Les principaux ennemis des arbres fruitiers Conseils de lutte pour

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Les principaux ennemis des arbres fruitiers Conseils de lutte pour
Les principaux ennemis des arbres fruitiers
Conseils de lutte pour les amateurs
Guy LATTEUR et Michel ETIENNE
Novembre 1998
Sommaire
1. RAVAGEURS…………2
G. Latteur
1.1. Pommier ………2
1.1.1. Le ver des pommes ………2
1.1.2. Le puceron cendré ……..2
1.1.3. Les autres pucerons……3
1.2. Poirier …….3
1.2.1. Le psylle du poirier ………3
1.2.2. Le phytopte du poirier……..3
1.3. Prunier…….3
1.3.1. Le ver des prunes………3
1.3.2. Le puceron vert du prunier…….4
1.3.3. Le puceron farineux du prunier…….4
1.4. Pêcher………4
1.4.1. Le puceron vert du pêcher……….4
1.5. Cerisier et griottier……..4
1.5.1. La mouche de la cerise……..4
1.5.2. Le puceron noir du cerisier……..5
2. MALADIES…………5
M. Etienne
2.1. Pommier…….5
2.1.1. La tavelure du pommier…….5
2.1.2. L'oï dium ou blanc du pommier………5
2.1.3. Le chancre des arbres fruitiers………..6
2.2. Poirier……..7
2.2.1. La tavelure du poirier………7
2.2.2. L'oï dium ou blanc…………7
2.2.3. Le chancre des arbres fruitiers………7
2.3. Prunier………..7
2.4. Pêcher…….8
2.5. Cerisier et griottier……..8
2.5.1. La gommose………..8
2.5.2. La moniliose des fleurs………8
3. EN GUISE DE CONCLUSION………..9
1
1. RAVAGEURS
Guy LATTEUR
1.1. POMMIER
1.1.1. Le ver des pommes
Le ver des pommes ou des poires, dont le nom vernaculaire est carpocapse et le nom scientifique Cydia
pomonella, est, avec le puceron cendré, le principal ennemi des pommiers.
Ce ver est en réalité une chenille qui, après sa métamorphose, donne naissance à un petit papillon de
nuit. Sous notre climat, cet insecte présente une génération par an.
Des informations complètes sur la biologie de ce ravageur et sur les méthodes de lutte peuvent être
obtenues gratuitement en les demandant par écrit à l'Unité de Zoologie, Chemin de Liroux, 2, 5030
GEMBLOUX.
Pour l'amateur, la meilleure façon de contrer les attaques de ce ravageur est d'utiliser la
Carpovirusine, un produit biologique de l utte à base d'un virus qui s'attaque naturellement et
exclusivement aux chenilles du carpocapse.
Il est inoffensif pour l'homme et pour la faune utile. Il agit par voie d'ingestion et doit être appliqué
avant la pénétration des chenilles dans la jeune pomme.
La Carpovirusine est vendue en conditionnement de 250 ml, pour l'amateur, et de 1L pour le
professionnel. En Belgique, ceux de 250 ml sont importés par les Pépinières "De Linde", Nieuwstraat,
70, 8956 Kemmel (Tél. 057-44.63.49; Fax. 057-44.82.94) chez qui la liste des revendeurs est disponible
sur demande.
1.1.2. Le puceron cendré
Le puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea) est le plus dangereux des pucerons du
pommier car il peut être présent très tôt au printemps, peu avant la floraison, à une époque où ses
ennemis naturels (coccinelles, syrphes, chrysopes,...) sont rares. Ses attaques dommageables
s'observent, en moyenne, une année sur trois.
Les fruits peuvent être atteints au début de leur croissance. Ils restent alors petits et sont bosselés. Les
feuilles se déforment et jaunissent. Les pousses, quant à elles, se tordent de façon très caractéristique.
Certaines variétés sont plus sensibles que d'autres.
Le moyen de lutte consiste à appliquer systématiquement, juste avant et après la floraison, un
insecticide puissant comme l'imidacloprid (nom commercial: Confidor) ou l'éthiophencarbe (nom
commercial: Croneton)(*) car ce puceron est difficile à atteindre.
