ATELIER 1 : PROJET URBAIN ET/OU PROJET DE VILLE

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ATELIER 1 : PROJET URBAIN ET/OU PROJET DE VILLE
ATELIER 1 :
PROJET URBAIN ET/OU PROJET DE VILLE
Animé par
Alain BOURDIN
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CINQUANTE ANNEES POUR FAIRE SA PLACE :
UN PROJET URBAIN EN PROIE AU TEMPS
Daniel LE COUEDIC
Institut de Géoarchitecture / Université de Brest
[email protected]
Brest même a été détruite deux fois, de deux façons différentes : par les armes et par
un choix d'urbanisme qui conduisit à l'arasement systématique de ses ruines comme de ses
fortifications et à la constitution d'un plateau artificiel, parfois trente mètres au-dessus du site
initial. L’ancienne ville fut donc engloutie et il n'est pas interdit de penser que cette seconde
opération fut plus dramatiquement ressentie que la première. Pas un monument, pas une
plaque ne rappelait la destruction avant 2000. Peut-être fallait-il y voir une conséquence tardive
et inattendue d'un ressentiment à l'encontre d'une ville dont on prenait brusquement
conscience qu'elle n'avait peut être été qu'un leurre : pas de saint fondateur, pas de cathédrale,
pas de traditions immémoriales et, plus prosaïquement, pas même la dignité d'un chef-lieu
départemental. Ce désenchantement n'affleurait-il pas déjà, en 1938, lorsque Francine Rozec
concluait une présentation de la cité par une terrible oraison : « Brest est là, honteuse d'avoir
manqué sa destinée, malheureuse d'avoir échoué et d'avoir à traîner une petite vie sans
gloire ».
UN DESTIN ET UNE AME
Certains, cependant, s'acharnèrent à démontrer que l'absence de passé n'interdisait
pas d'envisager un avenir. Ils subodorèrent toutefois un inévitable préalable, qui n'étaient pas
du registre de la simple fonctionnalité. Dès 1954, Auguste Dupouy insistait sur l'impérative
nécessité d'offrir à « cette ville abstraite, magnifiquement tracée, impitoyablement belle » — qui
venait d’être reconstruite — « non seulement un destin, mais une âme ». Un trio d'enseignants
s'attacha dès lors à convaincre qu'une université pouvait apporter cet indicible, dont on
ressentait douloureusement l'absence. Dès 1957, ils produisirent un décisif Rapport sur la
nécessité de la création d'un enseignement supérieur à Brest appuyé sur la certitude qu’il
apporterait le surcroît d’âme auquel la ville aspirait. L’idée alla bien à son terme, mais
évidemment sans régler la question.
L'effort fait pour reconstruire avait probablement essoufflé. Le registre des
préoccupations peu à peu s'était fait plus ordinaire et la simple gestion de l'espace avait
relégué au second plan l'intérêt porté à la ville à proprement parler, à ses formes, aux pratiques
qu'elles insèrent, au sentiment d’appartenance qu'elles font naître. Le réveil ne pouvait qu'être
cruel. Interrogés en 1978, habitants et visiteurs s'accordaient pour juger Brest « triste, sans
âme, grise, froide ». A cela, bien sûr, il existait une explication immédiate : la population
brestoise comptait un nombre important d'observateurs : bourgeoisie allogène, marins,
étudiants, ruraux récemment devenus urbains. Ils scrutaient leur ville nouvelle ou
« momentanée » et la réduisaient souvent à l'image qu'ailleurs on en avait. Il serait facile, à
décharge, de montrer que la critique formulée allait souvent de pair avec un attachement
profond, qui transparaissait dans l'« inapaisable nostalgie » que la ville inspirait à ceux qui
l’avait quittée.
Pour échapper à l'ambiguïté et au désenchantement affiché, un concours d'idées
pour la vivification du centre ville fut lancé en 1980. Contre toute attente, la municipalité d'alors
ne rencontra que scepticisme, voire hostilité, et cela en marge des classiques clivages
politiques. Les Brestois, comme lassés par leur parcours urbain, quoique peu satisfaits,
semblaient désirer une pose et optaient pour le statu-quo sans cesser, toutefois, de récriminer.
Cette apparente contradiction provient très certainement de la profonde particularité des villes
récemment reconstruites. Elles sont rétives aux habituelles façons que l'on a d'appréhender le
cadre bâti. Auscultées plus que d'autres, elles livrent bien peu aux analyses qui, ailleurs,
expliquent. La critique, alors, s’installe dans l’imaginaire. Ainsi, Brest figure dans le groupe des
villes françaises de son importance où la délinquance reste très faible. La propreté étonne et le
calme déçoit la plupart des visiteurs occasionnels, qui se font d'une ville portuaire une tout
autre image. En revanche, les doléances recensées dans les cahiers mis à la disposition de la
population lors des différentes manifestations organisées à l'occasion de l'opération « Un cœur
pour ma ville » menée en 1981 et 1982, ont mis en évidence une cité réinventée où la sécurité
ne serait pas assurée, où il y aurait risque à circuler la nuit, où les espaces verts ne seraient
plus fréquentables sans s'exposer aux invites d'individus aux mœurs dissolues ; une ville à la
propreté morale et physique douteuse. La campagne pour les élections municipales de 1983 a
puisé une part de son inspiration dans ces thèmes et, plus encore, dans celui de la circulation.
