Thèse finale V15

Transcription

Thèse finale V15
UNIVERSITÉ CLAUDE BERNARD – LYON 1
FACULTÉ DE MÉDECINE LYON – NORD
Année 2009 - N°
LE RETOUR AU TRAVAIL APRÈS UN ACCIDENT DE LA
ROUTE : FACTEURS ASSOCIÉS À UNE REPRISE TARDIVE.
UNE ANALYSE DE LA COHORTE ESPARR.
THÈSE
Présentée à l’Université Claude Bernard – Lyon 1
et soutenue publiquement le 26 juin 2009
pour obtenir le grade de docteur en médecine
par
Émilie BOUFFARD
née DUFLOS
Née le 25 mars 1979
à Clermont-Ferrand (Puy de Dôme)
UNIVERSITÉ CLAUDE BERNARD – LYON 1
FACULTÉ DE MÉDECINE LYON – NORD
Année 2009 - N°
LE RETOUR AU TRAVAIL APRÈS UN ACCIDENT DE LA
ROUTE : FACTEURS ASSOCIÉS À UNE REPRISE TARDIVE.
UNE ANALYSE DE LA COHORTE ESPARR.
THÈSE
Présentée à l’Université Claude Bernard – Lyon 1
et soutenue publiquement le 26 juin 2009
pour obtenir le grade de docteur en médecine
par
Émilie BOUFFARD
née DUFLOS
Née le 25 mars 1979
à Clermont-Ferrand (Puy de Dôme)
UNIVERSITE CLAUDE BERNARD – LYON 1
___________________
. Président de l'Université
Lionel COLLET
. Président du Comité de Coordination des Etudes
Médicales
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. Secrétaire Général
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FEDERATION SANTE
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DE L'INGENIEUR DE LYON (ISTIL)
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ET ASSURANCES (ISFA)
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OBSERVATOIRE DE LYON
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Personnels Enseignants de Santé
PERSONNELS TITULAIRES
FACULTE DE MEDECINE LYON NORD
Année Universitaire 2008/2009
Professeurs des Universités - Praticiens Hospitaliers (Cl.Exceptionnelle )
S
S
S
BAULIEUX Jacques
ETIENNE Jérôme
FLORET Daniel
MAUGUIERE François
PEIX Jean-Louis
PETIT Paul
PEYRAMOND Dominique
ROBERT Dominique
Chirurgie générale (2ème échelon)
Bactériologie-Virologie (1er échelon)
Pédiatrie (1er échelon)
Neurologie (1er échelon)
Chirurgie générale
Anesthésio. et Réa. chirurgic. (1er échelon)
Maladies infectieuses (1er échelon)
Réa médicale (1er échelon)
Professeurs des Universités - Praticiens Hospitaliers (1ère classe)
S
S
ANDRE-FOUET Xavier
BERARD Jérôme
BEZIAT Jean-Luc
BOISSON Dominique
CHASSARD Dominique
DALIGAND Liliane
DISANT François
DUCERF Christian
GAUCHERAND Pascal
GUERIN Jean Claude
LABEEUW Michel
LAVILLE Martine
LERICHE Albert
LLORCA Guy
LYONNET Denis
MORNEX Françoise
NEYRET Philippe
NINET Jean
OVIZE Michel
PEYRON François
PONCHON Thierry
PUGEAT Michel
REVEL Didier
ROUSSET Bernard
RUDIGOZ René-Charles
SALLES Gilles
THIVOLET-BEJUI Françoise
S = Surnombre universitaire
Cardiologie
Chirurgie infantile
Chirurgie maxillo-faciale et Stomatologie
Médecine Physique et de Réadaptation
Anesthésiologie et réa chirurgicale
Médecine légale et Droit de la santé Dominique
O.R.L.
Chirurgie digestive
Gynécologie-Obstétrique
Pneumologie
Néphrologie
Nutrition
Urologie
Thérapeutique
Radiologie et Imagerie médicale
Cancérologie ; Radiothérapie
Chirurgie orthopédique et traumatol.
Chirurgie thoracique et cardio-vasculaire
Physiologie (opt.clinique, cardiologie)
Parasitologie et Mycologie
Gastroentérologie ; Hépatologie
Endocrinologie et maladies métaboliques
Radiologie et Imagerie médicale
Biologie cellulaire
Gynécologie-Obstétrique
Hématologie ; Transfusion
Anatomie et cythologie pathologiques
Professeurs des Universités - Praticiens Hospitaliers (2ème classe)
ALLAOUCHICHE Bernard
ANDRE Patrice
ARGAUD Laurent
BERTHEZENE Yves
CHAPET Olivier
COLOMBEL Marc
DEVOUASSOUX Mojgan
ECOCHARD René
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GEORGIEFF Nicolas
GUENOT Marc
KODJIKIAN Laurent
JANIER Marc
LANTELME Pierre
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MABRUT Jean-Yves
MERTENS Patrick
MION François
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ROUVIERE Olivier
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Anesthésiologie et réanimation chirurgicale
Bactériologie-Virologie
Réanimation médicale
Radiologie et Imagerie médicale
Cancérologie, radiothérapie
Urologie
Anatomie et cytologie pathologiques
Biostatistiques et Informatique médic.
Génétique
Pédopsychiatrie
Neurochirurgie
Ophtalmologie
Biophysique et médecine nucléaire
Cardiologie
Biologie du développement et de la repr.
Chirurgie générale
Anatomie/Neurochirurgie
Physiologie (option Gastro-Entérologie)
Pédiatrie
Cancérologie ; radiothérapie
Radiologie et imagerie médicale
Neurologie
Gastroentérologie ; Hépatologie
Dermato-Vénéréologie
Physiologie
Epidémiologie, Economie de la Santé
Maîtres de Conférences des Universités - Praticiens Hospitaliers (hors classe)
BUI-XUAN Bernard
CETRE J.Charles
DAVEZIES Philippe
GRENOT Catherine
SABATINI Jean
Anesthésiologie et Réa-chirurgicale
Epidémiologie, Econ.Santé et Prévent.
Médecine et Santé au travail
Biochimie et Biologie moléculaire
Médecine légale et Droit de la santé
Maîtres de Conférences des Universités - Praticiens Hospitaliers (1ère classe)
BARNOUD Raphaëlle
BENCHAIB Mehdi
BILLOTEY Claire
CHEVALLIER-QUEYRON P.
COZON Grégoire
CROISILLE Pierre
FRANCO Patricia
GENOT Alain
GONZALO Philippe
JARRAUD Sophie
KOLOPP-SARDA Nathalie
MASSIGNON Denis
NATAF Serge
RABILLOUD Muriel
SAOUD Mohamed
SAPPEY-MARINIER Dom.
THOBOIS Stéphane
VAN GANSE Eric
VOIGLIO Eric
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Anatomie et cytologie pathologiques
Biologie et Médecine dévelop.et Reproduct.
Biophysique et médecine nucléaire
Epidémiologie, Econ.Santé et Prévent.
Immunologie
Radiologie et Imagerie médicale
Physique
Biochimie et Biologie moléculaire
Biochimie et biologie moléculaire
Bactériologie-Virologie
Immunologie
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Cytologie et Histologie
Biostatistiques
Psychiatrie d'adultes
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Neurologie
Pharmacologie clinique
Anatomie/Chirurgie générale
Parasitologie et Mycologie
Maîtres de Conférences des Universités - Praticiens Hospitaliers (2ème classe)
HERVIEU Valérie
KASSAI KOUPAI Behrouz
ROMAN Sabine
SANLAVILLE Damien
Anatomie et cytologie pathologiques
Pharmacologie fondamentale
Physiologie
Génétique
Composition du Jury
Président du jury
Monsieur le Professeur Alain Bergeret
Membres du jury
Madame le Professeur Dominique Boisson
Madame le Docteur Barbara Charbotel
Monsieur le Docteur Bernard Laumon
Madame le Docteur Martine Hours
Remerciements
A notre Maître et Président de Thèse,
Monsieur le Professeur Bergeret,
Nous tenons à vous remercier pour l’enseignement de qualité que vous nous avez dispensé au
cours de nos années d’internat. Nous avons eu l’honneur d’assister à vos consultations et de
bénéficier de votre grande expérience. Nous souhaitons vous remercier pour votre
disponibilité pour vos internes et pour les stages que vous nous avez proposés durant notre
cursus. Ils nous ont permis de découvrir les différentes facettes de notre métier.
Nous tenons à vous remercier pour la confiance que vous nous avez accordée en nous
proposant ce sujet.
Vous nous faites l’honneur de présider ce jury.
Soyez assuré de notre gratitude et de notre plus profond respect.
A nos Maîtres et Juges,
Madame le Professeur Boisson,
Nous n’avons pas eu la chance de travailler à vos côtés. Vous avez néanmoins consacré un
temps précieux à nous recevoir et à relire notre travail. Nous vous sommes très reconnaissants
de l’honneur que vous nous faites en acceptant de participer à notre jury.
Soyez assurée de notre plus profond respect.
Madame le Docteur Barbara Charbotel,
Nous avons eu le privilège d’assister à vos consultations et de bénéficier de votre riche
expérience. Nous avons été sensible à vos qualités de médecin et à la rigueur avec laquelle
vous analysiez les dossiers. Nous avons beaucoup appris à vos côtés. Nous vous remercions
infiniment d’avoir accepté de juger notre travail,
Nous vous prions de trouver ici l’expression de notre grande estime et reconnaissance,
Monsieur le Docteur Bernard Laumon,
Nous n’avons pas eu la chance de travailler à vos côtés. Nous avons néanmoins bénéficié de
la connaissance et de l’expérience des membres de votre équipe de recherche. Leurs
remarques et leurs observations nous ont aidés à préciser notre travail.
Nous sommes très honorés que vous ayez accepté de participer à notre jury
Veuillez trouver ici l’expression de nos sincères remerciements,
Madame le Docteur Martine Hours,
Vous avez dirigé notre travail. Nous vous remercions infiniment pour ces deux années passées
à travailler avec vous. Vous nous avez offert de vivre une expérience enrichissante, nous
avons beaucoup appris à vos côtés. Vous nous avez guidés avec attention, patience et
gentillesse. Nous vous remercions pour l’aide et les encouragements que vous nous avez
prodigués tout au long de ce travail. Vos conseils ont largement contribué à l’aboutissement
de cette thèse.
Nous vous prions de trouver ici l’expression de notre profonde gratitude.
Un grand merci également à Monsieur Emmanuel Fort, statisticien à l’UMRESTTE, pour sa
patience, sa réactivité et sa disponibilité. Ses connaissances et la précision de ses explications
nous ont éclairés tout au long de notre travail. Nous lui exprimons notre plus vive
reconnaissance pour les relectures méticuleuses de notre travail qui nous ont permis de
préciser notre propos.
Nous tenons aussi à remercier Madame le Docteur Agosti, médecin-conseil et chef de
service à la Sécurité Sociale, et les médecins-conseils de son équipe pour nous avoir aidé à
préciser notre sujet et nous avoir apporté des outils essentiels à l’avancée de notre travail.
Nous remercions également les médecins du travail d’horizons variés qui ont bien voulu
répondre à notre questionnaire.
Nous sommes très reconnaissants de l’attention qu’ils ont portée à notre travail et du temps
précieux qu’ils ont bien voulu nous consacrer.
A tous les médecins, infirmières, aides-soignantes et secrétaires avec qui j’ai travaillé
durant ces dix dernières années, vous nous avez appris la médecine, le respect des patients et
la rigueur du praticien, nous vous en remercions.
A Tanguy,
Merci pour ta patience et ton soutien sans limite…
A Juliette et Théodore,
Nos enfants adorés.
A mes très chers parents qui m’ont apporté un soutien précieux tout au long de mes études,
A mes frères Guillaume et Nicolas qui m’ont encouragée pendant toutes ces années,
A mon très cher Dad, pour ces moments de complicité familiale et professionnelle,
A ma très chère Nane, dont la vivacité est un exemple,
A ma famille,
A toute ma belle-famille,
A tous mes amis,
A Pauline, Philippe, Elise, Claire, Carole, Camille, Sophie, Axelle, Stéphane, Céline…
Chers amis internes et médecins du travail.
SERMENT MEDICAL
Au moment d’être admise à exercer la médecine, je promets et je jure
d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la
santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans
aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour
les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur
intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de
mes connaissances contre les lois de l’humanité.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de
leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai
pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera.
Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la
gloire.
Admise dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront
confiés. Reçue à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et
ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas
abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma
mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les
entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me
seront demandés.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans
l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis
fidèle à mes promesses ; que je sois déshonorée et méprisée si j’y manque.
SOMMAIRE
1.
INTRODUCTION ....................................................................................................................................- 5 -
2.
ÉTAT DE LA QUESTION ......................................................................................................................- 7 2.1
2.2
LE RETOUR AU TRAVAIL ..................................................................................................................... - 7 LA DUREE DE L’ARRET DE TRAVAIL.................................................................................................. - 10 -
3.
OBJECTIF DE L’ETUDE.....................................................................................................................- 12 -
4.
DEFINITION DU RETOUR AU TRAVAIL .......................................................................................- 13 -
5.
MATERIELS ET METHODES............................................................................................................- 14 5.1
PRESENTATION D’ESPARR ............................................................................................................. - 14 5.2
CODAGE LESIONNEL : LA CLASSIFICATION AIS................................................................................ - 16 5.3
DEFINITION DE LA VARIABLE « RETOUR TARDIF AU TRAVAIL » ....................................................... - 18 5.3.1 Observation ESPARR..................................................................................................................- 18 5.3.2 Référentiel en accident du travail de la Sécurité Sociale ............................................................- 19 5.3.3 Enquête auprès de médecins du travail et de médecins-conseils ................................................- 21 5.3.3.1
5.3.3.2
Méthode.........................................................................................................................................- 22 Résultats ........................................................................................................................................- 22 -
5.3.4 Conclusion de cette première étape ............................................................................................- 24 5.4
DEFINITION DE LA POPULATION D’ETUDE DE LA THESE .................................................................... - 25 5.5
LES VARIABLES UTILISEES ................................................................................................................ - 28 5.5.1 La mesure du syndrome de stress post-traumatique ...................................................................- 28 5.5.2 Le syndrome post-commotionnel.................................................................................................- 29 5.5.3 L’évaluation des douleurs ...........................................................................................................- 30 5.5.4 Sélection des variables pertinentes pour l’étude.........................................................................- 30 5.6
METHODE STATISTIQUE.................................................................................................................... - 32 6.
RESULTATS ..........................................................................................................................................- 33 6.1
ÉTAPE DESCRIPTIVE ......................................................................................................................... - 33 6.1.1 Description générale de la population d’étude ...........................................................................- 33 6.1.1.1
6.1.1.2
6.1.1.3
6.1.2
Données sociodémographiques......................................................................................................- 33 L’accident ......................................................................................................................................- 35 La gravité des lésions.....................................................................................................................- 36 -
Description et comparaison de la population d’étude selon le retour au travail........................- 37 6.1.2.1
6.1.2.2
6.1.2.3
6.1.2.4
Description des données recueillies à l’inclusion ..........................................................................- 37 Description des données recueillies à 6 MOIS ..............................................................................- 52 Résultats complémentaires ............................................................................................................- 55 Comparaison de la population étudiée avec les « perdus de vue ».................................................- 65 -
6.2
ÉTAPE EXPLICATIVE ......................................................................................................................... - 71 6.2.1 Données recueillies à l’inclusion ................................................................................................- 71 6.2.1.1
6.2.1.2
6.2.2
Données recueillies 6 mois après l’accident ...............................................................................- 74 6.2.2.1
6.2.2.2
6.2.3
6.2.4
6.2.5
Analyse univariée ..........................................................................................................................- 71 Analyse multivariée .......................................................................................................................- 73 Analyse univariée ..........................................................................................................................- 74 Analyse multivariée .......................................................................................................................- 75 -
Modèle commun ..........................................................................................................................- 76 Les lésions ...................................................................................................................................- 76 Les interactions ...........................................................................................................................- 79 6.2.5.1
6.2.5.2
Interaction « plainte et stress post-traumatique »...........................................................................- 79 Interaction « douleur et stress post-traumatique ». ........................................................................- 79 -
-1-
7.
DISCUSSION .........................................................................................................................................- 80 7.1
RESULTAT PRINCIPAL DE L’ETUDE ................................................................................................... - 80 7.2
VALIDITE DES RESULTATS : FORCE ET FAIBLESSE DU TRAVAIL ......................................................... - 81 7.2.1 Validité interne............................................................................................................................- 81 7.2.1.1
7.2.1.2
7.2.1.3
7.2.2
La source des données ...................................................................................................................- 81 Le score de gravité.........................................................................................................................- 81 Le retour au travail ........................................................................................................................- 81 -
Validité Externe...........................................................................................................................- 82 7.2.2.1
7.2.2.2
Représentativité des répondants.....................................................................................................- 82 Représentativité de la cohorte ESPARR........................................................................................- 83 -
7.3
BIAIS ................................................................................................................................................ - 83 7.3.1 Biais de sélection.........................................................................................................................- 83 7.3.2 Biais de mesure ...........................................................................................................................- 84 7.4
INTERPRETATION DES RESULTATS .................................................................................................... - 84 7.4.1 Données sociodémographiques...................................................................................................- 84 7.4.2 Caractéristiques de l’accident.....................................................................................................- 87 7.4.3 Données spécifiquement renseignées par les conducteurs.........................................................- 88 7.4.4 Données médicales......................................................................................................................- 89 7.5
PERSPECTIVES .................................................................................................................................. - 93 8.
CONCLUSIONS.....................................................................................................................................- 95 -
9.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................................- 97 -
10. ANNEXES.............................................................................................................................................- 103 10.1
10.2
10.3
ANNEXE 1 : PRINCIPAUX DETERMINANTS D’UN NON-RETOUR AU TRAVAIL DANS LA LITTERATURE - 104 ANNEXE 2 : HISTOGRAMMES REALISES A PARTIR D’ESPARR ....................................................... - 106 ANNEXE 3 : RESULTATS DE L’ENQUETE « COMMENT DEFINIR UN RETOUR
DIFFICILE AU TRAVAIL ? » ........................................................................................................................... - 109 10.4
ANNEXE 4 : CODAGE A PARTIR DE LA CLASSIFICATION AIS .......................................................... - 111 10.5
ANNEXE 5 : LISTE DES VARIABLES UTILISEES DANS NOS ANALYSES............................................... - 113 10.6
ANNEXE 6 : DESCRIPTION ET FREQUENCE DES LESIONS ETUDIEES.................................................. - 116 10.7
ANNEXE 7 : REPARTITION DU TYPE D’USAGERS, COMPARAISON AVEC LES DONNEES DU REGISTRE - 119 10.8
ANNEXE 8 : CONTRAINTES PROFESSIONNELLES DES CONDUCTEURS .............................................. - 120 10.9
ANNEXE 9 : REPRESENTATIVITE DE LA POPULATION ETUDIEE ........................................................ - 121 10.10
ANNEXE 10 : EVOLUTION DE LA REPARTITION DES ANTECEDENTS EN FONCTION DE L’AGE ....... - 122 10.11
ANNEXE 11 : FREQUENCE DU STRESS POST-TRAUMATIQUE PAR SEXE ........................................ - 123 10.12
ANNEXE 12 : POSTTRAUMATIC CHECK-LIST SCALE (PCLS) ...................................................... - 124 -
-2-
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLEAU 1: CORRESPONDANCE DES SCORES AIS ET DES NIVEAUX DE GRAVITE. .............................................. - 16 TABLEAU 2: REPARTITION DE LA POPULATION ESPARR SELON LES DELAIS AVANT LA
REPRISE DU TRAVAIL POUR CHAQUE SCORE MAIS.................................................................................... - 19 TABLEAU 3: COMPARAISON DES SEUILS DE L’ETUDE "ESPARR" ET DE LA CPAM, EN JOURS........................... - 20 TABLEAU 4: COMPARAISON DES DUREES D’ARRET DE TRAVAIL DE L’ENQUETE AUPRES DES
MEDECINS ET DE L’ETUDE ESPARR.......................................................................................................... - 23 TABLEAU 5: DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES DE LA POPULATION ETUDIEE. ................................................. - 34 TABLEAU 6: QUALIFICATION ET SITUATION PROFESSIONNELLE DE LA POPULATION ETUDIEE. ........................... - 34 TABLEAU 7: CARACTERISTIQUES DE L'ACCIDENT DANS LA POPULATION ETUDIEE. ............................................ - 35 TABLEAU 8: GRAVITE DES LESIONS DE LA POPULATION ETUDIEE. ..................................................................... - 36 TABLEAU 9 : REPARTITION DE LA POPULATION ETUDIEE PAR SEXE ET PAR CLASSES D’AGE SELON
LE RETOUR AU TRAVAIL. ........................................................................................................................... - 38 TABLEAU 10 : SITUATION FAMILIALE DE LA POPULATION ETUDIEE ET RETOUR AU TRAVAIL. ............................ - 39 TABLEAU 11: EVENEMENTS VECUS PAR LA POPULATION ETUDIEE DANS L’ANNEE PRECEDANT
L’ACCIDENT ET RETOUR AU TRAVAIL. ....................................................................................................... - 40 TABLEAU 12: PROJETS POUR L'ANNEE A VENIR DE LA POPULATION ETUDIEE ET RETOUR AU TRAVAIL............... - 41 TABLEAU 13: MODE DE VIE DE LA POPULATION ETUDIEE ET RETOUR AU TRAVAIL. ........................................... - 41 TABLEAU 14: CARACTERISTIQUES PROFESSIONNELLES DE LA POPULATION ETUDIEE ET RETOUR AU TRAVAIL. - 44 TABLEAU 15: CARACTERISTIQUES DE L'ACCIDENT DANS LA POPULATION ETUDIEE ET RETOUR AU TRAVAIL..... - 45 TABLEAU 16: DONNEES MEDICALES ANTERIEURES A L’ACCIDENT DE LA POPULATION
ETUDIEE ET RETOUR AU TRAVAIL. ............................................................................................................. - 46 TABLEAU 17: GRAVITE DES LESIONS DE LA POPULATION ETUDIEE ET RETOUR AU TRAVAIL. ............................. - 47 TABLEAU 18: LESIONS DE L'EXTREMITE CEPHALIQUE DE LA POPULATION ETUDIEE ET RETOUR AU TRAVAIL. ... - 48 TABLEAU 19: LESIONS DU TRONC DE LA POPULATION ETUDIEE ET RETOUR AU TRAVAIL................................... - 49 TABLEAU 20: LESIONS DE LA COLONNE VERTEBRALE DE LA POPULATION ETUDIEE ET RETOUR AU TRAVAIL. ... - 50 TABLEAU 21: LESIONS DES MEMBRES ET LESIONS "EXTERNES" DE LA POPULATION ETUDIEE ET
RETOUR AU TRAVAIL................................................................................................................................. - 51 TABLEAU 22: DONNEES DE LA PRISE EN CHARGE MEDICALE IMMEDIATE DE LA POPULATION ETUDIEE
SUITE A L’ACCIDENT ET RETOUR AU TRAVAIL. .......................................................................................... - 52 TABLEAU 23: COMPLICATIONS MEDICALES SURVENUE DANS LA POPULATION ETUDIEE ET RETOUR
AU TRAVAIL. ............................................................................................................................................. - 53 TABLEAU 24: ETAT MEDICAL DE LA POPULATION ETUDIEE A 6 MOIS ET RETOUR AU TRAVAIL........................... - 54 TABLEAU 25: RESPONSABILITE DE L'ACCIDENT ET HABITUDES DE CONDUITE DES CONDUCTEURS ET
RETOUR AU TRAVAIL................................................................................................................................. - 55 TABLEAU 26: DONNEES RELATIVES A L’ACTIVITE PROFESSIONNELLE DES CONDUCTEURS ET
RETOUR AU TRAVAIL................................................................................................................................. - 57 TABLEAU 27: DONNEES MEDICALES RECUEILLIES A 1 AN DE LA POPULATION ETUDIEE ET
RETOUR AU TRAVAIL................................................................................................................................. - 59 TABLEAU 28: REPERCUSSIONS FINANCIERES DE L’ACCIDENT DANS LA POPULATION ETUDIEE ET
RETOUR AU TRAVAIL................................................................................................................................. - 62 TABLEAU 29: CONSEQUENCES DE L'ACCIDENT SUR LA VIE PERSONNELLE DE LA POPULATION ETUDIEE
A 1 AN ET RETOUR AU TRAVAIL. ................................................................................................................ - 63 TABLEAU 30: DEVENIR PROFESSIONNEL A 1 AN DE LA POPULATION ETUDIEE ET RETOUR AU TRAVAIL. ............ - 64 TABLEAU 31: COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE ET DES « PERDUS DE VUE » :
DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES. .......................................................................................................... - 66 TABLEAU 32: COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE ET DES « PERDUS DE VUE » :
NATURE DE L’ACCIDENT............................................................................................................................ - 67 TABLEAU 33: COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE ET DES « PERDUS DE VUE » : DONNEES MEDICALES. - 69 TABLEAU 34: COMPARAISON DE LA POPULATION ETUDIEE ET DES « PERDUS DE VUE » :
ANTECEDENTS MEDICAUX. ........................................................................................................................ - 70 TABLEAU 35: RESULTATS DE L'ANALYSE UNIVARIEE DES DONNEES RECUEILLIES A L’INCLUSION. .................... - 72 TABLEAU 36: ANALYSE MULTIVARIEE : MODELE « INCLUSION »....................................................................... - 73 TABLEAU 37: RESULTATS DE L'ANALYSE UNIVARIEE DES DONNEES RECUEILLIES A 6 MOIS............................... - 74 TABLEAU 38: ANALYSE MULTIVARIEE : MODELE « 6 MOIS ».............................................................................. - 75 -
-3-
TABLEAU 39: ANALYSE MULTIVARIEE : « MODELE COMMUN ». ........................................................................ - 76 TABLEAU 40: INFLUENCE DE CHACUNE DES LESIONS SUR LE RETOUR AU TRAVAIL. .......................................... - 77 TABLEAU 41: RESULTATS DE L’ANALYSE MULTIVARIEE EN INTEGRANT LES LESIONS UNE A UNE
DANS LE MODELE « COMMUN ». ................................................................................................................ - 78 TABLEAU 42: INTERACTION « PLAINTE ET STRESS POST-TRAUMATIQUE ». ........................................................ - 79 TABLEAU 43: INTERACTION « DOULEUR ET STRESS POST-TRAUMATIQUE ». ...................................................... - 79 -
FIGURE 1: COMPARAISON, SELON LE SCORE MAIS, DES DUREES D'ARRET DE TRAVAIL POUR
CHAQUE TYPE DE SERVICE DONT SONT ISSUS LES MEDECINS. .................................................................... - 23 FIGURE 2: REPARTITION DES CLASSES D'AGE DE LA POPULATION ETUDIEE SELON LE SEXE................................ - 33 FIGURE 3:COMPARAISON DU RETOUR AU TRAVAIL SELON LE SEXE DANS LA POPULATION ETUDIEE. ................. - 37 FIGURE 4: REPARTITION DE LA POPULATION ETUDIEE SELON LES CLASSES D'AGES ET LE STATUT
DE RETOUR AU TRAVAIL............................................................................................................................ - 38 FIGURE 5: REPARTITION DE LA POPULATION D’ETUDE PAR CATEGORIE SOCIOPROFESSIONNELLE...................... - 42 FIGURE 6: REPARTITION DE LA POPULATION ETUDIEE SELON LE STATUT PROFESSIONNEL................................. - 43 FIGURE 7: REPARTITION DE LA POPULATION ETUDIEE ET DES « PERDUS DE VUE » PAR CLASSES D'AGES. .......... - 65 FIGURE 8: REPARTITION DE LA POPULATION ETUDIEE ET DES "PERDUS DE VUE" SELON LES SCORES
DE GRAVITE AIS........................................................................................................................................ - 67 FIGURE 9 : ORGANIGRAMME DE LA POPULATION A L'INCLUSION D’ESPARR A NOTRE POPULATION D'ETUDE. .. - 26 -
-4-
1. INTRODUCTION
De 1995 à 2002, 82 343 victimes ont été notifiées dans le Registre du Rhône des
victimes d’accidents de la circulation routière. Malgré une baisse notable des effectifs
d’accidentés pendant cette période concernant plus particulièrement la catégorie des blessés
sans séquelle (MAIS 1 : moins 24%) et des tués (moins 26%), il existe une augmentation de
13% des porteurs de lésions lourdes 1.