Etant donné le caractère imprévisible des attaques dommageables de cet insecte et la nécessité de
traiter très tôt, avant que l'amateur ne soit capable de le détecter et d'évaluer l'importance de ses
populations, nous recommandons d'intervenir systématiquement, au moins pendant les 3 à 4 premières
années qui suivent la plantation des pommiers.
(*) Ces produits ne se trouvent en général pas dans les graineteries mais plutôt chez des négociants en
engrais et produits phytos (par exemple S.A. Brichart - nombreux points de vente dans le pays) (voir les
Pages d'Or - rubrique: engrais).
Les arbres âgés sont, en général, moins sensibles aux attaques de ce ravageur.
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1.1.3. Les autres pucerons
Deux autres espèces de pucerons se rencontrent couramment sur pommier: le puceron vert non
migrant (Aphis pomi) et le puceron vert migrant (Rhopalosiphum insertum). Ils sont nettement moins
sensibles que l'espèce précédente car ils ne s'attaquent pas aux fruits, mais seulement aux feuilles
qu'ils peuvent déformer. En outre, les auxiliaires (coccinelles, syrphes, chrysopes,...) contrôlent
généralement bien leurs populations et les amateurs peuvent se passer de lutter contre ces deux espèces
de pucerons.
1.2. POIRIER
Dans nos régions, dans les vergers d'amateur, le poirier n'a aucun ravageur capable d'handicaper
sérieusement sa production. Les poires sont nettement moins attaquées par le carpocapse (voir 1.1.1.)
que les pommes et le puceron cendré (voir 1.1.2.) ne colonise jamais le poirier. Deux ravageurs
peuvent cependant se manifester sporadiquement et intriguer l'amateur: le psylle et le phytopte.
1.2.1. Le psylle du poirier
Les psylles sont des insectes suceurs, proches parents des pucerons. Leurs larves aplaties, de couleur
brun jaunâtre, forment des colonies plus ou moins denses sur les rameaux et parfois les feuilles et les
fruits. Elles secrètent un abondant miellat (déjections sucrées). Les adultes ressemblent à une petite
cigale (2 à 3 mm) aux ailes translucides et au corps foncé.
Dans les vergers d'amateurs, cet ennemi est rare et bien contrôlé par de nombreux ennemis naturels,
dont les coccinelles.
1.2.2. Le phytopte du poirier
Le phytopte est un minuscule acarien qui mesure entre 0,1 et 0,2 mm de long. Durant l'été, il vit à
l'intérieur des tissus foliaires et il entraîne la formation de boursouflures ou galles sur les deux faces
de la feuille. Les galles sont d'abord vert clair, puis virent au rouge avant de devenir brunes puis noires
par nécrose des tissus.
Ce sont surtout de jeunes arbres qui peuvent être les hôtes de ce ravageur. Cependant, même de fortes
infestations ne sont guère dommageables et ne se répètent généralement pas.
1.3. PRUNIER
1.3.1. Le ver des prunes
Le carpocapse des prunes (Cydia funebrana), dit "ver des prunes" est, à l'état adulte, un petit papillon.
Deux générations se succèdent au cours de la bonne saison. Les premiers adultes apparaissent début
mai et pondent sur les jeunes fruits. Les larves, qui sont en fait des chenilles, pénètrent rapidement
dans le fruit qui prend une coloration bleu violet, reste petit et tombe prématurément. Après leur
complet développement, les larves quittent les fruits et, après leur nymphose, donnent généralement
naissance à une seconde génération de papillons à partir de début juillet. La plupart des fruits attaqués
par les chenilles de seconde génération restent sur l'arbre jusqu'à leur maturité. Les dégâts
occasionnés par les individus de première génération passent en général inaperçus, car ils se
confondent souvent avec la chute naturelle des jeunes fruits, tandis que ceux de la seconde génération
peuvent être assez importants, bien qu'ils compromettent rarement la récolte de l'amateur.
Il n'y a pas de moyen biologique de lutte contre ce déprédateur (la Carpovirusine, utilisée pour le ver
des pommes, est inactive dans ce cas).