Or, pour l'urbaniste, la reconstruction de Brest a permis, avec quelques retouches de détail
ultérieures, de satisfaire au mieux l'irrigation automobile : les comptages le montrent, de même
que les degrés de liberté qui demeurent et qui ont permis, ces dernières années, d'envisager
successivement la mise en rue-piétons des principales artères de la ville.
Cette impuissance à s'entendre révèle tout un pan de l'urbanisme jamais aussi nettement mis en lumière : ce n'est pas seulement le résultat qui compte, pas davantage la façon
dont on l'a obtenu, ce n'est pas même la connaissance que l'on aurait des mécanismes qui y
ont mené, mais peut-être, au contraire, l'infinie complexité qui entraîne le renoncement à l'idée
même de compréhension.
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Les tentatives foisonnantes faites pour imaginer un « autre » urbanisme furent un
temps remisées après les élections municipales de 1983, qui entraînèrent un changement
politique. Il ne fut plus question de grands travaux ni de s'inspirer des résultats d'un concours
d'idées remporté en 1982 par Béatrice Dollé et Guy Henry. Dans un premier temps, en 1984,
l'intérêt et la réflexion se portèrent sur les lieux modestes et sans prestige notoire. En effet,
l'impression de médiocrité, voire de malaise, parfois évoquée à Brest, semblait avoir pour
cause, autant que la ville dans ses formes ou ses immeubles et leur modénature, une somme
d'éléments, individuellement peu décelables, mais qui dans leur réunion ou leur répétition
devenaient déterminants dans la formation du jugement d'ensemble. Les premiers chantiers
consécutifs à cette démarche et aux définitions d'objectifs, qui en étaient résultés, montrèrent
l'intérêt, mais aussi les limites d'une stratégie qui aurait négligé durablement les « lieux-clef »
de la ville. Une réflexion rétrospective sur les conclusions d'un colloque organisé à Brest, en
1983, pour traquer la spécificité des villes reconstruites, conduisit alors l'Agence d'urbanisme
de la Communauté Urbaine à explorer prudemment la notion de « déficit symbolique ».
Plusieurs points plaidaient pour que l'on s'y attardât. Une investigation menée en 1978, avait
montré que les Brestois trouvaient difficilement dans leur ville les éléments nécessaires pour
construire une image ; ils sortait donc du cadre proprement urbain : la ville s'effaçait au profit
de son site.
Il parut alors nécessaire de se manifester à nouveau et fortement au cœur de la ville
mais, cette fois, de façon « ouverte » : entendons par là que l'intervention devait laisser une
grande part à l'appropriation affective, en marge du fonctionnel. L'exemple de Barcelone, partie
à la reconquête de son domaine public, fut évidemment déterminant dans le choix stratégique
qui fut alors fait. L'idée maîtresse, à Brest comme en Catalogne, fut de donner un rôle principal
à des artistes plasticiens. L'expérience fut engagée en 1985. Plus qu'un simple passage de
témoin de l'urbaniste défait à un nouveau partenaire, il s'est agi d'un saut qualitatif, d'une
progression sur l'échelle de l'abstraction visant à défonctionnaliser radicalement les réceptacles
dédiés à l'espace public. Remiser la technicité, renoncer au court chemin d'une cause
supposée à ses effets présumés, s'en remettre à l'imprévu d'une création artistique : ne seraitce pas abandonner le totalitarisme technocratique pour un obscurantisme guère plus
rassurant ? Hegel, déjà, avait mis en garde contre trop de confiance mis dans le pouvoir de
médiation de l'art ; à son efficacité, il avait posé une condition : « que la forme artistique ne [fût]
pas un simple ornement destiné à agrémenter un enseignement abstrait, mais que le contenu
ne fasse qu'un avec la forme figurée et que cette unité constitue son côté essentiel ». Cette
consigne, a été comprise à Brest, comme la nécessité de dire en quoi l’œuvre partageait
l'histoire de la ville autant qu'elle la prolongeait. Marta Pan fit resurgir d'un ru enfoui pour installer un parcours d'eau et une place des lacs ; Marcel Van Thienen évoqua la mature et
l'accastillage de la Royale avant de poser un stabile à Recouvrance et Nils-Udo aligna des
peupliers au sommet d'une butte, afin que leur inclinaison changeante évoquât le vent qui
balaye la rade et, naguère, gonflait les voiles. C'est peu de dire qu'une telle stratégie parue
absconse à une population davantage préoccupée par les dépenses engagées que par le
bénéfice moral à en escompter.
