Monique Wittig

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Monique Wittig
Monique Wittig est née en Alsace le 13 juillet 1935. Elle fait ses études à la Sorbonne
dans les années 1950, et reçoit le Prix Médicis pour son premier roman, L’Opoponax,
publié par les Éditions de Minuit en 1964. En mai 1968, Monique Wittig s’engage
dans le mouvement de révolte étudiant et ouvrier et devient l’une des initiatrices du
Mouvement de libération des femmes (MLF). Elle participe, à partir d’octobre 1968, à
un des nombreux groupes qui formeront le MLF. C’est dans ce contexte qu’elle
termine Les Guérillères qui sera publiée en 1969. En mai 1970, elle cosigne avec Gille
Wittig, Margaret Stephenson (Namascar Shaktini) et Marcia Rothenburg, le premier
texte du mouvement féministe français dans le mensuel L’Idiot international,
« Combat pour la libération de la femme ».
Le 26 août 1970, en compagnie de quelques femmes, elle dépose à l’Arc de triomphe
de l’Étoile une gerbe à la femme du soldat inconnu – événement considéré comme le
geste fondateur du mouvement féministe en France. Elle porte la banderole : « Un
homme sur deux est une femme. »
En avril 1971, elle signe le Manifeste des 343 pour le droit à l’avortement, publié par
le Nouvel Observateur. En 1971, on la retrouve aux « Gouines rouges », premier
groupe lesbien constitué à Paris. Elle participe également aux « Féministes
Révolutionnaires » et collabore à la revue Questions féministes.
En 1973 elle publie Le Corps lesbien (traduit en anglais en 1975, The Lesbian Body), et en
1976, avec son amante Sande Zeig comme co-écrivain, Brouillon pour un dictionnaire
des amantes (traduit en anglais en 1979, Lesbian Peoples: Material for a Dictionary.) En
1976, Wittig et Zeig déménagent aux États-Unis.
C’est aux États-Unis que Wittig commence à écrire la plupart de ses essais
théoriques. Ses essais les plus célèbres datent de la fin des années 1970 et du début
des années 1980 : tel l’essai philosophique, The Straight Mind ou La Pensée straight et la
parabole, Les Tchiches et les Tchouches. La plupart de ses essais paraissent dans,
Questions féministes (revue française) et Feminist Issues (revue américaine). Elle traduit
ses essais du français à l’anglais et vice-versa. Elle traduit aussi Spillway de Djuna
Barnes sous le titre français de La Passion (elle avait déjà traduit en 1968 L’Homme
unidimensionel de Marcuse, et en 1974 les Nouvelles lettres portugaises des Trois Marias).
En 1985, elle écrit Le Voyage sans fin (une pièce de théâtre mise en scène par la
compagnie Renault-Barrault), et son dernier roman Virgile, non (paru aux Éditions de
Minuit).
Après son immigration aux États-Unis, elle obtient son doctorat avec une thèse
intitulée Le Chantier littéraire sous la direction de Gérard Genette, et devient
professeur de français et d’études féministes à l’Université d’Arizona en 1990.
L’ensemble de ses essais est publiés en 1992 sous le titre The Straight Mind.
En 1994, lors d’un colloque à l’Université de Kentucky, Wittig lit sa première œuvre
de fiction écrite en anglais, The Girl. C’est cette fiction, qui nourrit le scénario du film
réalisé par Sande Zeig. Pendant les années 1990, Wittig prépare la publication de ses
nouvelles dans une collection intitulée « Paris-la-Politique » (1999) et la traduction de
The Straight Mind en français, La Pensée straight (2001). À l’occasion de sa parution en
français, en juin 2011, Marie-Hélène Bourcier et Suzette Robichon organisent un
colloque international à Paris, en présence de Wittig et Zeig, celle-ci présentera à
cette occasion son film, The Girl. Les actes du colloque ont paru dans un livre intitulé
Parce que les lesbiennes ne sont pas des femmes (2002) sous la direction de Marie-Hélène
Bourcier et Suzette Robichon.
Monique Wittig meurt en janvier 2003. Des numéros spéciaux de revues, une
anthologie importante (On Monique Wittig, 2005) et un colloque à Harvard (coorganisé avec Yale) en décembre 2004 ont rendu hommage à ses contributions
inestimables à la littérature, aux études et aux théories lesbiennes, gaies et féministes.