L’étude descriptive de 614 accidents de la route en lien avec le travail, réalisée à partir
des données du Registre de l’année 2001, rapporte que 82,7% des blessés ont bénéficié d’un
arrêt de travail d’au moins 24 heures 2. En effet, un arrêt de travail est souvent prescrit dans la
prise en charge thérapeutique faisant suite à l’accident, il correspond au temps de
consolidation de l’état de santé. Celle-ci peut nécessiter de nombreux mois. Dans un certain
nombre de cas, l’aptitude à l’emploi antérieur peut être remise en cause. La seule
connaissance des lésions ne suffit pourtant pas à expliquer et prévenir les situations de
difficultés de retour à l’emploi. En effet, le retour au travail est une question complexe
impliquant l’individu, la pathologie et l’environnement socioéconomique. Il est un
déterminant essentiel dans la qualité de vie des individus 3. Ainsi la prolongation de l’arrêt de
travail peut s’avérer néfaste pour le patient et être le témoin du refuge dans la maladie, d’une
chronicisation et enfin d’une désinsertion sociale et d’un isolement. Le contrôle systématique
de la Sécurité Sociale instauré pour le suivi des arrêts de travail dans le cadre des accidents du
travail et des maladies professionnelles permet de prévenir ces situations à risque pour les
personnes et leur entourage 4.
Les actions destinées à optimiser les procédures de contrôle des arrêts de travail de
courtes et de longues durées ont été décidées, suite à la forte évolution du poste des
indemnités journalières, par le Directeur général de la Caisse Nationale de l’Assurance
Maladie des travailleurs Salariés (CNAMTS) en 2003. Elles s’intègrent dans la mise en œuvre
d’un plan d’actions nationales sur les arrêts de travail. En effet, l’indemnisation des arrêts de
travail pour cause de maladies ou d’accidents du travail représente un poste de dépenses
importantes : 6% des dépenses comptabilisées au régime général de l’Assurance Maladie soit
7,5 milliard d’euros dont 5,4 milliards au titre de la maladie et 2,1 milliards au titre des
accidents du travail 5. En parallèle de cette politique de suivi, une étude dont l’objectif a été de
décrire les motifs médicaux et l’environnement socioprofessionnel des assurés en fonction de
-5-
la durée de leur arrêt de travail a été mise en place. Les résultats révèlent que les pathologies
traumatiques arrivent en troisième position des pathologies responsables d’un arrêt de travail
(un assuré sur dix) après les maladies du système ostéoarticulaire (un assuré sur quatre) et les
troubles mentaux (un assuré sur cinq) 6. Cette donnée confirme que les accidents de la route
sont à l’origine d’un grand nombre d’arrêts de travail.
Un tel évènement représente donc des conséquences lourdes tant pour l’individu que
pour la société. Son retentissement sur la vie des victimes est toutefois mal connu : l’Institut
de Veille Sanitaire (InVS) met en évidence, dans une note de synthèse, l’ insuffisance des
analyses sur la contribution respective des facteurs intervenant dans la mortalité et la
morbidité des accidents de la route 7. En effet, l’organisation et la réponse en matière de
secours immédiats et secondaires n’intègrent pas le suivi des conséquences du traumatisme.
L’Étude du Suivi d’une Population d’Accidentés de la Route dans le Rhône
(ESPARR) est une enquête de cohorte qui va rendre possible la surveillance des victimes à
long terme. Elle rassemble 1373 victimes. Son objectif est de mieux connaître les
conséquences médicales, sociales, familiales et professionnelles à court, moyen et long terme
des accidents de la route sur le blessé et sa famille.
A partir des données recueillies dans le cadre de l’enquête ESPARR, nous cherchons à
mieux connaître le processus du retour au travail après un accident de la route et ainsi à
apprécier son impact sur leur devenir professionnel. En effet, la seule connaissance des
lésions ne suffit pas à expliquer et prévenir les situations à risque dans ce domaine. L’objectif
est donc de mettre en évidence des facteurs prédictifs d’un retour « tardif » au travail à partir
des données recueillies au moment de l’accident et en phase post-accidentelle auprès de 893
accidentés de la route en âge de travailler.
-6-
2. ÉTAT DE LA QUESTION
2.1
Le retour au travail
Le retour au travail est une question complexe qui fait intervenir l‘individu, la
pathologie, l’environnement professionnel et le contexte socioéconomique. Il joue un rôle
essentiel dans le bien-être physique, psychique et social des personnes 8. Le « non » retour au
travail représente un coût social important : direct à travers les soins et les arrêts de travail 9 et
indirect par l‘absentéisme au sein des entreprises
10
. Le retour au travail a donc des enjeux
variés qui ont suscité l’intérêt de nombreux chercheurs. Ces derniers à travers leurs travaux
essayent de mieux connaître le mécanisme complexe du retour au travail.
Il est souvent, pour une question de simplicité, défini par une valeur dichotomique :
« a repris le travail» ou « n’a pas repris le travail» à un instant « t » du suivi de l’étude 11 12 13
14 15 16 17
. Il n’est pas qualifié de « bon » ou de « mauvais », c’est le statut de « retour au
travail » qui est mesuré. Certains auteurs apportent cependant quelques précisions dans leurs
résultats en donnant des informations sur les modalités de la reprise du travail notamment en
prenant en compte les ajustements du rythme de travail : reprise à temps plein ou à temps
partiel 8 18 19 20 ou les aménagements de poste de travail nécessaires au moment de la reprise 21
22 23
. Le concept du travail est perçu de manière différente selon les auteurs 24. La reprise du
travail peut être le retour au travail antérieur ou équivalent
rémunérée quelle qu’elle soit
16
22
, le retour à une activité
, à une activité professionnelle et non professionnelle
comprenant les étudiants, les parents au foyer
25
ou sans précision particulière « retour au
travail » 11 26. Tout ceci contribue à une grande hétérogénéité des données de la littérature et
explique les difficultés rencontrées pour les comparer.
La question du devenir professionnel intervient principalement dans le cadre d’études
s’intéressant au devenir à long terme des blessés. Les populations étudiées sont variées.
Certains se sont intéressés au devenir des accidentés de la route
27 28
. Ameratunga,
dans une revue de la littérature sur la prévalence du handicap chez les victimes d’accident de
la route, met en évidence une grand hétérogénéité liée aux critères de sélection, à la durée de
suivi, aux définitions d’exposition et à l’évaluation des résultats 29.
-7-
D’autres ont étudié le devenir des polytraumatisés et des blessés graves. Soixante à
quatre vingt dix pour cent sont issus d’accidents de la route. Leur taux de retour au travail
oscille entre 13% et 90% 15 19 20 30 31 32 33 34 35 36 37 38.
La question du devenir à long terme des traumatisés crâniens a été aussi largement
étudiée. Le taux de reprise du travail dans cette population varie de 10% à 70%, il dépend en
grande partie de la gravité du traumatisme (légère, modérée et sévère) 14 17 23 26 39 40 41
45 46 47 48
42 43 44
.
Enfin certains ont approfondi la question du suivi et du passage à la chronicité des
patients lombalgiques. Le taux de reprise du travail dans cette population varie de 73% à 90%
8 13 49 50 51 52 53
.
Les objectifs de ces différentes études sont pour certains d’utiliser la mesure du retour
au travail comme un indicateur permettant d’évaluer l’état de santé, l’efficacité des prises en
charge (traitements et programmes de rééducation) et enfin le coût économique et social de
ces situations 13 15 54. Poiraudeau a montré qu’un programme de réentraînement à l’effort chez
un lombalgique chronique divise par 2 le nombre de jours d’arrêt de travail 55.
Pour d’autres, il s’agissait d’identifier les déterminants pouvant influencer le devenir
fonctionnel des patients, la qualité de vie et le retour au travail
56
. Les facteurs prédictifs du
retour au travail les plus couramment retrouvés, dans la littérature (toutes pathologies
confondues) sont l’âge, le sexe, le niveau d’étude, la gravité de la lésion, le fait d’être
hospitalisé, l’autonomie fonctionnelle, le fait de travailler au moment de l’accident, la durée
de l’arrêt de travail, le type d’emploi et un recours juridique. (Cf. Annexe 1)
Krause, dans une revue de la littérature met en évidence les lacunes de la recherche
dans le domaine de l’incapacité à travailler et du retour au travail 56. Comprendre les causes et
les éléments prédictifs intervenant dans ce processus est une étape incontournable pour
avancer dans les stratégies de prévention en la matière. Il identifie 100 déterminants pouvant
influencer la durée de l’incapacité et le retour au travail. Il relève quatre challenges pour la
recherche future. Le premier est la définition, le choix et la mesure des résultats en termes de
retour au travail. Dans la littérature, les objectifs de la mesure de ce retour au travail sont
d’indiquer le poids du handicap pour la société, de déterminer le niveau d’incapacité et
d’évaluer l’efficacité de programmes d’intervention et des politiques menées pour le maintien
dans l’emploi. Les « résultats » en termes de retour au travail font référence à une variété de
concepts et de définitions du devenir professionnel après un traumatisme. Ils sont utilisés pour
décrire la durée d’une incapacité à travailler. Cette dernière peut être définie de manière
-8-
cumulative : cela consiste à comptabiliser le nombre de jours d’arrêt de travail rattachés à une
pathologie donnée, de manière catégorielle : le fait d’être retourné ou non au travail à un
instant « t » et enfin de manière continue : c’est le nombre de jours sans travailler depuis le
traumatisme jusqu’à la première tentative de reprise du travail. Ce dernier modèle méconnaît
les possibilités de rechute. La reprise du travail peut être mesurée selon des critères différents:
occuper un emploi, ne plus percevoir d’indemnités journalières, évaluer l’habilité à travailler,
retourner à son précédent poste de travail ou chez le même employeur. La durée d’arrêt de
travail est un élément essentiel que tout intervenant devrait inclure dans la mesure du retour
au travail.
L’objectif du deuxième challenge est de construire un cadre de travail de référence
pour unifier les travaux de recherche et comparer les différents résultats dans le domaine. En
effet ce travail met en évidence une grande disparité des données de la littérature avec un
large éventail des pathologies, des traitements et des prises en charge, des sources
d’informations différentes (administratives ou individuelles) affichant un manque certain de
consensus.
Le troisième challenge est la prise en compte du caractère multifactoriel du processus
de retour au travail et du handicap. Les différents déterminants impliqués incluent des
caractéristiques liées à l’individu, au mécanisme lésionnel, à la prise en charge médicale, aux
contraintes physiques et psychiques du poste de travail, à l’entreprise, à la politique sociale et
au contexte économique.
Enfin, en quatrième challenge, Krause soulève l’intérêt de constituer des équipes de
travail pluridisciplinaires pour unir les complémentarités et ainsi enrichir les travaux de
recherche.
Dans une revue de la littérature, Wasiak souligne également le manque de
connaissances concernant la question du retour au travail. Les différents instruments utilisés
pour sa mesure sont nombreux mais la plupart n’ont pas de fondement théorique
57
. Ces
derniers ne prennent pas en compte la globalité de la question. Ceci est un élément limitant
pour la compréhension du retour au travail et compromettant l’avancée de la recherche. Selon
lui, il n’est pas seulement un état mais aussi un processus complexe. Il élabore donc un
concept du retour au travail et le propose comme cadre pour intégrer la bibliographie. Il est
découpé en quatre phases : avant la reprise, la réintégration du milieu professionnel, le
maintien au travail et le devenir à plus long terme au travail. Selon le contexte et les objectifs
-9-
de l’étude, l’intérêt porté à l’une ou l’autre phase est différent : par exemple, pour une
recherche en traumatologie la réflexion porte essentiellement sur la période avant le retour au
travail et la reprise du travail, but ultime de la prise en charge. Les déterminants mis en
évidence sont plus ou moins pertinents selon les phases étudiées. Il tente ainsi de soumettre
une approche plus systématique et compréhensive de mesure du retour au travail pour la
recherche future.
Malgré toute l’attention portée à la question du retour au travail après un accident, un
manque d’unité persiste dans la recherche pour l’étudier et le qualifier.
2.2
La durée de l’arrêt de travail
Dans la littérature, un certain nombre d’études nous alerte sur le fait que la durée d’un
arrêt de travail peut être délétère pour le patient. Plus l’éloignement du milieu du travail dure,
plus les chances de retourner au travail diminuent
13
. Ainsi l’arrêt de travail prescrit dans le
cadre d’une prise en charge thérapeutique peut s’avérer finalement néfaste pour le patient 49.
Dans cette même étude, sur une population de patients lombalgiques chroniques, Bontoux
décrit qu’au delà d’un arrêt de 6 mois les chances de retourner au travail sont 20 fois plus
faibles. Fayad rapporte, pour le même type de population, qu’une durée d’arrêt proche des 2
ans est synonyme de chance de reprise presque nulle
durée est estimée à 3 ans
43
50
. Pour les traumatisés crâniens, cette
. Galizzi, à partir des données issues du service des prestations
compensatoires des arrêts de travail de l’Etat de Washington, observe une diminution de
l’employabilité future dès 6 mois
58
. En effet, la prolongation d'un arrêt peut être le témoin
d’une inadaptation socioprofessionnelle ou d’une décompensation physique et psychique,
l’expression d'un mal-être à considérer. Un terme mis à l'arrêt de travail en vue d’une reprise
a, dans certaines situations, valeur d'éléments thérapeutiques 59 60.
A l’inverse, un repos minimum reste indispensable dans certaines situations pour la
rééducation, c’est ce que décrit MacKenzie dans une étude prospective d’une population de
blessés sévères : le taux de reprise, dans ce cas, augmente plus vite après les 4 premiers mois
faisant suite à l’accident
18
. Enfin Pétry rapporte, dans une population de traumatisés du
membre supérieur, que le « facteur temps » contribue à la désadaptation professionnelle et à
l'installation dans un état de dépendance mais joue aussi un rôle dans la réinsertion en
contribuant au « deuil » du traumatisme et à la maturation des projets 61.
- 10 -
En conclusion, le médecin prescripteur de l’arrêt de travail a le rôle difficile de trouver
le bon compromis entre le temps nécessaire à la récupération de l’état de santé et la
prévention du risque d’une désinsertion socioprofessionnelle.
- 11 -
3. OBJECTIF DE L’ETUDE
L’objectif de l’étude est de mettre en évidence les facteurs prédictifs d’un retour
« tardif » au travail.
Il s’agit d’identifier ces facteurs et de déterminer leur influence sur le retour au travail
des personnes accidentées de la route en comparant deux groupes : l’un considéré en situation
« normale » et l’autre en situation « tardive » face à une reprise du travail.
Ceci dans le souci :
de mieux identifier les situations de retour « tardif » au travail,
d’améliorer la prise en charge des accidentés,
d’éviter les situations à risque de désinsertion professionnelle,
d’informer les différents intervenants de l’intérêt d’aborder rapidement la
question de la reprise du travail et ce dans le cadre d’équipes
multidisciplinaires afin d’associer leurs compétences.
- 12 -
4. DEFINITION DU RETOUR AU TRAVAIL
Qu’est-ce qu’un retour « normal » au travail ? C’est une notion a priori subjective pour
laquelle il existe un manque certain de consensus dans la littérature. Il peut être caractérisé de
différentes manières soit à partir de la durée d’arrêt de travail, notion quantitative soit à partir
de la complexité des conditions de reprise, notion qualitative.
Dans une revue de la littérature, Wasiak 57 suggère que le retour au travail soit qualifié
de manière différente selon le contexte et les objectifs de l’étude. Dans l’analyse qui suit, en
amont de la reprise, il semble adapté de porter l’attention sur la durée de l’arrêt de travail,
valeur quantitative, pour qualifier le retour au travail. Il n’existe pourtant pas de référentiel
officiel à utiliser dans la prescription d’arrêt de travail indiquant la date à laquelle les
personnes doivent reprendre leur travail ou peuvent basculer dans la zone à risque de retour
« tardif » au travail 62. En effet, il n’y a pas de critères précis ni de corrélation constante entre
la nature du diagnostic et la durée de l'arrêt de travail 59. Dans les données de la littérature, il
existe un seuil de durée d’arrêt de travail de « 6 mois » qui semble être un délai au-delà
duquel la situation se complique dans bons nombres de cas 58. Cheadle souligne, par ailleurs,
dans une étude rétrospective menée à partir d’informations recueillies dans le cadre des
prestations compensatoires des travailleurs de l’Etat de Washington, l’importance d’ajuster la
durée d’incapacité de travail à la lésion et à sa gravité 63.
Dans notre étude, nous qualifierons donc le retour au travail des accidentés à partir de
la durée d’arrêt de travail en fonction de la gravité de la lésion. Nous parlerons de retour
« tardif » ou « normal » au travail.
- 13 -
5. MATERIELS ET METHODES
5.1
Présentation d’ESPARR
Les données sont recueillies dans le cadre de l’Etude de Suivi d’une Population
d’Accidentés de la Route dans le Rhône, « ESPARR ». La cohorte rassemble 1373 blessés.
Les premières victimes admises dans l’étude ont été inscrites en Octobre 2004. Est
incluse dans l’étude toute personne, adulte ou enfant, consultant dans un service de soins,
suite à un accident de la circulation, l’accident impliquant au moins un moyen de transport
mécanique de locomotion, survenant dans le Rhône. Pour recruter une population d’étude
représentative de l'ensemble des victimes, mais devant la forte disproportion entre les
victimes atteintes légèrement (90% des victimes du Registre) et celles atteintes plus
gravement, le schéma de recrutement est basé sur un pourcentage d'inclusion variable selon le
MAIS initial. Ainsi le schéma de recrutement a visé à inclure tous les sujets ayant un MAIS
au moins égal à 3 et une personne sur 4 ayant un MAIS égal à 1 ou 2.
Les objectifs de l’étude ESPARR sont, à travers un groupe représentatif des accidentés
de la route :
de mieux connaître les conséquences de l’accident, à long terme : médicales,
sociales, professionnelles et affectives,
d’évaluer les besoins en termes de soins,
d’étudier les facteurs de risque d’accident afin de mettre en place des actions
de prévention adaptée,
d’identifier des populations à risque de handicap.
Cette étude est coordonnée par une équipe pluridisciplinaire associant des cliniciens
hospitaliers et des épidémiologistes spécialisés dans le domaine de la sécurité routière.
Elle associe donc des chercheurs de l’Unité Mixte de Recherche Épidémiologique et
de Surveillance Transport Travail Environnement (UMRESTTE), de l’Institut National de
Recherche sur les Transports et leur Sécurité (INRETS) et des Hospices Civils de Lyon.
- 14 -
Elle bénéficie d’un grand réseau de soins dans le département associant les services
d’urgences, de réanimation et de rééducation fonctionnelle.
Les différents questionnaires administrés au cours de l’inclusion et du suivi de la
cohorte recueillent des données personnelles, accidentelles, lésionnelles et de devenir après
l’accident.
Pour étudier l’évolution des blessés, un suivi régulier est organisé. La phase
d’inclusion, d’octobre 2004 à Novembre 2005 (prolongé jusqu’en Août 2006 pour les blessés
graves), repose sur des entretiens avec les victimes ou leur famille après repérage dans les
services suscités. Les modalités de recueil de données sont les suivantes : la phase de
suivi s’étale sur 5 ans, elle débute à 6 mois par auto-questionnaire adressé par voie postale,
elle concerne l’état de santé et la recherche d’un stress post-traumatique. Le recueil
d’informations à un an (octobre 2005 à Août 2007), réalisé également par auto-questionnaire,
consiste à évaluer l’état de santé et les conséquences ressenties par le sujet dans sa vie
quotidienne. Ces deux étapes sont terminées. A 3 ans et 5 ans après l’accident, le recueil
d’informations est prévu par auto-questionnaire. Le retentissement sur la famille sera apprécié
à ces dates-là. Le suivi à 3 ans est en cours. Dans le souci de ne pas perdre contact, un autoquestionnaire simple est adressé dans les périodes intermédiaires. L’accès à un site Internet
(http://esparr.inrets.fr/) permet de connaître l’actualité et l’avancée de l’étude.
La représentativité de la cohorte a pu être appréciée en la confrontant aux données du
Registre des victimes d’accidents de la circulation du département du Rhône 64. Le Registre a
été mis en place en 1995 à partir des services hospitaliers publics et privés du Rhône. Il est
une base de données exceptionnelle reposant sur un réseau sanitaire couvrant l’ensemble du
département : 96 services de soins de première ligne, 160 services de suite et 11 centres de
convalescence regroupés au sein de l’ARVAC (Association pour le Registre des Victimes des
Accidents Corporels de la Circulation Routière dans le département du Rhône). Toute
personne quel que soit son âge, victime d'un accident corporel de la circulation (sur voie
publique ou privée, quel que soit le type de véhicule) survenu dans le département du Rhône,
est éligible
65
. L'accès direct aux victimes dans un contexte sanitaire d'urgence permet
d'obtenir d'une part les caractéristiques de leur accident (lieu, date, heure, véhicules impliqués,
etc.), d'autre part leurs caractéristiques personnelles (âge, sexe, etc.), leur bilan lésionnel et
leur devenir. Les données médicales sont codées selon la Classification AIS. Un recoupement
des données avec la base de données des BAAC (Bulletins d’Analyse d’Accident Corporel) et
des vérifications actives dans les services hospitaliers permettent de parfaire l’exhaustivité du
- 15 -
registre 2
66
Ainsi les informations descriptives issues de l’étude ESPARR sont de très bonne
qualité 67.