UN PROJET URBAIN
Il n'a pourtant nullement été question d'abandonner la quête de ce Graal, l'âme de la
ville, perdue ou jamais détenue. Au contraire, ce qu'il fut alors convenu de nommer
l'« explosion universitaire » et le lancement consécutif du programme Université 2 000
donnèrent une nouvelle actualité à cette préoccupation et remirent en avant les idées qui lui
avaient déjà été associées. Installer les nouveaux bâtiments dans la ville, et non plus à ses
portes, autoriserait à reprendre, mais sur un autre ton, la célébration de l'espace public porté
cette fois par la communauté universitaire dont, à Brest comme ailleurs, on postula l'existence
salutaire. Enfin, à cette occasion est revenue la préoccupation de doter Brest du centre, qui lui
aurait fait défaut. Ce dernier point nécessite un retour et une explication.
La Brest reconstruite détient toutes les fonctions de la centralité, toutes les représentations du pouvoir que possédait l'ancien intra-muros, hormis une : l'hôtel de ville, pièce
maîtresse d'une stratégie d'ouverture et de conciliation que Georges Milineau, alors architecte
de la ville, avait imaginée dès 1921, lorsqu'il avait appris le déclassement des fortifications et
avait inclus cette donnée dans l'étude du Plan d'aménagement, d'embellissement et
d'extension, dont il était chargé. La solution adoptée par Jean-Baptiste Mathon, architecte en
chef de la reconstruction ressortit certes à la même préoccupation, mais n'a pourtant que
l'apparence d'une continuation. En effet, Milineau disposait l'hôtel de ville entre deux blocs
d'édifices administratifs et culturels sur le côté d’une place fermée située sur l'espace libéré par
l'arasement des murs. Cet alignement monumental donnait forme à une esplanade qui avait
vocation à devenir le nouveau centre d'une ville recomposée où Brest même aurait été ravalé
au rang de quartier tandis que son ancien faubourg, son annexion, aurait été élevé à cette
dignité. C'était là une conclusion tirée de la confiscation en 1865 de la rivière Penfeld et de ses
quais, qui avaient constitué un authentique centre — un down town — avant de déchoir à la
fonction exclusive d’un arsenal et de laisser la ville désemparée, privée d'orientation, comme
décervelée. La destruction de la ville fournissait évidemment l'occasion de passer à l'acte et
l'impression a pu prévaloir que la chose s'était faite comme dessinée en 1921. Brest a
effectivement profité de sa reconstruction pour se reconfigurer. La mairie, physiquement et
symboliquement, fut bien désignée comme trait d'union avec les anciens faubourgs, établie
qu'elle fut « entre », en terrain neutre, dans un non-lieu à proprement parler : les glacis. Elle fut
le prétexte à une composition remarquable : avec les immeubles à suite d'arcades qui lui sont
perpendiculaires, elle définit une place, que Jean-Baptiste Mathon prétendait disposée « selon
l'esprit des anciennes places royales ». Situation et organisation, cependant, semblaient
s'opposer à la fonction dévolue : la place royale était incluse dans le tissu urbain, et surtout
était dite « royale », non pour jouxter la résidence du roi, mais pour enserrer son image
statufiée. A Brest, la place de la Liberté (joli saut de langage de la composition royale à l'idéal
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républicain) était, elle, dépourvue de toute centralité : largement ouverte en éventail vers
l'ancien intra-muros, elle était comme hors la ville, l'aboutissement d'une voie triomphale. Dans
cette symbolique — celle de Richelieu et de Versailles — la mairie et sa place consacraient la
partie reconstruite comme ville, quand on prétendait la cantonner dans le rôle d’un simple
quartier.
On ne saurait donc s'étonner que la stratégie imaginée par Jean-Baptiste Mathon
pour créer un centre ex nihilo ait fait long feu. D’où les efforts des années 90 correspondant au
retour aux affaires de l’équipe municipale écartée en 1983, qui viennent de trouver leur
conclusion.
