oPéra danSe ThéâTre - European Theatre Convention
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oPéra danSe ThéâTre - European Theatre Convention
Grand Théâtre 10/11de LuxeM bourg OPÉRA DANSE THÉÂTRE Couverture: Michael Clark Company – come, been and gone © Jake Walters 10/11 OPÉRA DANSE THÉÂTRE GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € SOMMAIRE 4 opÉRA & Théâtre Musical CosÌ fan tutte Niobe 10 Wolfgang Amadeus Mozart 14 Agostino Steffani La flûte enchantée (TITRE PROVISOIRE) Wolfgang Amadeus Mozart / Peter Brook 18 Béatrice et Bénédict 22 Carmen Hector Berlioz 26 Georges Bizet Matsukaze LE Carnaval baroque Django drom les pendus 30 Toshio Hosokawa THÉÂTRE L M U S ICA Arts du cirque, musiques et danses du XVIIe siècle Hommage à Django Reinhardt Josse De Pauw & Jan Kuijken THÉÂTRE L M U S ICA 34 38 THÉÂTRE L M U S ICA 42 CIRQUE Le cirque invisible Victoria Chaplin & Jean-Baptiste Thiérrée 48 DANSE MALANDAIN | Ballet Biarritz Roméo & Juliette Ballet Preljocaj & thÉâtre du bolchoï Michael Clark Company Josef Nadj & akosh S. Création 2010 come, been & gone Les Corbeaux Josef Nadj Woyzeck ou l'ébauche du vertige 54 58 60 64 66 5 Rosas / Anne Teresa de Keersmaeker Lisi EstarÀs Création 2010 70 72 primero javier bArÓn Dos Voces para un Baile michÈle anne de Mey Neige 74 76 Australian Dance THEATRE Be Your Self Sylvie Guillem & Russell Maliphant Push 80 THE Russell Maliphant COMPANY 86 Gauthier Dance & Christian Spuck Nasser Martin-Gousset AfterLight Poppea/Poppea 90 94 Pacifique Compagnie Montalvo-Hervieu 82 96 Orphée THÉÂTRE Baïbars, le mamelouk qui devint sultan D’après le Roman de Baïbars 102 Brodsky Concerts Based on the work of Joseph Brodsky 104 Les Justes 106 Albert Camus Le soleil même pleut Françoise Berlanger 110 Ich und Kaminski Daniel Kehlmann 116 Töten Daniel Kehlmann 118 Ruhm Daniel Kehlmann Un tramway 6 D’après A Streetcar Named Desire de Tennessee Williams 120 124 the complete works of william Shakespeare (gekierzt) Sunken Red Troupe Grand-Ducale de Shakespeare 126 128 Jeroen Brouwers The Trial of Socrates Socrates’ Apology as written down by Plato 132 Kabale und Liebe Friedrich Schiller 134 Die Perser DIE HAMLETMASCHINE Hamlet 138 Aischylos 140 Heiner Müller 144 William Shakespeare Rhinocéros JungleS Cocorico 146 Eugène Ionesco 148 Patrice Thibaud & Philippe Leygnac 150 Patrice Thibaud & Philippe Leygnac Spectacles Jeunes Publics Mäusemärchen und Riesengeschichte Musiktheater für Kinder von 6-10 Jahren SOMMERFLüGEL Ein Spiel mit Licht und Schatten für Kinder von 2-4 Jahren 156 Zauberflöte - eine prüfung Musikalisches Volkstheater für Kinder ab 8 Jahren LE CARRé CURIEUX Spectacle de cirque tout public à partir de 6 ans 160 OUPS Spectacle de danse tout public à partir de 6 ans Carnaval des animaux Théâtre musical pour enfants de 5-9 ans CARRÉ S ROTONDE 157 CARRÉ S ROTONDE 161 162 163 7 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € OPÉRA & THÉÂTRE MUSICAL Adrian Noble Dan Jemmett Sasha Waltz Peter Brook Andreas Spering Thomas Hengelbrock Lukas Hemleb Alain Planès Evelino Pidò Pablo Heras-Casado Abbas Kiarostami Emmanuel Krivine 8 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 8 9 10 4 5 11 12 13 14 15 16 17 octobre 2010 Mardi 5, Jeudi 7 et Samedi 9 à 20h00 DURÉE 3h00 & entracte 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 65 €, 40 €, 25 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Così fan tutte Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) Opera bouffa en deux actes / Livret de Lorenzo da Ponte Créé le 20 janvier 1790 au Burgtheater de Vienne En italien, avec surtitres en français et allemand Direction musicale Andreas Spering Mise en scène Abbas Kiarostami Collaboratrice à la mise en scène Emmanuelle Bastet Scénographie et costumes Chloé Obolensky Lumière Jean Kalman Dramaturge, interprète Massoumeh Lahidji Fiordiligi Sofia Soloviy Dorabella Sophie Harmsen Despina Judith van Wanroij Ferrando Joël Prieto Guglielmo Edwin Crossley-Mercer Don Alfonso William Shimell Chœur du Festival d’Aix-en-Provence Orchestre Capella Augustina Production 2008 Festival d’Aix-en-Provence COPRODUCTION English National Opera, Grand Théâtre de Luxembourg Dans le cadre de 10 CosÌ fan tutte © Elisabeth Carecchio 11 FR Tout commence par un défi, par un pari: Don Alfonso prétend que «così fan tutte» – qu’«ainsi elles font toutes» –, qu’aucune femme ne reste fidèle à ses serments amoureux. Ferrando et Guglielmo refusent d’accepter pareil constat cynique et parient que leurs deux belles, Fiordiligi et Dorabella, leur resteront fidèles! Jeunes gens présomptueux, quel risque avez-vous pris là! Certes, tout finira bien. Vraiment? Le livret de cet opéra, dû à Lorenzo Da Ponte, est délicatement subtil dans sa façon de faire apparaître sous les développements souriants de la comédie des vérités humaines douloureuses. Si l’on rit de cette bonne plaisanterie bien menée dans ses subterfuges et ses déguisements, le cœur se serre aussi. Mais surtout, au-delà de l’intrigue, l’essentiel est dans la musique de Mozart. C’est elle en fait, et non les mots, qui nous parle, qui nous touche et qui nous émeut. Così fan tutte est un de ces opéras où elle est extrêmement nuancée dans l’expression des intermittences des cœurs et des âmes. Comme il est à la fois joyeux, exalté, ému, douloureux, cruel, ironique, déchiré, désespéré, moqueur le chant de ses interprètes. Comme il est beau. Abbas Kiarostami, le cinéaste iranien, Palme d’or au Festival de Cannes 1997 pour Le Goût de la Cerise, a précieusement installé sa mise en scène dans un XVIIIe siècle somptueusement reconstitué; une reconstitution qu’accomplissent la scénographie et les costumes de Chloé Obolenski, que magnifient les lumières de Jean Kalman (certains se souviendront du rôle important de ce duo dans le récent Mort à Venise de Benjamin Britten). Et, mais cela doit rester 12 une surprise, Abbas Kiarostami étonnera les spectateurs en ouvrant, grâce à son talent de cinéaste, le plateau du Grand Théâtre sur un horizon nouveau, enchanteur. » Partant de l’idée que ce forban d’Alfonso est à la fois philosophe et psychanalyste, professions dont «la tâche ne consiste pas à faire du bien mais à faire progresser» (Rousset), et qu’accepter un diagnostic, même inquiétant, permettra «de se soigner et de sauver sa vie» (Kiarostami), les maîtres d’œuvre ont donné de cette «école des amants» une lecture à la fois humaniste et séduisante, inscrite dans un visuel irrésistible... […] Tout y respire la beauté, l’insouciance, l’aisance, la liberté. Martine D. Mergeay, La Libre Belgique » Le cinéaste iranien a le bon goût de jouer à fond la dimension méditerranéenne d’un récit qui se passe à Naples. La projection en fond de scène de paysages filmés crée une ambiance magique: bleu du ciel et de la mer, ocre des montagnes. Entre douceur et majesté, cette vision prolonge l’hédonisme de l’instant […]. Serge Martin, Le Soir » Comme le goût du fruit dans le chef-d’œuvre cinématographique de Kiarostami, la saveur de la musique, dans l’opéra de Mozart, restitue à l’existence son suc infiniment précieux et délectable. Gilles Macassard, Télérama DE Immer dieses Misstrauen! Don Alfonso ist nicht davon abzubringen, dass „così fan tutte“, dass sie „alle es so machen“. Vor allem die Frauen. Keine einzige, behauptet der alte Philosoph, wird ihrem Geliebten treu bleiben wenn sich nur die richtige Gelegenheit ergibt. Ferrando und Gugliemo sind angesichts einer solch zynischen Behauptung fassungslos. Für ihre beiden Schönen, Fiordiligi und Dorabella, da sind sie absolut sicher, gilt das in keinem Fall. Aber die beiden sind noch sehr jung, und ehe sie sich versehen, hat Don Alfonsos Spiel bereits begonnen. Wie wird es ausgehen? Das Libretto von Lorenzo da Ponte ist ein Musterbeispiel psychologischer Tiefenbohrung. Im unbeschwerten Habitus der Komödie legt der Text die schmerzlichsten Wahrheiten frei. Über uns selbst. Während wir über das heitere Intrigenspiel auf der Bühne lachen, zieht sich unser Herz zusammen. Der eigentliche Kern der Oper liegt natürlich jenseits aller Worte, jenseits aller Listen und Verstellungen: In der Musik Wolfgang Amadeus Mozarts. Überreich an feinsinnigen Ausdrucksmitteln und subtilen Zwischentönen ist sie gleichermaßen harmonisch wie zerrissen, hoffnungsvoll wie desillusionierend, und dabei immer von überwältigender Schönheit … Distanz und Klarheit, die die Erschütterungen und Gefühlsverwüstungen hinter dem vermeintlich heiteren Verwechslungsspiel hervortreten. […] Es ist eine leise Dialektik, deren Humor manchmal noch die kleinsten Gesten der beiden Liebespaare erfasst. […] Vor der Weite der riesigen Bucht erscheinen die menschlichen Irrungen und Wirrungen keineswegs klein oder gar albern. Im Gegenteil, das Meer nimmt die Leidenschaften auf und wirft sie in Schönheit zurück. Die Zeit EN One of the three Mozart operas for which Lorenzo Da Ponte wrote the libretto, Così fan tutte is often viewed as dark and ambiguous. Indeed, its theme of female fickleness was considered risqué during the more conservative periods of the 19th and early 20th centuries. But Mozart wrote the music at the height of his powers and it is aptly witty and stirringly sentimental. The production is directed by Iranian film maker Abbas Kiarostami, whose Le Goût de la Cerise won the Palme d’Or at Cannes in 1997. Der iranische Filmemacher Abbas Kiarostami hat 1997 für Le Goût de la Cerise in Cannes die Goldene Palme verliehen bekommen. Zusammen mit Chloé Obolenski (Bühne und Kostüme) und Jean Kalman (Licht) lässt er in seiner Inszenierung die ganze Pracht des 18. Jahrhunderts wiedererstehen. Die Bühne des Grand Théâtre wird dabei zum Projektionsraum zauberhafter Bilder an der Schnittstelle von Film und Theater. » Abbas Kiarostami [lässt] mit der für seine Filme typischen Mischung aus philosophischer 13 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 dÉcembre 2010 Vendredi 3 à 20h00 et Dimanche 5 à 17h00 DURÉE 3h00 & entracte 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 65 €, 40 €, 25 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Niobe Agostino Steffani (1654-1728) Dramma per musica in tre attI / Livret de Luigi Orlandi En italien, avec surtitres en français et allemand direction musicale Thomas Hengelbrock mise en scène Lukas Hemleb scénographie Raimund Bauer costumes Andrea Schmidt-Futterer Niobe Véronique Gens Anfione Jacek Laszczkowski Manto Amanda Forsythe Creonte Iestyn Davies Tiberino Lothar Odinius Clearte Tim Mead Nerea Delphine Galou Tiresia Bruno Taddia Poliferno Alastair Miles Orchestre Balthasar-Neumann-Ensemble Production Royal Opera House Covent Garden coproduction Grand Théâtre de Luxembourg 14 Véronique Gens © M. Ribes & A. Vo Van Tao / Virgin Classics 15 FR Niobe, regina di Tebe sera l’occasion d’une permanent» de la Philharmonie, qui dirigera nouvelle belle fête baroque au Grand Théâtre! le Balthasar-Neumann-Ensemble, et Véronique Gens sera Niobe. Ce dramma per musica en trois actes d’Agostino Steffani, sur un livret de Luigi Orlandi, inspiré L’œuvre brille par son orchestration soignée et du livre VI des Métamorphoses d’Ovide, fut créé subtile; elle est exceptionnelle par la profusion au Hoftheater de Munich en janvier 1688. de trompettes et de percussions; l’harmonie et la mélodie y atteignent de nouveaux sommets. Le compositeur, né en 1654 dans la région de Ve- La partition est une démonstration des pouvoirs nise, mourra à Francfort-sur-le-Main en 1728. merveilleux de cette musique qu’incarne cet AnC’était un «homme multiple», à la fois composi- fione dont le chant possède un pouvoir tel qu’il va teur, Rector magnificus de l’université d’Heidel- jusqu’à littéralement édifier les murs de Thèbes! berg, diplomate et évêque auxiliaire… et spécialiste, semble-t-il, en mariages princiers! Il voya- DE Niobe, regina di Thebe. Niobe, Königin von gea beaucoup, additionnant les étapes, de Padoue Theben. Einmal mehr steht das Grand Théâtre à Munich, de Rome à Paris, Bruxelles et Franc- ganz im Zeichen des Barock. Heute weitgehend fort. Il fut un compositeur prolifique d’opéras. unbekannt, war der Komponist Agostino Steffani zu seiner Zeit ein Star. 1654 in Venedig geboren, Niobe et Anfione sont les souverains de Thèbes. hat er bis zu seinem Tod 1728 in Frankfurt am Fille de Tantale, elle a reçu le courage en hérita- Main an zahlreichen Orten in ganz Europa ge; fils de Jupiter, il est un souverain éclairé et un gewirkt. musicien doué. Hélas, abusivement fière de ses origines, Niobe en conçoit un orgueil excessif et Sein dramma per musica nach einem Libretto empêche Manto, le fils du devin Tiresias, d’offrir von Luigi Orlandi fußt auf einer Episode aus dem un sacrifice à Leto. Les dieux vengeurs tuent ses VI Buch von Ovids Metamorphosen: Niobe und sept fils. Anfione, désespéré, se suicide; et Niobe Anfione sind die Herrscher von Theben. Niobe meurt de désespoir, changée en pierre. hat als Tochter des Tantalus dessen Mut geerbt, Anfiones Vater ist kein Geringerer als Jupiter. C’est Lukas Hemleb, dont on a pu découvrir il y a Er wirkt als aufgeklärter Souverän und ist ein quelques saisons au Grand Théâtre une Clemenza begnadeter Musiker. di Tito de Mozart et au Théâtre des Capucins une absolument délirante Visite inopportune de Copi, Eine echt barocke Handlung entspannt sich: qui le mettra en scène. Il ne manquera certaine- Niobe, etwas zu stolz auf ihre Herkunft, hindert ment pas de surprendre, d’interpeller, d’interlo- Manto, den Sohn des göttlichen Tiresias daran der quer peut-être. Göttin Leto ein Opfer zu bringen. Die Rachegötter töten daraufhin ihre sieben Söhne. Anfione tötet Musicalement, la fête s’annonce somptueuse: sich aus Verzweiflung. Niobe erstarrt zu Stein. c’est en effet Thomas Hengelbrock, un «invité 16 Der Regisseur Lukas Hemleb ist in Luxemburg kein Unbekannter. Im Grand Théâtre war seine Inszenierung La Clemenza di Tito zu sehen, im Théatre des Capucins seine Fassung von Copis Visite inopportune. Seine musikalischen Partner sind diesmal Thomas Hengelbrock und dessen Balthasar-Neumann-Ensemble. Für die mannigfaltigen Herausforderungen der Partitur ist ein geeigneterer Klangkörper kaum vorstellbar. Kraft, Subtilität und Fantasie kennzeichnen also gleichermaßen Regie und musikalische Umsetzung wie die Vorlage von Steffani. Dieser Abend kann nur unvergesslich sein. EN Baroque returns to the Grand Théâtre in the form of Agostino Steffani’s 1688 creation for the Munich court theatre based on the tragic Greek mythology figure of Niobe. Steffani was a multi talented singer, composer, artistic director, priest and later a diplomat. Director Lukas Hemleb has been to the Grand Théâtre before with Mozart’s La Clemenza di Tito. Authentic musical accompaniment is guaranteed thanks to Thomas Hengelbrock, who conducts his Balthasar-Neumann-Ensemble. This production marks the first time the Grand Théâtre co-produces with the prestigious Royal Opera House Covent Garden. 17 L M M J 6 V 7 S D 1 2 8 9 3 4 5 10 11 12 13 14 15 16 JANVIER 2011 Mardi 11, Mercredi 12, Jeudi 13, Vendredi 14 et Samedi 15 à 20h00 DURÉE environ 1h30 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € La Flûte Enchantée (titre provisoire) Wolfgang Amadeus Mozart / PETER BROOK Musique librement adaptée pour un piano et trois instruments par Peter brook et Franck krawczyk D’après la partition de Wolfgang Amadeus Mozart / Livret librement adapté par Peter Brook et Marie-Hélène Estienne D’après le livret d’Emanuel Schikaneder crée le 9 novembre 2010 à paris / En allemand, avec surtitres en français et allemand Direction musicale Alain Planès Mise en scène Peter Brook Collaboration artistique Marie-Hélène Estienne Lumières Philippe Vialatte Piano Alain Planès / Matan Porat Tamino Antonio Figueroa / Adrian Strooper Pamina Agnieszka Slawinska Reine de la Nuit Malia Bendi-Merad / Leila Benhamza Sarastro Patrick Bolleire / Luc Bertin-Hugault Papageno Virgile Frannais / Thomas Dolié Papagena Dima Bawab / Betsabée Haas Monostatos Raphaël Brémard / Jean-Christophe Born comédien Abdou Ouloguem Magicien Celio Amino Production C.I.C.T. / Théâtre des Bouffes du Nord (Paris) Coproduction Attiki Cultural Society (Athènes), Musikfest Bremen, Théâtre de Caen, MC2 Grenoble, barbicanbite11 (Londres), Grand Théâtre de Luxembourg, Piccolo Teatro Milano, Lincoln Center New York 18 Peter Brook © Pascal Victor 19 FR La Flûte enchantée de Mozart est une œuvre féerique, magique, qui ne cesse d’émerveiller tous ses publics, qu’ils soient connaisseurs ou néophytes, qu’ils la revoient pour la ixième fois ou que, petits enfants, ils la découvrent! Quel enchantement que cette musique, et comme Mozart en multiplie les tonalités, dans le chant désespéré de Pamina, les éructations colériques de la Reine de la Nuit, les émois amoureux de Tamino, les avertissements solennels de Sarastro, les vantardises onomatopéiques de Papageno! Quelle belle histoire aussi qui, sous les apparences si simples d’un conte, est merveilleuse initiation, indispensable leçon de vie! Et chez tant de metteurs en scène, quelle émulation cet opéra n’a-t-il pas suscitée! Ils ont rivalisé d’originalité, multipliant souvent les «effets spéciaux» pour en concrétiser les étonnantes péripéties, les rencontres inattendues. Peter Brook, dont nous nous sommes réjouis à Luxembourg du Costume et de Sizwe Banzi est mort, a voulu qu’une Flûte enchantée soit son ultime création dans son Théâtre des Bouffes du Nord. Il n’est pas étonnant qu’il ait choisi cette œuvre qui lui ressemble, dont la simplicité apparente est inversement proportionnelle aux échos philosophiques qu’elle suscite. Se débarrassant de toute ornementation, il a souhaité en revenir à l’essentiel, nous invitant au cœur même du récit et de la musique qui le magnifie. Il reprend ainsi la même démarche que celle qu’il avait suivie dans la mise en scène de sa Tragédie de Carmen en 1982, qui était telle que le spectateur avait l’impression de redécouvrir l’œuvre, comme nettoyée des «couches de vernis» qu’on lui avait superposées. 20 Un piano et trois instruments – et un magicien! – lui suffiront pour accompagner les solistes, et, paradoxalement, cette économie instrumentale, si conforme en fait à la simplicité naïve d’un conte enfantin, va multiplier les résonances de la musique de Mozart. Une économie de moyens telle aussi que le spectateur en devient davantage l’auteur de l’œuvre à laquelle il est convié. » Peter Brook donne un bain de jouvence à la Carmen de Bizet Une transposition d’opéra bien remarquable. Une œuvre cependant archi-connue: Carmen (de Georges Bizet) dont le metteur en scène Peter Brook permet en quelque sorte une nouvelle lecture. Une œuvre ramenée à son essence. Alors dépouillée de ses éléments décoratifs, ébarbée à coups de ciseaux aussi bien en ce qui concerne le texte que la musique. Avec cependant une volonté de servir la pensée originale de l’auteur, de conférer à cet opéra populaire la noblesse d’un langage dépouillé, d’un style. Aussi d’assurer à l’aventure banale d’un trio classique, les accents de la tragédie: un fatum, le destin en marche. La magie alors s’installe... […] réussi l’exploit d’enfermer dans le cadre d’un opéra de chambre cette brillante œuvre. […] Une Carmen violente, impérieuse. De grands couplets qui, chantés sans emphase, gardent cependant leurs coloris. Un spectacle dépourvu de la rhétorique ancienne appliquée aux opéras du siècle passé. André Thirifays, Le Soir à propos de Tragédie de Carmen DE Wolfgang Amadeus Mozarts Zauberflöte hat noch immer nichts von ihrer magischen Anziehungskraft verloren. Das gilt gleichermaßen für Kenner und Laien, für Erwachsene und Kinder. eras, The Magic Flute. The opera was written with Emanuel Schikaneder, whose theatre company had enjoyed contributions from Mozart on previous occasions. Peter Brook takes his audience to the very heart of the opera, employing only a piWas für Figuren, was für Situationen: Paminas ano and accordion to enhance the simple beauty Hoffnungslosigkeit, die Wutausbrüche der Köni- of Mozart’s work. gin der Nacht, Taminos Liebesschwüre, die Feierlichkeit eines Sarastro. Und vor allem: Papageno. » We see Mozart coming towards us with a Und: Was für eine Geschichte. Gleichermaßen wicked smile, ready to play tricks on us, to catch zauberhaft wie lebensnah, märchenhaft wie re- us unawares. We hold out our arms to him, with alistisch. Wie viele Dirigenten, Regisseure und the same impudence that hides a deep love and reWissenschaftler haben sich mit der Zauberflöte spect for the essential qualities he reveals. beschäftigt. Haben als Forscher oder Künstler darum gewetteifert, dem Werk immer neue Fa- This will be a Magic Flute far from the expected cetten abzugewinnen. ways. The vast panoply of scenic effects, the heavy and solemn symbolism are all put aside. In Peter Brook, der in Luxemburg bereits seine their place, the audiences will find an ever your Projekte Le Costume und Sizwe Banzi est mort Mozart surrounded by an equally young and talvorstellte, verabschiedet sich mit seiner Zauber- ented cast of singers and musicians led by Alain flöte vom Théâtre des Bouffes du Nord. Eine gute Planès ready, like the composer, to improvise, Wahl. Denn wie bei Mozarts Oper verbirgt sich transpose, to explore new colours, to juggle with auch bei dem legendären Theatermann hinter ei- forms. We propose a light, effervescent Flute, ner Maske der Einfachheit eine kaum zu bewäl- where an intimacy with the performers will allow tigende Fülle von Gedanken und Bezügen. Brook the tenderness and the depth of the score to apist auf der Suche nach dem innersten Kern der pear. Oper. Ähnlich wie bei seiner Inszenierung Tragédie de Carmen (1982) nimmt er den Zuschauer auf This Flute takes its place in the Bouffes du Nord’s Wege mit die so neu wie unvergesslich sind. Ein approach to opera, as in La Tragédie de Carmen Klavier und ein Akkordeon ersetzen beispiels- and Impressions de Pelléas. weise das gesamte Orchester. Wer da von Verlust Peter Brook, Marie-Hélène Estienne, Franck redet wird nicht umhin kommen sich leicht ei- Krawczyk nes Besseren belehren zu lassen. EN Peter Brook may be stepping down as the director of his revolutionary Paris theatre, the Bouffes du Nord, but he leaves us with a wonderful production of one of Mozart’s best-loved op21 L M M J 7 V S D 1 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 13 février 2011 Mardi 1, Jeudi 3 et Samedi 5 à 20h00 DURÉE 2h00 & entracte 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Adultes 65 €, 40 €, 25 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € BÉATRICE & BÉNÉDICT HECTOR BERLIOZ (1803-1869) Opéra en deux actes Librement inspiré de la pièce de William Shakespeare, “much ado about nothing” / Créé à Baden-Baden le 9 août 1862 En français, avec surtitres en français et allemand Direction musicale Emmanuel Krivine Adaptation et livret Dan Jemmett et Bob Goody Mise en scène Dan Jemmett Décors Dick Bird Costumes Sylvie Martin-Hyszka Lumières Arnaud Jung Chorégraphe Cécile Bon Chef de chant Nathalie Steinberg Béatrice Christine Rice Bénédict Philippe Talbot Héro Ailish Tynan Ursule Élodie Méchain Claudio Edwin Crossley-Mercer Don Pedro Jérôme Varnier Somarone Michel Trempont Alberto Bob Goody Leonato Giovanni Calò Le messager David Lefort Chœur Les Éléments Orchestre Orchestre Philharmonique du Luxembourg Production Opéra Comique Coproduction Grand Théâtre de Luxembourg Coproducteur associé Palazzetto Bru Zane – Centre de Musique Romantique Française 22 Représentations au Luxembourg en collaboration avec l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg Béatrice et Bénédict © Pierre Grosbois 23 FR Béatrice et Bénédict! Ils ne cessent de proclamer qu’ils se détestent. Et pourtant… Ces affirmations véhémentes ne seraient-elles pas comme le «négatif» d’une attirance réelle et réciproque? ignorés des protagonistes principaux mais qui réjouissent le spectateur complice, l’univers du théâtre de marionnettes. Et c’est ainsi qu’il a conçu sa scénographie, les maquillages et les déguisements des personnages, leurs attitudes et C’est ce que pensent Héro et Claudio, deux jeunes leur façon de se mouvoir. gens qui leur sont proches, et qui se réjouissent, eux, de leur bonheur sans nuages et du mariage Et quelle belle musique chantent ces pantins-là! qu’ils vont bientôt conclure. Habilement, ils vont amener les deux «ennemis» à se débarrasser de » … un plateau vocal convaincant et engagé, une leur lourde cuirasse anti-sentimentale et à recon- distribution jeune et jolie […]. Élégant, vocalement naître leur amour, momentanément du moins: ductile et scéniquement parfait comme à l’accou«Oui, pour aujourd’hui, la trêve est signée; nous tumée, le chœur Les Éléments de Joël Suhubiette redeviendrons ennemis demain…» apporte, en costumes d’époque, l’indispensable touche Baden-Baden 1862. C’est le Much Ado About Nothing – Beaucoup de Marie-Aude Roux, Le Monde bruit pour rien de Shakespeare qui a servi de source d’inspiration à Hector Berlioz (1803-1869). » Béatrice et Bénédict est une invitation à la Concentrant l’intrigue sur le «marivaudage» de joie, au rire. Ne se prenant jamais au sérieux, Béatrice et Bénédict, il en a fait sa dernière