pas de cadeaux pour le fisc!
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pas de cadeaux pour le fisc!
PAS DE CADEAUX POUR LE FISC! Mais des stratégies En guise de présent de fin d’année, nous avons demandé à quelques conseillers de à partager avec nous faire profiter de leur expérience en matière de fiscalité. Ils et elles ont donc tous vos clients. mis la main à la pâte et nous ont offert des idées en tous genres... du petit truc simple qui vous avait peut-être échappé avant la fin de l’année à la stratégie plus élaborée qui permettra à votre client de voir l’achat de certains biens importants pour son entreprise avec une perspective entièrement nouvelle. Des idées-cadeaux qui raviront petits et grands… clients et qui en laisseront un peu moins dans la chaussette du fisc. OBJECTIF CONSEILLER 22 LES GAINS EN CAPITAL : TOUJOURS UN PROBLÈME e nouveau, la sempiternelle question sera soulevée par votre client. Pourquoi diable le gouvernement impose-t-il les gains en capital? Nous soumettons que la véritable question est différente. Pourquoi volontairement et inutilement exposer les gains en capital des portefeuilles de placements à la fiscalité vorace de nos gouvernements? Bonne nouvelle : cette année, il y a assouplissement de la fiscalité sur les gains en capital. Le taux d’inclusion passe de 75 % à 66 % puis, dépendant du moment, à 50 %. Mauvaise nouvelle : vous allez devoir faire tous les calculs nécessaires, et votre client devra débourser. Le problème est simple. La gestion très active d’un portefeuille, mesurée par son taux de roulement (celui-ci est défini par un pourcentage obtenu en calculant la valeur marchande des valeurs mobilières vendues divisée par la valeur marchande totale du portefeuille), génère des gains imposables. Les impôts payables, malgré le nouveau taux d’inclusion, demeurent la principale source de dépenses et… de contre-performance du portefeuille. Le taux de roulement d’un portefeuille peut prendre des proportions surprenantes. Des études récentes (The Overlooked Piranha, M. Thorfinnson et J. Kiss, 1996 et Is Your Alpha Big Enough To Cover Its Taxes? R. H. Jeffrey et R. D. Arnott, 1993) démontrent que le taux D de roulement moyen d’un gestionnaire institutionnel est de 35 %, alors que celui d’un fonds commun de placement canadien est de 80 %. Les gestionnaires doivent accomplir une performance supérieure de 100 à 300 points de base par rapport à leurs indices de référence respectifs pour équivaloir à une stratégie passive (acheter et conserver) sur un horizon temporel de vingt années. Pour bien conseiller votre client, il vous serait sûrement utile d’obtenir du gestionnaire le rendement du portefeuille avant et après impôts. Une stratégie de placement pouvant différer, sur dix ans ou vingt ans, une grande partie de l’impôt payable chaque année sur les gains en capital risque fort d’être profitable. L’effet de la composition des rendements est saisissant, sachant qu’un portefeuille à faible taux de roulement a de bonnes chances de générer un rendement supplémentaire de 1 % à 2 % après impôts. Il existe plusieurs méthodes pour réduire durant une année l’imposition des gains en capital. L’utilisation reportée des pertes des années précédentes et l’utilisation des pertes contre les gains de l’année sont des méthodes traditionnelles. Nous vous recommandons d’explorer une nouvelle avenue. Celle des fonds indiciels négociés en Bourse. Ces nouveaux produits de placement ont démontré leur efficacité fiscale. Le taux de roulement de plusieurs de ces fonds, par exemple le Fonds de participation indice iUnits S&P/TSE 60, géré par Barclays Global Investors, ainsi que le Standard & Poor’s 500 unit (Spiders) et le Dow Jones Global Titans index, gérés par State Street, se situe entre 3 % et 5 %. Leur utilisation permet de différer, jusqu’au moment de la vente, la quasitotalité des gains en capital. DÉCEMBRE 2000 23 Photo : Sonia Jam Laurent Wermenlinger, Adm.A, Pl. Fin., associé chez PWL Capital. Stratégies pour l’après- Katherine Aziz MINIBUDGET vec son minibudget déposé en octobre dernier, le ministre Paul Martin a devancé l’atteinte