Chiot cherche famille

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Chiot cherche famille
FAUTE DE CARRES
Chiot cherche famille
LE COPAIN Avant d’être formés à l’assistance de handicapés, les chiens de l’association basée en
Valais passent un an en famille d’accueil. Encore faut-il en trouver. Neuchâtelois concernés
Par
Stéphane Devaux
A
huit semaines, Cubitus
tient davantage de la
boule de poils que du
chien d’assistance. Pourtant
c’est bien ce à quoi est destiné ce tout jeune labrador au
pelage doré. Dans un an et
demi, deux au maximum, il
commencera sa vie auprès
d’une personne en fauteuil
roulant.
Mais Cubitus est encore
trop jeune pour entrer à
l’école. Comme tous les chiens
d’assistance – ou les chiensguides d’aveugle – il passera
d’abord un an dans une famille d’accueil. Ce week-end, il
a pris ses quartiers à Charmey
(FR). «Les familles d’accueil ont
un rôle essentiel. Sans elles, Le Copain n’existerait pas», affirme
Florence Zollinger. Cette Neuchâteloise établie à La Chauxde-Fonds est responsable de la
communication pour cette association basée à Granges
(VS), la seule en Suisse à éduquer des chiens à l’assistance
de handicapés moteurs. Derrière son ton posé et sa voix
douce pointe une grande détermination: elle veut dénicher davantage de familles
d’accueil. En particulier dans
le canton de Neuchâtel, qui
n’en compte actuellement aucune.
«Un chien, c’est
20% de travail
et 80% d’amour.»
Etre famille d’accueil, c’est
accepter de donner de son
temps pour préparer le chiot à
«suivre sa scolarité». «On vit
tout de manière très intense, davantage qu’avec un chien de compagnie», précise-t-elle. En connaissance de cause: la famille
Zollinger a accueilli deux
chiens du Copain. Le premier
a débarqué en 2000. «Nous
avons vu une coupure de presse.
Nous n’avions jamais eu de chien,
nos enfants insistaient pour que
nous en ayons un.»
On peut donc se lancer sans
autre expérience canine. Surtout que l’association soutient
la famille dans son travail de
sociabilisation de la petite
boule de poils. Une tâche qui
consiste à l’emmener à peu
près partout: en ville, au marché, dans les grandes surfaces,
les transports publics. «Le chien
doit être apte à gérer ces situationslà, même s’il y a foule», explique
Florence Zollinger. Au bout
d’un an, il doit être en mesure
d’obéir au retour et de marcher au pied. Et il aura commencé à mémoriser, par le jeu,
les ordres qui lui serviront
dans sa vie de chien au service
de l’homme.
Le point le plus délicat? «Il
faut se préparer à l’idée qu’il
n’est là que pour un an. La famille devra passer par une séparation.» Un moment un peu
délicat mais que la plupart
des
familles
«digèrent»
mieux en sachant que «leur
rejeton» rendra un handicapé plus autonome. Plus
heureux, aussi. «Un bénéficiaire a coutume de dire que son
chien, c’est 20% de travail et
80% d’amour.» /SDX
Renseignements au 027
458 43 93 ou sur le site
www.lecopain.ch. Par e-mail:
[email protected]
Si tout va bien, Cubitus va permettre à un handicapé cloué en fauteuil roulant de repartir
PHOTO SP
pour une nouvelle vie. Dans un an et demi, il sera formé.
Ils savent exécuter 50 ordres
6 mois sont nécessaires
pour éduquer un futur chien
d’assistance. Il entre à l’école,
à Granges (VS), après son séjour en famille d’accueil. Il a
alors environ 1 année.
15 jours suffisent à souder
l’entente entre le chien et son
nouveau maître. Ce dernier va
apprendre à connaître son
nouveau partenaire, qui sort
tout juste de l’école. «C’est un
moment peu banal, avec de l’émotion, du stress et de l’angoisse»,
note Florence Zollinger.
50 ordres précis peuvent
être exécutés par un «élève»
du Copain. Des exemples? Ramasser et apporter un objet,
ouvrir ou fermer une porte,
allumer la lumière, l’éteindre.
Ou encore se substituer à son
maître pour effectuer une
transaction dans un magasin.
Aboyer? Oui, mais seulement
sur commande, pour avertir
l’entourage en cas de nécessité.
182 chiens, labradors ou
golden retrievers, sont à l’œu-
vre à travers le pays, auprès de
personnes, dont certaines sont
lourdement handicapées. Et
19 ont le gîte et la gamelle
dans des familles d’accueil.
25.000 francs sont investis
par Le Copain pour chaque
chien remis – gratuitement – à
un handicapé. L’association
prend aussi à sa charge les
frais (vétérinaires et de nourriture) du chiot en famille d’accueil. Sans subventions publiques, elle est largement tributaire de la générosité des par-
ticuliers. Et de parrains
comme Hans Erni, Adolf Ogi,
Roger Moore, Jean-Philippe
Rapp ou Lolita Morena.
2 nouveaux noms viennent
de s’ajouter à la liste: ceux du
dessinateur Michel Rodrigue
et du scénariste-comédien
Pierre Aucaigne (lire son interview en page 17). Ce duo
poursuit la série BD créée
dans les années 1970 par l’auteur belge Dupa: les aventures
d’un gros chien blanc
nommé... Cubitus! /sdx
La barbe avec les malveillances...
