Théâtre de Cour

Transcription

Théâtre de Cour
ri:
Réunion
des
W
RtputLIqi,r FRANCÀLSC
Musé e s
Nationcu e
Théâtre de Cour
Les spectacles à Fontainebleau
au XVII! siècle
19 octobre 2005
—
23 janvier 2006
Musée national du château de Fontainebleau
Château de Fontainebleau
77300 Fontainebleau
Tél : 01 60 71 5070
Fax: 01 6071 50 71
1
Sommaire
Communiqué de presse
3
Renseignements pratiques
4
Press Release
5
Liste des oeuvres exposées
7
Chronologie des spectacles (extraits du catalogue)
31
Thématiques
37
Catalogue de l’exposition
41
Liste des visuels disponibles pour la presse
42
Partenaire média
43
9
Communiqué de presse
Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux et le musée national du château de
Fontainebleau, avec le concourç exceptionnel (le la Bibliothèque nationale de [‘rance. (l3nr
En partenariat média avec la chaîne Histoire
Le château de Fontainebleau fut au XVIIIe siècle le lieu de création privilégié de nombreux
spectacles destinés à connaître un succès durable. Le Devin de village de Jean-Jacques
Rousseau en 1752, mais aussi Zémire et Azor et La caravane dit C’aire d’André Modeste
Grétry en 1771 et 1783 furent donnés pour la première fois devant la cour à Fontainebleau.
L’exposition se propose d’évoquer la création théâtrale et lyrique au château durant les
règnes de Louis XV et de Louis XVI sous ses divers aspects (décors, répertoire, acteurs), et
de retracer l’histoire de la salle (où se tient fexposition) aménagée dans l’aile de la Belle
Cheminée en 1725 et détruite par un incendie en 1856.
Lorsque la Cour séjournait, à l’automne, quatre à six semaines, à Fontainebleau, le château
était le lieu d’une intense activité théâtrale. Comédiens français et italiens î retrouvaient
avec les interprètes de l’Acadénue royale de musique pour de brillants spectacles dès les
années 1750 et jusqu’en 1786, date du dernier séjour de la Cour à Fontainebleau. Le théâtre
du château avait été aménagé en 1725 sur les dessins de Robert de Cotte, avec un décor
sculpté notamment par les frères Slodtz, dessinateurs des Menus-Plaisirs du Roi. Le
répertoire se composait d’opéras, de ballets et de pièces de théâtre. Parmi les ouvrages
importants figurent notamment des opéras tels Dardanus ou Anacréon de Jean-Philippe
Rameau, Le Devin de village de Jean-Jacques Rousseau, mais aussi des opéras-comiques de
Niccol6 Piccinni Didon,) ou de Grétry Zémire et Azor, Richard Coeur de Lion, La caravane
du OEirc).
Récemment redécouverts et restaurés, des éléments de décors originaux du balletLe
Déserteur sont présentés pour la première fois au public. Costumes et accessoires de scène,
dessins, gravures, manuscrits complètent cette évocation des divers aspects de’brganisation
des spectacles: 150 oeuvres en tout, issues de collections privées et publiques, françaises et
étrangères.
Contacts
Réunion des musées nationaux, 49 rue Etienne Marcel, 75001 Paris
Direction de la communication, des relations publiques et du mécénat
(3illes Romillat, presse, Té! : 01 40 13 47 61/48 66, F : 01 40 13 48 61, gi11es.romiHatrmn.fr
3
Renseignements pratiques
Horaires Ouvert tous les jours de 9h30 à 17h. Fermeture hebdomadaire le mardi, ainsi que
cr
janvier.
le 25 décembre et le 1
Prix d’entrée (donnant accès au musée et aux Grands Appartements)
-tarif réduit, 4€ (notamment pour les 18-25 ans et le dimanche).
-gratuité : notamment pour les moins de 18 ans et le premier dimanche de chaque mois.
janvier2006.
‘Ces tarifs sont valables jusqu’au
CF
1
Visites de groupes
Commentaires en français, anglais ou italien, durée de la visite 1h30.
Réservation obligatoire et gratuite (uniquement le matin du lundi au vendredi)
visites-conférences au 01 60 71 50 77
visites libres au 01 6071 5060
Achat de billets coupe-file (20 minimum) à tarifs préférentiels au 01 40 1349 13 ,fax 01 40 13 49
11 (niusée & compagnie)
Directeur du musée Amaury Lefébure, conservateur général.
Commissaires : Vincent Droguet, conservateur au musée national du château de Fontainebleau
Marc-Henri Jordan, historien de fart, auteur d’une thèse sur Pierre-Adrien Pâris,
décorateur de théâtre.
Publication: catalogue de l’exposition, 196 pages, 190 illustrations dont 140 en couleurs, broché,
45€, éditions de la Réunion des musées nationaux.
Accès (depuis Paris)
par l’autoroute A6
ou par le train, départ gare de Lyon (45 min. de trajet). Un service régulier de bus dessert
le château depuis la gare de Fontainebleau-Avon (15 min. de trajet).
Un forfait train/bus/château est vendu par la SNCF.
4
Press Release
Court Theatre
Shows at Fontainebieau
In the Eighteenth C’entury
19 October 2005
—
23 Januarv 2006
Musée national du château de Fontainebleau
Château de Fontainebleau
77300 Fontainebleau
Tel.: 01 6071 5070
Fax: 01 6071 50 71
Hours: 9.30 a.m. to 5 p.m. Closed on Tuesdays and 25 December and lst January.
concession: € 4. (prices may change on 1” January 2006)
to
The ticket ives access a tour of the state apartments.
Free for children under 18, and for everyone on the first Sunday of the month.
Admission: full price: € 5.5
—
Group tours: booking compulsory and free; commentary in French, Englis[t or Italian.
Booking for guided tours: 01 6071 50 77
Bookings for unguided tours: 01 60 71 50 60
Advance sales of fast track tickets at preferential prices (from 20 tickets)
musée & compagnie: + 33 1 40 13 49 13.
Director of the Museum: Amaury Lefébure, general curator
Curators: Vincent Droguet, curator of theMusée du Château de Fontainebleau; Marc-1-lenri
Jordan, art historian, author of a thesis on the theatre decorator Pierré..drien Pâris.
Publications: Exhibition catalogue, 196 pages, 140 colour illustrations, 4, RMN, French
edition.
Access: from Paris, by motorway A6 or by train,Gare de Lyon (45 min journey). A regular
bus service runs from Fontainebleau-Avon station to the castle (15 min journey). SNCF sells
joint ticket valid for the train, bus and entrance to the castle.
Contacts
Réunion des musées nationaux, 49 rue Etienne Marcel, 75001 Paris
Department of Communication, Public Relationsand Sponsorship
Gilles Romillat, press relations, Tél : 01 40 13 47 61/48 66, F : 01 40 13 48 61,
[email protected]
5
An exhibition organised by the Réunion des Musées Nationaux and the Musée National du
(BnF
Château de Fontainebleau, with special support [rom the Bibliothèque nationale de France.
In the eighteenth century, the Chateau de Fontainebleau was a particularly creative
environment producing many new shows that enjoyed listing success.Le Devin de village
by Jean-Jacques Rousseau in 1752, as well asZérnire et Azor and La caravane du C’aire by
André Modeste Grétry in 1771 and 1783 were performed for the first drue before the court
at Fontainebleau. This exhibition explores several aspects of dramatic and operatic creation
during the reigns of Louis XV and Louis XVI (sets, repertoire, actors) and looks at the
history of the theatre (where the exhibition is heid) fitted out in the wing of the Great
Fireplace in 1725 and destroyed by fire in 1856.
When the court moved to Fontainebleau for four w six weeks in the autumn, the chateau
hummed with theatrical activity. French and Italian actors joined musicians from the
Royal Academy of Music w give brilliant performances from the 1750s until 1786, the
court’s last stay in Fontainebleau. The chateads theatre had been decorated in 1725 to
drawings by Robert de Cotte, with carved decors by the Slodtz brothers, artists for the
Menus-Plaisirs du Roi. The repertoire vas made up of operas, ballets and plays. Among the
important works were operas such asDardanus and Anacréon by Jean-Philippe Rameau,
and Le Devin de village by Jean-Jacques Rousseau, along with comic opens byNiccolb
Piccinni Didon,) and Grétry (Zémire et Azor, Richard Coeur de Lion, La caravane du C’aire.
Recently rediscovered and restored, pieces of the original sets for the ballee Déserteur are
here presented to the public for the first time. Costumes and props, drawings, engravings,
and manuscripts compiete this glimpse of the way shows were organised at the chateau: 150
works in ail, from private and public collections in France and abroad.
Contacts
Réunion des musées nationaux, 49 rue Etienne Marcel, 75001 Paris
Department of Communication, Public Relationsand Sponsorship
Gilles Romiilat, press relations, Tél : 01 40 13 47 61/48 66, F 01 40 13 48 61,
[email protected]
6
Liste des oeuvres exposées
I
-
II
-
III
IV
V
LES MENUS PLAISIRS
—
HISTOIRE DE LA SALLE
-
-
DECORS ET COSTUMES
LA MUSIQUE ET LA DANSE
SPECTACLES
(voir
«
Chronologie des spectacles» p.31)
A.LE DEVINDU VILLAGE
B.LA NAISSANCE D’OSIRIS
C.ANACREON
D. THESEE
E.LE MARECHAL FERRA NT
F.ANNETTE ETLUBIN
G.DARDA NUS
FLSCANDERBERG
I.SYL VIE
J.ISABELLE ET GER TR UDE
I
-
ou LES SYLPHES SUPPOSES
K.LE DESERTEUR, drame
L.ZEMIRE ETAZOR
M.DIDON
N.LE DORMEUR E VEILLE
O.L’AMA NTSYLPHE
P .PEIVEL OPE
Q.RICHARD COEUR DE LION
R.LE DESER TEUR, ballet
LES MENUS PLAISIRS
1-Spectacles donnés à Fontainebleau pendant le
Séjour de leurs Majestés, en l’année 1754, Paris,
Christophe Ballard, 1754
Livre in-4° relié en maroquin rouge à décor de
dentelles, aux armes du roi
Paris, Bibliothèque nationale de France, Arsenal,
4° B.L. 3590 Rés.
Recueil contenant la liste des spectacles prévus
pour le voyage de 1754, appeléeJournal des
spectacles, et le texte des nouveaux ouvrages. La
reliure, une des plus somptueuses repérées à ce
jour sur ce type de livre, est sans doute un travail
de Pierre Vente, relieur et doreur des MenusPlaisirs.
2-Spectacles donnés à Fontainebleau pendant le
Séjour de Leurs Majestés, en l’année 1762, Paris,
Cliristophe Ballard, 1762
Livre in.8c relié en maroquin rouge, aux armes du
roi, avec la marque au fer MENUS-PLESIRS DU
ROY
Fontainebleau, musée national du ch&teau, mv. F
1988. 10 (don J. Flersheim-Legueu)
Premier volume du recueil contenant la liste des
spectacles prévus pour le voyage de 1762 et le
texte des nouveaux ouvrages. La reliure n’est pas
celle des exemplaires destinés à la Cour mais
correspond aux ouvrages réservés à la bibliothèque
des Menus-Plaisirs.
7
3-François-Nicolas Martinet, d’après Augustin
de Saint-Aubin
Répertoire des spectacles dit voyage de
Fontainebleazi de 1765
Papier, eau-forte, impression typographique
Paris, Archives nationales, l 3014, n.n.
A partir de 1763, l’intendant des Menus-Plaisirs,
Denis-Pierre-Jean Papillon de La Ferté, fit
imprimer la liste des spectacles donnés pendant le
voyage de Fontainebleau sous cette forme. Cet
encadrement, dessiné par Augustin de SaintAubin, fut utilisé de 1763 à 1765.
4-Nicolas Ponce, d’après Jean-Micliel Moreau,
dit Moreau le Jeune
Répertoire des spectacles du voyage de
Fontainebleazi de 1770
Papier, eau-forte
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
32, n° 260
EF 89 (3) fol.
Ce nouvel encadrement du répertoire des
spectacles de Fontainebleau, dessiné par Moreau le
Jeune, fut utilisé de 1770 à 1772. Melpomène,
muse de la Tragédie (à gauche), et Thalie, muse de
la Comédie (à droite), encadrent la liste des
ouvrages représentés.
,
f0
5-Joscph de Longtieil, d’après 1-Jubert-François
Gravelot
Une place publique à Sinyrne, gravure illustrant
une scène des Deux Avares de Charles-Georges
Fenouillot de Falbaire, comédie en deux actes en
prose, mêlée d irzetIes ;Représentée pour la premïère
fois à Fontaunebleau, devant Sa Majesté, Le samedi 27
octobre 1770
Papier, eau-forte
Fontainebleau, musée national du château, mv.
Font. 386
La publication du texte de la comédie Les Deux
Avares, ouvrage mêlé d’ariettes sur une musique
de Grétry, est exceptionnellement accompagnée
d’une gravure qui condense quelques éléments du
décorde la scène 7 de l’acte II. Cette planche est
incluse dans le Recueil des fêtes et spectacles donnés
à Versailles, à choùy et à Fontainebleazi pendant
Ikunnée 1770.
6-Jean —Michel Moreau, dit Moreau le Jeune
Dessin préparatoire à l’encadrement du
répertoire des spectacles de la cour à
Fontaineblean en 1773
Papier, plume, encre, lavis beige
Fontainebleau, musée national du château, mv. F
3302 C
En 1773, Moreau le Jeune, « dessinateur des
Menus plaisirs du Roy conçut un nouvel
encadrement pour les répertoires des spectacles de
Fontainebleau qui fut gravé par Louis-Simon
Lempereur et servit jusqu’en 1777.
»,
7-Louis-Simon Lempereur, d’après Jean-Michel
Moreau, dit Moreau le Jeune
Répertoire des spectacles donnés pendant le séjour de
la coztrà Fontainebleau en 1776
Papier, eau-forte et burin
Paris, collection particulière
La gravure de Lempereur, exécutée d’après le
dessin de Moreau le Jeune, a substitué depuis 1775
le profil de Louis XVI à celui de Louis XV dans le
médaillon, en haut, au centre. A droite, sont
représentées les Muses de la Musique, de la
Tragédie et de la Comédie, tandis qu’à gauche les
Grâces sont suivies des Jeux et des Ris.
8- Christophe Ballard
Recueil des spectacles donnés devant Leurs
Majestés, à Fontaineblean, en l’année 1783, Paris,
1783
Livre in-8° relié en maroquin rouge, aux armes de
la comtesse d’Artois
Fontainebleau, musée national du château, mv. F
2003. 3
Ce recueil porte sur ses plats les armes de Marie
Thérèse de Savoie, qui avait épousé en 1773 le
comte d’Artois, le plus jeune frère de Louis XVI.
9-Auguste-Alexandre Robineau
Portrait de Denis-Pierre-Jean Papillon de La
Ferté, 1786
Huile sur toile
France, collection particulière
Denis-Pierre-Jean Papillon de La Ferté (1727-1794)
fut intendant des Menus-Plaisirs à partir de 1756.
Sur ce portrait, il porte le cordon rouge de l’ordre
de Saint-Louis dont il était intendant depuis 1773,
et s’appuie sur une stèle portant une inscription
relative à son second mariage avec Claire-Louise
Henriette de Villers, en 1782.
lO-Laurent Cars, d’après Cliarles-Nicolas
Cochin
Portrait de Michel-Ange Slodtz, 1756
Gravure sur cuivre
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
N2
René-Michel, dit Michel-Ange Slodtz (1705-1764),
après un séjour de dix-huit ans à Rome, collabora
avec ses frères, Sébastien-Antoine et Paul
Ambroise, aux ouvrages pour les Menus-Plaisirs.
A la mort de son frère Paul-Ambroise, en 1758, il
8
lui succéda comme dessinateur du Cabinet du roi
et conçut à ce titre les décors des spectacles donnés
à Fontainebleau en 1762 et 1763.
comédiens venant jouer à Fantainebleau et par le
personnel des Menus-Plaisirs, les transports de
matériel se faisant plutôt par voie fluviale,
I 1-Louis-Roland Trinquesse
Portrait de Ivlichel-Ange Challe, vers 1776
Papier, sanguine
Amsterdam, Rijksmuseum, mv. n° RP-T-1988-1
Peintre et dessinateur, Michel-Ange Challe (17181778) occupa le poste de dessinateur de la
Chambre et du Cabinet du roi de 1765 à 1778. Cc
dessin de Trinquesse, qui n’a pas été gravé, est le
seul portrait de Challe actuellement localisé.
15-Plan de l’hôtel des Menus-Plaisirs à
Foutainebleau, entre 1755 et 1779
Papier, encre noire, rouge et jaune
Paris, Archives Nationales, N III Seine-et-Marne
12-François-André Vincent
Portrait de Pierre-Adrien Pâris, 1774
Huile sur toile
France, collection particulière (oeuvre classée
monument historique le 23 mars 2005)
L’architecte Pierre-Adrien Paris (1745-1819) fut
nommé dessinateur de la Chambre et du Cabinet
du roi en 1778, succédant à Michel-Ange Challe.
C’est lui qui imagina les décors des spectacles
donnés à Fontainebleau en 1783, 1785 et 1786. Ce
portrait inédit fut exécuté lors de son séjour à
l’Académie de France à Rome par François-André
Vincent, alors également pensionnaire au palais
Mancini.
13-Anne-Rosalie Filleul
Portrait de Louis-René Baquet, dessinateur de
costumes et de décors, 1781
Huile sur toile
France, collection particulière
Louis-René Boquet (1717-1814) travailla comme
dessinateur et peintre de costumes pour les MenusPlaisirs dès 1751 et porte le ttre officiel de
« dessinateur des habits » à partir de 1765. Il est
portraituré ici par sa nièce, Anne-Rosalie Filleul,
née Boquet, qui le montre assis à sa table de
travail. Une des feuilles de dessin représentant un
costume laisse apparaître le nom de M
11 Guimard.
14- Ribou
Le Conducteur français ; contenant les routes
desservies par les nouvelles messageries diligences
et autres voitures publiques, enrichis de cartes
topographiques, [.1 dressées et dessinées sur les
lieux par L- Denis, Géographe, Paris, 1780
Papier. eau-forte
Paris. musée de la Poste, 12° 250
Cette carte dépliante, première feuille de la route
de Paris à Lyon, indique les routes empruntées par
les voitures de poste entre Paris et Fontainebleau.