de son objectif de réduire les impôts et a même procédé à des diminutions plus importantes que ce qu’il avait prévu dans son budget de février. Mais que signifient ces réductions et, conséquemment, quelles stratégies fiscales pourriez-vous recommander à vos clients? Voici quelques stratégies de planification fiscale de dernière minute pour profiter de ces réductions des plus appréciées. Tout d’abord, comme on le sait, le taux d’imposition a été réduit, et une nouvelle tranche d’imposition a été ajoutée. Alors, utilisez les déductions de l’an 2000 au lieu de celles de 2001 et reportez, autant que possible, les revenus à l’an prochain. Le fractionnement des revenus est donc toujours approprié. Par exemple, des stratégies de fractionnement des revenus destinées aux couples dont l’un gagne plus de 100 000 $ par année et l’autre, moins de 30 000 $, pourraient leur faire économiser jusqu’à 13 % d’impôt. De même, le fractionnement du revenu à l’aide de fiducies a toujours sa pertinence. Autre fait à porter à l’attention de vos clients : le taux d’imposition sur les A gains en capital a été modifié pas moins de trois fois durant l’année. Les gains devront donc être consignés selon les périodes suivantes : 1er janvier au 27 février, 28 février au 17 octobre et 18 octobre au 31 décembre. Si des pertes ont été subies dans les années précédentes et qu’elles peuvent toujours être reportées cette année, maximisez les économies d’impôt de cet avantage. Vous seriez mieux d’appliquer les pertes contre les gains par le biais de l’inclusion de 75 %, ensuite avec celle de 66,6 %. Anéantissez le gain du 18 octobre au 31 décembre 2000 et appliquez la perte contre les gains réalisés du 1er janvier au 17 octobre 2000. Pour appliquer les pertes d’une autre année à l’an 2000, les gains nets pour l’an 2000 au complet seront pondérés en moyenne cette année. Donc, si en 2001 vous avez des pertes, il sera plus profitable d’utiliser ces gains pour les réduire, d’abord en 1998 ou en 1999, ensuite en 2000. Parce que vous pouvez seulement reporter les pertes datant de trois ans et moins, vous voudrez de toute façon les reporter de cette manière pour profiter des gains plus anciens d’abord. Peut-être même que vous planifierez de reporter ces pertes en 2001 pour remonter jusqu’à 1999. Bien entendu, les gains en capital sur- viennent à des moments différents pour chacun, et c’est une belle occasion pour les conseillers d’effectuer une planification financière et fiscale pour leurs clients avant la fin de l’année. L’impôt au décès a également bénéficié d’une réduction! C’est donc le moment de revoir et de baisser l’assurance que vous avez contractée pour mettre votre client à l’abri de l’impôt sur les gains en capital provenant d’un chalet ou de tout autre actif. Par ailleurs, tous les contribuables n’ont évidemment pas le même type de revenu! Les différences entre les taux d’imposition selon le revenu sont encore plus disparates. Voilà de bonnes raisons pour songer à un moyen d’obtenir un meilleur rendement sur les revenus de placement de vos clients… En l’an 2001, les intérêts seront imposés à 49 %, les dividendes, à 34 %, et les gains en capital, à seulement 29 %. En examinant de façon générale la répartition de l’actif de vos clients, envisager de conserver les placements qui génèrent des intérêts au sein du REER de votre client, et les placements dans des titres boursiers à l’extérieur du REER devient d’autant plus judicieux avec cette réduction de l’imposition sur les gains en capital. Taux d’imposition selon le revenu au Québec 2000 Jusqu’à 26 000 $ De 26 001 $ à 30 004 $ De 30 005 $ à 52 000 $ De 52 001 $ à 60 009 $ De 60 010 $ à 74 240 $ Plus de 74 241 $ 33,2 % 36,7 % 43,38 % 45,88 % 49,22 % 50,67 % 2001 Jusqu’à 26 000 $ De 26 001 $ à 30 754 $ De 30 755 $ à 52 000 $ De 52 001 $ à 61 509 $ De 61 510 $ à 100 000 $ Plus de 100 001 $ 31,36 % 35,86 % 40,87 % 43,37 % 46,71 % 49,22 % OBJECTIF CONSEILLER 24 Éric Brassard L’AUTO ET L’IMPÔT Rendre les intérêts déductibles Nous devons d’abord nous assurer que nos clients optimisent l’utilisation de la déduction pour intérêt. Certains ont