L'amateur qui souhaiterait entreprendre une lutte chimique contre cet insecte peut obtenir
gratuitement des renseignements à ce sujet en s'adressant par écrit à l'Unité de Zoologie, Chemin de
Liroux, 2, 5030 Gembloux.
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1.3.2. Le puceron vert du prunier
Le puceron vert du prunier (Brachycaudus helichrysi) est, sous notre climat, l'ennemi le plus
important du prunier. Ses anis, pondus en automne sur les pruniers, éclosent au printemps, au départ
de la végétation. Les jeunes pucerons s'alimentent sur les jeunes feuilles et les toxines qu'ils injectent
dans les tissus en s'alimentant entraînent un fort enroulement des feuilles, qui se crispent, puis
jaunissent, ainsi que la déformation des jeunes pousses. Relativement à l'abri de leurs ennemis
naturels dans ces sortes de galles formées par les feuilles, les pucerons y prolifèrent jusqu'en mai juin,
puis émigrent, sous forme d'ailés, vers leurs hôtes d'été (des composées et des borraginacées).
Les attaques de ce puceron sont surtout graves en pépinières et sur jeunes arbres.
Une lutte éventuelle n'est possible qu'avec un insecticide puissant (voir 1.1.2.) et doit être entreprise
très tôt, avant et après la floraison.
1.3.3. Le puceron farineux du prunier
Ce puceron (Hyalopterus pruni) apparaît également très tôt au printemps et se développe à la face
inférieure des feuilles, mais sans occasionner de déformation. Il est vert pâle et recouvert d'une
pruinosité farineuse blanche. En général, ces pullulations, lorsqu'elles surviennent, sont plus
spectaculaires que dommageables et des traitements chimiques ne sont pas nécessaires chez l'amateur.
1.4. PECHER
1.4.1. Le puceron vert du pêcher
Ce puceron (Myzus persicae) est très polyphage et peut se multiplier sur de nombreuses plantes
cultivées comme par exemple les pommes de terre et les betteraves. Sur pêcher, ses piqûres provoquent
le recroquevillement des feuilles, qui se déforment en spirale, et perturbent la croissance des pousses.
C'est un puceron peu sensible aux insecticides et il est souvent préférable de laisser agir ses ennemis
naturels plutôt que d'avoir recours aux moyens chimiques.
1.5. CERISIER ET GRIOTTIER
1.5.1. La mouche de la cerise
La mouche de la cerise (Rhagoletis cerasi.) a une génération par an. L'insecte hiverne à l'état de pupe
dans le sol à quelques centimètres de profondeur.
Au printemps, de la mi -mai à juin, les adultes émergents et la ponte débute dix à quinze jours après le
début du vol. Chaque femelle vit environ un mois et pond de 50 à 80 tifs qu'elle dépose
individuellement sous l'épiderme des cerises en voie de maturation. Six à douze jours plus tard, une
larve sort de l'eut' et évolue à l'intérieur du fruit contaminé. Au terme de son développement, l'asticot
quitte le fruit pour se nymphoser dans le sol où il reste au repos jusqu'au printemps suivant.
Ce sont surtout les variétés tardives qui sont attaquées. Les dégâts varient beaucoup d'une année à
l'autre. Ils sont particulièrement graves lorsque le temps est chaud et ensoleillé durant la période de
ponte. La lutte chimique contre la mouche de la cerise est délicate et elle n'est guère à la portée de
l'amateur. Des renseignements à son sujet peuvent êtres obtenus gratuitement en s'adressant à l'Unité
de Zoologie, Chemin de Liroux, 2, 5030 Gembloux. On peut cependant diminuer significativement les
dégâts de cette mouche en utilisant des pièges jaunes englués spéciaux. Ces pièges sont de fabrication
suisse et sont vendus en Belgique sous le nom de Rebell par le HORPI-SYSTEM (rue des Coccinelles,
24, 4600 Visé - Tél. 04/379.87.75)et par A.C.T.I. Fruits (04/250.54.48). Les pièges, à raison de 2 à 8 par
arbre selon leur taille, doivent être placés avant le début du vol de la mouche (début mai) et surtout du
côté sud.