En jaune est figuré l’itinéraire par Melun et en
rouge celui passant par Essonne. C’est ce dernier
qui semble avoir été le plus souvent utilisé par les
9Q4
L’installation d’un hôtel des Menus-Plaisirs à
Fontainebleau, destiné à abriter des ateliers et à
entreposer les décors utilisés sur la scène du
château, date de 1749. Les bâtiments qui
comprenaient un petit théâtre de répétition étaient
situés entre les actuelles rues des Pins, de la Cloche
et l3éranger. Ils furent démolis au moment de la
Révolution.
16-Coupe longitudinale de l’hôtel des MenusPlaisirs à Fontainebleau, entre 1755 et 1779
Papier, encre, lavis bleu, gris, jaune et rose, crayon
Paris, Archives Nationales, N III Seine-et-Marne
90
La coupe montre de droite à gauche une aile de
bâtiment abritant des remises pour les voitures
ainsi que des bureaux et des logements pour le
personnel des Menus, le petit théâtre de répétition
installé en 1752, et enfin le magasin des décors qui
communiquait avec l’atelier des peintres.
17-Plaque de l’hôtel des Menus-Plaisirs de
Foutainebleau, vers 1750-1760
Marbre noir
Fontainebleau, musée national du château
Cette plaque de marbre noir gravé indiquant, dans
un cartouche de style rocaille, la fonction des
lieux, était placée au dessus du portail principal de
l’hôtel des Menus. Elle fut descellée au moment de
la Révolution et transportée au château où elle est
toujours conservée,
18-Recensement des Effets des magasins des
Menus Plaisirs du Roi. Le 31, XP 1786
Registre, relié en veau, aux armes royales
Paris, Archives Nationales, Q1 3152B
Le matériel conservé dans les divers magasins des
Menus-Plaisirs fit l’objet d’inventaires dès 1754.
Celui-ci, signé Jacques-Philippe Houdon, gardemagasin général des Menus, et Denis-Pierre-Jean
Papillon de La Ferté, date de 1786, année du
dernier séjour de la Cour à Fontainebleau.
9
II HISTOIRE DE LA SALLE
-
19-Agence de Robert de Cotte
Coupe longitudinale de la salle de spectacle, 1724
ou 1725
Papier, crayon, encre, lavis rouge, gris, vert, bleu
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
e 26 p. (col
T
\
. Destailleur, Départements t. XI,
1
fol. 43, n° 2340 r°)
Cette coupe longitudinale de la salle constitue le
témoignage graphique le pius important pour
l’histoire du théâtre de l’aile de la Belle Cheminée.
On y remarque, à droite, les loges d’avant-scène
installées en 1724, et à l’autre extrémité la grande
loge centrale, avec le fauteuil du souverain.
20-Agence de Robert de Cotte
Coupe transversale vers le fond de la salle de
spectacle, 1724
1725
Papier, crayon, encre, lavis rouge, gris, vert, bleu
Paris! Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
Ve 26 p. (colI. Destailleur, Départements t. XI,
fol. 43, n°2340
Dessin montrant en coupe le fond de la salle, avec
la grande loge prévue pour le roi, placée au dessus
de la porte d’entrée. Le balcon sculpté et doré de
cette loge subsiste toujours et figure dans la
présente exposition (n° 21).
ou
r0)
21-François-Antoine Vassé
Partie de l’appui de la grande loge centrale, 1725
Paris, musée des Arts Décoratifs, PE 708 A (en
dépôt au musée national du château de
Fontainebleau)
La partie centrale dccc balcon, avec le médaillon
comportant le chiffre bûché de Louis XV,
appartenait certainement au décor de la loge
centrale. Sous l’Ancien Régime, ce balcon était
entièrement doré c’est seulement sous le Premier
Empire que les fonds ont été peints en bleu.
L’existence de ce type d’éléments prouve qu’une
partie importante du décor de la salle avait été
déposée avant l’incendie de 1856.
22-François-Antoine Vassé
Panie de l’app ni de l’une des grandes loges
latérales, 1725
Paris, musée des Arts Décoratifs, PE 708 B (en
dépôt au musée national du château de
Fontainebleau)
La partie centrale dccc balcon, ornée d’une
coquille sculptée, doit appartenir à l’appui de l’une
des deux grandes loges qui terminaient le premier
balcon, du côté de la scène. Sous Louis XV, ces
loges étaient occupées par la reine, côté cour, et
par le Dauphin et la Dauphine, côté jardin.
L’existence de ce type d’éléments prouve qu’une
partie importante du décor de la salle avait été
déposée avant l’incendie de 1856.
23 et 24-François-Antoine Vassé ( ?)
Fragments de boiserie à décor de troncs de
palmier, 1725
Chêne sculpté et doré
Fontainebleau, musée national du château
Dans la salle de théâtre construite en 1724-25,
l’encadrement des trois grandes loges de
représentation était constitué de troncs de
palmiers entourés de guirlandes de fleurs. Ces
deux fragments appartiennent certainement à cette
partie du décor de la salle. François-Antoine
Vassé, qui réalisa une part importante de la
sculpture du théâtre de Louis XV, fut le principal
propagateur de ce motif dans les années 1720.
2
5
-Direction générale des Bâtiments du roi
Coupe transversale de la moitié du fond de la
salle (recto)
Coupe de la loge de la reine
Papier, encre, crayon
Parts, Archives nationales, 0’ 1438
Cette feuille présente au recto une coupe
montrant une moitié de la salle, vers la loge du
fond. On y remarque les rangs de gradins au
niveau du parterre et les premières loges, au
dessus, séparées par des cloisons à claire-voie.
Le verso montre une coupe esquissée de la loge de
la reine qui se situait côté cour. Un grand panneau
sculpté au chiffre du roi occupait la partie
supérieure de la cloison.
(verso)
26-Direction générale des Bâtiments du roi
Elévation de la in oitié du cadre de scène, avant
1753-54
Papier, encre, crayon
Paris, Archives nationales, 0 l438
Ce très beau dessin est un relevé de la moitié du
cadre de scène du théâtre qui avait été réalisé en
1724 en utilisant des modèles fournis par
Sébastien-Antoine Slodtz Ce cadre de scène sera
remplacé par un autre en 1754.
.
27-Direction générale des Bâtiments du roi
Plan de la salle et du théâtre au niveau inférieur,
avant 1753
Papier, encre noire et rouge, crayon
Paris, Archives nationales, 0’ 1438’
Plan présentant l’état du théâtre avant les
importants travaux menés en 1753-54 afin
d’augmenter les dimensions de la scène. On
‘o
remarque encore l’emplacement des trois rangs de
loges d’avant-scène, installées en 1724, et qui
laissaient peu de place aux châssis de décor.
28-Direction générale des Bâtiments du roi
Plan des changements faits à la Salle de Comédie
pour le voyage du Roy 1753. Rez de chatissée,
1753
Papier, encre noire et rouge, crayon
Paris, Archives nationales, Dl 14386
Contrairement à ce qu’indique son titre, ce plan
est en réalité un projet concernant les
modifications à apporter aux loges d’avant-scène et
au cadre de scène. L’architecte propose deux
solutions différentes indiquées en rouge. Ce sont
finalement les dispositions représentées cêté
jardin, avec une loge d’avant-scène en
décrochement et dotée d’un angle abattu pour ne
pas gêner la vue, qui seront adoptées.
29-Direction générale des Bâtinients du roi
Coupe longitudinale partielle de la salle, 1753 ou
1754
Papier, encre noire, traits dc crayon
1 1438
Paris, Archives nationales, Q
Coupe montrant de droite à gauche deux travées
de loges, puis la grande loge de la reine avec son
balcon courbe et son encadrement de troncs de
palmiers. Vient ensuite une loge pour les
princesses du sang surmontée d’un balcon destiné
aux dames du palais de la reine. Enfin, on
distingue un pilastre renflé appartenant au
nouveau cadre de scène et deux loges d’avant
scène, qui résultent des travaux effectués en 175354.
30.Sébastien.Antoinc et Paul-Ambroise Slodtz
Coupe de lavant scène de la Salle de spectacle de
Fontainebleaufaitte ait demi pouce pour pied
dont les ornements sont dorés et les fonds de
marbre, 1753 ou 1754
Calque, crayon, collé sur carton
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Esq. 18 [XIII,!
Dessin représentant la moitié du nouveau cadre
de scène mis en place en 1754, sur les dessins des
frères Slodti. On y retrouve le motif des troncs de
palmiers déjà utilisé dans le décor de la salle en
1724-25.
firent l’objet de travaux en 1753-54 sont dessinées
précisément alors que le reste de la structure n’est
qu’esquissé.. Plus exact que la coupe similaire et
contemporaine conservée aux Archives nationales
(cat. 29), ce dessin indique notamment le passage
qui reliait la loge de la reine au balcon des dames
du palais.
32-Direction générale des Bâtiments du roi
Projet d’aménagement d’une nouvelle loge pour
le Directeur général des Bâtiments du roi, 1754
Papier, encre, lavis
Paris, Archives nationales, 01 1438
En 1754, la grande loge centrale, à l’origine
destinée au roi, fut transformée afin d’installer
dans sa partie supérieure, au niveau du second
balcon, une loge pour le marquis de Marigny,
directeur général des Bâtiments du roi. Cc sont les
frères Slodtz qui furent chargés de cette
modification.
33-Direction générale des Bâtiments du roi
Plan de la salle et du théâtre au niveau du
parterre, vers 1754
Papier, encre, lavis, crayon
Paris, Archives nationales, l 1138”
Ce très grand plan montre l’état de la salle et de la
scène après les transformations réalisées en 175354. Les loges d’avant-scène installées en 1724 ont
disparu laissant ainsi un espace beaucoup plus
grand pour les châssis de décor qui prenaient place
dans sept rangs de doubles costières.
34-Direction générale des Bâtiments du roi
Coupe longitudinale de l’aile de la Belle
Cheminée, vers 1754
Papier, encre, lavis, crayon
Paris, Archives nationales, Q1 1438
Coupe longitudinale de toute l’aile de la Belle
Cheminée, comprenant également le rez-de
chaussée. Les locaux se trouvant sous la scène, qui
dépendaient auparavant de la Bouche du roi,
furent annexés en 1754 par les ivlenus-Paisirs afin
de ménager des dessous pour le théâtre. Ce
changement d’affectation entraîna la suppression
d’une voûte qui datait de François 1er.
35-Direction générale des Bâtiments du roi
Plan de la salle au niveau des premières loges,
1754
3 1-Sébastien-Antoine et Paul-Ambroise Slodtz
Coupe de la Salle de Fontai nebleau
Papier bistre, crayon ,collé sur carton
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Esq. 18 [)UH, 2
Coupe longitudinale de la salle, excluant la scène.
La loge de la reine et les parties de la salle qui
Papier, encre noire, encre rouge, lavis gris
Paris, Archives nationales, 0’ 143822
Ce plan des premières loges de la salle correspond
à la nouvelle disposition approuvée par Louis XV
en décembre 1754. La loge centrale est réservée au
service dit Roy. tandis que les deux grandes loges
dotées d’un balcon courbe, proche de la scène,
li
sont marquées Loge de la Reine (côté cour) et Loge
de Monseigneur le Dauphin et de Madame la
Dauphine côté jardin).
36 a et b-Direction générale des Bâtiments du
roi
n. Plaît de l’Etage des Secondes Loges
b. Etat des Loges de la Comédie à fontainebleau
relatif aux lettres alphabétique des plans,
suivant l’arrangement ordonné par Sa
Majesté en décembre 1754, 1754
Papier, encre et lavis gris
Paris, Archives nationales, 01143864 et 01143865
Plan des secondes loges avec la liste des occupants
telle qu’elle a été approuvée par Louis XV à la fin
de l’année 1754. A ce niveau, la loge centrale était
réservée au marquis de Marigny, directeur des
Bâtiments du roi et frère de Mmc de Pompadour.
Le roi, quant à lui, assistait aux spectacles depuis
une « petite loge » placée au dessus de celle de la
reine.
Plan partiel de la salle au début du règne de Louis
XVI indiquant les occupants des loges situées au
niveau du parterre, côté jardin. Les bancs disposés
devant la loge des ministres étaient destinés au
personnel de l’administration des Bâtiments du
roi, excepté celui marqué E qui était réservé aux
ministres étrangers », c’est-à-dire à certains
ambassadeurs.
40 et 41-Direction générale des Bâtiments du
roi
40. Profil de la loge de Mrs les Controlleurs
généraux de la maison dit Roy, 1776
41. Profil des bancs des Inspecteurs des Batimens,
1776
Papier, encre, lavis rose, lavis jaune
Paris, Archives nationales, 01143888 et ,4389
Deux petites coupes montrant l’implantation des
bancs des contrôleurs de la maison du roi et des
inspecteurs des Bâtiments. Derrière ces bancs, on
distingue la cloison à claire-voie des loges des
princesses, installées depuis
37-Direction générale des Bâtiments du roi
Elévation de la partie centrale de l’aile de la
Belle Cheminée sur la cour de la Fontaine, 1763
Papier, encre noire et brune, traits de crayon
Paris, Archives nationales, 0’ 143830
Ce dessin a été réalisé en 1763 pour expliciter une
demande du duc d’Estissac, grand-maître de la
garde-robe du roi, devoir percer une porte dans la
loggia centrale de l’aile qui lui aurait permis de
gagner plus facilement sa loge dans la salle de
spectacle. On remarquera la présence du balcon
métallique, courant le long de la façade, qui
desservait depuis 1754 les loges des princesses.
38-Direction générale des Bâtiments du roi
Profil de la Commédie sur la Largeur pris ait
milieu de la Loge du Roy, entre 1770 et 1774
1754
sur la fosse
d’orchestre.
42-Simon-Frédéric Moench ( ?)
Projet pour nu cadre de scène, vers 1805
Papier, encre
Fontainebleau, musée national du château
La salle de spectacles fit l’objet d’une rénovation
en 1805 qui consista essentiellement en des travaux
de peinture et de dorure. C’est sans doute à cet
occasion que fut imaginé ce projet pour un
nouveau cadre de scène qui peut être attribué à S.F. Moench dit Munich, peintre qui intervint alors
dans la salle. Ce dessin, qui propose plusieurs
solutions décoratives dont l’esprit se rattache
encore largement à l’esthétique du règne de Louis
XVI, ne fut jamais mis à exécution.
Papier, encre, lavis jaune
43-Henri-Frédéric Schopin
Paris, Archives nationales, Va XX, 21
Cette coupe transversale de la salle peut être datée
entre 1770 et 1774 car la loge de la reine y est
légendée Loge de Mact La Dauphine, titre porté par
Marie-Antoinette, dauphine de France entre son
mariage en 1770 et la mort de Louis XV en 1774.
Au dessus de la loge de la Dauphine se situe la
petite loge du roi. On distingue également
clairement les deux balcons métalliques accrochés
sur les façades qui permettaient la desserte des
loges au niveau du parterre.
L’incendie de l’aile de la Belle Cheminée, 1856
Huile sur toile
Fontainebleau, musée national du château, F 3323
C
Tableau réalisé peu de temps après l’incendie qui
ravagea l’aile de la Belle Cheminée le 24 octobre
1856. Cette toile fit partie de la collection
particulière de l’empereur Napoléon III et de
l’impératrice Eugénie et fut acquise par le musée
national du château de Fontainebleau en 1971.
39-Direction générale des Bâtiments du roi
Plan d’une partie de la Salle de la Comédie du
côté des Ministres, 1776
Papier, encre, lavis jaune, lavis rose, lavis gris
Paris, Archives nationales,
01
1438&
12
III DECORS ET COSTUMES
-
44-Louis-René Roquet
Projet de décor pour un feu d’artifice sur le
théâtre de Fontainebleau, 1752
Papier, crayon, encre, lavis gris
Fontainebleau, musée national du château, F 2001.
3
Ce dessin constitue avec son pendant ‘e seul
témoignage iconographique de l’activité de
concepteur de décors scéniques de Louis-René
Boquet. Il s’agit de deux projets (ou relevés) de
décors destinés à servir de cadre à des feux
d’artifices, réglés par les frères Ruggieri, et
exécutés sur la scène du théâtre de Fontainebleau.
Ce décor représente le palais d’une magicienne, en
partie constitué de toiles transparentes mettant en
valeur les effets pyrotechniques.
45-Louis-René Boquet
Projet de décor pour un feu d’artifice sur le
théâtre de Fontaineblean, 1754
Papier, crayon, encre, lavis gris
Fontainebleau, musée national du château, F 2001.
4
Ce dessin constitue avec son pendant le seul
témoignage iconographique de l’activité de
coocepteur de décors scéniques de Louis-René
Roquet. Il s’agit de deux projets (ou relevés) de
décors destinés à servir de cadre à des feux
d’artifices, réglés par les frères Ruggieri, et
exécutés sur la scène du théâtre de Fontainebleau.
Ce décor représente un pavillon de treillage
derrière un portique à colonoes, avec des
musiciens au premier plan.
46-Michel-Ange Slodtz
Projet de salon de jeu à monter sur la scène:
élévation de la colonnade à l’avant-scène, 1763
Papier, encre, lavis gris, lavis rose
Paris, Archives nationales, N HI Seine 142 (dossier
Comédie-Française), n° 59
En 1763, le premier gentilhomme de la Chambre
en quartier, le duc de Duras, imagina d’installer un
salon de jeu démontable sur la scène du théâtre.
Les Menus-Plaisirs réalisèrent ce décor de salon sur
les dessins de Michel-Ange Slodtz. Les projets
exposés ici ne correspondent pas exactement à ce
qui fut réalisé, mais l’esprit néoclassique de ces
dessins est bien également celui qui apparaissait
dans le décor tel que le décrivent les témoignages
du temps.
47-Michel-Ange Slodtz
Projet de salon de jeu à monter sur la scène:
élévation du mur du fond, 1763
Papier, encre, lavis gris, lavis rose
Paris, Archives nationales, N III Seine 142 (dossier
Comédie-Française), n° 60
Ce projet pour le mur du fond du salon de jeu,
destiné à être placé sur la scène du théâtre,
comporte un ordre de pilastres ioniques alors que
le décor qui fut réalisé était apparemment doté
d’un ordre corinthien. Les deux tableaux ou basreliefs que l’on distingue également sur ce projet,
figurant Vertumne et Pomone à gauche et Mercure
et Argus à droite, ne furent pas non plus repris
dans l’exécution finale.
48-Michel-Ange Slodtz
Plan d’installation du salon de jeu sur la scène du
théâtre, 1763
Papier, encre noire, encre rouge
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
carton C, n° 198
Ce grand plan présente l’implantation du salon de
jeu démontable, conçu en 1763 sur les dessins de
Michel-Ange Slodtz, pour être installé sur la scène
du théâtre. L’espace carré ainsi défini devait être
rythmé par des pilastres alors qu’il s’ouvrait du
cêté de la salle par un portique à quatre colonnes.