5.2
Codage lésionnel : la Classification AIS
L’étude ESPARR utilise la Classification Abbreviated Injury Scale (AIS) pour coder
les lésions des personnes accidentées.
L’AIS a été initialement développé pour les accidentologistes afin de standardiser les
données relatives à la fréquence et à la gravité des blessures des victimes d’accidents de la
route. Son usage a été étendu aux épidémiologistes et aux services de traumatologie pour
prédire la probabilité de survie, à l’évaluation du devenir des patients et aux analyses des
systèmes de santé.
Il est universellement reconnu et traduit en français par des médecins
68 69
. Cet outil
permet de hiérarchiser et comparer les blessures par degré de sévérité.
Il s’agit d’un codage anatomique des lésions : l’échelle AIS résulte d’un consensus
fondé sur un repère anatomique qui classe une blessure sur un territoire corporel selon une
échelle de sévérité à 6 chiffres variant de 1 (« blessure mineure ») à 6 (« au-delà de toute
ressource thérapeutique »). On note 9 régions corporelles et 1300 lésions élémentaires. (Cf.
Annexe 4)
Tableau 1: Correspondance des scores AIS et des niveaux de gravité.
Score
Gravité
AIS 1
mineure
AIS 2
modérée
AIS 3
sérieuse
AIS 4
sévère
AIS 5
critique
AIS 6
maximale
L’AIS maximum ou MAIS est l’AIS le plus élevé recensé chez un blessé ayant subi
des lésions multiples. Il est utilisé pour définir le niveau global de sévérité des lésions.
- 16 -
L’Injury Severity Score (ISS) est la somme des carrés de l’AIS de la lésion la plus
grave, observée dans trois territoires corporels différents. Il donne une bonne corrélation entre
la gravité globale des blessures et la probabilité de survie.
- 17 -
5.3
Définition de la variable « Retour tardif au travail »
Il a fallu définir une norme, un référentiel prenant en compte la gravité de la lésion
(score AIS) et pour chacune d’entre elles fixer une durée d’arrêt de travail dite valeur
« seuil ». Au-delà de cette frontière, le retour au travail est qualifié de « tardif ».
Plusieurs outils vont permettre de définir les seuils :
l’observation, à partir des données recueillies dans ESPARR, de la répartition
de la population en fonction du délai avant la reprise du travail pour chaque
score MAIS,
la comparaison de la Classification AIS utilisée dans l’étude et du barème
indicatif utilisé dans le suivi des accidents du travail par les médecins-conseils
de la Sécurité Sociale,
une enquête menée auprès de médecins-conseils et médecins du travail, reflet
de leur expérience dans les situations de reprise du travail.
5.3.1 Observation ESPARR
(Cf. Annexe 2)
L’objectif de cette partie est de définir la variable d’intérêt de retour « tardif » au
travail permettant de discriminer les personnes ayant une durée « normale » d’arrêt de travail
des personnes ayant un délai avant la reprise du travail trop important.
Pour qualifier le retour au travail, nous avons utilisé la durée d’arrêt de travail calculée
à partir de la date de l’accident et de la date de reprise renseignée à 6 mois et/ou 1 an.
Pour chaque MAIS, nous avons observé, sur des histogrammes, la répartition des
accidentés en fonction du délai avant leur reprise du travail : les durées d’arrêt de travail sont
très différentes d’un sujet à l’autre. La gravité n’est pas le seul élément à pouvoir expliquer
cette disparité ; ceci est d’autant plus vrai que l’arrêt est prolongé. Ainsi pour chaque score de
gravité, nous avons retenu le troisième quartile de la durée pour chaque niveau de MAIS
comme valeur « seuil » au-delà de laquelle les accidentés se retrouvent en situation de retour
« tardif » au travail.
- 18 -
Tableau 2: Répartition de la population ESPARR selon les délais avant la reprise du travail pour chaque
score MAIS.
Effectifs
Moyenne (jours)
Médiane (jours)
3ème quartile
(jours)
MAIS 1
183
46
19
42
MAIS 2
113
90
61
108
MAIS 3
88
167
131
225
MAIS 4-5
22
127
70
187
En raison des petits effectifs, les blessés présentant une lésion MAIS 4 ou 5 ont été
regroupés. Pour les personnes du groupe MAIS 3, la valeur du troisième quartile est
supérieure à celle des blessés MAIS 4 et 5, nous retiendrons donc, pour ce score de gravité,
comme valeur seuil celle de la médiane soit 131 jours.
Les valeurs retenues pour classer les sujets en situation de retour « tardif » ou
« normal » au travail sont :
MAIS 1
= 42 jours (1,4 mois)
MAIS 2
= 108 jours (3,6 mois)
MAIS 3
= 131 jours (4,4 mois)
MAIS 4-5 = 187 jours (6,2 mois)
Afin de valider ce choix arbitraire, nous avons comparé ces valeurs à celle d’un outil
construit et utilisé par les médecins-conseils de la Sécurité Sociale et d’une enquête menée
auprès de médecins.
5.3.2 Référentiel en accident du travail de la Sécurité Sociale
Dans le cadre du contrôle et de la gestion des arrêts de travail en accident du travail, la
Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) utilise un outil mis à jour en Juin 2004
4
intitulé : « Contrôle et suivi des arrêts de travail en accident du travail », inspiré de barèmes
utilisés en droit commun et d’études effectuées par les médecins-conseils de la Sécurité
Sociale.
- 19 -
Ce référentiel indicatif de suivi médicalisé de l’arrêt de travail des victimes
d’accidents du travail est un outil d’aide à la décision pour les médecins-conseils. Il propose
une date pertinente pour assurer le contrôle et le suivi des arrêts de travail en fonction de la
lésion déclarée. Il a pour but d’harmoniser et d’optimiser les mesures du suivi des arrêts de
travail. Cette gestion a également pour objectif de mettre en œuvre les mesures permettant
d’éviter la désinsertion professionnelle.
Le référentiel de la Sécurité Sociale est bâti de la façon suivante : il met en regard les
affections les plus souvent rencontrées en accidents du travail organisées par ordre
anatomique puis alphabétique (les lésions générales, du crâne et de la face, du rachis et de la
moelle épinière, du membre supérieur, du membre inférieur, du thorax, de l’abdomen, de
l’appareil génito-urinaire) et l’échéance à laquelle le dossier doit être traité par le médecinconseil allant de 3 semaines pour les problèmes du rachis jusqu’à un an maximum, date à
laquelle tout assuré bénéficiera d’un bilan socioprofessionnel. Il regroupe 205 affections
spécifiques des accidents du travail. Il n’est pas exhaustif et non opposable aux prescripteurs
et aux victimes.
Dans l’échelle AIS, l’organisation est similaire : les lésions sont également classées
par ordre anatomique (9 régions : tête, face, cou, thorax, abdomen et contenu pelvien, colonne
vertébrale, membre supérieur, membre inférieur et lésions externes) ; en regard est indiqué le
code AIS.
Les durées d’arrêt de travail attribuées dans la circulaire et celles fixées à partir des
données d’ESPARR sont comparées dans le tableau 3. Pour cela, les lésions répertoriées dans
le référentiel de la Sécurité Sociale ont été classées par niveau de gravité selon la
Classification AIS. Pour chacun des 4 groupes constitués, la moyenne des durées d’arrêt de
travail autorisées par le médecin-conseil est calculée.
Tableau 3: Comparaison des seuils de l’étude "ESPARR" et de la CPAM, en jours
Seuil ESPARR
Seuil CPAM
MAIS 1
42
64
MAIS 2
108
90
MAIS 3
131
172
MAIS 4-5
187
310
- 20 -
Les durées d’arrêt de travail autorisées par la sécurité sociale sont globalement plus
élevées. Les écarts observés s’expliquent par un biais de sélection. En effet les deux outils ne
s’adressent pas au même type d’utilisateurs et ciblent des populations différentes.
Cent quarante quatre lésions répertoriées par la circulaire CPAM ont un équivalent
dans la Classification de l’AIS : 87 ont une durée d’arrêt de travail similaire.
Exemples :
Contusion : à convoquer immédiatement (au plus tard à 60 jours) = lésion AIS
1 (soit 42 jours d’arrêt).
Fracture-disjonction pubienne simple : à convoquer à 90 jours d’arrêt selon le
barème = lésion AIS 2 (soit 108 jours d’arrêt).
Luxation acromio-claviculaire : à convoquer à 80 jours d’arrêt selon le
barème = lésion AIS 2 (soit 108 jours d’arrêt).
Rupture musculaire du biceps : à convoquer à 90 jours d’arrêt
selon le
barème = lésion AIS 2 (soit 108 jours d’arrêt).
Amputation du pied : à convoquer à 120 jours d’arrêt selon le barème =
lésion AIS 3 (soit 131 jours d’arrêt).
Malgré ces divergences de points de vue, la comparaison que nous avons pu faire nous
conforte pour près de 60% des lésions dans le choix du 3° quartile comme valeur seuil au-delà
de laquelle le retour au travail est jugé « tardif ».
5.3.3 Enquête auprès de médecins du travail et de médecinsconseils
(Cf Annexe 3)
Dans la pratique quotidienne du médecin, il n’existe pas d’outil validé auquel se
référer pour déterminer une durée d’arrêt de travail en fonction d’une affection donnée.
Chaque situation est appréciée au cas par cas, dans le souci d’une prise en charge globale du
patient. Cependant, l’expérience donne à chacun une idée des durées d’arrêt de travail
raisonnables pour telle ou telle lésion. L’attitude des médecins est relativement homogène
malgré l’absence de tableau de référence.
- 21 -
5.3.3.1 Méthode
Une enquête destinée à des médecins confrontés quotidiennement à la problématique
de la reprise du travail est élaborée. L’objectif est de définir et de mieux comprendre le
processus de retour au travail à travers quatre questions.
Dans un premier temps, ils ont dû citer les facteurs et les lésions repérés dans le cadre
de leur pratique pouvant compliquer le retour au travail, deuxièmement, ils ont dû indiquer
une durée d’arrêt de travail au-delà de laquelle le retour au travail est souvent difficile et enfin
il leur a été demandé de fixer pour quatre groupes de lésions correspondant aux niveaux de
gravité MAIS 1 à 4 une durée d’arrêt de travail qui leur semblait justifiée. Ces groupes ont été
constitués à partir de la Classification lésionnelle internationale AIS et des lésions les plus
fréquemment retrouvées dans ESPARR.
5.3.3.2 Résultats
Trente médecins ont répondu au questionnaire: 19 médecins du travail et 11 médecins
conseils de la Sécurité Sociale. Les médecins du travail sont issus de services interentreprises
et de services autonomes relevant du secteur privé ou public.
Les différents éléments cités pouvant influencer le retour au travail sont nombreux.
Nous les avons regroupés en différentes catégories : les données personnelles, médicales,
psychologiques et professionnelles, et enfin le contexte médico-légal et socio-économique.
D’après ces médecins, les lésions pouvant être à l’origine d’une reprise du travail difficile,
sont celles touchant le rachis en particulier les entorses cervicales, le traumatisme crânien
simple compliqué d’un syndrome post commotionnel, un syndrome anxiodépressif, une
algodystrophie et des douleurs.
La durée d’arrêt de travail « critique » au-delà de laquelle la reprise est difficile est de
6 mois, il s’agit de la moyenne des valeurs recueillies.
Pour chacun des quatre groupes de lésions, la durée d’arrêt de travail qui semblait la
plus juste a été moyennée sur les 30 médecins et est portée dans le tableau 4 ci-dessous. Les
résultats sont comparés aux valeurs seuils fixées à partir des données ESPARR pour qualifier
le retour au travail.
- 22 -
Tableau 4: Comparaison des durées d’arrêt de travail de l’enquête auprès des médecins et de l’étude
ESPARR.
Résultats de l'enquête
Seuils ESPARR
jours
mois
jours
mois
AIS 1
46
1,5
42
1,4
AIS 2
96
3,2
98
3,3
AIS 3
151
5
131
4,4
AIS 4-5
198
6,6
213
6,3
Les durées d’arrêt de travail annoncées par les médecins-conseils sont supérieures à
celles des médecins du travail (figure 1). L’évaluation des médecins-conseils de Sécurité
Sociale aboutit à des durées supérieures, essentiellement pour les pathologies les plus graves,
par rapport à celle des autres médecins. Ceci s’explique par le fait qu’il s’agit des cas souvent
les plus lourds vus alors par les médecins-conseils en expertise Sécurité Sociale, ce qui
entraîne une approche un peu biaisée de la question.
300
durée en jours
250
Services
interentreprises
200
Services autonomes
150
Sécurité Sociale
100
50
0
MAIS 1
MAIS 2
MAIS 3 MAIS 4-5
Score de gravité
Figure 1: Comparaison, selon le score MAIS, des durées d'arrêt de travail pour chaque type de service
dont sont issus les médecins.
Les résultats de cette enquête auprès de médecins du travail et de médecins conseil
sont tout à fait superposables aux valeurs initiales fixées pour chaque MAIS selon les données
recueillies dans l’étude ESPARR.
- 23 -
5.3.4 Conclusion de cette première étape
Ces deux sources différentes nous ont permis de valider le choix arbitraire du
troisième quartile comme valeur seuil au-delà de laquelle la reprise du travail est jugée
« tardive ». Elles ont également apporté des précisions sur l’approche et les interrogations des
médecins sur la question du retour au travail.
- 24 -
5.4
Définition de la population d’étude de la thèse
Elle regroupe les personnes de 16 à 65 ans, en âge de travailler au moment de
l’accident, travaillant à l’inclusion ou considérées comme tel.
Sont exclues de la cohorte initiale (n=1373) les personnes trop jeunes pour travailler
(n=261, 19%) et une partie de celles ne travaillant pas au moment de l’accident (n=215, 16%).
Cette dernière catégorie rassemble les étudiants et les lycéens, les femmes au foyer, les
personnes retraitées ou en préretraite, les personnes en longue maladie ou en invalidité.
L’effectif de la population cible est de 893 personnes soit 65% des individus de la
cohorte. Elle rassemble les personnes occupant un emploi au moment de l’accident (n=764)
mais également celles en formation, en recherche d’emploi, en congé parental et les étudiants
en alternance (n=129). Cent quatre vingt quatre personnes, soit 1 personne sur 4, sont perdues
de vue après la phase d’inclusion.
Parmi les 709 « répondants » : 400 ont répondu aux deux questionnaires à 6 mois et à
1 an, 40 uniquement à 6 mois et 269 uniquement à 1 an.
L’objectif est de répartir cet effectif en deux groupes : les personnes avec un retour
« normal » et celles avec un retour « tardif » au travail. Pour cela, nous nous sommes appuyés
sur l’arrêt de travail et sa durée, calculée à partir de la date de l’accident et de celle de la
reprise du travail renseignée sur les questionnaires à 6 mois et à 1 an, confrontée aux valeurs
seuil fixées pour qualifier le retour au travail.
Les personnes présentant une situation de retour « normal » au travail sont :
Celles travaillant à l’inclusion n’ayant pas eu besoin d’arrêt de travail (n=113)
Celles travaillant à l’inclusion avec une durée d’arrêt de travail inférieure aux
seuils fixés (n=289).
- 25 -
Les personnes présentant une situation de retour « tardif » au travail sont :
Celles travaillant à l’inclusion :
avec une durée d’arrêt de travail supérieure aux valeurs seuils (n=120),
n’ayant pas repris leur travail à 1 an (n=23),
avec une lésion MAIS 1, 2 ou 3 n’ayant pas repris leur travail à 6 mois
(n=36).
Celles ne travaillant ni à l’inclusion ni à 1 an (n=52).
La population étudiée regroupe donc 633 personnes : 231 en situation de retour
« tardif » au travail et 402 en situation de retour « normal » au travail.
Soixante seize blessés (10,1%) ont des données manquantes sur une ou des variables
nécessaires à leur affectation dans un des deux groupes : ils sont donc exclus de l’analyse.
Il s’agit des :
39 personnes ne travaillant pas lors de l’accident mais nous signalant à un an
qu’elles ont un emploi : le questionnaire dans ce cas ne permettait pas d’avoir
la date de début du travail ; par ailleurs, même si le délai entre l’accident et le
début du travail dépassait le délai seuil, il pouvait s’agir d’une autre raison que
l’accident (par exemple, fin d’un congé parental).
10 personnes ne travaillant pas lors de l’accident et n’ayant donné aucune
information sur un début de travail ou non depuis l’accident.
17 personnes ayant eu un arrêt de travail mais qui ne nous ont pas donné
d’information sur une reprise ou non.
10 personnes avec un score de gravité MAIS supérieur ou égal à 3 qui ne nous
ont répondu qu’à six mois et qui n’avaient pas repris leur travail à ce moment
là.
- 26 -
Population à l’inclusion, N=1373
Population hors d’âge de travailler, N=261
Population en âge de travailler (16-64 ans)
N=1112
Ne travaille pas au moment
de l’accident (T0), N=215
Manquant, N=4
Population CIBLE, N=893
(100%)
Travaille à l’inclusion, N=764 (86%)
Considérés comme travaillant à l’inclusion (étudiants en
alternance, chômeurs, personnes en congé parental),
N=129 (14%)
Perdus de vue
N=184 (21%)
Répondants, N=709 (79%)
A 6 mois, N=40
A 6 mois et 1 an, N=400
A 1 an, N=269
Ne travaille pas à T0,
N=101 (11%)
Travaille à T0, N=608 (68%)
Travaille à 1 an, N=39
Avec arrêt de travail, N=495 (55%)
Sans arrêt de travail, N=113
(13%)
Délai de reprise inconnu, N=17
Pas de reprise du travail à 1 an,
N=23
Ne travaille pas à 1 an,
N=52
Pas d’information, N=10
Retour tardif au travail, N=120
Délai avant la reprise connu,
N=409
Retour normal au travail,
N=289
MAIS < ou = à 3, N=36
Délai inconnu, pas de reprise à 6 mois,
N=46
MAIS >3, N=10
Retour tardif au travail
Retour normal au travail
=> N=231 (26%)
=> N=402 (45%)
Figure 9 : Organigramme : de la population à l’inclusion d’ESPARR à notre population d’étude.
- 27 -
5.5
Les variables utilisées
5.5.1 La mesure du syndrome de stress post-traumatique
(Cf. Annexe 12)
La mesure des troubles psychologiques à la suite d’un accident est essentielle ; ces
derniers sont responsables de symptômes invalidants pour la personne et son entourage.
La Posttraumatic Check-list Scale (PCLS) est un instrument créé dans le but de
mesurer les syndromes qui découlent des désordres post-traumatiques chez des individus
ayant subi un événement traumatisant. Il est l’un des rares instruments auto-administrés
mesurant ces troubles. C’est un outil de dépistage et de suivi.
Il s’agit d’un auto-questionnaire validé et traduit en français en 1996 qui bénéficie
d’une bonne évaluation 70 71. Il a été administré dans le questionnaire à 6 mois et permet ainsi
d’être en accord avec le critère de durée qui le définit selon le DSM IV
28
. En effet, un
syndrome de stress post-traumatique n’est retenu que si les symptômes persistent pendant au
moins un mois après l’évènement traumatisant.
Trois domaines de syndromes définis par le DSM IV sont mesurés par l’instrument,
soit : les syndromes de réexpérience; les syndromes d’évitement; les syndromes
d’hypervigilance. Dix-sept items composent l’inventaire, gradués de 1 (pas du tout) à 5
(extrêmement). Les participants graduent leurs symptômes en se basant sur les quelques mois
précédant la passation du questionnaire. Un syndrome de stress post-traumatique est
communément jugé présent pour un score total supérieur ou égal à 44.
- 28 -
5.5.2 Le syndrome post-commotionnel
Au cours des jours suivant un traumatisme crânien même léger, les individus
présentent généralement des symptômes physiques, affectifs et cognitifs. Chez certains
individus, ils persistent dans le temps. Au-delà de 3 mois, les patients ont développé un
syndrome post-commotionnel chronique 72.
Les critères diagnostiques utilisés dans l’étude reposent sur ceux définis par le DSMIV. Le diagnostic est retenu lorsque le patient présente:
un antécédent de traumatisme crânien
au moins 3 des symptômes suivants :
fatigabilité
troubles du sommeil
céphalées
vertiges ou étourdissements et/ou troubles sensoriels (intolérance au
bruit et à la lumière)
troubles de la mémoire et/ou de l’attention
irritabilité ou agressivité en réponse à des provocations minimes ou en
l’absence de provocation
anxiété, dépression ou labilité thymique
modifications de la personnalité
apathie et manque de spontanéité.
Le syndrome post-commotionnel est recherché dans le questionnaire à 1 an après
l’accident.
Une variable dichotomique est créée à partir des données du questionnaire et évalue la
présence ou non d’un syndrome post-commotionnel.
- 29 -
5.5.3 L’évaluation des douleurs
Plusieurs critères sont abordés dans les questionnaires à 6 mois et à 1 an après
l’accident:
la persistance ou non de douleurs,
le type de douleurs : permanentes, spontanées ou provoquées dans certaines
circonstances,
la prise d’un traitement antalgique,
l’intensité de la douleur évaluée à l’aide d’une échelle visuelle analogique.
Cette échelle d’autoévaluation est sensible, reproductible, fiable et validée dans les
situations de douleurs aiguës ou chroniques. Une extrémité correspond à « pas de douleur » et
l’autre à la « douleur maximale imaginable ». Elle mesure 60 mm et est graduée de la gauche
vers la droite (8 lettres allant de A à H).
Pour l’analyse statistique, 3 groupes d’intensité de douleur sont définis:
A+B+C : faible
D+E
: moyenne
F+G+H : forte
5.5.4 Sélection des variables pertinentes pour l’étude
(Cf. Annexe 5)
Un grand nombre d’informations est issu des cahiers d’entretien à l’inclusion, à 6 mois
et 1 an. Afin de travailler sur des variables concernant la population sélectionnée susceptibles
d’influencer le retour au travail, une sélection préalable des données a été réalisée. Le choix a
pu être orienté par des données de la littérature et les observations de l’enquête réalisée auprès
des médecins.
Les critères retenus et testés appartiennent aux catégories suivantes :
des
caractéristiques
sociodémographiques
des
personnes
accidentées :
familiales, personnelles et professionnelles,
des renseignements médicaux antérieurs à l’accident, liés à l’accident : à la
prise en charge initiale, à 6 mois et à 1 an,
des données de l’accident : les facteurs de risque, la catégorie et la nature de
l’accident, le type de véhicule, la responsabilité…
- 30 -
les répercussions de l’accident sur le plan de la vie affective, professionnelle et
financière.
(Cf. Annexe 4)
Remarques
Certaines variables telles que les facteurs de risque de l’accident ont été
recueillies spécifiquement pour les conducteurs de véhicules motorisés
accidentés. Elles feront l’objet uniquement d’une analyse univariée. Elles ne
seront pas utilisées en analyse multivariée car il y aurait trop de données
manquantes.
Dans notre étude, un polyblessé est une victime ayant plusieurs lésions par
territoire anatomique distinct, de gravité supérieure ou égale à AIS 2.
L’influence de la stabilité de l’emploi sur le retour au travail a pu être étudiée
en répartissant la population en 3 catégories à partir des données recueillies sur
le statut professionnel :
Stable = Salariés de l’Etat ou des collectivités locales et personnes en
contrat à durée indéterminée.
Instable =Salariés en contrat à durée déterminée, contractuels de la
fonction publique, personnes en milieu protégé et autres.
Autres = Stagiaires, indépendants et « Ne sait pas ».
- 31 -
5.6
Méthode statistique
Ce travail est principalement axé sur les données en amont de la reprise, soit au
moment de l’accident et à la phase post-accidentelle.
Les conditions de reprise (aménagement de poste, reclassement professionnel...) feront
l’objet d’une analyse descriptive uniquement.
Une première étape descriptive permet de caractériser la population et de comparer les
proportions selon le retour au travail au moyen du test du « chi-deux ».
Une étape explicative est débutée par une analyse univariée pour mettre en évidence
les facteurs de risque d’un retour « tardif » au travail. La variable dépendante est le « retour
tardif au travail ».
Une analyse multivariée est ensuite effectuée. Les déterminants associés à un retour
« tardif » au travail sont étudiés par des modèles de régression logistique. Trois stratégies de
modélisation multivariée sont menées indépendamment afin d’étudier respectivement les
variables recueillies à l’inclusion et qui font suite directe de l’accident, les variables
recueillies lors du questionnaire 6 mois et enfin les variables issues des deux questionnaires.
Pour chaque modélisation, les variables qui présentent une association avec la variable
d’intérêt (p-value<0,10) sont sélectionnées. La stratégie de modélisation est de type
« descendante » et les variables sont enlevées si leur association n’est pas significative
(p>0,05).