La décision d’amener au voisinage de la place de la Liberté la faculté installée
jusque-là sur un campus excentré constitua le premier acte d’une nouvelle stratégie municipale
et communautaire consistant à agir sans effet d’annonce et à poursuivre la recherche d’un
hypothétique centre sans exciper de la théorie. Seul le registre de la fonctionnalité semblant
audible, la « question de la place » y fut limitée : l’aveu d’une quête de sens fut remisé au profit
d’une banale affaire de stationnement. La nouvelle faculté occasionnerait un afflux automobile
que ses terrains ni ses sous-sols ne sauraient accueillir : la place, munie d’un parking enterré,
en serait donc le réceptacle. Les études conduites en catimini n’en démontraient nullement la
nécessité, mais le raisonnement paraissait irréfutable et la tentative pour en dénoncer la
rouerie, que l’opposition esquissa, fut sévèrement regardée comme une manœuvre mettant en
péril le développement universitaire de Brest. Un concours d’architecture portant donc
benoîtement sur la réalisation du parking et le nécessaire retraitement consécutif de la place
put alors être organisé en 1992. Chaque concurrent reçut un abondant dossier où figuraient en
bonne place des articles historiques mettant la conception escomptée en relation avec l’ancien
processus, occulté mais toujours à l’œuvre au sein de la communauté urbaine et de son
agence d’urbanisme : les candidats les plus curieux purent même y voir des maquettes
d’études produites en marge de toute commande avouée, mais avec conviction. Bernard Huet
sut en tirer parti et fut donc le lauréat sans surprise de cette consultation, seul à se situer dans
une optique « d’achèvement de la reconstruction », quand les autres concurrents s’employaient
à la contrarier. L’impeccable ordonnancement qu’il proposa répondait strictement aux
exigences du programme et aux suggestions discrètement faites : les deux parties principales
de la ville, éloignées par l’immensité de la place et la traversée périlleuse d’un large boulevard,
se trouvaient réconciliées et l’échelle habilement révisée par un dispositif en décaissement.
Mais sans doute serait-on resté dans le domaine de l’art urbain de belle facture sans un
heureux hasard.
L’IMPREVU CREATEUR
En effet, le chantier allait tranquillement à son terme lorsqu’un ultime terrassement fit
resurgir quelques vestiges des fortifications indemnes au lendemain de la guerre, mais qu’on
avait alors arasées avec ardeur. Peu enclin à réviser sa copie, Bernard Huet souhaita enfouir à
jamais ces reliefs incongrus : la direction régionale des Affaires culturelles s’y opposa. Ce fut
une chance, que l’architecte, bon prince, reconnut ensuite. Il lui fallut donc composer avec ce
retour inopiné de l’histoire, qui était aussi un retour du refoulé. La ville ancienne, détruite,
enfouie, niée, s’invitait enfin à la table des urbanistes, qui l’espéraient sans percevoir le moyen
d’y parvenir. Fidèles à leur stratégie silencieuse, les élus n’en firent pas état et jugèrent même
inutile de se livrer ensuite à une classique inauguration : elle fut confondue avec une
célébration devant le mouvement aux morts disposé sur place. Certains y virent un rite de fin
de deuil : celui de l’ancienne Brest, d’ailleurs ostensiblement mise en scène dans
l’aménagement final, qui comporte un plan en relief de la ville disparue. Cette partie basse
autrefois délaissée est aujourd’hui très fréquentée, ce que chacun associe à une réussite. Mais
est-ce le succès escompté naguère ? Nul ne s’aventurerait à prétendre que la ville a gagné un
centre, même si la fréquentation engendrée par la faculté, le proche palais des congrès et le
centre culturel auxquels, bientôt, s’adjoindra un complexe cinématographique multi-salles, en
donne désormais le sentiment, comme une certaine renaissance commerciale. En fait, le projet
urbain, son élaboration et ses évolutions contrariées ont joué le rôle d’une psychanalyse : la
béance entre le symbolique — enfoui et indicible — et l’imaginaire, qui se donne dans un récit
« trompeur parce que porteur d’une part de vérité », a été largement comblée . C’était, certes,
une intention exprimée dès 1983, mais les modalités en furent fortuites, ce qui était ici — et
peut-être ailleurs — chanceux mais indispensable.
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DES VILLES ET LEURS PROJETS DANS LA
MONDIALISATION
Michèle COLLIN
LTMU
[email protected]
La mondialisation et la remise en cause des éléments centraux du paradigme
industriel impliquent un nécessaire élargissement de la dimension urbaine vers les données
socio-économiques et politiques. Chaque ville détermine des stratégies spécifiques qui
englobent à la fois son urbanité et sa productivité. Affirmations de subjectivités productives et
démarche en termes de développement durable sont des éléments constitutifs des projets de
ville qui s’élaborent aujourd'hui.
C’est à partir de l’analyse des expériences de restructuration des friches de l’époque
industrielle de villes, en France et en Europe, qu’on interrogera les limites de la démarche du
projet urbain et son évolution vers le projet d’une ville. La friche est emblématique des
mutations de la ville et l’analyse du réinvestissement de ces territoires permet de voir les
instruments nouveaux que se donnent les divers acteurs de la cité pour valoriser ces
mutations.
