Entre le Brésil et le Liban, quelque chose à réveiller
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Entre le Brésil et le Liban, quelque chose à réveiller
lundi 19 août 2013 Entre le Brésil et le Liban, quelque chose à réveiller Les Libanais dans le monde 5 Émigration Le consul du Liban à Rio, Ziad Itani, veut retrouver l’élan des années 40-50 du siècle dernier. Fady NOUN Bien installé dans le petit mais coquet bâtiment du consulat, Ziad Itani, consul du Liban à Rio de Janeiro, n’a qu’à traverser la rue pour se retrouver chez lui, dans une imposante villa qui a jadis servi de résidence à l’ambassadeur. Elle a besoin aujourd’hui d’une rénovation coûteuse, mais ce travail est constamment renvoyé à plus tard faute de fonds. Dans une cour devant le bâtiment, un banian aux racines plongeantes. D’un coin de ciel, entre la villa et l’immeuble qui la jouxte, surgit l’impressionnante statue du Christ-Roi veillant, les bras ouverts, sur l’immense baie de Rio. Fidèle aux orientations du président Michel Sleiman qui, au cours de son voyage officiel au Brésil, en avril 2010, avait demandé que la mémoire des années d’émigration soit préservée, le consul du Liban a entamé un grand chantier de sauvetage des archives de l’ambassade, soit 7 000 applications de Libanais ayant demandé la nationalité libanaise, en 1938, en vertu des accords de Lausanne ayant suivi la création du Grand Liban. Ces documents sont filmés et classés, en attendant de pouvoir être exploités. Les accords de Lausanne offrent aux résidents de l’Empire ottoman la possibilité de leur nouvelle nationalité. Légalement, tous ceux qui ont présenté en 1938 une demande en ce sens sont libanais et peuvent donc faire bénéficier leurs descendants de cette identité nationale. Le problème, c’est qu’un grand nombre de ces 7 000 demandes, traitées à l’époque par les autorités mandataires françaises, ont été acceptées sans être notifiées aux ayants droit. Aujourd’hui, ces 7 000 sont peut-être devenues, en deux ou trois générations, 200 000 ! En outre, le consulat dispose des manifestes de tous les navires arrivés à Rio à partir de 1870, que le gouvernement met à sa disposition. « Nous pouvons donc facilement repérer ceux d’entre eux qui viennent d’Orient. C’est un travail long mais indispensable », dit-il. La double nationalité, une rareté Formulaire d’application des articles 35 et 36 du Traité de Lausanne. Le consul du Liban a obtenu l’appui de la Fondation maronite dans le monde pour le financement de ces travaux de recherche et d’archivage, fidèle en cela aux directives du chef de l’État qui, dès 2010, avait invité les Libanais d’origine à se faire enregistrer auprès des consulats libanais pour pouvoir former une sorte de trait d’union entre le Liban et le Brésil. En principe, aussi, il existe un accord de jumelage entre les deux Archives comprenant assistance technique, échange de documents et organisations d’expositions. Ziad Itani souligne en particulier la faible proportion des Brésiliens d’origine libanaise qui jouissent de la double nationalité : environ 10 000 sur les 400 000 Brésiliens venant des régions aujourd’hui situées Le consul du Liban Ziad Itani. Dominant la baie de Rio, le Corcovado, sur lequel se dresse la statue monumentale du Christ-Roi. à l’intérieur des frontières libanaises. Le consul du Liban souligne « le vieillissement » de la communauté d’origine libanaise à Rio où « certains clubs libanais prestigieux, comme le club Monte Libano, périclitent », faute de sang nouveau et d’initiative. « Le grand élan des années 40-50 est retombé, déplore-t-il, et certains finissent comme salons de coiffure. » « Mais c’est beaucoup moins le cas à São Paulo et dans d’autres villes », ajoute-t-il rassurant. La relève, M. Itani la trouve dans une action culturelle vigoureuse de la part de l’État libanaise. Il n’existe pas de centre culturel libanais à Rio, souligne-t-il, pas plus qu’il n’en existe dans les autres grandes villes brésiliennes. Et de donner en exemple le ministre de l’Éducation de l’État de Rio, Wilson Rodriguez, qui a introduit dans certaines écoles de la grande