gluck-orfeo ed euridice - Médiathèque de la Cité de la musique
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gluck-orfeo ed euridice - Médiathèque de la Cité de la musique
André Larquié président Brigitte Marger directeur général Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice mercredi 15 et jeudi 16 novembre - 20h salle des concerts Christoph Willibald Gluck Orfeo ed Euridice opéra en trois actes sur un livret de Ranieri da Calzabigi version en italien de 1762 (version de concert) (voir traduction page 7) entracte au milieu de l’acte II René Jacobs, direction Bernarda Fink, mezzo-soprano (Orfeo) Veronica Cangemi, soprano (Euridice) Maria Cristina Kiehr, soprano (Amore) RIAS Kammerchor Freiburger Barockorchester durée du concert (entracte compris) : 1h50 En prélude au concert du jeudi 16 novembre à 20h, une conférence d’introduction à cet opéra vous est proposée par Martine Kaufmann (producteur à France Musiques) et Michel Noiray (musicologue). Cette séance débute à 18h30 et s’inscrit dans la série des clefs d’écoute. le concert du 16 novembre est diffusé en direct sur Radio Classique Christoph Willibald Gluck Orfeo ed Euridice Si l’on tente d’aller droit à la physionomie particulière à Orfeo, c’est la diversité stylistique qui retient d’abord l’attention. Sonorités d’église, ballet pantomime, ballet classique à la française, il n’est guère de registre qu’Orfeo laisse inexploré : le rôle d’Amore autorise même une intrusion dans la légèreté propre à l’opéracomique. Seul reste exclu l’air à vocalises de l’opéra seria traditionnel ; c’est le paradoxe de cette œuvre qui prend un chanteur comme héros, mais c’est justement l’un des ressorts de son originalité. L’exécution en concert ne permet qu’imparfaitement de prendre la mesure de toutes les innovations d’Orfeo, dont la conception d’ensemble fait une part importante à l’aspect visuel. Rappelons donc ces éléments de mise en scène qui ont laissé leur trace dans la musique. Le premier est la pantomime, qui explique par exemple la longue introduction orchestrale du premier chœur : l’orchestre y accompagne les évolutions de Bergers et de Bergères qui « portent des couronnes de fleurs et des guirlandes de myrte », et qui font brûler des parfums sur la tombe d’Eurydice. La pantomime se fait plus mélodramatique dans les danses de Furies au début de l’acte II, lorsqu’Orphée fait son entrée au séjour des morts. L’« horrible symphonie » qui se fait alors entendre, avec ses éclats d’orchestre et ses harmonies dissonantes, est destinée à fournir l’équivalent sonore d’un décor d’épouvante. Les cornets et les trombones évocateurs des Enfers viennent en droite ligne de la musique d’église. Après avoir apporté leur couleur funèbre dès le chœur du premier acte, ils atteignent leur paroxysme sur les « No » répétés des Furies, en alternance avec les supplications d’Orphée. Mais les divinités infernales passent progressivement de la colère à la soumission, dans un mouvement continu qui est l’une des grandes idées de l’opéra. Il fallait pour cela avoir conçu l’exigence d’une musique assez plastique pour rendre une situation en permanente évolution ; à bien des égards, la scène des Enfers d’Orfeo représente l’archétype de l’action en musique telle que l’a systénotes de programme | 3 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice matisée l’opéra moderne. L’autre versant de l’œuvre est son euphonie. La grâce et la sensualité sonore d’Orfeo ont même posé problème aux commentateurs qui trouvaient la mélodie de « Che farò senza Euridice » d’une incompréhensible sérénité. Mais c’est oublier que cet air est précédé d’un récitatif du plus pur pathétique et que le pic d’intensité avait déjà été atteint dans la scène infernale. C’est oublier aussi qu’Eurydice a eu droit, peu avant, à un air d’une grande violence, (« Che fiero momento ») dont les procédés se trouvèrent durablement associés, jusqu’aux œuvres de Beethoven, à la tonalité d’ut mineur. Orfeo suscite encore bien des motifs d’interrogation, comme sa brièveté, son ouverture festive, ou encore sa « fin heureuse », en contradiction avec la cruauté du mythe d’Orphée. Il faudrait, pour en rendre compte, se référer au contexte historique des années 1760 ; mais par chance, on peut aujourd’hui apprécier Orfeo pour sa seule musique, sans le secours de la mise en scène et sans l’appareil esthétique qui a présidé à sa conception. acte I Le chœur des Nymphes et des Pasteurs chante une déploration sur la mort d’Eurydice tout en célébrant un rite funèbre. Resté seul, Orphée passe de la douleur élégiaque (« Chiamo il mio ben così ») à l’expression de la révolte (« Numi, barbari Numi ! »). A peine a-t-il exprimé sa détermination d’aller chercher Eurydice dans le monde des morts qu’Amore lui explique le « pacte » qui lui permettra de la ramener parmi les vivants : il ne devra pas la regarder avant d’avoir franchi le Styx, ni lui révéler que les dieux lui ont imposé cette « interdiction ». Orphée prend le chemin des Enfers. acte II La confrontation entre Orphée et les Furies se déroule dans un long dialogue où alternent chœurs et solos. Les Furies, peu à peu attendries par le chant du demidieu musicien, lui ouvrent le passage de l’Enfer. Un nouveau décor représente les « bosquets délicieux » 4 | cité de la musique Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice des Champs-Elysées. Après un ballet d’Ombres heureuses, Orphée chante son admiration pour ce séjour enchanteur dans un long récitatif obligé (« Che puro ciel »). Le chœur, encadrant un « ballet des héros », annonce l’arrivée d’Eurydice. acte III Les époux sont réunis, mais très vite Eurydice prend l’attitude d’Orphée pour de l’indifférence. Ses soupçons se transforment graduellement en désespoir, au point que ses forces l’abandonnent. Orphée la regarde, et Eurydice meurt à nouveau. Orphée va se tuer lorsqu’Amore survient et ressuscite Eurydice. L’opéra se termine par un chœur de réjouissances encadrant un ballet de Bergers en quatre mouvements. Michel Noiray notes de programme | 5 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Atto Primo acte I Ameno, ma solitario boschetto di allori e di cipressi, che ad arte diradato racchiude in un piccolo piano il sepolcro d’Euridice. Un petit bois de lauriers et de cyprès, isolé mais agréable. Dans un espace dégagé, la tombe d’Eurydice. scena 1 scène 1 Orfeo ed il Coro Orphée et le Chœur Ad alzarsi della tenda al suono di mesta sinfonia si vede occupata la scena da