La remise en cause de la notion de planification urbaine et de ses instruments
élaborés depuis l'après-guerre ainsi que le passage au concept de projet posé comme
principe politique sont en soi une révolution mais posent problème. La France est un
gigantesque chantier de projets : GPU, projet urbain, projet de pays, projet d’agglomération,
projets de développement concernent un même territoire mais renvoient à des fonctionnalités
et des spécialisations qui sont restées séparées et ne donnent aucune cohérence
d’ensemble. L’urbain est séparé de l’économique, le social de l’économique, les institutions
déconcentrées continuent de traiter les espaces de façon autonome. Une logique hiérarchique
prédomine toujours qui met en discussion directe un projet avec un ministère de référence,
en contradiction avec ce qui pourrait être une logique territoriale. Cet éclatement ne donne
aucune possibilité de développer une prospective de ville.
I. L’EXEMPLE
DE LA REHABILITATION DES FRICHES INDUSTRIALO-
PORTUAIRES
L’exemple de la réhabilitation des friches industrialo-portuaires montre que la France
–contrairement à d’autres villes d’Europe- continue d’autonomiser l'urbain par rapport à la ville.
L’observation de différents projets sur ces friches- au Havre, à Nantes, Bordeaux ou Marseilleet des nouveaux dispositifs mis en place montre une spécificité française à la fois dans la
définition du projet, son montage, sa circonscription.
Les friches sont considérées en France comme une opportunité de modernisation de
l’espace urbain : les dispositifs mis en place sont dominés par la présence de représentants du
secteur public qui centrent leur action sur la recomposition urbaine, et sur le développement
de services publics et de commerce de proximité. Les processus de concertation concernent
essentiellement les acteurs publics directement concernés, SNCF, Caisse des Dépots,
directions des services. Certaines places mettent en jeu une concertation avec les populations
des quartiers concernées.
Peu de dispositifs articulent développement urbain et économique. Au contraire,
seule une « reconquête » par l’urbain est affirmée sur le port et ses activités et bassins et
entrepots considérés en tant que simple décors sans stratégie de réaffectation spécifique. A
l’inverse, le port peut, lui, définir une stratégie de développement en soi sur son territoire public
portuaire sans concertation avec le territoire de la ville. Cette situation cloisonnée entre ville et
port explique le retard des opérations en France par rapport à d’autres villes portuaires
d’Europe.
L’absence d’orientations stratégiques dans les projets est caractérisée par le rôle
central accordé à l’architecte de renommée dans la définition du projet : On a repris à l'Europe
du nord les notions de projet flou et flexible dans le temps mais sans prendre en compte la
dimension politique des orientations stratégiques propres à une ville.
Cette situation pose la question d’une expertise qui relève encore très largement de
l’Etat via ses administrations décentralisées. Dans la planification, l’intérêt général relevait de
l’Etat, les collectivités ne gérant que les enjeux d’urbanisme de proximité. Les collectivités n’ont
donc pas à posséder de compétences et de capacité d’expertise. :
Construire à présent des instruments de prospective locale est ainsi un objectif
prioritaire, pour être capable de lier l’ancienne urbanisme à la nouvelle territorialisation
européenne et mondiale. Nombre de villes françaises restent sur une recomposition locale
interne tandis que les autres en Europe, déjà dominantes dans l'économie post fordienne,
affirment des stratégies spécifiques en fonction de l'inscription qu'elles recherchent dans la
mondialisation.
A partir des recherches menées sur les villes portuaires d’Europe dans le cadre du
travail du Réseau Européen de Chercheurs sur les Villes portuaires, on peut mettre en
évidence d’autres différentes démarches de villes qui mettent en avant l’objectif stratégique
pour définir un projet autour des friches industrialo-portuaires.
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Au-delà de Barcelone- exemple bien connu- qui a placé son projet de restructuration
du vieux port dans un processus beaucoup plus général de mobilisation des forces de la cité
autour d’un « plan stratégique », il faut regarder vers l'Europe du Nord pour appréhender des
pratiques qui posent d’emblée une démarche stratégique : Anvers, Hambourg ou Rotterdam
centrent leurs interrogations sur les friches autour de problématiques de développement de
l'ensemble de leur ville dans le long terme. À la recherche d'une valorisation des spécificités de
leurs sites, ces villes jouent prioritairement sur l'intégration économique et urbaine. La friche
est ici considérée dans sa centralité urbaine ET productive, dans un rapport étroit entre ville et
port, liant les activités modernes immatérielles d'interface dans la ville avec les activités
matérielles et commerçantes du port. Le statut municipal des ports est ici déterminant qui
permet une appropriation plus rapide des mutations actuelles dans la mesure où les conflits
d'intérêt entre représentants de la ville et acteurs du port s'expriment et sont directement
négociés au sein même de l'institution municipale pour la définition d'une planification
stratégique commune. L'urbain et l'économique vont de pair, sur le mode d'une tension
permanente mais dans l'affirmation d'une communauté territoriale.