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1.5.2. Le puceron noir du cerisier
Le puceron noir du cerisier (Myzus cerasi) peut également être l'hôte du griottier. Si ses colonies sont
nombreuses, elles provoquent la crispation des feuilles et la déformation des pousses. Le miellat
(déjections sucrées des pucerons) sur lequel se développe souvent de la fumagine (champignon
microscopique noirâtre) entraîne, s'il est abondant, des brûlures et des nécroses sur les feuilles.
En général, l'amateur constate les attaques de ce puceron lorsque les fruits arrivent à maturité, soit à
une époque où tout traitement est à proscrire.
Les attaques sont surtout graves sur les jeunes arbres et les plants en pépinière.
2. MALADIES
Michel ETIENNE
2.1. POMMIER
2. 1. 1. La tavelure du pommier (Venturia inaequalis)
La tavelure est causée par un champignon microscopique et est la maladie la plus dommageable du
pommier.
Elle s'attaque à tous les organes herbacés (inflorescences, feuilles, fruits et très rarement les rameaux)
du pommier, sur lesquels elle se manifeste par des taches irrégulières de couleur brun verdâtre à brun
foncé.
Sur les feuilles, elle apparaît surtout à la face supérieure du limbe. Les taches sont d'abord légèrement
translucides puis, en s'agrandissant, deviennent olivâtres et prennent un aspect velouté. Souvent le
limbe est déformé. Par la suite, l'intérieur de la tache brunit. Les feuilles fortement infectées jaunissent
prématurément et tombent.
Les pommes sont sensibles à tous les stades de leur développement. Les attaques précoces sont les plus
dommageables et entraînent la chute des jeunes fruits. Plus tard, la maladie cause une déformation des
fruits, les tissus cessant de croître au niveau de la tache. Souvent, les zones nécrosées se crevassent
plus ou moins profondément.
La lutte contre la tavelure nécessite de nombreux traitements qui doivent s'échelonner du printemps à
la fin de l'été si l'on veut obtenir un résultat tangible. Aussi, n'est-elle pas à la portée de l'amateur, à
qui il est surtout conseillé de cultiver des variétés peu ou modérément sensibles à cette maladie (voir
chapitres 3 et 4). Signalons toutefois que les produits cupriques (voir 2.1.3), surtout en période de
floraison, ont une assez bonne efficacité contre cette maladie.
2.1.2. L'oï dium ou blanc du pommier (Podosphaera leucotricha)
Cette autre maladie cryptogamique (causée par un champignon microscopique) du pommier est aussi
fréquente que la tavelure mais est, généralement, moins dommageable. Elle se traduit par l'apparition
d'un abondant duvet blanchâtre et farineux sur les pousses feuillées, voire même, si l'attaque est
précoce, sur les inflorescences. Ces organes ne sont cependant sensibles à l'infection que lorsqu'ils
sont très jeunes. Sur fruit, cette maladie ne provoque quasi pas de symptômes.
Tout comme la lutte chimique contre la tavelure, celle contre l'oï dium ne donne de bons résultats que
si elle est effectuée à intervalles suffisamment rapprochés pendant au moins toute la période de
croissance. Elle est donc difficilement à la portée de l 'amateur qui doit surtout se préoccuper de
cultiver des variétés peu sensibles à cette maladie (voir chapitres 3 et 4). En cas de faibles attaques, une
méthode de lutte prophylactique valable consiste à couper les rameaux atteints durant la période de
végétation et lors de la taille d'hiver, et de les brûler.
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2.1.3. Le chancre des arbres fruitiers.
La maladie chancreuse typique est occasionnée par un champignon microscopique dont le nom
scientifique est Nectria galligena. Le pommier est l'espèce la plus sensible à cet ennemi.
Sur les grosses branches, le chancre se présente comme une boursouflure circulaire plus ou moins
importante dont le centre est déprimé et laisse apparaître le bois. Cette déformation résulte des
réactions successives de tissus sains de l'écorce aux attaques du champignon par la formation d'un
bourrelet cicatriciel. Si cette réaction protectrice ne se produit pas suffisamment vite, le chancre
s'étend et entoure complètement la branche dont la partie supérieure finit par succomber
Sur les jeunes rameaux, l'attaque débute par une petite tache brun rouge déprimée au niveau de
laquelle l'écorce se décolore, s'amincit et meurt.