ville un programme d’enseignement de langues étrangères comprenant l’arabe, le turc, le chinois, l’allemand ou le français. Le consul du Liban rêve aussi d’une ligne directe de la MEA entre Beyrouth et Rio, pour faire bouger les choses. « Il faut aujourd’hui motiver les nouvelles générations, retrouver l’élan perdu », dit-il. Cendres grises, rosier rose Ils étaient quelques intimes à se recueillir, fin juillet, près d’un rosier rose, dans les jardins du palais de Beiteddine, pour évoquer la mémoire de Fernando Chkeiban, un émigré libanais du Mexique décédé sans que son regard ait pu fixer son cher village natal. C’est son petit-fils qui, grâce à la Fondation maronite dans le monde et en présence d’un prêtre de l’ordre libanais maronite, a pu accomplir ses dernières volontés : répandre ses cendres en terre libanaise et laisser la prière et le vent les disperser. Nouvelle mission, hors de Buenos Aires, Des jeunes issus de l’émigration de l’ambassadeur Antonio Andary se mobilisent pour le Liban Rassemblement Sous l’égide de l’Union libanaise culturelle mondiale, les réunions se multiplient pour rassembler les jeunes d’origine libanaise dans l’intérêt du pays. L’une d’elles a lieu aujourd’hui au Liban. Naji FARAH L’ambassadeur Antonio Andary avec le gouverneur de Rosario et ses proches collaborateurs. La plaque installée place du Liban, à Isla Verde, pour commémorer la visite de l’ambassadeur Andary. Diaspora Bonne récolte de demandes de nationalité à Rosario et Isla Verde. Dans le cadre de la politique de localisation et d’enregistrement des Argentins d’ascendance libanaise, et dans le but de leur fournir un meilleur service consulaire, l’ambassadeur du Liban à Buenos Aires, Antonio Andary, s’est rendu, du 1er au 4 août, dans les villes de Rosario (Santa Fe) et Isla Verde (Cordoba). M. Andary était accompagné dans sa mission du consul du Liban Georges Jallad et d’une équipe de l’ambassade. Après Cordoba, c’est le second déplacement du diplomate hors de Buenos Aires, dans le cadre de ses fonctions diplomatiques. À Rosario, la mission a rencontré le gouverneur de la province et aidé plusieurs centaines d’ayants droit argentins qui souhaitent jouir des avantages de la nationalité libanaise à remplir leurs formulaires. À Isla Verde, l’ambassadeur du Liban a été reçu par le président de la municipalité, Jorge A. Guzman, et proclamé hôte d’honneur de la ville. Une plaque commémorative a été installée à son nom, place du Liban, dans le centre d’Isla Verde, pour commémorer sa visite, la première d’un ambassadeur du Liban dans la ville... En outre, une rencontre a été organisée pour Antonio Andary avec les représentants des médias locaux ; il a pu enfin visiter la salle d’un musée local consacrée au cycliste Francisco Élias, célèbre dans les années 40 pour avoir parcouru le continent américain de Buenos Aires jusqu’a On fait la fête à José Antonio Taleb (90 ans), originaire de Rmeich. la frontière canadienne et auquel Juan Perón a rendu hommage. Les Argentins d’ascendance libanaise d’Isla Verde – qui viennent pour la plupart des villages frontaliers de Rmeich et Aïn Ebel (LibanSud) – et qui forment 40 % de la population de cette ville de 5 000 habitants ont été nombreux à s’intéresser à la démarche de l’ambassade et à demander le droit de cumuler leurs deux identités argentine et libanaise. L’ambassadeur a serré la main de leur doyen José Antonio Taleb (90 ans), originaire de Rmeich. À Isla Verde, un seul enregistrement de demande a donné droit à la nationalité libanaise à 105 de ses descendants. Il y a lieu de noter que la possibilité de retrouver leur identité libanaise permet aux émigrés de jouir des droits de toutes sortes que leur accorde la loi libanaise ; elle leur facilite en particulier la gestion de leur patrimoine foncier oublié au Liban. Un projet de loi facilitant les conditions de la restitution de leur nationalité d’origine aux émigrés libanais qui le souhaitent sommeille en ce moment à la Chambre. F. N. La bicyclette du célèbre Francisco Élias qui, dans les années 40, s’est illustré en parcourant le continent américain de