uno stuolo di Pastori e Ninfe seguaci di Orfeo, che portano serti di fiori e ghirlande di mirto, e mentre una parte di loro arder fa dei profumi, incorona il marmo, e sparge fiori intorno alla tomba, intuona l’altra il seguente Coro, interrotto da lamenti d’Orfeo che disteso sul davanti sopra d’un sasso, va di tempo in tempo replicando appassionatamente il nome di Euridice. Au lever du rideau, un ensemble de bergers et de nymphes, compagnons d’Orphée, portent des couronnes de fleurs et des guirlandes de myrthe. Certains font brûler des parfums, déposent des couronnes sur le tombeau et répandent des fleurs. D’autres entonnent un chœur, entrecoupé par les plaintes d’Orphée qui, étendu sur une pierre, répète de temps en temps passionnément le nom d’Eurydice. Pastori, Ninfe Bergers, Nymphes Ah ! Se intorno a quest’urna funesta, Euridice, ombra bella, t’aggiri,... Ah ! Si tu erres autour de cette urne funeste, Eurydice, belle ombre,... Orfeo Orphée Euridice ! Eurydice ! Pastori, Ninfe Bergers, Nymphes ... odi i pianti, i lamenti, i sospiri che dolenti si spargon per te. ...écoute les pleurs, les lamentations et les soupirs qui sont répandus pour toi.de douleur Orfeo Orphée Euridice ! Eurydice ! Pastori, Ninfe Bergers, Nymphes Ed ascolta il tuo sposo infelice che piangendo ti chiama,... Et écoute ton époux infortuné qui, au milieu de ses pleurs, invoque ton nom... Orfeo Orphée Euridice ! Eurydice ! ballet (larghetto) Ballo (larghetto) Coro Chœur Ah, se intomo a quest’una funesta, Euridice, ombra bella, t’aggiri, Odi i pianti, i lamenti, i sospiri Che dolentti si spargon per te. Ah ! Si tu erres autour de cette urne funeste, Eurydice, belle ombre,... ...écoute les pleurs, les lamentations et les soupirs qui sont répandus pour toi.de douleur (Dopo il seguite ballo, il coro parte.) (C’est ensuite le ballet, une fois celui-ci terminé, le Chœur s’en va.) Aria air Orfeo Orphée Chiamo il mio ben così quando si mostra il dì, quando s’asconde. Ma, oh vano mio dolor ! L’idolo del mio cor non mi risponde. C’est ainsi que j’appelle ma bien-aimée quand se lève le jour, et quand il disparaît. Mais, comme ma douleur est vaine ! celle que mon cœur idolâtre ne me répond pas. récitatif Orfeo Orphée Euridice ! Euridice ! Ombra cara, ah, dove sei nascosta ? Affannato il tuo sposo fedele invano sempre ti chiama, agli dei ti ridomanda, e sparge ai venti con le lagrime sue invan i suoi lamenti. Eurydice ! Eurydice ! ombre chérie, ah, où donc es-tu cachée ? A en perdre l’haleine, ton époux fidèle en vain ne cesse de t’appeler, il te réclame aux dieux, et sème aux vents ses vaines lamentations en même temps que ses larmes. Aria Bergers, Nymphes ... ti chiama, e si lagna ; come quando la dolce compagna tortorella amorosa perdè. ... invoque ton nom, et se lamente ; telle l’amoureuse tourterelle qui a perdu sa douce compagne. récitatif Orfeo Orphée Basta, basta, o compagni ! Il vostro duolo aggrava il mio ! Spargete purpurei fiori, Inghirlandate il marmo, Il suffit, il suffit, ô mes amis ! Votre douleur rend la mienne plus lourde à porter ! Répandez des fleurs purpurines, ornez de guirlandes le marbre du tombeau, 6 | cité de la musique laissez-moi ! Je veux rester seul parmi ces ombres funèbres et sombres en la cruelle compagnie de mon infortune. Recitativo Pastori, Ninfe Recitativo Partitevi da mel Restar vogl’io solo Fra quest’ombre funebri e oscure Coll’empia compagnia de mie sventure. air Orfeo Orphée Cerco il mio ben così in queste, ove morì, funeste sponde. Ma sola al mio dolor perché conobbe amor, l’eco risponde. C’est ainsi que je cherche ma bien-aimée, sur ces rives funestes où elle mourut. Mais, à ma douleur, seul l’écho répond, car lui-même connut l’amour. Recitativo récitatif Orfeo Orphée Euridice ! Euridice ! Ah ! questo nome sanno le spiaggie, e le selve l’appresero da me ! Eurydice ! Eurydice ! Ah ! ce nom que les rivages connaissent et que les forêts apprirent de moi ! notes de programme | 7 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice In ogni valle Euridice risuona : in ogni tronco Scrisse il misero Orfeo : Orfeo in felice, Euridice, idol mio, Cara Euridice ! Chaque vallée retentit du nom d’Eurydice : sur chaque arbre l’infortuné Orphée le grava : malheureux Orphée, Eurydice ma déesse, chère Eurydice ! Aria air Orfeo Orphée Ab, come ? Ab, quando ? E possibil sarà ? Spiegati ! Ah, comment ? Ah, quand ? Est-ce possible ? Explique-toi ! Amore L’Amour Avrai valor che basti A questa prova estrema ? Auras-tu assez de courage pour cette suprême épreuve ? Orfeo Orphée Orfeo Orphée Piango il mio ben così se il sole indora il dì, se va nell’onde. Pietoso al pianto mio va mormorando il rio, e mi risponde. C’est ainsi que je pleure ma bien-aimée quand le soleil pare le jour de tous ses ors, et quand le soleil s’abîme dans les flots. Prenant part à mes sanglots le ruisseau s’écoule en murmurant, et me répond. Mi prometti Euridice, E vuoi ch’io tema ? Tu me promets Eurydice, et tu voudrais que j’aie peur ? Amore L’Amour Sai però con qual patto L’impresa hai da compir. Mais tu sais à quelle condition il te faudra accomplir ton œuvre. Orfeo Orphée Parla ! Parle ! Amore L’Amour Euridice ti si vieta il mirar finchè non sei fuor dagli antri di Stige ! E il gran divieto rivelarde non dei ! Se no, la perdi e di nuovo e per sempre ; E in abbandono al tuo fiero desio Sventurato vivrai ! Pensaci, addio ! Il t’est interdit de regarder Eurydice tant que tu n’es pas sorti du Styx ! Et tu ne dois pas lui révéler ce grand secret ! Sinon tu la perdras à nouveau et pour toujours ; et livré à ton cruel désir tu vivras dans le malheur ! Réfléchis-bien, adieu ! Recitativo récitatif Orfeo Orphée O Numi ! Barbari numi, d’Acheronte e d’Averno pallido abitator, la di cui mano avida delle morti mai disarmò mai trattener non seppe beltà né gioventù, voi mi rapiste la mia bella Euridice – oh memoria crudel ! – sul fior degli anni ! La rivoglio da voi, numi tiranni ! Ho core anch’io per ricercar sull’orme de’ più intrepidi eroi, nel vostro orrore la mia sposa, il mio ben ! Dieux ! Dieux barbares, habitants blafards de l’Achéron et de l’Averne, dont la main avide de morts jamais n’a désarmé et jamais n’a su retenir la beauté ni la jeunesse, vous m’avez enlevé ma belle Eurydice – Ô cruel souvenir ! – dans la fleur de sa jeunesse ! Je veux que vous me la rendiez, dieux tyranniques ! J’ai moi aussi le courage de partir, sur les traces des héros les plus intrépides et à travers votre domaine terrifiant, à