester ou partir ? L’équation pour répondre à cette question n’est pas la même pour chaque entreprise et dépend étroitement du poids relatif donné à chacune des forces contraires qui anime ce débat : adopter une vision purement économique ou prendre en compte les aspirations des collaborateurs en termes de localisation et d’aménagement (s’inspirant des nouveaux modes de travail liés aux dernières évolutions technologiques) ? S’inscrire dans une logique évolutive en intégrant les codes des nouvelles générations en matière de management et d’espaces de travail ou bien perpétrer un existant qui convient à des générations de collaborateurs qui sont encore là pour longtemps ? Les options retenues, on l’imagine aisément, sont lourdes de conséquences, et ne peuvent être prises qu’à l’aune de la stratégie de l’entreprise, de sa santé financière et de son contexte social. En effet une entreprise soucieuse de son cash pourra privilégier une option de relocalisation à court terme génératrice de gains substantiels sur les baux pris ; une entreprise souhaitant préserver avant tout la « paix sociale » évitera toute évolution en termes d’aménagement et de management, par exemple. Méfions-nous cependant des arbitrages qui préservent le court-terme mais obèrent l’avenir… nos deux exemples n’illustrent-ils pas le cas d’entreprises qui à moyen terme ne seront plus attractives pour les talents issus des nouvelles générations ou qui courent le risque de souffrir d’un déficit d’image, qu’elles paieront forcément cher à un moment ou à un autre ? 30 White Paper | Should I stay or should I go? De fait cette réflexion met en évidence que les problématiques de relocalisation et d’aménagement doivent être abordées selon un prisme à plusieurs facettes mêlant l’économique, les aspirations des collaborateurs, l’image de l’entreprise (notamment les aspects marque employeur), les modes de management et de travail. Cette approche transverse milite pour adresser les enjeux de relocalisation et d’aménagement comme de vrais projets de transformation stratégique à l’échelle de l’entreprise, et surtout à ne pas les circonscrire à des projets uniquement immobiliers, ce qui serait bien évidemment réducteur. La fonction immobilière n’est pas la plus impactée. En effet les fonctions telles que les RH, la finance et bien sûr la Direction Générale sont, en termes d’arbitrage, les plus concernées. La fonction immobilière a quant à elle un rôle moteur, fédérateur à jouer dans cette transformation, en endossant généralement la direction de projet, en forte interaction avec les autres fonctions concernées, et en assumant souvent de nouvelles responsabilités telles que la conduite du changement et le dialogue social avec les IRP. Ce nouveau positionnement va progressivement faire évoluer la fonction immobilière d’une fonction dite de support à un rôle d’allié de la Direction Générale en soutien de la stratégie globale de l’entreprise. Should I stay or should I go? | White Paper 31 Nous ne sommes qu’à l’aube d’un mouvement où les débats sur la localisation et l’aménagement vont devenir progressivement plus prégnants, portés en cela par l’arrivée sur le marché du travail des nouvelles générations, qui considèrent l’environnement de travail comme un critère majeur de choix de leur employeur… Gageons que dans ce contexte la fonction immobilière saura trouver la place qui lui incombe, au prix de sa propre transformation, qui passera forcément par une évolution à la fois de ses métiers et de ses compétences. A terme d’ailleurs, on peut s’interroger si le titre « fonction immobilière » n’est pas en soi limitatif et ne devra pas évoluer vers un libellé plus signifiant tel que « gestion des espaces et des environnements »… mais c’est un autre débat à venir, d’autant que la frontière avec les RH deviendra alors de plus en plus ténue et flottante… Entretemps la fonction immobilière telle que nous la connaissons doit faire ses preuves sur ces nouveaux projets de transformation, pour entreprendre sa mutation… La gageure est importante car la fonction immobilière devra être en outre en capacité de mobiliser et coordonner d’autres fonctions sur des enjeux essentiellement humains, sociaux et d’accompagnement au changement, qui vont vite s’avérer cruciaux pour la réussite de ces transformations. Remerciements Comité éditorial : Olivier Chappert, Michel Henocq Contributeurs : Ivan Biojo, Clément Boisset, Anaëlle Ledein, Brice Levasseur, Anne Toussaint Marketing et Communication : Laura Ta, Chrystel Pepin Lehalleur Conception graphique : Angélique Tourneux, Arlette Simon Ces nouveaux projets combinant les problématiques de relocalisation et d’aménagement sont finalement porteurs d’un souffle nouveau, après les projets dits d’efficacité opérationnelle, très axés sur la performance et les retours sur investissement, impulsés à l’aune de la crise. Ils ont pour vertu de concerner l’ensemble des collaborateurs et de rayonner sur un spectre de thématiques très vaste… et constituent une véritable opportunité pour la fonction immobilière d’écrire ses lettres de noblesse… 32 White Paper | Should I stay or should I go? Should I stay or should I go? | White Paper 33 Contacts Contacts France Olivier Chappert Associé +336 11 24 99 65 Autres contacts par pays : Allemagne Kai Wächter [email protected] +49 30 88004 9110 Autriche Andreas Unger [email protected] +43 664 8161944 Belgique Diederik Van Nieuwenhove [email protected] +32 2 639 59 15 Chine, Danemark, Italie, Pays Bas, Pologne, Turquie, Ukraine, Etats-Unis Patrick Palmgren [email protected] +46 733 211 639 Emirats Arabes Unis Riku Santala [email protected] +971 56 3507025 Finlande Mika Niemelä [email protected] +358 40 75200 27 34 White Paper | Should I stay or should I go? Irlande Peter Minogue [email protected] +353 418 1207 Maroc Jean-Michel Huet +336 21 72 78 44 [email protected] Norvège Erik Overrein [email protected] +47 951 89 685 Roumanie Christian Gurny [email protected] +49 30 88004 6270 Russie Natalia Krasnoperova +7 495 580 97 25 1482 [email protected] Royaume-Uni Angus Ward [email protected] +44 20 3206 9639 Suède Filip Rydman [email protected] +46 733 211 705 Suisse Patrick Maeder [email protected] +41 43 299 7321 Should I stay or should I go? | White Paper 35 www.bearingpoint.com © BearingPoint. All rights reserved.