II. PROJET URBAIN-PROJET DE VILLE : PRODUCTION DE LA VILLE
Dans l'affirmation des projets de ville la prise de conscience par chaque ville de sa
subjectivité et de son patrimoine ainsi que la montée en puissance de la notion de
développement durable sont donc déterminantes.
L’affirmation de la subjectivité productive de chaque ville dépasse largement la seule
politique d'image développée par le service d’urbanisme de la moindre ville pour mettre en jeu
les mutations de l'activité économique : Dans la production post industrielle, chaque ville tente
de déterminer l'identité productive qu'elle entend imposer au sein de la nouvelle circulation
continentale ou mondiale. Ces stratégies ne sont pas de l'ordre de l'image pour concerner,
beaucoup plus fondamentalement, une subjectivité productive de la cité. Comme territoire
productif spécifique, la ville se dote d'une politique économique.
Cette présence de la sphère de l'économie dans la ville n'a rien de nouvelle pour
ceux qui connaissent l'histoire des cités à la suite de Braudel. Elle clôt simplement l'ère
industrielle et la fin de la substituabilité des espaces productifs au sein d'un marché national
par l'État qui a été particulièrement pesante en France comme l'ont bien expliqué Salais et
Storper (in « les mondes de production » 93).
L'affirmation par la ville de ses compétences propres concerne aussi très
directement la notion de patrimoine. L'urbanisme réduit aussi habituellement cette notion au
seul domaine du bâti. Dans les villes d'Europe du Nord que nous étudions dans le long terme,
le patrimoine est considéré plus largement comme une ressource essentielle de la cité en tant
qu'entrepreneur. Mettre en avant certaines compétences de la ville dans la nouvelle division
internationale du travail pour capter certains flux de la mondialisation repose en effet sur une
intense mobilisation de la population autour de ses capacités techniques et créatrices. Bien
au-delà du bâti, le capital de la cité concerne donc prioritairement les savoir-faire
caractéristiques de ses activités dont il faut aussi assurer le faire savoir. Il est donc moins
question de musées que de centres culturels qui visent autant la population locale que des
visiteurs puisqu'il est indispensable de la mobiliser cette dernière, et notamment sa jeunesse,
vers les compétences mises en avant par la ville. La notion de patrimoine urbain comporte
donc une dimension immatérielle de plus en plus prégnante pour l'affirmation des projets de la
ville.
L’émergence dans les villes de la notion de développement durable précise cette
nouvelle affirmation productive de la ville, bien au-delà du consensus environnementaliste. La
force des villes du nord européen est de développer un mode de relations productives, de
coopérations, entre acteurs économiques et socio-politiques qui ont des intérêts divers mais
affirment un territoire commun: La notion de "territoire commun à partager, espace de
négociation et de projet" ( Baudouin ) dépasse la division des espaces et des fonctions de
l'époque industrielle et se concrétise par exemple dans le concept de ville portuaire qui
s’oppose à la notion française de pur transport du port . Le concept de coopération conflictuelle (Seassaro) ou concurrentielle (Baudouin- Collin)- est central dans la mobilisation
des acteurs. Elle est en effet toujours conflictuelle dans la mesure où il s'agit de d'articuler des
intérêts divergents sur un projet qui concerne un territoire commun pour établir des solutions
communes. De nouvelles formes de gouvernance émergent et sont à construire dans la ville
pour la rendre productive.
Novembre 2001
Références bibliographiques
Réseau de Chercheurs Européens sur les Villes portuaires : Thierry Baudouin,
Michèle Collin, Joan Alemany (Barcelone), Alfred Baird (Edimbourg), Anton Kreukels ( Utrecht),
Loredana Seassaro (Gènes).
« Nouvelles urbanités des friches », Michèle Collin, in revue Multitudes n°6, Exils, oct
2001.
« La ville,nouveau territoire productif »,Thierry Baudouin, revue Multitudes n°6, Exils,
2001.
« Urbanité des cités portuaires », Thierry Baudouin , Michèle collin et Claude
Prelorenzo (eds), L'Harmattan, Paris,1997.
