Reebok - achACT

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Reebok - achACT
Bien dans mes baskets – J’agis pour les droits des travailleurs
Bien dans mes baskets
Profil d’entreprise
Janvier 2006
Reebok
Ça y est ! Après avoir conquis la place de second mondial à ses dépens, Adidas a racheter
Reebok, confortant ainsi sa position de challenger vis-à-vis de Nike.
Il est encore trop tôt pour dire si ce rachat aura une influence sur les engagements sociaux
des deux sociétés qui, c’est vrai, ont rapproché leurs stratégies ces dernières années.
Reste que Reebok a été un des premiers équipementiers sportifs à se doter d’un code de
conduite, créant du même coup une fondation Reebok pour les droits humains.
Investissement sérieux ou miroir aux alouettes ? En 2003, l’Indonésienne Dita Sari a
répondu courageusement à cette question. En refusant d’être lauréate de cette fondation elle
a clairement signifié que le rôle de Reebok n’est pas de décerner des prix mais de respecter
effectivement les travailleurs qui produisent
des chaussures pour son compte, jour après jour.
Rédaction : Ronny Hermosa
www.vetementspropres.be
Profil d’entreprise de Reebok – Janvier 2006
Bien dans mes baskets – J’agis pour les droits des travailleurs
1. HISTOIRE
Reebok International Ltd., dont le siège est situé
à Canton, Massachusetts aux Etats-Unis, est le
troisième créateur, concepteur et distributeur de
chaussures de sports, de fitness, de loisirs, de
produits Textiles et d'équipement dans l’industrie
mondiale du sport, après Nike et Adidas.
L'histoire de Reebok commence à la fin du 19e
siècle en Angleterre, continue en 1979 aux EtatsUnis, pour connaître une forte expansion au
niveau international à la fin des années 1980.
Aujourd'hui, les produits Reebok sont vendus
dans plus de 170 pays à travers le monde.
Reebok d'hier à aujourd'hui
La société à l'origine de Reebok, basée à Bolton
en Angleterre, est créée avec la volonté de servir
l’ambition des athlètes : courir plus vite ! C'est
ainsi, que dans les années 1890, Joseph William
Foster réalise les premières chaussures de sport
avec des pointes sur la semelle pour améliorer
l’adhérence lors de la course.
Jusqu'en 1895, il fabrique des chaussures de
façon artisanale, pour des coureurs de haut
niveau. Le succès aidant, J.W. Foster et Fils,
acquiert une clientèle internationale d'athlètes
renommés.
En 1958, deux des petits-fils du fondateur créent
à leur tour leur propre société, devenue célèbre
sous le nom de Reebok, du nom d'une Gazelle
africaine.
En 1979, Paul Fireman introduit les chaussures
Reebok en Amérique du Nord.
Reebok racheté par Adidas
Le 3 août 2005, les conseils
d’administration d’Adidas-Salomon AG et
deReebok International Ltd. parviennent à
un accord selon lequel Adidas achète la
totalité des actions de Reebok pour un
montant de 3,1 milliards d’euros. La
combinaison des deux marques est censée
accélérer la stratégie d’Adidas sur les
marchés des chaussures de sport et des
équipements sportifs. Les revenus cumulés
du nouveau groupe s’élèvent à 8,9
milliards d’euros pour 2004 (11,1 milliards
de $).
Cette manœuvre s’inscrit dans la volonté
d’Adidas de détrôner Nike et de devenir la
principale marque de sport dans le monde
en se concentrant sur la performance et la
présence internationale.
Ce rachat ne signifie pas pour autant que
Reebok va disparaître. La marque
continuera d’opérer sous le même nom
depuis son QG situé au Massachusetts.
L’aérobic comme fer de lance
Dès 1981, les ventes de Reebok dépassent 1,5
millions de US $. En 1982, Reebok présente la
première
chaussure
de
sport
conçue
exclusivement pour les femmes pratiquant un
nouveau type de gymnastique : l'aérobic.
C’est la Freestyle. Avec elle, Reebok anticipe trois
grandes tendances qui vont bientôt transformer
l'industrie de la chaussure de sport : l'aérobic,
l'émergence des femmes dans le sport et
l'utilisation des chaussures de sport dans la vie
de tous les jours. Une croissance explosive des
ventes s’ensuit, entretenue par l'élaboration de nouveaux produits et la création de
nouvelles catégories dans lesquelles Reebok prend le leadership. Les chaussures
d'aérobic quant à elles ne cessent d'évoluer au fil des collections.
À la fin des années 1980, Reebok commence à se développer fortement sur tous les
marchés. Les produits Reebok sont aujourd'hui vendus par un vaste réseau de point de
vente et de distributeurs indépendants.
