Protocole des opérations de contrôle des stupéfiants en milieu
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Protocole des opérations de contrôle des stupéfiants en milieu
Protocole des opérations de contrôle des stupéfiants en milieu scolaire Le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et la toxicomanie, coordonné par la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et les Conduites Addictives (MILDECA), place l’École comme un acteur de premier plan dans la politique de prévention des conduites addictives. Le code de l’Éducation, dans son article L312-18, précise qu’une information est délivrée sur les conséquences de la consommation de drogues sur la santé, notamment concernant les effets neuropsychiques et comportementaux du cannabis, dans les collèges et les lycées, à raison d’au moins une séance annuelle, par groupes d’âge homogène. Ces séances peuvent associer les personnels contribuant à la mission de santé scolaire ainsi que d’autres intervenants extérieurs. Cette approche préventive et pédagogique de la problématique des addictions doit s’accompagner de l’apprentissage du respect de la loi et des interdits qu’elle pose, notamment en matière de consommation et de détention de stupéfiants. Souhaiter et permettre la recherche de ce type d’infractions en milieu scolaire est l’un des moyens d’y parvenir. En outre, ces opérations peuvent être l’occasion de la découverte de l’existence de conduites addictives chez des mineurs ou de jeunes majeurs scolarisés et permettre une orientation précoce de ces usagers de stupéfiants vers des structures spécialisées, afin de s’assurer d’une prise en charge sanitaire et sociale. Il s’agit de la décision judiciaire la plus habituelle concernant des jeunes consommateurs de stupéfiants. 1 Ce protocole vise à établir, en concertation avec les différents signataires, les conditions dans lesquelles les opérations de recherche de stupéfiants en milieu scolaire doivent être réalisées, afin qu’elles concilient efficacité, respect de l’élève et sérénité au sein de la structure éducative. I. Les conditions de mise en œuvre du contrôle A. La phase préalable L’opération de contrôle de stupéfiants en milieu scolaire ne sera envisagée que sur demande écrite du chef d’établissement, adressée directement au parquet ou au service de police ou de gendarmerie territorialement compétent qui la fera transiter. Cette demande n’a pas à être motivée mais doit s’appuyer sur une suspicion de consommation ou de trafic. Il appartiendra au chef d’établissement d’informer la Direction Départementale des services de l’Éducation nationale des Landes de sa démarche. B. La préparation de l’opération Les modalités d’intervention seront arrêtées après échanges entre le chef d’établissement, ou une personne déléguée par lui, et un interlocuteur référent désigné par les services de police ou de gendarmerie. Elles tiendront compte des objectifs poursuivis ainsi que des contraintes matérielles de l’établissement. Dans la mesure du possible, le contrôle des élèves dans un local dédié, autre qu’une salle d’enseignement, sera privilégiée et la visite de l’internant, dans ce cadre, exclue. Les services de police ou de gendarmerie s’attacheront à mettre en place les moyens techniques et humains adaptés. Une fois les modalités, jour et heure du contrôle arrêtés, les personnes ayant participé à son élaboration sont tenues à la confidentialité des informations échangées. C. Le déroulement de l’opération à proprement parler Les services de police ou de gendarmerie se présenteront dans l’établissement scolaire à la date convenue et procéderont au contrôle selon les modalités arrêtées. Ils seront accompagnés d’un ou plusieurs maîtres- chiens. 