Sur le pommier, le chancre se généralise parfois au point de compromettre définitivement la
productivité de l'arbre.
La pénétration du champignon dans les grosses branches se fait généralement au niveau d'une
blessure ou d'une plaie de taille non protégée avec un mastic désinfectant. L'infection des rameaux se
produit de la même façon ainsi que par les lenticelles, les bourgeons, les cicatrices foliaires et
pétiolaires.
La lutte curative contre le chancre doit se pratiquer régulièrement sur les branches en éliminant, avec
un couteau, l'écorce malade jusqu'au tissu sain. Les plaies ainsi que le couteau sont désinfectés à
l'aide d'alcool (70 % d'alcool méthylique (alcool à brûler) + 30 % d'eau). Ensuite, les plaies sont
protégées à l'aide d'un enduit cicatrisant (Bayleton pâte, Suberotex, Lacbalsem, etc.) Souvent, après ce
traitement, une cicatrisation active est obtenue.
Une lutte préventive peut être entreprise pour protéger les rameaux. Elle consiste à effectuer chaque
année, lors de la chute des feuilles (afin d'éviter la pénétration du champignon par les cicatrices
foliaires) un ou plusieurs traitements avec un produit cuprique.
Produits cupriques
Les produits cupriques sont des produits fongicides. Leur toxicité pour l'homme et l'ensemble de la
faune est très faible. Ils conviennent très bien pour l'amateur et s'achètent en graineteries ou
drogueries.
Il en existe quatre types:
1. Oxychlorure de cuivre
Noms commerciaux: Cuperit, Cuprex 50 %, Cupravit Forte, Agrichim Kopperoxychloride, AgroCopper 50, Cuprex 50 % WG. Ils contiennent 50 % de Cu.
2. Hydroxyde de cuivre
Noms commerciaux : Kocide WG, Hermoo Koperhydroxide 50 %.
3. Bouillie bordelaise
La bouillie bordelaise est un mélange de sulfate de cuivre et de chaux éteinte. C'est l'un des premiers
fongicides. Son action n'est pas meilleure que celle de l'oxychlorure de cuivre ou de l'hydroxychlorure
du cuivre.
Noms commerciaux : KB-Bouillie-Bordelaise, Bouillie Bordelaise Duclos.
4. Mélange d'oxychlorure de cuivre et de soufre mouillable
Nom commercial: Zwamdood.
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Attention:
1) lors d'un traitement avec l'un de ces produits, il est recommandé d'ajouter un mouillant de type
anionique (détergent de vaisselle) à raison d'une cuillère à café pour 10 litres d'eau.
2) ne pas utiliser sur poirier (voir 2.2.3).
Si les attaques sont faibles, un seul traitement peut être fait lorsque les trois quarts des feuilles sont
tombées. Si l'infection est importante ou si l'automne est pluvieux, un premier traitement peut être fait
lorsque la moitié des feuilles sont tombées et un second quand la chute de ces dernières est presque
terminée. On peut enfin appliquer un troisième traitement au printemps, lors du débourrement. Ce
traitement a également une action contre la tavelure.
La sensibilité au chancre est aussi un caractère variétal, mais des arbres d'une même variété peuvent,
pour des raisons encore mal connues, voir leur sensibilité à cette maladie être très variable d'un
individu à l'autre. Les sols lourds et mal drainés, une pluviométrie importante ainsi qu'un excès de
fumure azotée sont des facteurs favorisant la sensibilité des arbres au chancre.
2.2. POIRIER
2.2.1. La tavelure du poirier (Venturia pirina)
La tavelure du poirier est encore plus dommageable que celle du pommier et la stratégie à suivre pour
lutter contre cet ennemi est semblable à celle décrite pour le pommier (voir 2.1.1.). Par ailleurs, la
tavelure du poirier provoque, sur les variétés sensibles, des crevasses au niveau de l'écorce des jeunes
rameaux qui, en cas de forte attaque, peuvent entraîner le dessèchement et la mort de ceux-ci. La
sensibilité à la tavelure est un caractère variétal.