Le seuil de significativité pour les tests est 5%.
Le logiciel SPSS pour Windows, version16.0 et la procédure surveylogistic du logiciel
SAS 9.1 est utilisée du fait du plan de sondage de la cohorte ESPARR (stratification selon la
gravité en deux classes MAIS<=2 et MAIS 3+).
- 32 -
6. RESULTATS
6.1
Étape descriptive
6.1.1 Description générale de la population d’étude
Elle est constituée des 633 personnes ayant répondu aux questionnaires à 6 mois et/ ou
à 1 an et pour lesquelles nous avions toutes les données nécessaires pour qualifier le retour au
travail de « tardif » ou « normal ».
6.1.1.1 Données sociodémographiques
Deux tiers sont des hommes (412/633). La population est jeune : 55% ont moins de 34
ans (n=350). L’âge moyen est de 34 ans, la médiane est à 33 ans.
La répartition des classes d’âges est différente selon le sexe : les hommes sont plus
jeunes : 26% des hommes appartiennent aux 16-24 ans contre 20% des femmes qui elles sont
sensiblement plus nombreuses dans les classes des 35-44 ans et des plus de 45 ans
(respectivement 27% versus 23% et 23% versus 20%). Il existe un pic dans les deux sexes
chez les 25-34 ans.
L’âge moyen chez les femmes est de 35,5 ans et de 33,6 ans pour les hommes, la
différence est non significative.
35
30
25
16-24 ans
25-34 ans
15
35-44 ans
%
20
Plus de 45 ans
10
5
0
Hommes
Femmes
Figure 2: Répartition des classes d'âge de la population étudiée selon le sexe.
- 33 -
Concernant le statut marital, près de la moitié de la population concernée vit en
couple, 41% sont célibataires et les 12% restant sont séparés ou veufs.
Tableau 5: Données sociodémographiques de la population étudiée.
n
%
Hommes
412
65,1
Femmes
221
34,9
16-24 ans
152
24
25-34 ans
198
31,3
35-44 ans
152
24
Plus de 45 ans
131
20,7
Célibataire
261
41,2
Marié
298
47,1
Divorcé
74
11,7
Sexe
Classe d'âge
Situation familiale
Le niveau d’étude global est bas : 52% ont une qualification inférieure au bac. Vingt
neuf pour cent ont fait des études supérieures.
La catégorie professionnelle la plus représentée est celle des employés : ils
représentent presque la moitié de la population de l’étude.
Tableau 6: Qualification et situation professionnelle de la population étudiée.
n
%
Supérieur au baccalauréat
185
29,2
Equivalent au baccalauréat
120
19
Inférieur au baccalauréat
328
51,8
Niveau d'études
CSP #
Agriculteur, Artisan, Commerçant et Chef d'entreprise
40
6,3
Cadre et profession intellectuelle supérieure
83
13,2
Profession intermédiaire
64
10,2
Employé
306
48,6
Ouvrier
111
17,6
Alternance
26
4,1
# cette variable présente des données manquantes
- 34 -
6.1.1.2 L’accident
La majorité des accidentés effectue un trajet en quatre roues le jour de l’accident, 32%
en deux roues motorisées et les 21% restant se répartissent entre les vélos et les piétons.
Quarante deux pour cent des déplacements sont d’ordre professionnel soit des trajets
domicile-travail (224/265) soit des déplacements dans le cadre de missions (41/265). Les
cinquante huit pour cent restants sont d’ordre personnel, parmi lesquels 7% (n=65) ont eu
lieu lors de retours de soirée.
Soixante dix pour cent sont survenus le jour, 24% la nuit et 6% entre « chien et loup ».
Tableau 7: Caractéristiques de l'accident dans la population étudiée.
n
%
Type d'usager
4 roues
299
47,2
2 roues motorisées
201
31,8
Vélo
67
10,6
Piéton
66
10,4
Professionnel
265
41,9
Personnel
367
58,1
Trajet privé
367
58,1
Trajet domicile-travail
224
35,4
Mission
41
6,5
De jour
442
70,1
De nuit
153
24,2
Entre « chien et loup »
36
5,7
Motif de déplacement
Type de trajet
Moment de la journée
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au
nombre total.
Quatre cent quatre vingt quinze accidentés, soit 78% de la population étudiée, ont
bénéficié d’un arrêt de travail. La moyenne des durées des arrêts de travail est de 93,6 jours,
la médiane est à 43 jours.
- 35 -
6.1.1.3 La gravité des lésions
Les lésions les moins graves restent les plus fréquentes : 70% ont un niveau de gravité
MAIS 1 ou 2.
Dix pour cent ont un score ISS supérieur à 16, ils sont considérés, dans la littérature
comme des blessés graves.
Tableau 8: Gravité des lésions de la population étudiée.
n
%
1
284
44,9
2
157
24,9
3
153
24,2
4-5
38
6
Inférieur ou égal à 8
426
67,3
compris entre 9 et 15
144
22,8
Supérieur ou égal à 16
63
9,9
MAIS
ISS
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au
nombre total.
- 36 -
6.1.2 Description et comparaison de la population d’étude selon
le retour au travail
Un accidenté sur trois (231/633) se trouve en situation de reprise « tardive » du travail.
Il existe plusieurs situations possibles : les personnes qui ont repris le travail mais après un
arrêt dont la durée est supérieure aux seuils fixés, celles qui n’ont pas repris à 6 mois et qui
présentent une lésion de gravité inférieure ou égale à 3 et enfin les personnes qui ne travaillent
toujours pas à 1 an.
6.1.2.1 Description des données recueillies à l’inclusion
Données sociodémographiques
Plus de 65% (412/633) de la population concernée sont des hommes, le sexe ratio est
de 2,1 chez les personnes en retour « tardif » au travail et de 1,7 dans l’autre groupe. La
différence de répartition n’est cependant pas significative.
80
70
68,4
63,2
Pourcentages
60
50
36,8
40
31,6
Retour "tardif"
Retour "normal"
30
20
10
0
Hommes
Femmes
Figure 3:Comparaison du retour au travail selon le sexe dans la population étudiée.
La population est jeune ; l’âge moyen est de 34 ans. Les personnes de plus de 45 ans
sont plus représentées dans le groupe des retours « tardifs » au travail : 25% versus 18% ; la
tendance s’inverse pour la classe des 25-34 ans qui retournent plus rapidement au travail, la
valeur de p n’est pas significative.
- 37 -
35,0
30,0
Pourcentages
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
16-24 ans
25-34 ans
35-44 ans
Retour "tardif"
Retour "normal"
Plus de 45 ans
Figure 4: Répartition de la population étudiée selon les classes d'âges et le statut de retour au travail.
Tableau 9 : Répartition de la population étudiée par sexe et par classes d’âge selon le retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Hommes
158
68,4
254
63,2
Femmes
73
31,6
148
36,8
16-24 ans
56
24,3
96
23,9
25-34 ans
65
28,1
133
33,1
35-44 ans
52
22,5
100
24,9
Plus de 45 ans
58
25,1
73
18,1
Sexe
Classe d'âges
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
La répartition du statut marital selon le retour au travail dans la population concernée
ne met pas en évidence de différence significative. Toutefois, les personnes divorcées sont
plus souvent associées à un retour « tardif » au travail : 14% versus 10% ; les célibataires,
eux, sont plus nombreux dans le groupe du retour « normal » au travail.
- 38 -
Les personnes avec enfant(s) ont un retour au travail plutôt « tardif »: 48% versus
40%, la valeur de « p » est non significative.
Le fait d’associer les deux variables : le statut marital et la présence d’enfant(s) au
domicile montre la même différence : les personnes seules avec enfant(s) et les couples avec
enfant(s) sont plus souvent en situation de retour « tardif » au travail. La tendance s’inverse
pour les personnes célibataires sans enfant. Les différences observées ne sont pas
significatives.
Tableau 10 : Situation familiale de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Célibataire
89
38,5
172
42,8
Marié
110
47,6
188
46,8
Divorcé
32
13,9
42
10,4
Non
120
52
239
59,5
Oui
111
48
163
40,5
Situation familiale
Présence d'enfant(s) au domicile
Situation familiale avec présence d'enfant(s) au domicile
Seul sans enfant
77
33,3
155
38,5
Seul avec enfant(s)
44
19,1
59
14,7
Couple sans enfant
43
18,6
84
20,9
Couple avec enfant(s)
67
29
104
25,9
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Dans les évènements vécus au cours de l’année précédant l’accident, seules la perte
d’un emploi ou la présence de difficultés financières survenues dans les 12 derniers mois sont
significativement associées à un retour « tardif » au travail.
Le fait d’avoir vécu une naissance ou un déménagement dans l’année précédant
l’accident semble favoriser le retour au travail, alors que le fait d’avoir été hospitalisé et
d’avoir eu un décès chez un proche provoque l’effet inverse. Toutefois ces différences sont
non significatives.
- 39 -
Tableau 11: Evènements vécus par la population étudiée dans l’année précédant l’accident et retour au
travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Non
206
89,2
353
87,8
Oui
25
10,8
49
12,2
Non
216
93,5
376
93,5
Oui
15
6,5
26
6,5
Non
187
80,9
308
76,6
Oui
44
19,1
94
23,4
Non
189
81,8
348
86,6
Oui
42
18,2
54
13,4
Non
176
76,5
316
78,6
Oui
54
23,5
86
21,4
Non
204
88,3
381
94,8
Oui
27
11,7
21
5,2
Non
180
78,3
339
84,5
Oui
50
21,7
62
15,5
Non
206
89,2
357
88,8
Oui
25
10,8
45
11,2
Non
217
93,9
378
94,3
Oui
14
6,1
23
5,7
Naissance
Divorce
Déménagement
Hospitalisation
Décès
Perte d'emploi *
Difficultés financières *
Rupture affective
Echec
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Il n’existe pas de différences significatives dans les deux groupes pour les variables
concernant les projets pour l’année à venir.
- 40 -
Tableau 12: Projets pour l'année à venir de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Non
175
75,8
294
73,1
Oui
45
19,5
94
23,4
Ne sait pas
11
4,7
14
3,5
Non
169
73,2
294
73,1
Oui
55
23,8
92
22,9
Ne sait pas
7
3
16
4
Non
171
74
299
74,4
Oui
52
22,5
93
23,1
Ne sait pas
8
3,5
10
2,5
Non
219
94,8
383
95,3
Oui
12
5,2
19
4,7
Déménagement futur
Changement professionnel futur
Voyage futur
Changement de situation familiale future
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Le mode de vie des accidentés n’influence pas le retour au travail. Vivre en
appartement ou pratiquer un sport est toutefois plus fréquent dans le groupe de retour
« normal » au travail.
Tableau 13: Mode de vie de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Propriétaire
102
45,1
187
47,7
Locataire
124
54,9
205
52,3
Maison particulière
89
39
138
34,5
Appartement
139
61
262
65,5
Non
117
50,9
184
46
Oui
113
49,1
216
54
Non
196
85,2
341
85,2
Oui
34
14,8
59
14,8
Propriétaire
Type de logement
Pratique sport
Pratique art
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
- 41 -
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Caractéristiques professionnelles
Les accidentés de la population étudiée ont majoritairement un faible niveau d’études:
plus d’une personne sur deux est peu qualifiées: elle a le diplôme national du Brevet, le
Baccalauréat, un CAP ou un BEP. Cette population est associée de manière significative à un
retour au travail « tardif » : 61% versus 46%. A l’inverse, un niveau d’études élevé est en
faveur d’un retour « normal » au travail.
La répartition de la population étudiée selon les catégories socioprofessionnelles ne
montre pas de différence significative face au retour au travail. La catégorie la plus
représentée est celle des employés : une personne sur deux. Les ouvriers sont plus nombreux
chez les personnes en retour « tardif » au travail : 24% versus 14%. Le fait d’appartenir aux
catégories des cadres, des professions intellectuelles supérieures et des professions
intermédiaires est plus fréquemment représenté dans les situations de retour « normal » au
travail.
5%
Agriculteurs, Artisans,
commerçants et chefs
d'entreprise
6%
Cadres et professions
intellectuelles
supérieures
12%
17%
10%
Professions
intermédiaires
Employés
Ouvriers
50%
En alternance
Figure 5: Répartition de la population d’étude par catégorie socioprofessionnelle.
- 42 -
L’étude du statut professionnel montre que les salariés de l’Etat sont plus souvent
associés à retour « normal » au travail, la tendance s’inverse pour ceux du secteur privé. Les
différences observées ne sont pas significatives. La stabilité de l’emploi est également
indépendante du retour au travail.
11%
20%
Public
7%
Privée
Indépendant
Autre
62%
Figure 6: Répartition de la population étudiée selon le statut professionnel.
Quatre vingt douze pour cent des personnes étudiées travaillent à l’inclusion
(n=581/633). Les personnes restantes sont celles au chômage, en formation, en alternance ou
en congé parental. Elles sont toutes en situation de retour « tardif » au travail. Le fait donc de
ne pas travailler au moment de l’accident est une situation associée à un retour « tardif » au
travail.
- 43 -
Tableau 14: Caractéristiques professionnelles de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Supérieur au baccalauréat
48
20,8
137
34,1
Equivalent au baccalauréat
41
17,7
79
19,6
Inférieur au baccalauréat
142
61,5
186
46,3
Agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d'entreprise
13
5,7
27
6,7
Cadres et profession intellectuelle supérieure
23
10,1
60
14,9
Profession intermédiaire
17
7,5
47
11,7
Employé
112
49,1
194
48,3
Ouvrier
54
23,7
57
14,2
Alternance
9
3,9
17
4,2
Public
29
16,3
82
21,2
Niveau d'études **
CSP
Statut professionnel
Privée
115
64,6
238
61,5
Indépendant
12
6,7
28
7,2
Autre
22
12,4
39
10,1
Stable
129
72,5
277
71,6
Instable
23
12,9
56
14,5
Autre
26
14,6
54
13,9
Non
52
22,5
0
0
Oui
179
77,5
402
100
Stabilité de l'emploi
Travaille à l'Inclusion
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Nature de l’accident
L’appartenance à un type d’usager particulier ne montre pas de différence significative
entre les deux groupes. Il apparaît toutefois que les deux roues motorisées et les piétons sont
plus représentés chez les retours « tardifs » au travail soit respectivement 35 % versus 30% et
12,5% versus 9% ; la tendance est inversée chez les cyclistes : 12,5% ont un retour « normal »
au travail et 7% ont un retour « tardif ».
Le fait que l’accident survienne dans le cadre d’une mission professionnelle (7%),
d’un trajet domicile-travail (35%) ou d’un déplacement d’ordre privé (58%) n’influence pas le
retour au travail.
- 44 -
La présence d’un antagoniste ou d’une autre victime est plus présente dans les
situations de retour « tardif » au travail, cette différence est non significative.
Les personnes accidentées à la tombée de la nuit ou de nuit sont plus souvent en
situation de retour « tardif » au travail : 34% versus 28%, cet écart n’est pas significatif.
Tableau 15: Caractéristiques de l'accident dans la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
4 roues
104
45
195
48,5
2 roues motorisées
81
35,1
120
29,8
Vélo
17
7,4
50
12,5
Piéton
29
12,5
37
9,2
Trajet privé
134
58,3
233
58
Trajet « domicile travail »
82
35,6
142
35,3
Mission
14
6,1
27
6,7
Jour
152
66,1
290
72,3
Nuit, « Entre chien et loup »
78
33,9
111
27,7
Non
183
79,6
328
81,8
Oui
47
20,4
73
18,2
Aucun, fixe
64
28,4
144
36,7
Mouvement
155
68,9
241
61,5
Piéton, bicyclette, roller,…
6
2,7
7
1,8
Type d'usager
Type de trajet
Moment de la journée
Autre victime
Antagoniste
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Données médicales
Les personnes ayant un antécédent médical quel qu’il soit ont tendance à avoir un
retour au travail « tardif » : 27% versus 23%. Chaque antécédent étudié individuellement ne
montre pas de différence significative entre les deux groupes.
Les troubles du sommeil, un suivi psychologique avant l’accident ainsi
qu’une
incapacité temporaire au cours des 12 derniers mois n’influencent en rien le retour au travail.
- 45 -
Tableau 16: Données médicales antérieures à l’accident de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Non
169
73,2
310
77,1
Oui
62
26,8
92
22,9
Non
201
90,9
369
91,8
Oui
21
9,1
33
8,2
Non
217
93,9
377
93,8
Oui
14
6,1
25
6,2
Non
118
51,1
204
50,8
Oui
113
48,9
198
49,2
Non
221
96,1
393
97,8
Oui
9
3,9
9
2,2
Non
220
95,2
384
95,5
Oui
11
4,8
18
4,5
Non
219
94,8
383
95,3
Oui
12
5,2
19
4,7
Non
203
87,9
360
89,6
Oui
28
12,1
42
10,4
Antécédent médical
Maladie cardio-vasculaire
Maladie respiratoire
Maladie neurosensorielle
Trouble du rythme cardiaque
Hypertension artérielle
Asthme
Migraineux
Incapacité temporaire au cours des 12 derniers mois avant l'accident
Non
187
81,3
334
83,5
Oui
43
18,7
66
16,5
Non
182
79,1
320
80
Oui
48
20,9
80
20
Non
222
96,1
383
95,5
Oui
9
3,9
18
4,5
Troubles du sommeil
Suivi psychologique
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
L’ISS calculé à partir du score AIS est significativement associé à un retour « tardif »
au travail : plus il est élevé et plus la proportion des accidentés augmente dans le groupe des
- 46 -
retours « tardifs » au travail. En revanche, les personnes avec un score inférieur ou égal à 8
sont plus fréquemment en situation de retour « normal » au travail (75% versus 54%).
Le fait d’être polyblessé est significativement associé au retour « tardif » au travail.
Le fait d’avoir subi un traumatisme crânien est davantage retrouvé chez les personnes
en situation de retour « tardif » au travail. Cette différence est non significative.
La perte de connaissance est indépendante du retour au travail.
Tableau 17: Gravité des lésions de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
<=8
126
54,5
300
74,6
[9 - 15]
73
31,6
71
17,7
>=16
32
13,9
31
7,7
ISS ***
Nombre de traumatisme(s) côté au moins AIS 2, par zone distincte ***
0
72
31,2
220
54,7
1
96
41,6
114
28,4
>=2
63
27,2
68
16,9
Non
178
77,1
312
78,2
Oui
53
22,9
87
21,8
Non
119
51,5
252
62,7
Oui
112
48,5
150
37,3
Perte de connaissance
Traumatisme crânien
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Description des lésions
(cf. Annexe 6)
Extrémité céphalique
Les lésions de la tête de niveau de gravité AIS 1 ou 2 touchent près de 40% de la
population. Les personnes ayant une lésion de la tête cotée AIS 1 sont davantage représentées
dans la population des retours « tardifs » au travail, cette différence est significative. Pour le
reste des lésions, la répartition entre les deux populations est comparable. Les effectifs pour
chacune des lésions sont faibles.
- 47 -
Concernant les lésions de la face et cou (hors « coup du lapin »), les lésions
enregistrées sont de gravité légère à modérée (AIS 1 ou 2). Elles touchent une personne sur
trois. Ce type de lésion est indépendant du retour au travail.
Tableau 18: Lésions de l'extrémité céphalique de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
LESIONS
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Tête AIS 1 *
56
24,2
70
17,4
Tête AIS 2
43
18,6
75
18,7
Tête autre AIS 3
10
4,3
4
1
Tête crâne AIS 3
5
2,2
4
1
Tête autre AIS 4
5
2,2
12
3
Tête AIS 5
1
0,4
3
0,8
Tête AIS 4-5
6
2,6
12
3
Face AIS 1
38
16,5
63
15,7
Face AIS 2
14
6,1
15
3,7
Cou
21
9,1
42
10,4
Tête
Face
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Tronc
Vingt sept pour cent des blessés (n=172) présentent une lésion dans la région
thoracique. Les lésions de gravité AIS 3 sont davantage représentées chez les personnes ayant
un retour « tardif » au travail : 14% versus 6%. La différence est significative pour les lésions
du poumon cotées AIS 3. Les autres affections sont indépendantes du retour au travail.
Douze pour cent de la population présente un traumatisme abdominal. Les personnes
ayant une lésion AIS 2 (n=19) sont plus représentées chez les personnes ayant un retour
« tardif » au travail, la différence est significative. Les effectifs sont faibles. Il n’existe pas de
différences notables par ailleurs.
- 48 -
Tableau 19: Lésions du tronc de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
LESIONS
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Thorax AIS 1
31
13,4
46
11,4
Thorax AIS 2
9
3,9
13
3,2
Thorax autre AIS 3
16
6,9
16
4
Thorax poumon AIS 3 **
17
7,4
8
2
Thorax AIS 4-5
5
2,2
11
2,7
Abdomen AIS 1
12
5,2
26
6,5
Abdomen AIS 2 *
12
5,2
7
1,7
Abdomen AIS 3
8
3,5
9
2,2
Abdomen AIS 4
1
0,4
3
0,8
Thorax
Abdomen
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Colonne vertébrale
Les lésions de la colonne vertébrale concernent 44% des blessés. Le « coup du lapin »
(18% de la population, n=116) est plus représenté dans le groupe des personnes ayant un
retour « normal » au travail : 21% versus 14%. Une fracture de colonne (n=36, p<0,001) et les
atteintes du rachis en général (n=21, p<0,01) sont un facteur péjoratif quant à la reprise du
travail. Elles sont significativement associées à un retour « tardif » au travail.
- 49 -
Tableau 20: Lésions de la colonne vertébrale de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
LESIONS
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
« Coup du lapin » *
33
14,3
83
20,7
Etirement colonne thoracique
8
3,5
8
2
Etirement colonne lombaire
8
3,5
15
3,7
Colonne fracture vertèbre AIS 2
4
1,7
1
0,3
Colonne fracture thorax AIS 2 **
14
6,1
5
1,2
Colonne fracture lombaire AIS 2
3
1,3
6
1,5
Colonne fracture AIS 3
6
2,6
3
0,8
Colonne autre AIS 1
1
0,4
1
0,3
Colonne autre AIS 2
9
3,9
4
1
Colonne autre AIS 3
3
1,3
3
0,8
Colonne AIS 4-5
2
0,9
1
0,3
Colonne
Ensemble colonne fracture AIS 2-3-4-5 **
23
10
13
3,2
Ensemble colonne autre AIS 2-3-4-5 *
14
6,1
7
1,7
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Membres et lésions « externes »
Plus d’une personne sur deux présente une lésion du membre supérieur. Six pour cent
(n=38) présentent une contusion de l’épaule. La répartition entre les deux groupes est la
suivante : 8% sont en situation de retour « normal » au travail versus 2% en retour « tardif ».
Les fractures « ouvertes » ou de niveau de gravité AIS 3 sont un élément péjoratif pour la
reprise du travail. Les différences observées ci-dessus sont significatives.
Soixante deux pour cent de la population étudiée a une lésion du membre inférieur.
Une personne sur cinq présente une lésion cotée AIS 2, 11% une lésion AIS 3 : ces
deux niveaux de gravité (fractures ouvertes ou fermées, plaie majeure…) sont plus
représentées chez les personnes ayant un retour « tardif » au travail. La différence est
significative. Dix pour cent (n=62) ont une contusion simple, 6% située au niveau du genou.
Cette dernière est significativement associée à un retour « normal » au travail.
Les lésions « externes » sont essentiellement des lésions légères type dermabrasion ou
plaie. Elles sont pourtant plus présentes chez les personnes ayant des difficultés à retourner au
travail : 13.4% versus 8.7%, la valeur de p est non significative.
- 50 -
Tableau 21: Lésions des membres et lésions "externes" de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
LESIONS
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Contusion coude
7
3
15
3,7
Contusion épaule *
5
2,2
33
8,2
Membres supérieurs
Fracture clavicule
8
3,5
16
4
Fracture radius AIS 3
14
6,1
13
3,2
Fracture autre AIS 3 *
17
7,4
14
3,5
Autre AIS 1
38
16,5
62
15,4
Autre AIS 2
30
13
34
8,5
Ensemble fracture AIS 3 *
24
10,4
21
5,2
Contusion genou *
6
2,6
32
8
Contusion AIS 1
16
6,9
46
11,4
Tibia AIS 3
3
1,3
4
1
AIS 2 ***
69
29,9
50
12,4
Autre AIS 3 ***
44
19,1
18
4,5
Fémur AIS 3 ***
30
13
8
2
Ensemble AIS 3 ***
47
20,4
22
5,5
Externe
31
13,4
35
8,7
Membres inférieurs
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Les suites immédiates de l’accident
A la prise en charge initiale, 7% de la population est admise en service de réanimation,
12% en salle de déchoquage. 56% de la population étudiée est hospitalisée. Ces différentes
orientations médicales sont associées de manière significative au retour « tardif » au travail.