Profil d’entreprise de Reebok – Janvier 2006
Bien dans mes baskets – J’agis pour les droits des travailleurs
Reebok imite Nike et se paie ses stars
À la fin des années 1990, Reebok fait le choix stratégique de lier sa marque aux athlètes
les plus prestigieux et talentueux à travers le monde, observant le succès fulgurant de
Nike qui joue cette carte dès le milieu des années 80’. Depuis plusieurs années
maintenant, Reebok se concentre sur des athlètes qui représentent le top dans leurs
disciplines.
Technologies
Reebok met l'accent sur la technologie et continue d'en intégrer dans ses modèles de
chaussures, en se concentrant sur l'amorti, la stabilité, la légèreté et pour le textile,
l'évacuation de la transpiration, la respirabilité et le confort.
2. CIBLE MARKETING
Reebok s’est récemment lancé dans une nouvelle
campagne marketing (la plus complète et
englobante depuis longtemps) qui tente de faire
le lien entre la culture hip-hop, le style de vie
urbain et le sport. C’est dans cet esprit que la
campagne « I am what I am » a surgi, jouant sur
des valeurs telles que l’authenticité et la forte
personnalité. L’image que cherche à véhiculer
Reebok à travers les stars sollicitées pour cette
campagne (Allen Iverson, Jay-Z, 50 cents ou
encore Yao Ming) est celle d’individus qui sortent
du lot parce qu'ils ont su rester fidèles à euxmêmes et parce qu’ils font les choses à leur
propre manière. Reebok voit son client type
comme un jeune cool et éveillé, revendiquant
une culture authentique et ayant de l’ambition.
3. LES CHIFFRES DE REEBOK
•
Ventes nettes : $ 3,785 milliards (2004) ; $ 3,485 milliards (2003), soit une
augmentation de 9%.
•
Bénéfices : $ 192,4 millions (2004) et $ 157,3 millions (2003), soit une augmentation de
22%.
•
Infrastructures : La plupart des produits Reebok sont confectionnés par des usines
indépendantes qui sont en général situées en dehors des Etats-Unis.
Cependant, Reebok fait produire une partie de son habillement et certains des éléments
utilisés dans ses chaussures par des fabricants indépendants situés aux Etats-Unis. En
outre, Reebok gère des usines à Indianapolis, en Indiana et à Mattapoisett dans le
Massachusetts qui fournissent des finitions pour l'habillement et les accessoires sous
licences sportives.
•
Nombre de fournisseurs : En 2004, selon la FLA, 41 usines produisent des chaussures
pour Reebok et 543 produisent de l’habillement sportif. Les principaux producteurs de
chaussures pour Reebok en 2004 sont situés en Chine 51%, en Indonésie 21%, au
Vietnam 17% et en Thaïlande 7%.
•
Personnel : Au 31 décembre 2004, le staff de Reebok comptait 9.102 employés.
•
Bourse : En 1985, alors qu'elle enregistre des ventes massives, Reebok fait son entrée à
la bourse de New York sous l’indice RBK.
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Bien dans mes baskets – J’agis pour les droits des travailleurs
4. LES ENGAGEMENTS DE REEBOK
POUR RESPECTER LES DROITS DES TRAVAILLEURS ET AMÉLIORER
LES CONDITIONS DE TRAVAIL DANS SES FILIÈRES DE PRODUCTION
CODES DE CONDUITE :
personnes chargées du monitoring interne
de Reebok partout dans le monde.
En 1988, Reebok a créé un département
des droits humains (« Human Rights
Department »).
Reebok a institué depuis 1992 une charte
sociale – « Human Rights Production
Standards » - applicables à tous ses
fournisseurs. Ce code ressemble au code
de la Fair Labour Association (FLA) et
s’appuie sur des conventions de l’OIT,
mais ne fait référence qu’à l’Article
premier de la Déclaration universelle des
droits de l’Homme.
Ce code reprend les grands critères
suivants : absence de répression envers
les
travailleurs,
principe
de
nondiscrimination, heures de travail d’une
durée raisonnable, pas de
travail forcé ni obligatoire,
octroi d’un salaire décent,
pas de travail des enfants,
liberté de s’associer et droit
de
bénéficier
d’un
environement de travail
respectant les normes de
santé et d’hygiène.
Dans le code de Reebok,
aucune
référence
n’est
faite au revenu minimum
vital.
Un code spécifique est retenu pour la
Chine qui ne reconnaît pas le droit de
former un syndicat indépendant (et qui
produit 83% des chaussures Reebok en
2002).
MONITORING :
Une particularité chez Reebok est que l’on
a séparé le monitoring qui concerne les
usines produisant les chaussures du
monitoring des usines qui fournissent les
vêtements de sport.
En 2003, le département des droits
humains comprenait une équipe de 23
Monitoring interne : En 2001-2002,
42% de ses sites de production de
vêtements et 63% de ses sites de
production de chaussures ont été audités.