Buenos Aires jusqu’à la frontière canadienne. En ce lundi 19 août s’ouvre un nouveau congrès de jeunes d’ascendance libanaise, venus de tous les continents pour une rencontre de dix jours dans le pays du Cèdre. Basés à Notre-Dame de Fatqa, à Adma, ils définiront aujourd’hui et demain un plan directeur de l’action à entreprendre durant les prochains mois. Cette action de l’Union libanaise culturelle mondiale (ULCM), dynamisée par son président Michel Doueihi et son secrétaire général Antoine Kaddissi, est d’autant plus importante qu’un vaste mouvement d’unification au sein de l’émigration libanaise est en cours. La prochaine rencontre se déroulera du 7 au 9 novembre au Costa Rica, en attendant le congrès mondial qui devrait se tenir au printemps prochain afin d’élire un nouveau comité directeur. Le congrès de Fatqa sera dirigé par Dimas Chantiri, d’Argentine, président de la section des jeunes de l’ULCM, venu la semaine dernière avec Nestor Hage, fondateur de la troupe de dabké Firqat al-Arz et très actif au sein de la ville de Rosario, ainsi que 15 autres jeunes Argentins. Au total, c’est une centaine de jeunes du Canada, des États-Unis, du Brésil, d’Australie, du Mexique, de Colombie, de France et de Grande-Bretagne, soucieux de l’avenir de leur pays d’origine, qui se pencheront sur les multiples problèmes, dont celui du dysfonctionnement actuel de l’État libanais. En effet, le monde de l’émigration libanaise, véritable manne financière pour le pays, est en passe de s’impliquer de plus en plus dans les affaires de politique intérieure. Mais cette nouvelle ingérence sera cette fois-ci libanaise, et donc servira en premier lieu les intérêts du Liban. Lors du congrès d’été de Les Libano-Argentins Dimas Chantiri (à gauche) et Nestor Hage, entourant le vice-président libano-colombien de l’ULCM pour l’Amérique latine, Fernando Helo. l’ULCM, qui s’est tenu le 6 août à l’hôtel Royal à Dbayé, l’accent a été mis sur la nécessité d’une révision des statuts qui serait approuvée dans trois mois, ainsi que sur la nécessité de donner des conférences sur l’histoire et la culture libanaises lors des divers événements se déroulant à travers le monde. A suivi, au même endroit, un dîner de gala le 8 août, au cours duquel le ministre de l’Information, Walid Daouk, a été honoré, en présence d’un grand nombre de représentants politiques et religieux dont l’évêque maronite du Brésil, Mgr Edgar Madi. Deux jours plus tard, le « village de l’émigré », au nom de « Hayda Lebnaan », a été inauguré dans la montagne de Zaarour, aux magnifiques paysages, par l’initiateur de ce projet et très dynamique Fadi Bou Dagher, en compagnie du nonce apostolique Mgr Gabriele Caccia, qui a planté les pousses de cèdres ayant décoré l’autel lors de la messe du pape Benoît XVI à Beyrouth le 16 septembre 2012 (www.haydalebanon.com). Le soir même, la localité de Fadi Bou Dagher (à droite) accueillant le nonce apostolique Mgr Gabriele Caccia à l’inauguration du village de l’émigré « Hayda Lebnaan » dans la montagne de Zaarour le 10 août. Miss Liban émigrés 2013, Rita Hokayem, représentant le Canada, avec Samara Chamoun (Brésil) et Mariana Rojas Neme (Mexique), à Dhour Choueir le 10 août. Dhour Choueir, qui organise tous les ans le Festival des émigrés, a accueilli l’événement annuel de l’élection de Miss Liban émigrés, sous la direction de Wadih AbdelAhab, du président de la municipalité Habib Moujaes et de son prédécesseur Élias Abou Saab. Les 16 jeunes beautés représentant autant de pays avaient été sélectionnées au printemps au cours de soirées organisées par l’ULCM, et la couronne est revenue à Miss Canada, Rita Hokayem. Journée au Liban-Sud le 24 août Par ailleurs, une journée festive, ouverte à tous, accueillera les participants au congrès des jeunes de l’ULCM le samedi 24 août au Liban-Sud, avec la visite de Saïda, Cana et Tyr, où se tiendra un grand dîner traditionnel sur le bord de mer (réservations sur le site www. rjliban.com, tél : 03/345528). Cette page (parution les premier et troisième lundis de chaque mois) est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com