Stassen Jean
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Stassen Jean
Lau –rE– ats 67 auteurs de bande dessinée en Wallonie et à Bruxelles Répertoire Stassen Jean-Philippe Lauréat de la bourse de congé sabbatique 2009-2010 Né à Liège en 1966, Jean-Philippe Stassen entre en bande dessinée aux côtés d’un autre Liégeois, le scénariste Denis Lapière. Après Bahamas et Bullwhite, premiers livres issus de publications courtes dans L’Écho des savanes, les deux auteurs signent un diptyque dans la prestigieuse collection «Aire libre» des Éditions Dupuis, en 1992. Le Bar du vieux Français est basé sur les souvenirs du dessinateur, retranscrits et transformés en fiction par le scénariste. Il remportera de nombreux prix, parmi lesquels l’AlphArt, coup de cœur du Festival internatio‑ nal de la bande dessinée d’Angoulême et, bien des années plus tard, le prix des 20 ans de l’ACBD, l’Association des Cri‑ tiques de Bande dessinée, choix ultime des critiques français et belges sur vingt ans de bande dessinée de création. 18 Fort de cette première expérience dans la collection de prestige des Éditions Dupuis, Jean-Philippe Stassen va y publier en solo des livres au ton singulier, Louis le Portugais (qui prend sa ville, Liège, pour décor) et Thérèse (qui aborde la douloureuse question du retour au pays). Deux ouvrages qui montrent déjà à quel point Stassen s’intéresse aux laissés-pour-compte. On y observe avec attention le dévelop‑ pement d’un graphisme marqué par le mariage entre une peinture naïve d’ori‑ gine africaine s’exprimant notamment au travers de couleurs vives et le dessin de bande dessinée franco-belge, marqué par le cerné noir. Jean-Philippe Stassen publie ensuite Déogratias en 2000, (Prix France Info), ayant pour cadre le Rwanda avant et juste après le génocide de 1994, Pawa, chronique sur ses séjours Couverture de Thérèse, Dupuis, coll. Aire Libre, 1999 Extrait de Thérèse, Dupuis, coll. Aire Libre, 1999 rwandais (paru en 2002 chez Del‑ court), et, dans son sillage, Les Enfants (à nouveau dans la collection «Aire libre» des Éditions Dupuis). À partir de là, Stassen change de statut. Il n’est plus seulement un auteur complet. Il devient une sorte de journaliste. Non pas comme Joe Sacco ou Étienne Davodeau. Son terrain de prédilec‑ tion reste la fiction. Mais il témoigne de ce qu’il a vu, lu, appris lors de ses nombreux séjours au Rwanda et dans toute l’Afrique des Grands Lacs en le transposant dans des histoires tou‑ chantes, voire terrifiantes, tant elles sont ancrées dans le réel. Jean-Phi‑ lippe Stassen entame avec ces livres un combat en faveur d’une littérature de bande dessinée engagée, posant un regard intelligent et acéré sur une région de l’Afrique trop souvent pré‑ sentée à travers des visions tronquées, partiales ou peu informées. Délaissant provisoirement la bande des‑ sinée sous sa forme traditionnelle, les deux derniers travaux de Jean-Philippe Stassen s’apparentent davantage au tra‑ vail documentaire en bande dessinée. À l’hiver 2008, il réalise un premier repor‑ tage pour le magazine XXI à Gibraltar. Et à l’été 2010, pour le même magazine, il raconte la région du Kivu, en République démocratique du Congo, une province secouée par la guerre depuis une ving‑ taine d’années. Son regard de spécialiste se double d’une approche humaine véritablement empathique. (T.B.) Publications En collaboration avec Denis Lapière Bahamas, L’Écho des savanes/ Albin Michel, 1988 Bullwhite, L’Écho des savanes/ Albin Michel, 1989 Le Bar du vieux Français, Dupuis, coll. Aire libre, 1999 (pour l’édition intégrale) En collaboration avec Sylvain Venayre Au cœur des ténèbres (de Joseph Conrad), Futuropolis/Gallimard, 2006 En solo Louis le Portugais, Dupuis, coll. Aire libre, 1996 Thérèse, Dupuis, coll. Aire libre, 1999 Déogratias, Dupuis, coll. Aire libre, 2000 Pawa, chronique des monts de la lune, Delcourt, 2002 Les enfants, Dupuis, coll. Aire libre, 2004 Les visiteurs de Gibraltar, dans XXI n°1, hiver 2008 L’étoile d’Arnold, dans XXI n°11, été 2010 67 auteurs de bande dessinée en Wallonie et à Bruxelles Répertoire Grand voyageur, Stassen a parcouru très jeune les routes et les pistes de l’Algérie, du Maroc, du Sénégal et du Burkina Faso avant de cingler vers le cœur de l’Afrique. Ce n’est sans doute pas par hasard qu’il a illustré le roman Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad pour les Éditions Futuropolis. La noirceur des récits publiés ces quinze dernières années s’exprime particulièrement dans les scènes nocturnes. Sous les cieux étoilés d’Afrique, l’absence de lumière artificielle confère souvent à ces scènes des aspects dramatiques intenses. -------------------------------------------------------Contact 43 rue d’Irlande 1060 Bruxelles [email protected] -------------------------------------------------------- 19