La première visite de contrôle était
annoncée, le fournisseur étant alors
prévenu qu’il pourrait à l’avenir être
soumis à des visites inopinées.
De 2002 à 2003, les 41 usines produisant
des chaussures ont été contrôlées par
l’équipe interne de Reebok, tout comme
233 des 543 usines qui fournissent les
vêtements.
Monitoring externe et indépendant à
travers la FLA : Depuis 2001, la marque
est engagée dans un
espace de concertation
multipartite concernant le
monitoring
et
la
vérification indépendante,
la Fair Labour Association
(FLA).
La FLA est une coalition
entre
entreprises
multinationales
d’équipement de sport
(12
actuellement),
un
réseau d’ONG et 175
universités/écoles
supérieures
et
leurs
entreprises titulaires de licence. La FLA
s’occupe du contrôle externe indépendant
des conditions de travail dans les
entreprises adhérentes.
De 2002 à 2003, la FLA a effectué 2
vérifications auprès d’usines de confection
de chaussures et 20 inspections auprès de
fabricants de vêtements.
Le programme de monitoring de Reebok
inclut la mise en
place d’actions
correctives et d’assistance technique.
Lorsque des violations sont constatées sur
des sites de production, la marque finance
des programmes d’amélioration sur ces
sites pour accompagner un progrès social
chez ses fournisseurs.
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Bien dans mes baskets – J’agis pour les droits des travailleurs
Dita Sari refuse le prix de la
Fondation Reebok pour les droits humains
« En novembre 2003, j’ai été informée que j’avais été sélectionnée pour
recevoir le Reebok Human Rights Award.
J’ai pris très au sérieux cette récompense et j’y ai réfléchi profondément.
Nous avons finalement décidé de ne pas l’accepter ». (Refusant ainsi une
prime de US$ 50.000). « D’une part, c’est une sorte de récompense pour
le travail et la lutte continue que nous avons menés durant plusieurs
années. Mais, d’autre part, nous ne sommes pas dupes au sujet des
conditions des travailleurs qui produisent pour Reebok dans les pays en
voie de développement, comme l’Indonésie, le Mexique, la Chine, la
Thaïlande, le Brésil et le Vietnam.
En Indonésie, il y a cinq usines qui produisent pour Reebok. 80% des
personnes qui y travaillent sont des femmes. Toutes les usines sont des
Dita Sari
sous-traitants, souvent les commandes proviennent de sociétés sud-coréennes. Ces
travailleurs gagnent environ US $ 1,5 par jour et par conséquent, ils doivent vivre avec leurs
enfants dans des taudis, dans des conditions malsaines et submergés par la pauvreté. A côté de
cela, Reebok entasse des millions de dollars de bénéfices chaque année grâce au dur labeur de ces
travailleurs.
En 1995, j’ai été arêtée et torturée par la police après avoir organisé une grève suivie par 5000
travailleurs dans l’usine Indoshoes Inti Industry. Les travailleurs réclamaient une augmentation
salariale (ils ne recevaient que US$1 pour 8 heures de travail par jour), et le droit à des congés de
maternité. Cette usine était implantée dans la partie ouest de Java, et produisait des chaussures
pour Reebok et Adidas. J’ai vu de mes propres yeux comment les patrons de ces usines traitent les
travailleurs et recourent à la police pour réprimer les grévistes.
Nous pensons qu’accepter cet award n’est pas du tout approprié. Nous ne pouvons pas tolérer la
manière dont les multinationales traitent les travailleurs dans ces pays pauvres. Et nous espérons
que notre prise de position pourra contribuer à faire changer les conditions de travail dans les
usines fournissant Reebok ».
Dita Sari a 30 ans et est organisatrice du Front National pour
la Lutte des Travailleurs à Jakarta, en Indonésie. Elle est à
l’avant-garde des luttes d’étudiants et de travailleurs en
Indonésie depuis près de 10 ans et elle à été incarcérée et
battue à plusieurs reprises à cause de son activisme
courageux.
5. LA CAMPAGNE VÊTEMENTS PROPRES ET REEBOK
1998 : L’action « Défaut de fabrication » bat son
plein. Près de 50 000 étudiants de 12 à 25 ans
visitent l’exposition du même nom . Ils récoltent
quelque 12.000 chaussures de sport renvoyées
symboliquement à Adidas, Nike et Reebok pour
défaut de fabrication, accompagnant
ainsi
quelque 40.000 cartes de campagne. Leur
demandes : respecter les droits de l’Homme dans
le travail et accepter un contrôle indépendant.
Adresse de Reebok
CORPORATE HEADQUARTERS
Reebok International Ltd.
1895 J.W. Foster Boulevard
Canton, MA 02021
Site Internet :
http://www.reebok.com
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