SÉCURITÉ ROUTIÈRE La voirie en a marre des plaisantins qui jouent avec les signalisations,
les éléments de sécurité et les jalons d’hiver. Appel au bon sens lancé par les Ponts et chaussées
C
Avec l’arrivée d’une météo hivernale, les Ponts et chaussées
PHOTO ARCH-GALLEY
en appellent au respect du matériel.
et hiver, les hommes
des Ponts et chaussées
seront-ils en mesure de
déblayer correctement les
routes et artères secondaires?
Normalement oui, c’est du
reste pour cela que la voirie fiche des jalons le long des axes
routiers. «Lors de tempêtes ou par
temps de brouillard, c’est le seul
moyen pourles hommes du déneigement de situer le bord des routes»,
rappelle Marcel de Montmollin. S’il souligne cet aspect des
choses c’est que l’ingénieur
cantonal en a marre des expressions de bêtise qui prennent pour cible les panneaux
de signalisation routière, balises réfléchissantes et autres piquets délimitant les bords de
chaussée ou marquant des
obstacles. Et de lancer son
coup de gueule en guise
d’avertissement et d’appel au
bon sens: «De plus en plus souvent, ces objets sont démontés, cassés ou jetés au sol. Ce qui ne manque pas de poser de réels problèmes
de sécurité pour nos hommes ainsi
que pourles automobilistes en général. Sans compterque nous cassons
aussi du matériel à cause des signalisations manquantes, rouspète
Marcel de Montmollin. Tout
cela a un coût.»
A en croire le chef des Ponts
et chaussées, ces actes sont le
fait de quelques fêtards en
mal de distractions: régulièrement, les déprédations sont
commises en fin de semaine.
«Ce sont des jeux stupides pouvant
entraîner de graves conséquences»,
font remarquer les voyers.
Ainsi à Fleurier, l’été dernier,
toutes les grilles le long de la
H10 ont-elles été soulevées et
balancées dans l’Areuse. Un
acte on ne peut plus imbécile
«qui a constitué une réelle mise en
danger des cyclistes et motocyclistes», déplore David Perniceni,
voyer-chef à Couvet. Ailleurs,
des illuminations de chantier
ont fini dans un ruisseau et
des lattes croisées ont été fracassées. «Je sais qu’une personne
s’est fait attraper en flagrant délit
alors qu’elle cassait des jalons au
Val-de-Ruz. Cela a dû lui coûter
cher...», met en garde le responsable covasson. /ste
Donald
le dingo
acquitté
«S
i le juge appelé à me juger envisageait de m’infliger un travail d’intérêt général, je le refuserais car je ne
me vois pas aller pousser des petits
vieux dans un hôpital.» Aussi
mordant que ses carres, le
skieur Donald Goofy, prévenu
d’homicide par négligence
sur le lugeur Georges
Schlittschuh, lors d’un accident survenu à La Vue-des-Alpes. L’accusé a la phrase caustique, le verbe vitriolé jamais
en berne.
Au magistrat qui instruit son
affaire et lui demande quelle
est sa position dans cette affaire, il rétorque: «assis en facede
vous». Mais s’il est arrogant et
manie le sarcasme comme l’inspecteur Harry le magnum 44,
Donald Goofy est fort heureusement une fripouille fictive.
Le personnage inventé de
toutes pièces était au centre
d’un procès qui s’est tenu hier
au Tribunal de district de Neuchâtel. L’exercice a été mis sur
pied par les professeurs de
droit pénal de l’Université de
Neuchâtel André Kuhn et Yvan
Jeanneret. Un exercice lors duquel des étudiants ont revêtu,
avec un brio certain, le rôle de
la défense, du Ministère public
ou du greffe.
Pour la préparation de leurs
réquisitoires et plaidoiries, les
futurs juristes ont été épaulés
par Philippe Bauer, président
du conseil de l’ordre des avocats neuchâtelois, ainsi que par
le procureur général Pierre
Cornu. Le procès fictif? «Un
exercice qui a vraiment du sens»,
observe ce dernier. Une manière pour les étudiants d’obtenir des informations sur l’exercice de la justice, de toucher de
manière ludique à la pratique.
Le juge est parti
A noter que le prévenu n’est
pas le seul farfelu de l’histoire.
Les auteurs de cette mise en situation se sont également autorisé quelque licence. En témoignent les patronymes des inspecteurs ayant établi le constat
de l’accident: Maurice Leuenberger ou Christophe Block.
Lequel témoigna d’ailleurs
hier avec de fort belles bretelles. Dans le même acabit, on relèvera, dans le dossier d’instruction, la question plutôt incongrue du magistrat à l’accusé
skieur: «Aimez-vous l’Ovosport?»
Le sponsor du Poulidor des Bugnenets aurait-il quelque chose
à se reprocher? Que nenni, si
ce n’est que le «lugicide» s’est
emparé de la barre chocolatée
de la victime avant de disparaître.
Et Donald Goofy alors? Hier,
après deux heures de procès
bien sonnées, le tribunal, dirigé par le président du Tribunal de district de La Chaux-deFonds, Alain Rufener, a acquitté le prévenu, faute de
preuves. Donald en cancane
encore. /djy
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