œu- l’énergique folie dans laquelle elle se sculpte ne vre lyrique, un opéra comique, créé en 1862. cesse de ravir les plus sombres grincheux. Drôle et tendre, l’amour de ces deux êtres qui s’exècrent Sensible au caractère drolatique de ces «déclara- s’élève sur une musique tout en contrastes. tions de haine», aux sentiments qu’elles ne par- Dirigée par le passionné Emmanuel Krivine, la viendront pas à étouffer, Berlioz a composé une partition exécutée sur des instruments d’époque partition qui fait se succéder épisodes joyeux et brille, riche et feutrée à la fois. Le spectacle est à burlesques et moments d’intensité, de gravité ne pas manquer. Réfractaires à l’humour anglais, émotionnelle. Il met en voix un «maître de musi- s’abstenir. que» aussi calamiteux qu’ivrogne, il harmonise Amalia Casado, Evene.fr espièglement une controverse quant aux délices ou aux supplices engendrés par le mariage, il fait DE Béatrice und Bénédict hassen sich so leidenentendre le chant ému ou douloureux de cœurs à schaftlich, dass nur ein Blinder übersehen kann la recherche d’eux-mêmes. Les duos notamment wie sehr sich die beiden ans Herz gewachsen sont d’exquise délicatesse. sind. Auch Héro und Claudio bleibt das nicht verborgen. Glücklich miteinander verlobt versuchen Dan Jemmett, le metteur en scène, a reconnu sie alles, um auch aus Béatrice und Bénédict ein dans cette agitation amoureuse épique, dans ces friedliches Paar zu machen ... rodomontades sentimentales, dans ces complots 24 Hector Berlioz hat für sein letztes lyrisches Werk ein Stück von William Shakespeare als Vorlage gewählt: Much Ado About Nothing / Viel Lärm um Nichts. Mit viel Feingefühl setzt er die hintergründige Mischung von Liebe und Ablehnung, Zuneigung und Hass in Töne. Die Suche der Herzen nach einander und nach sich selbst hat den Komponisten bekanntlich ein Leben lang beschäftigt. Den Regisseur Dan Jemmett hat die Oper zu einer höchst eigenwilligen Inszenierung inspiriert, zu einem Experiment mit atemberaubendem Ergebnis. EN Based loosely on William Shakespeare’s Much Ado About Nothing, Hector Berlioz’s twoact comic opera is rarely performed nowadays. Composed between 1860 and 1862, was Berlioz’s last major work, but includes an overture that is one of Berlioz’s most delicate and subtle orchestral pieces. The opera itself reflects Berlioz’s fascination with Shakespeare, and captures much of the caustic wit and lyrical romance employed by the Bard in his comedy about the battle of the sexes. Director Dan Jemmett was at the Grand Théâtre in 2006 with The Tiger Lillies for a magical production of Hans-Christian Andersen’s The Little Match Girl. 25 L M M J V S D 1 2 3 4 5 9 10 11 12 13 14 15 6 7 8 MAI 2011 Lundi 9, Mercredi 11 et Vendredi 13 à 20h00 DURÉE 2h40 & entracte 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 65 €, 40 €, 25 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Carmen Georges Bizet (1838-1875) Opéra-comique en quatre actes / Livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy d’après la nouvelle de Prosper Mérimée / Créé à l’Opéra Comique le 3 mars 1875 En FRANçAIS, avec surtitrage français et allemand Direction musicale Evelino Pidò Mise en scène Adrian Noble Collaboratrice à la mise en scène Elsa Rooke Décors et costumes Mark Thompson Lumières Jean Kalman Chorégraphie Sue Lefton Chef de chant Nathalie Steinberg Maître d’armes François Rostain Carmen Anna Caterina Antonacci Don José Andrew Richards Michaëla Anne-Catherine Gillet Escamillo Nicolas Cavallier Le Dancaïre Aimery Lefèvre Le Remendado Vincent Ordonneau Zuniga Matthew Brook Moralès Edwin Crossley-Mercer Frasquita Virginie Pochon Mercédès Annie Gill / Louise Innes Chœur d’enfant Maîtrise des Hauts-de-Seine Chœur de l’Opéra Comique Orchestre Orchestre Philharmonique du Luxembourg production Opéra Comique Coproduction Grand Théâtre de Luxembourg 26 Coproducteur associé Festival Internacional de Música y Danza de Granada Représentations au Luxembourg en collaboration avec l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg Carmen © Pierre Grosbois 27 FR Carmen! Dire ou écrire ce prénom suffit, et tous, qu’ils fréquentent ou non les opéras, pourraient se mettre à chantonner, à siffloter l’un ou l’autre des airs immortels de Georges Bizet. Carmen, à la fois femme fatale, diabolique, et femme libre «comme l’oiseau», une liberté qu’elle affirmera jusqu’à en mourir. Carmen qui chante et qui danse, qui séduit, qui envoûte; qui prend et qui laisse, tout à son bon plaisir. Carmen et l’Espagne des gitans, des contrebandiers, de la corrida, une Espagne absolument couleur locale, mais que Georges Bizet n’a jamais visitée. Carmen, comédie et tragédie: la comédie humaine, celle de tous ceux-là qui gravitent autour d’elle et dont sa présence révèle les ambitions, les faiblesses, les velléités, les frustrations, les ridicules. L’éternelle tragédie des passions, fatales évidemment pour qui les éprouve et pour qui en est l’objet. La mort est l’inéluctable conclusion. Etonnant destin que celui de cet opéra, d’abord mal accueilli en 1875 par son premier public de l’Opéra-Comique à Paris – accablé, Bizet, déjà souffrant, en mourra le soir de la trente-troisième représentation – et qui connaît ensuite un triomphe universel et intemporel. Carmen est un archétype de l’opéra populaire. Dans la mise en scène d’Adrian Noble, il n’y a guère de surprise, rien d’inattendu; elle joue simplement et efficacement la couleur locale avec juste ce qu’il faut d’éléments allégoriques. Mais bien évidemment, dans Carmen, l’essentiel, c’est Carmen! Et Anna Caterina Antonacci sera Carmen! Avec, et cela convient parfaitement 28 au personnage, toute la splendeur séductrice et toute l’autorité nuancée de sa voix; avec aussi, son tempérament de comédienne: elle chante et joue magnifiquement cette femme qui chante et joue sa vie! » Anna Caterina Antonacci, on le sait depuis son coup d’éclat londonien, est une Carmen d’une évidence peu commune. Voix, diction, maintien, corps, jambes, regard, crinière: elle a tout de la tigresse bohème. […] Avec son style que l’on croirait d’un autre âge (un âge d’or), son petit vibrato merveilleusement contrôlé, son émotion à fleur de lèvres, Anne-Catherine Gillet est une Micaëla irrésistible et jolie comme un cœur. Emmanuel Dupuy, Diapason » Antonacci est tout simplement fabuleuse. Pas seulement par sa beauté insolente et animale, sans être vulgaire une seconde. Mais surtout parce qu’[elle] réussit le tour de force de construire son personnage musicalement. Tout, dans son chant, procède du mot: texte et musique sont si inextricablement lies que l’on croit qu’elle parle quand elle chante, et inversement. Une sorte de quintessence du chant français. Christian Merlin, Le Figaro » Anna Caterina Antonacci emporte la mise, elle qui sait incarner une Carmen au feu de glace, d’une diction impeccable, d’une musicalité souveraine, ardente mais jamais emportée par la passion. Sa projection vocale lui permet de murmurer ce que tant de consœurs assènent. Renaud Machart, Le Monde » […] Matthew Brook, Vincent Ordonneau, Virginie Pochon, Annie Gill: quelle belle équipe! La prestance de Nicolas Cavallier est bien celle d’Escamillo, le torero, Anne-Catherine Gillet prête à Micaëla une ligne de chant immaculée. Andrew Richards est un Don José désarmant et poignant […]. Dès son entrée, Anna Caterina Antonacci est Carmen – sensuelle, d’une beauté sauvage et naturelle. Som timbre étrange, son chant vibrant sont irrésistibles. Une Carmen troublante et vraie […]. Michel Parouty, Les Échos Effekte, welche der Oper gewöhnlich zugemutet werden, verzichtet er souverän. Dreh und Angelpunkt bleibt dabei immer die Titelfigur: Anna Caterina Antonacci verleiht ihr eine geradezu atemberaubende Präsenz. Stimmlich und darstellerisch verkörpert sie eine Carmen, die bis zum Letzten um ihr Leben singt und spielt. » Französischen Gesang in Reinkultur, und das aufs Schönste, vertritt Anne-Catherine Gillet als Micaëla – weshalb diese gern etwas naiv wirkende Partie besonderes Gewicht erhält. […] Überaus spannend die Färbung, die Anna Caterina Antonacci der Rolle der Carmen verleiht. […] Wie sie Carmen als eine selbstbewusste, kompromisslos auf Autonomie erpichte Frau zeigt, die in dieser Gesellschaft von Carmen: Femme fatale und freiheitsliebend „wie Machos Außenseiterin bleiben und zu Tode kommen ein Vogel”. Bis in den Tod hält sie an ihren Maxi- muss, ist hinreißend. men fest. Sie singt, sie tanzt, sie zaubert, sie ver- Peter Hagmann, Neue Zürcher Zeitung DE Carmen. Dieser Name allein genügt, um nicht nur bei Opernkennern ganze Fluten von Empfindungen wachzurufen, und wohl auch Erinnerungen an die eine oder andere Melodie aus George Bizets Oper nach der Erzählung Prosper Mérimées. führt. In einem Spanien der Schmuggler, der Zigeuner, der Polizei, das Bizet – erstaunlich genug – nie mit eigenen Augen sah. Seine Oper trägt gleichermaßen komödiantische wie tragische Züge. Schonungslos enthüllt sie die grotesken Schwächen und Begierden der Protagonisten. Carmen, 1875 bei ihrer Uraufführung in Paris durchgefallen, wurde bald danach zu einem Kassenschlager. Bizet allerdings erlebte den Triumphzug seines Werkes nicht mehr. Der Komponist starb wenige Monate nach der Uraufführung. Adrian Noble, der frühere Leiter der Royal Shakespeare Company, setzt in seiner Inszenierung auf spanisches Lokalkolorit und die Kraft der Natürlichkeit. Auf die gewollten EN One of the most recognisable and popular works in the opera repertoire, Carmen is based on a novella by Prosper Mérimée. In the Toreador’s Song it features one of opera’s most memorable tunes. Adrian Noble, the former artistic director of the Royal Shakespeare Company strips the opera to its bare essentials and eschews clichés to allow his star, Anna Caterina Antonacci, to portray the central character with what Hugh Canning in the Sunday Times called “devastating truthfulness.” » [Anna Caterina Antonacci] is quite simply extraordinary in her handling of text and song [...], but she is also a sexy stage animal with the physical magnetism to explain her appeal. Francis Carlin, Financial Times 29 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 JUIN 2011 Vendredi 10 et Samedi 11 à 20h00 DAUER unbekannt, Produktion im Entstehungsprozess 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 65 €, 40 €, 25 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € MATSUKAZE Toshio Hosokawa Libretto von Hannah Dübgen nach dem gleichnamigen Noh-Spiel von Zeami Eine Choreographie von Sasha Waltz In Deutsch, mit Deutschen und Französischen Übertiteln Regie, Choreographie Sasha Waltz Musikalische Leitung Pablo Heras-Casado Bühne Thomas Schenk, Chiharu Shiota Kostüme Christine Birkle Licht Martin Hauk Dramaturgie Ilka Seifert Vorstellungen in Luxemburg in Kooperation mit dem Orchestre Philharmonique du Luxembourg Schwester Matsukaze Barbara Hannigan Schwester Murasame Charlotte Hellekant Mönch Frode Olson Fischer Kai-Uwe Fahnert Tanz, Choreographie Sasha Waltz & Guests Chor Vocalconsort Berlin Orchester Orchestre Philharmonique du Luxembourg Produktion Sasha Waltz & Guests im Auftrag des Théâtre Royal de la Monnaie Koproduktion Grand Théâtre de Luxembourg, Polish National Opera in Kooperation mit Staatsoper Unter den Linden, Berlin Die Produktion „Matsukaze“ wird gefördert durch die Kulturstiftung des Bundes. Die Tanzcompagnie Sasha Waltz & Guests wird gefördert aus Mitteln des Landes Berlin. 30 Im Rahmen von Barbara Hannigan © Marco Borggreve / Charlotte Hellekant © Marco Borggreve / Frode Olson 31 FR Une belle «tradition» caractérise la programmation lyrique du Grand Théâtre: la représentation d’opéras du XXe siècle et la création d’opéras contemporains! Ainsi Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny-Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny de Kurt Weill, Wagner Dream de Jonathan Harvey, Medea de Pascal Dusapin, Der Kaiser von Atlantis de Viktor Ullmann, House of the sleeping beauties de Kris Defoort ou encore Passion de Pascal Dusapin. quel succès, elle y a présenté – et en primeur! – ses créations chorégraphiques, ainsi que les si convaincantes mises en scène d’opéra qu’ont été le Dido & Aeneas de Purcell et la Medea de Pascal Dusapin. » Un spectacle époustouflant par son exigence et sa beauté tragique […]. Un opéra à couper le souffle! Marie-Laure Rolland, Luxemburger Wort à propos de Medea Cette saison, c’est un compositeur japonais qui sera à l’affiche: Toshio Hosokawa, déjà consacré » L’élégante soprano Barbara Hannigan, rayonpour la remarquable cérémonie de son Hanjo, nante de verve vocale, incorpore […] toute l’atcréé à La Monnaie en 2004, un opéra inspiré du tractivité de la frémissante féminité expectant le grand écrivain Yukio Mishima. client dans ses filets. Marc Weinachter, Tageblatt à propos de House of Deux sœurs, Matsukaze et Murasame, se sont the Sleeping Beauties éprises d’un noble en exil. Des années plus tard, bien après leur mort, leurs âmes continuent à DE Matsukaze ist einer der beliebtesten Klassierrer et à le convoiter. Matsukaze danse comme ker des japanischen Noh-Theaters. Die Schwesune démente, accoutrée du chapeau et du man- tern Matsukaze und Murasame lieben einen teau de son amant, et croit le reconnaître dans la Mann, doch ihre Gefühle bleiben zeitlebens unersilhouette d’un pin… widert. Noch Jahre nach dem Tod der Schwestern kehren beider Seelen ins Diesseits zurück, unerCette fois encore, Toshio Hosokawa s’est inspiré müdlich auf der Suche nach ihrem Geliebten. des techniques et des atmosphères du théâtre traditionnel japonais, le théâtre Nô. Une même Sasha Waltz schließt mit der Uraufführung von approche intimiste, une même atmosphère oni- Matsukaze an die Arbeiten ihrer Opernprodukrique donnent le ton de cette nouvelle composi- tionen Medea und Dido & Aeneas an, in denen tion pour quatre personnages et un petit chœur, das Schicksal zweier antiker Frauenfiguren im accompagnés d’un orchestre de chambre. Mittelpunkt steht. Mit der von ihr begründeten choreographischen Oper erweiterte sie die MitAnne Teresa De Keersmaeker avait mis en scène tel des Musiktheaters um die theatralen AnsätHanjo. C’est une autre chorégraphe, Sasha Waltz, ze des Tanzes und schafft eine neuartige Verqui donnera vie scénique au nouvel opéra. Sasha schmelzung von Tanz, Gesang und Musik. Waltz est chez elle chez nous, au Grand Théâtre de Luxembourg! À plusieurs reprises, et avec 32 Für Matsukaze schreibt der herausragende zeitgenössische Komponist Toshio Hosokawa aus Japan die Musik zum überarbeiteten Libretto des Noh-Theater-Klassikers. Die musikalische Leitung übernimmt der renommierte Dirigent Pablo Heras-Casado. Mit Gesangssolisten wie Barbara Hannigan und Charlotte Hellekant werden erneut außergewöhnliche Sänger gemeinsam mit Tänzern der Compagnie Sasha Waltz & Guests und dem Vocalconsort Berlin die Opernbühne bewegen. nierende Choreografin aus der Musik eine tänzerische Grammatik zu entwickeln vermag und diese sozusagen als Grundlage einer freien Rede über das komponierte Sujet nutzt, ohne Noten und Text nachzubuchstabieren oder zu illustrieren. Irene Bazinger, Stuttgarter Zeitung zu Medea » Das große Staunen kommt immer – so verlässlich ist die bildhafte Phantasie der Choreographin Sasha Waltz. […] Sie vertraut der facettenreichen und sehr „hörbaren“ modernen Musik, sie überfrachtet und illustriert nicht, sondern schafft im assoziativen Raum eine nahezu symbiotische Beziehung zwischen Musik, Gesang und Tanz, die uns fast vergessen lässt, dass das Genre der „choreographischen Oper“ noch relatives Neuland ist, ja von ihr eigentlich gerade erst erfunden wird. Elisabeth Nehring, Die Welt zu Medea Sasha Waltz & Guests setzt neben der langjährigen Partnerschaft mit dem Grand Théâtre de Luxembourg, das der Compagnie schon bei Dido & Aeneas und Medea als Koproduzent zur Seite stand, außerdem die Zusammenarbeit mit der Oper La Monnaie in Brüssel und der Staatsoper Unter den Linden Berlin fort. Erstmals ist auch die Polnische Nationaloper Teatr Wielki an einer EN Matsukaze is among the best-loved classics Produktion als Koproduzent von Sasha Waltz & of Japanese Noh-theatre. The sisters Matsukaze Guests beteiligt. and Murasame are each in love with the same man; their feelings however remain unrequited » Die Sopranistin Barbara Hannigan […] be- in this life. Years after death the sisters’ spirwegt. Gradliniger und raffinierter kann man sich its revisit this world in tireless pursuit of their Operngesang kaum vorstellen. beloved. With the world première of Matsukaze Marc Fiedler, D’Lëtzebuerger Land zu Passion Sasha Waltz follows up on her opera productions Medea and Dido & Aeneas which revolve around » Gerade in den hochschweren Lamento-Partien the fates of two female figures from ancient zeigte Hauptdarstellerin Barbara Hannigan eine times. Outstanding contemporary Japanese comwirklich atemberaubende Belastbarkeit bei gleich- poser Toshio Hosokawa wrote the music to the rezeitig ungemein fesselnder Emotionsspanne, […]. worked libretto of the Noh-theatre classic MatsuDaniel Conrad, Luxemburger Wort zu Passion kaze. Together with soloists Barbara Hannigan and Charlotte Hellekant extraordinary singers » Medea ist nach Henry Purcells Dido & Aeneas unite once more with dancers from Sasha Waltz Sasha Waltz zweite und nicht weniger glückvolle & Guests and the Vocalconsort Berlin on the opAuseinandersetzung mit dem Genre Oper. Erneut era stage. ist zu sehen, mit welcher Souveränität die insze33 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 DÉCEMBRE 2010 Mercredi 29 et Jeudi 30 à 20h00, Vendredi 31 à 21h00 DURÉE environ 1h30 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Le Carnaval baroque THÉÂTRE L M U S ICA Un Carnaval à Rome: Arts due cirque, musiques et danses au XVII siècle Conception et direction artistique Vincent Dumestre Mise en scène et chorégraphie Cécile Roussat Costumes Chantal Rousseau Scénographie François Destors Éclairage Christophe Naillet Maquillage Mathilde Benmoussa masques Julie Coffinières collaboration artistique Julien Lubek Alto Bruno Le Levreur Ténors Serge Goubioud, Hughes Primard Basse Arnaud Marzorati Acrobates et musiciens du Poème Harmonique Production Le Poème Harmonique Coproduction Célestins – Théâtre de Lyon, La Comète – Scène nationale de Châlons-en-Champagne, Grand Théâtre de Reims, Cirque-Théâtre d’Elbeuf – Centre régional des arts du cirque (Haute-Normandie), Scène nationale d’Evreux – Louviers, Festival Automne en Normandie Ce spectacle a reçu le soutien de la DRAC Haute-Normandie, de la Région Haute-Normandie, de la Fondation d’entreprise France Télécom, de l’ADAMI, du Ministère de la Culture et de la Communication DMDTS, de l’Institut Français de Belgrade et de l’ODDIA. 34 Le Poème Harmonique bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Haute-Normandie et de la Région Haute-Normandie. La Société Générale est le mécène principal du Poème Harmonique. Le Carnaval Baroque © Christian Ganet 35 FR Une proposition étonnante: fêter le Carnaval à la Saint-Sylvestre, et pourquoi pas même en faire «l’ouverture» du réveillon! Autre proposition étonnante: au moment d’inaugurer la onzième année du XXIe siècle, effectuer un voyage à rebours dans le temps pour se retrouver à Rome au début du XVIIe siècle! Le Carnaval baroque, un projet conçu par Vincent Dumestre et son ensemble Le Poème Harmonique (rappelez-vous leur présence dans la fosse du Cadmus et Hermione), est en effet une invitation à participer à cette «fête des fous» qui, juste avant le carême et son interminable période de jeûne et de pénitence, durant dix jours, agitait la Ville Éternelle, grand moment d’oubli des clivages sociaux, de délire, d’excès et de débauche, de libération symbolique de toutes les frustrations d’une année. Envahissaient alors les rues, envahiront notre plateau, acrobates voltigeurs et funambules, cordelistes, équilibristes, jongleurs et mimes, chanteurs, danseurs et musiciens. Les masques de la Commedia dell’arte s’en donneront à cœur joie, en toute farce. Il y aura du rire et des larmes de rire, de l’émotion aussi! Un monde à la «gravité» bousculée, un univers à l’envers! Chaconnes, moresques et villanelles, des musiques festives d’alors, et bien sûr une parodie d’opéra, un pasticcio, seront au programme, scrupuleusement reconstituées et interprétées – on connaît l’exigence souriante de Vincent Dumestre –, et c’est un paradoxe essentiel de pareille entreprise que la fête débridée n’est belle que si elle est le fruit d’un travail d’extrême rigueur! Même Monteverdi sera de la partie – de la party? –, mais 36 joyeusement «décalé»: son Lamento della Ninfa devenant le Lamento del Naso, ce gros nez qui démange-dérange son contre-ténor d’interprète! Tout cela est donc bien baroque, éminemment baroque! » Le rire et l’angoisse, la poésie des situations mariée à l’audace physique vont crescendo. La transe des passacailles intensifie le délire visuel […]. Le public séduit par cette heure et demie de grâce teintée de mélancolie, ovationne […]. Illustration d’une insoutenable fragilité de l’être, sentiment si profondément baroque, ce carnaval où les egos s’effacent devant l’art qu’ils servent est une poignante leçon d’humilité, et de limpidité, esthétique. Vincent Borel, Classica Répertoire » Le charme, la poésie onirique et la beauté plastique […] forcent l’admiration. Antonio Mafra, Le Progrès DE Für den Einstieg ins Jahr 11 des 21. Jahrhunderts hätten wir eine Idee: Wir feiern an Sylvester Karneval. Und warum sollten wir diese günstige Gelegenheit nicht beim Schopfe nehmen und uns gleichzeitig auf eine Zeitreise ins Rom des 17. Jahrhunderts einlassen? Le Carnaval baroque ist bei uns zu Gast. Ein Projekt des Lautenisten Vincent Dumestre und seinem Ensemble Le Poème Harmonique. Es entführt in die Tage vor Beginn der Fastenzeit, in jenes zehntägige Intermedium, in dem auch in der Ewigen Stadt alle sozialen Unterschiede und die Sorgen des Alltags vergessen sind. Lassen wir uns mitreißen von den Akrobaten, Seil- tänzern, Feuerschluckern und Jongleuren, von den Schauspielern, Sängern und Tänzern. Die Figuren der Commedia dell’arte geben sich die Ehre. Wir werden lachen und weinen und Tränen der Rührung vergießen. Und natürlich die Musik: festlich, wild und lieblich wird sie sein. Eine Opernparodie wird erklingen, Lieder und Tänze des 17. Jahrhunderts, und sogar Meister Monteverdi ist mit von der Partie. Wer die kongeniale Interpretation seines Lamento della Ninfa durch Vincent Dumestre und seine Musiker schon einmal gehört hat, dem wird alleine diese Ankündigung Grund genug geben, den Abend keineswegs zu verpassen. EN To mark the dawning of the New Year, Le Carnaval baroque takes audiences on a journey to 17th century Rome and the wild celebrations before Lent. Vincent Dumestre and his Le Poème Harmonique ensemble employ acrobats, fireeaters, jugglers and tight-rope walkers as well as actors, singers and dancers and characters from the Commedia dell’arte. Operatic parodies, popular songs from the period and works by the great Monteverdi all feature. The audience will laugh and cry and shed tears of emotion. 