encore des prêts sur des biens personnels non productifs de revenu alors qu’ils disposent de placements hors REER. Cela peut se produire pour l’automobile, les équipements informatiques personnels ou les meubles. Il est clair qu’il faut éviter le plus possible les emprunts dont les intérêts ne sont pas déductibles. Une stratégie consiste à liquider les placements hors REER (en faisant attention aux frais et aux incidences fiscales, en particulier le gain en capital. C’est peut-être le temps de liquider un placement ayant subi une perte! Avec le produit de la vente, il faut rembourser les mauvaises dettes. Par la suite, il suffit de faire un nouvel emprunt et de réinvestir la somme dans le même placement qui vient d’être liquidé (ou un autre). Les intérêts deviennent alors déductibles car ils sont liés à un bien qui génère des revenus. Les transactions de fin d’année Si votre client songe à vendre ou à acheter une nouvelle voiture, il doit bien planifier sa transaction. En raison du jeu de l’amortissement fiscal, il vaut mieux acheter sa voiture en fin d’année car cela permet de bénéficier d’une déduction complète (en tenant compte de la demi-année). Les ventes, quant à elles, doivent être préférablement faites en début d’année. Comme nos clients vendent et achètent souvent en même temps, en général, il est davantage indiqué de faire la transaction en décembre puisque le montant impliqué dans l’achat est plus élevé que celui d’une vente. Toutefois, si le client pense à louer sa prochaine voiture, il a avantage à retarder la vente de sa voiture actuelle en janvier et à signer le contrat de location à ce moment. Les mythes au sujet des déductions fiscales Encore trop de personnes croient que la location permet plus de déductions fiscales que l’achat. On se demande pourquoi cette croyance est si tenace. Pourtant, aucun texte écrit par des fiscalistes compétents n’abonde dans ce sens. Les gens croient que, sous prétexte que le paiement mensuel est déductible au complet (sujet à certaines conditions) alors que seule une partie du coût de la voiture achetée Simple et efficace Hélène Gagné, Adm. A., PFC chez Gagné, Morin et Associés Un prospect de 61 ans est venu me rencontrer pour investir son indemnité de départ d’environ 70 000 $ qu’il devait transférer dans un REER. Durant la discussion, je lui ai fait réaliser qu’une fois que sa conjointe et lui seraient décédés, leur fille unique allait se retrouver avec un héritage d’environ 1 million de dollars après impôt, dont les revenus de placement allaient s’ajouter à son salaire de 55 000 $… à moins d’avoir prévu une fiducie testamentaire. Bien qu’il n’y ait pas d’exemption personnelle de base pour une fiducie, cette recommandation fera économiser environ 6000 $ d’impôt par année à sa fille pour le reste de ses jours! Il est devenu client. Les 12 comman SITUATION 1 Revenu d’emploi : 55 000 $ Revenu d’intérêts : 50 000 $ Revenu imposable total : 105 000 $ Impôts : (43 583 $) Revenu net : 61 417 $ SITUATION 2 Revenu d’emploi : 55 000 $ Impôts : (18 694 $) Revenu net : 36 306 $ Revenu d’intérêts fiducie : 60 000 $ Impôts : (18 774 $) Revenu net fiducie : 31 226 $ Différence : 6 115 $ 1- Favoriser dividendes plutôt qu’intérêts Rev. 20 000 $, div. 14 %, int. 33,2 % Rev. 30 000 $, div. 26,8 %, int. 43,4 % Rev. 75 000 $, div. 35 %, int. 50,7 % 2- Vendre les placements à perte dans son portefeuille d’ici la fin de l’année pour réduire les gains en capital réalisés dans l’année ou reporter les pertes aux trois années antérieures. 