Un escalier installé dans la fosse d’orchestre
figuré ici en plan et en coupe assurait la liaison
entre la scène et le parterre.
-
-
49-Louis-René Boquet
Mémoire des ouvrages de peintures et décorations
faittes pour les spectacles donnés pendant le séjour
du Roy a Fontaineblean en 1769
Manuscrit de 20 feuillets plume et encre
Paris, Archives nationales, 01 3022, n° 92
Mémoire de peinture de décors réalisés pour les
spectacles du voyage de 1769, sous la direction de
Louis-René Roquet et d’après les projets de
Michel-Ange Challe. On notera dans la liste
exposée la présence d’une « décoration de
diamants», pour le « Palais du Dieu des
Richesses », dans la pastorale Erosine. Ces
« décorations de diamants » (en réalité de la
verroterie sertie dans du carton) étaient très
appréciées du public, tant à la Cour qu’à Paris.
50-Atelier des Menus-Plaisirs
Rideau de fond représentant la chambre de
Sander, décor de l’acte II de Zémire et Azor,
comédie ballet de Marmontel et Grétry, 1774
Toile peinte à la détrempe
Fontainebleau, musée national du château
13
Ce rideau de fond, retrouvé dans les cintres du
théâtre Napoléon III à Fontainebleau, est daté de
1774. Réalisé pour un représentation de Zém ire et
Azor, de Marmontel et Grétry, donnée le 11
février 1774, sur le théâtre de la cour des Princes,
au château de Versailles, il dut resservir par la suite
à d’autres représentations de ce même ouvrage à
Fontainebleau. Cette toile appartenait au décor de
l’acte Il de Zéinire et Azor, qui montre l’intérieur
du palais de Sander, père de Zénsire..
51-Atelier des Menus-Plaisirs, d’après le projet
de Michel-Ange Challe
Châssis de tombeau dans Mérope, tragédie de
Voltaire, 1774
Bois de sapin, silhouette en peuplier, toile peinte à
la détrempe
Fontainebleau, musée national du château
Châssis appartenant au décor de l’acte III de la
tragédie Mérope de Voltaire. Il s’agit du tombeau
de Cresfonte, roi de vlessénie, au pied duquel
vient se recueillir Mérope, sa veuve. Cet élément
de décor, daté au revers 1774, fut réalisé pour une
représentation donnée à Versailles et réutilisé à
Fontainebleau en 1777. Dans la partie supérieure,
on peut distinguer une peinture Sous-jacente
prouvant que la toile est un réemploi.
52-AteLier des Menus-Plaisirs
Barque pour l’acte IV de La Rosière de Salcncy,
pastorale de Masson de Pezay et Grétry, 1774
Bâti de sapin, silhouette en peuplier, toile peinte à
la détrempe doublée de papier
Fontainebleau, musée national du château
Cet élément de décor est l’une des très rares
barques de scène du XVIIIe siècle conservées en
Europe. Une inscription portée au revers a permis
de l’identifier avec l’une des barques figurant sur
un plan d’eau dans le décorde l’acte IV de La
Rosière de Salenc-k’, pastorale de Grétry sur un
livret de Masson de Pezay. Cet élément de décor
fut réalisé pour la représentation qui eut lieu le 18
mars 1774 à Versailles,
53-Alexandre-Frédéric-Jacques Masson de Pezay
Livret de La Rosière de Salency, opéra lyri
comique, en quatre actes, représenté devant Sa
Majesté, à Fontainebleau, le samedi 23 octobre
1773, relié dans le Recueil des fêtes et spectacles,
donnés devant Sa Majesté, à Versailles, à Choisy
& à Fontainebleau, Pendant l’Année 1773. Tonte
Premier, Paris. Ballard, 1773
Livre in-8°, relié
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des arts du spectacle, Ra3 259, t. 1
La première de La Rosière de Salency, livret de
Masson de Pezay et musique de Grétry, fut
donnée à Fontainebleau le 23 octobre 1773. Le
livret indique qu’à l’acte IV « Le Théâtre
représente un paysage agréable. On voit une
rivière dans le fond et plusieurs Paysans sur la rive
C’est à ce tableau qu’étaient
opposée
destinées des barques dont témoigne encore celle
retrouvée à Fontainebleau.
...
».
54-Atelier des Menus-Plaisirs
Lit de gazon, vers 1760-1780
Bâti en sapin, garniture en paille, toile peinte à la
détrempe
Fontainebleau, musée national du château
Ce type de lit de gazon » est un accessoire
scénique cité par de nombreux livrets d’opéras, de
textes de pièces de théâtre ou d’arguments de
ballets. Dans La Rosière de Salency, par exemple, le
livret précise que Cécile « arrive éperdue, les
cheveux épars, et se laisse tomber sur un banc de
gazon ». Constamment réemployés, ils n’ont été
que très exceptionnellement conservés, Mis à part
les deux exemples retrouvés à Fontainebleau, de
tels accessoires ne semblent plus subsister qu’au
théâtre du château dc Drottningholrn (Suède).
55-Atelier des Menus-Plaisirs
Châssis à brisure, représentant un buisson avec
une palissade, pour Le Printemps,
divertissement pastoral de Pierre-Antoine
Auguste de PUs et Pierre-Yves Barré, 1781
Bâti en sapin, silhouette en peuplier, toile ajourée
et peinte à la détrempe, doublée de papier
Fontainebleau, musée national du château
Ce châssis est dit à brisure car composé de deux
parties réunies par des charnières et donc pliable.
Une inscription au revers, mentionnant Le
Printemps, l’identifie sans doute avec l’un des
éléments de décor peints par Pierre Sageret et son
équipe pour le divertissement pastoral du même
titre, donné par la Comédie-Italienne, à lvlarly en
1781. Le ch3ssis porte des traces de réparations,
signes d’un réemploi.
56-Costume de sauvage polir La Fête de Diane,
divertissement donné ait château de
Drottningbolrn (Suède), 1778
Satin de soie blanche, soie beige peinte de tâches
de léopard, taffetas de soie rouge, guirlandes de
feuilles de chêne en soie verte
Stockholm, Livrustkammaren, mv. 17/162
Ce costume fut porté par le futur roi Karl XIII de
Suède, lors de La Fête de Drane, organisée en août
1778, dans le parc de Drottningholm. Malgré son
origine suédoise, ce costume de sauvage se révèle
proche de certains dessins de Louis-René Boquet
pour des costumes de scène. Aussi ce type de
vêtement, avec son étoffe tigrée et ses guirlandes
14
de feuilles de chêne, permet-il d’appréhender
concrètement l’aspect des costumes utilisés sur la
scène de Fontainebleau, dans la seconde moitié du
XVIIIe siècle.
que l’a portraituré le peinte Lenoir en 1769, vêtu
d’un costume comportant un manteau et une
toque de velours tigré.
61-Louis-René Boquet
57-Hallé, dit Mercier
Casque de scène orné d’un masque, d’une sphinge
et de
rinceaux,
peu après 1785
Papier mâché, modelé, peint en couleur acier et
doré
Lyon, collection particulière
Ce très rare casque de scène porte une étiquette de
Hallé, « marchand de masques », qui succéda à
Bignon en 1785, et fut comme lui le fournisseur
attitré des Ivlenus-Plaisirs pour les accessoires de
spectacle. Le masque placé sur le devant de ce
casque s’apparente à ceux de plusieurs casques
esquissés par Boquet dans les années 1750-1760,
tandis que la sphinge qui le somme appartient
plutôt au répertoire des années 1785-1790.
58-Hallé, dit Mercier et atelier non identifié
Costume de guerrier à la romaine avec casque et
épée, vers 1788-1790
Tunique broderie de fils de laine et de coton, de
fils dorés et de pastilles métalliques, sur toile de
coton (moderne)
Casque papier mâché peint et doré
Epée et fourreau bois doré et argenté, acier
New-York, The Metropolitan Museum of Art,
Acc. n° 1988.65.1,2 (tunique et casque, Acc. n°
1995.93, a-b (épée et fourreau)
Le casque de ce costume, formant avec lui un
ensemble homogène, porte une étiquette du
marchand Hallé, dont l’activité débuta en 1785.
Cependant, pour des raisons de style, il faut sans
doute dater cet ensemble exceptionnel plutôt vers
1790, soit quelques années après le dernier séjour
de la Cour à Fontainebleau.
59-Arc et carquois, dernier tiers du XVIIJe siècle
Papier mâché, modelé et doré
Château de Cesky Krumlov (CZ)
60-Simon-Bernard Lenoir
Portrait d’Henri-Louis Le Kain, dans le rôle de
Gengis Khan de L’Orphelin de la Clnne de
Voltaire, 1769
Huile sur toile
Paris, Bibliothèque-Musée de la Comédie
Française, mv. 12
Le Kain fut sans doute le plus grand acteur
tragique du règne de Louis XV. Admis parmi les
Comédiens français en 1752, il se distingua en
1755 dans le rble de Gengis Khan de L’Orphelin de
Costume de MeIk Lai-rivée dans Thétis et Pélée,
tragédie lyrique de Bernard Le Bovier de
Fontenelle et Jean-Benjamin de La Borde, 1765
Papier, encre et lavis gris
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Rés. D 216 [VI
fol. 91
Ce dessin de costume de MC Larrivée, qui incarna
le rôle de Dons dans 71,e’tis et Pelée, en octobre
1765 à Fontainebleau, constitue une juste
expression du talent de Boquet. Il s’agit d’un habit
de naïade reconnaissable à ses écailles, aux
coquilles, aux branches de corail et aux feuilles de
jonc qui ornent la robe aux tonalités vert d’eau et
blanches.
62-Louis-René Boquet
Costume d’Africain du danseur Dauberval dans
le pas de deux de Thétis et Pélée, tragédie
lyrique de Bernard Le Bovier de Fontenelle et
Jean-Ben,janiin de La Borde, 1765
Papier, encre sur traits de crayon
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
Tb 20b pet. fol. 2 t. II
Costume imaginé par Boquet pour le danseur jean
Dauberval, dans un divertissement intégré à la
—
tragédie lyrique Thétis et Pélée, représentée à
Fontainebleau en octobre 1765.
63-Anonyme
Costume de l’acteur Préville dans le rôle du
baron de Resek dans Albert 1er ou Adeline,
d’Antoine Leblanc de GuiUn, 1772
Papier, encre sur traits de crayon
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Rés D 216 [01
fol. 25
La comédie héroïque Albert fer ou Adeline, qui
devait être créée durant le séjour de Fontainebleau
en 1772, ne sera finalement donnée pour la
première fois qu’en février 1775 à la Comédie
française. La critique du gouvernement qui
transparaissait dans cette pièce avait apparemment
empêché qu’elle fut jouée devant la Cour.
Cependant d’étonnants costumes « historiques
avaient été imaginés dès 1772, constituant une
sorte de préfiguration du style gothique «
troubadour».
»
la chine de Voltaire, qu’il joua en octobre de cette
même année à Fontainebleau. C’est dans ce rôle
15
IV LA MUSIQUE ET LA DANSE
-
64-Jean-Baptiste Métoyen
Plan de l’orchestre du théâtre de Fontainebleau,
contenu dans Plans des Tribunes & Orchestres de
la Musique du Roy, avec les Noms des Sujets qui
en occupent les Places, en l’Année 1773, Présentés
à Sa Majesté Par son très humble & très fidèle
injet Méto yen, Ordinaire de Sa Musique
Plume, encre, aquarelle
Versailles, Bibliothèque municipale, Ms. F 87
Ce précieux recueil comporte des illustrations des
chapelles de Versailles, de Fontainebleau et de
Compiègne, ainsi que des thé&tres de Versailles, de
Fontainebleau et de Choisy. La planche 8 montre
le plan de l’orchestre du théâtre de Fontainebleau
qui comptait trente neuf instrumentistes.
65-François Boucher
Portrait dejeanne-Antoinette Le Normant
d’Etiolles, marquise de Pompadonr, effleurant un
clavecin, vers 1750
Huile sur toile
Paris, musée du Louvre, i. R.F. 2142
Ce petit portrait de Madame de Pompadour par
Boucher la montre entourée des attributs des arts
et des sciences : livre, plans d’architecture, globe
terrestre, instruments de gravure, etc Le
clavecin, dont elle effleure les touches, tient une
place prépondérante dans la composition,
représentative du rôle que jouait la musique dans
la vie de la favorite de Louis XV.
..
66-Augustin de Saint-Aubin, d’après Jean
Jacques Caffiéri
Portrait de jean-Philippe Rameau, 176
Papier, eau-forte
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
N2
Jean-Philippe Rameau (1683-1764) fut le
compositeur et le théoricien de la musique le plus
important du XVffle siècle. Rameau écrivit vingtneuf oeuvres lyriques, dont sept opéras sérieux.
Plusieurs oeuvres de Rameau furent jouées à
Fontainebleau, avec notamment en 1763, des
reprises de Dardanus et de Castor et Pollux.
67-Augustin de Saint-Aubin, d’après Charles
Nicolas Cochin
Portrait deJean-Joseph Cassanda de
Mondonville, 1768
Papier, gravure sur cuivre
Paris, musée du Louvre, Département des arts
graphiques, colI. Edmond de Rothschild, mv.
20767 L.R.
Mondonville (1711-1772), violoniste et
compositeur, devint membre de la musique du roi
en 1739 et fut même maître de la chapelle de
Versailles. Protégé par Madame de Pompadour,
qui le préférait à Rameau, il put créer en 1754 à
Fontainebleau Daphnis etAlcimadure, opéra dont
le livret était rédigé en langue d’oc.
68-Louis-Jacques Cathelin, d’après Louis
Tocqué
Portrait de Pierre Jélyotte en Apollon, 1769
Papier, gravure sur cuivre
Paris, collection particulière
Pierre Jélyotte (1713-1797) fut l’un des plus
fameux chanteurs lyriques du XVIIIe siècle. Doté
d’une voix de haute-contre, il connut ses
principaux succès dans les opéras de Rameau mais
fut également le créateur du rôle de Colin dans le
Devin du villagc de Rousseau, en 1752 à
Fontainebleau. Il quitta l’Opéra en 1755, tout en
continuant de chanter sur la scène des théâtres de
la Cour jusqu’en 1765.
69-Charles-François Macret, d’après Philippe
Leclerc
Portrait deJoseph Legros, peu après 1765
Papier, eau-forte
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
N2
Joseph Legros (1739-1793), haute-contre, fit ses
débuts à l’Opéra de Paris en 1763 et se révéla
rapidement le successeur de Jélyotte. Il participa
aux reprises des opéras de Rameau et chanta dans
six opéras de Gluck à Paris. Il interpréta
également les rôles principaux des opéras de
Piccinni. Les vers placés sous 1
e portrait sont
extraits d’Erosine, pastorale de Moncrif, Berton et
Trial, créée à Fontainebleau, le 9 novembre 1765.
70-Jean-Antoine Houdon
Buste de Sophie Arnould, 1775
Marbre blanc
Paris, musée du Louvre, RF 2596
La célèbre cantatrice Sophie Arnould (1740-1802)
fit sa première apparition sur la scène de
Fontainebleau en 1762 dans un rôle d’un opéra de
Mondonville. Par la suite, elle excella notamment
dans le rôle de Télaïre du Castor et Pollux de
Rameau. Elle est représentée ici dans le rôle
d’Iphigénie, de l’Iphigénic en Aulide de Gluck,
qu’elle créa en 1774 à Paris et qu’elle chanta de
nouveau à Fontainebleau en 1777.
16
71-Gaetano Merclu
Buste de 7vP Gni7nard, 1779
Marbre blanc
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, MUS. 143
Marie-Madeleine Guimard débuta sa carrière de
danseuse en 1756 mais ne fit sa première
apparition à Fontainebleau qu’en 1762. Dans les
années 1760-1770, elle tint tous les premiers r6les
dans les ballets de l’Opéra et se produisit souvent à
Fontainebleau devant la Cour.
72-Jean-Baptiste Tilliard, d’après Louis Carrogis
de Carmontelle
Pas de deux pantomime, de l’opéra Sylvie, de P.
Laujon,J.-C. Trial et P.-M. Berton, 1767
Papier, gravure sur cuivre
Paris, musée du Louvre, Département des arts
graphiques, coll. Edmond de Rothschild, mv.
17839 L.R.
Cette gravure reproduit une célèbre gouache de
Carmontelle conservée au Museum of Fine Arts
de Boston. Les deux protagonistes de la scène,
Marie Allard et Jean Dauberval, y incarnent
respectivement un chasseur et une nymphe
suivante de Diane, dans le pas de deux de l’opéra
Sylvie, oeuvre de Laujon, Trial et Berton. Cet
ouvrage fut donné à Fontainebleau le 17octobre
1765.
V SPECTACLES
-
A LE DE VINDU VILLAGE
-
73Mt Vandôme, d’après Jean-Jacques
Rousseau
Partition gravée du Devin du village de Jean
Jacques Rousseau, 1753
Partition gravée, reliure en parchemin
Fontainebleau, musée national du ch&teau, F 1988.
5
Partition éditée après les premières représentations
de l’ouvrage données à Fontainebleau les 18 et 24
octobre 1752, et également après celle donnée à
l’Académie royale de Musique, le 1” mars 1753.
Cette partition contient un divertissement final
qui ne figurait pas dans l’ouvrage tel qu’il fut joué
à Fontainebleau.
74-Etienne Ficquet, d’après Maurice Quentin
de La Tour
Portrait deJean-Jacques Rousseau, 1771
Papier, gravure sur cuivre
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
SNR Ficquet, n° 3370
La carrière de Jean-Jacques Rousseau embrassa à la
fois les sciences, la philosophie et la musique. Il fut
admis en 1742 à l’Académie des Sciences après
avoir inventé un système de notation musicale
chiffrée. Pendant la Querelle des Bouffons (17521754), Rousseau défendit l’opéra italien et
composa son Devin du village, en 1752, sur le
modèle d’un intermède italien. Par la suite, il
devait changer de position en soutenant Gluck
contre Piccinni.
75-Adolphe Lalauze, d’après Maurice Quentin
de La tour
Portrait deMarieFel, 1882
Papier, gravure sur cuivre
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
Ad 183, t. IX, fol. 73
Marie Fel (1713-1794) fut l’une des plus célèbres
sopranos du milieu du XVIIIe siècle. Elle se
distingua comme l’interprète privilégiée des
premiers rôles féminins des opéras de Rameau,
souvent aux côtés de Pierre Jélyotte. En 1752, elle
créa à Fontainebleau le rôle de Colette dans 1
c
Devin du village. Cette gravure a été réalisée
d’après le pastel de Maurice Quentin de La Tour
Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer), exposé
au Salon de 1757.