37 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 8 9 10 4 5 11 12 13 14 15 16 17 Avril 2011 Mercredi 6 à 20h00 DURÉE environ 1h40 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Django drom THÉÂTRE L M U S ICA Hommage à Django Reinhardt avec Tony Gatlif, Didier Lockwood, Bireli Lagrene & Stochelo Rosenberg Conception, mise en scène et réalisation filmique Tony Gatlif violon et création musicale Didier Lockwood guitare Biréli Lagrène guitare Stochelo Rosenberg et un ensemble de 11 musiciens Production Les Nuits de Fourvière 38 Didier Lockwood © Levy-Stab 39 FR Django Reinhardt est mort en 1953, mais il a réellement fêté son centenaire le 23 janvier 2010. Il est toujours vivant! Il suffit de quelques notes, de quelques accords sur une guitare pour qu’on le reconnaisse. Et si nombreux sont ceux qui lui ont dû leur vocation et dont les compositions lui sont un hommage. Et si nombreux sont ceux que sa musique réunit dans une sorte de fraternité chaleureuse réjouie. En conclusion de la soirée, Didier Lockwood proposera une adaptation dans l’esprit swing manouche du Boléro de Maurice Ravel, continuateur en cela de Django Reinhardt, lui-même auteur en 1937 d’un morceau inspiré de Ravel. Une façon inventive de prouver l’universalité de l’œuvre de Ravel et de montrer comment le style Reinhardt lui ouvre des horizons sonores et rythmiques nouveaux. Et les images de Gatlif seront alors un montage de séquences de danse de ses films, paDjango Drom est une nouvelle preuve de la fasci- rallèle visuel en crescendo à l’implacable crescennation, de la convivialité, de la créativité stimu- do musical, culminant en une sorte de transe. lées par le guitariste manouche. » Didier Lockwood […] perpétue une dynastie de Et ce sont vraiment – le mot d’argot musicien violonistes jazzmen novateurs. […] Entre l’hériest celui qui convient le plus exactement – des tage des prédécesseurs et les perspectives d’avepointures qui s’en sont faits les artisans inspi- nir, Lockwood assure le lien de bien des façons. rés: Didier Lockwood au violon, Biréli Lagrène et André Joassin, Le Soir Stochelo Rosenberg à la guitare, appuyés par un ensemble de onze musiciens, violon, clarinette, DE Am 23. Februar 2010 hätte Django Reinhardt accordéon, contrebasse et guitares. seinen einhundertsten Geburtstag gefeiert. Er starb im Jahr 1953. Und doch ist er bis heute leEt le Grand Théâtre de vibrer aux sons de cette bendig geblieben. Ein paar Läufe oder Akkorde musique-là! L’impassibilité des spectateurs ne auf der Gitarre, und wir erkennen ihn, seinen sera pas de mise! Bonheur d’identifier, plaisir de Duktus, seinen Klang, er ist da. redécouvrir, joie de faire partager à des néophytes! Django Drom ist ein Abend, der einmal mehr die Faszinationskraft dieses Ausnahmemusikers De plus, la musique en direct aura un contrepoint unter Beweis stellt. Und seine grenzenlose visuel: un film original réalisé par Tony Gatlif, Fantasie. Mit Didier Lockwood (Geige), Biréli une évocation de la vie des gitans et de Django Lagrène und Stochelo Rosenberg (Gitarre), sowie Reinhardt, un montage d'images des archives de einer elfköpfigen Combo der Superlative. ce réalisateur qui peut apparaître, lui, comme le «cinéaste manouche», notamment dans Latcho Die Legende selbst ist mit von der Partie: In dem drom, qui retraçait le parcours du peuple Rom et Film von Tony Gatlif. Bewegend stellt dieser die son histoire à travers les métamorphoses de ses Musik Reinhardts in den Kontext der Geschichte traditions musicales. von Sinti und Roma. 40 Ein weiterer Höhepunkt des Abends: die swingende Version von Maurice Ravels Bolero. Direkt daran anschließend eine Komposition Djangos. Inspiriert von Ravel im Jahre 1937. truly evokes the spirit of Django and will have audiences mesmerised. Lockwood was himself inspired by Stéphane Grappelli, whose career was launched through his collaboration with Reinhardt as a co-founder of the legendary QuinDjango Drom, ein unvergesslicher Abend, ein tette du Hot Club de France. Credo von hypnotischer Kraft. The evening concludes with a gypsy swing verEN Even over half a century after his death in sion of Ravel’s Bolero, a new transcription by 1953, the music of Django Reinhardt is still very Lockwood of Reinhardt’s own 1937 composition much alive. 2010 marked the centenary of the that was inspired by the French composer’s most birth of the inimitable composer and guitarist famous work. Gatlif’s images of dance accompawhose music is among enjoys that rare accolade ny this climax. of being instantly recognisable. His swing style was hugely influential and even today musicians pay homage to the original gypsy king. Django Drom is a veritable celebration of Django’s music and the fascination it still holds over people, it’s vibrant creativity and sheer joy. The multi-media spectacle is the brainchild of film director Tony Gatlif, himself a gypsy of Algerian descent who has spent much of his career documenting gypsy history, roots and traditions on film. A special film created for the event by Gatlif will be accompanied by live music from a 14-piece ensemble. The fulcrum of the ensemble is a trio comprising acclaimed violinist Didier Lockwood and guitarists Biréli Lagrène and Stochelo Rosenberg. The film is a montage of archive images that evokes the life of the gypsies and of Django Reinhardt. It includes scenes from Gatlif’s critically acclaimed 1993 documentary Latcho drom. The music, especially arranged by Didier Lockwood, 41 L M M J V S D MAI 2011 Mercredi 25 à 20h00 DURÉE environ 1h30 1 2 3 4 5 9 10 11 12 13 14 15 6 7 8 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 Adultes 20 € / Jeunes 8 € 30 31 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € LES PENDUS Josse De Pauw & Jan Kuijken en latin et néerlandais, avec surtitres EN FRANçAIS THÉÂTRE L M U S ICA Texte & mise en scène Josse de Pauw Musique Jan Kuijken Concept Josse De Pauw & Jan Kuijken Dramaturgie Geerdt Magiels Lumière Enrico Bagnoli Direction musicale Etienne Siebens Acteurs Tom Jansen, Hilde Van Mieghem Chanteurs Janneke Daalderop, Ekaterina Levental, Steven Van Gils Musique Orchestre Royal de Chambre de Wallonie Cello Jan Kuijken Production LOD Coproduction KVS, Théâtre National Bruxelles, Grand Théâtre de Luxembourg, Le Maillon Strasbourg, Maison de la Culture d’Amiens, Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, KunstFestSpiele Herrenhausen (Hannovre) et VocaalLAB Nederland Dans le cadre de 42 Josse De Pauw & Jan Kuijken © Kurt Van der Elst 43 FR Au sommet des collines, des gibets, des potences, et des pendus! Des pendus partout, des pendus toujours, condamnés sans appel. Ces pendus, ce sont tous ceux qui ont refusé et qui refusent encore d’accepter les «évidences», ceux qui s’interrogent, qui interrogent, qui remettent en question. C’est par eux-mêmes qu’ils veulent savoir. Ils l’ont payé, ils le paient, ils le paieront de leur vie. Galilée assigné à résidence à vie en 1633 pour avoir prétendu que la terre tournait autour du soleil et réhabilité… en 1992 par le pape Jean-Paul II. Quant à Giordano Bruno, condamné lui en tant qu’hérétique au bûcher en 1600, il n’a pas été réhabilité. En 2000, Jean-Paul II a simplement exprimé des regrets... Ces chants sont des prières d’appel à la miséricorde, des lamentos craintifs, des justifications prudentes, des élégies angoissantes. Ils sont aussi narrations révélatrices de contextes historiques. Quant aux textes des acteurs, expressions des opinions des «curieux» – chercheurs et penseurs –, ils sont plus brutaux, s’en prenant violemment aux détenteurs du pouvoir, l’Église, l’État, les mettant en demeure, les accusant. DE Auf den Hügeln: Galgen. Wohin das Auge blickt: Galgen und Gehängte, deren tote Leiber daran baumeln. Unweigerlich kommen einem die Verse François Villons in den Sinn. C’est Josse de Pauw, remarquable comédien dans le Mefisto for ever mis en scène chez nous par Guy Sur le plateau, un orchestre de vingt-deux musi- Cassiers, qui a écrit et mis en scène le texte; Jan ciens, l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie Kuijken a composé la musique de cette étrange dirigé par Etienne Siebens, interprète une parti- messe pour les pendus, de cet étonnant requiem! tion qui est un véritable récit musical. » Cet homme-là n’est pas fait comme les autres. Suspendus au-dessus d’eux, cinq personnages: Ou plutôt si, justement. Acteur, auteur, metteur en deux acteurs – une comédienne, un comédien –, scène, réalisateur, Josse De Pauw ne s’intéresse trois chanteurs. guère aux superhéros et aux icônes trop parfaites. Dans tout ce qu’il entreprend, il semble partir à C’est en latin que s’élèvent les chants; la femme la recherche de ces petites imperfections qui dons’exprime en un dialecte flamand, l’homme en nent du sens à la vie, de l’épaisseur à l’homme. néerlandais. Jean-Marie Wynants, Le Soir Auf der Bühne: ein kleines Orchester und eine Handvoll Sänger und Akteure. Gesungen wird lateinisch. Flehend und angstvoll gerät die Bitte um göttliches Erbarmen. Gesprochen wird dagegen Niederländisch oder Flämisch. SchoEt retentissent alors les voix de Galilée et de Gior- nungslos, brutal und anklagend wird mit Staat dano Bruno, deux êtres de curiosité, d’esprit cri- und Kirche abgerechnet. tique, d’humanisme, symboliques de tous ceuxlà qui se sont dressés pour poser à voix haute les Galileo Galilei und Giordano Bruno kommen zu questions essentielles. Wort. Zwei kritische Geister, zwei Humanisten. 44 Sie stehen stellvertretend für die vielen Mutigen und Unbequemen, die zu allen Zeiten unter Einsatz ihres Lebens für die Sache der Wahrheit und Gerechtigkeit eingetreten sind. Galilei, 1633 wegen seiner Überzeugung, dass nicht die Sonne sich um die Erde drehe, sondern es sich umgekehrt verhalte mit lebenslangem Hausarrest belegt, wurde inzwischen rehabilitiert ... 1992 durch Papst Johannes Paul II. Bei Giordano Bruno, 1600 als Ketzer auf dem Scheiterhaufen verbrannt, scheint das komplizierter zu sein: im Jahr 2000 äußerte Johannes Paul II aber immerhin sein Bedauern ... Die Textgrundlage stammt von Josse de Pauw, bekannt vor allem durch seine Mitwirkung in Guy Cassiers Mephisto for ever. Die Musik zu diesem leider noch immer hochaktuellen Requiem steuert Jan Kuijken bei. EN Josse de Pauw and Jan Kuijken’s work is a study of the universal themes of truth and humanity. Featuring a small cast and chamber orchestra, Les Pendus focuses on the critical, and criticised, thoughts of Galileo Galilei and Giordano Bruno on the nature of the universe. Josse de Pauw’s texts are indefatigable and brutal in their attack on the state and on the church that placed Galileo under house arrest and burned Bruno at the stake. The music by Jan Kuijken takes on the role of a requiem. 45 CIRQUE Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thiérrée 46 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 dÉcembre 2010 Mercredi 8, Jeudi 9, Vendredi 10, Samedi 11 à 20h00 et Dimanche 12 à 17h00 DURÉE 1h45 & entracte Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € LE CIRQUE INVISIBLE Victoria Chaplin et Jean-Baptiste ThiÉrrée Un spectacle de et avec Victoria Chaplin & Jean-Baptiste ThiÉrrée Conception et mise en scène Victoria Chaplin & Jean-Baptiste Thiérrée Lumières Nasser Hammadi Son Christian Leemans Habilleuses Judith Coloni Seither, Roxane Grallien Accessoires et machinerie Georges Garcia Production Karavane – Jean-René Pouilly 48 Le Cirque invisible © Jean-Louis Fernandez 49 FR Le Cirque invisible, c’est du cirque évidemment, avec tout ce que cela comporte de jongleries, de tours de magie, d’acrobaties en tous genres, de numéros de dressage, de contorsionnisme, de bicycles et monocycles, de musique. Mais, première surprise, ils ne sont que deux sur le plateau alors qu’on les croirait cent! C’est que Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thiérrée, véritable couple-orchestre, prodigieux duo, se multiplient à l’infini! Ce cirque est «invisible» parce que, contrairement au cirque traditionnel, la performance, qui est bien réelle, n’y est pas une fin en soi: elle n’est jamais qu’un moyen d’offrir au spectateur l’accès à un autre monde, merveilleusement féerique, d’humour, de rêve et de poésie. Victoria Chaplin va faire surgir sur le plateau une étrange ménagerie, un bestiaire fantastique. Il lui «suffira» pour cela de «retoucher» lentement, irrésistiblement ses vêtements – dont elle est la couturière inspirée –, et la marquise en robe à panier deviendra cheval. Ou encore de s’entourer d’ombrelles qui s’ouvrent et se ferment pour que de femme attentive à se protéger prudemment des rayons du soleil, elle se métamorphose en étrange insecte amoureux. La voilà encore xylophone vivant, assemblage corporel de verres et de casseroles. Elle, toujours légère, toujours aérienne. un voyageur aux valises-bandes dessinées. Et chacune de ses interventions crée un suspense quant à l’originalité de sa «chute». Et la poésie de l’une, et la naïveté de l’autre, et l’incroyable perfection de leurs numéros composent un spectacle à la réjouissante fluidité. Les tout-petits, les adolescents critiques, leurs parents et leurs grands-parents se réuniront dans un même regard émerveillé. » Le spectacle évolue toujours. Il y a des tiroirs qu’on enlève ou que l’on rajoute selon les pays, selon les humeurs… C’est un travail qui se rapporte à l’alchimie: la recherche de la pierre philosophale. Mais une recherche qui ne se prend pas au sérieux: on ne perd pas de vue que c’est avant tout un divertissement. Nous avons tenté parfois de reprendre pied en France… mais Paris s’est toujours refusé, alors que les capitales du monde entier s’offraient à nous. Ce paradoxe, après tout, nous fait sourire, Victoria et moi… Bah, ce long exil, pour un cirque invisible, n’est que justice après tout! En trente ans, nous n’avons produit que trois spectacles: celui du Cirque Bonjour, Le Cirque imaginaire pendant quinze ans et Le Cirque invisible depuis 1990. En fait, j’aurais aimé n’en faire qu’un seul, et le peaufiner sans cesse… Jean-Baptiste Thiérrée dans Les Carnets du Rond-Point, no11&12 Jean-Baptiste Thiérrée, lui, est l’homme des clins d’œil, disparaissant aussi vite qu’il est apparu, laissant le spectateur à sa surprise souriante. Il est un magicien «décalé» dont la ringardise apparente des tours dissimule leur complexité; » Elle, fille de Charlot, lui, fils de Mai 68, génies il est un jongleur à la maladresse acrobatique; des métamorphoses, ne cessent de réinventer un 50 cirque fraternel. […] Ils sont deux, toujours deux, rien qu’eux deux, deux anomalies dans le paysage, deux écorchés, deux rebelles, deux contraires, deux forains, deux anars, deux paranos, deux orgueilleux, deux poètes, deux génies de la piste, isolés du reste du monde, s’en plaignant mais le revendiquant tout autant… […] Et c’est ainsi que, juchés sur ce petit nuage de fortune, Jean-Baptiste Thiérrée et Victoria Chaplin inventent, soir après soir, sans autre autorisation ni légitimité que la leur, une histoire héroïque et secrète, féerique et gracieuse, celle d’un cirque libertaire et fraternel. Daniel Conrod, Télérama Victoria Chaplin lässt exotische Tiere und exzentrische Personen aufmarschieren. Ein minimaler Wandel ihres Kostüms, und aus der steifen Marquise im Reifrock wird ein wildes, wieherndes Pferd. Aus der feinen Dame mit den vielen Sonnenschirmen macht sie im Handumdrehen ein Insekt im Liebeswahn. Und dann noch dieses Xylophon aus Töpfen, Gläsern und Geräten! Und dabei immer diese Leichtigkeit! Wie anders Jean-Baptiste Thiérrée. Er ist der Mann des Augenzwinkerns. Im Nu ist er zur Stelle, im Nu ist er verschwunden. Da kann man nur staunen und lachen. Denn dieser seltsame Zauberer ist ein Akrobat von geradezu genialer Ungeschicklichkeit. Seine Pannen werden im Laufe des Abends immer origineller und unausweichlicher. » Tous deux illuminent le plateau d’invention, de générosité, tous deux ont la noblesse des grands du cirque qui ne font jamais sentir le travail, la discipline rigoureuse qu'appellent tant d'éblouissants moments. Armelle Héliot, Le Figaro Poesie auf der einen, Naivität auf der anderen Seite. Eine perfekte Kombination, die Kindern, DE Zirkus. Wie vor Jahrhunderten immer noch Jugendlichen, Erwachsenen und auch der älteren fesselnd und erstaunlich. Die Akrobaten, die Generation nicht nur Momente höchsten Erstauwilden Tiere, die Clowns. Gauklereien, Zauber- nens beschert, sondern auch die Lachmuskeln tricks, Musik. Der unsichtbare Zirkus setzt noch reichlich beansprucht. eines drauf: denn wo der Zuschauer glaubt eine Manege voller Akteure zu sehen, da sind in Wirk- EN Victoria Chaplin and Jean-Baptiste Thiérrée lichkeit nur zwei Personen: Victoria Chaplin und have inspired generations with their magical Jean-Baptiste Thiérrée. Unglaublich! performances and infectious sense of fun. They have also inspired other troupes such as the CirDieser Zirkus trägt den Namen unsichtbar zu que du Soleil. Yet where the latter’s shows are big Recht. Denn er begnügt sich nicht mit der realen production spectacle, Cirque Invisible focuses Vorführung. Dieses traditionelle Element ist für on the poetically surreal and wonderfully naïve. ihn nicht mehr als ein Mittel, den Zuschauer in Chaplin and Thiérrée are the only performers on die verborgene Welt der Märchen, Träume und stage, yet they captivate audiences of all ages, der Poesie zu entführen. from jaded critics to children experiencing their first taste of theatre. 51 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € DANSE Anne Teresa De Keersmaeker Garry Stewart Michael Clark Michèle Anne De Mey Angelin Preljocaj Josef Nadj Nasser Martin-Gousset Russell Maliphant Christian Spuck Javier Barón Thierry Malandain Lisi Estaras Dominique Hervieu José Montalvo 52 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 8 9 10 4 5 11 12 13 14 15 16 17 octobre 2010 Vendredi 15 et Samedi 16 à 20h00 DURÉE 1h15 (pas d'entracte) 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Malandain | Ballet Biarritz ROMÉO et JULIETTE AVEC 18 DANSEURS Chorégraphie Thierry Malandain Musique Hector Berlioz Décor et costumes Jorge Gallardo conception lumière Jean-Claude Asquié Production Malandain I Ballet Biarritz Coproduction Grand Théâtre de Luxembourg, Festival le Temps d’Aimer de Biarritz, Théâtre Victoria Eugenia de San-Sebastian, Grand Théâtre de Reims, Auditorio de Sant-Cugat, Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques / Malandain | Ballet Biarritz, Festival d’Ekaterinbourg Dans le cadre de 54 FR En 2008, le chorégraphe Thierry Malandain et ses danseurs du Ballet Biarritz nous ont offert, et en première mondiale, L’Amour sorcier, sur la partition de Manuel de Falla, et Le portrait de l’Infante de Maurice Ravel. Ce diptyque d’une sensualité évoquant l’amour et la mort, le couple et les tribulations des corps, a reçu un accueil chaleureux du public et de la presse. En témoignent ces quelques extraits: Tragédie-phare de la Renaissance, cette histoire des deux amants de Vérone aura inspiré plus d’un compositeur et chorégraphe. La plus connue des partitions est celle de Serge Prokoviev, composée en 1935 dans l’esprit des grands ballets du XIXe siècle. À l’instar de ceux de Tchaïkovski, sa musique épouse le développement de l’intrigue. En revanche, La Symphonie dramatique, Op17 de Berlioz, destinée au concert, ne fait qu’effleurer le drame en bouleversant son anecdote, en trans» Une chorégraphie faite de raffinement esthéti- portant les personnages et l’action dans l’imaginaire. que et d’expressivité sans exubérance. Marie-Laure Rolland, Luxemburger Wort En 1966, Maurice Béjart est le premier choré» Les danseurs sont excellents et l’intelligente graphe à porter à la scène le Roméo et Juliette de chorégraphie tisse parfaitement la liaison entre Berlioz. Au final, un récitant clamait: «Faites l’amour pas la guerre», un slogan, selon Thierry l’art contemporain et le patrimoine historique. Malandain, hautement évangélique, qui vaut Sophie Lesort, La Croix toujours et pourrait apparaître comme symboli» Cette compagnie possède cette grâce peu com- que du spectacle. L’universalité du drame, dans mune et une maîtrise de la danse à la perfection, son questionnement éternel de l’idéalisme amouqui fait aisément passer les œuvres les plus tour- reux et de son caractère quasi mystique, a inspiré au chorégraphe une «danse d’amour et de mort». mentées. Nicole Dupain, Le Progrès Cette saison, Thierry Malandain, considéré par de nombreux observateurs à travers le monde comme le digne héritier des maîtres classiques, ouvre la saison «danse» du Grand Théâtre avec Roméo & Juliette sur la partition de Berlioz, poursuivant ainsi son exploration des arcanes de l’Amour. Généralement inspirée d’une œuvre musicale, son écriture chorégraphique puise son essence-même dans la trame dramatique de l’argument. Et quel plus beau sujet pour ce chorégraphe hors normes que le drame de l’amour éternel et sublime de Roméo et Juliette, tragiquement écartelé sous les étoiles contraires de deux familles ennemies. DE Wie kein anderes Stück hat die tragische Geschichte dieser beiden Liebenden immer wieder Komponisten, Schriftsteller, Regisseure und Choreographen zu eigenen Gedanken und neuen Versionen angeregt. Der Choreograph Thierry Malandin stellt mit seinem Ballet Biarritz eine Version vor, welcher die gleichnamige Tondichtung von Hector Berlioz zugrunde liegt. Ausgehend von der Befindlichkeit einer desillusionierten, heutigen Gesellschaft sucht er und seine Truppe tänzerisch nach neuen Wegen in die Leichtigkeit paradiesischer Anfänge. 55 56 Ballet Preljocaj & Théâtre du Bolchoï, Création 2010 © J.C. Carbonne 57 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 8 9 10 4 5 11 12 13 14 15 16 17 octobre 2010 Vendredi 29 et Samedi 30 à 20h00 DURÉE inconnue, production en cours de création 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Ballet Preljocaj & Théâtre du Bolchoï crÉation 2010 AVEC 20 DANSEURS Chorégraphie Angelin Preljocaj Scénographie Subodh Gupta Musique Laurent Garnier Costumes Igor Chapurin Assistante répétitrice Claudia De Smet Choréologue Dany Lévêque le Ministère de la culture et de la communication – DRAC PACA, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Département des Bouches-du-Rhône, la Communauté du Pays d’Aix et la Ville d’Aix-en-Provence. Il bénéficie du soutien du Groupe Partouche – Casino Municipal d’Aix-Thermal pour le développement de ses projets et de CULTURESFRANCE – Ministère des Affaires étrangères pour certaines de ses tournées à l’étranger. Danseurs Interprètes du Ballet Preljocaj et du Théâtre du Bolchoï Projet de coopération entre le Théâtre du Bolchoï et le Ballet Preljocaj, créé dans le cadre de l’Année France-Russie 2010. Coproduction Biennale de la danse de Lyon, Théâtre National de Chaillot (Paris), Grand Théâtre de Luxembourg, Amsterdam Music Theatre, Theater im Pfalzbau (Ludwigshafen), Berliner Festspiele (Allemagne), Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines (Paris), MC2: Grenoble, Théâtre de Caen Opéra Royal – Château de Versailles Spectacles Avec le soutien du Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence. Remerciement à Mazars. Remerciement particulier à la Communauté du Pays d’Aix et à la Ville d’Aix-en-Provence pour leur soutien exceptionnel. Le Ballet Preljocaj, Centre Chorégraphique National, est subventionné par 58 Dans le cadre de FR Angelin Preljocaj est l’une des personnalités les plus originales de la danse contemporaine française. Représentant d’une danse contemporaine virtuose et élégante, il réunit autour de lui, pour sa Création 2010, une pléiade de jeunes artistes aux origines et univers différents. Si sa nouvelle chorégraphie est encore dans les limbes à l’heure où nous écrivons, il est certain qu’elle marquera l’un des temps forts de l’année croisée France-Russie, en réunissant les danseurs du Ballet Preljocaj et du Bolchoï. Y collaboreront aussi l’artiste-plasticien indien Subodh Gupta, fasciné par les objets qui forgent l’identité culturelle, qu’il détourne et transfigure à son gré; Laurent Garnier, l’une des figures majeures de la techno, et Igor Chapurin, l’étoile montante de la mode russe, assoclé au Bolchoï et dont les toutes récentes collections en appellent aux nymphes, à des déesses de cuirs beiges et gris striées d’éclairs métalliques, à des drapés de chlamydes sculptés comme des cariatides modernes. Il y a dans cette alliance de jeunes talents un étrange parfum mystérieux de rituel moderne, une façon commune de retremper l’époque dans les bains les plus anciens des croyances collectives. DE Die neue Produktion des französischen Star Choreographen Angelin Preljocaj steht ganz im Zeichen des Frankreich-Russland Jahres 2010. Das zeigt sich nicht nur in seiner Kooperation mit dem russischen Modedesigner Igor Chapurin, sondern auch in dem Zusammenwirken seines eigenen Ensembles mit dem Ballett des Bolchoi Theaters. Die Musik steuert Techno-Legende Laurent Garnier bei, die Bühne gestaltet der indische Objekt-Künstler Subodh Gupta. » Schöner, heiterer und lebendiger […] kann eine Phantasie über das Paradies kaum sein. […] Das Ballet Preljocaj feiert ein Fest der Schönheit und der Harmonie, unpathetisch und unkonventionell. In den schönen Körpern der dreizehn Tänzerinnen und Tänzer atmet und vibriert die Musik. Die Eleganz des klassischen Balletts wechselt zu modernen Ausdrucksmitteln, nichts ist voraussehbar, die Ordnung in diesem Chaos wird gerade erst erschaffen, voller Begeisterung und ohne zum Reglement zu erstarren. In jedem Augenblick sind das Pulsierende in der Musik und ihre mitreißende Vitalität sichtbar und spürbar. Hinrike Gronewold, Weltexpress zu Les 4 saisons EN Angelin Preljocaj brings together France and Russia for his latest work in which his own Ballet Preljocaj joins forces with dancers from the Bolshoi theatre. Indian artist Subodh Gupta and techno master Laurent Garnier have also contributed to this inspiring creation by one of the most original personalities in contemporary French dance. » Preljocaj has a strong young roster at his disposal. This is European-style “contemporary ballet,” with no toeshoes in sight. Mr. Preljocaj once studied with Merce Cunningham, and there is a hint of Mr. Cunningham’s modernity in the twisting ingenuity of Mr. Preljocaj’s choreography, all set within a certain classical formalism. John Rockwell, New York Times 59 L M M J V S D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 NOVEMBRE 2010 Mardi 9, Jeudi 11 et Vendredi 12 à 20h00 running time approx. 