Le fait d’avoir subi une opération au cours de l’hospitalisation (161/267) augmente les
chances de rencontrer des difficultés dans la reprise du travail, la différence est significative.
- 51 -
Tableau 22: Données de la prise en charge médicale immédiate de la population étudiée suite à l’accident
et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Non
190
82,3
369
91,8
Oui
41
17,7
33
8,2
Non
209
90,5
378
94
Oui
22
9,5
24
6
Non
48
25,9
163
55,6
Oui
137
74,1
130
44,4
Déchoquage *
Réanimation *
Hospitalisation ***
Si hospitalisation, Opération ***
Non
32
24,1
68
53,1
Oui
101
75,9
60
46,9
Hospitalisation + Opération ***
Non
48
26,5
163
56
Hospitalisation uniquement
32
17,7
68
23,4
Les deux
101
55,8
60
20,6
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
6.1.2.2 Description des données recueillies à 6 MOIS
Une complication médicale survient chez 15% des blessés (49/277). Vingt deux pour
cent des personnes en retour « tardif » au travail contre seulement 9% de celles en retour
« normal » au travail, la différence est significative. La survenue d’une infection ou d’une
algodystrophie est associée de manière significative à un retour « tardif » au travail.
- 52 -
Tableau 23: Complications médicales survenue dans la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Non
110
77,5
167
90,8
Oui
32
22,5
17
9,2
Non
28
87,5
16
94,1
Oui
4
12,5
1
5,9
Non
28
87,5
15
88,2
Oui
4
12,5
2
11,8
Non
15
46,9
12
70,6
Oui
17
53,1
5
29,4
Complication **
Algodystrophie
Phlébite
Infection
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
A 6 mois, seulement 30% des accidentés considèrent avoir un état de santé
« totalement rentré dans l’ordre ». La grande majorité restante est celle avec un état de santé
non revenu à l’état antérieur, elle est plus représentée dans les situations de retour « tardif » au
travail. La tendance est la même pour celles qui présentent des séquelles liées à l’accident.
Les différences observées entre les deux groupes sont significatives.
Toutes les variables liées à la douleur sont associées de manière significative à un
retour « tardif » au travail.
La survenue d’un stress post-traumatique touche une personne sur cinq (n=67/360),
ces dernières se retrouvent plus souvent en situation de retour « tardif » au travail : 31%
versus 11%. Cette différence est significative.
- 53 -
Tableau 24: Etat médical de la population étudiée à 6 mois et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Totalement rentré dans l'ordre
23
16,3
94
40,5
Amélioré mais pas rentré dans l'ordre
86
61
108
46,6
Stabilisé / Détérioré
32
22,7
30
12,9
Non
16
10,8
81
33,9
Oui
132
89,2
158
66,1
Etat médical **
Encore des douleurs ***
si oui, intensité des douleurs ***
Faible
52
40
100
64,5
Moyenne
55
42,3
45
29
Forte
23
17,7
10
6,5
Permanentes
36
24,5
17
11
Spontanées mais non permanentes
34
25,9
42
27,3
Seulement créées dans certaines circonstances
61
46,6
95
61,7
Non
53
40,8
91
58,7
Oui
75
57,7
57
36,8
Ne sait pas
2
1,5
7
4,5
Non
20
13,2
103
44
Oui
114
78,1
123
52,6
Ne sait pas
12
8,2
8
3,4
Non
93
69,4
200
88,5
Oui
41
30,6
26
11,5
Si oui, type de douleurs *
si oui, besoin de traitement contre la douleur *
Garder des séquelles des blessures ***
Stress post-traumatique **
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
- 54 -
6.1.2.3 Résultats complémentaires
Description des données concernant spécifiquement les conducteurs
Les conducteurs (67%) ne rencontrent pas plus de difficultés pour la reprise du
travail.
Le fait de ne pas être responsable de l’accident semble associé à un retour « tardif » au
travail : 51% versus 44%, la valeur de « p » est non significative. Avoir déjà eu un accident de
la voie publique n’influence pas le retour au travail, par contre le fait d’avoir eu sa
responsabilité déjà engagée auparavant est plus représenté dans les situations de retour
« normal » au travail : 28% versus 19% en retour « tardif », la différence est significative.
La fréquence « régulière » ou « occasionnelle » de la conduite est indépendante du
retour au travail.
Tableau 25: Responsabilité de l'accident et habitudes de conduite des conducteurs et retour au travail.
Retour « tardif » (n=160)
Retour « normal » (n=270)
n
%
n
%
90
50,9
141
44,1
Responsabilité
Non
Oui
57
32,2
115
35,9
Ne sait pas
30
16,9
64
20
Non
128
81
195
72,5
Oui
30
19
74
27,5
Non
56
32,9
92
32,2
Oui
114
67,1
194
67,8
Non
43
26,9
80
29,1
Oui
117
73,1
195
70,9
Non
105
65,6
175
63,6
Oui
55
34,4
100
36,4
Déjà responsable d’un accident *
Autre AVP
Usage quotidien
Usage "loisir"
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Concernant plus particulièrement les données relatives à l’activité professionnelle des
conducteurs, le nombre de kilomètres parcourus par an dans le cadre du travail ne joue pas de
rôle sur la reprise du travail. Par contre le temps de conduite par jour, au delà de deux heures
- 55 -
par jour est plus en faveur d’un retour « tardif » au travail : 35% versus 28%, la valeur de p
est toutefois non significative. Pour ce qui est de l’organisation du travail : les personnes sans
contrainte temporelle sont plus représentées dans le groupe du retour « normal » au travail
(41,6% versus 30,6%). Ne jamais travailler de nuit semble aussi être en faveur d’un retour
« normal » au travail. Les différences observées ne sont pas significatives.
Le travail nerveusement fatiguant est plus fréquent dans le groupe du retour
« normal » au travail, à l’inverse, le travail physiquement fatiguant est plus représenté chez
les personnes en retour « tardif » au travail : 62% versus 44%. Ces deux variables sont
associées de manière significative l’une au retour « normal » et l’autre au retour « tardif » au
travail.
- 56 -
Tableau 26: Données relatives à l’activité professionnelle des conducteurs et retour au travail.
Retour « tardif » (n=160)
Retour « normal » (n=270)
n
%
n
%
<8000
33
24,3
52
21,9
[8000 - 15000[
33
24,3
65
27,4
[15000 - 25000[
34
25
68
28,7
>=25000
36
26,4
52
21,9
Nombre de kilomètres parcourus par an
Temps de conduite par jour
Moins de 40 minutes
22
15,3
54
22,6
Entre 40 et 60 minutes
17
11,8
29
12,1
Entre 60 et 120 minutes
54
37,5
90
37,7
Plus de 120 minutes
51
35,4
66
27,6
Jamais
49
30,6
112
41,6
Occasionnellement
28
17,5
47
17,5
Contraintes de temps dans le travail
Souvent
31
19,4
49
18,2
Toujours
22
13,8
56
20,8
Ne travaille pas à l’inclusion
30
18,7
5
1,9
Jamais
83
51,9
189
70,0
Occasionnellement
22
13,8
41
15,2
Souvent
18
11,2
21
7,8
Toujours
7
4,4
14
5,2
Ne travaille pas à l’inclusion
30
18,7
5
1,8
Non
49
37,7
147
55,9
Oui
81
62,3
116
44,1
Non
60
46,2
94
35,7
Oui
70
53,8
169
64,3
Travail de nuit
Travail physiquement fatiguant **
Travail nerveusement fatiguant *
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Description des données recueillies à 1 an
Treize pour cent (74/558) des accidentés ont connu une nouvelle hospitalisation: cela
représente 26% des retours « tardifs » au travail contre 7% des personnes en situation de
retour « normal » au travail. Cette différence est significative. Le fait d’avoir subi une
nouvelle intervention chirurgicale dans cet intervalle de temps est indépendant du retour au
travail.
- 57 -
La majorité des accidentés dit avoir un état de santé modifié du fait de l’accident :
« amélioré mais pas rentré dans l’ordre » (46%), « stabilisé » (10%) et « détérioré » (7%).
Cette donnée est associée de manière significative au retour « tardif » au travail. Seulement
37% estiment leur état de santé « rentré dans l’ordre ». Soixante sept pour cent des blessés
déclarent avoir des séquelles dues aux blessures, elles sont plus représentées dans les
situations de retour « tardif » au travail : 84% versus 57%. La différence est aussi
significative. Lorsque le temps nécessaire à la consolidation de l’état physique dépasse un an
et que le fait d’avoir un moral affecté par l’accident dure plus d’un an, alors les sujets
concernés sont plus souvent en situation de retour « tardif » au travail : 57% versus 25%. Les
différences sont significatives. La présence d’un syndrome de stress post-traumatique à 1 an
est, comme à 6 mois, associé significativement au retour « tardif » au travail. Soixante douze
pour cent disent avoir encore des douleurs du fait de l’accident, plus de la moitié sont
toutefois de faible intensité et/ou « créées dans certaines circonstances ». Quarante pour cent
ont toujours un traitement antalgique. Toutes les variables relatives à la douleur sont
significativement associées à un retour « tardif » au travail.
L’existence d’un syndrome post-commotionnel (78%, 159/204) est également plus
retrouvé chez les personnes en situation de retour « tardif » au travail : 81% versus 74%, cet
écart n’est cependant pas significatif.
- 58 -
Tableau 27: Données médicales recueillies à 1 an de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Non
148
74,4
326
93,4
Oui
51
25,6
23
6,6
Non
8
22,9
3
25
Oui
27
77,1
9
75
Totalement rentré dans l'ordre
41
19,1
174
47,1
Amélioré mais pas rentré dans l'ordre
113
52,5
154
41,6
Stabilisé
29
13,5
33
8,9
Détérioré
32
14,9
9
2,4
Moins de 1 mois
7
4,7
45
19,1
De 1 à 6 mois
22
14,9
85
36,2
De 6 mois à 1 an
35
23,6
47
20
Pas encore consolidé
84
56,8
58
24,7
Non
29
19,3
85
34,8
Oui
121
80,7
159
65,2
6
5,1
27
17,2
Nouvelle hospitalisation ***
Si oui,
nouvelle intervention chirurgicale
Etat médical ***
Durée de la consolidation de l'état physique ***
Moral affecté par l'accident **
si oui:
durée***
Moins de 1 mois
De 1 à 6 mois
29
24,6
56
35,7
De 6 à 12 mois
19
16,1
40
25,5
Plus de 1 an
64
54,2
34
21,6
Non
159
76,4
319
87,6
Oui
49
23,6
45
12,4
Stress Post-traumatique à 1 an **
Suite du tableau page suivante …/…
- 59 -
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Non
17
11
95
38,3
Oui
137
89
153
61,7
Faible
52
38,2
108
72
Moyenne
66
48,5
31
20,7
Forte
18
13,3
11
7,3
Permanentes
39
28,7
19
12,6
Spontanées mais non permanentes
40
29,4
40
26,5
Seulement créées dans certaines circonstances
57
41,9
92
60,9
Non
67
49,6
103
69,1
Oui
68
50,4
46
30,9
Non
7
13,7
9
23,7
Oui
44
86,3
29
76,3
Non
24
15,9
104
42,8
Oui
127
84,1
139
57,2
Non
88
75,2
118
94,4
Oui
15
12,8
2
1,6
Ne sais pas
14
12
5
4
Encore des douleurs du fait de l'accident ***
si oui:
intensité des douleurs ***
type de douleurs **
besoin de traitement contre la douleur **
Syndrome post-commotionnel
Séquelles dues aux blessures ***
Reconnaissance "Travailleur Handicapé"
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Dans l’étude, 39% (162/415) déclarent avoir connu des difficultés financières dans les
suites immédiates de l’accident, cette situation est plus présente dans les retours « tardifs » au
travail : 57% versus 28%. La différence est significative. La source de ces difficultés
financières est diverse, elle peut être liée à une perte de salaire (85%, 129/162), à une prise en
charge tardive de la Sécurité Sociale (61%, 82/162), à des dépenses liées à des équipements,
des établissements coûteux et des aides à domicile (26%, 43/162) et enfin à des recours
juridiques (21%, 25/162). A 1 an, une personne sur quatre (150/569) a des répercussions
financières sur ses ressources : 46% du groupe des retours « tardifs » au travail versus 15%
dans l’autre groupe. La différence est significative.
- 60 -
Les aides financières perçues correspondent à une pension d’invalidité de la sécurité
sociale (15%, 36/245), une rente d’incapacité pour accident du travail (5.5%, 13/238) et pour
22% d’entre eux (86/390) une rente versée par une assurance ou une mutuelle. Leur
répartition montre que ces aides sont attribuées de manière plus importante dans la population
ayant un retour au travail « tardif ». Les différences ne sont pas significatives, les effectifs
concernés sont faibles.
- 61 -
Tableau 28: Répercussions financières de l’accident dans la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
n
Retour « normal » (n=402)
%
n
%
Difficultés financières dans les suites immédiates de l'accident ***
Non
69
43,4
184
71,9
Oui
90
56,6
72
28,1
Prise en charge de la Sécurité Sociale tardive
46
60,5
36
61
Perte de salaire
75
87,2
54
83,1
Aide à domicile
10
14,7
4
7,6
Etablissement coûteux
14
21,5
5
10
Recours juridiques coûteux
14
20,9
11
20,8
Non
108
50,9
300
84
Oui
97
45,8
53
14,9
Ne sait pas
7
3,3
4
1,1
94
81
115
89,2
si oui :
Répercussions financières sur les ressources d'aujourd'hui ***
Pension d'invalidité versée par la Sécurité Sociale
Non
Oui
5
4,3
3
2,3
Demande en cours
17
14,7
11
8,5
Non
102
87,2
115
95,1
Oui
8
6,8
5
4,1
Ne sais pas
7
6
1
0,8
Non
110
92,4
122
98,4
Oui
3
2,5
2
1,6
Ne sait pas
6
5,1
0
0
Non
111
76
193
79,1
Oui
35
24
51
20,9
11
32,4
12
23,5
Rente d'incapacité pour accident du travail
Allocation "Adulte Handicapé"
Rente versée par une assurance ou une mutuelle
Si rente versée, satisfait du montant de l'indemnisation
Non
Oui
10
29,4
28
54,9
Ne sait pas
13
38,2
11
21,6
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
En ce qui concerne la vie personnelle après l’accident, 31% (128/408) disent avoir une
vie affective perturbée, 34% ont du changer leur projet de l’année à venir tels qu’un mariage,
l’attente d’un enfant ou un projet immobilier. Ces deux données sont plus représentées chez
les personnes en retour « tardif » au travail.
- 62 -
Tableau 29: Conséquences de l'accident sur la vie personnelle de la population étudiée à 1 an et retour au
travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Non
69
44,2
190
75,4
Oui
79
50,7
49
19,4
Ne sait pas
8
5,1
13
5,2
Non
61
38,8
191
75,5
Oui
88
56,1
51
20,2
Ne sait pas
8
5,1
11
4,3
Vie affective perturbée
Modification des projets (mariage, enfants, immobilier,…)
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Sur le plan professionnel, une personne sur deux déclare que les conséquences de son
accident a perturbé sa vie professionnelle : 69% sont en retour « tardif » au travail contre
37% en retour « normal » au travail. La différence observée est significative. La tendance est
la même pour les personnes qui ont dû changer leurs projets professionnels. Les perturbations
sur l’emploi et l’évolution au sein de l’entreprise sont également plus représentées dans les
situations de retour au travail « tardif » mais la différence est non significative. Le fait d’avoir
le même employeur n’influence pas la reprise du travail. En revanche, les personnes qui
reprennent le même emploi qu’avant l’accident sont significativement plus représentées dans
les situations de retour « normal » au travail : 85% versus 72%. Le fait d’avoir bénéficié d’un
aménagement à son poste de travail est associé de manière significative au retour « tardif » au
travail. Il correspond à un aménagement du rythme de travail ou à la modification de
l’ergonomie au poste de travail.
- 63 -
Tableau 30: Devenir professionnel à 1 an de la population étudiée et retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Non
55
26,5
218
61,1
Oui
144
69,2
133
37,2
Ne sait pas
9
4,3
6
1,7
Non
81
56,3
87
65,4
Oui
63
43,7
46
34,6
Non
122
84,7
122
91,7
Oui
22
15,3
11
8,3
Non
105
72,9
118
88,7
Oui
39
27,1
15
11,3
Non
18
22,2
42
20,1
Oui
63
77,8
167
79,9
Non
21
27,6
32
15,2
Oui
55
72,4
179
84,8
Non
53
68,8
162
75,7
Oui
15
19,5
19
8,9
Sans objet
9
11,7
33
15,4
Activité professionnelle perturbée ***
Si oui:
Perturbations de l'emploi actuel lui-même
Perturbation de l'évolution au sein de l'entreprise
Perturbations des projets professionnels **
Même employeur qu'avant l'accident
Même emploi qu'avant l'accident *
Poste de travail aménagé du fait de l'accident *
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
- 64 -
6.1.2.4 Comparaison de la population étudiée avec les « perdus de
vue »
Les hommes sont davantage représentés chez les « perdus de vue » (71% versus 65%).
La différence n’est pas significative. Cette population est par contre significativement plus
jeune : la moyenne d’âge est de 30 ans, celle de la population étudiée est de 34 ans. Trente six
pour cent (n=67) des perdus de vue ont moins de 24 ans contre 24% (n=152) chez les
répondants.
Les célibataires sont en proportion plus nombreux chez les perdus de vue, la valeur de
« p » est non significative.
40
35
30
%
25
Population étudiée
20
"Perdus de vue"
15
10
5
0
16-24 ans 25-34 ans 35-44 ans Plus de 45
ans
Figure 7: Répartition de la population étudiée et des « perdus de vue » par classes d'âges.
Les perdus de vue sont significativement moins qualifiés : 63% ont un niveau d’études
inférieur au baccalauréat. La distribution des catégories socioprofessionnelles est comparable
dans les deux groupes. Plus de personnes ne travaillaient pas à l’inclusion chez les perdus de
vue : 15% contre 8%, la valeur de p est significative. La différence observée pour le statut
professionnel est significative, le secteur public est moins représenté chez les perdus de vue :
10% versus 20%. La stabilité de l’emploi (CDI, CDD, …) est indépendante du fait d’être
répondant ou non répondant.
- 65 -
Tableau 31: Comparaison de la population étudiée et des « perdus de vue » : données
sociodémographiques.
Population étudiée
(n=633)
n
%
Perdu de vue (n=184)
n
%
Données sociodémographiques
Sexe
Hommes
412
65,1
131
71,2
Femmes
221
34,9
53
28,8
16-24 ans
152
24,0
67
36,4
25-34 ans
198
31,3
59
32,1
Classe d'âge *
35-44 ans
152
24,0
37
20,1
Plus de 45 ans
131
20,7
21
11,4
Situation familiale
Célibataire
261
41,2
89
48,4
Marié
298
47,1
76
41,3
Divorcé
74
11,7
19
10,3
Supérieur au baccalauréat
185
29,2
33
17,9
Equivalent au baccalauréat
120
19,0
35
19,0
Inférieur au baccalauréat
328
51,8
116
63,1
Non
52
8,2
28
15,2
Oui
581
91,8
156
84,8
Public
111
19,6
15
9,9
Niveau d'études*
Travaille à l’inclusion *
Statut professionnel *
Privé
353
62,5
100
66,2
Indépendant
40
7,1
14
9,3
Autre
61
10,8
22
14,6
Stable
406
71,9
99
65,6
Instable
79
14,0
25
16,5
Autre
80
14,1
27
17,9
Stabilité de l'emploi
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Il n’existe pas de différence significative pour les caractéristiques de l’accident entre
les deux groupes. Chez les « perdus de vue », les accidents surviennent plus la nuit (37%
contre 30%) et chez des usagers de quatre roues (55% contre 47%). Les vélos sont assez peu
représentés : 5% contre 11%.
Enfin, chez les « perdus de vue », moins de personnes portent plainte à la suite de
l’accident : 11% (n=20) contre 16% (n=99), la différence est significative.
- 66 -
Tableau 32: Comparaison de la population étudiée et des « perdus de vue » : nature de l’accident.
Population (n=633)
n
Perdu de vue (n=184)
%
n
%
47,2
100
54,6
Nature de l'accident
Type d'usager
4 roues
298
2 roues motorisées
201
31,8
55
30,1
Vélo
67
10,6
9
4,9
Piéton
66
10,4
19
10,4
Trajet privé
367
58,1
110
60,1
Trajet domicile-travail
224
35,4
61
33,3
Mission
41
6,5
12
6,6
Jour
442
70,1
116
63,4
Nuit
189
29,9
67
36,6
334
52,8
91
49,5
Oui
99
15,6
20
10,9
Ne sait pas
62
9,8
15
8,1
Type de trajet
Moment de la journée
Porter plainte à l'inclusion *
Non
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Les lésions sont significativement moins graves dans le groupe des « perdus de vue » :
58% contre 45% ont une lésion de gravité légère, plus de 80% (n=151/184) ont un score AIS
inférieur ou égal à 2.
70
60
50
Population étudiée
30
"Perdus de vue"
%
40
20
10
0
AIS 1
AIS 2
AIS 3
AIS 4-5
Figure 8: Répartition de la population étudiée et des "perdus de vue" selon les scores de gravité AIS.
- 67 -
Dans le groupe des « perdus de vue », les données médicales telles que le traumatisme
crânien, la perte de connaissance et l’admission en salle de déchoquage sont moins
représentées. Ces différences ne sont pas significatives.
La distribution des lésions ne montre pas de différences significatives à l’exception
des contusions du genou (score AIS 1) plus représentées chez les perdus de vue : 10% (n=19)
contre 6% (n=38). Dans chaque région anatomique, les lésions des « perdus de vue » sont
réparties dans les niveaux de gravité légère. (Étirement lombaire, contusion…).
- 68 -
Tableau 33: Comparaison de la population étudiée et des « perdus de vue » : données médicales.
Population (n=633)
n
%
Perdu de vue (n=184)
n
%
Données médicales à l'inclusion
MAIS *
1
284
45,0
106
57,6
2
157
24,8
45
24,5
3
153
24,2
22
11,9
4-5
38
6,0
11
6,0
<16
570
90,0
168
91,3
>=16
63
10,0
16
8,7
Non
123
19,4
36
19,6
Oui
140
22,1
30
16,3
Ne sait pas
370
58,5
118
64,1
Non
371
58,6
119
64,7
Oui
262
41,4
65
35,3
Non
485
76,6
138
75,0
Oui
148
23,4
46
25,0
Non
559
88,3
169
91,9
Oui
74
11,7
15
8,1
Non
587
92,7
168
91,3
Oui
46
7,3
16
8,7
6,0
19
10,3
ISS
Perte de connaissance
Traumatisme crânien
Coup du lapin
Déchoquage
Réanimation
Lésions
Membres inférieurs
Contusion genou *
38
Autre AIS 3 *
62
9,8
8
4,4
AIS 3 *
69
10,9
11
6,0
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
Les « perdus de vue » ont plutôt moins d’antécédents médicaux, la différence est
significative pour les pathologies neurosensorielles. Ceci est directement lié au fait que la
population des perdus de vue soit plus jeune.
- 69 -
Tableau 34: Comparaison de la population étudiée et des « perdus de vue » : antécédents médicaux.
Population (n=633)
n
Perdu de vue (n=184)
%
n
%
Antécédents médicaux
Maladie cardiovasculaire
Non
579
91,5
168
91,3
Oui
54
8,5
16
8,7
Non
594
93,8
166
90,2
Oui
39
6,2
18
9,8
Non
322
50,9
112
60,9
Oui
311
49,1
72
39,1
Maladie respiratoire
Maladie neurosensorielle *
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
En conclusion, un biais de sélection est mis en évidence par cette comparaison pour
les personnes jeunes, âgés de moins de 24 ans: en effet une part plus importante appartient au
groupe des perdus de vue et n’est donc pas analysée. Les différences observées par la suite
découlent de cette première observation. En effet, il est assez peu surprenant de retrouver une
population jeune peu qualifiée, ne travaillant pas à l’inclusion. Les lésions sont de gravité
moins importante, elles ne génèrent donc pas de suivi. Les personnes jeunes sont également
plus mobiles et ont une motivation toute relative à participer à ce type de projet. Tous ces
éléments expliquent la difficulté pour ces sujets d’adhérer à un suivi régulier comme proposé
dans l’enquête ESPARR.
D’après les résultats décrits pour la population étudiée au chapitre 6.1.1, le fait de ne
pas pouvoir inclure ces 184 personnes ne constitue pas un biais majeur pour nos analyses et
leur interprétation.