76-Louis Ruet, d’après Maurice Leloir
Jean.Jacques Rousseau assistant à la première
représentation du Devin du village en 1752, à
Fonrainebleau, gravure contenue dans l’édition
Launette des Confessions de J.-f Rousseau,
publiée en 1889
Papier, gravure sur cuivre
Paris, Bibliothèque nationale de France
Rousseau raconte, dans un épisode célèbre des
Confessions, le déroulement de la première du
Devin du village devant la Cour à Fontainebleau.
A la fin du XIXe siècle, le dessinateur Maurice
Leloir illustra cette scène avec une certaine
vraisemblance, alors que la salle de spectacles de
Louis XV avait disparu.
17
B LA NAISSANCE D’OSIRIS
-
77-Sébastien-Antoine et Paul-Ambroise Slodtz
Esquisse des éléments d’un décor représentant le
temple de Jupiter Sérapis, pour La Naissance
d’Osiris au la Peste Famille, ballet allégorique
de Louis de Cahusac et Jean-Philippe Rameau,
1754
Papier, crayon
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Esq. 18 [X, 23
Le ballet allégorique La Naissance d’Osiris, dont
l’argument fut rédigé par Louis de Cahusac, se
déroule à Thèbes, devant le temple de Jupiter. Le
décor représentait ce temple précédé par une
avenue bordée de palmiers et de colonnes jumelées
portant un entablement orné de caractères
égyptiens et sommé d’un sphinx.
C
-
78-Louis de Cahusac
La Naissance d’Osiris on la Peste Famille, ballet
allégorique, livret relié dans Spectacles donnés à
Fontainebleau pendant le Séjour de Leurs
Majestés en l’année 1754, Paris, Ballard, 1754
Livre in-4°, relié en veau brun
Fontainebleau, musée national du château
Ce ballet dont l’action raconte la naissance
d’Osiris est une oeuvre de circonstance. Il célèbre
en effet la naissance du duc de Berry, second fils
du dauphin et de Marie-Joséphe de Saxe, futur
Louis XVI. Dans la distribution de ce spectacle,
on notera la présence de la soprano Marie Fel et
du chanteur De Chassé. L’auteur de l’argument,
Louis de Cahusac, publia précisément en 1754 une
histoire de la danse, intitulée La Danse anrienne et
moderne.
ANA CREON
81-Sébastien-Antoine et Paul-Ambroise Siodiz
79-Louis de Cahusac
4nacréon, ballet héroïque. Représenté devant le
Roi à Fontainebleau en octobre 1754, Paris,
Ballard, 1754
Livret in-4
, broché
0
Paris, Bibliothèque nationale de France, Arsenal,
GO. 14.451
Le livret dccc ballet de Louis de Cahusac présente
un Anacréon devenu vieux, veillant sur le
bonheur de Batyle et Chloé, venus se réfugier dans
ses jardins. C’est Rameau qui composa la musique
dccc ballet et il s’agit de la dernière création dccc
musicien à Fontainebleau.
80 a et b-Sébastien-Antoine et Paul-Ambroise
Slodtz
Deux châssis de treillage des Berceaux dorés »,
décor d’Anacréo7z, ballet héroïque de Louis de
Cahusac et Jean-Phulippe Rameau, 1754
Plume, encre et lavis gris
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Esq. 18 [XI, 21 et
Esq. 18 [XI, 22
Pour le décor du ballet Anacréon, les Slodtz
conçurent un décorde treillages dorés qui
s’accordait avec le nouveau cadre de scène du
théâtre, mis en place justement en 1754.
Châssis représentant un pavillon de treillage,
pour le décor des « Berceaux dorés décor
d’Anacréon, ballet héroïque de Louis de
Cahusac et Jean-Pliilippe Rameau, 1754
Crayon, plume, et encre noire
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Esq. 18 [X, 22
Le fond du décor des « Berceaux dorés,,
d’Anacréon était constitué par des châssis
représentant des pavillons de treillage et par un
rideau montrant des allées d’arbres.
ii,
82-Louis-René Boquet
Costn,ne de De Chassé dans le rôle d’Anacréon,
dans Anacréon, ballet héroïque de Louis de
Cahusac et Jean-Philippe Rameau, 1754
Papier, aquarelle
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Rés. D 216[05
Dossier 5, fol. 5
Le chanteur De Chassé créa à Fontaineblcau le
réle d’Anacréon. Louis-René Baquet imagina pour
lui un costume comprenant un tonnelet (sorte de
petit jupon rigide), un doliman (veste à manches
étroites boutonnées au poignet) et un manteau de
fleurs artificielles.
18
D
-
THESEE
83-Sébastien-Antoine et Paul-Ambroise Slodtz
Dessin partiel du rideau de fond du décor du
palais d’Egée et de son avant-cour, pour l’acte II
de Thésée, tragédie lyrique de Philippe
Quinault et Jean-Baptiste Lully, 1754
Papier, plume, encre noire
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Esq. 18 [X, 39
Au second acte de Thésée de Lully et Quinault,
repris à Fontainebleau en 1754, la scène présente
l’avant-cour du palais d’Egée. Pour ce décor, le
rideau de fond montrait un pavillon avec un
attique surmonté d’une coupole et relié à des
galeries latérales, le tout rythmé par de grands
pilastres.
84 a et b-Anonyme
Rochers et grotte d’uit « horrible désert », décor
de l’acte III de Thésée, tragédie lyrique de
Philippe Quinault et Jean-Baptiste Lully, 1754
a. Châssis représentant des rochers et des arbres
desséchés, plans I à 5, côté gauche
Ferme
représentant une « grotte affreuse», au
b.
sixième plan
Papier, plume, encre noire et lavis gris
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Esq. 18 [X, 40 et
Esq. 18 [X, 43
A la scène 4 de l’acte III de Thésée, l’avant-cour du
palais d’Egée fait place à un « désert horrible Les
dessins qui représentent ce décor de cavernes ne
peuvent être attribués pour des raisons stylistiques
aux frères Slodtz. Il s’agit peut-être de l’oeuvre
d’un dessinateur travaillant à leur demande pour
les spectacles du séjour de 1754, dont les
somptueuses mises en scène nécessitèrent de
nombreux projets.
».
E
-
85-Louis-René Boquet
Costume du danseur Vestris, dans Thésée de
Philippe Quinault et Jean-Joseph Cassanéa de
Mondonville, 1765
Papier, crayon et encre
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Rés. D 216 [VI,
fol. 57
Le danseur Vestris figurait dans plusieurs des
ballets qui émaillaient l’action de Thésée donné en
1754 à Fontainebleau. En 1765, pour la reprise de
l’ouvrage, avec une musique de Mondonville, sur
ce même théâtre, il figura encore dans le « pas
seul » du cinquième acte, revêtu d’un habit à
tonnelet blanc et argent avec des draperies de gaze
d’argent.
86-Louis-René Boquet
Costume de M Guimard, dans Thésée de
Philippe Quinault ctJcan-Joseph Cassanéa de
Mondonville, 1765
Papier, crayon et encre
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Rés. D 216 [VI,
fol. 62
Mademoiselle Guimard dansa aux cêtés de Vestris
dans les ballets entrecoupant Thésée, lors de la
reprise de cet ouvrage en 1765 à Fontainebleau.
Boquet avait conçu pour elle un costume blanc et
argent, comme celui du danseur, alors que
Mesdemoiselles Allard et Peslin qui dansaient avec
elle, portaient un costume rehaussé d’une draperie
rose.
LE MARECHAL FERRANT
87-Antoine-François Quétant
Le Maréchal Ferrant, opéra cornique en deux
actes, Représenté devant Leurs Majestés à
Fontainebleau le mercredi 3 novembre 1762, par
les Comédiens Italiens Ordinaires du Roi, relié
dans Spectacles donnés à Fontainebleau pendant
le séjour de Leurs Majestés en l’année 1762, Paris,
Quétant, fut créé à Paris, à l’Opéra-Comique, le
22 août 1761. Le spectacle fut présenté à la Cour, à
Fontainebleau, avec succès le 3 novembre 1762.
Au premier acte, le rideau s’ouvrait sur la
boutique du maréchal-ferrant , avec une forge sur
le devant.
Ballard, 1762
Livre in-8
, relié en maroquin rouge
0
Fontainebleau, musée national du château, mv- F
1988. 102
Le Maréchal-Ferrant de François-André Danican
Philidor, sur un livret d’Antoine-François
19
88-Atelier des Menus-Plaisirs, d’après le projet
dc Michel-Ange Slodtz
Châssis représentant une forge, pour le décor du
Maréchal-Ferrant, opéra comique dc Antoine
François Quétant et François-André Danican
Philidor, 1762
Bâti en sapin, toile peinte à la détrempe, avec un
morceau de toile pius fine et cirée pour les parties
en « transparent » du foyer
Fontainebleau, musée national du château
Du décor du Maréchal-Ferrant, donné à
Fontainebleau le 3 novembre 1762, subsiste le
châssis de la forge, réalisé par l’atelier des MenusPlaisirs sur un dessin de Michel-Ange Slodti. Pour
créer l’illusion du foyer, une toile peinte plus fine
et cirée fut cousue sur l’arrière de la toile
principale découpée.
90-Guillaume Voiriot
Portrait de l’acteur Joseph Caillot, 1765
Huile sur toile
Barnard Castle, Bowes Museum, mv. BM 561
L’acteur et chanteur Joseph Caillot (1732/33-1816)
incarna à Fontainebleau le rôle du maréchalferrant, dans l’opéra-comique de Quétant et
Philidor. Il avait débuté à la Comédie-Italienne en
1761 et se retira du théâtre en 1771, réapparaissant
parfois devant la famille royale. Il est représenté
ici en costume de chasse et tenant un fusil, peut
être dans son rôle de Deux chasseurs et la laitière,
d’Anseaume et Duni, qu’il tint à Fontainebleau en
1764.
91-François-Roland Elluin, d’après Philippe
Leclerc
Jean-Louis Laruette dans le rôle du cocher
89-Augustin de Saint-Aubin, d’après Charles
Nicolas Cocliin
Portrait de François-André Danican Philidor,
1772
Papier, eau-forte
Paris, musée du Louvre, département des arts
graphiques, coil. Edmond de Rothschild, n°
20.836 L.R.
François-André Danican Philidor étudia dans sa
jeunesse auprès d’André Campra. Il composa des
oeuvres religieuses mais également onze opérascomiques pour la Comédie-Italienne. Parmi ses
oeuvres les plus appréciées figurent Le MaréchalFerrant (1761), La Rosière de £-rlency créée à
Fontainebleau en 1769) et Ton: fanes (repris à
Fontainebleau en 1768. 1769 et 1772).
Parallèlement à sa carrière de musicien, il fut un
joueur d’échecs professionnel très renommé.
Labride du Maréchal-Ferrant, opéra comique de
Antoine-François Quétant et François-André
Danican Philidor, 1771
Papier, eau-forte
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
N2, vol. 980
Jean-Louis Laruette (1731-1792) est représenté ici
dans l’un de ses rôles les plus populaires, celui du
cocher Labride, dans Le Maréchal-Ferrant, qu’il
incarna aux côtés de Caillot dans la représentation
de cet ouvrage à Fontainebleau en 1762. Il fut à la
fois chanteur, avec une tessiture de haute-contre,
et compositeur. Sa femme fut également actrice et
chanteuse.
F —ANNETTEETLUBIN
93-Du Ronceray
92-Du Ronceray
Portrait de Mari e-Justizze Favart, 1760
Huile sur cuivre
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, MUS. 1655
Ce portrait de Marie-Justine Favart, née Du
Ronceray (1727-1772), fut réalisé par son frère,
d’après un dessin de Charles-Nicolas Cochin. A la
fois comédienne, chanteuse, danseuse, Madame
Favart fut également une femme de lettres,
collaborant avec son mari aux textes de ses pièces,
comme ce fut le cas pour Annene et Lulnn. A
Fontainebleau, elle incarna le rôle d’Annette aux
côtés de Caillot, remportant un franc succès.
Portrait de Charles-Sirnon Favart, 1760
Huile sur cuivre
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, MUS. 1656
Charles-Simon Favart ((1710-1792) fut un
directeur de troupe et un librettiste à succès.
Protégé par Madame de Pompadour, il devint
directeur de l’Opéra-Comique. Plusieurs de ses
ouvrages furent représentés à Fontainebleau
comme La Coquette trompée, avec une musique de
Dauvergne en 1753 ou La Fée Urgèle, musique de
Duni, en 1765. Mais son plus grand succès fut sans
dnute Annette et Lubin, donné à Fontainebleau en
1762.
20
94-Denis-Pierre-Jean Papillon de La Ferté
Lettre de félicitation à Charles-Simon Favan, à
propos du succès d’Annette et Lubin, comédie
mêlée d’ariettes de Marie-Justine Favart,
Charles-Simon Favart et Adoiphe Biaise, 1762
Papier, encre
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des Arts du spectacle, col]. Rondel,
Ms. 7
Le succès remporté par Annerre et Lubin à la
Comédie-Italienne en février 1762 incita
l’intendant des Menus-Plaisirs, Papillon de La
Ferté, à inscrire cet ouvrage dans la liste des
spectacles prévus pour le voyage de Fontainebleau
la même année. Quelques jours après la
représentation, Papillon exprimait sa satisfaction à
Favart pour le succès de l’ouvrage auprès de la
Go ur.
G
-
95-Manufacture de Sèvres, d’après un modèle
d’Etienne-Maurice Falconet
Annette et Lubin ou le Goûter champêtre,
modèle de 1764, tirage de la fin du XVIIIe
siècle
Biscuit de porcelaine tendre
Sèvres, musée national de la Céramique, mv.
MNC 20054
A la suite du triomphe d’Annette et Lubin à la
Cour et à la Ville, la manufacture de Sèvres édita,
d’après un modèle d’Etienne-Maurice Falconet, un
biscuit représentant une des scènes de la comédie.
Il s’agit du repas champêtre des deux amants qui
prend place à la scène 3. La diffusion et le succès
de ce biscuit constituent un témoignage significatif
de l’impact de la « théâtromanie » sur les arts
décoratifs au XVIIIe siècle.
DARDANUS
96 a et b-Michel-Ange Slodtz
Deux dessins de châssis de prison, pour l’acte IV
de Dardanus, tragédie lyrique de Charles
Antoine Leclerc de La Bruère et Jean-Philippe
Rameau, représentée à Fontainebleau les 8 et 15
octobre 1763
Papier, plume, encre et lavis brun
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Esq. 18 [XI, 5 et
Esq. 18 [XI, 6
Créée en 1739 à Paris, la tragédie lyrique Dardanus
de Jean-Philippe Rameau fut donnée en 1763
seulement à Fontainebleau. A l’acte IV, la prison
dans laquelle Dardanus est enfermé se trouve
soudain éclairée et envahie de nuages. Cinq dessins
aquarellés dont deux sont ici exposés
permettent de reconstituer ce décorde prison
conçu par Michel-Ange Slodtz.
—
—
97 a, b, c, d, e-Atelier des Menus-Plaisirs
Groupe de cinq nuages, utilisés pour Dardanus,
tragédie lyrique de Charles-Antoine Leclerc de
La Bruère et Jean-Philippe Rameau, représentée
les 8 et 15 octobre 1763 et reprise le ID
novembre 1769
Bâti en sapin, silhouette en peuplier, toile peinte à
la détrempe doublée de papier
Fontainebleau. musée oational du château
Ces nuages portent tous au revers la date de 1769
et l’un d’entre eux la mention Dardanus, ce qui
permet de les identifier avec les nuages qui
envahissent la prison du héros à l’acte IV. Ils
furent réalisés pour une reprise de l’ouvrage de
Rameau, le 10 novembre 1769. Deux de ces nuages
ont leur toile découpée afin de fixer à cet endroit
une toile plus fine et transparente, permettant
grâce à un éclairage placé derrière de simuler des
effets d’orage.
98-Pierre Boullet
Essai sur l’an de construire les théâtres, leurs
machines et leurs ;nouve;nens, Paris, Ballard, an
IX (1801), ouvert à la planche XI: Une Gloire
ou Machine d’Aplomb
Gravure à l’eau-forte, rehaussée de lavis beige,
0 relié
rose, bleu, dans livre in-4
historique
de la Ville de Paris,
Paris, Bibliothèque
104 027
Pierre Boullet Q-1804), auteur de ce traité, fit une
carrière de machiniste aux Menus-Plaisirs. La
planche XI de son essai montre la structure d’un
groupe de nuages, appelé gloire», descendant des
cintres et permet d’imaginer l’effet que produisait
sur scène l’apparition de telles nuées.
99-Louis-René Boquet
Costume de MCIICf Allard et Lionnais dans le râle
de Phrygiennes, dans Dardanus, tragédie lyrique
de Charles-Antoine Leclerc de La Bruère et
Jean-Philippe Rameau, représentée à
Fontainebleau les 8 et 15 octobre 1763
Papier, crayon, encre
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Rés. D 216 [V fol.
26
Au premier acte de Dardanus, mesdemoiselles
Allard et Lionnois apparaissaient en Phrygiennes
dans un ballet. Le costume imaginé par Boquet
pour ces deux danseuses était conçu dans une
harmonie de bleu, de blanc et d’argent corset
argent rayé de satin bleu, jupe de taffetas bleu
tamponnée de gaze blanche. La coiffure était
agrémentée de plumes blanches.
21
I DO-Louis-René Boquct
Costume deJélyotte, dans Dardanus, tragédie
lyrique de Charles-Antoine Leclerc de La
Bruère et Jean-Philippe Rameau, représentée à
Fontainebleau les 8 et 15 octobre 1763
Papier, encre et aquarelle
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Rés. D 216 [05
Dossier 2 fol. 8
Dans la reprise du Dardanus de Rameau le 8
octobre 1763, le chanteur Jélyotte tenait le rôle
titre. D’après le « programme des habits», son
costume était constitué d’une cuirasse couleur
acier brodée d’or, de grandes manches en satin
blanc, d’une armure « glacée » et d’une mante de
satin bleu. Ii était chaussé de chaussures « à la
romaine » bleues et or et coiffé d’un casque or et
acier, empanaché.
H
-
101-Louis-René Boquet
Costume de magicien du danseur Jacques
Bandieri de Lavai, à l’acte II de Darda?: us,
tragédie lyrique de Charles-Antoine Leclerc de
La Bruère et Jean-Philippe Rameau, représentée
à Fontainebleau les 8 et 15 octobre 1763
Papier, encre noire sur traits de crayon
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
Tb 2Db (2) pet. fol., fol. 48
Ce costume de magicien, destiné au danseur Lavai,
est reconnaissable aux signes cabalistiques dont il
est orné. Ses couleurs feu, noir, rouge et or
devaient accentuer le caractère inquiétant du
personnage.