1 hour 20 minutes & 2 intervals Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Michael Clark Company COME, BEEN AND GONE With 8 dancers Choreographer Michael Clark Lighting Designer Charles Atlas Costumes Stevie Stewart, Michael Clark dancers Michael Clark Company Commissioned by barbicanbite09 and Dance Umbrella (London), La Biennale di Venezia (Venice) and Dansens Hus (Stockholm) as part of European Network of Performing Arts (ENPARTS). Co-produced by barbicanbite09, Dance Umbrella, Michael Clark Company, Edinburgh International Festival, Grand Théâtre de Luxembourg and Maison des Arts de Créteil. Michael Clark Company is supported by Arts Council England. Part of 60 EN After his company’s first appearance in 2008 Michael Clark returns to Luxembourg with a new work come, been and gone made primarily to the music of David Bowie. It also embraces the work of his key collaborators; Lou Reed, Iggy Pop, Brian Eno and touches on some of his influences; The Velvet Underground, Kraftwerk and Nina Simone. include Kate Coyne (a Spotlight winner at the 2008 National Dance Awards), Melissa Hethrerington and Simon Williams. » This wonderful, full-blooded work becomes a celebration of life itself, a quasi-autobiography that cleverly avoids being too obvious. Sarah Crompton, Daily Telegraph “Rock is my rock. It has been vital to me at a per- » [...] an outrageously gorgeous piece of modern sonal level; it has shaped me as an individual as dance. Luke Jennings, The Observer well as an artist.” Michael Clark FR Après un premier passage remarqué au Michael is no stranger to exploring modern rock Luxembourg en 2008, Michael Clark, l’enfant music through dance. Clark’s company exploded terrible de la danse britannique, nous revient onto the world stage at the Riverside Studio, Lon- pour une soirée dédiée à David Bowie, Lou Reed, don 25 years ago in response to Mark E. Smith’s Iggy Pop, Brian Eno, The Velvet Underground, clarion call: Kraftwerk et Nina Simone. Un retour aux sources assumé par cet artiste: «le rock est pour moi Hail The New fondamental, viscéral, il m’a construit en tant Puritan qu’individu avant même d'influencer mon traRighteous Maelstrom vail artistique». Les danseurs de la compagnie Cock One! évoluent dans des poses angulaires, tiraillés entre le classique dont Clark a toujours magnifié Michael Clark choose to become a choreographer la rigueur et les sons modernes sur lesquels ils believing that actions speak louder than words. dansent. come, been and gone: un retour vers le He creates work which combines his classical passé, celui d’une époque sexuellement libérée integrity with a more complex, contemporary et ambivalente à l’envi; un retour, aussi, vers les sensibility embracing virtue and vice, abandon propres démons addictifs du chorégraphe. and control, grace and embarrassment. He is renowned for his legendary collaborations with » Es ist immer noch faszinierend zu sehen, wie bands, fashion designers and visual artists in- der Choreograph die Extreme zusammenzwingt: cluding Wire, BodyMap, Leigh Bowery, Trojan Ordnung und Anarchie, Kontrolle und Exzess. and Sarah Lucas. Der Tagesspiegel The costumes are by Clark regular Stevie Stewart, with lighting by another familiar name to Michael Clark audiences, Charles Atlas. Dancers 61 come, been and gone, dancer Simon Williams © Jake Walters 62 come, been and gone, dancer Melissa Hetherington © Jake Walters 63 L M M J V S D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 NOVEMBRE 2010 Mercredi 24 à 20h00 DURÉE 60 minutes (pas d'entracte) 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Josef Nadj & Akosh S. LES CORBEAUX Chorégraphie Josef Nadj Composition musicale Akosh Szelevényi (saxophoniste et poly-instrumentiste) Conception des lumières Rémi Nicolas Décors et accessoires Clément Dirat, Julien Fleureau & Alexandre De Monte Mise en son Jean-Philippe Dupont Production Centre chorégraphique national d’Orléans Coproduction Théâtre Forum Meyrin – Suisse Avec le soutien de la Scène Nationale d’Orléans La première étape des «Corbeaux» a été présentée au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris le 11 juin 2008 dans le cadre d’une commande du «Festival Jazz Nomades – La Voix est Libre». Les premières représentations de la version longue ont eu lieu au Théâtre Forum Meyrin en Suisse les 20 et 21 mars 2010. Le Centre chorégraphique national d’Orléans est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication – DGCA – DRAC Centre, la Ville d’Orléans, la Région Centre, le Département du Loiret. Il reçoit l’aide de Culturesfrance (Ministère des Affaires Étrangères et Européennes) pour ses tournées internationales. Le Centre chorégraphique national d’Orléans – direction Josef Nadj est membre de l’Association des Centres Chorégraphiques Nationaux (ACCN). 64 FR À ses débuts, rien ne destinait Josef Nadj, né en 1957 à Kanizsa (province de Voïvodine, en exYougoslavie, actuelle Serbie), à devenir l’une des icônes de la danse contemporaine française. Passionné dès sa plus tendre enfance par le dessin, la lutte, l’accordéon, le football et les échecs, il se destine à la peinture. En 1980, il part pour Paris afin de poursuivre son apprentissage auprès de Marcel Marceau et d’Étienne Decroux. Sa première rencontre avec la danse contemporaine va se réaliser grâce à François Verret, Catherine Diverrès et Mark Tompkins. En 1986, il crée sa propre compagnie, le Théâtre Jel, et au cours de l’année suivante, il présente son premier spectacle, Canard pékinois. Entre 1987 et 2009, il réalise plus d’une trentaine de spectacles et performances, tous empreints de l’univers des fables, entre théâtre et danse, où se mêlent l’absurde et la nostalgie, le macabre et le burlesque. En 2006, Josef Nadj est l’Artiste associé du 60e Festival d'Avignon: il présente Asobu dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, en ouverture du festival, ainsi qu’une performance en collaboration avec le peintre Miquel Barcelo, Paso doble, à l’église des Célestins. Depuis 1995, il est directeur du Centre Chorégraphique National d’Orléans. cié à Akosh Szelevényi, avec lequel il poursuit sa conversation en s’intéressant à la nature de leur région natale. Comme l’indique son titre, Les Corbeaux s’inspire de l’instant fugace où ces oiseaux se posent et où s’opère la transition entre le vol et la marche. Dans le dialogue danse/musique, un troisième élément vient s’inviter pour s’exprimer, «réagir librement» et faire parler sa voix silencieuse: une peinture noire, brillante, fluide, qui, dans le fil du geste musical et chorégraphique, déposera la trace, témoignage ou empreinte, du passage des oiseaux. Ainsi, le mouvement dansé auquel se livre le danseur au cours de son improvisation – un mouvement qui engage progressivement sa main, son visage, son bras, puis son corps tout entier –, devient un véritable geste pictural. » […] cette pièce palpitante […] croise les deux passions de Nadj, la danse et le dessin, dans un même mouvement. […] Une performance épatante dont on attend avec impatience ce nouvel épisode. Rosita Boisseau, Télérama » Un chorégraphe, un metteur en scène, Nadj? Non, un inventeur d’une forme à venir, c’est rare, et unique. Apportant un soin tout particulier à la musique, Luc Décygnes, Le Canard Enchaîné avec une prédilection pour le caractère dramatique de l’improvisation, Josef Nadj fait appel pour EN In Les Corbeaux, Josef Nadj creates a dialola plupart de ses créations à des musiciens qui gue with saxophonist Akosh Szelevényi that composent la partition et, parfois, l’interprètent explores natural beauty. In particular, the piece sur scène. Parmi eux, le saxophoniste Akosh is inspired by the meticulous scrutiny and obSzelevényi, dont le souffle libre et paroxysti- servation of crows. But the piece also employs que accompagne depuis longtemps les faits et a third element, namely painting – the dancers gestes de Nadj. Pour Les Corbeaux – la première using black paint on a white canvass to create a chorégraphie qu’il présentera au Grand Théâtre new work during each performance. –, Josef Nadj s’est ainsi tout naturellement asso65 L M M J V S D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 NOVEMBRE 2010 Vendredi 26 à 20h00 DURÉE 60 minutes (pas d’entracte) 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Josef Nadj Woyzeck ou l'ébauche du vertige Avec 7 danseurs Spectacle de Josef Nadj adaptation libre de «Woyzeck» de Büchner Musique Aladar Racz Création lumière Raymond Blot Avec Guillaume Bertrand, Istvan Bickei, Denes Debrei, Samuel Dutertre, Peter Gemza, Josef Nadj, Henrieta Varga Création au Théâtre National de Bretagne-Rennes en mars 1994 Coproduction Théâtre National de Bretagne-Rennes Centre Chorégraphique National d’Orléans Le Centre chorégraphique national d’Orléans est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication – DGCA – DRAC Centre, la Ville d’Orléans, la Région Centre, le Département du Loiret. Il reçoit l’aide de Culturesfrance (Ministère des Affaires Étrangères et Européennes) pour ses tournées internationales. Le Centre chorégraphique national d’Orléans – direction Josef Nadj est membre de l’Association des Centres Chorégraphiques Nationaux (ACCN). 66 FR Le deuxième spectacle de Josef Nadj nous permettra de plonger plus avant dans l’univers du chorégraphe: Woyzeck ou l’ébauche du vertige est sa seule création explicitement inspirée d’un texte dramatique. Mais Woyzeck est une œuvre en chantier, et se présente dans «l’état d’une forme en devenir, arrêtée net par la mort de l’auteur» (Jean-Christophe Bailly). Le manuscrit laissé par Georg Büchner se compose en effet de quatre versions distinctes, quatre «ébauches» plus ou moins longues, achevées, suivies, détaillées et superposables. més dans un espace exigu, des êtres difformes, à la limite de l’apparence humaine, s’y livrent à des jeux cruels sur une petite musique de fête. Ce spectacle a remporté le premier prix du public au 32e Festival du «BITeF» à Belgrade en 1998, et le «Masque d’or» du meilleur spectacle étranger présenté en Russie pour l’année 2002. » Ce qui subsiste de Woyzeck? Rien – rien, sauf le mystère de l’œuvre de Büchner que Nadj préserve miraculeusement: la vision, le tourment, le meurtre. Les basses sommations de la nature qui réduiPlutôt que d’isoler une version ou d’extraire ar- sent l’homme à n’être qu’un pantin douloureux. bitrairement un récit unique et linéaire de ces L’atavisme du malheur. La fatalité du gouffre. fragments épars, Josef Nadj cultive leur inachè- Frédéric Ferney, Le Figaro vement – et le caractère répétitif qui se dégage de l’ensemble. Il creuse le texte, le morcèle plus EN Choreographer Josef Nadj’s award winning encore, pour en faire surgir la «voix» de l’auteur Woyzeck focuses on the fact that Georg Büchner’s et son questionnement obsédant sur la nature play was left unfinished upon his death – indeed, humaine et la marche inexorable du destin. Par the playwright left behind four rough drafts. ailleurs, il met en relation la mort précoce de Nadj explores the repetitive elements within all Büchner et la folie qui l’habitait à la fin de sa vie four texts to bring out the author’s “voice” and avec deux éléments-clés du drame: le crime pas- his obsessive questioning of human nature. A sionnel que commet le personnage de Woyzeck firework of visual inventions without words – et les pressions insoutenables qui s’exercent sur a cult piece. Woyzeck was created during the lui – un processus de déshumanisation qui le Balkan war that tore Yugoslavia apart, and conduit à la folie, au meurtre. Dans le Woyzeck echoes of that conflict can be seen in the work. de Nadj, la tragédie a eu lieu: en un possible écho de la guerre fratricide qui déchirait la Yougosla- » Woyzeck is […] a fascinating attempt to haul vie à l’époque de la création (1993-1997), sa lec- Büchner’s anti-hero into the modern world. ture propose une vision de la décomposition qui Lyn Gardner, The Guardian gangrenait alors progressivement les corps et DE Der Soldat Woyzeck wird durch Lebensumles esprits. stände und die Untreue seiner Frau zum Mord Woyzeck ou l’ébauche du vertige est une pièce getrieben. Josef Nadj entwickelt nach Georg crue, triviale, organique, une pièce écorchée vive Büchner ein Feuerwerk visueller Erfindungen où règne pourtant un climat burlesque: enfer- ohne Worte – ein Kultstück. 67 Woyzeck © Lajos Somlosi 68 Les Corbeaux © Rémi Angeli 69 L M M J 6 V 7 S D 1 2 8 9 3 4 5 10 11 12 13 14 15 16 JANVIER 2011 Vendredi 7 et Samedi 8 à 20h00 DURÉE inconnue, production en cours de création 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Rosas / Anne Teresa de Keersmaeker CRÉATION 2010 Chorégraphie Anne Teresa De Keersmaeker Scénoraphie François Barbeau costumes Anne-Catherine Kunz Musique Ars Subtilior Musiciens Bart Coen, Annelies van Gramberen, Schmid Michael, Birgit Goris Créé avec et dansé par Anne Teresa De Keersmaeker, Bostjan Antoncic, Carlos Garbin, Cynthia Loemij, Mark Lorimer, Mikael Marklund, Chrysa Parkinson, Sandy Williams, Sue-Yeon Youn Coproduction Rosas, Festival d’Avignon 2010, La Monnaie, Festival Grec (Barcelona), Grand Théâtre de Luxembourg, Théâtre de la Villle (Paris), Concertgebouw Brugge Coprésentation Rosas, La Monnaie, Kaaitheater 70 FR Après The Song présenté en mars 2010 au Grand Théâtre de Luxembourg, Anne Teresa De Keersmaeker nous revient avec une nouvelle création typique de son inlassable exploration de l’alliance entre la danse et la musique. Cette fois, la chorégraphe prend pour point de départ l’Ars Subtilior, une forme musicale polyphonique intellectuelle complexe née au XIVe siècle. Émanation du grand désarroi laissé par la peste et les remises en question de l’attitude de l’Église à cette époque, au moment où les piliers sociaux, politiques et religieux de la société médiévale volaient en éclats, l’Ars Subtilior, tout en dissonances et contrastes, étonne par son raffinement et sa complexité rythmique et polyphonique. Aujourd’hui plus que jamais, ce désarroi semble d’actualité. Exacerbée par la complexité des choix contemporains et le caractère insaisissable de ce que nous vivons, la question de notre matérialité, de notre condition de mortels est redevenue essentielle. Nous avons la certitude qu’Anne Teresa De Keersmaeker ne manquera pas de nous surprendre par l’avant-gardisme de son regard et l’incroyable technicité de ses danseurs – car, comme aucun autre, elle réussit chaque fois à se réinventer et à mener plus loin son questionnement. » Anne Teresa De Keersmaeker aime les défis. Elle refuse de se répéter ou de s’endormir sur ses succès. Pour The Song, elle a fait le choix radical de se passer de musique alors que tout son parcours est marqué par les noces étroites entre la musique et la danse. […] Le résultat est passionnant. The Song revient aux sources de la danse et ce retour à l’essence, ouvre la voie à des musiques que chacun se crée en voyant les danseurs et à des découvertes sensorielles toutes neuves. Guy Duplat, La Libre Belgique » Avec D’un soir un jour, De Keersmaeker nous prouve une fois de plus qu’elle est actuellement une des chorégraphes qui pousse le plus loin l’exploration du lien intime entre danse et musique. Hélène Doub, La Voix du Luxembourg » Des pointes de mouvement – courses vives dessinant des rosaces ou jouant de contrepoints rythmiques – rappellent la manière forte d'Anne Teresa De Keersmaeker. […] Ce conditionnement nouveau de la danse d'Anne Teresa De Keersmaeker prend l'allure courageuse, un peu ostentatoire, d'un manifeste pour une autre vie. Il fallait une cure de silence pour faire table rase d'un amour absolu pour la musique. Le Monde à propos de The Song EN A regular guest artist at the Grand Théâtre, Anne Teresa De Keersmaeker is always looking for new material with which to explore music and dance. For her latest creation she has turned to Ars Subtilior, a highly refined and complex musical style based on dissonance and contrast that developed in some areas of France at the end of the 14th century. The choreographer uses this polyphonic music, which emerged as society began to fragment, to reflect the complexity of the choices we face and explore questions surrounding our mortality and physicality. 71 L M M J 6 V 7 S D 1 2 8 9 3 4 5 10 11 12 13 14 15 16 JANVIER 2011 Vendredi 28 et Samedi 29 à 20h00 DURÉE 1h15 (pas d'entracte) 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Lisi EstarÀs PRIMERO avec 5 danseurs des Ballets C de la B Chorégraphie Lisi Estaràs Musique Yom (clarinette) Dramaturgie Bart Van den Eynde Scénographie Wim Van de Cappelle Éclairage Kurt Lefèvre Son Sam Serruys Costumes Dorine Demuynck Dansé et créé par Bérengère Bodin, Benny Claessens, Samuel Lefeuvre, Vania Rovisco, Nicolas Vladyslav Production les ballets C de la B Coproduction Théâtre National de Chaillot (Paris), TorinoDanza, Grand Théâtre de Luxembourg, Göteborgs Dance & Teater Festival, Théâtre les Tanneurs (Bruxelles) Avec l’appui des autorités flamandes, de la ville de Gand, de la Province de la Flandre-Orientale. Les ballets C de la B est Ambassadeur Culturel de l’Unesco-IHE, Institute for Water Education. 72 Adultes 20 € / Jeunes 8 € FR En 2008, Lisi Estaràs nous a présenté Patchagonia, sa première chorégraphie, réalisée avec les danseurs des Ballets C de la B qui ont depuis longtemps trouvé leur public au Luxembourg grâce à leur façon tout originale de cultiver un champ foisonnant entre danse et théâtre. Cette année, Lisi Estaràs nous revient avec sa dernière création, primero, qui exhale le parfum des souvenirs d’enfance et des «premières fois»: les premiers pas et les premières chutes, les premiers jeux gagnés et perdus, les premières joies et les premières peines, la première fois à vélo sans l’aide de personne, le premier baiser... Certaines images de notre enfance nous marquent à jamais et laissent une empreinte indélébile dans nos cœurs et nos souvenirs d’adultes. Les choses réalisées ou vues pendant ces années sont autant d’impressions plus profondément inscrites dans notre mémoire que celles de l’âge adulte. Avec cette nouvelle pièce, Lisi Estaràs et les cinq danseurs des Ballets C de la B entendent mettre l’accent sur les comportements de l’enfance en combinant leurs expériences personnelles et diverses à des histoires insolites pour enfants. gazon, des meubles disparates occupent l’espace comme autant de références à un passé avec lequel on continue de vivre, meubles qu’on déplace, dont on se débarrasse ou qu’on entasse. La métaphore est simple et jolie, efficace. […] Le jeu, la douleur, la complicité, la cruauté, la tendresse, l’amoncellement, le démantèlement. Le rythme général de la pièce épouse celui de la pensée, avec ses ruptures, ses enchaînements, ses digressions: une rare liberté. Marie Baudet, La Libre Belgique EN Choreographer Lisi Estaràs’s new piece is inspired by her own childhood, and in particular the klezmer music she heard at the time. Together with a tight group of dancers from Les Ballets C de la B, she delivers an intimate work that mixes dance with children’s stories. D’origine argentine aux racines juives, Lisi Estaràs ne pouvait néanmoins revisiter le pays de ses «premières fois» sans faire appel à la musique klezmer qui a bercé son enfance. Le compositeur et clarinettiste Yom s’est inspiré de cette tradition musicale pour composer la musique de primero. » primero […] dresse une sorte de paysage des premières fois. Les souvenirs d’enfance le nourrissent, le hantent, débordent même. Sur fond de 73 L M M J 7 V S D 1 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 13 février 2011 Mardi 8 et Mercredi 9 à 20h00 DURÉE 1h15 (pas d'entracte) 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Adultes 35 €, 30 €, 25 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € JAVIER BARÓN DOS VOCES PARA UN BAILE Un spectacle invité par le Círculo cultural español Antonio Machado en collaboration avec le Grand Théâtre de Luxembourg Chorégraphie Javier Barón SCénographie David Montero Direction musicale Faustino Núñez Chant Miguel Ortega, José Valencia Guitare Javier Patino, Ricardo Rivera Palmas et Danse David Pérez, Antonio Molina «El Choro» Production Dezza Produccions 74 FR Après avoir offert la scène ces trois dernières années à des artistes féminines de renommée internationale, le Círculo Antonio Machado nous propose de continuer la découverte de l’univers Flamenco en invitant la compagnie d’un des meilleurs artistes masculins de sa génération, Javier Barón. » Javier Barón es uno de los artistas más íntegros del panorama actual del flamenco. Sencillo dicen todos. Solo tienes que empezar tu formación antes de los diez años, adquirir conocimientos y tablas a base de años de trabajo, montar obras que se presentan en los más prestigiosos festivales, y si tienes una profunda sensibilidad artística, ayuda un montón. Javier Barón reúne todo lo necesario para que salga al escenario y nos presente su baile Sencillo. Y es que todos los grandes artistas hacen que su arte parezca fácil. deflamenco.com Artiste prolifique, formé auprès des plus grands maîtres du Ballet National d’Espagne, détenteur de nombreux prix dont le Premio Nacional de Danza obtenu en 2008 pour l’ensemble de son œuvre, Javier Barón illumine le monde du Flamenco avec une technique et une gestuelle hors » […] Barón se da una auténtica maratón recordu commun. «Monsieur Flamenco au pluriel», il riendo veintiún palos del flamenco, enlazados fait partie de ces artistes qui osent prendre des unos con otros, como si los guitarrista y cantaorisques. res se pidieran permiso, para enlazar la farruca, las alegrías, las bulerías… ABC.es Dans Dos Voces para un Baile (Deux voix pour une Danse), il s’offre un retour aux sources, à » […] este montaje tiene incontables minutos l’essence même de la musique flamenca et à ses llamativos por la intensidad dancística de Barón, premières amours: une remise en question fon- que en su baile, sea el que sea, convence por no damentale de l’artiste qui donne naissance à un dejar resquicio a la nadería y por llevar al especspectacle empreint de vivacité, ne cachant rien tador a una conclusión muy clara… El Mundo et exigeant une rigueur de tous les instants. C’est en effet dans l’apparente simplicité que réside la EN After three successive years in which the difficulté. Le danseur rend ainsi hommage au best new female artists have been given priorchant et à sa propre histoire, grâce aussi à deux ity, the Circulo Antonio Machado now brings one remarquables chanteurs, Rafael Ortega et Jose of the best male Flamenco artists to the Grand Valencia, à deux guitaristes d’exception, Javier Théâtre. Javier Barón is a multiple award winPatino et Ricardo Rivera, et à deux palmeros qui ner who balances the masculine and the natural, accompagnent sa danse, David Pérez et El Choro. strength and beauty. Dos Voces para un Baile demonstrates the raw elegance and sheer power Dos Voces para un Baile, ce sont deux voix, deux of flamenco at its most elemental. styles, deux époques qui convergent au sein d’un même spectacle enchanteur par sa qualité, sa finesse et son juste dosage. 75 L M M J 7 V S D 1 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 13 février 2011 Mercredi 16 et Jeudi 17 à 20h00 DURÉE 80 minutes (pas d'entracte) 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Michèle Anne De Mey NEIGE Avec 6 danseurs Concept Michèle Anne De Mey, Grégory Grosjean, Sylvie Olivé, Nicolas Olivier Chorégraphie Michèle Anne De Mey Scénographie Sylvie Olivé Lumières et dispositif scénique Nicolas Olivier Costumes Sylvie Olivé, Michèle Anne De Mey, Estelle Bibbo Créé et interprété par Gabrielle Iacono, Gala Moody, Kung Hee Woo, Ashley Chen, Leif Federico Firnhaber, Adrien Le Quinquis Musiques Ludwig V. Beethoven «7e Symphonie», (II mouvement/Allegretto) Robert Schumann «Beethoven Études» Réalisation sonore Dominique Warnier, Raphaelle Latini Textes Ivo Ghizzardi Production Charleroi/Danses, Centre chorégraphique de la Communauté française de Belgique Coproduction Grand Théâtre de Luxembourg, Festival de Danse de Cannes, Théâtre de Namur, Maison de la Culture d’Amiens Avec le soutien du Ministère de la Communauté française WallonieBruxelles – Service de Danse, de WBI (Wallonie Bruxelles International) et WBT (Wallonie Bruxelles Théâtre). 