la recherche de mon épouse, de ma bien-aimée ! scena 2 scène 2 (Amore e detto) (L’Amour et Orphée) Amore L’Amour Tassiste Amore ! Orfeo, della tua pena Giove sente pietà. Ti si concede le pigre Onde di Lete vivo varcar ! Del tenebroso abisso sei sulla via : Se placar puoi col canto le furie, I mostri, e l’empia morte, Al giorno la diletta Euridice Farà leso ritorno. L’Amour vient à ton aide ! Orphée, de ton chagrin Jupiter a pitié. Il t’est permis, vivant, de franchir les eaux paresseuses du Léthé ! Tu es sur le chemin du ténébreux abîme : si tu sais de ton chant apaiser les furies, les monstres, et la cruelle mort, Eurydice, ta bien-aimée, à la lumière reviendra avec toi. 8 | cité de la musique Aria air Amore L’Amour Gli sguardi trattieni, affrena gli accenti, rammenta che peni, che pochi momenti hai più da penar. Sai pur che talora confusi, tremanti con chi gl’innamora son ciechi gli amanti, non sanno parlar ; confusi, tremanti, son ciechi gli amanti con chi gl’innamora, non sanno parlar. Gli sguardi trattieni, rammenta che peni… ecc. Maîtrise tes regards, Modère tes emportements, souviens-toi que tu souffres, mais que tu n’as plus à souffrir que quelques moments encore. Tu sais aussi que parfois, avec l’être aimé, les amants, confus et tremblants, sont aveugles, et ne savent parler ; confus et tremblants, les amants sont aveugles avec l’être aimé et ne savent parler. Maîtrise tes regards, souviens-toi que tu souffres… etc. (parte) (L’Amour s’en va.) notes de programme | 9 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Recitativo récitatif Orfeo Orphée Che disse ! Che ascoltai ! Dunque Euridice vivrà, l’avrò presente ! E dopo i tanti affanni miei, in quel momento, in quella guerra d’affetti, io non dovrò mirarla, non stringerla al mio sen ! Sposa infelice ! Che dirà mai ? Che penserà ? Preveggo le smanie sue ! Comprendo le angustie mie. Nel figurarlo solo sento gelarmi il sangue, tremarmi il cor... Ma... lo potrò... lo voglio ! Ho risoluto. Il grande, l’insoffribil de’ mali è l’esser privo dell’unico dell’alma amato oggetto. Assistetemi, o dei, la legge accetto. Qu’a-t-il dit ! Qu’ai-je entendu ! Ainsi Eurydice vivra donc, elle se tiendra à mes côtés ! Et après toutes les souffrances que j’ai endurées, au moment même de la revoir, alors que tant de sentiments s’affronteront en moi, je ne devrai pas la regarder, ni la serrer contre mon cœur ! Épouse infortunée ! que dira-t-elle donc ? que pensera-t-elle ? Je prévois son inquiétude ! Je pressens mon malaise. A cette seule perspective, je sens mon sang se glacer, mon cœur trembler... Mais... je réussirai... je le veux ! Je suis résolu. Le plus grand, le plus intolérable des maux est que l’âme soit privée de l’unique objet de son amour. Assistez-moi, Ô dieux, j’accepte votre loi. (Si vede un lampo, si sente un tuono, e parte Orfeo.) (On voit un éclair, on entend un coup de tonnerre. Orphée s’en va.) Atto secondo acte II Orrida caverna di là del fiume Cocito, offuscata poi in lontananza da un tenebroso fumo illuminato dalle fiamme, che ingombra tutta quella orribile abitazione. Une caverne effrayante sur l’autre rive du Cocyte. Ses profondeurs obscures sont remplies de fumée noire et de flammes. scena 1 scène 1 Orfeo ed il Coro Orphée et le Chœur Appena apperta la scena al suono di orribile sinfonia comincia il Ballo di Furie e Spettri che viene interrotto per l’armonia della lira d’Orfeo, il quale comparendo poi sulla scena, tutta quella turba infernale intonna il seguente. Tout de suite après l’ouverture de la scène au son d’une symphonie horrible, commence le ballet des Furies et des Spectres qui est interrompu par l’harmonieuse lyre d’Orphée, lequel apparaît ensuite sur scène, et la foule des Enfers entonne le chœur suivant. Ballo (maestoso) ballo (maestoso) Coro Chœur Chi mai dell’Erebo fra le caligini, sull’orme d’Ercole e di Piritoo conduce il piè ? Mais qui donc, à travers les brumes de l’Erèbe, dirige ses pas sur les traces d’Hercule et de Pirithoos. Ballo (presto) 10 | cité de la musique Coro Chœur Chi mai dell’Erebo, ecc. D’orror l’ingombrino le fiere Eumenidi e lo spaventino gli urli di Cerbero, se un dio non è. Mais qui donc, à travers les brumes de l’Erèbe, dirige ses pas, etc. Que les fières Euménides l’emplissent d’horreur et que les hurlements de Cerbère l’épouvantent, s’il n’est pas un dieu. Ballo (maestoso) ballo (maestoso) Orfeo Orphée Deh ! Placatevi con me, Furie... De grâce ! Apaisez la colère que vous nourrissez contre moi, Furies... Coro Chœur No ! Non ! Orfeo Orphée ... larve,... ...fantômes,... Coro Chœur No ! Non ! Orfeo Orphée ... ombre sdegnose ... ...Ombres méprisantes,... Coro Chœur No ! Non ! Orfeo Orphée Vi renda almen pietose il mio barbaro dolor. Ayez au moins pitié de ma cruelle douleur. Coro Chœur No ! No ! No ! Non ! non ! non ! Orfeo Orphée Deh ! Placatevi con me, ecc. De grâce ! Apaisez la colère… etc. Coro Chœur Misero giovane ! Che vuoi, che mediti ? Altro non abita che lutto e gemito in queste orribili soglie funeste. Che vuoi, misero giovane ? Che ? Altro non abita, ecc. Malheureux jeune homme ! Que veux-tu, quels sont tes desseins ? Dans ces lieux horribles et funestes n’habitent que deuil et gémissements. Que veux-tu, malheureux jeune homme ? Que veux-tu ? Dans ces lieux horribles et funestes, etc. entracte entracte ballet (presto) notes de programme | 11 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Aria air Arioso arioso Orfeo Orphée Orfeo Orphée Mille pene, ombre sdegnose, come voi sopporto anch’io ; l’inferno mio ho con me, lo sento in mezzo al mio cor. Comme vous, ombres méprisantes, je souffre, moi aussi, mille peines ; mon enfer, je le porte en moi et je le sens tout au fond de mon cœur. Coro Chœur Ah ! Quale incognito affetto flebile, dolce a sospendere vien l’implacabile nostro furor ! Ah ! Quale incognito, ecc. Ah ! Quelle affection, triste et inhabituelle, vient suspendre de sa douceur notre implacable fureur ! Ah ! Quelle affection, triste et inhabituelle, etc. Che puro ciel ! Che chiaro sol ! Che nuova serena luce è questa mai ! Che dolce lusinghiera armonia Formano insieme Il cantar degli augelli, Il correr de’ ruscelli, Dell’aure il sussurrar ! Questo è il soggiorno De’ fortunati Eroi ! Qui tutto spira un tranquillo contento, Ma non per me. Se l’idol mio non trovo, Sperar non posso ! I suoi soavi accenti, Gli amorosi suoi sguardi, il suo bel riso, Sono il mio solo, il mio diletto Eliso ! Ma in qual parte ei sarà ? Comme le ciel est