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LES RAPPORTS ENTRE PLAN ET PROJET DANS
L’HISTOIRE RECENTE DE L’URBANISME EN ITALIE
Gilles NOVARINA
Institut d’urbanisme de Grenoble - CRESSON/CNRS
[email protected]
Dans un contexte marqué par une réticence à l’égard de l’intervention publique et par
une croyance en les bienfaits du partenariat public/privé, se développe, au début des années
1980, dans les grandes villes italiennes une critique des instruments traditionnels de
planification, qu’il s’agisse des plans d’urbanisme (à l’échelle communale) ou des plans
territoriaux (à l’échelle d’aires vastes allant jusqu’à la région). Il est reproché à ces plans une
approche trop normative, un manque de flexibilité, et un décalage entre les objectifs et leur
mise en œuvre. Il convient donc de substituer à la démarche de plan une démarche de projet
portant sur des grandes opérations urbaines (souvent des opérations de requalification de
friches industrielles). La politique d’urbanisme ne doit donc plus s’attacher à prescrire un avenir
possible pour l’ensemble du territoire communal ou régional, mais identifier les lieux ou les
secteurs les plus appropriés au lancement de projets en association avec le privé. Cette
démarche de projet se traduit, notamment à Milan et dans la Lombardie, par la décision
d’abandonner le recours à l’instrument que constitue le plan. D’autres agglomérations
cherchent au contraire à mieux articuler plans et projets. Les grands projets ont besoin d’être
encadrés par des documents ou des plans qui visent à réguler d’éventuelles concurrences et à
imposer un certain nombre de gardes-fous préalables (protection de l’environnement et des
paysages, sauvegarde du patrimoine architectural et urbain, articulation entre politiques
d’urbanisme et politiques de transports). La comparaison entre les expériences lombardes et
piémontaises peut permettre de mettre en perspective ces deux approches des rapports entre
plan et projet.
Principales publications de l’auteur en rapport avec le thème du
colloque :
Le projet d’urbanisme. Du concept aux réalisations. (avecL. Delacourt). Paris, PIRVilles, CRESSON, 1999.
Les échelles de planification urbaine : analyse comparée des systèmes d’acteurs et
des représentations du territoire en Italie (Piémont et Lombardie) et en France (Rhône-Alpes).
Pour l’ARASH, Recherche conduite en collaboration avec l’Institut d’Urbanisme de Lyon et les
Départements « territorio » des Politecnici de Milan et Turin.
« L’architecture du territoire : de la mesure au dessein ». Les échelles de la ville. Les
annales de la recherche urbaine. N°82, 1999. P. 50-59.
« Conduite et négociation du projet d’urbanisme », in O. Söderstrom et alii, L’usage
du projet. Lausanne, Payot, 2000.
Gilles NOVARINA
Professeur à l’Institut d’urbanisme de Grenoble, Chercheur au CRESSON/CNRS
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HISTOIRE DES REPRESENTATIONS SOCIALES ET
CIRCULATION DES PROJETS URBAINS :
RATIONALISATION, MEDIATION,
DIFFERENCIATION
Gilles VERPRAET
GRASS – IRESCO
[email protected]
Dans l’urbanisme de croissance, la notion de projet, assumait l’antithèse du parti
architectural dans un univers de programmation et rationalisation (Le Corbusier, Auzelle). La
dialectique du programme et du projet était définie comme l’acte d’autonomie de la création
architecturale (Maldonado, Raymond, Huet). La dispersion du projet urbain dans les années
1980 /90 auprès des stratégies communales, de leur concours et leurs commandes publiques
porte aussi une dissémination du sens de projet urbain dans la narration municipale. Ainsi
prennent place les tentatives pour reformuler le projet professionnel, ses méthodes et les
stratégies urbaines afférentes (Genestier, Hayot).
I. LA
MODIFICATION DU PLAN ET DU PROJET DANS L’URBANISME DE LA
DIFFERENCIATION
Cet exposé participe d’une interrogation socio-historique sur les paradigmes du projet
urbain (rationalisation, médiation, différenciation), comme des ensembles liés de thèmes et
d’instruments qui organisent la représentation de la ville, des acteurs, de la production urbaine
(G Colli). Une analyse socio historique sur les systèmes professionnels de l’urbanisme et leurs
instruments peut s’interroger sur le passage d’une dialectique des acteurs (coalitions, réseau,
interprétation) devant la dialectique de la production urbaine (crise, développement et
valorisation). Dans cette dispersion de la représentation urbanistique traditionnelle, basée sur
la structure du plan et du territoire, nous soulignerons la disparition française de la dialectique
du plan et du projet, a contrario de l’urbanistique italienne du projet urbain.
Dans notre approche, l’urbanisme de la différenciation est la nouvelle question de
l’urbanisme des années 1990. La différenciation territoriale et pittoresque des territoires, des
espaces accompagne la différentiation économique des territoires (valeur productive,
valorisation commerciale) et les différentiation marquée des logiques socio économiques
(commerce, nouvelles couches moyennes, embourgeoisement des centres villes) dans la ville
polycentrique.
Cette dégradation des termes du projet urbain marque l’affaiblissement des théories
constituée de l’espace urbain dans la mise en forme urbaine (morphologie) au profit d’une
circulation exacerbée des représentations urbaines (narration urbaine, marketing du
développement et de la concurrence des territoires). Le fonctionnement de la représentation
urbaine est en cause, par delà les stratégies symboliques intentionnées ( Bourdieu , 1997).