SCANDERBERG
102-Michel-Ange Slodtz (P)
La cour extérieure du sérail, décor de l’acte II de
Scanderberg, tragédie lyrique d’Antoine
1-Toudard de La Motte et Ignace de La Serre,
François Rebel et François Francoeur, 1763
Papier, plume, encre noire et lavis gris
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Esq. 18 [X, 31
La tragédie lyrique Scandcrberg fut créée en 1735 à
l’Académie royale de Musique et reprise en 1763 à
Fontainebleau avec une spectaculaire mise en
scène, qui fut un des événements du voyage de
cette année. Ce dessin montre le décor de la cour
du sérail, à l’acte II, pour l’arrivée du sultan
Amurat. Cette représentation se démarque des
autres dessins du fonds des Menus-Plaisirs par la
vision d’ensemble qu’elle donne du décnr.
comme l’indique la légende, était entièrement rose
et argent.
104
Programme des habits pour représenter
Scanderberg, tragédie lyrique d’Antoine
Houdard de La Motte et Ignace de La Serre,
François Rebel et François Francoeur, 1763
Papier, encre
Paris, Archives nationales, O132661
La représentation de Scanderberg devant la Cour, à
Fontainebleau, en 1763, fut jugée particulièrement
éblouissante notamment en raison de la
somptuosité des costumes avec lesquels les acteurs
apparurent sur la scène. Ce programme des habits
détaille pour chacun des rôles le costume, la
coiffure et les accessoires utilisés.
103-Louis-René l3oquet
Costume de MC& Vestris dans le r6ie de la sultane,
dans Scanderberg, tragédie lyrique d’Antoine
Houdard de La Motte et Ignace de La Serre,
François Rebel et François Francoeur, 1763
Papier, encre et aquarelle
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Rés. D 216[VI,
fol. 93
Ce délicieux dessin de Louis-René Boquet montre
le costume de Mademoiselle Vestris dans le rôle de
la sultane, au premier acte de Scandcrberg. Le
contexte exotique dans lequel se déroulait l’action
du drame offrait au dessinateur des costumes
l’occasion de manier les matières brillantes et les
couleurs chatoyantes. L’harmonie de ce vêtement,
22
I
-
SYL VIE
105 a et h
Michel-Ange Challe
Deux dessins de châssis pour la grotte de la forge
de Vulcain, décor du prologue de Sylvie, ballet
héroïque de Pierre Laujon, Jean-Claude Trial et
Pierre-Montan Berton, 1765
Papier, crayon, encre, lavis gris
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Esq. 18 [XII, 3 et
Esq. 18 [XII, 9
Le canevas de Sylvie, de Pierre Laujon, fut d’abord
celui d’un opéra donné en 1750 sur la scène du
théatre des Petits Appartements à Versailles.
Remanié, il fut associé à une nouvelle musique de
Trial et Berton, pour constituer l’opéra créé à
Fontainebleau en 1765. Le décor du prologue
représente l’antre de Vulcain, Ces dessins,
attribuables à Michel-Ange Challe, furent traduits
en peinture par Pierre-Edme Baudon.
106-Louis-René Roquet
Costume dcMdlc Aruould, dans le rôle titre dii
ballet héroïque Sylvie de Pierre Laujon, Jean
Claude Trial et Pierre-Montan Berton, 1765
Papier, encre, lavis gris
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Rés. D216 [VI fol.
8
Sophie Arnould fut la créatrice à Fontainebleau
du rôle de Sylvie. Boquet l’a représentée ici en
suivante de Diane, avec arc et carquois. Le tissu
tigré de la mante qui drape le corps et la jupe, ainsi
que la guirlande de verdure sont autant d’attributs
de ce rôle de fernrne dédiée à la déesse de la
Chasse.
J
-
107-Louis-René Roquet
Costume de Larrivée, dans le rôle de Vulcain,
dans Sylvie ballet héroïque de Pierre Laujon,
Jean-Claude Trial et Pierre-Montan Berton,
1765
Papier, encre, lavis gris
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Rés. D216 [VI fol.
10
Dans le prologue de Sylvie figurent Vulcain, Diane
et l’Amour. Vulcain, incarné par Henri Larrivée,
apparaissait portant un tablier de forgeron,
s’appuyant sur une béquille et avec un marteau à
la main.
108-Louis-René Boquet
Costume de cyclope, dans Sylvie ballet héroïque
de Pierre Laujon, Jean-Claude Trial et PierreS
Montan Berton, 1765
Papier, crayon, encre
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Rés. D216 [VI fol.
11
Durant le prologue de Sylvie, les Cyclopes,
serviteurs de Vulcain, quittent leur ouvrage afin de
forger des traits pour l’Amour. Leur costume
d’étoffe « pluche » était de couleur sombre,
éclairée de jaune et de cerise. Le maillet sur
l’épaule et les chaînes sur le corps complétaient la
panoplie de ces Cyclopes.
ISABELLE ET GER TR UDE oit LES S YLPHES SUPPOSES
109-Charles-Simon Favart
Isabelle et Genrude ou Les Sylphes supposés,
comédie en un acte mêlée d’ariettes, Paris,
veuve Duchesne, 1772
Livret in-8
0
Paris, Bibliothèque nationale de France, Arsenal,
G.D. 8° 12123
La comédie mêlée d’ariettes isabelle et Gertrude ou
les Sylphes supposés, texte de Carles-Simon Favart et
musique d’Adolphe-Benot BIaise, fut créée à Paris
en 1765 par la Comédie-Italienne. Les éditions de
1765 et de 1772 du livret décrivent le décor de la
pièce lors des représentations parisiennes.
110-Michel-Ange Challe
Projet d’un pavillon, pour le décor d’isabelle et
Gertrude, comédie mêlée d’ariettes de Charles
Sinion Favart et Adolphe.Benoît BIaise
Papier, encre et lavis gris
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Esq. 18 [XII, 1
Le succès d’isabelle et Gertrude à Paris incita
Papillon de La Ferté à retenir ce spectacle pour le
voyage de Fontainebleau de la même année.
Cependant, la pièce ne devait être jouée devant la
Cour qu’en 1769. Ce décorde pavillon pour la
première scène fut conçu par Michel-Ange Challe
en 1765 mais réalisé seulement quatre ans plus
tard, pour la représentation donnée le 11 octobre
1769.
23
lIl-François-Roland Elluin, d’après Philippe
Lecierc
),re Lai-nette dans le n5le d’isabelle, dans isabelle
et Gertrude, comédie mêlée d’ariettes de
Charles-Simon Favart et Adoiphe-Benoît
BIaise, 1771
Papier, eau-forte
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
N2
K
-
LE DERSERTEUR, drame
112-Jean Dambrun, d’après François-Marie
Isidore Queverdo
Alexis, Louise et Montauciel dans la prison, scène
5 à 7 de l’acte II du Déserteur, drame de Michel
Jean Sedaine et Pierre-Alexandre Monsigny,
vers 1770
Papier, eau-forte
Parie, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Scène Rés. 6
Le Déserteur, drame de Sedaine et Monsigny, fut
créé à la Comédie-Italienne en 1769 et représenté
la même année à Fontainebleau, avant de faire
l’objet de reprises en 1772 et 1775. Cette estampe,
d’une suite de quatre, représente Alexis, le héros
du drame, dans la prison où il est détenu, en
compagnie de sa fiancée Louise et de Montauciel.
Pour la représentation de 1769 à Fontainebleau,
L
-
Marie-Thérèse Villette (1744-1837) épousa en 1762
le chanteur et compositeur Jean-Louis Laruette.
Elle incarna avec un succès considérable, depuis sa
création en 1765, le personnage d’isabelle dans
Isabelle et Gertrude de Favart et BIaise. C’est elle
qui joua ce rôle à Fontainebleau en 1769.
on avait créé un nouveau décor de prison dont
Challe avait fourni les dessins.
113-Jean-Gabriel Imbert l’aîné (mécanisme)
Pendule dite « an déserteur», vers 1770
Bronze doré, métal peint, marbre blanc
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, MUS. 1714
L’argument du Déserteur inspira les illustrateurs
mais donna également naissance à la création
d’une pendule, On y voit représenté le moment le
plus émouvant du drame, celui où Louise, fiancée
d’Alexis le déserteur s’évanouit lorsque les
soldats viennent chercher celui-ci dans sa prison
pour l’exécuter. Des pendules de ce modèle firent
leur apparition au début des années 1770.
-
-
ZEMIREETAMOR
114-Alexandre Roslin
Portrait de Jean-François Marinontel, 1767
Huile sur toile
Paris, musée du Louvre, R? 1716
J.-?. Marmontel (1723-1799) fut un écrivain
prolifique qui aborda avec bonheur plusieurs
genres littéraires. Il sera historiographe de France
en 1771 et secrétaire perpétuel de l’Académie en
1783. Très lié aux intendants des Menus-Plaisirs, il
fera jouer sur les théatres de la Cour de
nombreuses oeuvres de sa composition, parmi
lesquelles Zémire et Azor qui fut créé à
Fontainebleau, le 9 novembre 1771.
I 15-Elisabeth Vigée-Lebrun
Portrait d’André-Ernest-Modeste Grétry, 1785
Huile sur toile
Versailles, musée national du Château et des
Trianon, MV 4556
Né à Liège en 1741, Grétry (1741-1813) régna sur
l’opéra-comique à Paris, durant les trente
dernières années du XVIIIe siècle. Marmontel
écrivit pour lui six livrets. Leur opéra-comique
Zémire et Azor connut un succès immense et valut
à l’auteur de sa musique les compliments de la
dauphine Marie-Antoinette. Le portrait de Grétry
par Madame Vigée-Lebrun fut présenté au Salon
de 1785.
11 6-François Voyez le Jeune, d’après Jacques
Louis-François Touzé
La scène du Tableau magique dans Zémire et
Azor, opéra-comique de Jean-François
Marmontel et André-Ernest-Modcste Grétry,
1772
Papier, gravure sur cuivre
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, Est. Scène,
Réserve, Zémire et Azor
Le succès que connut Zérnzre etAzor d’abord
auprès de la Cour puis à Paris, était dû en partie à
l’effet produit par la scène dite du tableau
magique. A la scène 6 de l’acte III, Azor faisait
apparahre devant les yeux de Zémire ses deux
soeurs et son père dans un miroir enchanté,
Marmontel, dans ses jl,fé,noires, raconte comment
24
il dut lui-marne mettre au point le décor de cette
scène pour la création à Fontainebleau.
117-Louis-René Boquet
Costume de Dauberval dans le rôle d’un
sculpteur, dans le premier divertissement de
Zémire et Azor, opéra-comique de Jean-François
Marmontel et André-Ernest-Modeste Grétry,
1771
Papier, crayon, encre
Paris, bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
Tb 20b pet. fol., t. II, fol. 8
M
-
La création de Zémire et Azor à Fontainebleau fut
agrémentée de divertissements dansés, comme cela
était l’habitude pour les spectacles donnés devant
la Cour. A la scène 4 de l’acte III, un premier
divertissement faisait apparaître le danseur Jean
Dauberval, incarnant la Sculpture. Le dessin de
Boquet le montre, marteau en main, occupé à
sculpter un buste posé sur une sellette.
DIDON
118 et 119-Pierre-Adrien Pâris
Projets pour des éléments de décor, dans Didou,
tragédie lyrique de Jean-François Marmontel et
Niccolo Piccinni, 1783
Papier, encre et lavis de couleur
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
album 483, n°4
9 et n°51
118 Projet de trône, pour le décorde l’acte I
A l’acte 1 de cette tragédie lyrique, Didon reçoit,
assise sur son tr6ne, larbe, auquel elle a refusé sa
main. larbe, sa suite et quelques uns de ses sujets
ne royal. Ce
6
déposent des offrandes au pied du tr
très beau dessin de Pâris fut mis à exécution par le
peintre Mazière, sous la direction de Boquet. Le
dessin indique que, pour cette scène, on comptait
placer ce trène dans le décor réutilisé du « Palais
de Zélisca », réalisé sur les dessins des Slodtz en
1763 et repeint en 1777.
119 Projet de bûcher, pour le décorde l’acte 111
La scène du bûcher termine le troisième et dernier
acte de Dicton. A la suite du départ d’lSnée,
l’unique souhait de Didon est qu’il aperçoive au
loin les lueurs du bûcher sur lequel elle va
s’immoler. La reine fait apporter les armes d’Enée,
puis les disposant sur le bûcher, elle y monte ellemarne, tandis qu’un prêtre de Pluton y met le feu.
D’après le projet de Pâris, le bûcher était orné de
riches draperies et de guirlandes de feuilles de
chêne.
Au cours de la scène 4 de l’acte III de Didon,
l’ombre d’Anchise, père d’Enée, apparaît à celuici, lui commandant d’obéir aux dieux et de quitter
Didon. Cette apparition quï se faisait depuis les
dessous du théâtre était accompagnée d’une nuée.
Le nuage présenté ici appartient à ce dispositif
scénique comme l’indiquent les inscriptions
portées au revers devanture de l’ombre danchise
dans didon 1783 sortant du desous.
121-Anonyme
Costume de Dicton, pour Didon, tragédie lyrique
de Jean-François Marmontel et Niccolo
Piccinni, 1783
Papier, crayon, encre
Paris, musée des Arts décoratifs, Cabinet des
dessins, CD. 1063
Cette maquette de costume pour Dzdon est peutêtre à mettre ne relation avec la représentation de
cet ouvrage donnée à Fontainebleau en octobre
1783. A la scène 2 de l’acte I, Didon et sa cour
« l’arc à la main, le carquois sur l’épaule»,
s’apprêtent à suivre une chasse. C’est à ce passage
du drame que ce costume se rapporte, ce que
confirme l’utilisation d’étoffe tigrée pour la mante
portée par l’actrice.
120 -Atelier des Menus-Plaisirs
Nuage de l’ombre d’Anchise, pour la scène 4 dc
l’acte III dc Dicton, tragédie lyrique de Jean
François Marmontel et Niccolo Piccinni, 1783
Bâti en sapin, toile peinte à la détrempe, doublée
de papicr, silhouette découpée en peuplier,
éléments de fixation métallique
Fontainebleau, musée national du château
25
122-Jean-Robert-Nicolas Lucas de Montigny
Mette Saint-Huberty dans le rôle de Didon, dans
Didon, tragédie lyrique de jean-François
Marniontel et Niccolo Piccinni, 1784
Plàtre
Paris, musée du Louvre, RF 1900
C’est mademoiselle Saint-Huberty (1756-1812) qui
créa le rôle titre dans la Didon de Piccinni et
Marmontel, le 16octobre 1783 à Fontainebleau.
L’oeuvre fut bien accueillie par la Cour et la reine
complimenta personnellement mademoiselle
Saint-Huberty pour son jeu. Le sculpteur Lucas de
Montigny a représenté l’actrice au moment où,
abandonnée par Enée, Didon se livre au désespoir.
N
-
123-Manufacture Petitpicrre et Ck à Nantes
Indienne représentant des scènes de l’histoire de
Didon, vers 1785-90
Toile de coton, impression rouge à la plaque de
cuivre
Mulhouse, musée de l’Impression sur étoffes
Didon fut un des grands succès du répertoire
lyrique pendant les dernières années de l’Ancien
régime. Cette indienne imprimée à Nantes,
destinée à l’ameublement, témoigne de la
popularité du sujet de cet opéra. Plusieurs épisodes
du drame sont illustrés ici, parmi lesquels on
reconnaît Enée abandonnant Didon et Didon sur
son bûcher.
LE DORMEUR E VEILLE
127-Pierre-Adrien Pâris
124, 125 et 126-Pierre-Adrien Pâris
Projets pour des éléments de décor, dans Le
Donneur éveillé, opéra-comique de Jean
François Marmontel et Niccolo Piccinni, 1783
Projet pour le salon du palais du calife Haroun à
Bagdad, premier décor de l’acte II du Dormeur
Papier, encre, lavis d’aquarelle
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Paris,
album 483, n° 53, n° 45 ci n° 47
Papier, encre noire
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
l24Projet de table placée dans le salon du fruit et
des liqueurs, décor dc l’acte II
Il s’agit de l’un des plus séduisants dessins se
rapportant à la mise en scène du Dormeur éveillé.
Il évoque concrètement l’atmosphère du salon
du fruit et des liqueurs avec sa pyramide de
fruits dans une corbeille et ses grandes aiguières
contenant les liqueurs. Ce meuble et sa garniture
étaient en fait peints en trompe-l’oeil sur un
châssis.
«
»,
éveillé, opéra-comique dc Jean-François
Marniontel et Niccolo Piccinni, 1783
album 483, n° 107
L’argument du Dormeur éveillé, donné à
Fontainebleau le 14 novembre 1783, est tiré des
C’ontes des mille et une nuits. Hassan, bourgeois de
Bagdad, est transporté, grâce à un filtre, dans le
palais du calife Haroun et se croit lui-mème
devenu calife, A l’acte II, se succèdent un Sallon
magnifique puis un Sallon des fruits et des
liqueurs qui devaient étonner le spectateur par
leur richesse. Ce beau projet, rappelant les dessins
deJ.-D. Dugourc, ne fut pas mis à exécution.
«
«,
«
»
128-Pierre-Adrien Pâris
125 Projet de lit dans le salon du calife, premier
décor de l’acte II
Au cours de l’acte Il, Haroun, bourgeois de
Bagdad, se trouve transporté dans le palais du
calife Hassan et s’éveille dans son lit. Le projet de
Paris pour ce meuble montre un lit adossé à la
turque avec un tabouret placé à côté sur lequel
est posée la coiffe du calife.
«
,
Projet d’un salon du fruit et des liqueurs dans la
maison du calife Hassan, second décor de l’acte
II du Dormeur éveillé, opéra-comique de Jean
François Marmontel et Niccolo Piccinni, 1783
Papier, encre noire et brune
Besançon. Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
album 483, n° 108
A la scène 9 de l’acte Il du Dormeur éveillé, le
Sallon magnifique fait place à un Sallon des
fruits et des liqueurs». Les mémoires du peintre
permettent d’imaginer l’harmonie colorée de ce
décor les colonnes étaient en faux marbre blanc,
avec bases et chapiteaux dorés, et entourées de
guirlandes de fleurs, tandis que certains fonds
étaient peints en lapis. Des vases feints de
porcelaine contenant des plantes fleuries
apparaissaient au bas des châssis.
»
126 Trône dans le salon du calife, premier décor
de l’acte 11
A la scène 6 de l’acte Il, le lit du calife disparaît
pour faire place à un trône peint très riche,
composé d’un très grand dossier, devanture de
siège, marches; il est de riches étoffes, orné de
fleurs, les étoffes brochées et rehaussées d’or Le
lit et le trône du calife étaient des éléments qui
surgissaient du dessous de la scène.