- 70 -
6.2
Étape explicative
L’objectif de cette étape est de rechercher les variables associées à un retour « tardif »
au travail au moyen d’une régression logistique à partir des données recueillies à l’inclusion et
au questionnaire à 6 mois. De nombreuses variables sont inclues dans l’analyse, elles
concernent différents domaines de la vie des accidentés que ce soit les données
sociodémographiques, de l’accident et enfin les données médicales. Celles ayant une valeur
de p inférieure ou égale à 0,1 sont retenues pour l’analyse multivariée et regroupées dans les
tableaux ci-dessous.
La variable dépendante est « le retour au travail ».
6.2.1 Données recueillies à l’inclusion
6.2.1.1 Analyse univariée
- 71 -
Tableau 35: Résultats de l'analyse univariée des données recueillies à l’inclusion.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
OR
IC 95%
16-24 ans
56
24,3
96
23,9
1
-
25-34 ans
65
28,1
133
33,1
1,08
0,66 - 1,77
35-44 ans
52
22,5
100
24,9
1,08
0,61 - 1,75
Plus de 45 ans
58
25,1
73
18,1
1,74
1,01 - 2,99
Données sociodémographiques
Classe d'âge
Niveau d'études *
Supérieur au baccalauréat
48
20,8
137
34,1
1
-
Equivalent au baccalauréat
41
17,7
79
19,6
1,62
0,94 - 2,78
Inférieur au baccalauréat
142
61,5
186
46,3
2,13
1,37 - 3,32
Non
120
52
239
59,5
1
-
Oui
111
48
163
40,5
1,4
0,97 - 2,00
Aucune
48
26,5
163
56
1
-
Hospitalisation
32
17,7
68
23,4
1,62
0,91 - 2,87
Hospitalisation et opération
101
55,8
60
20,6
5,6
3,26 - 9,61
Non
190
82,3
369
91,8
1
-
Oui
41
17,7
33
8,2
2,44
1,27 - 4,69
Non
209
90,5
378
94
1
-
Oui
22
9,5
24
6
2,92
1,34 - 6,38
Non
119
51,5
252
62,7
1
-
Oui
112
48,5
150
37,3
1,31
0,91 - 1,90
Présence d'enfants au domicile
Données médicales immédiates
Suite immédiate de l'accident ***
Déchoquage *
Réanimation *
Traumatisme crânien
ISS **
<=8
126
54,5
300
74,6
1
-
[9 - 15]
73
31,6
71
17,7
1,69
1,05 - 2,73
>=16
32
13,9
31
7,7
2,46
1,47 - 4,12
Nombre de traumatisme(s) côté au moins AIS 2, par zone distincte **
0
72
31,2
220
54,7
1
-
1
96
41,6
114
28,4
2,34
1,57 - 3,50
>=2
63
27,2
68
16,9
1,56
0,93 - 2,63
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
- 72 -
6.2.1.2 Analyse multivariée
Les variables retenues sont l’âge, le niveau d’études, le nombre d’enfants au foyer, le
déchoquage, le traumatisme crânien, le code ISS et les suites immédiates de l’accident. Nous
avons forcé la modélisation en gardant la variable de l’âge. La régression logistique est menée
selon une sélection pas à pas descendante des variables.
A l’inclusion, les facteurs pouvant expliquer la survenue d’un retour « tardif » au
travail sont : un niveau d’études bas et le fait d’être hospitalisé et opéré dans les suites
immédiates de l’accident.
Tableau 36: Analyse multivariée : modèle « inclusion ».
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
OR
IC 95%
Supérieur au baccalauréat
40
22,1
109
37,5
1
-
Equivalent au baccalauréat
33
18,2
58
19,9
1,61
0,81 - 3,20
Inférieur au baccalauréat
108
59,7
124
42,6
2,09
1,18 - 3,68
48
26,5
163
56
1
-
Hospitalisation
32
17,7
68
23,4
1,58
0,86 - 2,90
Hospitalisation et opération
101
55,8
60
20,6
5,49
3,14 - 9,60
Niveau d'études *
Suites immédiates de l'accident ***
Aucune
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
- 73 -
6.2.2 Données recueillies 6 mois après l’accident
6.2.2.1 Analyse univariée
Tableau 37: Résultats de l'analyse univariée des données recueillies à 6 mois.
Retour « tardif » (n=231) Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
OR
IC 95%
Non
110
77,5
167
90,8
1
-
Oui
32
22,5
17
9,2
2,84
1,23 - 6,53
Totalement rentré dans l'ordre
23
16,3
94
40,5
1
-
Amélioré mais pas rentré dans l'ordre
86
61
108
46,6
2,73
1,52 - 4,89
Stabilisé / Détérioré
32
22,7
30
12,9
3,85
1,82 - 8,13
Non
16
10,8
81
33,9
1
-
Oui
132
89,2
158
66,1
3,65
1,94 - 6,87
Faible
52
40
100
64,5
1
-
Moyenne
55
42,3
45
29
1,99
1,10 - 3,59
Forte
23
17,7
10
6,5
2,66
1,04 - 6,82
Seulement créées dans certaines circonstances
61
46,6
95
61,7
1
-
Permanentes
36
24,5
17
11
3,72
1,74 - 7,96
Spontanées mais non permanentes
34
25,9
42
27,3
0,94
0,48 - 1,83
Non
53
40,8
91
58,7
1
-
Oui
75
57,7
57
36,8
1,94
1,11 - 3,40
Ne sais pas
2
1,5
7
4,5
0,45
0,07 - 3,07
Non
20
13,2
103
44
1
-
Oui
114
78,1
123
52,6
4,72
2,61 - 8,53
Ne sais pas
12
8,2
8
3,4
5,24
1,70 - 16,16
Complication médicale *
Etat médical à 6 mois **
Encore des douleurs ***
Si oui:
intensité des douleurs *
type de douleurs *
besoin de traitement contre la douleur *
Garder des séquelles des blessures ***
Stress Post-traumatique **
Non
93
69,4
200
88,5
1
-
Oui
41
30,6
26
11,5
3,02
1,58 - 5,74
Non
82
48,8
213
77,2
1
-
Oui
70
41,7
49
17,7
3,69
2,18 - 6,25
Pas encore fait, pas encore décidé
16
9,5
14
5,1
2,46
1,03 - 5,87
Porter plainte ***
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
- 74 -
6.2.2.2 Analyse multivariée
A 6 mois, le retour « tardif » au travail s’explique en partie par la persistance de
douleurs, la survenue d’un stress post-traumatique et le fait d’avoir porté plainte à la suite de
l’accident.
Tableau 38: Analyse multivariée : modèle « 6 mois ».
Retour « tardif » (n=231) Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
OR
IC 95%
Non
12
10,6
72
35,3
1
-
Oui
101
89,4
132
64,7
2,62
1,22 - 5,61
Non
56
49,6
165
80,9
1
-
Oui
46
40,7
28
13,7
2,86
1,41 - 5,82
Pas encore fait, pas encore décidé
11
9,7
11
5,4
1,67
0,65 - 4,32
Non
75
66,4
184
90,2
1
-
Oui
38
33,6
20
9,8
2,66
1,18 - 5,99
Encore des douleurs *
Porter plainte *
Stress post-traumatique *
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
- 75 -
6.2.3 Modèle commun
Enfin, nous avons réalisé avec les données retenues à l’inclusion et à 6 mois un
modèle commun. Les variables restant à la fin de l’analyse sont la persistance de douleurs, le
fait d’avoir porté plainte et enfin le fait d’avoir été hospitalisé et opéré à la suite de l’accident.
Tableau 39: Analyse multivariée : « modèle commun ».
Retour « tardif » (n=231) Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
OR
IC 95%
Non
12
10,7
72
35,5
1
-
Oui
100
89,3
131
64,5
2,72
1,25 - 5,89
Non
56
50
164
80,8
1
-
Oui
45
40,2
28
13,8
3,03
1,43 - 6,43
Pas encore fait, pas encore décidé
11
9,8
11
5,4
1,58
0,51 - 4,88
Aucune
33
29,4
122
60,1
1
-
Hospitalisation
20
17,9
42
20,7
1,45
0,70 - 2,99
Hospitalisation et opération
59
52,7
39
19,2
4,85
2,19 - 10,75
Encore des douleurs *
Porter plainte *
Suites immédiates de l'accident **
Compte tenu des données manquantes, la somme des effectifs peut être inférieure au nombre total.
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
6.2.4 Les lésions
L’impact de chaque lésion est étudié à partir d’une sous-population de sujets
comparables : présentant la lésion proprement dite à MAIS équivalent ou présentant une
lésion de niveau MAIS identique.
Les personnes présentant un « coup du lapin » sont plus fréquemment représentées
dans le groupe des retours « tardifs » au travail mais la différence n’est pas significative. Les
lésions du thorax cotées AIS 1 type contusion, hématome ou fracture de côte sont
significativement associées à un retour « tardif » au travail.
Les lésions de la tête de gravité AIS 2 sont significativement associées à un retour
« normal » au travail. Les lésions du membre inférieur et de la colonne avec un niveau de
- 76 -
gravité supérieur ou égal à 2 sont associées de manière significative à un retour « tardif » au
travail.
Tableau 40: Influence de chacune des lésions sur le retour au travail.
Retour « tardif » (n=231)
Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
Non
47
69,1
184
85,2
Oui
21
30,9
32
14,8
Non
42
61,8
151
69,9
Oui
26
38,2
65
30,1
Non
47
77,1
46
47,9
Oui
14
22,9
50
52,1
Non
37
60,7
71
74
Oui
24
39,3
25
26
Non
73
93,9
65
98,5
Oui
14
16,1
1
1,5
Non
48
55,2
48
72,7
Oui
39
44,8
18
27,3
MAIS 1
Thorax *
Colonne étirement cervical ou "coup du lapin" (p=0,2)
MAIS 2
Tête **
Membre inférieur (p=0,08)
MAIS 3
Thorax poumon *
Autre membre inférieur *
Fémur *
Non
59
67,8
59
89,4
Oui
28
32,2
7
10,6
Non
48
55,2
47
71,2
Oui
39
44,8
19
28,8
Non
139
85,8
173
93
Oui
23
14,2
13
7
Non
148
91,4
180
96,8
Oui
14
8,6
6
3,2
Ensemble membre inférieur *
MAIS 2-3-4-5
Colonne fracture *
Colonne autre *
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
- 77 -
Analyse multivariée
Les lésions associées à la variable « retour au travail » avec une valeur de « p »
inférieure ou égale à 0.1 dans l’analyse univariée sont intégrées une à une dans le modèle
d’analyse multivariée commun aux données à l’inclusion et à 6 mois.
Les lésions de la tête de niveau de gravité AIS 2 et des membres supérieurs de niveau
de gravité AIS 3 expliquent en partie un retour « normal » au travail.
Tableau 41: Résultats de l’analyse multivariée en intégrant les lésions une à une dans le modèle
« commun ».
Retour « tardif » (n=231) Retour « normal » (n=402)
n
%
n
%
OR
IC 95%
Non
47
77,1
46
47,9
1
-
Oui
14
22,9
50
52,1
0,28
0,09 - 0,88
Non
37
60,7
71
74
1
-
Oui
24
39,3
25
26
3,36
0,94 - 12,10
MAIS 2
Tête AIS 2 *
AIS 2 membres inférieur (p=0,06)
MAIS 3
Ensemble fracture membre supérieur AIS 3 *
Non
68
78,2
47
71,2
1
-
Oui
19
21,8
19
28,8
0,32
0,11 - 0,96
Ensemble AIS 3 membre inférieur (p=0,05)
Non
48
55,2
47
71,2
1
-
Oui
39
44,8
19
28,8
2,86
0,98 - 8,33
p<0,0001:***, p<0,001:**, p<0,05:*
- 78 -
6.2.5 Les interactions
6.2.5.1 Interaction « plainte et stress post-traumatique ».
L’étude de l’interaction entre le fait de porter plainte (oui/non) et celui de présenter un
stress post-traumatique révèle que cette dernière est significative. L’interprétation est
cependant délicate en raison d’intervalles de confiance larges.
Tableau 42: Interaction « plainte et stress post-traumatique ».
n
OR
IC 95%
p-value
Interaction plainte / Stress post-traumatique
0,02
Pas de plainte / Pas de stress post-traumatique
212
1
-
Plainte / Pas de stress post-traumatique
47
4,22
1,95-9,14
Pas de plainte / Stress post-traumatique
31
5,15
1,95-13,62
Plainte / Stress post-traumatique
27
3,61
1,25-10,44
6.2.5.2 Interaction « douleur et stress post-traumatique ».
L’analyse descriptive montre une nette association entre le stress post-traumatique et
la douleur ressentie. En raison d’un faible effectif dans une cellule, la prise en compte de
l’interaction dans le modèle multivarié n’a pu être faite.
Tableau 43: Interaction « douleur et stress post-traumatique ».
Stress post-traumatique
Non
Oui
Douleur
n
%
n
%
Non
83
32,1
1
1,7
Oui
176
67,9
57
98,3
- 79 -
7. DISCUSSION
7.1
Résultat principal de l’étude
Dans notre étude, une personne sur trois dans la population d’étude est en situation de
reprise « tardive » du travail après un accident de la route.
Les facteurs déterminants présents à l’inclusion et/ou à la phase post-accidentelle
associés aux situations de retour « tardif » au travail sont :
à l’inclusion : le niveau d’études, l’admission en salle de déchoquage,
l’admission en service de réanimation, un score ISS supérieur ou égal à 9, le
fait d’être polyblessé, la perte d’un emploi et des difficultés financières dans
les 12 mois précédant l’accident,
pour les lésions : une atteinte du thorax cotée AIS 1, du poumon cotée AIS 3, le
regroupement des lésions du membre inférieur cotée AIS 3, les lésions de la
colonne de niveau de gravité supérieur ou égal à 2,
à 6 mois : le fait d’avoir été hospitalisé et opéré, la survenue d’une
complication médicale, un état médical ressenti par le sujet comme n’étant pas
rentré dans l’ordre 6 mois après l’accident, la persistance de douleurs, le fait
de déclarer conserver des séquelles liées à l’accident, la survenue d’un stress
post-traumatique et le fait d’avoir porté plainte.
Après ajustement par une analyse multivariée, les différents facteurs significativement
associés à un retour « tardif » au travail sont le fait d’avoir été hospitalisé et opéré à la suite de
l’accident, la persistance de douleurs et le fait d’avoir porté plainte.
- 80 -
7.2
Validité des résultats : force et faiblesse du travail
7.2.1 Validité interne
7.2.1.1 La source des données
Les données recueillies dans le cadre de l’étude ESPARR, utilisées dans notre travail
l’ont été directement auprès des sujets, mais aussi par la consultation des dossiers médicaux,
certaines données ont fait l’objet d’un rapprochement avec celles du Registre des victimes
d’accidents de la route ; elles sont ainsi d’une grande qualité. Elles ont été validées et
contrôlées par l’équipe d’ESPARR avant les analyses.
7.2.1.2 Le score de gravité
Nous avons retenu le MAIS, déterminé à partir de la Classification AIS, pour qualifier
le délai de retour au travail en fonction de la gravité. Il est explicite pour les différents
intervenants, le codage des lésions est simple et reproductible.
L’ISS est un bon indicateur du devenir des blessés, il est davantage retrouvé dans la
littérature pour identifier les blessés graves (ISS>16). Pourtant son score se calcule à partir
d’un mélange de lésions ; il est donc plus complexe, plus spécialisé et moins adapté pour
caractériser le retour au travail dans notre étude.
7.2.1.3 Le retour au travail
Il n’existe pas de définition commune dans la littérature pour caractériser le terme du
retour au travail. Malgré tout, plusieurs auteurs l’évoquent et suggèrent l’importance
d’intégrer la durée d’arrêt de travail pour qualifier la reprise du travail
73 53 56 57
et d’ajuster
l’incapacité à travailler à la lésion et à sa gravité 63. Ces critères sont décrits dans les pistes à
envisager pour les études à venir mais n’apparaissent pas dans la méthodologie de leurs
études. Dans notre travail, nous avons donc fait le choix innovant de qualifier le retour au
travail de « normal » ou « tardif » à partir de la durée d’arrêt de travail ajustée à chaque score
de gravité MAIS. Les quatre seuils fixés à partir des valeurs des troisième quartiles des délais
avant le reprise du travail pour chaque MAIS chez les blessés de la cohorte ESPARR, sont
validés par deux sources différentes : une enquête auprès de trente médecins et la circulaire
- 81 -
CIR-77/2004 de la Sécurité Sociale utilisée dans le cadre du suivi des personnes victimes
d’accidents du travail 4.
La valeur du troisième quartile du groupe des blessés cotés MAIS 4-5 est inférieure
(187 jours) à celle des blessés avec un niveau de gravité MAIS 3 (225 jours), nous avons donc
fait le choix plus cohérent de retenir la médiane (131 jours) pour les personnes cotées MAIS 3
comme valeur « seuil » pour séparer ce groupe en retour « tardif » et en retour « normal » au
travail.
7.2.2 Validité Externe
7.2.2.1 Représentativité des répondants
(Cf. Annexe 9)
Il existe une surreprésentation masculine bien connue des accidentologistes : les
hommes représentent 65% des accidentés. Les sujets inclus sont majoritairement jeunes
malgré le fait que les sujets non répondants soient significativement plus jeunes que les
répondants. Ceci est cohérent avec ce qui est décrit dans la littérature : le risque accidentel
concerne préférentiellement les hommes jeunes 74. Le pic d’incidence des répondants se situe
entre 25-34 ans ; dans la population d’accidentés enregistrés au niveau dans le Registre entre
2002 et 2006, le pic d’incidence est observé chez les 15-24 ans 75. Ceci s’explique par le fait
que nous nous intéressions aux personnes en âge de travailler (une partie de la population
appartenant à la tranche d’âges des 16-24 ans est exclue) et que le groupe des « perdus de
vue » soit significativement plus jeune.
Le groupe d’accidentés des répondants a un niveau d’études plus élevé que la
population non accidentée de 15 ans et plus du département du Rhône (recensement de
1999) : 29% (versus 23% de personnes) a un niveau supérieur au baccalauréat
76
. Ceci
s’explique en partie par la perte d’une fraction des personnes peu qualifiées dans le groupe
des perdus de vue. Pour ce qui est de la CSP, les employés sont plus représentés dans le
groupe des répondants que dans la population active du Rhône (48% contre 28%). D’après
une étude sur les accidentés de la route en lien avec le travail, cette catégorie est
particulièrement représentée dans les accidents de trajet 2. La population en recherche
d’emploi représente 7% des répondants, la proportion est identique dans les données du
recensement de l’INSEE en 1999 pour le département du Rhône.
- 82 -
Malgré les efforts de communication mis en place dans l’enquête ESPARR, le groupe
des perdus de vue rassemble 184 personnes. Il s’agit de personnes jeunes, peu qualifiées et
légèrement blessées qui sont exclues de nos analyses.
7.2.2.2 Représentativité de la cohorte ESPARR
A sa mise en place, l’étude « ESPARR » bénéficie d’un contexte favorable du Registre
et de son réseau médical très complet de services hospitaliers privés et publics d’accueil des
victimes d’accidents de la route (services d’urgence ou services de suite et de rééducation).
Les permanences de recrutement sont organisées à partir des statistiques du Registre pour
repérer les jours et heures de survenue les plus fréquents d’accidents. L’inclusion des sujets
s’est déroulée sur une période d’un an, elle est prolongée pour le recrutement des personnes
avec des lésions de niveau de gravité supérieur ou égal à 3 afin d’augmenter le nombre de
personnes dans ce groupe et de pouvoir réaliser des analyses statistiques pertinentes. Tout ceci
permet d’être le plus représentatif possible de la population des accidentés du Rhône 67.
Toutefois, dans la description du « projet ESPARRR - Constitution et suivi d’une
cohorte prospective », l’équipe de recherche rappelle que les blessés gravement atteints, de
niveau de gravité au moins égal à MAIS 3, sont très peu nombreux. Un plan de recrutement a
donc été prévu pour suréchantillonner les blessés graves : le pourcentage d’inclusion est
variable en fonction du MAIS initial. L’objectif est d’être exhaustif sur le groupe de sujets
ayant des lésions au moins égales à un niveau de gravité MAIS 3 afin d’atteindre un effectif
suffisamment important pour étudier spécifiquement ce groupe de sujets
77
. La cohorte
ESPARR est donc moins représentative des accidentés de la route du Rhône que le Registre.
Le biais de sélection pouvant découler de ce schéma de recrutement est pris en compte et
corrigé lors des analyses statistiques, par l’introduction d’une pondération en fonction de la
gravité.
7.3
Biais
7.3.1 Biais de sélection
Afin de maintenir l’intérêt pour l’étude et de minimiser le nombre de « perdus de
vue » (n=184), l’équipe de recherche d’ESPARR a mis en œuvre une politique de
communication et une organisation de suivi avec une fiche-résumée pour contacter facilement
- 83 -
la personne, un carnet de suivi remis avec les informations nécessaires pour joindre l’équipe
d’ESPARR, un contact régulier (biannuel), une ligne téléphonique et une adresse e-mail, un
site Internet, des lettres d’informations régulières.
7.3.2 Biais de mesure
Les données recueillies dans le cadre d’ESPARR sont de bonne qualité ; les fautes de
recueil, d’enregistrement et de codification sont minimisées par le fait que les données sont
validées puis contrôlées par l’équipe de recherche de l’INRETS.
Le choix d’auto-questionnaires pour le recueil des données permet d’éviter le biais de
subjectivité et d’interprétation de l’enquêteur. Les outils d’évaluation retenus sont
standardisés et validés et les tests statistiques utilisés sont adaptés.
7.4
Interprétation des résultats
Les données de la littérature sont disparates. La plupart des études sont menées sur de
petites cohortes et ne s’intéressent qu’au suivi post-accidentel.
7.4.1 Données sociodémographiques
Dans notre étude, les critères du sexe et de l’âge ne sont pas associés au retour au
travail. Les hommes sont toutefois plus représentés dans le groupe des retours « tardifs » au
travail (68% versus 63%). Ceci s’explique par le fait qu’ils soient plus gravement atteints. Le
bilan d’accidentologie de 2007 rapporte que le sexe ratio est d’autant plus élevé que la gravité
est importante 75. Les personnes de plus de 45 ans sont également plus représentées dans les
situations de retours « tardifs » au travail (25% versus 18%, mais la différence n’est pas
significative). L’affaiblissement physique normal lié à l’âge, la moindre grande capacité
d’adaptation et la présence de pathologies associées jouent un rôle essentiel dans cette
répartition
78
. Toutefois dans nos résultats, le fait de présenter un antécédent médical avant
l’accident n’influence pas le retour au travail (Cf. Annexe 10). Dans la littérature, un certain
nombre d’auteurs s’intéressant au devenir à long terme des traumatisés crâniens ont montré
qu’un âge élevé pouvait expliquer une situation de non retour au travail
- 84 -
79 42 47 48
. Keyser-
Marcus et Shames repèrent l’âge des 40 ans comme valeur au-delà de laquelle les chances de
retourner au travail des accidentés diminuent
14 22
. Dans une population de blessés graves,
Meerding et Mac Kenzie retrouvent la même association entre l’âge élevé et les situations de
non retour au travail
33 15
. Enfin, dans un groupe de personnes présentant des troubles
musculosquelettiques, les résultats montrent que les hommes retournent 1,5 fois plus au
travail que les femmes, cet écart augmentant avec l’âge 78.
Chez les répondants, le statut marital n’est pas significativement associé au retour au
travail. Les célibataires sont légèrement plus représentés dans les situations de retour
« normal » au travail (43% versus 38,5%). La présence d’enfants au domicile est plus
représentée dans les situations de retour « tardif » au travail (48% versus 40%), la différence
n’est pas significative. Ceci peut s’expliquer par le fait que les célibataires éprouvent plus
rapidement le besoin de rétablir le lien social que représente le travail ou bien qu’ils n’ont pas
d’autres ressources financières. A l’inverse, les enfants peuvent être une source de fatigue et
de préoccupations difficiles à gérer en plus du travail ce qui retarde la reprise. Dans l’étude
« Tétrafigap », la tendance est la même : les célibataires retournent plus vite au travail et le
taux d’emploi diminue quand le nombre d’enfants augmente
16
. A l’inverse, dans une étude
sur le devenir d’un groupe de blessés médullaires, les responsabilités familiales avant le
traumatisme (le fait d’être marié ou d’avoir des enfants) sont des facteurs favorisant le retour
au travail 24. Le suivi de traumatisés crâniens montre des résultats similaires : les célibataires
sont à risque de ne pas retourner au travail 41 42 80.
Le bas niveau d’études est associé de manière significative à un retour « tardif » au
travail. Ceci peut s’expliquer par l’exigence physique du poste de travail occupé par ces
personnes, la faible « marge de manœuvre » pour le reclassement et les difficultés rencontrées
pour la réorientation professionnelle. Les données de la littérature sont homogènes et
cohérentes avec ce qui est décrit dans nos résultats : le niveau d’éducation est un élément
essentiel pour prédire la rapidité du retour au travail. Son bas niveau est invariablement
associé à des difficultés de reprise du travail que ce soit chez des blessés médullaires
des personnes cérébrolésées
17 80
, des blessés du membre supérieur
82
16 24 81
,
et des personnes
présentant des pathologies cardiaques 83 84.