pur ! comme le soleil est clair ! quelle est donc cette nouvelle lumière ! Quelle douce et ravissante harmonie forment ensemble le chant des oiseaux, la course des ruisseaux, le murmure de la brise ! C’est là le séjour des bienheureux Héros ! Ici tout respire une joie tranquille, mais pas pour moi. Tant que je n’aurai pas trouvé ma bien-aimée, je ne puis espérer ! Ses douces paroles, son regard plein d’amour, son beau sourire sont les seuls Champs Elysées que je chérisse ! Mais en quel endroit est-elle ? Aria air Orfeo Orphée Men tiranne voi sareste al mio pianto, al mio dolor, se provaste un sol momento cosa sia languir d’amor. Vous seriez moins tyranniques envers mes pleurs et ma douleur, si vous pouviez éprouver, un instant seulement, ce que signifie se languir d’amour. (guardando per la scena) Chiedasi a questo Che mi viene a incontrar stuolo felice. (inoltrandosi verso il Coro) Coro Chœur Ah ! Quale incognito, ecc. Le porte stridano sui neri cardini ; e il passo lascino sicuro e libero al vincitor ; e il passo lascino, ecc. Le porte stridano, ecc. Ah ! Quelle affection, triste et inhabituelle, etc. Que les portes grincent sur leurs sinistres gonds et qu’elles livrent un passage sûr et libre au vainqueur ; et qu’elles livrent un passage, etc. Que les portes grincent, etc. Cominciano a ritirarsi le Furie ed i Mostri e dileguandosi per entro le scene, ripetono l’ultima strofa del Coro, che continuando sempre frattanto che si allontanono, finisce finalmente in un confuso mormorio. Sparite le Furie, sgombrati i Mostri, Orfeo s’avanza nell’inferno. Les Furies et les Monstres commencent à se retirer. En quittant la scène, ils répètent la dernière strophe du Chœur qui continue tandis qu’ils s’éloignent, et qui s’achève en un murmure confis. Après la disparition des Furies et le départ des Monstres, Orphée s’avance dans l’enfer. (Il se dirige vers le Chœur) Où se trouve Eurydice ? Euridice dov’è ? scena 2 scène 2 Paesaggio delizioso per i boschetti che vi verdeggiano, i fiori che rivestono i prati, i ritiri ombrosi che vi si scoprono, i fiumi ed i ruscelli, che lo bagnano. Un paysage délicieux, avec des bosquets verdoyants, des prairies recouvertes de fleurs, d’accueillants ombrages, baignés de rivières et de ruisseaux. Ballo (andante) ballet (andante) 12 | cité de la musique (Il regarde autour de lui) Demandons à cette heureuse compagnie qui vient à ma rencontre. Coro Chœur Giunge Euridice ! Vieni ai regni del riposo, grande eroe, tenero sposo ; raro esempio in ogni età. Euridice Amor ti rende ; già risorge, già riprende la primiera sua beltà, ecc. Eurydice vient ! Viens dans le royaume du repos, grand héros, tendre époux ; comme chaque époque en connaît peu d’exemples. L’Amour te rend Eurydice ; déjà elle renaît, déjà elle recouvre sa beauté première, etc. Ballo ballet (andante) (andante) Recitativo récitatif Orfeo Orphée Anime avventurose, ah, tollerate in pace le impazienze mie ! Se foste amanti, conoscereste a prova quel focoso desio, che mi tormenta, che per tutto è con me. Nemmeno in questo placido albergo esser poss’io felice, se non trovo il mio ben. Ames bienheureuses, ah, acceptez avec sérénité mon impatience ! Si vous aimiez, vous connaîtriez en l’éprouvant ce désir brûlant, qui me tourmente, et qui exclut tout autre sentiment. Pas même dans ce havre de paix, je ne puis être heureux si je n’y trouve pas celle que j’aime. notes de programme | 13 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Coro Chœur Orfeo Orphée Vieni, Euridice ! Torna, o bella, al tuo consorte, che non vuol che più diviso sia da te, pietoso il ciel. Non lagnarti di tua sorte, ché può dirsi un altro Eliso uno sposo sì fedel. Non lagnarti di tua sorte, ecc. Viens, Eurydice ! Retourne, belle jeune fille, à ton époux, que le ciel compatissant ne veut pas voir plus longtemps séparé de toi. Ne te lamente pas sur ton sort, car tu as un époux si fidèle qu’il peut être regardé comme un nouvel Elysée. Ne te lamente pas sur ton sort, etc. Saprai tutto da me. Per ora non chieder più ! Meco t’affretta, e il vano importuno timor dall’alma sgombra ! Ombra tu più non sei, io non son ombra. Tu apprendras tout de ma bouche. Mais à présent ne me questionne plus ! Accompagne-moi en hâte, et soulage ton âme de cette crainte vaine et [importune ! Ombre, tu n’es plus, pas plus que moi, je ne suis une ombre. Euridice Eurydice Da un Coro di Eroine vien condotta Euridice vicino ad Orfeo, il quale senza guardarla, e con atto di somma premura la prende per mano, e la conduce subito via. Seguita poi il Ballo degli Eroi ed Eroine, e si ripiglia il canto del Coro, supposto continuarsi fino a tanto Orfeo ed Euridice non sono affatto fuora degli Elisi. Un chœur d’héroïnes conduit Eurydice à Orphée, qui, sans la regarder, la prend par la main et l’emmène rapidement hors de la scène. C’est ensuite le ballet des héros et des Héroïnes, et l’on reprend l’air du Chœur, qui doit se prolonger tant qu’Orphée et Eurydice ne sont pas complètement sortis des Champs Elysées. Cha ascolto ? Sarà ver ? Pietosi numi, qual contento è mai questo ? Io dunque in braccio all’idol mio fra’ più soavi lacci d’Amore e d’Imeneo nuova vita vivrò ! Qu’entends-je ? Serait-ce possible ? Dieux pleins de pitié, quelle est donc cette joie ? Dans les bras de l’être que j’adore, dans les liens les plus suaves de l’Amour et de l’Hyménée, je vivrai donc une nouvelle vie ! Orfeo Orphée Sì, mia speranza ! Ma tronchiam le dimore, ma seguiamo il cammin. Tanto è crudel la fortuna con me, che appena io credo di possederti, appena so dar fede a me stesso. Oui, mon espérance ! Mais ne tardons pas davantage, et poursuivons notre chemin. Tant la fortune est cruelle avec moi, que j’ose à peine croire te posséder, et que j’ose à peine faire confiance à mes yeux. Euridice Eurydice E un dolce sfogo del tenero amor mio nel primo istante che tu ritrovi me, ch’io ti riveggo, t’annoia, Orfeo ! Les doux épanchements de mon tendre amour, à l’instant même que tu me retrouves et que je te revoie, t’ennuient donc, Orphée ! Orfeo Orphée Ah, non è ver, ma... sappi... senti... (Oh legge crudel !) Bella Euridice, inoltra i passi tuoi ! Ah, ce n’est pas vrai, mais... Apprends... écoute... (Oh loi cruelle !) Belle Eurydice, hâte le pas ! Euridice Eurydice Che mai t’affanna in sì lieto momento ? Quelle est donc la cause de ton tourment en un [moment si heureux ? Orfeo Orphée (Che dirò ? Lo prevvedi ! Ecco il cimento ?) (Que dire ? Je l’avais prévu ! voici venu le moment