«
».
«
26
I 29-Pierre-Adrien Pâris
Projet de vestibule entouré d’une galerie, pour Le
Dormeur éveillé, opéra-comique de Jean
François Marmontel et Niccolo Piccinni, 1783
Papier, crayon, encre noire et brune
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
album 483, n° 353
Il est difficile de situer précisément dans l’action
du Dormeur éveillé la place de ce décor qui fut
bien réalisé et figure dans les inventaires des
O
-
magasins de Fontainebleau en 1783, sous le nom
de « salon arabe». Pâris recourt ici à des détails
d’architecture gothique mêlés à d’autres éléments
décoratifs, aboutissant à un effet d’ensemble
« oriental » La feuille présente une élévation et
une coupe de ce vestibule, une plantation du
décor, un plan au sol et un détail des soffites du
plafond.
.
L’AMANT SYLPHE
sylphe, opéra-comique de François-Antoine
130 -Pierre-Adrien Pâris
Quétant et Jean-Paul-Egidc Martini, 1783
Projet d’un rideau de fond représentant un jardin
et un palais, pour L’Amant sylphe, opéra-
Papier, encre et aquarelle
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
album 483, n° 4
Ces deux dessins de Pâris pour le décorde l’acte II
de L’A nant sylphe rendent compte de la
transformation qui s’opérait sur scène un lieu
sauvage mais embelli par l’art (en bas) va laisser
apparaître, à la scène 6, un temple circulaire, situé
au milieu d’une île, renfermant le buste d’Elise,
l’héroïne, aimée par le marquis de Versange. A la
fin de la scène, le fond du théâtre se refermait
pour faire disparaître le temple.
comique de François-Antoine Quétant et Jean
Paul-Egide Martini, 1783
Papier, crayon encre brune
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
album 483, n° 6
Ce projet de rideau de fond pour L’Amant sylphe,
qui porte le « Bon » de Papillon de La Ferté, à la
date du 25 juillet 1783, correspond à un état de la
mise en scène de l’oeuvre qui devait être largement
revu avant la représentation à Fontainebleau, le 24
octobre 1783. Ce rideau de fond représente un
jardin pittoresque avec, à l’arrière-plan, la
silhouette d’un pavillon à colonnes. Pensant son
décor en architecte, Paris dessine en marge le plan
dccc jardin.
131-François-Antoine Quétant
L’Amant sylphe on La Féerie de (‘Amour,
comédie en (rois actes, représentée devant Leurs
iiajestés en 1783, dans Recueil des spectacles
donnés devant Leurs Majestés à Fontainebleau en
1783, Paris, Ballard, 1783
Livre in-8
, relié
0
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des Arts du spectacle, Ra) 304
Le livret de L ‘Amant sylphe, imprimé « par exprès
commandement de Sa Majesté » à l’occasion du
voyage de Fontainebleau en 1783, décrit le décor
de l’acte II pour lequel on conserve un projet de
Pierre-Adrien Pâris. Il s’agit d’un jardin à
transformation, oeuvre d’Hilaire, jardinier du
comte de Valmont, le père d’Elise, réalisé afin que
celle-ci, éprise d’un amant sylphe, se rende
compte, par une mise en scène, qu’un amant réel
lui est dévoué, en la personne du marquis de
Versange.
133-Pierre-Adrien Pâris
Projet de décor représentant un jardin, pour
l’acte III de L’Amant sylphe, opéra-comique de
François-Antoine Quétant et Jean-PauL-Egide
Martini, 1783
Papier, crayon, encre brune
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Paris,
album 483, n° 7
A l’acte III de L ‘Amant n’lphe, le décor présentait
l’extrémité d’un jardin ou d’un parc avec un
pavillon sur le devant. Seul le jardin figure sur ce
dessin, le pavillon devant être remployé d’un autre
décor plus ancien, sans doute celui d’isabelle et
Gert rude, connu par un dessin de Michel-Ange
Challe (nO 110). Cette très belle feuille de Pâris se
distingue par une certaine atmosphère qui n’est
pas sans rappeler certaines oeuvres de Fragonard.
132-Pierre-Adrien Pâris
Projet de décor représentant un Temple des
Génies et un taillis, pour l’acte II de L’Amant
27
P
-
PENELOFE
134-Jean-François Marmontel
Lettre adressée à Pierre-Adrien Pâris, au sujet de
la mise en scène de Pénélope, tragédie lyrique
de Jean-François Marmontel et Niccolo
Piccinni, 4juillet 1785
Papier, crayon, encre noire et sanguine
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
Ms 1, f. 166-167
Cette lettre de Marmontel adressée à Pierre
Adrien Pâris concerne la mise en scène du premier
acte de la tragédie lyrique Pénélope dont il était le
librettiste. L’écrivain précise d’ailleurs ses idées à
l’aide d’un petit croquis, indiquant
schématiquement les dispositions de la salle où
doit se dérouler le festin des prétendants. Il s’agit
d’un témoignage précieux des échanges qui
pouvaient avoir lieu entre l’auteur et le concepteur
des décors à propos de la mise en scène d’une
oeuvre.
136-Pierre-Adrien Pâris
Projet pour la grotte des nymphes avec indication
du déco zipage en châssis, ferme et rideau de fond,
pour le décor des scènes 4 à 8 de l’acte II de
Pénélope, tragédie lyrique de Jean-François
Marmontel et Niccolo Piccinni, 1785
Papier, encre brune, lavis brun, rehauts de
gouache blanche et gris-bleu
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
album 483, n° 233
Au cours de la scène 3 de l’acte IV, une tempête
précipite un vaisseau, ayant Ulysse à son bord, sur
les rivages d’Ithaque. Le théâtre change alors pour
le décor d’une grotte devant laquelle on voit
apparaître Ulysse seul, qui réalise peu à peu dans
quel lieu il a échoué. Le dessin de Pâris, quoique
non daté, se rapporte sans conteste à la création
bellifontaine de l’ouvrage de Marmontel et
Piccinni.
135-Pierre-Adrien Pâris
Elévation et plan d’une colonnade séparant le
vestibule et la salle des festins du palais d’Ulysse,
pour le décor de l’acte I de Pénélope, tragédie
lyrique de Jean-François Marmontel et Niccolo
Piccinni, 1785
Papier, crayon, encre noire et brune
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Paris,
album 483, n° 313
Dans ce projet de décor pour l’acte I de Pénélope,
Pâris, tenant compte des indications de
Marmontel, représente les éléments essentiels du
parti pris scénographique, précisant au moyen
d’une élévation et d’un plan la liaison entre le
vestibule et la salle des festins o?i doit se dérouler
le banquet des prétendants. Pour ce décor, Pâris
réutilisait des éléments venant d’un « palais de
Prométhée » qui se trouvait dans les magasins de
décors de Fontainebleau.
13 7-Pierre-Adrien Pâris
Cénotaphe d’Ulysse, pour le décor de l’acte III
de Pénélope, tragédie lyrique de Jean-Français
Marmontel et Niccolo Piccinni, 1785
Papier, crayon, encre brune
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
album 483, n° 5
Le décor d’une place publique sur laquelle se
dresse le tombeau d’Ulysse, que le peuple
d’Ithaque croit mort, apparaît à la scène 6 de l’acte
III de Pénélopc. Sur ce cénotaphe devaient être
placées les armes du héros. A la fin de l’acte III, cet
élément de décor disparaissait par une trappe dans
les dessous du théâtre au cours d’une manoeuvre
dissimulée par le quatuor formé par Ulysse,
Pénélope, Laèrte et Télémaque.
Q
-
RICHARD COEUR DE LION
I 38-Pierre-Adrien Pâris
Elévation d’une forteresse avec l’indication des
châssis,fer;ne et rideau de fond, une plantation et
un plan, pour le décor de l’acte II de Richard
Coeur de Lion, comédie mêlée d’ariettes de
Michel-Jean Sedaine et André-Ernest-Modeste
Grétry, 1785
Papier, crayon, encre noire, brune et rouge
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
album 483, n° 290
Ce projet de P.-A. Pâris fut conçu et réalisé pour
la représentation de Richard c’oeur de Lion donnée
par la Comédie-Italienne au petit théâtre de
Versailles, le 18 février 1785.11 s’agit d’un décorde
forteresse qui intervient à l’acte II de la première
version du drame, laors découpé en trois actes.
Pâris a indiqué en marge la plantation du décor et
le plan de cette forteresse.
28
139-Pierre-Adrien Pâris
142-Pierre-Adrien Pâris
Elévation en partie esquissée d’une antre
forteresse, pour le décor de l’acte II de Richard
Coeur de Lion, comédie mêlée d’ariettes de
Michel-Jean Sedaine et André-Ernest-Modeste
Grétry, 1785
Papier calque, encre noire
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
album 483, n° 291
Pour la représentation de Richard Coeur de Lion à
Fontainebleau, le 25 octobre 1785, Paris dut
concevoir un autre projet de décor de forteresse,
car celui réalisé quelques mois plus tôt pour
Versailles ne pouvait convenir en raison de ses
dimensions. Ce décor servait de cadre à la scène où
le troubadour Blondel se fait reconnaître du roi
Richard, retenu prisonnier, en chantant un air que
Richard lui-même avait composé pour Marguerite
de Flandres.
Projet d’une forteresse, décor du dernier acte de
Richard Coeur de Lion, comédie mêlée d’ariettes
140-Claude Bornet, d’après ses dessins
», scène 7 de l’acte II
« Ah !Messieurs,pardon
de Richard Coeur de Lion, 1786
Papier, eau-forte
Paris, musée Carnavalet, in C 10335
Cette gravure appartient à une suite de trois
illustrations réalisées par Claude Bornet et
diffusées à partir d’octobre 1786, indépendamment
du livret de Sedaine. L’illustrateur a retenu ici la
dernière scène de l’acte II, moment où l’on voit
Richard Coeur de Lion et Blondel aux prises avec
les soldats. Le décor de forteresse qui sert de cadre
à la scène reprend les dispositions du projet de
138).
Pâris
...
(nO
141-Pierre-Adrien Pâris
Projet de prison souterraine, pour ic décor de
l’acte IV de Richard Coeur de Lion, comédie
mêlée d’ariettes de Michel-Jean Sedaine et
André-Ernest-Modeste Grétry, 1785
Papier, crayon, encre noire
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
album 483, n° 347
La version de Richard Coeur dc Lion qui fut
donnée devant la Cour à Fontainebleau le 25
octobre 1785 était augmentée d’un acte dans lequel
on trouvait le troubadour Blondel retenu dans une
prison souterraine de la maison de William. A
cette occasion, Pâris dessina ce projet de prison
souterraine qui fut réalisé, dans les ateliers des
Menus-Plaisirs, par l’équipe du peintre Mazière.
de Michel-Jean Sedaine et André-Ernest
Modeste Grétry, 1786
Papier, crayon, encre noire
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Paris,
album 483, n°316
Ayant reconnu peu satisfaisante la version en
quatre actes de son ouvrage, représentée à
Fontainebleau en octobre 1785, Sedaine revint à
un découpage en trois actes. C’est sous cette forme
que Richard C’oeur de Lion fit son retour à
Versailles en janvier et mars 1786, puis à
Fontainebleau en novembre de cette même année.
Pour la dernière scène de cette nouvelle version,
Pâris conçu un nouveau décor de forteresse dont
ce dessin représente le fond.
143-Claude Bornet, d’après ses dessins
L’assaut de la forteresse, scène 10 de l’acte III de
Richard Coeur de Lion, 1786
Papier, eau-forte
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Département des estampes et de la photographie,
AA3, Bornet
Lors de la dernière scène dc l’acte III de Richard
C’oeur de Lion, dans la version en trois actes du
drame remanié par Sedaine à la fin de 1785, le
décor change et montre l’assaut donné à la
forteresse de Linz par les troupes de Marguerite de
Flandres. Au coeur de la bataille, Richard apparaît
sur le haut de la forteresse, sans armes, cherchant à
se débarrasser de ses ennemis.
144-Pierre-Adrien Pâris
Projet de châssis avec élévation et plantation,
gentilhommière gothique, décor
représentant
de l’acte I de Richard Coeur de Lion, comédie
une
mêlée d’ariettes de Michel-Jean Sedaine et
André-Ernest-Modeste Grétry, 1786
Papier, crayon, encre noire
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Paris,
album 483, n° 317
Lors de la seconde représentation de Richard C’oeur
deLion àFontainebleau, en 1786, on utilisa sans
doute une suite de châssis représentant la maison
de William, réalisés pour le théâtre de l’aile neuve
à Versailles quelques mois plus tôt. Ce dernier
décor de la série de Richard C’a’ur de Lion
démontre l’intérêt de P-A. Paris pour
l’architecture gothique, qu’il rencontra très tôt
dans sa carrière.
29
145-Laurent Guyot, d’après André Dutertre
Clairval dans le rôle de Blonde!, dans Richard
Coeur de Lion, 1786
Papier, gravure coloriée
Bibliothèque nationale de France, Département
des estampes et de la photographie, N2
Jean-Baptiste Guignard, dit Clairval (1735-1797),
succéda àJoseph Caillot dans les emplois
d’amoureux et sera le créateur de la plupart des
R
-
grands rôles masculins après la retraite de celui-ci,
en 1772, C’est lui qui devait créer, en 1784 à Paris,
le rôle le plus important du Richard Coeur de Lion
de Sedaine et Grétry, c’est-à-dire celui du
troubadour Blondel. La légende de la gravure fait
allusion à l’air fameux chanté par Blondel à la
scène 2 de l’acte I: « O Richard! ô mon roi I ».
LE DESERTEUR, ballet
149-Pierre-Adrien Pâris
146-Atelier des Menus-Plaisirs, d’après le projet
de Pierre-Adrien Pâris
Ensemble de dix-sept châssis, appartenant ou
attribuables au décor de l’acte I du Déserteur,
ballet d’action de Maximilien Gardel, 1786
Bâti en sapin, silhouette en peuplier, toile peinte à
la détrempe doublée de papier, charnières et
couplets à goupille en fer forgé
Fontainebleau, musée national du château
147-Louis-Gabriel Moreau, dit Moreau l’Aîné
L’arrestation d’Alexis sur le pont, acte I du
Déserteur, ballet d’action de Maxiniilien Gardel,
vers 1788-1789
Papier, gouache
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra, mv. MUS. 370
Cette gouache représente le décor de l’acte I du
ballet Le Déserres,-, au moment de l’arrestation
d’Alexis par les soldats, dans la mise en scène de sa
création à l’Académie royale de musique, le 16
janvier 1788, La confrontation avec les vestiges du
décor conservé à Fonbtainebleau permet de
constater le caractère documentaire exceptionnel
de la gouache de Moreau.
148-Pierre-Adrien Pâris
Projet représentant un paysage avec un p0711 en
rocher traversant la scène, comprenant une
élévation et une plantation, pour le décor de
l’acte I du Déserteur, ballet d’action de
Maximilien Gardel, 1786
Papier, encre noire et brune
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds P&ris,
album 483, n° 217
Ce projet de P-A. Paris pour la création du
Déserteur, le 21 octobre 1786 à Fontainebleau,
correspond à la description du décor du premier
acte: un paysage avec une grande montagne à
l’horizon et une voûte de pierre laissant voir un
bocage traversé par une rivière. En marge de son
dessin, Pâris a indiqué la plantation du décor avec
le cheminement de l’acteur,
Projet représentant un paysage avec un pont en
rocher traversant la scène, pour le décor de l’acte
I du Déserteur, ballet d’action de Maximilien
Gardel, 1788
Papier, crayon, encre brune
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Paris,
album 483, n°214
Ce projet pour le décor du premier acte du
Déserteur correspond à la représentation du ballet
à l’Opéra de Paris, en janvier 1788. Pour cette
création parisienne, on avait repris la mise en
scène de Fontainebleau et le décor exécuté pour
cette occasion, dont témoigne ce projet, devait
produire un effet similaire à celui de la
« Montagne du Déserteur », réalisé par les MenusPlaisirs en 1786. Le décor parisien avait été exécuté
par les peintres Baudon et Restout.
150-Pierre-Adrien Paris
Projet d’une ferme représentant une tente royale
et de châssis latéraux avec tentes et trophées
militaires, pour le camp militaire de l’acte III
du Déserteur, ballet d’action de ?vlaximilien
Gardel, 1786
Papier, crayon, encre noire et brune
Besançon, Bibliothèque municipale, Fonds Pâris,
album 483, n° 238
Le décor du dernier acte du Déserteur figure un
camp militaire avec dans le fond la tente du roi.
Louise, la fiancée d’Alexis, y arrive
précipitamment et se jette aux pieds du roi,
obtenant ainsi la grâce du déserteur. La tente,
exécutée par les ateliers des Menus-Plaisirs pour la
création à Fontainebleau, était peinte de manière à
imiter le coutil à l’extérieur et en étoffe cramoisie
brochée d’or pour l’intérieur.
30
Chronologie des spectacles
1752
Malgré les difficultés économiques du pays et les maladies qui avaient affecté la famille
royale, un grand voyage fut entrepris au château en 1752 pour célébrer la visite de Louise
Elisabeth de France, duchesse de Parme. La présence de cette hôtesse royale imposa
d’élaborer un programme de divertissements très ambitieux ; on rehaussa même les
Concerts de la reine en y incluant la première d’iris, un divertissement de J.-B. Chrétien,
composé pour fêter la guérison récente du dauphin, atteint de la variole. Le théâtre du
château connut un regain d’activité avec la présentation de vingt-cinq pièces et de deux
ballets. Plusieurs pièces reçurent des accompagnements musicaux somptueux. L’Inconnu de
Corneille fut ainsi doté de cinq divertissements, dans une mise en scène où se côtoyaient
des artistes de l’Opéra, de la Comédie-Française et de la Comédie-Italienne. Pareille
entreprise eût été quasi impossible dans les théâtres commerciaux de Paris Fontainebleau
etait le seul cadre permettant de reunir ainsi les fleurons des arts du spectacle français.
—
Ce voyage se distingua aussi des précédents par la reprise des mises en scène d’opéras. Le
18 octobre, on donna la première du Devin du village de J.-J. Rousseau. Le texte de cet
intermède en un acte avait été conçu par le compositeur sur le modèle de l’intermezzo
italien, un genre qui avait suscité de vives controverses dans la capitale, au début de la
même année. L’opéra était à peine achevé pour la représentation et Rousseau relate avec
humour dans Les Confessions qu’il n’avait pas pris la peine de s’habiller élégamment et qu’il
se trouva fort embarrassé lorsque Louis XV demanda à le rencontrer. Ce court opéra
pastoral, aux mélodies naïqes, toucha le coeur de Louis XV, que l’on entendit fredonner
l’air «J’ai perdit mon serviteur » sans discontinuer le lendemain, d’une voix qui n’était ni
juste ni belle. Le roi apprécia tant l’opéra qu’il ordonna une seconde représentation,
laquelle eut lieu le 24 octobre. Les mises en scène d’opéras furent par la suite rarement
absentes du programme des divertissements à Fontainebleau.