76 FR Figure de proue du renouveau de la danse contemporaine en Belgique, Michèle Anne De Mey s’est formée à l’École Mudra de Maurice Béjart et a longtemps collaboré comme danseuse aux créations d’Anne Teresa De Keersmaeker – que les habitués de notre maison connaissent et affectionnent depuis bon nombre de saisons déjà. S’inspirant de musiques fortes et de compositeurs de renom, Michèle Anne De Mey crée un univers chorégraphique où musicalité et gestuelle ne font plus qu’un. » Plus qu’un ballet, c’est un spectacle féerique, fantasmagorique, une vision du plus pur romantisme qui nous est donné à voir. Celle d’une nature rebelle par moments déchaînée au sein de laquelle l’Homme n’est qu’un jouet et qui, en fait, ne récolte que ce qu’il a semé. J.M. Gourreau. Critiphotodanse DE Schnee. Bezaubernd und schrecklich. In Michèle Anne de Meys neuer Choreographie wird er zum poetischen Schlüsselsymbol bei der Frage nach der Stellung des Menschen im Sein. Musikalisch setzt die Schülerin Maurice Béjarts und langjährige Mitarbeiterin Anne Teresa De Keersmaekers wie immer auf große Gesten. Auf Ludwig van Beethovens 7. Sinfonie und die Beethoven-Étuden Robert Schumanns. Das Bühnenbild stammt von Sylvie Olivé, Lichtregie führt Nicolas Oliver. Pour sa dernière création, elle investit les terres du féerique et nous propulse dans une déferlante onirique. Il en va de Neige comme d’un conte: enchanteur et terrifiant. Universel et pourtant désignant chacun par son nom. Une parabole en somme, qui questionne la place de l’homme dans l’univers. Un homme confronté aux éléments naturels si révélateurs de ses errements. Sous nos yeux se déploie une ode à la nature et à sa luxuriance éche- EN The latest creation by Michèle Anne de Mey velée portée par une partition légendaire, celle de is, in the words of critic J. M. Gourreau, “more la 7e Symphonie de Beethoven. Les tableaux se than a ballet, it offers us a fairylike spectacle, a répondent et se succèdent dans une mutation in- phantasmagorical and purely romantic vision.” cessante, un mouvement perpétuel, où harmonie et chaos fusionnent. Des silhouettes fantastiques envahissent ce théâtre d’ombres pour mieux «révéler» notre imaginaire et nous emporter dans les abysses du rêve. Où l’on s’aperçoit que l’artifice a bien plus d’impact que le réel… » Blonde, pâle, […] Anne Michèle De Mey aime à laisser rire le soleil dans les jupes évasées qui tourbillonnent autour d’elle quand elle danse. Elle a des grâces de collégienne, des joies rustiques qui semblent lui faire envisager le monde avec une santé que n’effleure la mélancolie qu’avec légèreté. Raphaël de Gubernatis, Le Nouvel Observateur 77 Neige © Chantal Thomine Desmazures 78 Be Your Self © Chris Herzfeld 79 L M M J 7 V S D 1 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 13 MARS 2011 Vendredi 11 et Samedi 12 à 20h00 running time 1 hour 5 minutes (no interval) 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Australian Dance theatre BE YOUR SELF with 10 dancers Conceived and Directed Garry Stewart Choreographed Garry Stewart & the ADT dancers* Assistant Choreographer Larissa McGowan Text written by Garry Stewart, Michael Heynen & Professor Ian Gibbins Set Design Diller, Scofidio + Renfro Sound Designer Brendan Woithe (colony nofi) Lighting Designer Damien Cooper Video Designer Brenton Kempster (ZuluMu Design + Post) Costume Designer Gaelle Mellis Technical Director Paul Cowley Dramaturge Professor Julie Holledge * Original Cast Chris Aubrey, Emee Dillon, Troy Honeysett, Lauren Langlois, Larissa McGowan, Kyle Page, Tara Soh, Kialea-Nadine Williams and Kimball Wong with Annabel Giles Production Australian Dance Theatre Coproduction Grand Théâtre de Luxembourg, La Rose des Vents – scène nationale Lille Métropole – Villeneuve d’Ascq, Le Rive Gauche Saint-Étienne-du-Rouvray, Centro Cultural Vila Flor Guimarães, Théâtre de la Ville (Paris), Cultuurcentrum Bruges, Arts SA’s Major Commission Fund 80 Australian Dance Theatre is supported by the Government of South Australia through Arts SA and the Australian Government through the Australia Council, its arts funding and advisory body. EN Australian Dance Theatre (ADT), Australia’s oldest professional contemporary dance company, has made its mark on the global stage with a company of phenomenal, unmatched dancers. of Be Your Self. And there is further collaboration with American creativity as legendary Los Angeles-based breakdancer PoeOne has coached the dancers in his formidable and breathtaking technique. Elizabeth Dalman founded the company in 1965 with the express aim to “open the horizons for » It’s safe to say that ADT is at the top of its provocative contemporary and cutting edge game. Tessa Leon, Australian Stage dance.” In the ensuing 45 years such renowned luminaries of contemporary dance such as FR Nombre d’entre vous se souviennent encore Jonathan Taylor, Leigh Warren and Meryl de leur passage au Grand Théâtre en 2008 avec Tankard have served as artistic director of ADT. G, une version revisitée de Giselle par Garry Stewart, maître d’œuvre «d’une danse excessive The current incumbent of the post is Garry Stew- pour humanité sous tension». Pour sa nouvelle art, who danced with some of Australia’s leading création Be Your Self, l’audacieux chorégraphe companies before setting up as a freelance cho- de l’Australian Dance Theatre s’est associé à reographer in 1990. His first work for ADT was l’agence d’architectes new-yorkaise Diller ScofiHousedance, which was performed on the out- dio + Renfro (DS+R) pour concevoir une pièce à side of the main sail of the Sydney Opera House multiples niveaux de lecture – un univers plastion New Year’s Eve 1999 to an estimated televi- que inouï où scénographie multimédia et danse sion audience of two billion. intensément physique s’entrechoquent et se mêlent. Interprété par huit danseurs et un coStewart’s new creation Be Your Self is a co-pro- médien, Be Your Self conjugue l’architecture au duction with the Grand Théâtre Luxembourg mouvement et à la musique, la parole et la vidéo and three other European theatres. Arising from pour proposer une expérience sensorielle des conversations with a Buddhist monk, neurolo- plus intenses. Cerise sur le gâteau: la figure-culgist, physiologist and literary academic, Be Your te du breakdance de Los Angeles, PoeOne, a elle Self cross examines the vast complexity of who aussi marqué le spectacle de sa touche personnelwe are and what we are made of. The ADT dancers le en enseignant aux danseurs de la compagnie are transformed into erupting, powerful, crea- son époustouflante technique. tive entities projecting a mountain of startling physical images and impressions set to a wildly » Und alles passt wunderbar zusammen, nichts unpredictable, cartoonish, electronic score. wirkt überzogen oder zu gewollt. Der Tanz ist so energiegeladen, man wird förmlich mit hineinFor this production Stewart has worked with gezogen. […] Das Australian Dance Theatre hat avant-garde architectural firm Diller, Scofidio mit G eine tolle Mischung aus klassischem und + Renfro. They have created an ingenious and modernem Tanz gezeigt […]. surreal set design that forms the cornerstone Marion Adlung, Tageblatt 81 L M M J 7 V S D 1 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 13 MARS 2011 Mardi 29 et Mercredi 30 à 20h00 running time approx. 1 hour & interval 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Sylvie Guillem & Russell Maliphant PUSH Solo I Shift I Two I Push Choreography Russell Maliphant Solo Performed by Sylvie Guillem Lighting Design Michael Hulls Music Carlos Montoya Sound Designer Andy Cowton Costume Realisation Ha Van-Volika Running Time 10 minutes Solo was commissioned by Sadler's Wells Theatre, London Music used by kind permission of Carlos Montoya Trust Shift Performed by Russell Maliphant Lighting Design Michael Hulls Music Shirley Thompson Running Time 12 minutes Shift was originally commissioned by Dance 4, Nottingham and DanceXchange, Birmingham Two Performed by Sylvie Guillem Lighting Design Michael Hulls Music Andy Cowton Running Time 8 minutes 82 Two was originally commissioned by the Dance Umbrella Festival, London Push Performed by Sylvie Guillem & Russell Maliphant Lighting Design Michael Hulls Music Andy Cowton Vocals Barbara Gellhorn Costume Realisation Sasha Keir Running Time 30 minutes Push was commissioned by Sadler's Wells, London. World Premiere Friday 30 September 2005 at Sadler's Wells. EN A collaboration between Russell Maliphant and Sylvie Guillem, Push has been a roaring success on tour throughout the world and during its engagements at Sadler’s Wells. The four pieces that make up Push complement each other, even though they were created at different periods. In the words of Neil Norman, dance critic at the Daily Express, the works “now seem to form part of an organic whole.” The performance begins with Solo, created for Sylvie Guillem in 2005 with music by the great flamenco composer Carlos Montoya. It showcases the femininity and beauty of Guillem’s classical technique as she performs with the proud stance of a flamenco artist, then explodes with amazing flexibility. Shift is another solo piece, though this time for Maliphant himself. Yet it is almost a duet as the dancer enjoys interplay with the ingenious lighting of his long-time collaborator Michael Hulls, whose work was seen recently at the Grand Théâtre in the production of In The Spirit Of Diaghilev. The penultimate piece is Two, originally created for Dana Fouras but given new life by Guillem. It is a mesmerising and pulsating work that employs repetitive and increasingly intense rhythms with a score by Andy Cowton that he created during the development of the choreography. The evening climaxes with Push itself. Created as a duet between Maliphant and Guillem, Push was a sensation when it debuted at Sadler’s Wells in 2005. Exploring different types of relationship, Push is a sensuous work that contrasts Maliphant’s weighted, earthbound movements with Guillem’s soaring ballerina lift. Andy Cowton again provides an entrancing score and Michael Hulls’s lighting casts the dancers in a stunning golden glow. » Maliphant’s choreography has never felt so emotional; Guillem has never looked lovelier. It’s a pairing made in Heaven. The Times FR Artiste d’exception, considérée comme «la danseuse la plus brillante de sa génération» par le Guardian, Sylvie Guillem revient à Luxembourg après une tournée mondiale triomphale avec Russell Maliphant – dont le public du Grand Théâtre a pu découvrir le talent inouï la saison dernière dans In the Spirit of Diaghilev grâce son émouvant et magistral solo AfterLight créé en hommage aux Ballets Russes. Son aura, ses choix, imposent le respect et suscitent l’admiration. Placée sous le signe de la rencontre artistique où la danse se nourrit de danse, cette soirée n’a d’autre objet que de faire goûter à la réalité sublimée, à un état de grâce absolu. Quatre chorégraphies fascinantes seront présentées dont le fameux duo Push qui a remporté en 2006 le Laurence Olivier Award. » Dans ce programme constitué de quatre pièces signées Maliphant, Sylvie Guillem s’en donne à cœur joie et prouve qu’elle peut non seulement tout faire (ça on le savait déjà), mais aussi s’effacer devant une écriture sophistiquée à force d’exiger le maximum d’elle-même. Rosita Boisseau, Télérama » […] une suite de duos et de solos époustouflants de fluidité. Anne Diatkine, Libération 83 84 Push © Bill Cooper 85 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 8 9 10 4 5 11 12 13 14 15 16 17 AVRIL 2011 Vendredi 1 à 20h00 RUNNING TIME 60 minutes (no interval) 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € the Russell Maliphant Company Afterlight with 3 dancers Choreography Russell Maliphant Lighting Design Michael Hulls Music Andy Cowton & Erik Satie Pianist Dustin Gledhill Sound Design Andy Cowton Costume Design Stevie Stewart Animation Jan Urbanowski Original concept & design created with Es Devlin Film content created by onedotzero industries ltd Coproduction Russell Maliphant Company, Sadler’s Wells London Supported by the National Lottery through Arts Council England “AfterLight Part 1” was originally commissioned by Sadler’s Wells for In the Spirit of Diaghilev. Co-produced with Théâtre National de Chaillot, Monaco Dance Forum, Teatre Nacional de Catalunya, Mercat de les Flors, Opera de Dijon and Grand Théâtre Luxembourg with original research supported by Jerwood Studio at Sadler’s Wells. 86 EN The works of award-winning choreographer Russell Maliphant are captivating to watch and are richly informed by a unique collaboration with the lighting designer, Michael Hulls, and their distinctive approach to the relationship between movement, light and music. patterns of light, but seemingly redefines the dancers’ physical appearance. Judith Mackrell, The Guardian » Distinction particulière pour AfterLight Part 1 de Russell Maliphant et pour le solo de 17 minutes confié à Daniel Proietto. Le chorégraphe et le danseur parviennent à mêler classique, contemporain, yoga et arts martiaux pour évoquer et incarner Nijinski dans une interprétation époustouflante de tours et de gestes souples, amples, retenus et précis très exigeants et sans répit. Emmanuelle Ragot, d’Lëtzebuerger Land The Grand Théâtre de Luxembourg introduces the Russell Maliphant Company with a programme featuring Maliphant’s new creation, AfterLight, a full length work for three dancers inspired by the photographs of Vaslav Nijinksy, and his geometric drawings, which includes the solo AfterLight Part 1 originally premiered as part of Sadler’s Wells In the Spirit of Diaghilev and nominated for the 2009 Laurence Olivier » Russell Maliphant […] offre une superbe Award for Best New Dance Production. démonstration de la puissance émotionnelle de la danse. Placé sous le faisceau tournant d’un The new creation will continue the working rela- projecteur, l’interprète enchaîne une succession tionship developed on Part 1 with the animator de variations de mouvements circulaires. […] Jan Urbanowski, and the dancer Daniel Proietto, De Nijinski à Daniel Proietto, c’est le même flux who will be joined by the dancers Silvina Cortes d’énergie, incarné par la grâce du geste, qui nous and Camilla Spidsoe. The piece will feature mu- interpelle et nous captive. sic by Maliphant’s long time-collaborator, com- Marie-Laure Rolland, Luxemburger Wort poser Andy Cowton. à propos de AfterLight Part 1 » Obsessive, revealing, true to Maliphant's manner and to Nijinsky’s imagery. Financial Times » A miniature masterpiece. Daily Telegraph » Maliphant is an artist devoted to the almost serene pursuit of emotion through abstraction. Debra Caine, The Times » A poet of the form Hulls not only re-casts the stage with his own extraordinary architectural 87 88 AfterLight Part 1 © Hugo Glendinning 89 L M M J V S D 1 2 3 4 5 9 10 11 12 13 14 15 6 7 8 MAI 2011 Vendredi 20 à 20h00 DAUER ca 70 Minuten (keine Pause) 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Gauthier Dance & CHRISTIAN SPUCK Poppea/Poppea Tanzstück für 9 Tänzer/Innen Choreographie Christian Spuck Musik Martin Donner, Claudio Monteverdi u.a. Bühne und Kostüme Emma Ryott Dramaturgie Dunja Funke Licht Reinhard Traub Film Fabian Spuck Tänzer Armando Braswell, Maria Deller-Takemura, Björn Helget, Marianne Illig, William Moragas, Garazi Perez Oloriz, Isabelle Pollet-Villard, Guiseppe Spota, Eric Gauthier Uraufführung 1. Juli 2010 Theaterhaus Stuttgart Produktion Gauthier Dance, Dance Company Theaterhaus Stuttgart Koproduktion Grand Théâtre de Luxembourg Kooperation Theater Bonn, Schauburg München und Achtfeld GmbH Berlin 90 DE Nero liebt die Kurtisane Poppea und möchte sie zur Kaiserin machen. Seine Frau Ottavia sinnt auf Rache. Neros Nebenbuhler Ottone will Poppea sogar töten. Gott Amor vereitelt den Anschlag, Ottavia und Ottone werden des Landes verwiesen, Nero und Poppea feiern ihre Liebe. und Figuren des modernen Tanzes virtuos zu verknüpfen mit Gesten des Alltags und des sehr praktischen Lebens. Tim Schleider, Stuttgarter Zeitung zu Don Q. » Man muss sie einfach mögen: die Mitglieder von Gauthier Dance teilen den Sinn ihres Chefs für Humor und eine dennoch nachdenkliche Sicht auf das Leben. Und schon in ihren ersten Kurzauftritten wird deutlich, dass die sechs hervorragende Tänzer mit großem darstellerischem Potenzial sind. Und dass sie alle ihren eigenen Kopf haben. Claudia Gass, Stuttgarter Zeitung Claudio Monteverdis letzte Oper L’incoronazione di Poppea liefert nur die Vorlage für die neue Produktion der Stuttgarter Gauthier Dance Company. Choreograph Christian Spuck hat eine Rahmenhandlung entwickelt: Neun Tänzer proben das Stück und verfallen immer mehr ihren Figuren. Aus distanziertem Spiel wird blutiger Ernst. Der Plot holt die Protagonisten ein. Fiktion und EN The tragicomical revue Don Q, presented in Wirklichkeit überlagern sich. October 2008 at the Grand Théâtre, saw Christian Spuck choreograph both Egon Madsen and Die zutiefst menschliche Geschichte von Leiden- Eric Gauthier to great effect in a tragicomical schaft, Verrat, Mord und Macht aus dem alten revue that toured to sell out venues across EuRom wird zu einer zeitlosen Parabel. Zu einer rope. Now he’s back with Eric Gauthier and his Versuchsanordnung. Zu einem Stück Tanzthea- company Gauthier Dance to delight audiences ter über Tanztheater. anew with this original take on Monteverdi’s final opera L’Incoronazione di Poppea. Christian Spuck, designierter Ballettchef am Züricher Opernhaus und einer der meistbeachteten » Gauthier has two goals for the company. He Choreographen der jüngeren Generation hat eine wants to create content-oriented dance, which Vorliebe für Opernstoffe. Seine Zusammenarbeit has a meaning recognisable even to audiences mit der im Grand Théâtre bestens eingeführten not familiar with dance. He also wants to make jungen Tanztruppe um Eric Gauthier hat in der contemporary dance accessible and attractive vergangenen Spielzeit einen absoluten Renner to a new as well as a younger audience. Judging hervorgebracht: Don Q. Beste Vorbesingungen from the enthusiastic response Gauthier and für Poppea/Poppea. his company receive, he is definitely on the right track. Dancing Times London » Diese siebzig Minuten […] gehören zweifellos zum Schönsten, Witzigsten und Anrührendsten, » [Avec] Eric Gauthier, c’est un vent de fraîcheur was der hiesige Tanz seit langem zu bieten hat. qui souffle en ce moment sur la scène chorégraWieder einmal gelingt es Christian Spuck […] mit phique du Grand Théâtre. Marie-Laure Rolland, seiner prägnanten Bewegungssprache, Elemente Luxemburger Wort à propos de Don Q. 91 92 Poppea/Poppea © Regina Brocke 93 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 JUIN 2011 Vendredi 17 et Samedi 18 à 20h00 DURÉE environ 1h20 (pas d'entracte) 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Nasser Martin-Gousset PACIFIQUE Direction Artistique et Chorégraphie Nasser Martin-Gousset Musiciens live Danse e.a. Filipe Lourenço, Smaïn Boucetta, Capucine Goust, Nasser Martin-Gousset, Giuseppe Molino production «La Maison» Coproduction Théâtre de la Ville (Paris), Grand Théâtre de Luxembourg, L'Apostrophe - Scène Nationale / Cergy-Pontoise et du Val d’Oise - Compagnie en Résidence à l’Apostrophe, Biennale de Lyon, Ménagerie de Verre (Paris), Arsenal de Metz, Théâtre de Macon 94 FR Dans la nouvelle création de Nasser MartinGousset, l’insouciance des années 60 fait place à l’inconscience des années 70. Loin des rêveries colorisées des sixties et de l’exubérance kitsch de Comedy, Pacifique ouvre la porte des extrêmes, au nouvel Hollywood, celui de la flamboyance, de la profusion et de la libération sexuelle. C’est le temps des excès symboliques et picturaux à la Dali, du psychédélisme futuriste à la Vasarely, de l’explosion des formes et des couleurs et… de James Bond, «l’Espion», «le Séducteur» devant l’Éternel. qu’on étire à n’en plus finir. Pendant que les invités bambochent, des rats d’hôtel se profilent en ombres chinoises dans une course-poursuite délirante. Si le chorégraphe va chercher son inspiration du côté du cinéma, de Jean-Luc Godard à Blake Edwards, il ne doit qu’ à lui seul ses chorégraphies de groupe sophistiquées – jouissives – et son sens troublant de l’ivresse de la vie, si bien transposée sur un plateau. Élan érotique et nostalgie acidulée donnent une saveur curieuse à cette Comedy qui pose les bases d’un nouveau genre de show musical et chorégraphique. Nasser Martin-Gousset possède un talent à part, porté Danseur d'exception, chorégraphe singulier et par une culture populaire qu’il aime profondécollaborateur de longue date de Sasha Waltz & ment et ne se contente pas de recycler. Guests, Nasser Martin-Gousset installe son in- Rosita Boisseau, Télérama trigue dans un café – aux allures de vaisseau – planté devant la baie de Nice, aux abords d’une EN An exploration of the different meanings plage. Tandis que nous nous trouvons projetés ascribed to the vast ocean by the choreographer. dans l’ivresse baroque des seventies, les formes Martin-Gousset once again uses the medium of concrètes s’évanouissent peu à peu pour faire la film and his fascination with Hollywood, espepart belle à un songe aquatique où les danseurs cially in the 60s and 70s, to create a unique and glissent progressivement derrière le voile du réel memorable work. pour aller s’amarrer aux rives d’un rêve déjanté aux accents de roman policier. Dans ce rêve éveillé, la vidéo se mêle à la fête et brouille les repères entre matérialité et fluidité, naturalisme et impressionnisme. Dans Pacifique, ce qui a pris son envol à la fin des années 60 explose désormais au visage du monde. » Chorégraphier une fête et un polar, le tout noué dans un même swing de jazz, est le pari réussi du spectacle Comedy, chorégraphié par Nasser Martin-Gousset. Rien que la première scène vaut le détour, long ruban de couples serrés-collés qui serpente dans la pièce comme un chewing-gum 95 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 JUIN 2011 Mercredi 29 et Jeudi 30 à 20h00 DURÉE environ 1h20 (pas d'entracte) 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Compagnie Montalvo-Hervieu ORPHÉE avec 9 danseurs et 8 chanteurs et musiciens Chorégraphie Dominique Hervieu, José Montalvo Musiques Claudio Monteverdi, Christoph W. Gluck, Philip Glass Scénographie et conception vidéo José Montalvo Costumes Dominique Hervieu Textes Catherine Kintzler Lumière Vincent Paoli Danseurs Stéphanie Andrieu, Natacha Balet, Morgane Le Tiec, Delphine Nguyen, Brahem Aiche, Babacar Cissé, Grégory Kamoun, Karim Rande, Stevy Zabardel chanteurs et musiciens Soanny Fay, Sabine Novel, Théophile Alexandre, Blaise Kouakou, Merlin Nyakam, Sébastien Obrecht et deux musiciens au théorbe (en alternance) Florent Marie / Rémi Cassaigne Coproduction Théâtre National de Chaillot, Association artistique de l’Adami, Grand Théâtre de Luxembourg, Théâtre de Caen 96 FR Créateurs d’univers chorégraphiques d’une exubérante richesse, José Montalvo et Dominique Hervieu nous ont déjà enchantés plus d’une fois avec des spectacles flamboyants et d’un impact visuel dont ils ont le secret. Pour cette nouvelle création, ils ont jeté leur dévolu sur Orphée, l’un des plus grands mythes de notre tradition, auquel ils insuffleront leur vision toute personnelle et décalée. » […] Montalvo a les ailes de l’ange. Le Monde à propos de On danƒe » [...] la gestuelle fait feu de toutes les influences engrangées par le duo pour en faire éclater les contours dans ce spectacle effervescent. [...] Chacun des deux chorégraphes préserve l'enfance de l'art, réduit les flux de mouvements à des formes élégantes pour créer un monde de légèreté et de plaisir à partir du chaos. Alliant danse, chant et texte, le tandem Montalvo- Geneviève Charras, La Voix du Luxembourg Hervieu nous invite à un libre parcours au cœur à propos de Good Morning, Mr. Gershwin de ce mythe interprété au fil des siècles par tous les arts, de la musique à la peinture, en passant par le cinéma et la littérature. Cette plongée dans la richesse foisonnante du mythe nous permettra de retrouver les empreintes de Rubens, Monteverdi, Gluck, Philip Glass et Cocteau. Deux figures hors-normes représenteront deux facettes de cet Orphée mi-homme mi-dieu: un danseur sur échasses pneumatiques évoquera l’Orphée doté de pouvoirs surnaturels, et un danseur unijambiste, symbolisant le dépassement de l’homme par le biais de l’art, un Orphée fragile et jeune, humain. À mi-chemin entre l’opéra et la comédie musicale, cette nouvelle création marquera une nouvelle étape dans l’univers si inventif et foisonnant du duo. Grâce à sa force intemporelle, le mythe d’Orphée ainsi revisité nous incitera à une réflexion sur l’amour, la perte, la séduction, le pouvoir de l’art, le tout enveloppé dans un écrin d’ivresse, de grâce physique, d’étrangeté, d’humour et de peur. 97 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € THÉÂTRE théâtre français FR Le théâtre est théâtres! Multiple dans ses moyens comme dans ses effets, dans les attentes si différentes qu’il rencontre ou suscite chez chacun de ses spectateurs et auxquelles il répond si différemment. La nouvelle saison est typique de ce théâtrethéâtres! Elle s’ouvre sur un merveilleux spectacle initiatique: les plus jeunes y découvriront, les autres y retrouveront la magie première du théâtre: «on disait qu’on était…» – Baïbars. Mais le théâtre, c’est aussi le monde, notre monde comme il va mal et comme il devrait aller bien, et comment les hommes le perdent, le sauvent, le rêvent – Les Justes, Rhinocéros, Les Pendus. Le théâtre, c’est encore le reflet de chacun de ses spectateurs aux croisées de son existence, naître, aimer et mourir, si seul, solidaire ou victime des autres – Un Tramway, Le Soleil même pleut. 