3- Pour les clients nés en 1931, effectuer ce qui serait leur contribution de 2001 en décembre 2000 s’ils ont eu un revenu gagné en 2000. (Cela coûtera une pénalité de 1 % pour un mois, ce qui est peu élevé). OBJECTIF CONSEILLER 26 dements Le même mythe existe en ce qui a trait aux remboursement de TPS et de TVQ. La comparaison entre l’achat et la location est un peu plus complexe, mais rien ne prouve que la location est gagnante. De toute façon, la question des impôts et des taxes doit être abordée simultanément afin de faire une analyse globale de la situation. Il est vrai que les calculs des déductions fiscales et des crédits de taxes sont plus simples avec la location, mais cela ne veut pas dire que c’est plus avantageux. Vos clients qui font déjà affaire avec un professionnel pour établir leurs impôts ne devraient donc pas se préoccuper de ce critère. Cela s’explique par le fait que seuls des versements sont considérés pour le calcul dans le cas de la location, alors que 2 % par mois du prix d’achat est pris en compte lors d’un achat. Après quatre ans, 96 % du prix d’achat aura donc été considéré comme un avantage imposable. La différence est énorme. Éric Brassard est comptable agréé et planificateur financier. Il a entrepris, il y a deux ans, avec l’aide de 25 collaborateurs, la rédaction d’une série de cinq ouvrages intitulée «Louer, Acheter, Emprunter». Le premier de ces livres s’intitule «Un chez-moi à mon coût» et traite d’ha- Avantages imposables pour l’employé Ce qui n’est pas un mythe, c’est que l’avantage imposable pour un employé qui bénéficie de la voiture de son employeur à des fins personnelles sera pratiquement toujours plus faible si elle est louée plutôt qu’achetée. bitation. Le deuxième abordera toutes les questions touchant l’automobile et sera disponible en mai 2001. Un document intitulé «L’automobile : mode de financement et prise de décision» est toutefois disponible immédiatement à partir du site Internet www.ericbrassard.com et traite en profondeur de plusieurs des aspects importants liés à l’auto. Benoît Parenteau, Pl. Fin., Groupe Option-Retraite 4- Pour les clients nés en 1930 ou avant, contribuer au REER du conjoint si ceux-ci ont encore du revenu gagné et que leur conjoint est né en 1931 ou après. 5- Maximiser les déductions REER pour l’année 2000, étant donné qu’en 2001 les taux marginaux vont baisser. Le taux marginal maximum passera de 50,7 % à 49,22 % en 2001 pour les déductions fiscales. 6- Utiliser l’âge du conjoint le plus jeune lors de l’établissement d’un FERR pour minimiser les retraits minimums. 7- Pour dé-immobiliser progressivement les sommes accumulées dans un FRV, transférer l’excédent du retrait minimum dans un REER ou un FERR. 8- Pour les clients possédant des fonds communs hors REER où l’on s’attend à une importante distribution de revenus, transférer ces fonds dans un REER en faisant une substitution ou faire un échange avec un autre fonds commun hors REER si le gain en capital estimé est moins élevé. 9- Pour les clients qui vont recevoir un bonus d’ici la fin de l’année, afin d’éviter les retenues à la source, demander à l’employeur de verser directement le bonus au REER du client ou à celui de son conjoint jusqu’à concurrence des droits de cotisation inutilisés. 10- Favoriser les contributions au REER du conjoint afin de fractionner le revenu à la retraite. 11- Investir dans un fonds communs REA d’ici le 31 décembre et transférer les fonds dans un REER dans les 60 jours. On profite dans une même année du REA et du REER. 12- Pour le client qui approche de la retraite, investir dans un fonds de travailleur FSTQ/CSN hors REER le maximum de 5000 $ par année et profiter du crédit d’impôt de 1500 $, soit 30% X 5 000$. DÉCEMBRE 2000 27 Photo : Bernard Dufour peut être déductible à chaque année, la location est plus avantageuse sur ce point. Mais une partie d’un gros montant peut être plus importante que la totalité d’un petit montant. Et même si la location entraînait plus de déductions, cela ne veut pas dire qu’il s’agit de la meilleure opération. Il ne faut pas centrer la décision uniquement sur des considérations fiscales. Si la location entraîne plus de déductions, c’est peut-être parce qu’elle est plus coûteuse! Les analyses sérieuses indiquent davantage que l’achat permet plus de déductions en raison du jeu de l’amortissement fiscal qui est plus élevé au début qu’à la fin. Il en est de même avec l’intérêt également plus important au début. Avec la location, les déductions sont nivelées, c’est-à-dire qu’elles sont semblables tout au long du contrat. Ainsi, lorsqu’on tient compte de la valeur de l’argent dans le temps, l’achat est gagnant car il permet de déduire les coûts plus rapidement.