2.2.2. L'oï dium ou blanc
L'oï dium du pommier (P. leucotricha) ne s'attaque que très rarement au poirier. L'une des variétés les
plus sensibles est la Doyenné du Comice (voir 2.1.2.)
2.2.3. Le chancre des arbres fruitiers
Les poiriers sont généralement moins sensibles à cette maladie que les pommiers (voir 2.1.3). Le
chancre du poirier s'installe le plus souvent à partir des dégâts provoqués par la tavelure.
Attention, les produits cupriques peuvent s'avérer toxiques pour les poiriers, même pendant le repos de
la végétation. Ils sont donc à éviter sur cette espèce.
2.3. PRUNIER
Le prunier est relativement peu sensible aux maladies. Lorsque le printemps est très pluvieux, deux
infections cryptogamiques peuvent cependant se déclarer: la maladie des pochettes et la moniliose des
fleurs.
La première est très rare et l'amateur ne doit guère s'en préoccuper. Elle est spécifique au prunier et se
concrétise au niveau des jeunes fruits qui se déforment en pochettes tout en restant creux et sans
noyau.
La seconde s'observe plus fréquemment, mais met rarement la récolte de l'amateur en péril. Elle
entraîne le dessèchement des rameaux peu après la floraison. Se rapporter, pour plus de détails à son
sujet, à la moniliose du cerisier et du griottier (2.5.2).
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2.4. PÊCHER
La cloque (Thaphrina deformans) est, sous notre climat, la maladie la plus répandue et la plus
dommageable du pêcher.
Cette affection, due à nouveau à un champignon, se caractérise par la déformation des jeunes feuilles
qui présentent des portions plus ou moins fortement étendues de limbe fortement épaissies et
irrégulièrement recroquevillées, cassantes, de coloration jaune, puis rougeâtre. L'épiderme supérieur
se couvre d'une poussière blanche constituée par les fructifications du champignon. Fortement
cloquées, les feuilles se dessèchent et tombent prématurément. Les jeunes fruits peuvent également être
atteints. Les germes du parasite se conservent d'une année à l'autre, entre les écailles des bourgeons, et
infectent les jeunes organes au moment de leur épanouissement.
L'amateur pourra maîtriser facilement cette maladie en effectuant, pendant le repos de la végétation,
un traitement avec de l'oxychlorure de cuivre à raison de 50 grammes par 10 litres d'eau (voir 2.1.3) à
laquelle il ajoutera une cuillère à soupe d'un mouillant anionique (détergent vaisselle).
Le traitement doit absolument se faire avant le débourrement et il vaut mieux intervenir en décembre
ou en janvier qu'à la fin de février ou au début mars.
2.5. CERISIER ET GRIOTTIER
2.5.1. La gommose
Les arbres atteints de gommose présentent, dans l'écorce, des proliférations cellulaires contenant une
matière visqueuse qui s'échappe du tronc et des branches. Cette matière gommeuse, de couleur jaune,
brunit à l'air et rappelle la gomme arabique. Sa production, si elle est abondante, peut entraîner le
dépérissement de l'arbre.
La gommose peut être due à des causes très diverses: sol trop humide, trop imperméable, étouffant;
élagage; blessures accidentelles; attaques de divers champignons.
La lutte consiste à éviter les blessures et, s'il s'en produit, les recouvrir aussitôt d'un enduit cicatrisant
(voir 2.1.3).
Préférer la taille de fin d'été à celle d'hiver. Enfin, les fumures riches en azote seront évitées.
2.5.2. La moniliose des fleurs
Cette maladie, due à un champignon (Monilia laxa), se développe au printemps, lors de la floraison, et
entraîne le dessèchement des bouquets floraux, des jeunes fruits et des jeunes rameaux. Cet ennemi
s'attaque surtout au griottier (cerisier du nord) et ses dégâts s'intensifient au fur et à mesure que
l'arbre vieillit. Certaines variétés, comme la griotte de Visé, sont un peu moins sensibles.