de l’épreuve !) Euridice Eurydice Non m’abbracci ? Non parli ? Guardami almen. Dimmi, son bella ancora, qual era un dì ? Vedi, che forse è spento il roseo del mio volto ? Odi, che forse s’oscurò, quel che amasti e soave chiamasti, splendor de’ sguardi miei ? Tu ne m’embrasses pas ? Tu ne parles pas ? Regarde-moi, au moins. Dis-moi, suis-je belle encore, belle comme autrefois ? Vois, peut-être le rose de mes joues s’est-il fané ? Écoute, peut-être la splendeur de mon regard, que tu aimais et qualifiais d’exquis, s’est-elle obscurcie ? Atto terzo acte III Oscura spelonca, che forma un tortuoso laberinto, ingombrato di massi, staccati dalle rupi, che sono tutte coperte di sterpi, e di piante selvagge. Une gorge de montagne sombre, en forme de labyrinthe qu’encombrent des blocs de pierre, de rochers couverts de ronces et de plantes sauvages. scena 1 scène 1 Orfeo ed Euridice Orphée et Eurydice Recitativo e Duetto récitatif et duo Orfeo Orphée Vieni ! Segui i miei passi, unico, amato oggetto del fedele amor mio ! Viens ! suis mes pas, objet unique et adoré de mon amour fidèle ! Euridice Eurydice Sei tu ? M’inganno ? Sogno ? Veglio ? O deliro ? Est-ce toi ? Me tromperais-je ? Est-ce un rêve ? ou est-ce que je délire ? Orfeo Orphée Amata sposa, Orfeo son io, e vivo ancor. Ti venni fin negli Elisi a ricercar. Fra poco il nostro cielo, il nostro sole, il mondo di bel nuovo vedrai. Épouse aimée, je suis Orphée, et je suis toujours en vie. Je suis venu jusqu’aux Champs-Elysées pour [te chercher. Et bientôt, tu reverras notre ciel, notre soleil, notre monde. Euridice Eurydice Tu vivi ? Io vivo ? Come ? Ma con quel arte ? Ma per qual via ? Tu es vivant ? je suis vivante ? Comment ? Mais par quel artifice ? Mais par quel moyen ? 14 | cité de la musique notes de programme | 15 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Orfeo Orphée Orfeo Orphée (Più che l’ascolto, meno resisto. Orfeo, coraggio !) Andiamo, mia diletta Euridice ! Or non è tempo di queste tenerezze, ogni dimora è fatale per noi. (Plus je l’écoute, moins je résiste. Orphée, courage !) Partons, Eurydice ma bien-aimée ! Le moment n’est pas propice à ces effusions, tout retard nous serait fatal. No, mia vita, ombra seguace verrò sempre intorno a te ! Non, ma vie : telle une ombre fidèle, je serai toujours à tes côtés ! Euridice Eurydice Ma perché sei sì tiranno ? Mais pourquoi tant de tyrannie ? Euridice Eurydice Orfeo Orphée Ma un sguardo solo. Mais un regard seulement. Ben potrò morir d’affanno, ma giammai dirò perché ! Dussé-je périr de mes tourments, jamais je ne dirai pourquoi, Orfeo Orphée E’ sventura il mirarti. Te regarder nous porterait malheur. Euridice, Orfeo Eurydice, Orphée Grande, o numi, è il dono vostro, Lo conosco e grata / grato io sono. Ma il dolor che unite al dono è insoffribile per me. Grand, ô dieux, est votre don, je le reconnais et je suis rempli de gratitude. Mais la douleur dont vous accompagnez votre don m’est intolérable. Euridice Eurydice Ah, infido ! E queste son l’accoglienze tue ! Mi nieghi un sguardo, quando dal caro amante, e dal tenero sposo aspettarmi io doveva gli amplessi e baci ! Ah ! Traître ! Voici donc l’accueil que tu me [réservais ! Tu me refuses un regard, alors que, d’un amant chéri et d’un tendre époux, je devais attendre les étreintes et les baisers ! Orfeo Orphée (Che barbaro martir !) Ma vieni e taci ! (Quel atroce martyre !) Viens plutôt et garde le silence ! (Sentendola vicina prende la sua mano e vuol condurla.) (La sentant près de lui, il lui prend la main et veut la guider.) Euridice (ritira la mano con sdegno) Eurydice (retire sa main avec irritation) Ch’io taccia ! E questo ancora mi restava a soffrir ? Dunque hai perduto la memoria, l’amore, la costanza, la fede ? E a che svegliarmi dal mio dolce riposo, or ch’hai pur spente quelle a entrambi sì care d’Amore e d’Imeno pudiche faci ! Rispondi, traditor ! Que je me taise ! Il me restait encore ceci à endurer ? Tu as donc perdu la mémoire, l’amour, la constance, la fidélité ? Pourquoi donc me réveiller de mon doux repos, alors que se sont éteintes en toi ces flammes pudiques qui sont si chères tant à l’Amour qu’à l’Hyménée ! Réponds, traître ! Duetto duo Orfeo Orphée Ma vieni, e taci. Vieni, appaga il tuo consorte ! Viens donc, et garde le silence ! Viens, conforme-toi aux désirs de ton époux ! Euridice Eurydice No, più cara è a me la morte, che di vivere con te ! Non, la mort m’est plus chère que la vie avec toi ! Orfeo Orphée Ah, crudel ! Ah, cruelle ! Euridice Eurydice Lasciami in pace ! Laisse-moi en paix ! 16 | cité de la musique Recitativo récitatif Euridice Eurydice Qual vita è questa mai, che a vivere incomincio ! E qual funesto, terribile segreto Orfeo m’asconde ! Perché piange, e s’affligge ? Ah, non ancora troppo avvezza agli affanni che soffron i viventi ! A sì gran colpo manca la mia costanza ; agli occhi miei si smarrisce la luce, oppresso in seno mi diventa affannoso il respirar. Tremo, vacillo e sento fra l’angoscia e il terrore da un palpito crudel vibrarmi il core. Quelle est donc cette vie que je m’apprête à vivre ! Et quel funeste et terrible secret Orphée me cache-t-il ! Pourquoi pleure-t-il et s’afflige-t-il ? Ah, je ne suis pas encore accoutumée aux tourments que souffrent les vivants ! Ma constance défaille devant un coup si fort ; à mes yeux la lumière se trouble, ma poitrine est oppressée et ma respiration devient douloureuse. Je tremble, je vacille et je sens, entre l’angoisse et la terreur, vibrer mon cœur d’une palpitation cruelle. Aria air Euridice Eurydice Che fiero momento ! Che barbara sorte ! Passar dalla morte a tanto dolor ! Che fiero momento, ecc. Avezza al contento d’un placido oblio, fra queste tempeste, si perde il mio cor ! Comme cet instant est effroyable ! Comme mon sort est amer ! Passer de la mort à tant de douleur ! Comme cet instant est effroyable ! Accoutumée au bonheur d’un paisible oubli, au milieu de ces tempêtes, mon cœur s’égare ! Recitativo récitatif Orfeo Orphée Ecco un nuovo tormento ! Voici un nouveau tourment. notes de programme | 17 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Euridice Eurydice Amato sposo, m’abbandoni così ? Mi struggo in pianto ; non mi consoli ? Il duol m’opprime i sensi ; non mi soccorri ? Un’altra volta, oh stelle, dunque morir degg’io senza un amplesso tuo, senza un addio ? Époux aimé, c’est ainsi que tu m’abandonnes ? J’éclate en sanglots ; et tu ne me consoles pas ? La douleur m’oppresse les sens ; et tu