2 Les élèves et leurs affaires seront présentés au maître chien et à son animal, afin que ce dernier puisse les sentir et détecter éventuellement l’odeur de produits stupéfiants. Dans ce cas, l’élève concerné prendra son sac et sera invité à suivre un enquêteur pour qu’il soit procédé, dans un lieu isolé et confidentiel, aux premières vérifications (fouilles, premières déclarations). II. Le traitement des procédures en cas de découverte d’infractions Lorsqu’un élève sera marqué par le chien spécialisé dans la recherche de stupéfiants, il sera susceptible de se voir reprocher une infraction de détention et/ou d’usage de substances illicites. Il sera donc procédé à sa fouille et à celle de ses affaires, dans un lieu spécialement prévu à cet effet qui permettra de l’effectuer dans de bonnes conditions, en toute confidentialité et dans le respect de sa personne. Il sera ensuite conduit à l’unité de police ou de gendarmerie pour audition et éventuel dépistage. Seront effectués tous les actes judiciaires nécessaires, dans le cadre de la procédure d’enquête classique, conformément aux textes en vigueur. Dans l’hypothèse où le mis en cause serait mineur, le chef d’établissement aura la mission d’aviser ses parents dès lors que celui- ci aura été « marqué » par le chien, sous réserve de l’approbation de l’officier de police judiciaire. Les représentants légaux seront à nouveau contactés par les services d’enquête, en cours de procédure, comme le prévoit la loi afin d’être entendus et informés des suites judiciaires. Du moment où le mineur aura été pris en charge par les services d’enquête, il sera placé sous leur responsabilité, et ce jusqu’à sa remise à ses parents ou à l’établissement scolaire (avec l’accord de ces derniers). III. L’échange d’informations et le traitement médiatique de l’opération A. Les informations concernant le déroulement de l’opération et ses résultats A l’issue de l’opération et en temps réel, les données concernant le nombre d’élèves ou de classes contrôlés, le nombre d’élèves « marqués » par le chien et le nombre d’élèves trouvés en possession de stupéfiants seront transmises au proviseur pour information. Le chef d’établissement décidera, dans quelle mesure et par quel biais, il souhaite communiquer ce bilan général à la communauté éducative et/ou aux élèves et parents d’élèves. 3 B. Les informations concernant les élèves mis en cause et les suites judiciaires Dans la perspective de sanctions disciplinaires susceptibles d’être décidées suite à la découverte d’une détention ou de consommation de stupéfiants en milieu scolaire, le chef d’établissement sera informé par les services d’enquête de la suite judiciaire donnée à chaque procédure. Comme indiqué plus haut, il s’agira le plus souvent de la mise en place d’une orientation sanitaire et sociale, avec prise de contact avec une association en addictologie. Cette transmission d’informations permettra également, dans certains cas, au chef d’établissement d’apprendre que l’enquête n’a pas permis d’établir la réalité de l’infraction d’usage ou de détention de stupéfiants. En effet, le chien spécialisé dans cette recherche peut « marquer » une personne qui a été en contact avec des usagers de drogues, sans pour autant en avoir détenu ou consommé. Dans cette hypothèse, il n’y aura pas de poursuites pénales et, à fortiori, pas de sanctions disciplinaires. C. Le traitement médiatique de l’information Le traitement médiatique de l’opération de contrôle sera exclusivement réalisé par le parquet, qui pourra déléguer les services police ou de gendarmerie pour la communication du bilan. Le chef d’établissement pourra donc inviter les journalistes qui le solliciteraient à prendre attache avec les services de M. Le Procureur de la République. Aucune donnée personnelle, individuelle sur les élèves mis en cause ne sera communiquée. IV. L’application et l’évaluation du protocole Ce protocole engage chacune des parties dans la limite de leurs propres champs réglementaires. Le protocole est signé pour une période de trois ans et s’appliquera dès la rentrée de septembre 2014. Il appartient aux chefs d’établissement d’informer les élèves et les parents d’élèves de son existence, et ce à chaque rentrée scolaire et tout au long de l’année, si nécessaire. Un comité de pilotage est chargé d’apprécier les conditions d’application du protocole ainsi que sa pertinence. Il se réunira au moins une fois par an. 4 Fait à Mont de Marsan, le en 4 exemplaires originaux, ce protocole comporte 5 pages. Pour le Secrétaire Général chargé de l’Administration de l’État dans le département, le Sous-préfet, Directeur de Cabinet Laurent MONBRUN Le Procureur de la République de Mont de Marsan Le Procureur de la République de Dax Jean- Philippe RECAPPE Jean- Luc PUYO L’Inspecteur d’académie Directeur des services départementaux de l’Éducation nationale des Landes Jean- Jacques LACOMBE 5