Les spores (organes de propagation des champignons) de ce parasite, transportées par le vent et la
pluie, infectent les fleurs en pénétrant par le pistil. De là, la maladie gagne l'ovaire, provoque le
brunissement et le flétrissement de toute la fleur puis, par le pédoncule, atteint la brindille fruitière et,
enfin, la branche elle-même. On remarque souvent des exsudations de gomme à proximité des zones
infectées.
Les pluies, lors de la floraison, favorisent beaucoup les attaques.
L'amateur peut limiter les infections grâce à l'élimination précoce des rameaux atteints et à un
traitement en pré débourrement avec de l'oxychlorure de cuivre (50 g/10 litres d'eau, plus une cuillère
à café d'un mouillant anionique comme du détergent de vaisselle).
Il est cependant préférable d'avoir recours à des fongicides organiques de synthèse qui sont appliqués
juste avant la floraison (stade bouton blanc) et une dizaine de jours plus tard, pendant la floraison et
avant la chute des pétales.
Les substances actives suivantes sont les plus efficaces: benomyl, carbendazime, thiophanate-methyl,
iprodione.
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Leurs noms commerciaux sont les suivants:
1. benomyl
2. carbendazime: Luxan Carbendazim 750 WG, Virolex WP, Agrichim carbendazim SC.
3. thiophanate-methyl: Topsin M 70 WG, Topsin M, Topsin M SC.
4. iprodione: Rovral, Rovral Green, Rovral Aqua FLO.
Remarques - Ces fongicides sont principalement vendus chez les négociants en 'engrais et produits
phytos (voir astérisque du point 1.1.2., page 4).
3. EN GUISE DE CONCLUSION
Afin d'éviter les problèmes d'ordre phytosanitaire lors de la création et de l'entretien d'un verger, il est
impératif de:
1.- bien choisir les variétés et les porte-greffes;
2.- respecter les distances de plantation;
3.- tailler correctement et soigneusement dès la plantation;
4.- bien adapter la fumure et surtout d'éviter l'excès d'azote.
Le choix de variétés peu sensibles aux maladies est sans nul doute primordial lors de la création d'un
verger. Celui des porte-greffes et des distances de plantations ne l'est pas moins pour l'avenir de celuici.
Enfin, l'entretien du verger par une bonne conduite des arbres et une fumure raisonnée assureront
une bonne fructification.
Depuis 1975, des recherches sont réalisées dans le Département afin de rassembler ce riche patrimoine
que constituent les anciennes variétés fruitières de nos régions. La collection compte actuellement plus
de 2.500 introductions, soit environ 2.000 variétés. Les deux tiers ont été récupérées et sauvegardées
grâce à des prospections menées dans d'anciens vergers, essentiellement de haute tige, avec la
collaboration de nombreux amateurs passionnés et d'un public enthousiaste.
Le but prioritaire de ce vaste travail est d'évaluer les caractères utiles de ces variétés, spécialement leur
résistance aux maladies. Il s'y ajoute un objectif de conservation de la diversité génétique.
Après une période d'évaluation continue de 8 à 10 ans dans nos vergers expérimentaux, les variétés
retenues se caractérisent, outre leur bonne résistance aux principales maladies sans traitement
fongicide, par leur originalité, leur saveur, leur aptitude à la transformation, leur époque de maturité,
leur capacité de conservation, etc. Elles ne sont cependant pas à l'abri d'attaques de ravageurs tels que
pucerons, vers du fruit, etc. Seize variétés ont été diffusées jusqu'à présent, dont onze de pommiers,
quatre de pruniers et une de pêcher. Ces variétés visent à diversifier l'assortiment classique proposé
par les pépiniéristes, assortiment qui comprend également d'autres variétés intéressantes.
Les variétés diffusées sous le sigle "R.G.F." sont multipliées et vendues par des pépiniéristes
professionnels qui se fournissent en bois de greffe auprès du Département dans le cadre d'un contrat
de multiplication signé avec ce dernier.
D'autres variétés pourront également être diffusées à l'avenir, au fur et à mesure qu'elles arriveront en
fin de leur période d'évaluation.
Illustrations :
http://www.inra.fr/Internet/Produits/HYPPZ/ravageur.htm
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