ne me secours pas ? Une nouvelle fois, O étoiles, je dois donc mourir sans pouvoir t’étreindre, sans pouvoir te dire adieu ? Orfeo Orphée Più frenarmi non posso, a poco a poco la ragion m’abbandona oblio la legge, Euridice e me stesso ! E... Je ne puis résister plus longtemps, la raison m’abandonne peu à peu j’oublie la condition qui m’a été imposée, avec Eurydice et moi-même ! Et... Sposa ! Euridice ! Mon épouse ! Eurydice ! (la scuote) Euridice ! Consorte ! Ah più non vive, La chiamo invan ! Misero me ! La perdo, e di nuovo e per sempre ! Oh legge ! Oh morte ! Oh ricordo crudel ! Non ho soccorso, Non m’avanza consiglio ! Io veggo solo – ah, fiera vista ! – Il Iuttuoso aspetto Dell’orrido mio stato ! Saziatì, sorte rea ! Son disperato ! (Il la secoue.) Eurydice ! Ma femme ! Ah, elle ne vit plus, c’est en vain que je l’appelle ! Pauvre de moi ! Je la perds à nouveau, et pour toujours ! Ô toi ! Ô mort ! Ô cruel souvenir ! Je n’ai pas d’aide, je n’ai plus de recours ! Je vois seulement – ah, vision cruelle – la funèbre apparence de mon horrible condition ! Sois comblé, sort cruel ! Je suis désespéré ! Aria (in atto di voltarsi e poi pentito) Euridice Eurydice Orfeo, consorte ! Orphée, mon époux ! (si getta a sedere sopra un sasso) (elle se précipite et s’assied sur une pierre) Ah... mi sento... languir. Ah... je me sens... défaillir. Orfeo Orphée No, sposa ! Ascolta ! (in atto di voltarsi a guardarla) Se sapessi... Ah che fo ? Ma fino a quando in questo orrido inferno dovrò penar ? Non, mon épouse ! Écoute ! (sur le point de se retourner pour la regarder) Si tu savais... Ah que fais-je ? Mais jusqu’à quand devrai-je souffrir dans cet horrible enfer ? Euridice Eurydice Ben mio, ricordati... di... me ! Mon amour, souviens-toi... de... moi ! Orfeo Orphée Che affanno ! Oh, come mi si lacera il cor ! Più non resisto... Smanio... fremo... deliro... Quelle douleur ! Oh, comme mon cœur est déchiré ! Je ne puis résister plus longtemps... Je brûle de... je frémis... je délire... (si volta con impeto e la guarda) (se retournant violemment vers elle) Ah ! mon amour ! Euridice Eurydice Giusti dei, che m’avvenne ? Io manco, io moro. Justes dieux, que m’est-il arrivé ? Je défaille, je meurs. (more) Orfeo Orphée Che farò senza Euridice ? Dove andrò senza il mio ben ? Che farò ? Dove andrò ? Che farò senza il mio ben ? Dove andrò senza il mio ben ? Euridice ! Euridice ! Oh dio ! Rispondi ! Rispondi ! Io son pure il tuo fedele. Che farò, ecc. Euridice ! Euridice ! Ah ! Non m’avanza più soccorso, più speranza, né dal mondo, né dal ciel ! Che farò, ecc. Que ferai-je sans Eurydice ? Où irai-je sans mon amour ? Que ferai-je ? où irai-je ? Que ferai-je sans mon amour ? Où irai-je sans mon amour ? Eurydice ! Eurydice ! Ô ciel ! réponds ! réponds ! Je suis toujours ton fidèle époux. Que ferai-je sans Eurydice ? etc. Eurydice ! Eurydice ! Ah ! il ne me reste plus aucun secours, plus [aucun espoir, ni sur la terre, ni dans le ciel ! Que ferai-je, etc. Recitativo Ah ! Mio tesoro ! Orphée Ahimè ! Dove trascorsi ? Ove mi spinse un delirio d’amor ? Malheur ! Quelles sont ces frontières que je [viens de franchir ? Jusqu’où mon délire amoureux m’a-t-il entraîné ? récitatif Orfeo Orphée Ah ! Finisca e per sempre con la vita il dolor ! Del nero Averno già sono insù la via ! Lungo cammino non è quel che divide il mio bene da me. Sì, aspetta, o cara ombra dell’idol mio ! Aspetta, aspetta ! No, questa volta senza lo sposo tuo non varcherai l’onde lente di Lete. Ah ! que finisse, et pour toujours, ma douleur en même temps que ma vie ! Je m’avance déjà sur la route qui descend vers le noir Averne ! Le chemin n’est pas long qui me sépare de mon amour. Oui, attends, o chère ombre de celle que j’adore ! Attends, attends ! Non, cette fois tu ne franchiras pas l’onde lente du Léthé sans ton époux. (Elle meurt) Orfeo (Le s’accosta con fretta) aria (il va se retourner, mais se reprend) (vuol ferirsi) (Il s’apprête à se poignarder) (Il s’approche d’elle en hâte.) 18 | cité de la musique notes de programme | 19 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice scena II scène 2 Amore e detti Les mêmes, l’Amour Recitativo récitatif Amore (lo disarma) L’Amour (lui ôtant son arme) Orfeo, che fai ? Orphée, que fais-tu ? Orfeo Orphée E chi sei tu, che trattenere ardisci le dovute a miei casi ultime furie mie ? Et qui es-tu, toi qui as l’audace de réprimer mes emportements, les derniers que je doive au sort ? Amore L’Amour Questo furore calma, deponi e riconosci Amore ! Apaise ta fureur, renonce-y et reconnais l’Amour ! Orfeo Orphée Oh, sei tu ? Ti ravviso ! Il duol finora tutti i sensi m’oppresse. A che venisti in sì fiero momento ? Che vuoi da me ? Oh, c’est toi ? Je te reconnais ! La douleur jusqu’à présent a opprimé tous mes sens. Que viens-tu faire en un moment si cruel ? Que veux-tu de moi ? Amore L’Amour Farti felice ! Assai per gloria mia soffristi, Orfeo, ti rendo Euridice, il tuo ben. Di tua costanza maggior prova non chiedo. Ecco : risorge a riunirsi con te. Te rendre heureux ! Pour ma gloire, Orphée, tu as assez souffert et je te rends Eurydice, ton amour. De ta constance je ne demande pas de meilleure preuve. La voici : elle renaît pour s’unir à nouveau à toi. (Si alza Euridice come svegliandosi da un profondo sonno) (Euridice se relève comme si elle s’éveillait d’un sommeil profond) Orfeo Orphée Che veggo ! Oh numi ! Sposa ! Que vois-je ! Ô dieux ! Mon épouse ! (corre ad abracciare Euridice) Venite, avventurosi amanti, usciamo al mondo, ritornate a godere ! Venez, amants bienheureux, quittons ces lieux pour retourner dans le monde, retrouvez-y ses jouissances ! Orfeo Orphée Oh fausto giorno ! Oh Amor pietoso ! Ô jour faste ! Ô Amour compatissant ! Euridice Eurydice Oh lieto, fortunato momento ! Ô, moment de joie et de bonheur ! Amore L’Amour Compensa mille pene un mio contento ! Un seul des bonheurs que je procure rachète [mille peines. Scena 3 e ultima scène 3 Magnifico tempio dedicato ad Amore. Amore, Orfeo ed Euridice, preceduti da nuleroso drapella di Pastori e Pastorelle che vengono a festeggiare il ritorno di Eurdice e cominciando un allegro ballo, che s’interrompe da Orfeo che intuona il seguente coro. Le Temple du dieu de l’Amour. L’Amour, Orphée et Eurydice, précédés par de nombreux Bergers et Bergères qui viennent fêter le retour d’Eurydice. Commence un joyeux ballet, interrompu par orphée qui entonne le chœur suivant. maestoso maestoso Ballo ballet (grazioso), allegro, andante, allegro (grazioso), allegro, andante, allegro Orfeo e Coro Orphée et Chœur Trionfi Amore, e il mondo intero serva all’impero della beltà. Di sua catena talvolta amara, mai fu più cara la libertà. Que l’Amour triomphe et que le monde tout entier se mette au service de l’empire de la beauté. Malgré ses chaînes, parfois amères, la liberté ne fut jamais davantage chérie. Amore L’Amour Talor dispera, talvolta affanna, d’una tiranna, la crudeltà. Ma poi la pena oblia l’amante nel dolce istante della pietà ! La cruauté d’une femme tyrannique tantôt désespère, tantôt tourmente. Mais l’amant oublie ensuite ses peines au doux instant de la consolation. Coro Chœur Trionfi Amore, ecc. Que l’Amour triomphe… etc. Euridice Eurydice La gelosia strugge e divora ; ma poi ristora la fedeltà. E quel sospetto che il cor tormenta, alfin diventa felicità. La jalousie consume et dévore ; mais ensuite la fidélité récompense. Et ce soupçon qui tourmente le cœur devient à la fin félicité. Coro Chœur Trionfi Amore… ecc. Que l’Amour triomphe… etc. (Il court serrer Eurydice dans ses bras.) Euridice Eurydice Consorte ! Mon époux ! Orfeo Orphée E pur t’abbraccio ? Puis-je t’embrasser ? Euridice Eurydice E pure al sen ti stringo ? Puis-je te serrer contre mon cœur ? Orfeo (ad Amore) Orphée (à l’Amour) Ah quale riconoscenza mia ! Ah, combien ma reconnaissance est grande ! Amore L’Amour Basta ! Assez ! Fine dell’opera 20 | cité de la musique Ranieri da Calzabigi fin de l’opéra d’après la traduction de Gilles Demonet © L’Avant-Scène Opéra, Paris 1997 notes de programme | 21 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice biographies René Jacobs a commencé le chant en tant que choriste à la cathédrale de Gand, sa ville natale. Il rencontre les frères Kuijken, Alfred Deller et Gustav Leonhardt, qui l’encouragent à se spécialiser dans le registre de contre-alto. En quelques années, il en deviendra l’un des plus éminents chanteurs, donnant des récitals à travers le monde entier. Passionné par l’immense répertoire baroque restant à découvrir, il crée dès 1977 le Concerto Vocale. Son activité de chef le conduira à diriger, sur les grandes scènes européennes et au Japon, les opéras de Monteverdi, Cesti, Cavalli, Gluck, Haendel. La plupart de ces productions ont été enregistrées et ont obtenu les récompenses les plus prestigieuses. Depuis 1991, René Jacobs a été nommé directeur artistique des programmes d’opéra au Festival d’Innsbruck ; il a par ailleurs complété son cycle des opéras de Monteverdi avec l’Orfeo 22 | cité de la musique donné au festival de Salzbourg en 1993. Il se consacre avec passion à l’opéra vénitien depuis de nombreuses années, un travail parvenu à son point culminant avec le triomphe de La Callisto de Cavalli au théâtre de la Monnaie à Bruxelles en 1993 (un spectacle repris à Berlin, Barcelone, Lyon et Montpellier). Nommé principal chef invité et conseiller artistique pour l’ancien répertoire avec le Staatsoper de Berlin, il dirige dans ce cadre l’Orpheus de Telemann, Cesare e Cleopatra de Graun et l’Opera seria de Gassmann avec grand succès. En 1996 et 1997, il est invité à diriger son premier opéra de Mozart par le festival de Schwetzingen et l’opéra national de Hollande. Il choisit Così fan tutte qui remporte un tel succès que le spectacle est repris la même année au Staatsoper de Berlin. En 1999, René Jacobs dirige Croesus de Reinhard Keiser, La Callisto de Cavalli, l’Orfeo de Monteverdi, L’Argia de Cesti, Castor et Pollux de Rameau. Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice Bernarda Fink Née à Buenos aires, d’origine slovène, Bernarda Fink étudie le chant à l’Instituto Superior de Arte del Teatro Colon, théâtre qui l’engage régulièrement depuis 1983. Bernarda Fink remporte le Premier prix du Concours Nuevas Voces Liricas en 1985 et se fixe alors en Europe. Elle se produit avec des formations telles que les philharmonies de Londres et de Vienne, la Philharmonie tchèque, le Gewandhaus de Leipzig, l’Orchestre philharmonique de Radio France, l’Orchestre national de France, l’Ensemble orchestral de Paris, l’Orchestre de la Suisse Romande, les Musiciens du Louvre, The Academy of Saint-Martin-in-theFields, les English Baroque Soloists, le Chamber Orchestra of Europe, Concerto Köln, l’Akademie für Alte Musik Berlin, sous la direction de John Eliot Gardiner, Nikolaus Harnoncourt, Trevor Pinnock, Sir Neville Marriner, René Jacobs, Philippe Herreweghe, Marc Minkowski, Sir Roger Norrington. Bernarda Fink a été acclamée dans des productions du Grand Théâtre de Genève, de l’Opéra national tchèque, des opéras de Montpellier et d’Innsbruck où elle interprète Il Ritorno d’Ulisse in Patria, de Rennes (Cenerentola), de Barcelone, de Salzbourg (Così fan tutte), du Nederlandse Opera, du Teatro Colon et de l’Opera de Sidney. On a pu l’entendre également aux festivals de Salzbourg, Vienne, Prague, Tokyo, Montreux, Aix-en-Provence, Ludwigsburg, Bonn ou encore à la Philharmonie de Berlin. Parallèlement à de nombreuses apparitions en tant qu’interprète de musique sacrée, elle se consacre également au Lied. Elle s’est produite au Concertgebouw d’Amsterdam, à Carnegie Hall de New York, à l’Opéra de Sydney, au Konzerthaus de Vienne, au Théâtre des ChampsElysées, au Rudolfinum de Prague, Sarajevo et Ljubljana et au Japon. En janvier 2000, elle débute avec grand succès au Wigmore Hall de Londres et en juin au prestigieux Musikverein de Vienne. Parmi ses engagements pour les saisons prochaines, on citera notamment Così fan tutte, sous la direction de René Jacobs à Paris, des cantates de Bach avec Nikolaus Harnoncourt au Musikverein de Vienne, l’oratorio de Schumann Das Paradies und die Peri à Londres, les Lieder eines fahrenden Gesellen de Malher sous la direction d’Armin Jordan à Genève, la Passion selon saint Jean avec l’Orchestre philharmonique de Vienne dirigé par Trevor Pinnock dans le cadre du festival Osterklang à Vienne. Son répertoire s’étend sur une vaste période qui va de la musique baroque aux compositeurs contemporains, ce dont témoigne une trentaine d’enregistrements auxquels Bernarda Fink a participé. Parmi ces enregistrements, citons des disques consacrés à Monteverdi (Orfeo, Ulisse, Poppée), Haendel (Amadigi, Flavio, Poro, Le Messie), Bach (Messe en si mineur), Rameau, Caldara, Haydn, Mozart, Schubert, Rossini, Dvorák, Hasse, Bruckner, Schumann, Brahms... Plusieurs d’entre eux ont été primés : Diapason d’Or, Gramaphone Awards pour Maddalena ai piedi di Cristo de Caldara