II. COMPARAISONS
INTERNATIONALES SUR LES DEVELOPPEMENTS DU
PLAN ET DU PROJET URBAIN
Cette question de l’urbanisme de la différenciation rencontre différentes solutions
selon les pays :
En Italie, le débat sur les rapports du plan et du projet est un débat théorique
important de l’urbanistique italienne des années 1990 qui avance plusieurs solutions
urbanistiques : le rôle structurant du plan d’urbanisme territorial (Mazza, Campos Venuti)
notamment dans les villes moyennes (inf à 100.000 Hab), la place de l’évaluation qualitative
dans la gestion des grands projets urbains (Stanghellini). Dans le cadre de petites villes à tissu
urbain organique, le projet urbain est défini à partir des potentialités des territoires ((ressource,
marque symbolique) comme une relecture sémiologique de ces marques symboliques. La
dialectique de l’exception et la règle par le projet urbain sera affirmée comme l’instrument
d’urbanisme privilégié par B Secchi ( et en France par B Huet).
Dans la France des années 1980/90, le débat sur les rapports du plan et du projet
urbain n’aura pas lieu. La question principale des années 1980 est de développer des outils
d’urbanisme pour les communes : stratégie urbaine, développement social local, projet urbain
comme outil de communication municipale. Le débat urbanistique sur l’urbanisme de la
différenciation connaîtra d’abord des solutions antithétiques selon les polarisations du
développement urbain (Verpraet, 1993) :
• Mise en place de grands projets urbains autour du développement économique
(Euroméditerranée, EuraLille, partenariats de bureaux et de service).
• Le projet urbain comme outil de développement local / social (dans la politique de
la ville), comme outil de trame urbaine, vecteur de lien social, de relations urbaines et d’une
socialisation urbaine plus différenciée.
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L’interprétation stratégique du projet urbain est scindée entre la gestion de projet et la
recomposition territoriale (développement urbain, mixité urbaine, socialisation et couture
urbaine).
La notion de projet urbain connaît peu d’écho dans la littérature américaine. La notion
d’ ” urban design ” renvoie à la fabrique de la ville, du produit urbain pour les promoteurs
(Barnett à New York). Le plan d’urbanisme est conçu comme outil indicatif de la régulation
foncière, centré sur le trafic et l’accessibilité. La notion prédominante de planning désigne un
mixte de plan, de décision et de négociation dans la définition des implantations urbaines
(centre commerciaux, “ community dévelopment ”). Le plan d’urbanisme prend son sens
comme outil de négociation/ décision (sur le partage des charges foncières). L’urban design
accompagne la mise en valeur urbaine du projet de développement promotionnel (New York,
San Francisco, Los Angeles). La lecture de l’espace urbain constate la nouvelle combinaison
des dispositifs de développement, de la gestion de projet et de la rationalisation du plan.
La période récente tente une réhabilitation du plan d’urbanisme (comme régulateur
de trafic et régulateur de densité) (Portland, Oregon), séparée du community developpement
attachée aux banlieue aisées (community planning). La notion de planning tend à se scinder
entre la gestion quasi logistique des réseaux d’infrastructure et le développement des réseaux
d’information et d’anticipation (Mike Davis). En miroir des démarches anglaises et américaines,
la dialectique des partenariats et de la gouvernance urbaine des réseaux sert de vecteur pour
une politique européenne
La question du projet urbain reste attachée aux définitions de territoires, (ou de lieux
symboliques), de tissus urbains organiques (principalement dans les villes moyennes
françaises ou italiennes). Elle retrouve une stabilité plus large comme projet de ville au niveau
de certaines politiques métropolitaines (Nantes), dans la mesure où elles tiennent la dialectique
du plan et du projet.
Mais le développement contemporain des réseaux informationnels, des réseaux
d’infrastructure, et la gestion de projet au point de valorisation maximum marque un autre cours
sur l’urbanisme, avec la dissociation de l’anticipation économique et de la logistique des flux.
Territoires, conçus comme ancrages du projet urbain de la ville, comme milieu, lieu de l’habiter
sont relégués par les nouveaux arguments de la ville médium, de ces flux et de ces
valorisations. La métapolis reste au carrefour de la ville flux et de la métropole polycentrique.
Nous insisterons sur le rôle central des institutions urbaines (municipalités,
agglomérations, métropoles) dans l’énonciation du projet urbain, de sa crédibilité / légitimité,
dans la formulation stratégique d’une dialectique du plan et du projet urbain.
Références bibliographiques
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Barnett J Urban Design
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Verpraet G Le dispositif partenarial des projets intégrés, Annales de la recherche
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Verpraet G. Les trois paradigmes du projet urbain, rationalisation, médiation,
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