LE QUATUOR À CORDES DE NOUVELLE

Transcription

LE QUATUOR À CORDES DE NOUVELLE
LE QUATUOR À CORDES DE NOUVELLE-ZÉLANDE AVEC PAUL MARLEYN
GARETH FARR (1968 – )
Te Tai-o-Rehua
Les termes Te Tai-o-Rehua proviennent de la langue
maorie et signifient « La mer de Tasman » – masse
d’eau tumultueuse qui sépare la Nouvelle-Zélande de
l’Australie. L’œuvre a été commandée par le Quatuor
Goldner et par l’Orchestre de chambre de NouvelleZélande en l’honneur du 21e anniversaire, en 2013,
soulignant l’amitié entre les villes jumelles de Wellington
et de Sydney.
Tout au long de sa vie, Gareth Farr a souvent vécu au
bord de la mer, cette mer qui, maintes fois, a influencé
ses compositions. Dans cette pièce, Farr utilise une
gamme inhabituelle comprenant des tierces mineures
et des secondes mineures qui contribuent à créer une
atmosphère sombre. Les mélodies sont construites
rythmiquement avec des longueurs de phrases
irrégulières donnant à l’œuvre un caractère imprévisible.
Et la nature hautement virtuose d’une grande partie de
la pièce offre un défi aux talents des musiciens.
© Roger Smith, 2016
JOSEPH HAYDN (1732 – 1809)
Quatuor à cordes en ré majeur, op. 71, no 2
Quand Haydn vient en Angleterre pour la première fois,
en janvier 1791, il apporte avec lui ses tout nouveaux
quatuors à cordes tirés de l’opus 64. L’imprésario
et violoniste Johann Peter Soloman amène Haydn
à Londres et fait figurer les nouveaux quatuors au
programme des concerts d’abonnement offerts, cette
année-là, aux Hanover Square Rooms de Londres. Pour
la première fois, Haydn exécute ses quatuors devant un
grand public au lieu de les interpréter dans l’intimité des
salons de l’élite viennoise.
Les répercussions en sont profondes. Un auditoire
et des salles de concert plus vastes réclament des
sonorités plus audacieuses. Lorsque Haydn retourne
à Vienne, en 1792, il se met à composer un nouvel
ensemble de quatuors en prévision de sa prochaine
visite à Londres. Ces morceaux (opus 71) font partie
des premiers quatuors destinés tout spécialement
aux spectateurs des Hanover Square Rooms. En tant
que telles, ces œuvres présentent des innovations
significatives par rapport aux quatuors précédents.
Chacune de ces pièces débute de manière saisissante;
les parties du premier violon sont hautement virtuoses
– elles reflètent la brillante technique de Soloman – et
les textures sont de conception quasi orchestrale. Dans
le cas du Quatuor à cordes en ré majeur, opus 71, no
2, un accord dramatique exécuté par toutes les cordes
annonce une brève et lente introduction offrant un fort
contraste avec le thème principal du premier mouvement
joué staccato.
© Roger Smith, 2016
NATALIE HUNT (1985 - )
Data Entry Groove
Natalie Hunt est une jeune compositrice, pianiste et
clarinettiste néo-zélandaise titulaire d’un baccalauréat
ès arts en sciences politiques et relations internationales
ainsi que d’un baccalauréat en composition musicale.
En 2009, elle a été nommée compositrice en résidence
de l’Orchestre national des jeunes de l’Orchestre
symphonique de Nouvelle-Zélande (OSNZ) et a
remporté le prix des jeunes compositeurs de l’OSNZ
attribué à son œuvre Rain II.
La pièce musicale, Data Entry Groove, a été commandée
par le Quatuor à cordes de Nouvelle-Zélande pour
son « Travelling Portmanteau ». Natalie Hunt précise
: « J’ai écrit Data Entry Groove alors que je travaillais
en qualité d’agent de soutien logistique aux côtés de
talentueux diplômés de différents domaines. C’est un
clin d’œil un peu ironique adressé à tous les employés
qui « s’échinent » et tiennent le choc à force de tasses
de thé et de rêves diurnes. »
© Roger Smith, 2016
FRANZ SCHUBERT (1797-1828)
Quintette à cordes en ut majeur, D.956, op. posth.
163
Le grandiose et profond Quintette à cordes en ut majeur
a été écrit au cours de la dernière année d’existence
du compositeur à la santé déjà chancelante (il avait 31
ans), en automne 1828. Mais rien ne laisse supposer
que, consciemment ou inconsciemment, il se préparait
à disparaître en écrivant une musique d’une conception
aussi noble et d’une grande invention mélodique. Durant
l’été précédant cette composition, la vie de Schubert
suit le schéma familier des rencontres culturelles
et sociales et le compositeur, entouré de ses amis,
fréquente les tavernes et notamment le Moonshine et le
Partridge. En octobre 1828, lui et un groupe de proches
parcourent environ 75 kilomètres à pied pour rejoindre
la ville d’Eisenstadt où se trouve la tombe de Haydn. De
retour à Vienne, Schubert commence d’autres leçons en
contrepoint. Au cours de l’année, trois maisons d’édition
lui demandent d’écrire des compositions. Cette activité
dépeint l’image d’un homme faisant face à la vie plutôt
que se préparant à faire ses adieux.
Bien que le quintette soit écrit en ut majeur, l’ambiguïté
tonale est présente dès le début, alors que les accords
d’ouverture oscillent entre les modes majeur et mineur.
Schubert crée immédiatement une notion d’espace qui
s’accompagne du sentiment d’une profonde attente. Le
second thème est tout aussi frappant. La tonalité est,
de manière inaccoutumée, en mi bémol, et le thème
est exécuté par les deux violoncelles, dont le large
registre ténor met au jour la palette sonore, romantique
que le quintette explore de façon si mémorable. Le
mouvement lent est éthéré, tissé autour d’une ample
mélodie semblant provenir d’un orgue dans les voix
médianes, ponctuées d’interjections aiguës au violon
et graves au violoncelle. Le Scherzo est fougueux,
presque sauvage, dans ses sections extérieures, avec
un remarquable trio central. Le finale est assuré, résolu,
associant un air de danse hongroise - enlevé – avec le
Geműtlichkeit (sentiment de bien-être) d’une mélodie
plus sentimentale d’un café viennois.
© Keith Horner, 2016
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