1754
Le voyage de 1754 célébra la naissance du duc de Berry (futur Louis XVI) et l’atmosphère
fut à la fête. Le théâtre de la Cour venait d’être rénové, ce qui permit de présenter une
grande variété de pièces, de ballets et d’opéras, choisis par le duc d’Aumont. Le programme
(en partie composé pour satisfaire Mmc de Pompadour) séduisit les courtisans et le succès
des divertissements fut amplement colporté. Les meilleurs chanteurs et acteurs parisiens
firent le voyage de Fontainebleau, condamnant presque les théâtres de la capitale au silence.
Outre vingt et une pièces, on donna aussi d’anciens opéras de Lully, Colasse et Rameau.
Trois des quatorze représentations d’opéras furent des premières La Naissance d’Osiris et
Anacre’on de Rameau, et Daphnis et Alcirnadure de Mondonville. La somptueuse reprise du
The’sée de Lully fut accueillie avec enthousiasme par la Cour mais les nouveaux opéras ne
firent pas l’unanimité.
31
Rameau fut opposé à Mondonville (l’un des compositeurs préférés de Mme de Pompadour)
mais la partie était inégale. Rameau n’avait pas trouvé grâce aux yeux de la Cour avec les
opéras du voyage de 1753 et, en 1754, il ne fut autorisé à présenter que deux courtes
oeuvres, appartenant au genre de l’opéra-ballet. Mondonville, quant à lui, composa un opéra
entier, qui avait en outre la particularité d’être écrit dans le patois languedocien de sa ville
natale, Narbonne. Cette originalité éveilla l’intérêt de la Cour, qui bissa même le duo du
dernier acte durant la première. Les deux nouvelles oeuvres de Rameau connurent un sort
moins heureux la reine Marie Leczinska censura trois lignes d’Anacréon qui invitaient à
vivre dans l’instant. Malgré la déception de Rameau, les divertissements furent un plein
succès et célébrèrent le meilleur des arts du spectacle français.
1762
La politique interféra avec les traditionnels divertissements puisque les préliminaires de paix
destinés à mettre fin à la guerre de Sept Ans furent signés au château de Fontainebleau. La
Cour y séjourna du 5 octobre au 16 novembre et, durant toute cette période, les arts du
spectacle furent mis à profit pour accentuer l’image d’une nation puissante et politiquement
forte. La réalité n’était pas aussi florissante et Papillon de La Ferté dut faire de nombreuses
économies pour ne pas dépasser son budget. Ces difficultés financières expliquent
certainement qu’aucune première d’opéra n’ait été donnée. Le programme fut dominé par
des pièces jouées par les troupes de la Comédie-Française et de la Comédie-Italienne aucun
des six opéras présentés n’appartenait au genre sérieux de la tragédie lyrique.
Le programme indique clairement que des efforts avaient été faits pour plaire aux goûts très
limités de Louis XV en matière de musique. L’intermède de J.-J. Rousseau, Le Devin du
village, l’oeuvre préférée du roi, fut donné lors du Concert de la reine du 23 octobre, ce
qu’apprécia assez peu la souveraine qui n’aimait pas Rousseau. Une autre oeuvre demandée
par le roi, L’A rnour et Psyché de Mondonville (1758), connut un tel succès qu’il fallut ajouter
une représentation. Les décors et les costumes ravirent la Cour et le Mercure de France
rapporte que le décor fut laissé en place après la dernière représentation pour que le public
puisse aller l’inspecter sur scène, tant l’illusion d’un univers féerique avait été saisissante. La
préférence de Louis XV pour les divertissements non sérieux se remarque aussi à la
programmation de On ne s’avise jamais de tout, de Monsigny, d’Annette et Lubin de Blaise et
du A’Iaréchal-Ferrant de Philidor, toutes oeuvres qui ressortissaient aux genres de la comédie
italienne ou de l’opéra-comique. L’impressionnante toile de fond peinte pour la scène de
forge du Maréchal-Ferrant a miraculeusement survécu et fait partie de l’exposition.
1763
La politique et les arts du spectacle se trouvèrent à nouveau entremêlés dans une
atmosphère très tendue, tandis que l’on cherchait à réconcilier le roi avec le Parlement,
après des années d’une tension continue au sujet des réformes des finances et de la
persécution des jésuites. Malgré ces problèmes intérieurs, le roi décréta que le voyage de
1763 (qui dura du 5 octobre au 14 novembre) devait poursuivre la tradition des
divertissements somptueux au château. Papillon de La Ferté eut beaucoup de mal à
concilier ces attentes avec son budget, d’autant que le duc de Duras (qui avait dirigé les
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divertissements) exigea la création de nouveaux costumes pour ies représentations
théâtrales. Le 29 octobre et le 6 novembre, de grands bals se déroulèrent dans le théâtre du
château et la salle fut transformée en édifice néoclassique grâce à l’adjonction de colonnes
spécialement construites. Lorsque le théâtre avait servi pour une pièce ou un opéra, il fallait
accomplir la transformation du décor pendant le souper des courtisans. Ces grands bals
plurent beaucoup à la Cour et celui du 6 novembre se prolongea jusqu’aux abords de
l’aube.
Les oeuvres mises en scène en 1763 étaient plus sérieuses que celles de 1762. Parmi les dixneuf pièces jouées, six étaient des tragédies de P. Corneille, Racine, Voltaire et Lemierre. La
danse était présente sous la forme d’entrées dans des oeuvres de Lully et de Rameau. On
donna trois opéras sérieux Dardanus (Rameau, 1739), Scanderberg (Rebel et Francoeur,
1735) et Castor et Pollux (Rameau, 1737). Les mises en scène de Dardarius et de Scanderberg
furent remarquées pour leur somptuosité : le Mercure de France décrit le spectacle de
Scanderberg comme « un des plus éblouissants qu’on puisse voir au Théâtre ». Le célèbre
haute-contre Jélyotte participa à toutes les représentations d’opéras. Il avait mis fin à sa
carrière publique en 1755 mais sa voix demeurait inaltérée par les ans.
1765
La santé déclinante du dauphin assombrit le voyage de 1765, qui commença le 5 octobre.
En novembre, il était devenu évident que sa vie était en danger et la famille royale cessa
d’assister aux divertissements. Au lieu de déplacer le dauphin souffrant, on choisit de
retarder le départ de Fontainebleau. La Cour ne regagna Versailles que le 21 décembre, le
lendemain de la mort du dauphin. Papillon de La Ferté connut de nombreuses difficultés
dans l’organisation des divertissements et trouva le maréchal de Richelieu particulièrement
difficile à satisfaire. La prolongation du voyage créa des problèmes supplémentaires puisque
les divertissements prévus s’achevèrent le 9 novembre et que l’impatience des courtisans ne
cessa dès lors de croître.
Une fois encore, ce furent les oeuvres musicales qui dominèrent le programme tandis que le
nombre de pièces de théâtre était en baisse la Comédie-Italienne ne joua que cinq
représentations (dont trois étaient des premières d’oeuvres musicales) et les acteurs de la
Comédie-Française ne restèrent que six jours. Dix premières d’opéras furent représentées, ce
qui constituait un record pour l’époque. Les livrets de deux anciennes tragédies lyriques
reçurent une nouvelle musique. Ni l’une ni l’autre de ces oeuvres ne connurent le succès et la
partition de Mondonville fut vivement critiquée. Les oeuvres comiques et les ballets plaisaient
davantage à la Cour. Sylt’ie, un nouveau ballet long dont la musique avait été composée par
Trial et Berton, fut donné le 17 octobre. Lors de la première de Palnzyre, de Bernard de Bury,
le ballet servit de prologue à un ballet plus ancien du même compositeur, La Vengeance de
I’A,nou,-, de sorte qu’il devint un divertissement mis en scène pour les personnages du second
ballet. La Cour applaudit cette nouveauté mais réserva le meilleur accueil à La Fée Urgèle,
donnée par la Comédie-Italienne le 26 octobre. L’oeuvre avait été ajoutée au programme
tardivement et les costumes durent être réalisés à la hâte. La partition légère de Egidio Duni
était très accessible et bien que certaines des situations aient été jugées audacieuses, la pièce
semble avoir en partie dissipé l’humeur sombre qui régnait sur ce voyage tragique. Les
divertissements prirent fin le 9 novembre, date à laquelle Pierre Jélyotte, le chanteur très
estimé, se produisit pour la dernière fois à la Cour.
33
1769
Les divertissements de la Cour reprirent à Fontainebleau après une interruption de cinq ans
due aux décès survenus dans la famille royale : le dauphin était mort en 1765, la dauphine
en 1767 et la reine Marie Leczinska en 1768. La Cour séjourna à Fontainebleau en 1768
alors qu’elle était en deuil ; les divertissements prévus pour la visite de Christian VII, roi du
Danemark, furent donnés dans le théâtre de la ville et non au château. Insistant pour que
les pièces du programme de 1769 ne soient pas trop sérieuses, Louis XV refusa plusieurs
oeuvres en raison de leur contenu. Finalement, quatorze jours furent consacrés aux
divertissements théâtraux, qui comprenaient des pièces de théâtre, des opéras-ballets, des
opéras et des opéras-comiques. Etonnamment, étant donné les goûts du roi, c’est la tragédie
de Voltaire, Mérope, qui ouvrit les représentations.
Le maréchal de Richelieu avait mis au programme La Princesse de Navarre de Rameau
(composée en 1745 à l’occasion du premier mariage de feu le dauphin). Le travail avait déjà
commencé lorsque la Madame Adélaïde, fille aînée du roi, fit part de son hostilité,
provoquant l’annulation de la représentation. Le maréchal de Richelieu accabla d’exigences
La Ferté, en imposant notamment la création de nouveaux costumes et la double
représentation de deux longues pièces musicales le 11 octobre (Isabelle et Gertrude de Favart
et Le Déserteur de Sedaine). Ces demandes suscitèrent une crise budgétaire et les plaintes de
la famille royale. La première de La Rosière de Salency de Monsigny était très attendue mais
la Cour rejeta l’oeuvre. Parmi les opéras sérieux, seuls Dardanus de Rameau et Erosine de
Berton et Trial furent considérés comme des succès. L’échec des opéras était sans doute dû,
en partie, à l’absence de Sophie Arnould dans les premiers rôles de soprano. La cantatrice
avait déplu au roi et ses rôles au château avaient été redistribués à des chanteuses moins
talentueuses. Ce fut finalement une pièce donnée le 20 octobre, dans le théâtre de la ville,
qui captiva le plus la Cour: Le Cri de la nature d’Armand (pseudonyme de François
Huguet) faisait appel aux pages de la Cour dans des costumes qui les laissaient quasi nus.
L’oeuvre fut rejouée le 2 novembre et son succès renforça l’insatisfaction des courtisans à
1 egard des autres divertissements du chateau.
1771
Le voyage de la Cour eut lieu du 7 octobre au 19 novembre, dans un pays secoué par la
crise du système judiciaire. Ce contexte influença l’accueil que la Cour réserva aux
divertissements et multiplia les difficultés pour Papillon de La Ferté. Le duc de Duras (qui
&ait responsable du programme) imposa aux acteurs de la Comédie-Française de résider au
château. Abolie depuis 1762, cette mesure mécontenta les acteurs qui perdaient ainsi la
possibilité de se produire à Paris et cette décision contraignit le théâtre de la compagnie à
fermer ses portes à maintes reprises. Le Journal de La Ferré fait de nombreuses allusions
aux finances précaires de ce voyage. Cela explique vraisemblablement l’absence d’opéra
sérieux et de chanteurs de l’Opéra de Paris au programme. On ne donna que des pièces et
des opéras-comiques.
La Comédie-Italienne présenta trois nouveaux opéras-comiques, dont deux composés par
Grétry. Sa partition de L’Ami de la maison séduisit plus la Cour que le livret de Marmontel
34
et l’oeuvre fut copieusement remaniée avant les représentations parisiennes. Zémire et Azor,
dont le livret était aussi de Marmontel, rencontra en revanche un succès immédiat. La Cour
apprécia particulièrement la musique saisissante de Grétry et la mise en scène efficace
l’oeuvre connut la même fortune à Paris, où sa popularité ne se démentit pas jusqu’à la fin
du siècle. L’accueil de la première, le 9 novembre, fut tel qu’une nouvelle représentation eut
lieu le 16 novembre. La réaction du public fut tout autre lors de la première du Faucon, de
Sedaine et Monsigny, le 2 novembre: la Cour hua l’oeuvre que beaucoup jugèrent
indécente. Sedaine fit l’objet des plus vives critiques et l’auteur en resta durablement
humilié.
1783
La Cour ne se rendit pas à Fontainebleau durant la guerre de l’Indépendance américaine. À
la fin des hostilités, elle reprit ses habitudes et attendit avec impatience le premier voyage à
Fontainebleau depuis 1777. Le voyage dura du 9 octobre au 24 novembre. Les
divertissements furent soigneusement préparés et dix-huit jours furent réservés aux
représentations scéniques. Le programme ne comptait pas moins de dix premières, dont
huit opéras. Le Faux Lord, une pièce comique de Piccinni, dut finalement être reporté en
raison de l’état de santé de l’un des acteurs principaux la liste des divertissements n’en
ravit pas moins la Cour. L’arrivée de la reine à Fontainebleau fut organisée d’une nouvelle
manière : enceinte, celle-ci fit le voyage de Paris à Fontainebleau en bateau.
Les mérites respectifs de la musique italienne et de la musique française étaient au centre
d’une controverse majeure depuis les années 1770. Les succès de Gluck à l’Opéra avaient
ouvert la voie à d’autres compositeurs nés à l’étranger. La rivalité qui se développa entre
Niccol Piccinni et Antonio Sacchini marqua le voyage de 1783. Les anciens liens de Marie
Antoinette avec Piccinni et Sacchini l’impliquèrent dans ces querelles, ce qui ne contribua
guère à améliorer sa réputation auprès du public français. La Cour attendait avec
impatience de pouvoir comparer les nouvelles tragédies lyriques des deux rivaux à
Fontainebleau. Dicton de Piccinni (présentée le 16 octobre) connut un succès immédiat en
revanche, à la grande déception de la reine, Chirnène ou Le Cid de Sacchini (une version
retravaillée de son opéra italien Il Cid) fut un échec. Piccinni allait encore rencontrer les
faveurs du public avec son nouvel opéra-comique, Le Dormeur éveillé, donné le
14 novembre. La Cour assista à deux autres premières d’opéras-comiques : Le Droit du
Seigneur et L’Amant Sylphe, composés par J.-P.-A. Martini, aussi populaire à Paris qu’à
Vienne. La reine se consola sans doute par le succès de l’un de ses compositeurs favoris
Grétry enchanta non seulement la Cour mais aussi le public parisien avec La Caravane
du Caire, qui fut jouée au total cinq cent six fois dans la capitale.
1785
Marie-Antoinette avait tellement apprécié,le voyage en bateau à Fontainebleau en 1783
qu’elle ordonna la construction d’une nouvelle embarcation pour l’y mener en 1785. Suls
douze jours furent consacrés aux divertissements scéniques, mais la Cour put assister à huit
premières. Elle découvrit deux nouvelles pièces comiques de Desfaucherets (Le Portrait et
Le Mariage secret) ainsi qu’une nouvelle musique accompagnant la reprise d’Athalie de
35
Racine. Ces oeuvres ne suscitèrent qu’indifférence, la Cour réservant ses réactions
fantasques pour les premières d’opéras. La divergence entre les goûts des courtisans et ceux
du public parisien était manifeste. Bachaumont (8 novembre 1785) nota : « Il y a une
rivalité de goût absolument ouverte entre la Cour & la ville. » Les courtisans rejetèrent
Richard Coeur de Lion, de Grétry, le 25 octobre, alors que l’oeuvre avait connu un succès
prolongé à Paris. Ils réservèrent le même accueil aux premières de The’mistocle de Philidor,
et de Pénélope de Piccinni (données respectivement à Fontainebleau les 13 octobre et
2 novembre 1785). Ces réactions surprirent les directeurs de l’Opéra de Paris, notamment
concernant Pénélope, qui rencontra néanmoins le succès attendu lors des représentations
parisiennes. Dardanus de Sachinni (composé d’après une version révisée du livret originel
écrit par Rameau en 1739), qui n’avait reçu qu’un accueil modéré à Paris en 1784, fut
acclamé le 22 octobre 1785 à Fontainebleau. Le compositeur, tout à sa joie, eut le malheur
de proclamer qu’il avait composé son opéra en fonction des goûts de la Cour et non de
ceux du public parisien. Cette maladresse affecta sa réputation dans la capitale et conforta
l’opinion populaire qui jugeait les goûts de la Cour décalés par rapport à ceux du public.
1786
Le dernier voyage à Fontainebleau sous l’Ancien Régime se déroula du 9 octobre au
16 novembre. La Cour devait pouvoir s’adonner à des réjouissances somptueuses.
Toutefois, les suites de l’affaire du collier de la reine continuèrent de peser sur le couple
royal. Les douze journées dédiées aux divertissements scéniques furent dominées par les
oeuvres musicales : dix opéras-comiques et comédies mêlées d’ariettes, deux ballets et quatre
opéras sérieux. Une seule pièce figurait au programme, la première d’Azémire de M.-J. de
Chénier. La Cour se montra scandalisée par l’oeuvre jugée choquante. La représentation eut
lieu 1
e 6 novembre, date à laquelle les mauvaises dispositions des courtisans à l’égard des
divertissements (et notamment des premières) étaient fermement établies. Marie-Antoinette
avait souhaité voir figurer un opéra de Sacchini au programme. Mais comme les trois autres
opéras sérieux prévus étaient Iphige’nie en Tauride de Gluck, Les Ho ra ces de Salieri et Le Roi
Théodore de Paisiello, celui de Sacchini dut être abandonné au profit de l’oeuvre d’un
compositeur français, Phèdre, de J.-B. Lemoyne. On raconte que Marie-Antoinette aurait
dit à son protégé dépité «Mon cher Sacchini, on dit que j’accorde trop de faveur aux
étrangers. On m’a si vivement sollicitée de faire représenter, au lieu de votre OEdipe, la
Phèdre de M. Lemoine, que je n’ai pu m’y refuser. Vous voyez ma position, pardonnezmoi.» En fin de compte, ni Les Ho races ni Phèdre ne trouvèrent grâce aux yeux de la Cour.