et Giulio Cesare. Bernarda Fink vient par ailleurs d’enregistrer la Passion selon saint Mathieu sous la direction de Nikolaus Harnoncourt et son prochain disque sera consacré à la chanson espagnole. Veronica Cangemi Née à Mendoza, en Argentine, elle a d’abord été violoncelliste de l’Orchestre symphonique de Mendoza, avant de remporter les Premiers prix des Concours Mozart de Buenos Aires et Francisco-Vinas de Barcelone. Sa carrière débute en Europe et on a pu l’entendre dans Armide de Gluck avec Marc Minkowski à Versailles, dans les rôles de Zerlina dans Don Giovanni, Pamina dans La Flûte enchantée au Teatro Colon de Buenos Aires, Despina dans Così fan notes de programme | 23 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice tutte et dans Les Pélerins de la Mecque avec William Christie et Les Arts Florissants à l’Opéra de Montpellier. En 19992000, elle est notamment invitée à l’Opéra de national de Lyon pour Idomeneo ainsi qu’au Ruhrfest de Recklinghausen pour le rôle titre de L’Incoronazione di Poppea. En 2000-2001, elle fait l’ouverture de la saison du Teatro Real de Madrid dans un opéra baroque espagnol, sous la direction de JeanClaude Malgoire, et reprend Griselda au Staatsoper de Berlin. Parmi ses enregistrements, on compte Le Bourgeois gentilhomme de Strauss, Tancredi avec Roberto Abbado, l’Oratorio de Noël de Bach et Dalinda dans l’Ariodante de Marc Minkowski. Maria Cristina Kiehr commence sa formation musicale en Argentine. Elle poursuit ses études avec René Jacobs à la Schola Cantorum Basiliensis. Parallèlement, elle suit l’enseignement 24 | cité de la musique d’Eva Krasnai. Elle a participé à de nombreux enregistrements et concerts dans le monde entier avec René Jacobs, Chiara Bianchini, le Cantus Cölln, Philippe Herreweghe, Jordi Savall, Frans Brüggen et Gustav Leonhardt. Maria Cristina est membre fondateur des ensembles La Colombina, Daedalus et Concerto Soave. Elle a fait ses débuts à l’opéra en 1988, à Innsbruck, sous la direction de René Jacobs dans Giasone de Cavalli, puis elle a participé aux productions de l’Incoronazione di Poppea de Monteverdi. Elle a par ailleurs chanté le rôle-titre dans Dorilla in Tempe de Vivaldi, ainsi que dans Il Schiavo di sua moglie de Provenzale. RIAS Kammerchor Fondé en 1948, le RIASKammerchor de Berlin joua, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, un rôle capital dans le renouveau de la vie musicale berlinoise, notamment comme partenaire privilégié de l’Orchestre philharmonique de Berlin et du Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice RIAS-SymphonieOrchester. Des chefs comme Ferenc Fricsay, Karl Böhm, Herbert von Karajan et Lorin Maazel travaillèrent alors en étroite collaboration avec cet ensemble, comme Claudio Abbado, James Levine ou Daniel Barenboim aujourd'hui. Le RIAS-Kammerchor mit dès sa création un point d'honneur à défendre activement la musique contemporaine. Des compositeurs tels que Hindemith, Blacher, Kagel, Krenek, Boulez, Henze et Reimann ont d'ailleurs écrit pour cet ensemble ou lui ont confié la création de leurs œuvres. C'est, comme son nom l'indique, essentiellement en tant que chœur de chambre que le RIAS-Kammerchor s'est développé. Ses dimensions relativement réduites (35 membres) lui ont permis de demeurer le seul chœur radiophonique allemand autonome et de n'être rattaché à aucun orchestre. Au début des années soixante-dix, sous l'impulsion de son directeur artistique Uwe Gronostay, le chœur s'est imposé parmi les meilleurs de la scène internationale. Une position renforcée sous l'impulsion de son actuel directeur artistique Marcus Creed. Avec lui, le RIAS-Kammerchor a effectivement élargi son répertoire à la musique ancienne et baroque. Philippe Herreweghe, René Jacobs, Nikolaus Harnoncourt, Frans Brüggen, John Eliot Gardiner ont été parmi les chefs invités à diriger le RIAS-Kammerchor. sopranos Gudrun Barth Madalena Faria Kristin Foss Sabine NürmbergerGembaczka Stéphanie Petitlaurent Judith Schmidt Marianne Schumann Hannelore Starke Inès Villenueva Dagmar Wietschorke Almut Wilker altos Ulrike Andersen Ulrike Bartsch Andrea Effmert Waltraud Heinrich Bärbel Kaiser Franziska Kimme Marie-Luise Wilke Claudia Türpe ténors Volker Arndt Reinhold Beiten Horst-Heiner Blöß Wolfgang Ebling Wilhelm Füchsl Friedmann Körner Christian Mücke Kai Roterberg basses Erich Brockhaus Janusz Gregorowicz Roland Hartmann Werner Matusch Paul Mayr Johannes Niebisch Rudolf Preckwinkel Klaus Thiem Freiburger Barockorchester Le Freiburger Barockorchester a donné son premier concert en 1987 à Berlin. En 1995, il entreprend une tournée aux Etats-Unis. De 1990 à 1997, Thomas Hengelbrock assure la direction artistique de l’orchestre. Gottfried von der Goltz succède à ce dernier et réalise l’enregistrement remarqué des Quatre Saisons de Vivaldi. Le répertoire du Freiburger Barockorchester s’étend du début du XVIIe siècle jusqu’au milieu du XIXe siècle. Le Freiburger Barockorchester a par exemple ravivé la tradition de jouer des œuvres symphoniques du début du romantisme sans chef d’orchestre : une pratique courante jusqu’au XIXe siècle. L’avenir du Freiburger Barockorchester est assuré avec des concerts au Ravinia Festival à Chicago, au Tanglewood Festival, au Lincoln Center de New York, au Teatro Colon à Buenos Aires, au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, aux Proms à Londres, au Concertgebouw à Amsterdam, au Schleswig-Hofstein Musik Festival, à la Philharmonie de Berlin, à Helsinki, à San Sebastian et aux Festwochen de Lucerne. flûtes Susanne Kaiser Marion Hofmockel hautbois Ann-Kathrin Brüggemann Kristin Linde notes de programme | 25 Christoph Willibald Gluck - Orfeo ed Euridice chalumeau violons II Lorenzo Coppola Javier Zafra Giorgio Mandolesi Brian Dean Beatrix Hülsemann Rachel Harris Thomas Mittelberger Kathrin Tröger cors altos Bolko Kloosterman Martin Mümer Christian Goosses Ulrike Kaufmann Annette Schmidt Lothar Haass fagott trompette Jaroslav Roucek violoncelles trompette, cornet à bouquin François Petit-Laurent Guido Larisch Melanie Beck Patrick Sepec trombones Katherine Couper Peter Stelzl Werner Engelhard contrebasses Love Persson Dane Roberts timbales Frank Aarnink harpe Masumi Nagasawa piano-forte Nicolau de Figueredo violons I Petra Müllejans Martina Graulich Daniela Helm Julita Forck Franka Palowski Martina Warecka-Tjuvajev technique régie générale Olivier Fioravanti régie plateau Eric Briault régie lumières Joël Boscher 26 | cité de la musique