La répartition des catégories socioprofessionnelles selon le statut de retour au travail
« tardif » ou « normal » ne montre pas de différence statistiquement significative entre les
deux groupes. Toutefois, la catégorie des ouvriers est plus représentée dans les retours
- 85 -
« tardifs » au travail (24% versus 14%), inversement les cadres et les professions
intermédiaires se trouvent plus souvent en situation de retour « normal » au travail. Cette
observation est cohérente avec le risque identifié ci-dessus de reprendre le travail tardivement
pour les personnes à bas niveau d’études. L’influence du niveau d’études sur le retour au
travail est plus forte dans nos résultats que celle de la CSP. Dans la littérature, la CSP est
reconnue dans certaines études comme un facteur prédictif du retour au travail : ainsi les
ouvriers rencontrent plus de difficultés à reprendre le travail que les employés ou les
personnes avec un poste à responsabilités. D’après une étude de Mackenzie 15, les employés
retournent 4 fois plus au travail que les ouvriers ; Treger dans un suivi de personnes victimes
d’un accident vasculaire cérébral montre que les employés rencontrent moins de difficultés
que les ouvriers à reprendre leur travail 80 et enfin le suivi d’un groupe de traumatisés crâniens
par Shames met en évidence que les managers et les personnes qualifiées ont respectivement
3 et 1,5 fois plus de chances de retourner au travail que les ouvriers
22
. Le fait que les
personnes à responsabilités retournent plus rapidement au travail est lié également au fait que
l’arrêt de travail implique pour eux une baisse de revenus 15 83.
Le statut professionnel (privé, public ou indépendant) et la stabilité de l’emploi sont
significativement indépendants du retour au travail. Cependant les personnes relevant de la
fonction publique sont légèrement plus représentées dans les situations de retour « normal »
au travail. Un résultat similaire est également rapporté par Infante-Rivard dans son étude d’un
groupe de personnes présentant des lombalgies chroniques 53.
Le fait de ne pas travailler à l’inclusion expose clairement au risque de rencontrer des
difficultés pour reprendre une activité professionnelle : les 52 personnes de l’étude en
formation, au chômage, en maladie ou en congé parental se trouvent toutes en situation de
retour « tardif » au travail. Dans la littérature, le fait de travailler au moment de l’accident est
favorable à une reprise du travail, cette dernière est d’autant plus rapide que les personnes
retournent au même poste
39 3 81 22 17
. Dans une étude prospective de patients traumatisés
crâniens, Keyser-Marcus rapporte que le fait de travailler au moment de l’accident multiplie
par 5 les chances de travailler à 1 an
14
. Galizzi, dans l’étude d’une population de blessés,
montre que 90% des travailleurs titulaires d’un poste reprennent le travail dans la première
année qui suit l’accident alors que les personnes qui changent de travail ont besoin de plus de
temps pour reprendre une activité professionnelle
58
. Burnham précise, dans son étude d’un
groupe de patients présentant une fracture traumatique de la colonne vertébrale, que les
personnes qui ont travaillé dans l’année avant le traumatisme ont 10 fois plus de chances de
- 86 -
reprendre le travail et celles qui travaillent au moment de l’accident ont 3,5 plus de chances de
reprendre le travail que celles qui ne travaillent pas 11. Certains auteurs précisent que le fait de
retourner au poste de travail occupé au moment de l’accident ou dans la même entreprise
permet un retour au travail souvent plus rapide
61
. La réintégration dans un environnement
professionnel familier facilite donc le retour au travail.
7.4.2 Caractéristiques de l’accident
(Cf. Annexe 7)
Dans notre étude, aucune des caractéristiques de l’accident n’est associée au retour
« tardif » au travail. Il apparaît toutefois que, parmi les types d’usagers, les personnes en deux
roues motorisées soient plus représentées chez les retours « tardifs » au travail (35 % versus
30%), la tendance s’inverse pour les vélos : 12,5% ont un retour « normal » contre 7% de
retours « tardifs » au travail. Ceci nous laisse penser que les personnes en deux-roues
motorisées sont plus gravement blessées. Ces données sont confirmées par le bilan de
l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière de l’année 2007. En effet, ce
dernier rapporte une dégradation des résultats pour les motocyclettes avec une nette
augmentation des victimes tuées (+ 7,9%), à l’inverse des progrès très forts pour les cyclistes
avec un recul important du nombre des victimes tuées (- 20,5%). Ceci s’explique
principalement par la hausse du trafic avec un transfert des parcours en voiture vers les deux
roues motorisées, mais également par des comportements à risque des motocyclistes. Il existe
un sur-risque chez les motocyclistes spécifique à la France 75.
Le type de trajet « professionnel » ou « privé » n’influence pas le retour au travail.
Ainsi le fait que les lésions liées à l’accident soient prises en charge par la Sécurité Sociale au
titre d’un accident du travail ou d’une maladie ne modifie pas les comportements face à la
reprise du travail. Ces résultats sont contradictoires avec ce qui est classiquement rapporté
dans la littérature ; en effet, l’analyse des données d’une population de plus de 4500
accidentés de la route relevant du régime agricole montre que la durée d’arrêt de travail est
1,5 fois supérieure lorsqu’il s’agit d’un accident du travail 85. Pour un bon nombre d’auteurs,
les indemnisations perçues dans le cadre d’un accident du travail sont dissuasives pour la
reprise du travail
15 24 57 58 86
. La Direction de l'Animation de la Recherche des Études et des
Statistiques (DARES) signale dans un rapport sur le travail et la santé que les problèmes de
santé issus du travail ont des conséquences plus lourdes que les autres sur la capacité à
- 87 -
travailler
87
. Seul Bontoux, dans une étude d’évaluation d’un programme de rééducation de
patients lombalgiques, rapporte que le fait que la pathologie soit reconnue au titre d’un
accident du travail est favorable à la reprise du travail 49.
Dans notre étude, la responsabilité de l’accident n’est pas associée au retour « tardif »
au travail. Cependant les personnes responsables sont légèrement plus représentées dans le
groupe du retour « normal » au travail. Il semble que le traumatisme soit alors mieux vécu
lorsque la personne n’est pas en position de « victime ». Il y a moins d’incompréhension, pas
de problème de reconnaissance et généralement pas de recours en justice. Un article, qui
étudie la relation entre la responsabilité de l’accident chez des blessés dans le cadre du travail
et le retour au travail, montre que le rôle de l’attribution de la responsabilité est
significativement associé à la reprise du travail : en effet, parmi les 64% des blessés qui
pensent que l’accident est du à une cause extérieure (machine ou environnement
professionnel), 81% ne veulent pas retourner au travail 21.
Le fait de porter plainte est significativement associé au retour « tardif » au travail.
Dans la littérature, cette démarche est unanimement reconnue comme un facteur délétère dans
le processus de retour au travail 54 58 44 15 34. Ces situations de litiges altèrent la motivation du
retour au travail. Il existe une interaction décrite au chapitre 6.2.5 entre le fait de déposer
plainte et le stress post-traumatique. De telles démarches sont entreprises dans le but d’obtenir
une compensation du préjudice subi mais à quel prix. Elles ne sont pas sans conséquences.
Elles peuvent être à l’origine de souffrances psychologiques liées notamment à l’impossibilité
de faire le deuil de l’accident. Cette relation explique les difficultés rencontrées par les
accidentés pour retourner au travail.
Il existe également une interaction significative entre la notion de responsabilité et
celle du fait de porter plainte : les personnes responsables ne portent pas plainte. Ceci peut
expliquer, en partie, qu’elles aient un parcours plus simple pour retourner au travail.
7.4.3 Données spécifiquement renseignées par les conducteurs
La seule différence mise en évidence entre les deux groupes de retour au travail est le
fait d’avoir déjà été responsable d’un accident de la voie publique : il est significativement
plus représenté dans les situations de retour « normal » au travail. Ainsi le fait d’avoir déjà été
confronté à un tel traumatisme semble donc être un critère favorable pour la reprise du travail.
- 88 -
La notion de prise de risque chez de tels conducteurs participe certainement au fait que
l’évènement soit mieux accepté.
Pour les données concernant l’activité professionnelle, les personnes soumises à des
contraintes de temps et celles qui ont un travail nerveusement fatigant sont plus représentées
dans le groupe du retour « normal » au travail. Ces caractéristiques sont toutes les deux
associées significativement à la CSP et plus particulièrement à la catégorie des cadres et des
professions intellectuelles supérieures. En effet, les personnes soumises à des contraintes
temporelles au travail sont plus spécifiquement les cadres et les professions intellectuelles
supérieures ; le travail nerveusement fatigant concerne plus largement les cadres et les
professions intellectuelles supérieures, les artisans, les agriculteurs, les chefs d’entreprise et
les professions intermédiaires (Cf. Annexe 8). La tendance observée face au retour au travail
est semblable, donc les personnes à responsabilités avec un travail nerveusement fatigant,
soumises à des contraintes de temps sont toutes plus représentées dans le groupe de retour
« normal » au travail. Ceci rejoint également l’importance du niveau d’étude sur le retour au
travail décrit au chapitre 7.4.1.
Il serait intéressant de pouvoir étendre l’analyse des caractéristiques professionnelles à
l’ensemble des répondants pour avoir davantage de renseignements sur l’influence de
l’organisation du travail sur la reprise d’une activité professionnelle.
7.4.4 Données médicales
Les différentes lésions associées au retour « tardif » au travail sont : les lésions du
thorax cotées AIS 1, les lésions de la colonne de gravité AIS 2 à 5, l’ensemble des lésions du
membre inférieur de gravité AIS 3 et les lésions du poumon cotées AIS 3. Les lésions inclues
dans le modèle final d’analyse multivariée significatives sont : celles du membre inférieur
cotées AIS 3, l’ensemble des fractures du membre supérieur de gravité AIS 3 et les lésions de
la tête AIS 2. Ces deux dernières sont en faveur d’un retour « normal » au travail.
Malheureusement les lésions de la colonne et du poumon cotées AIS 3 n’ont pu être
exploitées jusqu’à la phase d’analyse multivariée en raison d’effectifs trop faibles.
Les résultats décrits ci-dessus sont confortés par les données de la littérature qui
retiennent la mobilité comme un critère majeur associé au retour au travail 41. Ainsi les lésions
orthopédiques touchant la colonne, le pelvis et les membres inférieurs souvent responsables
- 89 -
d’un retentissement fonctionnel et d’une perte d’autonomie peuvent retarder voire
compromettre la reprise du travail 1 18 33 34 37 38 88.
Le traumatisme crânien léger et la perte de connaissance ne sont pas associés
significativement à un retour « tardif » au travail, bien qu’étant davantage représentés dans
cette situation. L’étude du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) dans la population
adulte de l’enquête ESPARR a montré que les traumatisés crâniens légers développent plus
souvent ce syndrome : 22% versus 16,8%, ceci peut expliquer le fait qu’ils soient plus
représentés dans le groupe du retour « tardif » au travail 89.
Le « coup du lapin » est plus fréquent dans le groupe du retour « normal » au travail,
la différence n’est pas significative. Ceci s’explique en partie par le fait que ce type de lésion
bénigne soit mieux renseigné chez les blessés légers. Il n’existe donc pas de sur-risque à se
trouver en situation de retour « tardif » au travail lorsque l’on présente un « coup du lapin ».
Ce résultat s’oppose à ce qui est en général considéré dans une grande partie de la littérature
sur le coup du lapin, par exemple dans l’étude rétrospective, réalisée à partir des données du
service d’indemnisation des arrêts de travail de l’Etat de Washington 63, l’entorse cervicale est
reconnue comme un facteur prédictif d’une durée d’arrêt de travail élevée.
L’orientation en service de déchoquage ou de réanimation, un score ISS supérieur ou
égal à 9 et le fait d’être polyblessé sont significativement associés à un retour « tardif » au
travail. Toutes ces variables sont le reflet de l’importance des lésions que présente
l’accidenté ; la sévérité de l’atteinte est donc prédictive d’un retour « tardif » au travail. Les
données de la littérature rapportent le même résultat bien que le type de lésions semble plus
souvent étudié et donc incriminé. Ceci peut s’expliquer par le fait que la gravité soit un critère
de sélection des populations d’études. Shames, dans une revue de la littérature sur le retour au
travail des traumatisés crâniens, rapporte en effet que la gravité du traumatisme est un facteur
péjoratif
22
. Chez les personnes sévèrement blessées à la suite d’un accident, la gravité de
l’atteinte est reconnue comme étant un facteur prédictif majeur de non retour au travail
81
11 80
; Vles précise qu’un score ISS supérieur à 25 et le nombre de territoires touchés sont
péjoratifs pour une reprise du travail 38.
Le fait d’avoir été hospitalisé et opéré à la suite de l’accident est un élément prédictif
important d’un retour « tardif » au travail. Les données de la littérature incriminent plus
précisément la durée de l’hospitalisation comme facteur prédictif de « non retour » au travail
11 17 34 48 80
. Meerding précise, dans une étude prospective de blessés, qu’à 2 mois 5% des
- 90 -
patients non hospitalisés contre 39% des patients hospitalisés ne retournent pas au travail
33
.
Dans une étude du devenir d’un groupe de polyblessés graves, Soberg indique une durée
d’hospitalisation de 20 semaines comme seuil au-delà duquel les personnes retournent moins
au travail 20. Pour Holbrook, dans son étude du devenir d’un groupe de traumatisés sévères, la
durée d’hospitalisation précisément en service de soins intensif influence le retour au travail
88
. Enfin, pour le même type de population, Brenneman montre que les personnes qui
retournent au travail sont celles qui sont hospitalisées 3 fois moins longtemps en service de
soins intensifs et qui ont une durée d’hospitalisation 9 fois moins longue 25.
Dans nos résultats, le fait d’avoir présenté des complications médicales est
significativement associé au retour « tardif » au travail. L’analyse n’a pu être approfondie en
raison d’effectifs trop faibles. Dans la littérature, les données sont rares; seule une étude sur le
devenir de personnes ayant présenté un infarctus du myocarde rapporte que les complications
suite à une hospitalisation sont un facteur prédictif de « non retour » au travail 84.
Dans nos résultats, le fait d’avoir été hospitalisé et opéré est donc un facteur prédictif
de retour « tardif » au travail plus important que le score ISS.
A 6 mois, le fait d’avoir un état médical ressenti comme « non rentré dans l’ordre » est
associé significativement au retour « tardif » au travail. De même, les personnes souffrant de
douleurs persistantes à 6 mois après l’accident sont plus nombreuses dans le groupe des
personnes ayant un retour « tardif » au travail. La sévérité des douleurs peut être caractérisée
par le type et l’intensité des douleurs, elle est également associée à un retour « tardif » au
travail. Plus l’intensité des douleurs est forte, plus le risque d’appartenir au groupe des retours
« tardifs » au travail est élevé.
Tous ces résultats représentent donc un frein pour le retour au travail. La douleur est
reconnue comme telle dans la littérature
11 50 34 20
. MacKenzie rapporte dans une étude
prospective sur une population de personnes avec une fracture du membre inférieur que plus
l’intensité de la douleur est importante et moins le taux de reprise du travail est élevé : les
personnes avec des douleurs d’intensité faible ont un taux de reprise de 85%, celles avec des
douleurs d’intensité moyenne ont un taux de reprise de 73% et enfin celles avec douleurs
d’intensité forte ont un taux de reprise de 51% 15.
Le syndrome de stress post-traumatique survient dans 19% des cas chez les répondants
de notre étude, il est significativement associé au retour « tardif » au travail. Dans les données
- 91 -
de la littérature, les résultats vont dans le même sens. Plus largement le stress posttraumatique, le retentissement psychologique et la dépression sont donc des facteurs prédictifs
de « non retour » au travail
44 47 78
. Wang décrit le syndrome dépressif comme la meilleure
variable pour prédire du stress post-traumatique
28
. Corbière qui étudie la relation de la
dépression et du retour au travail dans une population de travailleurs accidentés montre que le
taux de reprise diminue avec l’intensité des symptômes ; en effet, ce taux est de 18% pour les
cas de dépression sévère, de 61% pour les cas de dépression modérée et de 85% lorsque l’état
psychologique est normal 12. Ce critère est souvent associé aux femmes 90. Dans notre étude :
il n’existe pas de différence statistique, le stress post-traumatique est d’ailleurs plus représenté
chez les hommes. Toutefois seulement 17,1% des hommes vont développer un état de stress
post-traumatique contre 21,7% des femmes (Cf. Annexe 11). Il est recherché dans le devenir à
long terme des populations, il s’agit d’un critère associé à la notion de qualité de vie des
accidentés
28 91
.
Il existe une interaction significative entre les douleurs et le stress post-traumatique.
La persistance des douleurs semble être responsable de la dégradation de l’état psychologique
ou inversement l’état dépressif peut être à l’origine de phénomènes douloureux. La première
hypothèse est décrite dans une étude rétrospective d’accidentés : les troubles psychologiques
associés à la lésion du « coup du lapin » sont engendrés par les phénomènes douloureux
directement liés à la lésion 19. Il est difficile de savoir comment ces deux données sont reliées,
il apparaît toutefois essentiel de ne pas les dissocier dans la prise en charge des accidentés afin
de mieux les accompagner vers le retour au travail.
Nous avons volontairement omis d’étudier les données recueillies à un an car leur rôle
sur le retour au travail est confus. Le fait d’être en arrêt de travail trop longtemps peut
également mettre les personnes en difficulté face à la reprise. Le impacts sur la vie de la
victime à un an apparaissent donc comme étant plus des conséquences que la cause d’un
retour « tardif » au travail et ont été traitées comme telles. Dehail dans l’étude d’un groupe de
traumatisés crâniens a émis la même réserve d’interprétation 3.
- 92 -
7.5
Perspectives
La variété des déterminants pouvant influencer le processus du retour au travail offre
un registre tout aussi large de possibilités d’action à mettre en place pour éviter ces situations
à risque pour le devenir des accidentés et pour limiter le coût élevé qui leur incombe.
Dépister un retour « tardif » au travail
Il semble donc indispensable d’identifier de manière précoce les personnes à risque de
handicap et/ou de mauvaise réinsertion socioprofessionnelle. Les déterminants mis en
évidence dans ce travail représentent une liste d’indicateurs à exploiter pour le dépistage des
situations à risque de retour « tardif » au travail. Aborder la question du travail et envisager
rapidement les modalités de la reprise sont des étapes essentielles à intégrer dans la prise en
charge des accidentés.
Favoriser une meilleure coordination des différents intervenants
Une meilleure coopération de chacun des intervenants impliqués dans la prise en
charge et le suivi des accidentés semble incontournable. Ceci peut s’envisager par la
constitution d’équipes pluridisciplinaires rassemblant l’équipe soignante des services de suite
ou de rééducation, le médecin traitant, les médecins-conseils et le médecin du travail. Elles
permettraient d’unir les compétences de chacun et d’agir en considérant la pathologie et
l’environnement socioprofessionnel des accidentés. Les réflexions de chacun autour de la
question du retour au travail seraient ainsi moins cloisonnées. La nécessité de communication
et de coordination a déjà été évoquée à plusieurs reprises dans la littérature comme un élément
« clef » pour favoriser la reprise du travail
86 56 31 22 60
. Martimo souligne l’importance de
garder contact avec le milieu du travail pendant une période d’arrêt, et propose de désigner un
coordinateur au sein de l’entreprise pour le retour au travail 92.
Rôle du médecin du travail
Le rôle du médecin du travail se situe dans l’évaluation de la capacité à reprendre le
travail de l’accidenté grâce à sa connaissance du poste de travail et de ses contraintes. Il est à
l’interface entre le salarié et son entreprise. Pour être impliqué en amont de la reprise, il faut
que le blessé soit informé de la possibilité d’une visite de préreprise, étape essentielle pour
anticiper et mieux préparer la reprise lorsqu’une modification de l’aptitude est prévisible. Son
- 93 -
cadre est défini par l’article R. 4624-23 alinéa 4 du Code du travail. Les particularités de la
visite de préreprise sont les suivantes : elle peut être demandée par le salarié lui-même, par le
médecin traitant du salarié ou le médecin conseil. Elle a lieu durant l’arrêt de travail du salarié
et a pour but de préparer la reprise du travail, si celle-ci s’annonce difficile. La réalisation
d’une visite de préreprise ne dispense pas de la visite de reprise, lors de la reprise effective du
poste de travail par le salarié.
A l’issue de cette visite, le médecin du travail peut se prononcer sur les modalités de la
reprise, formuler des propositions pour inciter et faciliter le retour précoce du salarié au travail
(possibilité d’arrêts de travail à temps partiel, adaptation de l’ergonomie du poste de travail)
et envisager des mesures de réinsertion lorsque cela est nécessaire.
Perspectives pour la recherche
Enfin, il semble intéressant que d’autres équipes de recherche s’inspirent de notre
modèle de variable dépendante du « retour au travail » qualifié de « tardif » ou de « normal »
afin de pouvoir comparer nos résultats à de nouvelles données.
Pour affiner notre travail, il serait également intéressant d’approfondir la relation du
retour au travail avec certaines lésions traumatiques telles que les lésions de la colonne
vertébrale qui semblent jouer un rôle sur la reprise du travail. Il n’a pas été possible de le
mettre en évidence du fait d’un manque de puissance statistique lié à des effectifs trop faibles.
Une autre piste à explorer serait de développer les données sur l’activité
professionnelle et de quantifier certains éléments du travail pour toute la population, tels que
le rythme et l’organisation du travail, les contraintes physiques et psychologiques, renseignés
ici uniquement pour la fraction de la population des conducteurs. Cela permettrait de mesurer
l’importance des facteurs liés aux conditions de travail et orienterait sur des modes d’action
impliquant davantage les entreprises.
- 94 -
8. CONCLUSIONS
Notre étude menée auprès de 893 accidentés de la route en âge de travailler issus de la
cohorte ESPARR a permis de mettre en évidence des facteurs prédictifs d’un retour « tardif »
au travail, facteurs présents à l’inclusion ou à la phase post-accidentelle.
Le retour au travail a été qualifié à partir des durées d’arrêt de travail recueillies dans
l’enquête ESPARR. Des seuils ont été établis en fonction de la gravité des lésions. Ceci a
permis de séparer la population cible en deux groupes : les personnes en situation de retour
« tardif » et celles en situation de retour « normal » au travail.
Dans une première phase descriptive, nous avons comparé les deux groupes. Pour les
données sociodémographiques, seul le bas niveau d’études est associé à un retour « tardif » au
travail. Pour les données médicales, souvent reflet de la gravité de l’atteinte, plusieurs facteurs
apparaissent associés au retour « tardif » au travail: l’admission en salle de déchoquage, la
prise en charge en service de réanimation, le fait d’être polyblessé, d’avoir un score ISS
supérieur à 9, d’avoir été hospitalisé et d’avoir subi une opération suite à l’accident, de
présenter des complications médicales au cours de la prise en charge et enfin de ressentir un
état médical, à 6 mois, encore marqué par l’accident (séquelles, douleurs). La survenue d’un
état de stress post-traumatique est également prédictive d’un retour « tardif » au travail. Les
lésions incriminées sont entre autre celles pouvant perturber la mobilité des accidentés : les
lésions des membres inférieurs de gravité AIS 3, l’ensemble des lésions de la colonne ayant
un score de gravité supérieur ou égal à 2, les lésions du thorax de niveau de gravité AIS 1 et 3,
et enfin les lésions de la tête AIS 2. La lésion du « coup du lapin » n’est pas pénalisante pour
le retour au travail. Le fait de porter plainte est une donnée péjorative dans le processus de
retour au travail.
Dans une seconde phase, ces facteurs ont pu être ajustés les uns par rapport aux autres
par une analyse multivariée. Dans le modèle final, trois variables restent prédictives : la
persistance de douleurs, le fait d’avoir été hospitalisé et opéré et le fait d’avoir déposé de
plainte.
Les résultats obtenus confirment l’hypothèse que la gravité des lésions n’est pas le
seul élément associé à la durée d’arrêt de travail. Il en découle également que le retour au
- 95 -
travail reste une question complexe qui implique la personne, sa pathologie, son
environnement personnel et professionnel. Pour accompagner au mieux des accidentés de la
route vers une reprise du travail, il est indispensable d’identifier les personnes à risque de
retour « tardif » et d’intégrer rapidement la question du travail. Ceci peut se faire entre autre
par une visite de préreprise auprès du médecin du travail. Il parait essentiel que les différents
intervenants fassent preuve d’une réelle coopération et favorisent ainsi la pluridisciplinarité.
Dans la suite de notre travail, il serait intéressant que d’autres équipes de recherche
reprennent notre méthode de qualification du retour au travail à partir de la durée d’arrêt de
travail et de la gravité de la lésion dans le but de développer des éléments de comparaison.