Le 21 octobre eut lieu une représentation éblouissante d’un nouveau ballet-pantomime
intitulé Le Déserteur. Il avait l’originalité d’être donné en plein air ; on peut juger de la
qualité picturale des décors à contempler certains éléments exposés. La musique de Grétry
fut souvent à l’honneur durant ce voyage : il présenta sept oeuvres, dont trois premières.
Celle du Comte d’Albert, le 13 novembre, déplut à la Cour, et Sedaine, le librettiste, se
plaignit auprès des courtisans des économies faites par La Ferté sur la mise en scène et leur
attribua l’échec de la pièce. L’intendant prit Sedaine à partie à l’extérieur du théâtre et
provoqua une querelle publique. Cet événement nourrit les commérages des courtisans
pendant plusieurs jours mais ponctua d’une manière assez triste la fin des divertissements de
la Cour au théâtre de Fontainebleau.
36
Thématiques
•
Le théâtre dans la vie de Cour.
Les séjours de Louis XIV, puis de ses successeurs, à Fontainebleau en automne étaient
l’occasion d’organiser les représentations théâtrales inaugurant la saison des spectacles à la
Cour. Le choix et la préparation des spectacles étaient assurés par le premier gentilhomme
de la Chambre et l’intendant des Menus-Plaisirs, le répertoire étant composé de tragédies,
comédies, mais aussi d’opéras que les troupes des grandes institutions parisiennes 0es
Comédies françaises et italiennes et l’Opéra) venaient jouer sur place. La Cour appréciait
ces spectacles auxquels assistaient aussi des spectateurs étrangers à l Cour et les auteurs de
théâtre qui recevaient des gratifications de la part des souverains. Le goût de la Cour
différait peu de celui de la Ville : à la fin du XVIIIe siècle comédies et opéras comiques
étaient préférés aux opéras et aux tragédies. A partir de 1750, le voyage de Fontainebleau
était devenu un rendez-vous mondain attendu permettant de découvrir les nouveautés
destinées à être jouées tout l’hiver sur la scène parisienne.
e
Les Menus-Plaisirs du roi et les spectacles bellifontains (1750-1786).
L’organisation des spectacles destinés à la Cour relevait des Menus-Plaisirs. A la tête de cette
organisation se trouvaient le premier gentilhomme de la Chambre, ordonnateur des
dépenses relatives à la personne du roi, et les intendants généraux, le plus célèbre d’entre
eux étant Papillon de la Ferté. A partir des années 1750, la saison théâtrale fut
particulièrement brillante à Fontainebleau, ce qui nécessita la construction d’un hôtel des
Menus-Plaisirs dans la ville. L’intendant général, aidé du nombreux personnel des MenusPlaisirs (machinistes, dessinateurs de costumes et de décors tel Louis-René Boquet), assurait
la préparation des spectacles. Décors, accessoires et costumes étaient réalisés dans les ateliers
parisiens des Menus-Plaisirs puis transportés de Paris à Fontainebleau par voiture ou par
bateau. Les principaux interprètes des grands théâtres parisiens (Comédie-Française,
Comédie-Italienne et Opéra) venaient sur place et étaient logés chez des particuliers aux
frais des Menus-Plaisirs dont relevaient également de petits théâtres ambulants destinés à
assurer des représentations privées. Le répertoire des spectacles était imprimé et distribué
aux membres de la famille royale, aux ministres et aux grands officiers de la Couronne.
rependant, après 1786, les brillants séjours à Fontainebleau cessèrent, devenus trop
onéreux pour les finances de la Couronne.
•
La salle et son histoire : de la
«
grande salle neufve
»
à l’ancienne comédie.
L’essentiel de l’activité théâtrale à Fontainebleau eut pour cadre la salle de spectacles située
dans l’aile de la Belle Cheminée, au premier étage du corps de bâtiment élevé sur les dessins
de Primatice dans les années 1570. Cette salle devint définitivement une salle de spectacles
sous le règne de Louis XIII, mais du décor du XVIIe siècle, assez peu de témoignages
subsistent. Le XVIIIe siècle fut marqué par deux grandes périodes de travaux. Au début du
règne de Louis XV, un nouveau théâtre fut construit, dont la conception générale revient à
Robert de Cotte, tandis que le décor fut l’oeuvre des sculpteurs Slodtz et Vassé. De ces
travaux, les dessins de la collection Destailleurs conservés à la Bibliothèque nationale de
37
France constituent un témoignage visuel capital. Au milieu du XVIIIe siècle, de nouvelles
transformations affectèrent la salle de spectacles. Les travaux, menés par A.J. Gabriel,
avaient pour but d’agrandir le théâtre afin de permettre des mises en scènes plus
ambitieuses. De nombreux projets pour moderniser la salle virent le jour à la fin du XVIIIe
siècle, mais ne furent pas mis à exécution. A la Révolution, le décor du théâtre, jugé
suranné, fut déposé. La salle vécut ses dernières heures de gloire sous l’Empire et la
monarchie de Juillet, avant d’être condamnée sous le Second Empire qui vit la construction
d’un nouveau théâtre dans l’aile Louis XV. Il subsiste quelques fragments du décor du
XVI[Ie siècle, tels les troncs de palmier et les balcons présentés dans l’exposition.
Décors et mises en scène d’un théâtre de Cour.
Les spectacles donnés à Fontainebleau ne sont pas documentés par des dessins de décors et
de costumes avant le milieu du XVIIIe siècle. La création des décors de théâtre relevait au
XVIIIe siècle du dessinateur de la Chambre et du Cabinet du roi. Cette charge fut occupée
par les frères Slodtz. A la mort de Michel-Ange Slodtz, le choix se porta sur Michel-Ange
Challe, peintre et dessinateur d’architecture, auquel succéda Pierre-Adrien Pâris (17451819), architecte et dessinateur, qui travailla jusqu’à la fin de l’Ancien Régime aux MenusPlaisirs et à [Opéra. Le fonds Slodtz de la Bibliothèque-musée de l’Opéra et l’ensemble des
dessins de Pierre-Adrien Pâris conservés à la Bibliothèque municipale de Besançon sont
donc les deux principaux fonds pour l’étude des spectacles de Fontainebleau. Quelques
décors de théâtre ont également subsisté les décors retrouvés à Fontainebleau constituent
ainsi une parfaite illustration des techniques de fabrication des décors au XVIIIe siècle. Ils
sont composés de toiles peintes à la détrempe, tendues sur châssis de bois. D’autres
techniques plus raffinées étaient utilisées, telles les « décorations de pierreries » qui
tendirent les spectacles de Fontainebleau célèbres. Toute une machinerie permettait de
donner vie aux lieux évoqués par les décors : jeux de lumière, feux d’artifice sur scène,
machines permettant de rendre l’effet des vagues ou de l’orage.... Les dessins de Pierre
Adrien Pâris constituent des témoignages importants pour l’étude des spectacles
bellifontains. Ils sont caractérisés par une grande variété de style, les décors d’inspiration
néo-classique alternant avec des décors « gothiques », « arabes » ou « asiatiques ». Tout
comme les décors redécouverts au musée national du château de Fontainebleau, ces dessins
sont des témoins exceptionnels de l’histoire du théâtre de Cour à Fontainebleau.
Conservation et restauration des décors.
En octobre 2000, furent découverts dans une loge d’acteur du théâtre Napoléon III à
Fontainebleau une série de châssis de décors du XVIIIe siècle. Les inscriptions figurant sur
ces décors, constitués de nuages, de fragments de paysages et d’architecture, permirent de
les classer et de les dater plus précisément.
Presque tous ces éléments répondent à une description commune une structure de bâti en
résineux avec sur la face une toile peinte, recouverte au revers de feuilles de papier collées.
Les composants sont le plus souvent de remploi, d’anciens décors ayant été employés pour
la confection de nouveaux châssis. Utilisation, transport et stockage constituent les sources
d’altérations principales de ces décors qui ont subi des dégradations importantes (usures,
déchirures, dégradations liées à l’accumulation de poussière ou à l’attaque d’insectes
xylophages). L’intervention de conservation a eu pour but de rendre plus compréhensibles
38
ces décors qui constituent de remarquables documents historiques. La diversité des
matériaux, les composants nécessitèrent plusieurs interventions collages, consolidations,
incrustations et reconstitutions des parties du bati, traitement de la toile peinte qui a ete
nettoyée avant le refixage de la couche picturale et la reprise des déchirures. Au terme de
ces interventions, la conservation de ces décors n’est cependant pas assurée des mesures de
conservation préventive s’imposent comme leur stockage dans des réserves adaptées.
Louis-René Boquet et les dessins de costumes.
Dans le théâtre de cour, le costume joue un rôle essentiel. Des costumes du XVIIIe siècle,
très peu ont été conservés, les seuls témoignages subsistant à ce propos étant des dessins et
des esquisses. Un seul spectacle nécessitait la création de nombreux costumes trois cent
vingt-quatre pour le seul Thésée de Mondonville. Le dessinateur devait se plier aux exigences
du spectacle et des interprètes, comme en témoignent les indications portées sur les dessins,
qui permettaient aux ateliers de les utiliser. Les dessinateurs réemployaient souvent les
mêmes esquisses pour des spectacles différents pour les costumes de La fête de Flore de
Trial furent réutilisés les mêmes dessins que ceux faits pour Acis et Galatée de Lully. Le
dessinateur des habits se trouvait sous les ordres de l’intendant général des Menus-Plaisirs
qui dépendait lui-même du premier gentilhomme de la Chambre. Il occupait une charge
ingrate où peu de place était accordée à la création, mais beaucoup aux tâches
d’organisation et de surveillance. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et jusqu’aux
années 1790, Louis-René Boquet imposa son style, proche de celui de son maître, le peintre
Prançois Boucher. Néanmoins à la fin du siècle, un changement s’amorça tachant de
réduire les dépenses somptuaires, l’intendant des Menus-Plaisirs, Papillon de la Ferté, tenta
de faire des économies sur les costumes. On se mit par conséquent à préférer des costumes
moins coûteux, à la ligne plus souple, correspondant mieux aux aspirations de la capitale
qui était devenue le centre des effervescences dans le domaine du théâtre.
Musique à Fontainebleau 1750 -1786.
La musique faisait partie du quotidien de la Cour à Fontainebleau. Lors des grands voyages,
concerts et opéras se succédaient pour la circonstance. Selon un système hérité de Louis
XIV et maintenu par ses successeurs, les musiciens du Roi se répartissaient entre trois
institutions la Musique de la Chambre, la Musique de la Grande Ecurie et la Musique de la
Chapelle royale. Le premier gentilhomme de la Chambre avait en charge l’organisation des
divertissements musicaux. Louis XV et Louis XVI, peu mélomanes, laissèrent les femmes
arbitrer les goûts de la Cour : Mme de Pompadour protégea un temps Rameau, encouragea
J-J. Rousseau lors de la création du Devin de Village en 1752. André Modeste Grétry (17411813) composa des opéras-comiques sous la protection de Marie-Antoinette qui patronnait
également des musiciens italiens tels Antonio Salieri (1750-1825). La Cour et la Ville ne
s’accordaient pas toujours en matière de musique certains compositeurs acclamés à la Cour
subirent un échec à Paris et inversement. Ces querelles ne ternissaient cependant pas l’éclat
de la vie culturelle et musicale de Fontainebleau, dont le prestige contribuait à servir la
monarchie.
39
•
De la belle danse au ballet d’action.
Le règne de Louis XV correspond à l’apogée de la France en Europe dans le domaine de la
danse. La « belle danse », fondée sur l’aisance et la grâce est fort appréciée dans la société
galante et policée du XVffle siècle. Ses principes sont défendus par des institutions telles
que l’Académie royale de Danse ou le Conservatoire de l’Opéra et sont transmis à toute
l’Europe par les maîtres à danser. Sur scène, triomphent les spectacles de ballet. Vers 1750,
deux esthétiques s’affrontent : certains danseurs, tel Louis Dupré, privilégient la forme,
d’autres, telle Marie Sallé font de la danse l’expression de leurs sentiments. Dans la seconde
moitié du XVIIIe siècle, la « belle danse » est éclipsée au profit du ballet d’action, à la suite
du succès qu’obtint Jean Georges Noverre avec ses Lettres sur la Danse publiées en 1760. Le
ballet devint alors plus narratif, la perfection de l’exécution étant subordonnée à
l’expression dramatique. A Fontainebleau, ce nouveau genre de spectacles triompha avec
des danseurs comme J.G. Noverre ou Madeleine Guimard qui se produisit dans le ballet
mélodramatique le Déserteur créé à Fontainebleau en 1786.
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Catalogue de l’exposition
Ouvrage collectif sous la direction de Vincent Droguet, conservateur du patrimoine au musée
national du château de Fontainebleau, et Marc-Henri Jordan, historien d’art
Lorsque la Cour se déplaçait, à l’automne, au château de Fontainebleau, ce séjour de six semaines
était l’occasion d’une intense activité théâtrale. Les comédiens français et italiens ainsi que les
interprètes de l’Académie royale de musique se déplaçaient spécialement pour jouer devant la
famille royale et les courtisans. Le théâtre du château avait été aménagé en 1725 d’après les dessins
de Robert de Cotte, réalisés pour le décor scupté par les Slodtz, dessinateurs des Menus-Plaisirs du
roi. Les spectacles furent particulièrement brillants dès le début des années 1750 et jusqu’en 1786,
date du dernier séjour de la Cour à Fontainebleau. Le répertoire des spectacles se composait
d’opéras, de ballets et de pièces de théâtre. Parmi les ouvrages importants créés ou joués à
Fontainebleau figurent notamment Le Devin du village de J-J. Rousseau, des opéras de J.-P. Rameau
4zor ou Richard
tels Dardanus ou Anacréon, des opéras-comiques de A.-M. Grétry, tels Zémire et 4
C’u r-de-lion, et de N. Piccinni, tel Didon.
Cet ouvrage, qui évoque les différents aspects des spectacles et de leur organisation, rassemble une
iconographie peu connue voire inédite : dessins de la salle de spectacles de Fontainebleau,
aujourd’hui disparue, projets de décors, de costumes, programmes de spectacles et livrets, mais aussi
éléments de décors originaux, récemment redécouverts et montrés pour la première fois, mais
également de costumes et accessoires de scène.
Sommaire
Remerciements
Preface par Amaury Lefébure, conservateur général du patrimoine, directeur du musée national
du château de Fontainebleau
Le théâtre dans la vie de coir, par Stéphane Castelluccio, chercheur au CNRS
Les Menus plaisirs du roi et les spectacles bellifontains (1750-1786), par Marc-Henri Jordan
La salle et son histoire : de la « grande salle neufve » à I ‘ancienne comédie, par Vincent Droguet.
Un contrepoint aux théâtres dela cour : l’Opéra de Paris ait XVIIIè siècle, oit l’Académie royale (le
musique et de danse privée de monument, par Daniel Rabreau, professeur à l’université Paris I
Sorbonne
Décors et mises en scène d ‘tin théâtre dc cou;-, par Marc-Henri Jordan
Consen’ation et restauration des décors, par Valérie Trémoulet, restauratrice
Louis-René à Boquet et les dessins des costumes, par Marie-José Kerhoas, conservateur à la
Bibliothèque de l’Opéra
À’Iusiqzteà .Fontainebleau: 1750-1786, par Paul F. Rice, professeur à la Ivlemorial University of
Newfoundland (School of Music), Canada
De la « Belle danse » an « ballet d ‘action », par Marie-Françoise Christout, conservatrice honoraire à la
Bibliothèque nationale
Catalogue des oeuvres
150 notices et 43 figures de référence
Annexes : bibliographie, liste des recueils des spectacles
-
caractéristiques:
22 x 28 cm, 196 pages, 190 iII. dont 140 en couleurs, broché, prix: 45€, éditions de la Réunion
des musées nationaux, diffusion Interforum, ISBN : 2-7118-4886-8
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Liste des visuels disponibles pour la presse
146-Atelier des Menus-Plaisirs, d’après le projet
de Pierre-Adrien Pâris
Ensemble de dix-sept châssis, appartenant ou
attribuables au décor de l’acte I du Déserteur,
ballet d’action de Maxirnilien Gardel, 1786
Bâti en sapin, silhouette en peuplier, toile peinte à
la détrempe doublée de papier, charnières et
couplets à goupille en fer forgé
Fontainebleau, musée national du château
100-Louis-René Boquet
Costume deJélyorre, dans Dardanus, tragédie
lyrique de Charles-Antoine Leclerc de La
Bruère et Jean-Philippe Rameau, représentée à
Fontajnebleau les 8 et 15 octobre 1763
Papier, encre et aquarelle
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra
103-Louis-René Boquet
124-Pierre-Adrien Pâris
Projet de table placée dans le salon du fruit et des
liqueurs, dans Le Dormeur éveillé, opéracomique de Jean-FrançoisMarmontel et
Niccolo Piccinni, décorde l’acte II, 1783
Papier, encre, lavis d’aquarelle
Besançon, Bibliothèque municipale
Costume de ÂP” Vestris dans le rôle de la sultane,
dans Scanderberg, tragédie lyrique d’Antoine
Houdard de La Motte et Ignace de La Serre,
François Rebel et François Francoeur, 1763
Papier, encre et aquarelle
Paris, Bibliothèque nationale de France,
Bibliothèque-Musée de l’Opéra
126-Pierre-Adrien Pâris
Trône dans le salon du calife, premier décor de
l’acte II, dans Le Dormeur éveillé, opéra
comique de Jean-François Marmontel et
Niccolo Piccinni, 1783
Papier, encre, lavis d’aquarelle
Besançon, Bibliothèque municipale
132-Pierre-Adrien Pâris
Projet de décor représentant un Temple des
Génies et un taillis, pour l’acte II de L’Amant
sylphe, opéra-comique de François-Antoine
Quétant et Jean-Paul-Egide Martini, 1783
Papier, encre et aquarelle
Besançon, Bibliothèque municipale
62-Louis-René Boquet
Costume d’Africain du danseur Dauberval dans
le pas de dcxix de Thétis et Pélée, tragédie
lyrique de Bernard Le Bovier de Fontenelle et
Jean-Ben,janiiit de La Borde, 1765
Papier, encre sur traits de crayon
Paris, Bibliothèque natiooale de France,
Département des estampes et de la photographie
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istoire
Les clés du présent par l’histoire
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Question d’histoire
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Où, quand, comment? L’Histoire (en coproduction avec LCP-AN)
Coprésentée par Jean-Pierre Gratien et Christine Oberdorit, ce magazine présente un
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