98 C’est aussi parfois tout simplement le simple bonheur du déguisement, de la grimace, du mime, du rire, du jeu, un jeu pourtant qui n’est jamais tout à fait gratuit – Jungles, Cocorico. Joseph Brodsky in a performance titled The Brodsky Concerts. Et toujours, le théâtre est représentation: corps et cœur du comédien, décors, lumières, sons, réalités si illusoires, illusions si réelles. Le théâtre est vie! DE Seine deutschsprachigen Theaterproduktionen präsentiert das Grand Théâtre in dieser Spielzeit vornehmlich in zwei geballten Blöcken. Vom 16. bis zum 20. November 2010 präsentieren, innerhalb einer dem Schriftsteller Daniel Kehlmann gewidmeten Woche, zwei österreichische Ensembles faszinierende Bühnenadaptionen von Romanen des Erfolgsautors: Ich und Kaminski, Ruhm, Töten. In einem zweiten, nicht minder spektakulären Block zeigt das Deutsche Theater Berlin einige seiner jüngsten Produktionen in Luxemburg. Vom 01. bis zum 07. März 2011 sind zu sehen: Kabale und Liebe, Die Perser und Die Hamletmaschine. english theatre EN English language drama this season provides theatre goers with a handful of scintillating productions. The English National Theatre brings Sir Nicholas Hytner’s version of Hamlet to Luxembourg, with Rory Kinnear playing the Danish prince. Graham Clark promises to dazzle audiences with his monologue, The Trial of Socrates. And Flemish actor Dirk Roofthooft stars in two very different English language productions. Firstly, in an adaptation by stage director Guy Cassiers of Dutch writer Jeroen Brouwers’ autobiography, Sunken Red. Secondly, together with composer Kris Defoort, Roofthooft brings to life the works of renowned poet and humanitarian DEUTSCHES THEATER 100 Baïbars, le Mamelouk qui devint Sultan © Elisabeth Carecchio 101 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 SEPTEMBRE 2010 Mercredi 22 et Vendredi 24 à 20h00 DURÉE 2h10 & entracte 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € BaïbarS, Le mamelouk qui devint sultan d’après «le roman de Baïbars» Avec Mohamad Al Rashi Mehdi Dehbi Richard Dubelski Pierre-François Garel Hala Omran Philippe Rodriguez-Jorda Alain Saadeh Yasmina Toubia Sara Villeneuve Coproduction Compagnie des Comédiens-Voyageurs, Théâtre National de Marseille - La Criée, Grand Théâtre de Luxembourg, Festival des Francophonies en Limousin, Spectacle Vivant en Picardie, Centre Culturel Français de Damas et Culturesfrance En partenariat avec le TNP - Villeurbanne, L’Auditorium du Louvre, l’IRCAM et le CENTQUATRE. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National. Le texte «Le roman de Baïbars» est publié aux éditions Actes Sud, Mise en scène Marcel Bozonnet Traduction de l’arabe Georges Bohas, Jean-Patrick Guillaume Adaptation pour la scène Marcel Bozonnet, Judith Ertel Scénographie Mathieu Lorry-Dupuy, Renato Bianchi et Marcel Bozonnet Lumières Stéphanie Daniel Costumes Renato Bianchi Musiques et sons José Miguel Fernandez et Richard Dubelski Production Maison de la Culture d’Amiens - centre de création et de production 102 collection Sindbad. FR Il était une fois… Le soir tombe, la chaleur se fait plus supportable; c’est l’heure des bavardages sur la place du village. Et la voilà qui s’avance, la «transmetteuse», la conteuse; elle va, ce soir encore, raconter, à sa façon, quelques épisodes d’une grande histoire légendaire. Et tous, petits et grands, enfants naïfs et vieillards désabusés, dans la magie de ses mots, de s’embarquer pour un long voyage dans le temps et dans l’espace, de partager l’errance nécessaire, les péripéties incessantes, les doutes et les espoirs, les pleurs et les joies, la consécration enfin d’un héros fondateur. Marcel Bozonnet invite les spectateurs à pareille soirée. Ce que sa «transmetteuse» va évoquer, va faire revivre, c’est l’histoire – évidemment – merveilleuse, mais aux fondements historiques bien réels, de Baïbars, une épopée, une odyssée, un récit d’apprentissage et d’initiation, ou comment un jeune mamelouk, un jeune mercenaire, maladif a fini par devenir le tout puissant Sultan des terres d’Islam au 13e siècle. Les spectateurs vont feuilleter les belles «pages en couleur» scéniques d’une belle histoire orientale, aux frontières entre le conte et le théâtre. d’un tambour djembé, quelques grelots agités ou des effets sonores plus sophistiqués jouent leur rôle dans le cortège des évocations et le catalogue des sensations. Les comédiens, illustrant les propos de la conteuse, disent, chantent, bondissent et dansent. Ce théâtre-là, qui est appel constant à l’imagination rêveuse enfantine, est peut-être celui d’une «mille et deuxième nuit». » Mélange de chevaleresque et de picaresque, de trivial et de merveilleux, d’épique et d’héroï-comique, Baïbars porte pour la première fois à la scène un récit traditionnel de la culture arabo-musulmane, disparate et familier. [...] La mise en scène déjouant malicieusement les attentes du spectateur, les épisodes de la légende se succèdent sur des registres chaque fois remodelés. Ainsi, dans un jeu de tensions dynamique, le spectacle renouvelle sans cesse son savant dosage entre l’archaïque et le moderne, entre le philosophique et l’enfantin, entre le pittoresque et l’universel, entre la scène de genre et son questionnement. Eric Derney, La Terrasse Tout est là déjà sur le plateau, tous les accessoires nécessaires, les multiples costumes, les masques, les étranges instruments de musique; tout semble avoir été bricolé à l’instant, et pourtant l’illusion va triompher: un oiseau en bois de balsa suspendu au bout d’une perche s’envole dans le ciel; une flotte de maquettes de bateaux, surgie des coulisses, raconte l’expédition à Gênes; des tentes-jeux d’enfants font apparaître, là-bas, au lointain, la merveilleuse ville du Caire; les sons 103 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 SEPTEMBRE 2010 Mercredi 29 à 20h00 RUNNING TIME approx. 1 hour 20 minutes 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Brodsky concerts Dirk Roofthooft & Kris Defoort A project by Dirk Roofthooft and Kris Defoort Based on the Nobel Prize winning work of Joseph Brodsky In English Concept text, video & play Dirk Roofthooft Text Joseph Brodsky Music & piano Kris Defoort Production LOD Coproduction Grand Théâtre de Luxembourg, deSingel (Anvers) et Centre de Recherche et de Formation Musicale de Wallonie 104 EN Composer Kris Defoort and actor Dirk Roofthooft attempt to bring to life the works of the renowned poet and humanitarian Joseph Brodsky. That, in their own humble words, is the aim of the Flemish artists performing The Brodsky Concerts. Joseph Brodsky was born in Leningrad in 1940, just over a year before the German army laid siege to the city. The infant Joseph and his family survived that ordeal. At the age of fifteen Joseph left school and, after failing in his application to the School of Submariners, held a variety of menial jobs. But Joseph was determined to get ahead and taught himself English and Polish and studied human sciences, showing special interest in philosophy, religion and mythology. He began writing poems in his late teens, but fell foul of the Soviet authorities in 1963 when he was arrested and charged with “parasitism”. In 1964 Brodsky was sentenced to five years internal exile following a trial which included a famous exchange with the judge about the nature of the poet. Indeed, much of Brodsky’s work deals with the human condition and the relationship between literature and society. Brodsky was later exiled and went to the United States, where he was naturalised in 1977. Ten years later he became the fifth Russian to win the Nobel Prize for Literature. It was while collecting his prize that Brodsky, in answer to a question from a journalist proclaimed: “I am Jewish – a Russian poet and an English essayist”. He died of a heart attack at the age of just 55, but his work and his influence live on. such as Mefisto for ever and House of the Sleeping Beauties, the impressive actor and the talented composer are reunited in this powerful exploration of Brodsky’s work. Dirk Rofthooft can be seen again in January 2011 in Sunken Red. FR Joseph Brodsky (1940-1996) est un écrivain juif d’Union soviétique. Victime des persécutions du régime, il émigre aux États-Unis, écrivant dorénavant en anglais. Prix Nobel de littérature en 1987, il aborde, dans une oeuvre aux textes emportés par «un grand souffle de l’universel», les thèmes éternels de la condition humaine: la mort, le sens de la vie, l’amour, la fraternité, l’amitié, la solitude, l’exil. Un compositeur, Kris Defoort, et un comédien, Dirk Roofthooft, ont voulu «saisir par le rythme, la mélodie et le son des mots ce que les mots euxmêmes ne révèlent pas»! DE Joseph Brodsky wurde 1940 in Leningrad geboren. In ärmlichen Verhältnissen aufgewachsen, lernt er autodidaktisch mehrere Fremdsprachen und treibt geisteswissenschaftliche Studien. Er entdeckt seine große Leidenschaft: die Poesie. 1972 emigriert er in die USA, 1987 wird ihm der Nobelpreis für Literatur zuerkannt. Der Komponist Kris Defoort (House of the Sleeping Beauties) und der Schauspieler Dirk Roofthooft (Mefisto for ever) haben mit Brodsky Concerts einen musikalischen Abend kreiert, der nicht nur Texte des Ausnahmeautors zum Klingen bringt. Er geht vielmehr auf die Suche Brodsky Concerts sees the welcome return of Dirk nach den innersten, oft zwischen den Zeilen anRoofthoft and Kris Defoort to the Grand Théâ- gesiedelten Tönen eines der größten Humanisten tre. After the resounding success of productions des 20. Jahrhunderts. 105 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 8 9 10 4 5 11 12 13 14 15 16 17 octobre 2010 Jeudi 21 et Vendredi 22 à 20h00 DURÉE 2h20 (pas d'entracte) 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Les Justes ALBERT CAMUS Avec Emmanuelle Béart Vincent Dissez Raoul Fernandez Damien Gabriac Frédéric Leidgens Wajdi Mouawad Véronique Nordey Laurent Sauvage Le texte est publié aux Éditions Gallimard. «Les Justes» a été créé le 15 décembre 1949 au Théâtre Hébertot, dans la mise en scène de Paul Œttly. Mise en scène Stanislas Nordey Collaboratrice artistique Claire Ingrid Cottanceau Scénographie Emmanuel Clolus Lumière Stéphanie Daniel Son Michel Zürcher Costumes Raoul Fernandez Assistanat Yassine Harrada Production Théâtre national de Bretagne – Rennes, Compagnie Nordey, Grand Théâtre de Luxembourg, Théâtre National Populaire – Villeurbanne Dans le cadre de 106 FR Quelle force d’interpellation que celle des Justes d’Albert Camus. Ce texte créé en 1949 est toujours une aussi radicale mise en demeure humaine, à un point tel d’ailleurs que certains des premiers spectateurs de cette coproduction du Théâtre National de Bretagne et du Grand Théâtre ont cru que son metteur en scène en avait actualisé le texte. des détresses sentimentales (Yanek le pur contre Stepan le fauve; l’amour impossible de Yanek et de Dora), sa mise en scène apparaît comme une remarquable cérémonie de la parole essentielle, de la parole existentielle, dans la mise en place des comédiens sur l’immense plateau, leurs regroupements significatifs – magnifiques images scéniques – leur gestuelle particulière, leur contrainte corporelle. Rien de désincarné pourSes personnages – issus du réel historique – sont tant dans cette approche: ces êtres-là qui se poun groupe de terroristes appartenant au parti sent les questions les plus radicales, nous tousocialiste révolutionnaire, qui, en 1905, à Mos- chent. cou, avaient décidé d’organiser un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge. Nous revi- Il est vrai que Stanislas Nordey a réuni une revons leurs débats passionnés quant au recours marquable distribution: chacun des comédiens y paradoxal à la violence pour mettre fin à la vio- est à sa place. Quant à Emmanuelle Béart, sa «tête lence. Quelles sont les limites de l’action révolu- d’affiche médiatique», elle «joue le jeu», avec et tionnaire; la fin justifie-t-elle les moyens; «tout pour les autres, «simplement», mais sa présence est-il permis»; comment rester «à la hauteur des est irradiante, sa Dora incandescente. idées»? Nous comprenons les exigences de pareil engagement, les dépassements de soi, les renon- » La voilà [Emmanuelle Béart], silhouette somcements personnels qu’il suppose. Et, répétée, bre et ferme, sur le plateau nimbé d’une ambiance cette affirmation fondamentale que c’est l’amour crépusculaire. Elle est impeccable et impeccablede la vie et des autres, et non la haine, qui justifie ment solidaire d’une distribution de haut niveau la révolution. […]. […] une représentation, austère et rigoureuse, mais illuminée par la clarté d’une intelligence qui Quels terribles échos les dérives sanglantes des libère Les Justes du théâtre d’idées daté pour en idéologies triomphantes de la seconde moitié du faire une réflexion sur les idées. Aujourd’hui. siècle dernier ou les explosions terroristes de nos Brigitte Salino, Le Monde sociétés d’aujourd’hui ne donnent-elles pas aux mots d’Albert Camus! Pour Stanislas Nordey, il était capital que ces mots nous parviennent, que nous les entendions et les écoutions vraiment. Et pour cela, il les a absolument théâtralisés. Evitant les pièges réducteurs – «rassasiant» les spectateurs d’une belle histoire – des affrontements psychologiques et 107 108 Les Justes © Brigitte Enguérand 109 L M M J V S D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 NOVEMBRE 2010 Mardi 2 à 20h00 DURÉE 1h10 (pas d'entracte) 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Le soleil même pleut FRANçOISE BERLANGER Mise en scène, écriture et interprétation Françoise Berlanger Dramaturgie Michel Tanner Plasticien Marcel Berlanger Composition musicale Bo van Der Werf Musiciens Fabian Fiorini, Jozef Demoulin, Gilbert Nouno Scénographie Thibault Vancraenenbroeck Lumières Xavier Lauwers Création costumes Silvia Hasenclever Ingénieur son Julien Reyboz Conseils artistiques Veronika Mabardi Traduction (français–anglais) Miguel Decleire Production La Cerisaie asbl Coproduction le manège.mons – Centre dramatique, Grand Théâtre de Luxembourg, La Fabrique de Théâtre, Théâtre de la Place Avec l’aide du Ministère de la Communauté française Wallonie – Bruxelles, de Wallonie-Bruxelles Théâtre (WBT), de la Maison du Spectacle – La Bellone (House of Performance) et de la Galerie Nosbaum&Reding, Luxembourg. Dans le cadre de 110 FR L’amour. Le bonheur. Et soudain, un diagnostic, sans appel. C’est un cancer; il n’y a plus d’espoir. La mort. Le deuil impossible. Et un jour enfin, le théâtre. François Vancraenenbroeck, dans les lumières arrachées à la nuit de Xavier Lauwers, dans l’environnement sonore conçu par Bo van Der Werf, une musique en quatuor interprétée en direct. Dans le texte de Françoise Berlanger, récit, inC’est son histoire que revit, que fait revivre, que cantation, pleur, chant, cri. Les mots, les sons, partage Françoise Berlanger. C’est le récit de ces les images, le silence, quelques pas, quelques gesjours-là de lente et longue et irrémédiable agonie. tes, kaléidoscope du deuil. La souffrance indicible – «multiplie-la par dix, et encore par dix, et encore par dix» – du jeune hom- Et c’est ainsi que, par le théâtre, Françoise Berme aimé. Le don de soi de la jeune femme aimée langer peut «vivre après cela, sans regret d’aucudont la vie désormais se limite aux murs d’une ne parole, d’aucun acte». chambre d’hôpital. Le monde des médecins, de ceux qui savent, qui disent et qui expliquent, un «Ne pas le retenir, mais protester!» autre monde. Leur monde à elle et à lui, de solitude et de douleur, étranger déjà, mais éclairé par une infinie tendresse. Et tout qui devient, sans rémission, «dernière fois»! Mourir avec lui, vivre sans lui! Mais le théâtre. «Il y a certaines histoires qui nous brûlent et qu’on a besoin de raconter. Pas seulement pour parler de ses histoires à soi mais parce qu’il semble qu’elles touchent du monde autour de soi. Parce que ces histoires font si mal au début qu’au départ on les tait. C’est vrai: qui n’a pas un proche, une amie, un père, une femme, un enfant qui meurt du cancer? Sommes-nous isolés face à cette perte, ce deuil? En parle-t-on? C’est parce que depuis cette mort-là je crois encore plus à l’amour, que je vous convie à vous rappeler vos morts, vos peines.» Le Soleil même pleut est la «parole scénique» de Françoise Berlanger. Et son théâtre se fait cérémonie. Dans la chambre funéraire imaginée par 111 Le soleil même pleut © Marie-Françoise Plissart 112 Le soleil même pleut © Marcel Berlanger 113 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Eine Woche mit Daniel Kehlmann Ich und Kaminski / TÖTEN / Ruhm Ich und kaminski November 2010 Dienstag 16. und Mittwoch 17. um 20.00 Uhr gespräch mit daniel kehlmann November 2010 Donnerstag 18. um 18.30 Uhr tÖten November 2010 Donnerstag 18. um 20.00 Uhr Ruhm November 2010 Freitag 19. und Samstag 20. um 20.00 Uhr Im Rahmen von 114 gespräch mit daniel kehlmann November 2010 Donnerstag 18. um 18.30 Uhr » Kehlmann „ist ein souveräner Erzähler, sicher im Ton, mit festem Griff für den Lauf der Geschichte – […] hinreißend.“ Volker Hage, Der Spiegel » In ausgefeilter, knapper Ironie und mit hintergründigem Witz stellt Kehlmann die Unsicherheit von Lebens-Erzählungen und Identitäts-Bildern dar. [...] [Er] weiß treffende Dialoge zu schaffen und packend, konzentriert zu erzählen. Klaus Zeyringer, Der Standard » So ansteckend lustvoll und hinreißend unglaubwürdig strapaziert die trivialen Genres nur, wer sie um Haupteslänge überragt. Andreas Nentwich, Die Zeit Spätestens seit Erscheinen seines fünften Romans Ich und Kaminski im Jahr 2003 gehört der Schriftsteller Daniel Kehlmann auch außerhalb des deutschsprachigen Raums zu den festen Größen des Literaturbetriebs. Das Buch wurde vielfach übersetzt und besprochen. In mehr als einem Punkt steht es exemplarisch für Kehlmanns Schreiben. Immer geht es in seinen erfundenen Geschichten um extreme Figuren. Sie sind extrem konsequent (Die Vermessung der Welt, 2005), extrem intelligent (Mahlers Zeit, 1999) oder extrem oberflächlich, wie der hochstapelnde Kunstkritiker Zöllner ins Ich und Kaminski. Auch die Frage nach Wesen und Gültigkeit von Realität, nach der Grenze zwischen Wirklichkeit und Wahn zieht sich wie ein roter Faden durch Kehlmanns Werke. Nicht umsonst wurde der Autor als „Magischer Realist“ bezeichnet, und damit in eine Traditionslinie gestellt, die über Gabriel Garcia Marquez und Leo Perutz bis zu E. T. A. Hoffmann und die Nachtwachen des Bonaventura zurückreicht. » Ich empfehle Kehlmann unbedingt. Intelligenz, Beobachtungsgabe und fabelhafte Dialoge! Marcel Reich-Ranicki » Daniel Kehlmann kann wunderbar trockene Dialoge komponieren. Sein Witz wirkt nie aufgesetzt, noch schmeckt die Ironie schal. Und die Satire ist dem Plot nicht aufgeklebt, sondern entsteht wie nebenbei aus der Erzählstruktur. Ulrich Weinzierl, Die Welt Ich und Kaminski © Boris Berghammer 115 L M M J V S D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 NOVEMBRE 2010 Mardi 16 et Mercredi 17 à 20h00 Dauer 1 Stunde 45 Minuten (keine Pause) 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Ich und Kaminski Daniel Kehlmann für die Bühne dramatisiert von Anna Maria Krassnigg In den Hauptrollen (Bühne) Daniel Frantisek Kamen Jens Ole Schmieder Isabella Wolf Carolin Färber In weiteren Rollen (Film) Marie-Paule von Roesgen Luc Feit Fernand Fox Pol Greisch André Jung Markus Kupferblum Erni Mangold Bühnenfassung und Regie Anna Maria Krassnigg Raum und Licht Andreas Lungenschmid Kostüm Antoaneta Stereva Musik Christian Mair Koproduktion Salon5 / iffland & söhne, theater und film, Grand Théâtre de Luxembourg Mit finanzieller Unterstützung der Kulturabteilung der Stadt Wien (Wien Kultur) und dem Bundesministerium für Unterricht, Kunst und Kultur (bmukk) 116 Aufführungsrechte: Suhrkamp Verlag (Frankfurt) für Daniel Kehlmann; Jussenhoven & Fischer, Theater und Medien (Köln) für Anna Maria Krassnigg Im Rahmen der Vorstellung Ich und Kaminski laden wir Sie um 19h00 zu einer Vernissage im Foyer des Grand Théâtre ein. Der Aufmerksamkeit erregende Star der Kunstszene Alonzo Quilling zeigt seine neuesten Werke. DE Sebastian Zöllner, der selbsternannte „erhabene Kunstkritiker“ will seiner Karriere endgültig auf die Sprünge helfen. Mit einer Biographie des sagenumwobenen Malers Kaminski. Dazu muss er der Berühmtheit nahe kommen. Mehr als jeder andere. Daniel Kehlmanns Künstler- und Schelmenroman aus dem Jahr 2003 ist eine scharfsichtige und gnadenlose Satire über den Kunstbetrieb. Über Macher, über Meinungsmacher. traditionelle Genre des Künstlerromans auf eine nun selbst altmeisterlich anmutende Weise revitalisiert.“ Gustav Seibt, Süddeutsche Zeitung » Schon mehrfach hat Kehlmann den Wissenschafts- und Kunstbetrieb maliziös ins Bild gesetzt, doch noch nie hat er sein satirisches Temperament so vom Zügel gelassen wie hier. Überhaupt ist Ich und Kaminski sein mit Abstand komischstes Buch. Und sein abenteuerlichstes. [...] So ansteckend lustvoll und hinreißend unglaubwürdig strapaziert die trivialen Genres nur, wer sie um Haupteslänge überragt. Andreas Nentwich, Die Zeit Ein Roman über das kamäleonhafte Wesen von Kunst im Magnetfeld vor Ruhm und Kommerz. Darüber hinaus umkreist er die Fragen nach Glanz, Abglanz und Banalität jeden einzelnen » So viel zu lachen gab es lange nicht mehr im Lebens. neuen deutschen Roman. [...] Der junge Autor betreibt sein Fiktionsspiel mit beträchtlichem RafRegisseurin Anna Maria Krassnigg hat den finement und zugleich frappierendem Witz. Der Roman für die Bühne adaptiert. Plot ist hieb- und stichfest entwickelt; die Dialoge und die in ihnen enthaltene Situationskomik Ich und Kaminski wird in der Umsetzung durch möchte man filmreif nennen. Die Trennungs- bzw. das Wiener Salon 5-Ensemble letzten Endes zu Rausgeschmissgeschichte hätte anderswo einen einer beispiellosen Studie über die Frage aller ganzen Roman hergegeben. [...] Aber das sind nur Fragen: wie sollen wir leben? handwerkliche Details. Verhandelt werden in Ich und Kaminski keine geringeren als die Büchner» Daniel Kehlmann kann wunderbar trockene schen Fragen nach fama und fame. Dialoge komponieren. Sein Witz wirkt nie auf- Martin Krumbholz, Frankfurter Rundschau gesetzt, noch schmeckt die Ironie schal. Und die Satire ist dem Plot nicht aufgeklebt, sondern entsteht wie nebenbei aus der Erzählstruktur. Ulrich Weinzierl, Die Welt » Das „wechselseitig parasitäre Verhältnis von Meister und Kritiker hat Daniel Kehlmann in einem bösen, brillant lustigen, ziemlich allegorischen Kammerspiel durchexerziert, welches das 117 L M M J V S D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 NOVEMBRE 2010 Jeudi 18 à 20h00 Dauer 1 Stunde 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Tarif unique 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € TÖTEN Nach der gleichnamigen Kurzgeschichte von Daniel Kehlmann BÜHNE Mit Bernd-Christian Althoff Regie & Fassung Benedikt Haubrich Licht Andreas Lungenschmid Sounddesign Christian Mair FILM Mit Flavio Schily Swintha Gersthofer Kurt Klem Lukas Spisser Olga Wäscher Isabella Wolf Regie & Drehbuch Tobias Dörr Kamera Michael Schindegger Ton Konrad Glas Schnitt Toby Wider Sounddesign Konrad Glas, Nils Kirchhoff Ermöglicht von der Filmakademie Wien Eine Produktion „ZORN! - Dramatisches Erzählen Heute”, ein Festival des Max Reinhardt Seminars Kooperation Salon5 und Filmakademie Wien. 118 DE Hier geschieht nie etwas. Hier ist es ruhig, friedlich, ereignislos. So etwa muss es dort sein, wo man ist, wenn man tot ist, wo nichts passiert. Sommerferien, gleißende Hitze. Gähnende Langeweile, die Welt scheint stillzustehen. Nichts passiert. Jeden Sommer das Gleiche. Die Eltern, die Schwester, der Fernseher, der Garten und der Hund hinter dem Zaun. Und dann, an einem heißen Junitag, kurz vor dem Mittagessen ist es plötzlich so weit: der Junge bemächtigt sich des Laufs der Dinge, beendet den Stillstand, die brütende Leere. Ein Stein wird geworfen, ein Hund wird vergiftet, und nichts ist mehr so wie es einmal war. Daniel Kehlmann schildert in seiner Erzählung Töten den Ausbruchsversuch eines halbwüchsigen Jungen. Er entwickelt an diesem Beispiel die Grundsatzfrage nach der Existenz des Bösen. In der Theaterfassung von Regisseur Benedikt Haubrich wird der Plot auf Szene und einen Film von Tobias Dörr verteilt. In der Zusammenführung beider Genres eröffnen sich nicht nur neue Perspektiven und Bezüge, es entsteht ein interaktives Stimmungs- und Handlungsgewebe von immenser Eindringlichkeit. 