Pour affiner nos résultats, approfondir la relation du retour au travail avec certaines lésions et
mieux développer des éléments du travail et de ses contraintes sont des pistes également à
explorer pour l’avenir.
- 96 -
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- 102 -
10. ANNEXES
- 103 -
10.1
Annexe 1 : Principaux déterminants d’un non-retour au
travail dans la littérature
- 104 -
Individu
Polytraumatisés
Age
Sexe
Niveau d'études
Traumatisme
Gravité
Hospitalisation
Soins intensifs
Traitement chirurgical
Type de lésion
Extrémités
Colonne vertébrale
Lésion médullaire
Tête
Pelvis
Accident du travail
Douleurs
Autonomie fonctionnelle
Stress post-traumatique
Dépression
Séquelles
Travailler au moment de l'accident
Type d'emploi
Revenus
Expérience professionnelle
Motivation
Contexte socio-économique
Litige
Difficultés financières
Vie sociale
Taux de reprise
de 52 à 93%
13 mois
Délai moyen avant reprise
*=lé sions des extrémités, algodystrophie, infarctus du myocarde.
Travail
- 105 -
Traumatisés crâniens
Age
Sexe
Niveau d'études
CSP
Statut marital
Gravité
Hospitalisation
Score de Glasgow
Amnésie post-traumatique
Rééducation et sa durée
Accident de la voie publique
Lombalgiques
Age
Sexe
Antécédents de lombalgies
Antécédents de chirurgie du dos
Programme de rééducation
Diagnostic clinique
Accident du travail
Autonomie fonctionnelle
Capacités cognitives
Dépression
Troubles du comportement
Troubles de la parole
Troubles de l'attention
Perte de la mémoire
Travailler au moment de l'accident
Accident du travail
Douleurs
Autonomie fonctionnelle
Durée d'arrêt de travail
Type d'emploi
Secteur d'activité
Taille de l'entreprise
Ancienneté
Litige
de 27 à 100%
3 mois
Autres études*
Age
Sexe
Niveau d'études
CSP
Statut marital
Hospitalisation
Complications
Rééducation
de 73 à 90%
-
Durée d'arrêt de travail
Type d'emploi
Secteur d'activité
Revenus
Taille de l'entreprise
Litige
Vie sociale
de 59 à 89%
8-10 mois
10.2
Annexe 2 : Histogrammes réalisés à partir d’ESPARR
Histogrammes réalisés à partir des données de l’étude ESPARR représentant la
répartition de la population étudiée selon le délai avant la reprise du travail pour chaque
score MAIS.
Histogramme MAIS 1
Effectif = 183
Moyenne= 46j
Ecart-type= 76
Minimum=0j
1°quartile=9j
Médiane=19j
3°quartile=42j
- 106 -
Histogramme MAIS 2
Effectif = 113
Moyenne= 90j
Ecart-type= 94
Minimum=4j
1°quartile=22j
Médiane=61j
3°quartile=108j
Histogramme MAIS 3
Effectif = 88
Moyenne= 167j
Ecart-type= 126
Minimum=7j
1°quartile=79j
Médiane=131j
3°quartile=225j
- 107 -
Histogramme MAIS 4-5
Effectif = 22
Moyenne= 127j
Ecart-type= 107
Minimum=19j
1°quartile=55j
Médiane=70j
3°quartile=187j
- 108 -
10.3
Annexe 3 : Résultats de l’enquête « Comment définir un
retour difficile au travail ? »
« Comment définir un retour difficile au travail ? »
Une personne que vous suivez est victime d’un accident de la route quel qu’il soit (accident du
travail ou non) responsable d’une lésion suivie d’un arrêt de travail:
Question 1 :
Pourriez-vous me dire sur quels éléments vous êtes amené à penser que le retour à
l’emploi sera compliqué ?
→ Facteurs personnels :
-
Age
Etat antérieur
Culture
Sexe
Addiction (alcoolisme)
→ Facteurs médico-psychologiques :
-
Gravité, séquelles
Durée de l’arrêt de travail
Durée de l’hospitalisation
Syndrome post-commotionnel et stress post-traumatique)
Traitement / Qualité de la prise en charge initiale
Médicalisation excessive
→ Facteurs professionnels :
- Poste de travail (pénibilité ?, sédentarité ?, possibilité d’aménagement du poste pour la reprise?)
- Métier (travail manuel ?)
- Insatisfaction au travail
- Type de contrat (intérimaire, employeur régulier, faible ancienneté)
- Catégorie socioprofessionnelle
- Moyen de locomotion
- Taille de l’entreprise
- Période de vacances proche =péjoratif
→ Facteurs médico-légaux :
-
Accident du travail
Circonstances de l’accident : recours à un tiers, litige avec les assurances
Qualité de l’information donnée aux victimes sur leurs droits, démarches à entreprendre
→ Facteurs socio-économiques :
-
Prise en charge par la Sécurité Sociale en accident du travail ou en maladie
Bas niveau de ressources
Environnement familial
- 109 -
-
Collaboration nécessaire des médecins-conseils / médecins traitant / médecins du travail (visite
de pré-reprise)
Question 2 :
Au-delà de quelle durée d’arrêt de travail pensez-vous que la personne connaîtra des
difficultés à reprendre son activité?
→ 6 mois
Question 3 :
Quelles sont les affections les plus souvent rencontrées pour lesquelles vous avez
observé une discordance entre la gravité de la lésion et la durée de l’arrêt de travail ?
12345-
Entorse cervicale ≥ lombalgie ≥ dorsalgie
Traumatisme crânien simple compliqué d’un syndrome post commotionnel
Syndrome anxiodépressif
Algodystrophie
Douleurs
Question 4 : Selon votre expérience, attribuez à chaque groupe de lésions ci-dessous une durée d’arrêt
de travail qui vous semble la plus juste:
(Les groupes de lésions ci-dessous ont été constitués à l’aide de la Classification « AIS » utilisée dans l’étude ESPARR
pour classer les victimes par gravité de lésion, chaque point représente un niveau de gravité)
•
Entorse cervicale, entorse de la cheville, plaie, dermabrasion, luxation du coude? (AIS 1:
gravité légère) 46 jours.
•
Fracture du poignet, luxation acromio-claviculaire, fracture du péroné, entorse du genou,
traumatisme crânien avec perte de connaissance brève sans lésion cérébrale au scanner?
(AIS 2: gravité modérée) 96 jours.
•
Contusion pulmonaire avec pneumo médiastin, lésion par élongation du plexus brachial,
fracture diaphysaire du fémur, fracture de la symphyse pubienne, fracture de la base du
crâne ? (AIS 3 : gravité sérieuse) 151 jours.
•
Rupture ou contusion de la rate ou du foie, fracture du bassin avec déformation
importante (fracture en « livre ouvert »), plaie du poumon avec hémomédiastin,
hématome intracérébral, lésion médullaire ? (AIS 4-5 : sévère à critique) 198 jours.
- 110 -
10.4
Annexe 4 : Codage à partir de la Classification AIS
- 111 -
- 112 -
10.5
Annexe 5 : Liste des variables utilisées dans nos analyses
Variables retenues pour l’étude dans les questionnaires à l’inclusion, à 6
mois et à 1 an
Cahier d’identification initiale
Age
Sexe
Cahier d’entretien initial adultes (16 ans et plus)
1- Fiche accident
•
•
•
•
•
•
Date de l’accident
Moment de la journée
Motif de déplacement
Type d’usager
Antagoniste
Autre(s) victime(s) de famille ou proche
2- Données générales
•
Environnement familial et personnel
o Situation familiale
o Enfants au foyer
o Propriétaire/locataire
o Pratique d’un sport
o Pratique d’un art
o Evènements dans l’année passée
o Projets dans l’année à venir
•
Environnement professionnel
o CSP à partir de l’activité professionnelle habituelle
o Diplôme
o Travail au moment de l’accident
o Si non : étudiant, recherche d’emploi, congé parental…
o Statut professionnel
3-Etat de santé antérieur à l’accident
•
•
•
•
Antécédents médicaux
Incapacité temporaire les 12 derniers mois (arrêt de travail, dispense de sport…)
Troubles du sommeil
Suivi psycho
- 113 -
4-Facteurs de risque liés à l’accident (conducteur uniquement)
•
•
•
•
•
•
•
Type d’usage du véhicule / Habitudes de conduite
Nb de km/an
Nb d’heures de conduite / jour
Responsabilité dans l’accident actuel ?
Autre AVP auparavant ? Responsabilité ?
Questions relatives à l’activité professionnelle du conducteur :
o Contraintes temporelles
o Travail de nuit
o Travail physiquement fatigant
o Travail nerveusement fatigant
Dépôt de plainte ?
Cahier médical initial
•
•
•
•
•
•
•
Passage en service de réanimation
Passage en salle de déchoquage
Score AIS
Score ISS
Traumatisme crânien (perte de connaissance)
« Coup du lapin »
Description des lésions par territoire corporel et score MAIS.
Cahier d’entretien à 6 mois adultes (16 ans et plus)
•
•
•
Données médicales
o Suites immédiates de l’accident
Souvenirs de l’accident
Hospitalisation
Si oui, Opération ? Complications médicales?
o Etat de santé actuel
Etat médical ressenti
Douleurs ?
Intensité des douleurs
TTT contre la douleur
Séquelles physiques
Evaluation du stress post-traumatique
Travail ou études
o Travail au moment de l’accident
o Arrêt de travail suite à l’accident, reprise à quelle date ? Ou pas repris ?
Satisfaction sur la PEC
o Dépôt de plainte après l’accident (recours juridiques…)
- 114 -
Cahier d’entretien à 1 an – L (15 ans et plus)
•
•
•
•
•
•
Données médicales
o Suites immédiates de l’accident
Souvenirs de l’accident
Hospitalisation
Si oui, Opération ? Complications médicales?
Evolution de votre état de santé (depuis le retour à domicile jusqu’à ce jour)
o Nouvelle(s) hospitalisation(s), opération ?
Situation actuelle
o Votre état de santé actuel
Etat de santé ressenti
Temps nécessaire à la consolidation
Moral affecté par l’accident
Douleurs
Intensité des douleurs
Type de douleurs
TTT antalgiques
Syndrome post-commotionnel
Séquelles
Pension d’invalidité
Reconnaissance Travailleur Handicapé
Allocation « adulte handicapé »
Rente ou capital d’incapacité pour accident du travail
o Votre situation professionnelle actuelle
Travail au moment de l’accident
Arrêt de travail à la suite de l’accident
Travail actuellement ?
Si non : précisions
Perturbation de votre vie professionnelle depuis l’accident
Si vous travaillez actu :
• Même employeur ?
• Aménagement du poste de travail ?
o Votre environnement affectif et personnel
Perturbation vie affective depuis l’accident
Modification de projets
Répercussions financières
o Difficultés financières dans les suites immédiates de l’accident
o Rente par assurance ou mutuelle
o Répercussions financières aujourd’hui liées à l’accident
Qualité de vie
o Recherche du stress post-traumatique (PTSD check list scale)
Qualité de la PEC
o Dépôt de plainte (recours juridiques…)
- 115 -
10.6
Annexe 6 : Description et fréquence des lésions étudiées
Lésions
Type de lésion
n
%
Tête
Tête AIS 1
Plaie, contusion / traumatisme crânien sans perte de
connaissance
126
19,9
Tête AIS 2
PC <1h / amnésie / fracture voûte SAP / plaie, contusion d'un
nerf crânien / plaie majeure du cuir chevelu sans perte de
sang<20% en volume
118
18,6
Tête autre AIS 3
Plaie du cuir chevelu majeure avec perte de sang >20% en
volume
14
2,2
Tête crâne AIS 3
Fracture de la base du crâne sans perte de LCR
9
1,4
Tête autre AIS 4
Plaie, thrombose vaisseaux intracrâniens et sinus / contusion
et hématome cérébelleux / contusion et hématome cérébral /
fracture complexe de la voûte crânienne
17
2,7
Tête AIS 5
Lésion par pénétration / plaie de vaisseaux intracrâniens /
compression, contusion, lésion avec hémorragie du tronc
cérébral / lésion par pénétration du cervelet / hématome
intracérébral volumineux.
4
0,6
Tête AIS 4-5
(cf. ci-dessus)
18
2,8
Face
Face AIS 1
Plaie, contusion
101
16,0
Face AIS 2
Fracture orbitaire fermée / Le Fort I et II / fracture
mandibulaire
29
4,6
63
9,9
Cou
AIS 1
Contusion / hématome
Thorax
Thorax AIS 1
Contusion, hématome / fracture d'une côte
77
12,2
Thorax AIS 2
Fracture de 2 ou 3 côtes sans complication / fracture du
sternum
22
3,5
Thorax autre AIS 3
Déchirure, plaie mineure d'une artère / perforation d'une
bronche en aval de la bronche souche / fracture de bronche
simple / plaie diaphragme, œsophage / contusion
myocardique
32
5,1
Thorax poumon AIS 3
Contusion unilatérale du poumon / fracture de 2 ou 3 côtes
avec hémo ou pneumothorax
25
3,9
Thorax AIS 4-5
Blessure ouverte du thorax / plaie majeure de vaisseaux
intrathoraciques / plaie complexe d'une bronche (en aval de
la bronche souche) / perforation œsophage / plaie
myocardique avec perforation / contusion et plaie pulmonaire
bilatérale
16
2,5
- 116 -
Lésions
Type de lésion
n
%
Abdomen
Abdomen AIS 1
Contusion, plaie
38
6,0
Abdomen AIS 2
Plaie majeure / contusion d'organes internes
19
3,0
Abdomen AIS 3
Plaie sans perforation d'organes internes / rupture de rate /
plaie vasculaire mineure
17
2,7
Abdomen AIS 4
Plaie majeure d'organes internes / rupture du foie / plaie
vasculaire majeure
4
0,6
Colonne vertébrale
Etirement colonne cervicale ou
"Coup du lapin"
-
116
18,3
Etirement colonne thoracique
-
16
2,5
Etirement colonne lombaire
-
23
3,6
Colonne fracture vertèbre AIS 2
Fracture de l'apophyse transverse ou du corps vertébral
5
0,8
Colonne fracture thorax AIS 2
Fracture de la lame ou du pédicule vertébral
19
3,0
Colonne fracture lombaire AIS 2
Fracture de la lame ou du pédicule vertébral
9
1,4
Colonne fracture AIS 3
Fracture de la lame ou du pédicule vertébral
9
1,4
Colonne autre AIS 1
Plaie du ligament intervertébral
2
0,3
Colonne autre AIS 2
Lésion du plexus brachial (atteinte partielle) / hernie discale
non compliquée / luxation vertébrale / contusion, plaie d'une
racine nerveuse
13
2,1
Colonne autre AIS 3
Arrachement du plexus brachial / contusion moelle épinière
sans fracture / lésion du plexus brachial entier / luxation
atloïdo-axoïdienne / contusion de la queue de cheval
6
0,9
Colonne AIS 4-5
Syndrome d'atteinte médullaire complète / Syndrome complet
de la queue de cheval
3
0,5
Colonne fracture AIS 2-3-4-5
-
36
5,7
Colonne autre AIS 2-3-4-5
-
21
3,3
Membres supérieurs
Contusion coude
-
22
3,5
Contusion épaule
-
38
6,0
Fracture clavicule
-
24
3,8
Fracture radius AIS 3
Fracture ouverte du radius
27
4,3
Fracture autre AIS 3
Fracture ouverte du cubitus, de l'humérus / écrasement de
l'articulation de l'épaule, du coude et du poignet / fracture
ouverte cubitale ou humérale
31
4,9
Autre AIS 1
Contusion, plaie mineure / entorse de l’articulation acromioclaviculaire
100
15,8
Autre AIS 2
Fracture de la scapula / fracture fermée des os du bras
64
10,1
Fracture AIS 3
Fracture ouverte
45
7,1
- 117 -
Lésions
Type de lésion
n
%
Membres inférieurs
Contusion genou
-
38
6,0
Contusion AIS 1
-
62
9,8
Tibia AIS 3
Fracture ouverte, déplacée ou multi-segmentaire du tibia
7
1,1
AIS 2
Amputation et écrasement d'un orteil / fracture fermée du
bassin, du tibia, du pied
119
18,8
Autre AIS 3
Amputation sous genou / plaie mineure artère fémorale /
rupture complète ligament croisé postérieur / fracture ouverte
du bassin
62
9,8
Fémur AIS 3
Fracture ouverte, déplacée ou multi-segmentaire du fémur
38
6,0
AIS 3
(Cf. ci-dessus)
69
10,9
66
10,4
Externe
AIS 1
Plaie, dermabrasion, contusion
- 118 -
10.7
Annexe 7 : Répartition du type d’usagers, comparaison avec
les données du Registre
60
50
%
40
Répondants
30
Registre
20
10
0
4 roues
2 roues
motorisées
Vélo
Piétons
Type d'usager
Répartition des type d'usagers dans la population étudiée et chez les accidentés de la route notifiées dans le
Registre entre 1995 et 2002.
- 119 -
10.8
Annexe 8 : Contraintes professionnelles des conducteurs
Répartition des CSP selon certaines contraintes professionnelles. Données
ESPARR.
Tableau croisé : travail sous contrainte temporelle / CSP.
Jamais, occasionnellement
(n=236)
Souvent, toujours (n=158)
CSP
n
%
n
%
Agriculteurs, Artisans, commerçants et chefs d'entreprise
16
48,5
17
51,5
Cadres et professions intellectuelles supérieures
21
42
29
58
Professions intermédiaires
21
63,6
12
36,4
Employés
120
62,2
73
37,8
Ouvriers
48
65,8
25
34,2
En alternance
10
83,3
2
16,7
Tableau croisé : travail nerveusement fatigant / CSP.
Non (n=154)
Oui (n=239)
CSP
n
%
n
%
Agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d'entreprise
10
30,3
23
69,7
Cadres et professions intellectuelles supérieures
8
16,3
41
83,7
Professions intermédiaires
4
12,5
28
87,5
Employés
79
40,7
115
59,3
Ouvriers
43
58,9
30
41,1
En alternance
10
83,3
2
16,7
- 120 -
10.9
Annexe 9 : Représentativité de la population étudiée
Etude de la représentativité de notre population à partir des données du
recensement 1999 de l’INSEE
60
50
%
40
ESPARR
30
INSEE
20
10
0
Agriculteurs
exploitants
Artisans,
Cadres et
Professions
commerçants professions intermédiaires
et chefs
intellectuelles
d'entreprises supérieures
Employés
Ouvriers
Comparaison de la répartition de la population étudiée et de la population active du Rhône selon la CSP
(Recensement INSEE, 1999).
Comparaison de la population étudiée et de la population du département du Rhône selon le niveau
d’études (Recensement INSEE, 1999).
Répondants (n=633)
INSEE (n=1 113 013)
Niveau d'études
%
%
Supérieur au baccalauréat
29
23
Equivalent au baccalauréat
19
13
Inférieur au baccalauréat
52
64
- 121 -
10.10
Annexe 10 : Evolution de la répartition des antécédents en
fonction de l’âge
90
80
Pourcentage
70
60
Pas d'antécédent
50
40
Au moins un
antécédent
30
20
10
0
16-24
25-34
35-44
> 45 ans
Age
Evolution de la répartition des antécédents médicaux en fonction de l’âge, dans la population étudiée.
- 122 -
10.11
Annexe 11 : Fréquence du stress post-traumatique par sexe
Fréquence du stress post-traumatique par sexe dans la population étudiée.
Hommes
Femmes
Stress post-traumatique
n
%
n
%
Oui
42
17,1
35
21,7
Non
203
82,9
126
78,3
- 123 -
10.12
Annexe 12 : Posttraumatic Check-list Scale (PCLS)
L’échelle ci-dessous est extraite de l’auto-questionnaire ESPARR 6 mois.
Vous allez maintenant trouver une liste de problèmes et de
symptômes fréquents à la suite d’un épisode de vie stressant.
L’événement éventuellement stressant que vous avez vécu était votre accident.
Lisez chaque problème avec soin.
Mettez une croix dans la case de la colonne pour marquer à quel point vous avez été perturbé(e)
par votre accident au cours du mois précédant les réponses données.
Est-ce qu’il vous est arrivé au cours du dernier mois d’ (e) :
Pas du
tout
Un peu
Parfois
Souvent
Très souvent
Etre
perturbé(e)
par
des
souvenirs, des pensées ou des
images
en
relation
avec
l’accident
Etre perturbé(e) par des rêves
répétés
en
relation
avec
l’accident
Brusquement agir ou sentir
comme
si
l’accident
se
reproduisait (comme si vous
étiez en train de le revivre)
Vous
sentir bouleversé(e)
lorsque quelque chose vous
rappelle l’accident
Avoir des réactions physiques,
par exemple battements de
cœur, difficultés à respirer,
sueurs lorsque quelque chose
vous a rappelé l’accident
Eviter de penser ou de parler de
l’accident
ou
éviter
les
sentiments en relation avec lui
Eviter des activités ou des
situations parce qu’elles vous
rappellent l’accident
- 124 -
Avoir des difficultés à se
souvenir de parties importantes
de l’accident
Avoir perdu tout intérêt à des
activités qui avant vous faisaient
plaisir
Vous sentir distant (loin) ou
coupé des autres personnes
Sentir vos émotions comme
anesthésiées ou être incapable
d’avoir des sentiments d’amour
pour ceux qui sont proches de
vous
Vous sentir comme si votre
avenir était, en quelque sorte,
raccourci
Avoir des difficultés pour vous
endormir ou rester endormi(e)
Vous sentir irritable ou avoir des
bouffées de colère
Avoir des difficultés
concentrer
vous
Etre en état de super-alarme,
sur la défensive, sur vos gardes…
Vous
sentir
énervé(e)
sursauter facilement
à
ou
- 125 -
DUFLOS-BOUFFARD Emilie
Le retour au travail après un accident de la route : facteurs associés à une reprise tardive. Une
analyse de la cohorte ESPARR.
140f. 43 tabl. 9fig. Thèse de Médecine : LYON 2009 - n°
RESUME
Parmi les conséquences des accidents de la route, l’impact sur la vie professionnelle est bien
perceptible mais mal connu. La prise en charge faisant suite à l’accident comprend souvent un arrêt
du travail, temps nécessaire à la consolidation de l’état de santé. Pourtant sa prolongation peut
s’avérer néfaste pour l’accidenté et être le témoin d’une inadaptation socioprofessionnelle ou d’une
décompensation physique et psychique. La seule connaissance des lésions ne suffit ni à expliquer les
différences des durées d’arrêt de travail d’un sujet à un autre, ni à prévenir les situations de difficultés
de retour à l’emploi.
ESPARR est une cohorte de 1373 accidentés de la route. Le retour au travail et les conditions
de reprise font partie des éléments recueillis au cours du suivi.
L’objectif est de mettre en évidence des facteurs prédictifs d’un retour « tardif » au travail.
A partir des données recueillies à l’inclusion et au cours du suivi six mois et un an après
l’accident auprès des 893 personnes âgées de 16 à 65 ans susceptibles de travailler au moment de
l’accident, nous avons défini en fonction des lésions présentées des seuils de durées d’arrêt de travail
au-delà desquels un retour au travail est considéré comme « tardif ». Les sujets sont ensuite classés en
fonction de la gravité de leur(s) lésion(s) et de leur durée d’arrêt de travail en situation de retour
« tardif » ou « normal » au travail. Par une analyse univariée complétée par une analyse multivariée,
nous recherchons les facteurs présents lors de l’accident ou lors de la phase post accidentelle
prédisant ce retour « tardif ».
La sévérité des lésions, une atteinte du membre inférieur ou de la colonne vertébrale, le fait
d’avoir été hospitalisé et opéré, l’apparition de complications au décours de l’accident, la survenue
d’un syndrome de stress post-traumatique, un faible niveau d’études et le fait de porter plainte sont
significativement associés à un retour « tardif » au travail.
Cette étude confirme le poids du stress post-traumatique, associé au sentiment d’être une
« victime », et du fait de porter plainte dans le processus du retour au travail. Elle incrimine
également les lésions portant atteinte à l’autonomie fonctionnelle de la personne et le faible niveau
d’études, reflet d’une moindre capacité à rebondir après un tel événement.
MOTS CLES
- Victimes d’accident de la route--Rhône
- Analyse de cohorte
- Arrêt de travail
- Reprise du travail
- Facteurs prédictifs du retour au travail
JURY
PRESIDENT :
Monsieur le Professeur Alain Bergeret
MEMBRES :
Madame le Professeur Dominique Boisson
Madame le Docteur Barbara Charbotel
MEMBRES INVITES : Monsieur le Docteur Bernard Laumon
Madame le Docteur Martine Hours
DATE DE SOUTENANCE
26 juin 2009
ADRESSE DE L’AUTEUR
13, rue Grolée 69002 LYON

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