119 L M M J V S D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 NOVEMBRE 2010 Vendredi 19 et Samedi 20 à 20h00 Dauer unbekannt, Produktion im Entstehungsprozess Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € RUHM Daniel Kehlmann für die Bühne dramatisiert von Anna Maria Krassnigg MIT Raphael von Bargen Ulrike Beimpold Lutz Blochberger Regina Fritsch Nicolaus Hagg Erni Mangold Jürgen Maurer André Pohl Tobias Voigt Regie Anna Maria Krassnigg Bühne Peter Loidolt Kostüme Erika Navas Licht Lukas Kaltenbäck Musik- und Soundesign Christian Mair Filmaufnahmen/Einspielungen Rechte Rowohlt Verlag, Hamburg Produktion Festspiele Reichenau 120 DE Computer, Bildschirme, Handys. Überall » Ein Buch von funkelnder Intelligenz. sind wir von digitalen Apparaten und Medien Frankfurter Allgemeine Zeitung umgeben. Sie erleichtern unser Leben. Reisen, Vergnügen, Kommunikation, ja, sogar Sterben » Ruhm strotzt vor Raffinement. sind per Knopfdruck verfügbar. Die innersten Daniel Kehlmann scheint alles zu können. Lebensbedürfnisse aber bleiben von den moder- Neue Zürcher Zeitung nen Technologien völlig unberührt. Wie das Bedürfnis nach Zuwendung, Mitgefühl und Liebe. » Daniel Kehlmann hat mit seinem neuen Roman Weltliteratur geschaffen. In seinem neuesten Roman Ruhm geht Erfolgs- Die Weltwoche autor Daniel Kehlmann dieser Situation auf den Grund. In neun Episoden geht es immer wieder » Verteufelt gut. Brillant. um das Verschwimmen der Grenzen zwischen Neue Zürcher Zeitung am Sonntag Realität und Virtualität, zwischen Wahrheit und Täuschung. Nicht zum ersten Mal hat der Autor » Hochintelligent und zugleich ein der Regisseurin Anna Maria Krassnigg einen Lesevergnügen! seiner Texte anvertraut, um daraus ein Stück für Deutschlandradio Kultur die Bühne zu machen. Ihre Bearbeitung bezeichnete er als „kreativ, originell und auf wunderba- » Ein literarisches Bravourstück. re Weise alles Wesentliche erfassend“. Die Welt Dass Ruhm zu einem packenden Theatererlebnis wird das seinem Titel gerecht wird verdankt sich aber nicht nur einer kongenialen Übertragung, nicht nur einer einfühlsamen Regie, sondern vor allem dem Ensemble der renommierten Reichenauer Festspiele, das die Brisanz der Thematik erkannt, verinnerlicht und durchlitten hat. » Das Buch ist eine Wucht – virtuos und witzig geschrieben. Jede einzelne der neun Geschichten ein Diamant. ZDF » Es ist ein raffiniertes Spiel, das Kehlmann inszeniert, seine Geschichten stecken ineinander wie russische Matrjoschka-Puppen. » Kehlmann treibt hier zwar herrlich verspon- Focus nene, intellektuelle Spielchen, aber er macht das so brillant, gewieft und witzig, dass es eine wahre Wonne ist. Wer den schmalen Band durchhat, möchte am liebsten sofort noch mal von vorn anfangen. WDR 121 122 Un Tramway © Pascal Victor 123 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 dÉcembre 2010 Mercredi 15 et Jeudi 16 à 20h00 DURÉE 2h45 (pas d'entracte) 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Un tramway D’après “A Streetcar Named Desire” de Tennessee Williams Avec Isabelle Huppert Andrzej Chyra Yann Collette Renate Jett Cristian Soto Florence Thomassin Mise en scène Krzysztof Warlikowski Texte français Wajdi Mouawad Adaptation Krzysztof Warlikowski, Piotr Gruszczynski, Wajdi Mouawad Dramaturgie Piotr Gruszczynski Décor et costumes Malgorzata Szczesniak Musique Pawel Mykietyn Lumière Felice Ross Vidéo Denis Guéguin Son Jean-Louis Imbert Production Odéon-Théâtre de l'Europe, Nowy Teatr – Varsovie, Grand Théâtre de Luxembourg, De Koninklijke Schouwburg den Haag, Holland Festival – Amsterdam, Comédie de Genève, Emilia Romagna Teatro Fondazione, spielzeit'europa | Berliner Festspiele, MC2: Grenoble Avec le soutien de l'Institut Polonais Paris. 124 FR Blanche DuBois a tout quitté; elle échoue chez sa sœur Stella et son beau-frère Stanley, làbas, dans un quartier populaire de la NouvelleOrléans, au bout de la ligne d’un tramway nommé Désir. Blanche en perte d’elle-même, Blanche en quête d’elle-même, et dont la présence va tout bouleverser, jusqu’au drame, dans le petit appartement du rez-de-chaussée. Telle était la pièce de Tennessee Williams, consacrée par le Stanley de Marlon Brando et l’adaptation cinématographique d’Elia Kazan. Il y a encore et surtout un remarquable choix de comédiens admirablement dirigés, stimulés, menés jusqu’au meilleur d’eux-mêmes. Et ce Tramway en est une extraordinaire illustration, lieu de la rencontre incandescente de Krzysztof Warlikowski et d’Isabelle Huppert. L’abondante filmographie de celle-ci témoigne de son talent, mais c’est au théâtre sans doute, toujours dirigée par les meilleurs (Claude Régy, Bob Wilson, Peter Zadek), qu’elle en révèle l’incroyable diversité. Dans ce Tramway, merveilleusement inspirée par l’environnement scénique que lui a ménagé Warlikowski, elle prend tous les risques, allant jusqu’aux extrêmes de ce qu’il est possible de faire sur un plateau, dans l’hystérie, le silence, le balbutiement, le désespoir, le don du corps, la tétanisation, la violence. Ce théâtre-là ne laisse pas intact son spectateur. Krzysztof Warlikowski se l’est appropriée. Dans le propos d’abord, en réalisant une nouvelle traduction-adaptation de son texte et en y insérant des extraits significatifs de Flaubert, Wilde, Platon, Le Tasse, qui en multiplient les échos et surtout lui confèrent une portée davantage universelle, typique de ses préoccupations coutumières. Dans une mise en scène ensuite d’une intensité telle que c’est la représentation – le » […] tout ensemble brûlante et glacée, Huppert théâtre – qui finit par dire l’œuvre davantage est magistrale d’intelligence, de contrôle et de virque son texte. tuosité scénique. Fabienne Pascaud, Télérama Quelle merveilleuse occasion de découvrir à Luxembourg ce metteur en scène polonais dont chacune des propositions exigeantes – Les Anéantis, Kroum, Angels in America, (A)pollonia, Médée – fait l’événement et s’inscrit, qu’ils l’aient appréciée ou non, dans la mémoire de ses spectateurs. Cette fois encore, l’étrangeté des dispositifs scénographiques, le recours pertinent à la vidéo, le travail sur la bande son, la musique en direct, installent les spectateurs dans un univers dont les illusions scéniques sont révélatrices d’intenses vérités humaines. » Mis en scène avec brio par Warlikowski, Un Tramway, adapté de Tennessee Williams, offre à Isabelle Huppert un étourdissant voyage au bout de l’enfer. René Solis, Libération » […] Isabelle Huppert, magique, grandiose. Sublime. Plus grande dame du théâtre que jamais, elle est Blanche, usant de toutes les nuances, de tous les registres de jeu. Fragile, innocente, provocante, douce, espiègle, mauvaise, cruelle, crue, vulgaire, insupportable, pitoyable, pathétique, frêle enfant ou sorcière digne de Shakespeare, effrayante, appelant la compassion.. Mystérieuse, insaisissable. Hors de portée. Didier Méreuze, La Croix 125 L M M J 6 V 7 S D 1 2 8 9 3 4 5 10 11 12 13 14 15 16 JANVIER 2011 Samedi 1 et Dimanche 2 à 20h00 DURÉE 90 minutes & entracte 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € THE COMPLETE WORKS OF WILLIAM SHAKESPEARE (gekierzt) E lëtzebuergesch-engleschen Owend mat der TGDS Mam Tom Leick Jules Werner Artistësch Berodung Myriam Muller, Claude Mangen Stagiär Fred Neuen Bühn Jeanny Kratochwil Kostümer a Requisiten Renée Ott Produktioun Grand Théâtre de Luxembourg Ko-Produktioun TGDS a Fräie Vollékstheater 126 LB Mir kënnen et och nach net sou richteg » If you didn’t attend The Complete Works of gleewen, mee d’Troupe Grand-Ducale de Shakes- William Shakespeare (gekierzt), you’ve missed a peare feiert 2011 seng 5 Joer! brilliant evening of hilarious entertainment. Janine Goedert, D’Land Do heescht et keng Zäit verléieren an direkt eng Joyeuse Entrée schmäissen! » Mit intelligentem Humor verbanden die MultiTasking Schauspieler die Tragödien, Komödien Nach am Solper, weisen de Jules Werner an den und historischen Stücke Shakespeares in einer Tom Leick Iech wéi den Elisabethaneschen Hues solch dynamischen und rasanten Darstellung, leeft a wat de Shakespeare alles fir ons a fir Iech dass sie den Zuschauern keine Minute Leerlauf gemaach huet. Sicht Iech elo schon e Babysitter a gönnten. feiert Neijooschdag am Groussen Theater mat all Vesna Andonovic, Luxemburger Wort Äre Frënn an enger déifgrënneger Erfuerschung vun dësem Mann a sengem enorme Wierk. Wann een d’Joer esou ufänkt, da kann näischt méi schif goen. D’Konzept ass nach ëmmer: Brevity is the soul of wit! An den Challenge alt erëm: 37 plays in 90 minutes! De Shakespeare gëtt erëm ausgedoen, nees gestëppst, op en neits gekärchert an nach eng Kéier ugedoen, an de Faarwen: ROUT, WÄISS, BLO! Don’t miss this event of NATIONAL IMPOTENCE (again again)! Wien et dann nach net gesinn huet ass selwer Schold. 127 L M M J 6 V 7 S D 1 2 8 9 3 4 5 10 11 12 13 14 15 16 JANVIER 2011 Vendredi 21 et Samedi 22 à 20h00 running time 1 hour 50 minutes (no interval) 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Sunken Red based on a novel by Jeroen Brouwers In English, with French and German surtitles with Dirk Roofthooft director Guy Cassiers adapted by Guy Cassiers, Dirk Roofthooft, Corien Baart translation from dutch Patrick Grilli Dramaturgy Corien Baart, Erwin Jans design, video & light Peter Missotten (De Filmfabriek) sound Diederik de Cock video Arjen Klerkx Costumes Katelijne Damen Music «Le Pie Jesu» du requiem de M. Duruflé par Frank Spruijt du Rotterdams Jongenskoor sous la direction de Geert Van Den Dungen, «Sonatas and Interludes for prepared piano» de John Cage, «Blues for Mama» de J.J. Cale Production Toneelhuis / ro theater 128 EN Sunken Red is a critically acclaimed adaptation of Dutch writer Jeroen Brouwers’ autobiography by stage director Guy Cassiers. Renowned for his adaptations of Proust, Gogol, and Tolstoy, Cassiers’ treatment of Brouwers’ text is unsentimental, raw, and real. FR En 1943, un petit garçon de trois ans – Jeroen Brouwers – est interné, avec sa sœur, sa mère et sa grand-mère, dans un camp de concentration japonais réservé aux femmes. Cette expérience le marquera à jamais. Devenu écrivain, il en fera un livre, Sunken Red – Rouge décanté. Il y dit son existence écartelée entre «le souvenir impossible et l’impossibilité de ne pas se souvenir». Guy Cassiers (La Trilogie du pouvoir, House of the Sleeping Beauties) en propose une transcription théâtrale typique de ses conceptions scéniques. Dirk Roofthooft, le grand comédien, est cet homme et l’enfant qui le hante. Sunken Red is Brouwers’ lamentation for a deceased mother and a recollection of the Japanese prison camps of the Second World War. In 1943, the then three-year-old Jeroen Brouwers was imprisoned in a women’s camp together with his sister, mother, and grandmother. The book examines the impact this had on his relationship with his mother, especially in the context of his » [...] une extraordinaire réponse à l’éternelle own personal relationships later in life. question du traitement de la violence au théâtre. [...] Immense Dirk Roofthooft à la présence proIn the hands of Cassiers and his actor, Dirk fondément ancrée, calme et captivante, et qui simRoofthooft, the book is brought to life as a bril- plement raconte, prenant le temps de déposer ses liant, soul-baring soliloquy. Cassiers has also em- mots lestés de fatigue. Libération ployed his long-standing collaborator Peter Missotten to design the set, which the director says DE Südostasien 1943. Es ist Krieg. In der Hauptis a sort of photographer’s dark room, where im- stadt der Niederländischen Kolonien, dem heutiages of the past are displayed. “The images come gen Djakarta ist ein dreijähriger Junge zusamout of the dark, the “non-light”. It is a metaphor men mit seiner Schwester, seiner Mutter und for the work of the writer and the artist in gen- seiner Großmutter in einem japanischern Koneral.” The use of technology is typical of the sort zentrationslager interniert. Das hilflose Kind of theatrical language Cassiers has developed. wird Zeuge grauenvoller Demütigungen, die seiIt has the rather surprising effect of deepening ne Mutter zu erleiden hat. Diese traumatisierenemotions. As live-feed video projections flicker de Erfahrung wird sein Leben prägen. Der Name on the actor’s face, like recollections erupting in des Jungen ist Jeroen Brouwers. Seine Erlebnisse the mind, the audience asks whether we are – or verarbeitet er in seinem Buch Sunken Red. Die are not – more than what we remember. Bühnenfassung konfrontiert den Zuschauer mit einem Ich-Erzähler, der nach vielen Jahren noch » Roofthooft’s talent is unparalleled. The way immer nicht anders kann, als das Erlebte wieder he makes sentences flutter away and whispered und wieder vor dem inneren Auge ablaufen zu words float in the air is pure mastery. lassen. Wie mit einer Sonde blickt der Besucher Rotterdams Dagblad ins Innerste der Protagonisten. 129 130 Sunken Red © Pan Soḱ 131 L M M J 7 V S D 1 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 13 février 2011 Jeudi 10 et Vendredi 11 à 20h00 running time approx. 1 hour (no interval) 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € The Trial of Socrates Socrates’ Apology as written down by Plato IN ENGLISH, WITH FRENCH AND GERMAN SURTITLES with Graham Clark DIRECTOR Stein Winge Stage version by Bibi Moslet PRODUCTION Grand Théâtre de Luxembourg 132 EN “Nothing can harm a good man either in life or after death.” In 399 BC the philosopher Socrates was accused of corrupting the young men of Athens and of offending the Olympian gods. A jury consisting of 501 free men of the city were his listeners when he defended himself against these accusations. The Apology professes to be Plato’s true record of the speech Socrates delivered in defence of himself against what he considered bigoted, unjust and mindless accusations. However, it is not the historical facts, but rather the modernity and intricacy of Socrates reflections that make the text such an interesting document, and more than anything still a relevant text for us today. He ridicules his accusers, he shows us their limitations both as politicians and as human beings, he ponders over life and death in a manner we can all learn from. He makes us see that life is never to be defined and limited by envy and fear. In our modern democracies we have come to believe ourselves protected against injustice and violence to the extent that we sometimes forget to see our reality as it actually is. By listening to Socrates we can sharpen our senses and dare see our own time in a brighter light and thereby discover that the years have indeed rolled by, but the problems Socrates speaks of remain, although in a different clothing. “I go to die and you to live, but which of us goes to the better lot is known to no one, except the god.” Stein Winge is one of Norway’s most acclaimed theatre directors and Norway’s most internationally acclaimed opera director. He created his first performance for The National Norwegian Opera in 1969 and for numerous years he was the company’s Head Director. Winge is an educated actor from Oslo National College of the Arts. He has directed more than 150 performances of plays, including Shakespeare, Goethe, Chekhov, Greek tragedies and almost all of Ibsen’s plays. Abroad he has worked at opera houses across Europe and the USA, directing at Grand Théâtre in Geneva, Opéra Bastille in Paris, English National Opera in London and The Monnaie Opera in Brussels. In May 2009 Stein Winge made his director debut in Oslo’s new Opera House with Elektra. Graham Clark was made his professional operatic début with Scottish Opera in 1975. He was a Principal of English National Opera from 1978-1985 and has also sung with the Royal Opera Covent Garden, Opera North and Welsh National Opera in the UK. He has had an extensive international career since 1976, including performances at The Metropolitan Opera (New York), Deutsche Oper (Berlin), Teatro Real (Madrid), La Scala (Milan), Staatsoper (Vienna), Opéra Bastille, Théâtre des ChampsÉlysées, Théâtre du Châtelet and Palais Garnier (Paris). He has appeared in over 350 Wagner performances including over 250 performances of Der Ring des Nibelungen. He has sung in many international music festivals including Aix-enProvence, Edinburgh and the London Proms. He was nominated “Outstanding Individual Achievement in Opera”, including an American Emmy, in 1983, 1986, 1993. He won the Sir Laurence Olivier Award for Mephistopheles in Busoni’s Doktor Faust, English National Opera in 1986. The Trial of Socrates will be the first time Graham Clark performs as an actor on stage. 133 L M M J 7 V S D 1 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 13 MARS 2011 Mardi 1 à 20h00 DAUER 2 Stunden 30 Minuten & Pause 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Kabale und Liebe FrIEDRICH SCHILLER MIT Ulrich Matthes Ole Lagerpusch Elias Arens Lisa Hagmeister Alexander Khuon Matthias Neukirch Claudia Eisinger Maria Wardzinska Regie Stephan Kimmig Bühne Katja Haß Kostüme Andrea Schraad Musik Michael Verhovec Dramaturgie Juliane Koepp Produktion Deutsches Theater Berlin 134 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € DE Liebe und Zweifel, Intrige und Tod. Mit nur 23 ben noch das Gefühl, das ihm von anderen schubJahren hat Friedrich Schiller die Tragödie einer karrenweise vor die Seele gekippt wird. absoluten Liebe zwischen zwei jungen Menschen Jürgen Otten, Frankfurter Rundschau geschrieben, die an der Ignoranz der Väter und an einer rigiden Gesellschaftsordnung scheitert. » Kimmig zitiert Verhaltensmuster, die sehr bekannt, sehr heutig sind, Zeugnis geben von mögliLuise Millerin stammt aus einfachsten Verhält- chem Handeln in einer schlimm entgleisten, aller nissen. Sie liebt den Sohn des Präsidenten Ferdi- Würde und Harmonie entkleideten Gesellschaft. nand von Walter. Und er liebt sie. Unweigerlich Standeskonflikte entdeckt die Inszenierung in geraten die beiden ins Kreuzfeuer unterschied- den unterschiedlichen Möglichkeiten zur Gestallichster Interessen. Da werden Intrigen ge- tung des privaten und öffentlichen Daseins. Aber sponnen und Briefe erzwungen. Die Liebenden der Türen- und Kletterkasten (Bühne Katja Haß) werden unbarmherzig in Zwiespalt, Lüge und sperrt die Oberen und die Unteren in gleicher WeiWiderstand getrieben. Bis zum Äußersten. se ein. Die Versuche des Ausbruchs scheitern, das Steigen, Springen und Fallen, das Lauern vor In Kabale und Liebe rechnet Schiller mit sei- und hinter Öffnungen gibt Protest und Wut und ner eigenen Vätergeneration und deren Gesell- Gier ein Ventil – und ändert nichts. Den richtigen schaftsmodell, dem Absolutismus ab. Lebensentwurf gibt es nicht. Aber das Spiegelgerüst kann stürmisch im Kreis gewirbelt wie ein In der Regie von Stephan Kimmig verkörpert Karussell, berauschendes Glück der Liebe anzeiUlrich Matthes alias Präsident von Walter ein- gen. Und als raffiniertes diplomatisches Kalkül fühlsam den hilflosen Repräsentanten eines diese Liebe zerstört hat, bricht der Kasten auf, überkommenen Systems das keine Chance mehr verliert seine Festigkeit, die Wände flattern herhat, und dennoch seine Opfer fordert. um, für einen Moment ist Chaos da, von dumpfen Rhythmen durchpulst. Auf diese nahezu ständige » Aber was will man ausrichten gegen die Will- Bewegung setzt der Regisseur. Das eisenbewehrkür der Macht, ihren kühlköpfigen Zynismus. te „Gefängnis“ bietet keinen Schutz, schafft keine Keiner könnte das nachhaltiger, spöttischer, ja Ruhe. grandioser verkörpern als Ulrich Matthes. Er ist Christoph Funke, Neues Deutschland der Marionettenspieler, der alle Fäden in der Hand hält. Und er spielt seine Überlegenheit aus, wie sie eben nur ein Ulrich Matthes ausspielen kann. Kalt, bohrend und durchsichtig wie ein Eisblock ist sein Blick, steinern sein Herz, machiavellistisch sein ganzes Dasein. Sogar des Präsidenten Schritt sind so ausgeklügelt wie ein perfekt funktionierendes Koordinatensystem. Den Mann kann scheinbar nichts anfechten. Weder das Le135 136 Kabale und Liebe © Arno Declair 137 L M M J 7 V S D 1 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 13 MARS 2011 Jeudi 3 à 20h00 DAUER 1 Stunde 30 Minuten (keine Pause) 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Die perser AISChYLOS Übersetzung von Heiner Müller Nach einer Übertragung von Peter Witzmann MIT Margit Bendokat Almut Zilcher Felix Goeser Samuel Finzi Wolfram Koch Regie Dimiter Gotscheff Bühne Mark Lammert Kostüme Mark Lammert Dramaturgie Bettina Schültke Produktion Deutsches Theater Berlin 138 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € DE 480 v. Chr. verloren die Perser in der Schlacht bei Salamis gegen die ihnen zahlenmäßig weit unterlegenen Griechen. Acht Jahre später schrieb Aischylos die älteste überlieferte Tragödie der Weltliteratur. Ein Grieche spricht zu Griechen, als wäre er ein Perser und stellt nicht den Sieg, sondern die Katastrophe der Niederlage dar. In Botenberichten, Litaneien, Dialogen und Erklärungen rückt etwas Verborgenes, in dunklen Ahnungen und Befürchtungen sich Abzeichnendes immer stärker ins Sichtbare. Die Erkenntnis der Niederlage fügt sich zu einem einzigen langen Schrei. „Das ist das Faszinierende an solch alten Texten. Wie wenig sich geändert hat“ , schreibt Heiner Müller. In Müllers und Peter Witzmanns Übersetzungen inszeniert Dimiter Gotscheff Die Perser. Arbeiten auch als „Inszenierung des Jahres“ von der Fachkritik ausgezeichnet; für Iwanow erhielt er den 3Sat-Preis beim Theatertreffen 2006. Am Deutschen Theater ist Dimiter Gotscheff seit 2006/07 als fester Regisseur engagiert. Die Perser wurde von der Presse als eine der „herausragendsten Inszenierungen des Jahres“ (Der Tagesspiegel) gefeiert. In seiner Inszenierung von Heiner Müllers Die Hamletmaschine ist Dimiter Gotscheff erstmals auch als Schauspieler zu sehen. Dimiter Gotscheff ist Träger des PeterWeiss-Preises der Stadt Bochum. » Dimiter Gotscheffs schnörkellose Inszenierung mit dem virtuosen Darstellerquartett macht aus der Tragödie ein lichtes Kinderspiel über Werden und Vergehen; aus dem Kinderspiel aber einen giften Abgrund, in dem mehr als eine Flotte versinken kann, heute nicht weniger als gestern. Frankfurter Allgemeine Zeitung Die Perser wurden von den Theaterkritikern der Fachzeitschrift „Theater heute“ zur besten » Gotscheff und seine vier teuflisch-gewaltigen deutschsprachigen Inszenierung der Spielzeit Spieler Bendokat, Zilcher, Koch und Finzi haben 2006/07 gewählt. die Tragödie radikal auf jene Wand und auf die Worte reduziert und folgen so der Müller’schen Dimiter Gotscheff, in Bulgarien geboren, kam Übersetzung [...]. Die Worte fallen wie Meteoriten Anfang der sechziger Jahre nach Ost-Berlin, um aus der Zeit und schlagen im Augenblick ein. Die Tiermedizin zu studieren. Nach kurzer Zeit wur- scharfkantigen Bedeutungsbruchstücke durchde er jedoch Schüler und Mitarbeiter von Benno fahren ungebremst die von der Aufklärung onduBesson, erst am Deutschen Theater, später an lierten Hirnwindungen der Zuschauer. Bendokat der Volksbühne am Rosa-Luxemburg-Platz. Sei- ist dabei eine Maschine, die die Worte mit mechane erste Inszenierung war Heiner Müllers Die nischer Präzision abschickt, Zilcher ein Weib, Weiberkomödie in Nordhausen. 1979 verließ Got- das sich die Worte aus dem Leib reißt. scheff in Zusammenhang mit der Ausbürgerung Berliner Zeitung von Wolf Biermann die DDR und kehrte nach Bulgarien zurück. Seit Mitte der achtziger Jahre arbeitet er an vielen deutschsprachigen Bühnen von Wien bis Hamburg. Wiederholt wurden seine 139 L M M J 7 V S D 1 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 13 MARS 2011 Lundi 7 à 20h00 DAUER 1 Stunde (keine Pause) 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € DIE HAMLETMASCHINE HEINER MüLLER MIT Dimiter Gotscheff Alexander Khuon Valerie Tscheplanowa Regie Dimiter Gotscheff Bühne & Kostüme Mark Lammert Musik Bert Wrede Licht Henning Streck Dramaturgie Bettina Schültke Produktion Deutsches Theater Berlin 140 DE Heiner Müllers 1977 entstandener Text Die Hamletmaschine basiert auf seiner jahrzehntelangen Auseinandersetzung mit Shakespeare. Parallel zu seiner Übersetzung von Hamlet für eine Inszenierung von Benno Besson am Deutschen Theater schrieb er diesen fremdartigen und rätselhaften Text. Er nimmt Figuren und Schlüsselszenen aus Shakespeares Stück auf, verzichtet aber beinahe ganz auf Handlung und Dialog. In einem alptraumartigen Szenarium in fünf auch formal unterschiedlichen Textfragmenten erscheinen u. a. Hamlet bzw. ein Schauspieler, der Hamlet spielt, und Ophelia als gespenstische Widergänger realer historischer Personen. Unterschiedliche und gegensätzliche kollektive Erfahrungen prallen aufeinander, viele Bezüge zu historischen Ereignissen der europäischen Geschichte und der Geschichte des Kommunismus nach dem 2. Weltkrieg stellen sich her. An der Figur des Hamlet interessierte Müller „das Versagen von Intellektuellen in bestimmten historischen Phasen, das vielleicht notwendige Versagen von Intellektuellen, ein stellvertretendes Versagen“. Deutschen Theater einen Text von Heiner Müller vorgenommen und ist auch selbst auf der Bühne zu sehen. » Dimiter Gotscheffs große, feine Kunst bringt es fertig, diesen überwachsenen Nibelungenschatz zu heben. […] Gotscheff spielt einen Regisseur, der seinen Schauspielern vorspielt. Und der sich selbst in einem Theater orientiert, das gestern war. Zum Beginn der Saison eine sanfte Erinnerung: Sein oder nicht sein, das bleibt die Frage. Rüdiger Schaper, Der Tagesspiegel » Unterstützt wird Gotscheffs Müller-Beschwörung und Müller-Teufelsaustreibung von zwei glänzenden jungen Schauspielern. Valery Tscheplanowa zersingt die Ophelia-Texte, unsentimental und mit enormer Kraft. Alexander Khuon erledigt eine zivilisationsmüde Hass- und Selbsthass-Passage als schmierig eitelkeitstrotzende Rampensau-Nummer und brüllt in sein Headset: „Ich bin ein Privilegierter! Mein Ekel ist ein Privileg!“ So vernichtend komisch dürfte die Selbstgefälligkeit von sich in Weltschmerz aalenden Die innere Zerrissenheit des Hamletdarstellers, Intellektuellen selten ausgestellt worden sein. der sich bei dem Aufstand in Budapest 1956 „auf Süddeutsche Zeitung beiden Seiten der Fronten, zwischen den Fronten, darüber“ sieht, mündet im Scheitern des Autors beim Schreiben eines Shakespeareschen Dramas und in dem Versuch der Revolte von Ophelia. Die Frontlinie verläuft nicht mehr zwischen Ost und West, sondern zwischen „den Metropolen der Welt“ und den kolonialisierten Ländern. Dimiter Gotscheff hat sich in der Spielzeit 2008/09 nach Germania. Stücke und Müllers Übersetzung von Die Perser zum dritten Mal am 141 Die Perser © Iko Freese 142 Die Hamletmaschine © Iko Freese 143 L M M J 7 V S D 1 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 13 MARS 2011 Jeudi 17 et Vendredi 18 à 19h00 RUNNING TIME 3 hours 10 minutes & interval 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Hamlet William Shakespeare (1564-1616) Cast include Claire Higgins Rory Kinnear Director Nicholas Hytner Designer Vicki Mortimer Lighting Designer Jon Clark Producer Pádraig Cusack Production National Theatre of Great Britain 144 EN Hamlet, the prince of Denmark, sees his father’s ghost. Tormented with loathing and consumed by grief, he must avenge his father’s murderer. What he cannot foresee is the destruction that ensues. leson Awards for his performance as fashionable fop Sir Fopling Flutter in Hytner’s 2007 production of Restoration comedy The Man of Mode. The two also worked together in 2006 on Samuel Adamson’s new play Southwark Fair. Requiring little introduction, Shakespeare’s great tragedy is arguably his most influential work. Its rich characterisation, poetic language and exquisite dramatic structure have led to Hamlet being analysed from every conceivable angle. Renowned scholars such as Samuel Taylor Coleridge and William Hazlitt have wrestled with the character of the Danish prince, the subtext of the plot and the meaning of the play’s famous soliloquy. Kinnear is joined on stage by Clare Higgins as Gertrude. Her celebrated roles for the National Theatre include Ursula Loyer in Vincent in Brixton, for which she won the second of the three Laurence Olivier Theatre Awards of her career so far. The newly knighted Sir Nicholas Hytner had committed some years ago to work with the actor Rory Kinnear on Hamlet. But the artistic director of the National Theatre decided to wait for the right moment, as London has been treated to recent high profile versions of the play starring David Tennant and Jude Law. Hytner even went on record as saying: “The world and his wife can do Hamlet first.” The time is clearly now ripe for the collaboration to come to fruition, and for Kinnear to take on the role that is generally considered the pinnacle of any young actor’s career. It is, however, not Kinnear’s first appearance in Hamlet. In 2004 he played Laertes to Ben Whishaw’s acclaimed prince in Trevor Nunn’s Old Vic “teenage” production. The Grand Théâtre continues its collaboration with Great Britain’s National Theatre, building on the critical acclaim of Waves in 2008: » Rory Kinnear’s Angelo is the embodiment of bloodless, meddling bureaucracy, and the character’s eloquent purity is thrillingly caught by Kinnear. This is a performance of precise, highdefinition impact which suggests he could prove a stunning Hamlet at the National Theatre later this year. The Daily Telegraph on Rory Kinnear in Measure for Measure » With astonishing choreography and magnificent performances orchestrated like clockwork, this stunning production convinces audiences with its technical prowess and irresistible charm. Marc Weinachter, Tageblatt on Waves Hytner and Kinnear have already worked together, of course. The actor won Olivier and Ian Char145 L M M J 7 V S D 1 2 3 4 5 6 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 MARS 2011 Vendredi 25 et Samedi 26 à 20h00 DURÉE 1h50 (pas d’entracte) 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Rhinocéros Eugène Ionesco avec e.a. Hugues Quester Serge Maggiani Valérie Dashwood Charles Roger-Bour Sandra Faure Jauris Casanova Cyril Anrep Gerald Maillet Olivier Leborgne Mise en scène Emmanuel Demarcy-Mota Assistant à la mise en scène Christophe Lemaire Scénographie et lumières Yves Collet Musique Jefferson Lembeye, Walter Nguyen, Arnaud Laurens Costumes Corinne Baudelot Maquillages Catherine Nicolas Accessoires Clémentine Aguettant Collaboration artistique François Regnault Production Théâtre de la Ville (Paris), Grand Théâtre de Luxembourg, Le Grand T – Scène conventionnée de Loire atlantique 146 Adultes 25 €, 20 €, 15 € / Jeunes 8 € FR Certaines œuvres ne cessent d’interpeller les spectateurs qui, génération après génération, les découvrent. Ainsi Rhinocéros d’Eugène Ionesco, créé en 1960, il y a cinquante ans! Cette fable politique toute de fantaisie cauchemardesque est aussi, et cela accroît son efficacité, une farce poétique et funèbre, et l’on sait, Molière l’a régulièrement rappelé, que c’est en les faisant rire que l’on corrige le mieux les homDans une petite ville qui ressemble tant à toutes mes. les petites villes, une étrange maladie prolifère et fait des ravages: ses habitants, les uns après Et c’est dans cet esprit qu’Emmanuel Demarcyles autres, sont transformés en… rhinocéros. Mota la met en scène, confrontant les spectaInexorablement! Personne, semble-t-il, n’échap- teurs aux grands délires qui les emportent, mais pera à la contagion. Tous sauf un, le naïf atypique – et c’est essentiel – en un déferlement scénique et débraillé Béranger. Il est vrai qu’il noie son an- parfaitement maîtrisé. goisse dans le pastis! Quant à son ami Jean, un raisonneur dogmatique, c’est bien vite qu’il se » La mise en scène de Demarcy-Mota, avec une métamorphosera, parce que, dit-il, «il faut être précision extrême, presque chorégraphique, soudans le coup»! Béranger réussira-t-il à sauvegar- tenue par une troupe d’une impeccable cohésion, der son ingénuité protectrice? rend visuellement compte dans un tohu-bohu maîtrisé de ce basculement, de cette dislocation Hélas, la «rhinocérite» – remarquable métapho- d’un univers à la fois physique et mental. [...] On re – est une épidémie dont le virus est toujours ne saurait mieux tendre la main à un auteur. Ce virulent ici ou là; et même quand il semble avoir sont les miracles du théâtre. été éradiqué, il reste tapi dans l’ombre, à l’affût, Pierre Marcabru, Le Figaro prêt à ressurgir. Et le pire avec lui, c’est que ce sont ceux-là même qui vont en subir les terribles » La mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota conséquences qui se font les vecteurs les plus ac- est un chef-d’œuvre. La pièce n’est certes pas simtifs de sa prolifération. ple, et grâce à lui tout est clair, tout va d’un seul trait. […] un véritable tour de force de la part de Lors de sa création, Rhinocéros s’en prenait aux ce metteur en scène, qui rend sensible la moindre totalitarismes du XXe siècle; on pouvait le lire parcelle du sens des paroles et de l’action. […] Il y comme une leçon rétrospective dénonçant les a une étreinte magique entre la pièce et le spectaépouvantables dérives du nazisme, du stalinis- teur. me, des fascismes en tous genres. Aujourd’hui, Michel Cournot, Le Monde d’autres menaces sont apparues, liées aux conditionnements déshumanisants d’une mondialisation internet qui, accélérant les communications, les rend d’autant plus superficielles, réductrices et manipulatrices. 147 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 8 9 10 4 5 11 12 13 14 15 16 17 Avril 2011 Mardi 26 à 20h00 DURÉE environ 1h30 (pas d'entracte) 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € JungleS Patrice Thibaud & Philippe Leygnac Avec Philippe Leygnac Patrice Thibaud une comédienne & un danseur-acrobate Co-mise en scène Susy Firth, Michèle Guigon Écriture Patrice Thibaud Musiques Philippe Leygnac Création lumière Dominique Bruguière Costumière Isabelle Baudouin Production Grégoire Furrer/Productions Illimitées COProduction Théâtre National de Chaillot, Grand Théâtre de Luxembourg, Théâtre de Nîmes, Théâtre de Vienne (scène conventionnée), Théâtre d'Esch 148 FR Beaucoup de spectateurs ont certainement un souvenir souriant des passages au Grand Théâtre de Jérôme Deschamps et de ses fidèles complices. Ils se rappellent leurs nombreux rires ponctuant les représentations de La Cour des Grands, des Étourdis ou de L’Enlèvement au sérail. Patrice Thibaud et Philippe Leygnac sont «sociétaires» de cette «académie»-là! Ce sont deux comédiens dont on peut dire qu’ils se multiplient. Bizarrement, ils sont avares de mots, quasi muets. Et pourtant, quelle volubilité est la leur. C’est que leurs modes d’expression privilégiés sont le mime et la musique. Ce qui les a particulièrement inspirés cette fois, c’est l’humanité des animaux et l’animalité des humains. L’homme a beau faire semblant, ce n’est que difficilement qu’il dissimule l’animal en lui qui ne dort jamais que d’un œil! On imagine que la mise en évidence de ces fondements animalo-anthropologiques ne se fera pas dans la dénonciation véhémente ou l’acrimonie vengeresse, mais à coups d’humour, de tendresse et de poésie. Romulus et Remus, Tarzan et Mowgli seront de la partie. » Tati dégénéré? Keaton ressuscité? Django Edwards halluciné? Ni les uns ni les autres, mais En quelques gestes, quelques mimiques, quel- tout ça à la fois… ques grimaces, quelques pas, quelques cris ou Pierrick Allain, Télérama.fr à propos de Cocorico grognements, le robuste Patrice Thibaud incarne les apparences d’une multitude d’individus » Prodigieusement drôle, pétri d’humanité tenou des espèces animales rassemblées dans un dre et de poésie. Patrice Thibaud s’impose en maîjardin zoologique, que le spectateur reconnaît tre avec un registre et une inspiration sans limià l’instant. Le frêle Philippe Leygnac est d’une tes. souplesse telle qu’il semble fait de caoutchouc; Annie Chénieux, Le JDD à propos de Cocorico sous les assauts de son partenaire, cet homme de toutes les contorsions est «taillable et modulable à merci»! Ce qui le caractérise aussi, c’est sa virtuosité instrumentale, orchestre à lui tout seul, improbable luthier: tout ce qu’il touche résonne, et se fait sonate, concerto ou délicieuse cacophonie. Le piano est sa plaine de jeux. On imagine donc sans peine le duo que ces deux compères-là constituent. Pour Jungles, leur nouvel opus, une comédienne et un danseur-acrobate les rejoindront, composant de la sorte un «duo au carré» qui vaut bien plus, on s’en doute, qu’un quatuor! 149 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 8 9 10 4 5 11 12 13 14 15 16 17 Avril 2011 Vendredi 29 à 20h00 DURÉE 1h20 (pas d'entracte) 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 Adultes 20 € / Jeunes 8 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Cocorico Patrice Thibaud & Philippe Leygnac Avec Patrice Thibaud & Philippe Leygnac Écriture Patrice Thibaud Mise en scène Susy Firth, Michèle Guigon & Patrice Thibaud Lumières Marie Vincent Musique Philippe Leygnac Costumes Isabelle Beaudoin Création costumes Les Ateliers de Chaillot Production Productions illimitées Coproduction Théâtre National de Chaillot, Théâtre de Vienne (scène conventionnée) 150 FR Après Jungles, Cocorico! Les spectateurs du Grand Théâtre vont pouvoir découvrir à leur tour le premier opus du duo Thibaud-Leygnac, qui avait tant réjoui, la saison dernière, le public du Théâtre d’Esch. Voilà, dans notre pays multilingue, une proposition bienvenue qui prouve que «le langage des signes et des sons» peut être l’aboutissement merveilleux d’une communication sans frontières que tous comprennent à la seconde. Ce que manifestent les éclats de rire, aux timbres et aux Cette fois encore, les deux complices, le grand et tonalités différentes, qui réunissent, en une réle petit, l’encombrant et le repliable, le mimique confortante symphonie, «tous les publics»! et le musical, le chef et son souffre-douleur préféré, vont, grâce à la baguette magique de leurs » Un grand bonheur. talents conjugués, faire surgir sur le plateau du Marie-Céline Nivière, Le Pariscope Grand Théâtre d’étranges populations humaines et une surprenante ménagerie. » Dans les pas de Chaplin, Keaton et Tati... Tout dans cette proposition traduit le haut talent de Ils ne diront pas un mot bien sûr; ils n’en ont pas personnes aussi intelligentes que sensibles et besoin! Les mimiques, les grimaces, les gestes, virtuoses. les borborygmes de Patrice Thibaud feront dé- Armelle Héliot, Le Figaro filer en une succession scénique improbable un coureur cycliste, un coq, une fanfare villageoise » La poésie et la tendresse sont au rendezet ses accortes majorettes, une autruche amou- vous. Patrice Thibaud a l’art des ruptures, de reuse, un cow-boy spaghetti et son cheval, une l’enchaînement inattendu, de la répétition sauotarie, un dompteur et son lion affamé. Mondia- grenue. Et ce qui prouve la réussite du duo, ce lisation oblige (!), des ombres chinoises seront sont les réactions instantanées du public, […] également au programme. Quant à Philippe qui va de surprise en surprise, de rire en rire. […] Leygnac, toujours aussi souple et orchestral, il Quels beaux rires que ceux de la joie partagée! prouvera que si l’on joue du piano, l’on peut aussi Stéphane Gilbart, Luxemburger Wort jouer avec un piano, se jouer d’un piano, en faire sa monture; son partenaire, d’ailleurs, en escaladera «la face nord»! Il surprendra aussi les spectateurs par le rapport très particulier qu’il entretient avec une valise… Tout cela, qui est parfaitement réglé, mais qui dissimule élégamment le travail qui l’a permis, est à la fois clownesque, burlesque, tendre, humainement si vrai et poétique. 151 152 Cocorico © Céline Aubertain 153 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € SPECTACLES JEUNES PUBLICS 154 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 dÉcembre 2010 Samedi 18 et Dimanche 19 à 15h00 et 17h00 Lundi 20 à 17h00 DAUER 50 Minuten (keine Pause) Adultes 10 € / Jeunes 5 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € MäusemärcheN und Riesengeschichte Musiktheater für Kinder von Elisabeth Naske LibrettO von Ela Baumann nach einem Buch von Annegert Fuchshuber für Kinder von 6–10 Jahren Puppenspiel Dan Tanson Schauspiel Jean Bermes Gesang und Schauspiel Company of Music Vienna Leitung Johannes Hiemetsberger Regie Ela Baumann Kamera und Schnitt Mario Melo Costa Ausstattung Carmen van Nyvelseel Licht Jean-Lou Caglar DE Der Riese Bartolo und die Haselmaus Rosinchen haben beide keinen Freund. Vor Bartolo fürchten sich alle, weil er so groß und mächtig scheint. Dabei ist er der größte Angsthase und fürchtet sich vor den harmlosesten Bewohnern des Waldes. Rosinchen hingegen hat vor nichts Angst und erregt deshalb das Misstrauen der Tiere. Die beiden machen sich also gemeinsam auf den Weg, um einen Freund zu suchen... Bereits 2008 sorgte Elisabeth Naske im Grand Théâtre mit ihrer Kinderoper Die Rote Zora für Begeisterung. In ihrer neuen Komposition schlüpft der Chor Company of Music Vienna in die Rollen von allerlei Waldkreaturen. Unterstützt wird er dabei von Marionetten und Videoprojektionen. Ela Baumann setzt die Waldparabel für Kinder und Erwachsene liebevoll in Szene. » Die Komposition besticht durch abwechslungsreiche Melodien […]. Mit tosendem Trampeln bedankten sich die Kinder jedenfalls für einen spannungsreichen Nachmittag, an dem sie nicht belehrt, sondern als vollwertige Partner miteinbezogen wurden. Vesna Andonovic, Luxemburger Wort zu Die Rote Zora 156 dÉcembre 2010 Mercredi 22 et Jeudi 23 à 15h00 et 17h00 DAUER ca 30 Minuten (keine Pause) L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 Tarif unique 5 € 27 28 29 30 31 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Sommerflügel Ein Spiel mit Licht und Schatten Für kleinKinder von 2-4 Jahren Spiel, Bild, Klang Michael Döhnert Melanie Florschütz Kleid Adelheid Wieser DE Ein Sommertag. Ein Mann und eine Frau treffen sich zum Picknick. Von der Brotzeit will auch eine kleine Maus etwas abbekommen. Und das Rotkehlchen ebenso. Die Katze hätte gerne ein Stück von der Maus. Oder von dem Fisch. Produktion florschütz & döhnert Koproduktion Theater o.N./Zinnober Und die Krähe fragt sich, ob sie heute überhaupt noch etwas zum Essen findet. Unterstützt von Fonds Darstellende Künste e.V. Ein Küchenhandtuch dient als Schattenleinwand. Im Spiel mit Licht und Schatten lassen die Frau und der Mann Momentaufnahmen vom Dasein und Wegsein erscheinen. In dem großen Kreislauf von Fressen und Gefressenwerden hat eine kleine Raupe einen abenteuerlichen Weg vor sich, bis sie sich in einen Schmetterling verwandelt. Regie Werner Hennrich und Small Size, European Network for the diffusion of performing arts for early years Nach dem großen Erfolg von Rawums (:) letzte Spielzeit kehren florschütz & döhnert mit ihrer neuen Produktion ins Grand Théâtre zurück. Eine gute halbe Stunde Theater für alle Kinder, die zum ersten Mal ins Theater gehen. 157 158 Sommerflügel © Thomas Ernst 159 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 dÉcembre 2010 Dimanche 26 et Lundi 27 à 17h00 DAUER 80 Minuten (keine Pause) 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 10 € / Jeunes 5 € GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Zauberflöte – eine prüfung Musikalisches Volkstheater mit Pappe, Puppen, Projektionen Für Kinder ab 8 Jahren und Erwachsene Konzept und Regie Thalias Kompagnons (Tristan Vogt und Joachim Torbahn) Puppen und Ausstattung Joachim Torbahn Musikalische Bearbeitung Marcus Maria Reißenberger Mit Daniel Gloger Joachim Torbahn Tristan Vogt und dem ensembleKONTRASTE Koproduktion ensembleKONTRASTE, Tafelhalle Nürnberg DE Prinz Tamino gerät beim Versuch, seine geliebte Pamina zu retten, zwischen die Fronten der wahnwitzigen Königin der Nacht und des demagogischen Zauberers Sarastro ... Ein skurriles Märchenspiel voll zwielichtiger Dämonen, fataler Illusionen und tückischer Prüfungen. » Der Applaus frenetisch wie nach einem Popkonzert, die Stimmung ausgelassen wie im Kabarett, die Darbietung frech und kurzweilig – aber gegeben wurde eine Mozartoper. Diese erstaunliche Wirkung erzielen Tristans Kompagnons aus Nürnberg mit einer höchst originellen, 80minütigen Best-of-Fassung der Zauberflöte. Wiener Zeitung » Hier hat’s den Slapstick-Charme einer perfekt getimten Video- und Live-Performance, die vor nichts Respekt hat und mit immer neuen Überraschungen aufwartet. Mozart hätte damit seine Freude gehabt. Salzburger Nachrichten 160 dÉcembre 2010 Mardi 28 à 19h00 durée 65 minutes (pas d'entracte) L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 Adultes 10 € / Jeunes 5 € 27 28 29 30 31 CARRÉ ROTONDES CARRÉ S ROTONDE LE Carré Curieux Cirque Vivant! Spectacle de cirque tout public, à partir de 6 ans Spectacle sans paroles De et avec Kenzo Tokuoka (monocycle et acrobatie) Gert De Cooman (tissu aérien et mât libre) Luca Aeschlimann (jonglerie aux balles) Vladimir Couprie (jonglerie aux diabolo-toupies) Mise en scène Philippe Vande Weghe Création lumière Nicolas Diaz Scénographie et costumes Benoît Escarmelle, Aline Breucker Musique Mark Dehoux, Sofiane Remadna Photos Christophe Raynaud de Lage Production Le Carré Curieux, Cirque Vivant ! asbl Hajimé Coproduction Maison de la culture de Tournai, Provinciaal Domein Dommelhof, Espace Catastrophe, La Maison du Cirque, Jakkedoe asbl FR Formés à l’École Supérieure des Arts du Cirque, les quatre artistes du Carré Curieux ont développé chacun dans sa discipline, le niveau d’excellence qui permet de se réinventer. Curieux, oui, ce Carré Curieux qui mêle et détourne les disciplines du cirque, bouleverse les repères et crée selon humeurs et humours, de nouveaux mondes surréels. Avec ce quatuor d’athlètes bien accordé, le diabolo se fait toupie volante, la balle lancée fuit la ligne droite, le mât se libère... de ses haubans... et crée des suspensions éphémères, le monocycle dissimulé transforme son cavalier, des créatures fantastiques flottent sur le fil de l’imaginaire. Entre prouesses physiques et magie des images naît un dialogue insolite et joyeux, un univers circassien et théâtral follement ludique. Avec le soutien de La Communauté française – Wallonie/Bruxelles, service des arts du cirque, De Vlaamse Overheid, La Cascade, Le CAR, Latitude 50°, L’ESAC, Les Halles, WBTD, La Maison de la Culture Famenne-Ardenne 161 L M M J 6 7 V S D 1 2 3 4 5 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 dÉcembre 2010 Mercredi 29 à 19h00 et Jeudi 30 à 15h00 DURÉE 30 minutes (pas d'entracte) 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Adultes 10 € / Jeunes 5 € CARRÉ ROTONDES Oups CARRÉ S ROTONDE La Vouivre Spectacle de danse tout public, sans paroles, à partir de 6 ans Chorégraphie et interprétation Bérengère Fournier Samuel Faccioli Musique Gabriel Fabing Lumières Gilles de Metz Photos Marine Drouard Production La Vouivre Coproduction Arts 276/Automne en Normandie, le Centre Chorégraphique National –Ballet de Lorraine, La Comédie – Scène Nationale de Clermont-Ferrand, Le Centre de Développement Chorégraphique Le Pacifique de Grenoble, Le Centre de Création Artistique de Fécamp. 162 FR Les chorégraphes de la Vouivre évoquent avec humour et poésie les émois et les petits bonheurs d’un couple. Le duo s’amuse des contrastes sur un ton tantôt léger, tantôt grave mais toujours avec ludisme et dérision. » Un homme… et une femme… se découvrent attirés l’un par l’autre. Difficile de faire une histoire plus simple. Dans Oups, les émois des premiers instants de la rencontre amoureuse sont décryptés avec beaucoup d’humour. Quel plaisir de voir se dérouler cette danse à la fois maîtrisée et juste. Aucun maniérisme ici, aucune prétention: de la clarté et de l’humour. Exultant de gratitude, j’en ai humidifié mes cils. Laurie Thinot, Les Trois Coups MAI 2011 Samedi 7, Dimanche 8 et Samedi 14 à 15h00 et 17h00 DURÉE environ 45 minutes (pas d'entracte) L M M J V S D 1 2 3 4 5 9 10 11 12 13 14 15 6 7 8 16 17 18 19 20 21 22 Adultes 10 € / Jeunes 5 € 23 24 25 26 27 28 29 30 31 GRAND THÉâtre DE LUXEMBOURG € Carnaval des animaux Traffik Theatre & OPL d'après l'Œuvre musicale de Camille Saint-Saëns Théâtre musical avec Origamis et images vidéo en direct En langue allemande, luxembourgeoise et française Pour enfants de 5-9 ans Interprétation Milla Trausch Daniel Tanson Conception Ela Baumann, Mario Mélo Costa, Daniel Tanson Mise en scène Ela Baumann Images et manipulations vidéo Mario Mélo Costa Scénographie Architectes Teisen & Giesler Éclairage Jean-Lou Caglar Texte Ernst Jandl Musique Camille Saint-Saëns, «Le Carnaval des Animaux» Ivan Boumans, «The Shining Macromia Dragonfly» Joachim Wagner, «Le dauphin chinois» Philippe Schneider, «L'ours polaire» Interprétée par les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Luxembourg Production Chantier Mobile asbl Coproduction Philharmonie Luxembourg, Grand Théâtre de Luxembourg DE Wenn Sie denken: den kennen wir ja so langsam, dann sind Sie gewaltig auf dem Holzweg. Ela Baumann, Mario Melo Costa und Daniel Tanson haben die Vorlage von Camille SaintSaëns so gründlich aufgemischt und erweitert, dass fast nichts mehr beim Alten bleibt. Mit Texten von Ernst Jandl, mit Videos, mit Figuren aus Papier und mit neuer Musik für neue Tiere: Shining Macromia Dragonfly, Flussdelphin und Eisbär. Eine verspielte, freche, zeitgemäße Annäherung nicht nur für Kinder. FR Dans cette version très originale du Carnaval des Animaux, le fil conducteur et le rôle principal est tenu par la musique de Camille Saint-Saëns. Les animaux sont constitués d’une multitude d’origamis (l’art de plier le papier). Deux comédiens évoluent dans l’espace scénique, «jouent» avec les origamis et installent à fur et à mesure le Carnaval des Animaux. Mais d’abord ils doivent vivre de nombreuses aventures et vaincre des situations comico-absurdes et résolument dada. La manipulation des objets en direct, combinée aux images vidéo transformées en temps réel, offre une expérience multimédia inouïe. 163 164 Carnaval des animaux © Gilles Rod 165 L'équipe du Grand Théâtre de Luxembourg Saison 2010-2011 Direction Frank Feitler Assistante de direction Gaby Stehres Administration de production Tom Leick-Burns, Ben Bauler, Pit Clemen Relations publiques Anne Legill, Gitta Zangerlé, Laura Dax-Bros, Dominique Neuen, Waltraud Heinemann Comptabilité Alain Gaspart, Géry Schneider Coordination habillage/maquillage/accessoires Michelle Bevilacqua Équipe technique Marc Bechen, Anne Beckius, Carlo Cerabino, Claude Dengler, Gérard Feltgen, Ralph Ferron, René Fohl, Helmuth Forster, Johny Glaesener, Guy Greis, Jérôme Gloden, Cay Hecker, Fränz Hedin, Marcel Henkes, Patrick Hermes, Jean-Marie Immer, Gilles Kieffer, Max Kohl, Daniel Mohr, Marion Mondloch-Schmit, Marc Morth, Marc Morth, Jeff Muller, Paul Nossem, Christian Pütz, Guy Scholtes, Kurt Semowoniuk, Jörg Seligmann, Nadine Simon, Remy Theisen, Frank Thomé, Patrick Winandy, Lucien Wszola Services généraux Paul Determe, Fernand Poos Magasinier Constant Krieps Concierges Edy Kass, Sylvie Simon Responsable de publication Frank Feitler Développement et coordination Anne Legill Collaboration Gitta Zangerlé, Tom Leick-Burns, Ben Bauler, Hélène Landragin Comité de rédaction Rédaction des textes français Stéphane Gilbart Rédaction des textes allemands Thomas Rath Rédaction des textes anglais Duncan Roberts Direction artistique et conception graphique stella Site Internet Jim Wanderscheid Impression Imprimerie Centrale S.A. Toutes les informations sur les distributions, dates et heures des représentations sont sujettes à modifications. Angaben bezüglich Besetzung, Daten und Zeiten der Vorstellungen können ändern. All information concerning cast, dates and times of performances may vary. www.theatres.lu OPÉRA DANSE THÉÂTRE GRAND THÉÂTRE DE LUXEMBOURG 1, Rond-point Schuman L-2525 Luxembourg www.theatres.lu E-mail: [email protected]